Bonjour à tous. C'est avec grand plaisir que je me présente aujourd'hui devant le comité permanent pour répondre aux questions que ses membres pourraient avoir au sujet du Budget principal des dépenses et pour faire état du travail réalisé par le Programme du travail.
Le Programme du travail collabore avec des employeurs sous réglementation fédérale, des syndicats et des travailleurs, de même qu'avec les ministres du Travail provinciaux et territoriaux, pour promouvoir des milieux de travail sûrs, sains et productifs à l'échelle du Canada.
[Français]
Notre mandat englobe l'application du Code canadien du travail qui touche les relations industrielles, les normes de santé et de sécurité au travail, de même que les normes du travail.
[Traduction]
De plus, nous négocions et mettons en oeuvre des accords de coopération dans le domaine du travail avec des partenaires au libre-échange du Canada et représentons notre pays au sein d'organismes multilatéraux s'occupant des enjeux liés au travail, notamment l'Organisation internationale du Travail.
[Français]
Notre gouvernement s'efforce continuellement de trouver un équilibre entre les intérêts des travailleurs et ceux des employeurs, ainsi que de promouvoir des lieux de travail sûrs, sains et productifs pour l'ensemble des Canadiens.
[Traduction]
Je vous prie d'excuser mon français. Je suis des cours de français depuis seulement huit semaines, mais je m'y applique.
La dernière fois que je me suis présentée ici, j'étais accompagnée de la et de la . À cette occasion, nous vous avions transmis de l'information au sujet de la Loi visant à aider les familles dans le besoin, qui offre une aide financière et une sécurité d'emploi aux travailleurs qui doivent prendre congé pour prendre soin d'un enfant gravement malade ou surmonter le traumatisme de la disparition ou du meurtre de son enfant.
Cette législation me tenait beaucoup à coeur, et je suis heureuse de voir que notre gouvernement a pris des mesures pour la renforcer en améliorant l'accès aux prestations de maladie de l'assurance-emploi pour les prestataires qui touchent des prestations pour les parents d'enfants gravement malades ou des prestations de compassion.
[Français]
En tant que ministre du Travail, j'ai entrepris de donner suite aux efforts de notre gouvernement visant à améliorer le bien-être des travailleurs et des employeurs canadiens à l'échelle du pays.
[Traduction]
Je suis donc fière de dire que, sous la direction de ce gouvernement, le Programme du travail affiche d'excellents résultats. Dans plusieurs secteurs, nous dépassons même nos objectifs.
Notre gouvernement s'applique actuellement à poursuivre le plan d'expansion commerciale le plus ambitieux de l'histoire de notre pays. En moins de sept ans, le Canada a conclu des accords de libre-échange dans neuf pays et il en négocie actuellement avec 30 autres pays. Tout récemment, nous avons annoncé des accords de libre-échange avec la Corée du Sud et le Honduras. Nous créons des emplois et des débouchés pour les travailleurs et les exportateurs canadiens en intensifiant le commerce avec les marchés asiatiques et sud-américains, qui sont de grandes priorités économiques pour le gouvernement conservateur. J'aimerais rassurer tous les députés ici sur le fait que nous veillons à ce que tous les accords signés par le Canada soient dans l'intérêt des Canadiens qui travaillent fort.
En qualité de ministre du Travail, je suis heureuse de dire que, bien que nous travaillions fort pour faire avancer notre programme commercial sans précédent, le gouvernement veille à ce que les obligations et les droits internationaux des travailleurs soient respectés. Nous continuons de démontrer, sur la scène internationale, qu'une économie concurrentielle est possible tout en faisant la promotion de milieux de travail sûrs, sains et productifs. C'est pourquoi le Programme du travail se donne pour mandat de négocier plusieurs accords de coopération dans le domaine du travail en marge de ces accords de libre-échange afin d'engager le Canada et ses partenaires à respecter les mêmes normes internationales pour tous les travailleurs.
Le Canada a actuellement des accords de libre-échange avec les États-unis et le Mexique, le Chili, le Costa Rica, le Pérou, la Colombie, la Jordanie, le Panama et le Honduras. Les accords de coopération dans le domaine du travail appuient notre programme de libre-échange et permettent de défendre la position concurrentielle du Canada en créant un respect mutuel sur les droits des travailleurs et en veillant à ce que nos partenaires commerciaux ne tirent pas un avantage commercial injuste en n'appliquant pas leurs propres lois sur le travail.
Notre gouvernement est heureux de collaborer avec ses partenaires pour assurer la prospérité des uns et des autres dans la région et accentuer la coopération sur les questions liées au travail.
Les Canadiens nous ont dit et redit que ce qu'ils veulent le plus, ce sont des emplois, de la croissance et la prospérité. Ces accords dans le domaine du travail contribuent à cet objectif en uniformisant les règles pour les entreprises canadiennes tout en élargissant nos marchés et en créant de bons emplois bien rémunérés.
En tant que chirurgienne orthopédiste — en pédiatrique — j'aimerais aussi souligner que le gouvernement entend protéger les droits des enfants et éliminer le travail des enfants partout dans le monde. C'est la raison pour laquelle le Programme du travail prévoit la négociation d'engagements à abolir le travail des enfants et à éliminer le travail forcé et obligatoire dans les accords de coopération dans le domaine du travail.
En outre, le Programme de financement pour le travail permet de financer des projets d'aide technique visant à aider les partenaires au libre-échange du Canada à respecter ces engagements, notamment en les aidant à améliorer leur administration et leur système d'inspections.
[Français]
Je suis particulièrement satisfaite de notre rendement sur le plan des relations industrielles.
[Traduction]
Le Programme du travail joue un rôle important en coulisse, puisqu'il aide les employeurs et les syndicats à forger et à entretenir des relations de coopération et à contribuer du même coup à assurer la prospérité économique du Canada à long terme. Nous pouvons compter sur des médiateurs et des conciliateurs qui aident à toutes les étapes du processus de négociation collective, même avant qu'il débute officiellement. En 2012-2013, avec l'aide de notre gouvernement, 94 % de tous les conflits ont été résolus sans arrêt de travail. Ce niveau de réussite se maintient systématiquement depuis cinq ans.
[Français]
Nous comptons également sur des agents des normes du travail, qui veillent à ce que les employés qui travaillent dans les lieux de travail sous réglementation fédérale soient protégés.
[Traduction]
Comme je viens de le dire, nous comptons également sur des agents des normes du travail, qui veillent à ce que les employés qui travaillent dans les lieux de travail sous réglementation fédérale soient protégés.
Monsieur le président, notre gouvernement croit que tous les Canadiens ont le droit de travailler dans un milieu de travail sûr et sain. Pour s'assurer que les milieux de travail sont sûrs, le Programme du travail effectue des inspections proactives, enquête sur des plaintes et sensibilise la population en général aux lois et aux pratiques exemplaires en matière de sécurité au travail. Aujourd'hui, nous voyons des résultats impressionnants. Entre 2007 et 2011, le nombre d'accidents invalidants a diminué de 22 % pour tous les secteurs sous réglementation fédérale.
Comme il l'a affirmé dans son tout dernier budget, notre gouvernement est déterminé à alléger le fardeau fiscal, à réduire le fardeau administratif et à équilibrer le budget d'ici 2015. C'est dans cette optique que nous continuerons de limiter les dépenses tout en préservant la prestation de services de la plus haute qualité aux Canadiens. A l'heure actuelle, nous mettons en oeuvre des mesures de réduction des coûts pour moderniser le Programme du travail, réduire la paperasserie et, comme je l'ai dit, repenser nos opérations et l'exécution de notre programme.
Nous modernisons nos opérations principales et améliorons notre prestation de services. Par exemple, nous avons reçu un montant additionnel de 1,4 million de dollars en fonds d'exploitation pour le Programme de protection des salariés, qui indemnise les travailleurs pour tout salaire impayé en cas de faillite de leur employeur.
[Français]
Ce financement additionnel et notre partenariat avec Service Canada nous aident à verser plus rapidement les prestations aux demandeurs admissibles.
[Traduction]
Ce financement additionnel et notre partenariat avec Service Canada nous aident à verser plus rapidement les prestations aux demandeurs admissibles. Par ailleurs, le Programme du travail continue de remplacer les services sur support papier par des outils électroniques afin de réduire davantage la paperasserie et le fardeau administratif des petites entreprises, tout en facilitant la conformité réglementaire des employeurs.
Cette orientation s'est révélée particulièrement utile pour les employeurs lorsqu'ils présentent les rapports prescrits sur la santé et la sécurité ou l'équité en matière d'emploi.
Messieurs le président et membres du Comité, le Programme du travail garde toujours à l'esprit que notre gouvernement s'est donné pour tâche d'aider à mettre en place les conditions gagnantes pour une prospérité économique à long terme et nous apportons notre contribution en essayant continuellement de trouver un équilibre entre les intérêts des travailleurs, les intérêts des employeurs et ceux de la population canadienne. Des milieux de travail sûrs, sains, productifs et axés sur la collaboration font partie de notre formule gagnante pour une croissance économique et une meilleure qualité de vie pour tous les Canadiens.
Pour moi et, je pense, pour tout le monde au Programme du travail, le but est de veiller à avoir des milieux de travail sûrs et productifs et à ce que tous les Canadiens qui travaillent dans un milieu sous réglementation fédérale aillent travailler heureux et en santé et reviennent à la maison tout aussi heureux et en santé à la fin de la journée.
Sur ce, je suis prête à répondre à toutes les questions que vous pourriez avoir.
:
Merci beaucoup, M. Armstrong. J'apprécie votre question.
Le Programme du travail joue un rôle très important en favorisant la prospérité du Canada, et le Plan d'action économique de 2014 s'inscrit manifestement dans cette démarche. Il vise à rendre les lieux de travail justes, sûrs et productifs au moyen d'un cadre réglementaire efficient.
Des relations de travail de même que des lois et des politiques en la matière efficaces, surtout dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail, aident les entreprises à réussir. Le Plan d'action économique de 2014 a montré que le Canada a l'un des meilleurs bilans du G-7 en matière de création d'emplois depuis la récession.
Le secteur sous réglementation fédérale des employeurs et des employés joue un rôle capital en générant de l'activité économique, et en fournissant, pour tout dire, l'infrastructure indispensable à l'économie canadienne ainsi que certains des services essentiels à notre économie nationale. La productivité du secteur fédéral doit être stable pour que ces choses se réalisent. Qu'on parle d'un port ou de notre service ferroviaire national, nous savons qu'en nous assurant de pouvoir transporter la marchandise et offrir des services d'un bout à l'autre du pays de manière sûre et stable, nous permettront à l'économie canadienne de progresser.
En vertu de la partie I du Code canadien du travail, qui définit le cadre des relations syndicales-patronales dans les négociations collectives — domaine dans lequel, comme je l'ai mentionné dans ma déclaration liminaire, j'estime que nous avons un excellent bilan, 94 % des conflits ayant été réglés par médiation ou autrement — le Service fédéral de médiation et de conciliation vise à favoriser des relations de travail coopératives et fructueuses pour assurer la stabilité. Il offre, dans le cadre de services de médiation préventive, qui ont été élargis dans le Budget de 2011, la capacité d'assurer cette stabilité, ou des milieux de travail sûrs et sains, pour que nous ayons des employés plus productifs, capables de contribuer à la croissance économique du pays.
Les accidents et les blessures en milieu de travail ont manifestement diminué en raison du travail accompli dans le cadre du Programme du travail, en collaboration avec les employeurs et les employés. Moins de blessures veut dire un milieu de travail plus productif et un pas en avant pour l'économie canadienne.
Nous jouons aussi un rôle dans le renforcement de nos relations commerciales. Comme je l'ai mentionné dans ma déclaration liminaire, les accords de coopération dans le domaine du travail que nous avons conclus avec de nombreux pays facilitent l'expansion du programme commercial de notre pays, ce qui ne peut que contribuer à la richesse économique de notre pays et à la prospérité des Canadiens.
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Je vous remercie beaucoup de poser la question. Comme je suis moi-même chirurgienne orthopédique, je dois dire que l'aspect santé et sécurité en milieu de travail revêt une très grande importance pour moi. Il est très important de veiller à ce que les Canadiens qui sont en bonne santé lorsqu'ils se rendent au travail le demeurent.
Nos agents de santé et de sécurité — qui sont disponibles 24 heures par jour, 7 jours par semaine pour s'occuper des problèmes qui préoccupent les employés — accomplissent un travail remarquable et sont très dévoués. Ces agents comprennent bien les milieux de travail où ils évoluent et ils travaillent sans relâche avec les employeurs et les employés pour rendre les milieux de travail encore plus sûrs pour ces travailleurs.
Comme vous l'avez mentionné, nos efforts portent leurs fruits. Au cours des 12 dernières années, soit entre 2000 et 2012, le nombre de blessures invalidantes et de décès dans les milieux de travail sous réglementation fédérale a diminué de 30 %. Tant les Canadiens que le Programme du travail ont raison d'être très fiers de cette réalisation.
Pour revenir plus précisément aux aspects liés au milieu de travail, sur lesquels le Programme du travail axe ses efforts, j'aimerais notamment signaler aux membres du comité, ainsi qu'aux Canadiens en général, l'existence du Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail. Cet excellent centre, qui a été créé en 1978, est un atout précieux qui demeure encore méconnu. Le centre favorise le bien-être et collabore avec les Canadiens pour offrir de l'information, de la formation, des programmes de sensibilisation ainsi que des systèmes de gestion visant à appuyer la santé, la sécurité et le bien-être en milieu de travail.
M. Kin Choi, notre sous-ministre adjoint, préside ce centre, qui accomplit un travail extraordinaire et qui, à mon avis, a beaucoup fait pour garantir la sûreté des milieux de travail partout au pays. Beaucoup de services offerts par le centre sont gratuits, et j'invite les Canadiens à s'en prévaloir afin de créer des milieux de travail plus sûrs.
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Pour que les choses soient claires pour tous les membres du comité, soulignons que le Programme du travail peut s'appuyer sur un programme international très solide. Donc, je pense — je ne cherche pas à donner des ordres au président, mais plutôt à veiller à ce que les choses soient très claires pour tout le monde — que les accords de coopération dans le domaine du travail qui ont été négociés avec huit pays et que nous sommes en train de négocier avec 30 autres pays sont un aspect essentiel de notre programme de libre-échange et de nos activités. Il s'agit d'un aspect essentiel du Programme du travail, et donc, je pense que cela relève de notre compétence.
En ce qui concerne votre question et les mesures que nous entendons prendre, conformément à la Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail de l'Organisation internationale du travail, nous nous sommes engagés à garantir le droit à la liberté d'association, le droit à la négociation collective, l'abolition du travail des enfants, l'élimination du travail forcé ou obligatoire, de même que l'élimination de la discrimination. Il s'agit là d'aspects essentiels de nos accords de coopération dans le domaine du travail, qui font partie de notre programme de libre-échange, le plan d'expansion du commerce le plus ambitieux de toute l'histoire de notre pays. Nous voulons que les Canadiens puissent avoir des chances égales, mais nous voulons aussi que les pays avec lesquels nous collaborons veillent à améliorer leurs normes au besoin. Le Programme du travail collabore avec ces pays, avec des organisations bien précises, pour améliorer leurs normes du travail.
Par exemple, au Honduras et au Panama, nous avons mis en place un programme remarquable, qui vise à renforcer le respect des lois du travail et à garantir l'amélioration des normes du travail. En Jordanie, nous faisons la promotion des principes et des droits fondamentaux du travail, en veillant toujours à ce que les employés soient bien renseignés et sachent qu'ils ont le droit de travailler et ce que ce droit suppose, afin qu'ils ne soient pas à risque.
Pour ce qui est des chiffres que vous voulez obtenir, je vais demander à la sous-ministre de répondre. Ensuite, si vous avez d'autres questions, j'y répondrai avec plaisir.
:
La séance est de nouveau ouverte.
Avant de passer à notre prochain groupe de témoins, qui nous parlera des ententes sur le développement du marché du travail, il y a une chose dont nous devons nous occuper, à savoir les motions qui doivent suivre la visite de la ministre. Je vous les lis le plus rapidement possible, mais je vous demande quand même d'être patients.
Conformément au paragraphe 81(4) du Règlement, le Budget principal des dépenses pour l'exercice se terminant le 31 mars 2015 est réputé renvoyé aux différents comités permanents de la Chambre, comme suit:... et suivent les comités mentionnés par la ministre tout à l'heure.
Les membres du comité doivent se prononcer sur les éléments suivants:
CONSEIL CANADIEN DES RELATIONS INDUSTRIELLES
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........11 823 711 $
(Le crédit 1 est adopté.)
SOCIÉTÉ CANADIENNE D'HYPOTHÈQUES ET DE LOGEMENT
ç
Crédit 1—Rembourser à la Société canadienne d'hypothèques et de logement les remises accordées sur les prêts consentis..........2 097 353 000 $
(Le crédit 1 est adopté.)
CENTRE CANADIEN D'HYGIÈNE ET DE SÉCURITÉ AU TRAVAIL
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........3 978 250 $
(Le crédit 1 est adopté.)
EMPLOI ET DÉVELOPPEMENT SOCIAL
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement et..........571 067 134 $
ç
Crédit 5—Subventions inscrites au Budget des dépenses et contributions..........1 227 675 995 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés.)
Le président: Dois-je faire rapport à la Chambre du Budget principal des dépenses 2014-2015?
Des voix: D'accord
Le président: Merci à tout le monde d'avoir fait aussi vite.
Nous allons maintenant entamer la deuxième heure de séance. En fait, ce ne sera pas tout à fait 1 heure, mais plutôt 45 minutes, parce que nous allons devoir consacrer le dernier quart d'heure aux affaires du comité. Mais d'abord, parlons du renouvellement des ententes sur le développement du marché du travail, ou EDMT.
Nous avons le plaisir d'accueillir la directrice des Affaires nationales pour la Fédération canadienne de l'entreprises indépendante, Mme Monique Moreau, qui est ici en personne, ainsi que la représentante nationale du bureau national d'Unifor, Mme Cammie Peirce, qui assistera à la réunion par vidéoconférence.
Vous disposerez toutes les deux de 10 minutes pour faire votre exposé liminaire. Commençons sur-le-champ avec Mme Moreau. Vous avez 10 minutes.
:
Je vous remercie, monsieur le Président.
Comme le savent la plupart des membres du comité, la Fédération canadienne de l'entreprises indépendante, ou FCEI, est un organisme non partisan sans but lucratif qui représente plus de 109 000 petites et moyennes entreprises de partout au Canada, lesquelles, collectivement, donnent de l'emploi à plus de 1,25 million de Canada et contribuent au PIB du Canada à hauteur de 75 milliards de dollars, ce qui représente presque la moitié du PIB national global.
Nos membres proviennent de tous les secteurs de l'économie et de toutes les régions du pays. En nous occupant des questions qui sont importantes à leurs yeux, nous pouvons avoir une incidence considérable sur la création d'emplois et l'économie. La position de la fédération sur les enjeux de l'heure reflète l'opinion de ses membres, qu'elle recueille au moyens de divers sondages et enquêtes. Nous transmettons ensuite les résultats de ces enquêtes aux décideurs, comme vous, afin que vos décisions puissent tenir compte des besoins des petites entreprises.
Vous devriez avoir en main une série de diapositives qui vous permettra de suivre mon exposé pour les prochaines minutes.
Vu l'importance que revêtent les petites entreprises pour l'économie du Canada, il est plus facile de savoir où s'en va l'économie quand on sait comment se portent les petites entreprises.
Vous trouverez à la diapositive no 3 un extrait du Baromètre des affaires publié en avril dernier. Cet indicateur mensuel mesure les attentes commerciales des petites entreprises du pays. Le plus récent, publié en avril 2014, dénote une certaine embellie, l'index se situant à 65,7 %. Généralement, quand l'index se situe de 65 à 70 %, c'est que l'économie croît à son potentiel. Depuis le début de 2014, les conditions d'exploitation des entreprises sont demeurées stables, sans être particulièrement vigoureuses. Nous avons constaté une certaine amélioration dans les Prairies, mais seulement 37 % des propriétaires considèrent que leur entreprises est en bonne santé, un niveau qui n'avait pas été aussi bas depuis le milieu de 2010. Alors oui, l'économie traîne encore quelque peu la patte.
Pour nous aider à nous en sortir, nous croyons que les gouvernements doivent s'occuper des enjeux qui préoccupent le plus les petites entreprises afin qu'elles puissent à leur tout s'affairer à embaucher, à prendre de l'expansion et — partant — à faire croître l'économie.
Comme vous pouvez le voir à la diapositive 4, même si les petites entreprises demeurent préoccupées par le fardeau fiscal global et l'incidence des règlements gouvernementaux et des formalités administratives, l'assurance-emploi et la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée constituent une priorité pour près de la moitié de nos membres.
La pénurie de main-d'oeuvre qualifiée est un enjeu à cause du taux de postes vacants. La diapositive 5 montre qu'au Canada, le taux d'emplois vacants est demeuré stable au quatrième trimestre de 2013. Les employeurs du secteur privé ont déclaré que 2,5 % de leurs postes étaient vacants au dernier trimestre, qui s'étend d'octobre à décembre, ce qui est comparable au trimestre précédent. Par contre, quand on compare ces taux selon la taille des entreprises, on s'aperçoit que c'est dans les petites entreprises que le taux de postes vacants est le plus élevé. Parmi les firmes qui comptent moins de 19 employés, il avoisinait 4,6 % au dernier trimestre.
Quand on répartit les vacances par niveaux de compétence, comme à la diapositive 6, on constate que, dans plus de la moitié des cas, les postes comblés par les petites entreprises exigent une formation en cours d'emploi. Selon nos données, les PME investissent 18 milliards de dollars par année dans la formation. La majeure partie de cette somme est consacrée aux Canadiens qui travaillent dans une PME, souvent pour la première fois.
Du côté des coûts, la diapositive 7 nous donne une idée de l'investissement requis selon le type d'employé. Il est particulièrement élevé pour les nouveaux employés sans expérience. Si la formation coûte si cher, ce n'est pas parce que les employeurs envoient leurs nouveaux employés suivre des cours, mais plutôt parce qu'ils doivent consacrer du temps, personnellement ou en affectant un autre employé à cette tâche, pour les former, même si c'est de manière informelle.
Les membres du comité seront sans doute intéressés d'apprendre que nous sommes en train de mettre ces données à jour et que nous prévoyons interroger nos membres à ce sujet plus tard cette année.
Vous avez vu les sommes que les petites entreprises investissent dans leurs employés. Que peut faire le gouvernement pour les aider à continuer de former et d'embaucher des gens? Nous avons posé la question à nos membres, et ils ont répondu dans une très forte proportion que l'instauration de crédits d'impôt à la formation, l'allègement du fardeau fiscal et l'exonération des cotisations d'assurance-emploi durant la période de formation s'avéreraient fort utiles. À l'opposé, l'imposition de nouveaux prélèvements aux employeurs à des fins de formation n'a eu la faveur d'à peu près personne, comme on le voit à la diapositive 8.
Maintenant que le comité est appelé à étudier le financement substantiel qui sera consacré à la formation des Canadiens qui retournent sur le marché du travail — près de 2 milliards de dollars —, la FCIE vous supplie de ne pas oublier les petites entreprises. Les PME paient près de la moitié des cotisations d'assurance-emploi; elles devraient donc avoir leur mot à dire sur la façon dont cet argent est dépensé.
Pour ce faire, nous demandons au comité d'étudier les recommandations figurant à la diapositive 9. Nous voudrions que le financement associé aux EDMT tienne compte de la formation informelle en cours d'emploi que les PME du pays donnent à leurs employés. Les employeurs contribuent déjà à la formation et au perfectionnement de leurs effectifs, et il est temps que le financement gouvernemental en tienne compte.
Il doit aussi tenir compte des réalités propres aux petites entreprises. Administration simplifiée, coûts peu élevés et fardeau administratif allégé; voilà ce qui devrait caractériser tout bon programme ou initiative de formation. Il y a beaucoup d'argent en jeu quand on parle des EDMT. Il serait par exemple souhaitable, pour voir aux besoins des employeurs, d'instaurer un crédit à la formation, de renouveler le crédit à l'embauche ou de donner congé de cotisations d'assurance-emploi à certaines petites entreprises.
Enfin, il faut surtout rendre publiquement compte de la manière dont sont utilisés les fonds associés aux EDMT. Une partie de cet argent provient des employeurs, et les contribuables tiennent à savoir à quoi sert cet argent.
C'est ce qui conclut mon exposé. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
Unifor se réjouit de pouvoir participer à l'étude sur les ententes de développement du marché du travail que fait le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées.
Nous tenons à souligner l'importance qu'ont les EDMT, en ce sens qu'elles aident les travailleurs sans emploi à suivre de la formation et à trouver du travail. Selon une étude menée par l'Université McMaster auprès d'un certain nombre de travailleurs mis à pied, ceux qui ont accès à des programmes de formation s'en tirent mieux que les autres.
Les programmes de formation ne servent à rien si les gens qui en ont besoin ne peuvent y avoir accès. Pour avoir droit à des prestations pour frais de scolarité et de formation en vertu de la partie II de la Loi sur l'assurance-emploi, les travailleurs sans emploi doivent être admissibles aux prestations ordinaires, versées aux termes de la partie I de la loi. Or, moins de 4 chômeurs sur 10 touchent actuellement des prestations d'assurance-emploi. Ces chiffres, qui vont sans cesse décroissants, s'expliquent en partie par l'augmentation du nombre d'emplois précaires, temporaires et à temps partiel.
En augmentant l'accès aux prestations versées en vertu de la partie I de la loi, on aidera les travailleurs à se recycler et — partant — à trouver un emploi plus stable et moins précaire. Nous aimerions qu'il soit plus facile d'obtenir des prestations d'assurance-emploi — quel qu'en soit le type — en ramenant à 360 le nombre d'heures de travail requis, et ce, dans l'ensemble du Canada.
Unifor tient particulièrement à ce qu'on offre aux travailleurs inscrits à un programme approuvé aux termes de la partie II de la loi d'avoir aussi accès à des prestations en vertu de la partie I. Comme il s'agit d'un ajout aux budgets des EDMT, les provinces ne donnent rien d'autre qu'une maigre allocation de subsistance, quand elles en donnent. Et c'est sans parler du lien qu'on fait avec la situation familiale des prestataires, comme s'il s'agissait d'une forme d'aide sociale. Or, contrairement à l'aide sociale, l'assurance-emploi n'est pas financé grâce aux impôts et aux taxes. Il s'agit plutôt d'un programme financé par les charges sociales que paient chaque semaine les travailleurs et leurs employeurs.
L'assurance-emploi est censé fournir un revenu d'appoint aux prestataires; il n'y a donc pas lieu d'en assujettir le versement au revenu familial. Après une vague de mises à pied ou une fermeture, certains membres d'Unifor — ou plutôt de l'ancien TCA, des femmes pour la plupart — ont reçu des allocations faméliques — à peine 35 $, voire rien du tout dans certains cas — parce que leur conjoint gagnait trop d'argent. Durant les années 1980, les travailleurs pouvaient recevoir de l'assurance-emploi — qu'on appelait alors « assurance-chômage » — durant deux ans s'ils s'inscrivaient à un cours approuvé.
Le manque de compétences de base constitue un autre obstacle aux programmes de recyclage professionnel et — partant — à l'obtention d'un emploi durable. On a mieux compris l'ampleur du problème lorsque le TCA a offert des programmes d'adaptation à des dizaines de milliers de travailleurs qui avaient perdu leur emploi à cause des mises à pied massives et des nombreuses fermetures qui ont suivi la crise économique de 2008. Après coup, nous nous sommes battus bec et ongles pour que le programme ontarien Deuxième carrière offre des mesures de soutien accru en matière de mise à niveau et de littératie, car nous voulions que tous ces travailleurs répondent aux exigences préalables pour s'inscrire aux programmes collégiaux. Les représentants du ministère ont dit qu'ils étaient étonnés de voir le nombre d'Ontariens qui avaient besoin de suivre des programmes de mise à niveau ou de littératie. Les études sur le marché du travail canadien en général arrivent à des conclusions similaires.
Le gouvernement fédéral dépense moins de la moitié du maximum que ce que la Loi sur l'assurance-emploi affecte aux EDMT. Le financement de ces ententes devrait augmenter, d'abord pour répondre aux besoins de la population en matière de littératie et de compétences de base, mais aussi pour offrir davantage de programmes spécialisés menant à un emploi permanent, bien rémunéré et à temps plein. Une telle augmentation pourrait être financée non pas à partir des recettes générales du gouvernement, mais à même les cotisations payées par les employeurs et les employés. Et comme la caisse est actuellement excédentaire, nul besoin d'augmenter les cotisations.
Pour connaître le succès, les programmes de formation doivent fournir aux travailleurs les compétences recherchées par les employeurs ainsi que les compétences génériques qui augmentent leur mobilité sur le marché du travail. Les intervenants doivent mieux collaborer pour régler les problèmes que connaît le marché du travail, comme le chômage, la formation et l'augmentation du nombre d'emplois précaires. Il faudrait créer un forum fédéral permanent des partenaires du marché du travail afin de contribuer au succès des initiatives de formation et de trouver d'autres mesures touchant le marché du travail qui pourraient s'inscrire dans une nouvelle stratégie canadienne de l'emploi. Ladite stratégie pourrait stimuler la création et le maintien d'emplois de qualité, et pas seulement dans le secteur de la construction ou des ressources.
Les provinces et les territoires qui n'ont pas de forum sur le marché du travail devraient être tenus d'en créer un et de lui confier la responsabilité de mener chaque année un examen sur les priorités en matière de dépenses associées aux EDMT et aux EMT et de formuler des recommandations à ce sujet. Terre-Neuve-et-Labrador s'est doté d'un comité sur le marché du travail, tandis que le rapport Bâtir ensemble des compétences, du Forum des ministres du marché du travail, fait l'éloge de la Commission des partenaires du marché du travail du Québec.
En résumé, nous recommandons de faciliter l'accès à tous les types de prestations d'assurance-emploi en ramenant à 360 le nombre d'heures requis, partout au Canada, ce qui permettra à plus de travailleurs sans emploi d'acquérir les compétences dont ils ont besoin pour trouver un nouvel emploi.
Nous recommandons de prolonger les prestations versées en vertu de la partie I de la Loi sur l'assurance-emploi pendant toute la durée des formations offertes aux termes de la partie II. Les travailleurs sans emploi devraient pouvoir suivre ces formations tout en étant capables de subvenir aux besoins de leurs enfants et de payer leur épicerie et leur loyer.
Nous recommandons d'étendre les fonds versés en vertu de la partie II de la loi aux programmes de formation et d'acquisition des compétences de base ainsi qu'aux programmes spécialisés menant à un emploi permanent à temps plein.
Nous recommandons d'augmenter le financement des EDMT afin d'assurer la pérennité de ces programmes bonifiés. Les prestations associées aux EDMT sont financées grâce aux cotisations d'assurance-emploi que paient les employés et les employeurs, sans effet sur le budget du gouvernement.
Nous recommandons de créer des forums permanents des partenaires fédéraux-provinciaux-territoriaux du marché du travail et de charger ces forums de rassembler les intervenants — à savoir les employeurs, les syndicats, le gouvernement et les établissements d'enseignement — afin qu'ils orientent et guident le programme d'EDMT et une éventuelle stratégie canadienne de l'emploi de façon à ce qu'ils améliorent les compétences de nos travailleurs et la qualité des emplois qu'ils occupent.
Je vous remercie de nous permettre de prendre part à cette consultation.
:
Merci, monsieur le président.
Merci aux deux témoins.
Je veux faire un bref préambule. Je crois qu'il est important de ne pas considérer les EDMT comme la seule solution à tous nos problèmes relatifs à l'emploi. Je pense que nous devons vraiment essayer de nous concentrer un peu, et cela me préoccupe.
Je viens de me rendre sur le site Web Prestations du Canada. C'est un site formidable. Si vous le visitez, vous constaterez que des débouchés y sont offerts par l'intermédiaire du programme Stratégie emploi jeunesse, d'initiatives ciblées pour les travailleurs âgés, des EMT, de la SFCEA et de certains programmes administrés par les provinces. Je ne crois simplement pas que les EDMT sont la seule solution.
Je crois également que nous devons nous souvenir des objectifs. Les gens parlent de l'excédent de la caisse d'assurance-emploi, et je pense que nous devons nous rappeler que l'objectif est de l'équilibrer sur une période de sept ans. Pendant un certain nombre d'années, ces derniers temps, il y avait un déficit important. Je pense donc que parler d'un excédent est un peu fallacieux parce que nous savons que l'objectif s'étale sur sept ans.
Je vais d'abord mettre l'accent sur la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Je siégeais à la Commission sur la réduction de la paperasse. J'espère que la paperasse diminuera de plus en plus parce que je crois que la commission a fait du bon travail. Je vois, à la page 4, qu'elle a diminué un peu.
Pour ce qui est de la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, je veux me pencher plus à fond sur cette question parce qu'elle a fait l'objet d'un certain débat à la Chambre. Y a-t-il une pénurie ou non? La ministre dit souvent et régulièrement qu'il n'y a pas de pénurie globale, mais il y a certainement des pénuries dans certains secteurs et dans certaines régions. Pourriez-vous parler un peu plus de cela et de la façon dont les EDMT, d'autant plus qu'elles peuvent être liées à la mobilité, pourraient soutenir...