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Bonjour à tous et bienvenue.
Il s'agit de la 12e séance du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées. C'est le jeudi 13 février 2014, et nous poursuivons l'étude du projet de loi d'initiative parlementaire .
Au cours de la première heure, nous accueillons une fois de plus un solide groupe de témoins: la présidente du Conseil canadien des relations industrielles, Mme Elizabeth MacPherson, et la directrice générale et avocate générale du même conseil, Mme Ginette Brazeau.
Se joint également à nous M. Dick Heinen, directeur exécutif de la Christian Labour Association of Canada.
Depuis Toronto, nous entendrons par vidéoconférence M. Satinder Chera, vice-président aux communications de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante.
Nous recueillerons également par vidéoconférence, depuis Paris, en France, le témoignage à titre personnel de M. Marcel Boyer, professeur émérite d'économie à l'Université de Montréal et membre du Centre de recherche interuniversitaire de recherche en analyse des organisations.
J'invite maintenant les témoins à faire leurs déclarations liminaires.
Je vous demande d'avoir l'obligeance de vous limiter à sept minutes. La greffière vous aura sans doute prévenus. Notre temps est compté, et il y aura ensuite un nombre limité de questions. Sauf erreur, nous attendons toujours l'ordre du jour. J'ignore si vous l'avez reçu, mais nous allons respecter l'ordre suivi pour les présentations. Ce sera d'abord Mme Elizabeth MacPherson, porte-parole du Conseil canadien des relations industrielles.
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Merci, monsieur le président, et merci au comité de nous permettre de présenter un exposé ce matin au sujet du projet de loi C-525.
Ce matin, j'entends dire un mot des responsabilités du conseil et aborder directement des détails des scrutins de représentation.
Je vais me reporter au document Scrutins tenus dans le cadre de demandes d'accréditation ou de révocation en vertu du Code canadien du travail, qui aura été remis plus tôt aux députés.
Il incombe au conseil d'interpréter et d'appliquer la partie I du Code canadien du travail, qui régit les relations patronales-syndicales dans le secteur privé de ressort fédéral. Sont de ressort fédéral des infrastructures et industries essentielles à l'économie canadienne, comme les chemins de fer, les lignes aériennes, le camionnage interprovincial, le transport maritime, le débardage, le secteur bancaire, la radiodiffusion, les télécommunications, la manutention du grain et l'extraction de l'uranium. Pour offrir ses services à ce vaste secteur, le conseil a des bureaux régionaux aux quatre coins du Canada, bureaux qui sont dotés d'agents des relations industrielles et d'agents de gestion des cas.
Comme vous le savez peut-être, les relations de travail dans le secteur privé régi par les autorités fédérales sont en phase de maturité et relativement stables. Le taux de syndicalisation y est d'environ 40 p. 100, nettement au-dessus de la moyenne nationale, qui est de 17 p. 100, mais le taux varie d'un secteur à l'autre: très élevé dans les chemins de fer et les sociétés de transport aérien, mais nettement plus faible dans le secteur bancaire.
En moyenne, le conseil reçoit, par année, de 70 à 100 demandes d'accréditation présentées par de nouvelles unités syndiquées de négociation. Il reçoit en outre des demandes de syndicats qui ont été reconnues de plein gré par l'employeur, mais qui souhaitent se faire reconnaître par le conseil. D'autres demandes sont présentées par des syndicats qui souhaitent évincer un syndicat en place comme agent négociateur d'une unité existante. Et il ne faut pas oublier les demandes de particuliers qui souhaitent faire révoquer l'accréditation de leur agent négociateur.
Dans le document, le tableau 1 de la page 2 indique le nombre de chaque type de demandes que le conseil a reçues au cours de chacune des quatre dernières années et trois quarts.
Lorsque le conseil reçoit ces demandes, quelle qu'en soit la nature, il en informe l'employeur et un avis est affiché en milieu de travail pour que toutes les personnes concernées soient mises au courant. L'avis communique aux employés touchés les paramètres de l'agent des relations industrielles du conseil, l'ARI.
Un ARI est affecté à chacun des dossiers dès qu'ils sont reçus. Il étudie la demande, recueille le point de vue de l'employeur, du syndicat et de tout employé qui souhaite s'exprimer. Il examine aussi et vérifie les éléments de preuve que le demandeur a fournis au sujet des adhésions. C'est ainsi qu'il communique directement avec un échantillon représentatif de personnes qui ont signé une carte d'adhésion pour s'assurer qu'elles ont effectivement signé la carte et qu'elles ont elles-mêmes réglé des droits obligatoires de signature, qui sont de 5 $.
L'ARI fait également enquête sur les allégations d'irrégularités qui ont pu être présentées. Il rédige ensuite un rapport qui résume la position des parties, à qui le document est communiqué pour qu'elles puissent le commenter et, au besoin, le corriger. Il peut ainsi aplanir les divergences au sujet du champ d'application de l'unité de négociation proposée.
En outre, l'ARI rédige un rapport confidentiel à l'intention du conseil au sujet des preuves d'adhésion. Ce rapport n'est pas remis aux parties, car l'article 35 du Règlement sur le Conseil canadien des relations industrielles exige que les préférences des employés demeures confidentielles.
Le dossier est ensuite renvoyé à l'administration, qui le confie à un banc, composé d'un vice-président du conseil, d'un représentant de l'employeur et d'un représentant des employés. Cette entité étudie la demande et la preuve d'adhésion, décide du champ d'application que l'unité de négociation doit avoir et décide si le demandeur a le soutien majoritaire de l'unité. L'article 29 du code donne au conseil le pouvoir d'ordonner la tenue d'un scrutin de représentation s'il le juge nécessaire.
Le tableau 3, à la page 4 du document, résume le nombre de scrutins de représentation que le conseil a tenus entre le 1er avril 2009 et le 31 décembre 2013.
Si le conseil décide qu'un scrutin de représentation doit avoir lieu, l'ARI est nommé directeur de scrutin. Il rencontre le demandeur et l'employeur pour prendre les dispositions nécessaires à la tenue du scrutin. Tout problème non résolu, comme le droit de vote d'une personne donnée ou la tenue d'un scrutin par voie électronique, par la poste ou en personne, est tranché par le banc.
Aux pages 4 et 5 du document, nous décrivons les trois modalités de scrutin: en personne, par la poste et, mode plus récent, le vote électronique par Internet et le téléphone.
Nous présentons également les coûts relatifs de ces modes de scrutin aux pages 6 et 7.
Ce sera un plaisir de répondre aux questions que les membres du comité pourraient avoir à poser.
Merci.
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Merci, monsieur le président, et merci aux membres du comité de me donner la possibilité de vous parler aujourd'hui du projet de loi à l'étude.
La Christian Labour Association of Canada, la CLAC, est l'un des syndicats indépendants les plus importants au Canada, et l'un des syndicats qui affichent la croissance la plus rapide dans notre pays. Ce syndicat fondé en 1952 représente plus de 60 000 travailleurs aux quatre coins du Canada. Il est très présent dans les projets d'exploitation du pétrole et du gaz en Alberta, dans l'exploitation des ressources naturelles en Colombie-Britannique ainsi que dans la construction, l'exploitation minière, les soins de santé et d'autres secteurs d'activité partout au Canada. Pour en venir plus particulièrement à vos délibérations, disons que la CLAC a une forte présence dans la construction et l'exploitation minière au nord du 60e parallèle, qui sont du ressort du CCRI. Nous sommes grandement touchés par les changements, tout comme l'est le transport interprovincial dans tout le Canada.
Fondamentalement, la CLAC est convaincue de la valeur de la concurrence dans le milieu des relations de travail au Canada. Les travailleurs doivent avoir le droit et la liberté de faire leurs propres choix lorsqu'il s'agit de décider quel syndicat les représentera et même de décider de se syndiquer ou non. L'économie canadienne profite d'un milieu de travail où règne la concurrence, et la CLAC appuie les efforts visant à améliorer l'économie canadienne tout en renforçant les droits démocratiques des travailleurs.
Essentiellement, la concurrence permet aux travailleurs canadiens d'obtenir de meilleures ententes et aide à instaurer un meilleur milieu de travail grâce à la liberté de choix. À première vue, le projet de loi semble appuyer ces objectifs. L'exigence d'un scrutin d'accréditation et de révocation est dans bien des cas la norme dans le droit provincial du travail, et il est logique d'appliquer un modèle semblable en droit fédéral. Le projet de loi comporte néanmoins des erreurs de taille qui le placent en porte à faux avec les normes du travail au Canada. En outre, sa portée géographique fait apparaître des difficultés uniques en matière d'application.
D'abord, le projet de loi exige pour les scrutins d'accréditation ou de révocation qu'on obtienne la majorité parmi tous les membres de l'unité de négociation. Cette norme est bien plus exigeante que celle de toutes les autres lois sur le travail au Canada et même que les règles qui régissent le scrutin aux élections générales fédérales et provinciales.
Pour un certain nombre de raisons, il est injuste d'exiger l'appui de 50 p. 100 de tous les travailleurs plus un. D'abord, il est possible que bien des travailleurs préfèrent simplement ne pas voter. Et dans certains cas, il leur est impossible de le faire parce qu'ils sont malades ou blessés, qu'ils ont des problèmes de transport ou qu'ils sont en vacances. En pareil cas, leur décision de s'abstenir ou leur empêchement font en sorte que leur abstention équivaut à un vote contre le syndicat.
En effet, le projet de loi dispose que, dans un scrutin d'accréditation, le vote négatif de tous les travailleurs est présumé, à moins qu'ils ne déposent un vote favorable. Réfléchissez un instant. Si vous décidez de ne pas voter ou êtes dans l'impossibilité de le faire, on présume tout de même que vous avez voté. Voilà ce que le projet de loi propose. Pouvez-vous imaginer, dans vos circonscriptions...
Une voix: Oh, oh!
M. Dick Heinen: ... que les électeurs qui s'abstiennent soient automatiquement comptés comme des votes contre vous?
Deuxièmement, aucune autre loi en matière de travail au Canada n'exige pareille norme. Aucune autre administration ne considère les abstentions comme des votes contre l'accréditation.
Le projet de loi , dans son libellé actuel, désavantagerait les travailleurs des secteurs sous réglementation fédérale par rapport à tous les autres travailleurs. Il me semble que le gouvernement fédéral ne devrait pas essayer d'imposer une double norme en droit du travail.
Nous proposons d'amender le projet de loi pour que, dans toutes les dispositions sur les scrutins d'accréditation ou de révocation, le passage « la majorité des employés d’une unité » soit remplacé par « la majorité des suffrages exprimés ». Ce simple amendement corrigerait le premier problème que j'ai soulevé.
J'exhorte instamment le comité à apporter un amendement de cette nature au projet de loi.
Je voudrais signaler au comité un autre élément du projet de loi qui est digne, à mon avis, de son attention. Il s'agit des modalités de scrutin dans des lieux de travail éloignés et chez les travailleurs du secteur des transports de ressort fédéral, qui sont souvent dispersés dans tout le pays.
Les lieux de travail éloignés, comme le sont souvent les exploitations au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, présentent des difficultés particulières lorsqu'il s'agit d'appliquer des modalités de scrutin justes. Dans la plupart des cas, les travailleurs y travaillent par roulement. C'est dire que, s'il y a un scrutin d'accréditation ou de révocation, il est probable que seulement une partie des travailleurs sont présents, à tout moment donné, pour participer à un scrutin secret.
Les travailleurs du secteur des transports éprouvent des problèmes semblables, car ils sont rarement, voire jamais, réunis au même endroit. Les problèmes de l'équité du scrutin sont alors évidents.
Elizabeth vient de dire qu'il y a d'autres modalités de scrutin, comme le vote par la poste ou par voie électronique.
Ce sont là des possibilités, je le comprends. Mais dans le Nord, nous avons essayé toutes ces modalités, mais aucune ne peut s'appliquer.
Le comité pourrait s'intéresser à ce problème à l'occasion de son étude du projet de loi. La loi devrait comporter des dispositions pour les lieux de travail éloignés et les travailleurs du secteur des transports.
J'ai beaucoup d'expérience à cet égard, et je serais heureux de parler davantage du problème en répondant aux questions du comité.
Merci de m'avoir permis de faire un exposé et de représenter la CLAC. J'ai hâte d'entendre vos questions.
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Merci, monsieur le président.
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante et ses 109 000 petites et moyennes entreprises membres réparties dans tout le Canada, remercient le comité de lui permettre de commenter le projet de loi ce matin.
Situons le contexte. Tous les membres adhèrent à la FCEI de leur plein gré. Elle représente tous les secteurs, dans toutes les régions. Cette organisation sans but lucratif est strictement impartiale et elle est financée uniquement par ses membres. Elle n'accepte aucune participation de l'État, et elle établit son programme politique selon une procédure de sondages démocratiques: un membre, un vote.
Quant à l'objet qui nous occupe, il m'a semblé utile de présenter quelques données générales. La diapositive 3 rend compte d'un sondage récent de Léger Marketing et de l’Association canadienne InfoTravail au sujet des préférences des Canadiens en matière de syndicalisation. Les résultats indiqués dans cette diapositive sont ceux des Canadiens qui n'ont jamais été syndiqués. Ils montrent très clairement que 71 p. 100 d'entre eux ne sont aucunement intéressés par la syndicalisation.
La diapositive 4 concerne les personnes qui ont déjà été syndiquées. Chose curieuse, 69 p. 100 d'entre elles préféreraient ne pas être syndiquées.
J'apporte ces précisions, car la question ne devrait pas trop prêter à controverse, car les Canadiens, interrogés à propos de leurs préférences en matière de syndicalisation, ont des opinions très arrêtées. Ils ne veulent pas faire partie d'un syndicat, et, chose plus importante encore, ceux qui ont été syndiqués ne tiennent pas beaucoup non plus à la syndicalisation.
D'après la diapositive 5, le scrutin secret est à la base de notre démocratie. Nos membres et les travailleurs sont fortement en faveur du scrutin secret. Récemment, la FCEI a fait parvenir une lettre à tous les députés pour leur dire qu'elle préconise un mode de scrutin plus démocratique dans les milieux de travail sous réglementation fédérale.
On voit à la diapositive 6 que nous avons demandé à nos membres si le scrutin secret devrait être obligatoire pour toute accréditation syndicale et que 76 p. 100 d'entre eux estiment que oui. Voici un autre élément d'information. Nos membres des provinces où se pratiquent les accréditations avec cartes d'adhésion parlent souvent de la crainte associée aux campagnes syndicales. Selon nous, le scrutin secret serait un moyen d'écarter cette peur pour que les travailleurs, à qui la décision revient, échappent à toute intimidation de la part du syndicat ou de l'employeur. Ils peuvent se prononcer avec l'assurance que personne ne saura comment ils ont voté.
La diapositive 7 porte sur une question posée dans le sondage de Léger Marketing. On a demandé aux Canadiens si le scrutin secret devait être exigé pour la création ou le retrait d'un syndicat dans un milieu de travail. Nous avons ventilé les résultats selon deux catégories: les personnes actuellement syndiquées et celles qui l'ont déjà été. Là encore, l'appui au scrutin secret a été passablement élevé. Il n'y a donc pas controverse à cet égard, me semble-t-il.
Sur la diapositive 8, et je conclus là-dessus, monsieur le président, nous nous disons convaincus que le comité devrait adopter le projet de loi . Il n'y a pas controverse, au fond, parce que le principe du scrutin secret est appuyé par les contribuables et la vaste majorité des Canadiens. Même les syndiqués et les anciens syndiqués sont fermement de cet avis. Je ferai simplement remarquer que, si le scrutin secret est acceptable pour élire nos représentants au Parlement, il doit l'être aussi pour choisir un syndicat.
Merci beaucoup de votre temps. Ce sera un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci à vous, monsieur le président, et aux membres du comité.
Je m'exprimerai surtout en anglais, mais je pourrais répondre à des questions en français. Mes notes sont en français. Il m'arrivera donc peut-être d'avoir du mal à trouver les bons termes en anglais.
Disons d'abord que les temps sont difficiles pour les syndicats non seulement au Canada, mais aussi dans le monde entier. Depuis 30 ans, le taux de syndicalisation aux États-Unis est passé d'environ 22 à moins de 12 p. 100. Au Royaume-Uni, il a été ramené de 51 à moins de 30 p. 100. Des reculs semblables ont été observés en Allemagne, en Australie, en Autriche, en Corée du Sud, en France, en Italie, au Japon, en Nouvelle-Zélande, aux Pays-Bas, au Portugal et en Suisse. C'est uniquement en Belgique, en Finlande, en Norvège et en Suède que nous observons un taux relativement constant de syndicalisation. Il s'agit du pourcentage de la population active représentée par un syndicat.
Au Canada, le taux était d'environ 34 p. 100 au début des années 1980, et il a été ramené en-deçà de 30 p. 100. Le recul a donc été bien plus modeste qu'ailleurs, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Voilà pourquoi je dis que les temps sont durs pour les syndicats, qui essaient de s'adapter à un nouvel environnement économique caractérisé par la mondialisation, les technologies de l'information et des communications, l'évolution culturelle et de nouvelles pratiques de gestion. Le monde d'aujourd'hui est bien différend de celui d'il y a 25 ou 30 ans.
Au Canada, comme vous le savez fort bien, nous avons deux grandes modalités d'accréditation: par scrutin secret obligatoire et par la signature de cartes d'adhésion. Le système varie légèrement d'une province à l'autre. Le partage se fait entre les deux régimes, mais leur application diffère quelque peu d'une province à l'autre.
Il est juste de dire que les provinces les plus populeuses, à l'exception du Québec, ont un régime avec scrutin secret. C'est le cas en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, en Ontario et en Nouvelle-Écosse. À Terre-Neuve, je ne sais pas trop. La province avait le scrutin secret, mais je me souviens que, il y a un ou deux ans ou plus récemment, elle envisageait le retour à la signature de cartes d'adhésion.
Il est clair que les arguments en faveur de chacun de ces régimes ou contre eux s'expriment dans des termes semblables, même si les régimes sont différents. Prenons par exemple la possibilité pour l'employeur de communiquer avec l'employé au cours de la période de signature des cartes. Ceux qui privilégient ce régime soutiennent qu'il peut donner à l'employeur un accès privilégié aux employés, bien plus qu'aux syndicats ou aux agents de syndicalisation, ce qui est donc relativement injuste.
Par contre, ceux qui préconisent le scrutin secret obligatoire prétendent que, dans le régime de signature de cartes, c'est le syndicat qui a un accès privilégié aux travailleurs, que ceux-ci n'entendent que le point de vue du syndicat, puisque la démarche de signature de cartes est relativement secrète.
L'argument principal est peut-être celui qui porte sur l'intimidation.
Ceux qui sont favorables au scrutin secret disent que les organisateurs syndicaux peuvent beaucoup intimider les travailleurs lorsque ceux-ci sont invités à signer une carte d'adhésion, mais les organisateurs syndicaux ou les syndicats qui privilégient le système de signature de cartes soutiennent que le scrutin secret permet à l'employeur d'exercer des pressions sur ses employés et de les convaincre de voter contre le syndicat. Le problème de l'intimidation est certainement l'un des grands éléments à considérer par le conseil des relations industrielles lorsqu'il s'agit de l'accréditation des syndicats.
À l'évidence, il faut combattre l'intimidation, qu'elle vienne du syndicat ou de l'employeur. Toutefois, l'information fournie par les deux parties doit être la bienvenue dans un système démocratique.
Quant aux délais, on dit parfois que l'employeur peut recourir à une stratégie selon laquelle le conseil des relations industrielles ou l'entité chargée de tenir le scrutin auraient plus de temps entre la demande d'accréditation et la tenue du vote officiel. Mais en général, bien entendu, les conseils se sont efforcés de tenir ces votes relativement près du moment où le syndicat peut être accrédité.
Nous avons beaucoup entendu dire, j'ai entendu dire que, avec le régime de signature de cartes, les employeurs prétendent qu'il y a possibilité d'exercer des pressions sur un élément, et que, s'il y a un scrutin secret, les gens prétendent que l'employeur a un meilleur accès aux employés et de meilleures chances. Au fond de nous, nous croyons tous, qu'il s'agisse d'accréditation ou de révocation de l'accréditation, il ne doit pas y avoir des pressions indues.
Pour ma part, je suis fondamentalement convaincue de la valeur du scrutin secret. À mon sens, le scrutin secret se rapporte davantage aux relations entre travailleurs plutôt qu'avec l'employeur ou le syndicat. Je sais que c'est parfois un choix personnel très difficile. Et ces choix peuvent parfois donner lieu à de vrais problèmes entre travailleurs dans le milieu de travail, selon les décisions prises. C'est pourquoi, parfois, le scrutin secret écarte ce problème.
Madame MacPherson, vous avez fait allusion au fait que nous avons des fonctionnaires sur le terrain. Ils sont là pour voir s'il y a des pressions indues et de l'intimidation d'un côté ou de l'autre. Pourriez-vous nous dire un mot de cet aspect?
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Oui. Comme je l'ai déjà dit, il règne au niveau fédéral une relative stabilité, et le conseil s'appuie sur une solide jurisprudence en ce qui concerne l'intimidation et la coercition.
J'ai regardé le parcours des 10 dernières années. Le conseil a rendu plus de 4 000 décisions dans l'ensemble des questions dont il est saisi. Sur plus de 4 000 décisions, il n'y a eu que 23 cas où il y avait des allégations d'intimidation ou de coercition pendant une campagne de syndicalisation. Dans ces 23 cas qu'il a entendus et tranchés, le conseil n'a trouvé que six cas d'intimidation et de coercition. Dans quatre cas, l'employeur était en cause. Dans les deux autres cas, il s'agissait de maraudage: deux syndicats voulaient représenter la même unité de négociation, et les allégations étaient faites au sujet de l'autre syndicat.
Il y a donc eu, en 10 ans, six cas confirmés. Le problème n'est pas énorme. C'est que notre jurisprudence est très solide. Tous connaissent les règles du jeu. Tous les respectent, et le conseil peut se charger des cas exceptionnels où quelqu'un ne se comporte pas correctement.
Merci à tous les témoins présents aujourd'hui.
Le projet de loi aura des effets sur 1,25 million de travailleurs canadiens.
Madame MacPherson, vous dites que, sur 10 ans, il y a eu 23 cas et que dans seulement six de ces cas, il y avait des allégations d'intimidation ou de coercition à l'encontre de l'employeur, et seulement deux cas d'allégations à l'encontre des syndicats, n'est-ce pas?
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins de leurs exposés de ce matin.
Je dois avouer quelque chose, monsieur le président. J'ignorais que les syndicats ne permettaient pas les scrutins secrets. Lorsque je l'ai appris, j'ai hoché la tête. Je me suis imaginé que j'allais solliciter les appuis de porte à porte et demander à telle électrice si elle voterait pour moi et si elle voterait en ma présence. Il y aurait un tollé. Sous cet angle, le système me semble donc imparfait. Par ailleurs, j'ai entendu des observations au sujet des 50 p. 100 plus une voix, ce qui tombe sous le sens, s'il s'agit de voter pour moi.
Pour commencer, je voudrais demander à chacun d'entre vous de donner une réponse rapide à la question suivante: avez-vous eu des réactions de vos membres depuis le dépôt du projet de loi? M. Chera vient d'en dire un mot.
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Des préoccupations se font fait entendre dans notre clientèle, les parties syndicale et patronale, et le comité les a aussi entendues mardi. Nous avons donc entendu la même chose que vous.
Actuellement, le conseil a recours au scrutin secret lorsque cela convient. Nous avons la possibilité de le faire lorsqu'il le faut.
Un autre élément du projet de loi nous préoccupe: la modification du paragraphe 28c). Actuellement, le conseil se prononce sur le soutien accordé à un syndicat soit à la date de la demande, soit à une autre date qu'il juge convenir. Voici un bon exemple: les nombreuses industries saisonnières qui sont de notre ressort, comme le transport maritime dans les Grands Lacs. Si nous perdons le pouvoir de décider de la date où il faut vérifier le soutien accordé au syndicat, nous pourrions avoir des résultats étranges, par exemple si la demande est faite à un moment où il y a bien peu de monde au travail, et la décision sera exécutoire, même si, lorsque la saison reprendra et que les travailleurs reviendront, ils risquent d'avoir un avis différent.
Nous voudrions donc récupérer cette latitude, si vous le voulez bien.
Je devrais peut-être vous poser une autre question au lieu d'écouter ce que MM. Boyer et Chera peuvent avoir à dire. Si j'ai le temps, vous pourrez intervenir dans une minute, mais j'ai quelque chose à demander à Mme MacPherson.
Actuellement, comment tenez-vous les scrutins accréditation et de révocation? Plus précisément, quelles sont les modalités, comme le courrier électronique, la poste, la voie électronique et le vote en personne, et quel est le pourcentage de succès dans chaque cas?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être avec nous aujourd'hui pour cette importante étude.
Je viens moi-même du milieu syndical. J'ai été conseiller au Syndicat canadien de la fonction publique avant d'être élu à la Chambre. Avant cela, j'étais journaliste à TVA et je siégeais au conseil exécutif de mon syndicat, soit le Syndicat des travailleurs(euses) en télécommunications, qui est assujetti aux lois fédérales.
Selon moi, la syndicalisation par signature de carte est le système le plus simple et le plus efficace pour réussir à organiser les travailleurs et les travailleuses. C'est ce que la plupart des études universitaires confirment. C'est un système efficace parce que cela peut se faire de façon discrète. Ce n'est pas une campagne électorale. L'employeur n'a pas nécessairement les moyens de menacer ou d'intimider les travailleurs qui veulent s'organiser pour améliorer leurs conditions de travail.
Dans les cas de la Colombie-Britannique et de l'Ontario, quand les votes secrets ont été imposés, on a vu une baisse des tentatives de syndicalisation. De plus, quand on a tenté de se syndiquer, le taux de succès était moindre.
Madame MacPherson, les chiffres que vous nous avez donnés tantôt sont très éloquents, pour ne pas dire frappants. Ils démontrent que le système par signature de carte fonctionne relativement bien. Parfois, cela peut provoquer un vote, mais pas nécessairement.
Une vieille expression anglaise dit ceci:
[Traduction]
Ne pas réparer ce qui n'est pas cassé.
[Français]
J'ai l'impression que le système actuel fonctionne plutôt bien. Est-ce que je me trompe en disant qu'on n'a pas besoin de remédier à une situation où l'équilibre des forces est assez adéquat entre les parties patronale et syndicale?
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Merci, monsieur le président, et merci à mon collègue de me céder du temps.
Mme MacPherson, je suis très intéressé par la documentation que vous nous avez remise parce que, comme M. Cuzner l'a dit, le parrain du projet de loi a parlé de la montagne de cas, ou peu importe le terme descriptif qu'on voudra utiliser, monsieur le président, du nombre énorme de gens qui réclament la révocation de l'accréditation. Une chose est claire: moins de 50 cas, ce n'est pas une montagne énorme, peu importe le point de vue qu'on adopte.
Ce qui me préoccupe ici... D'après un certain nombre de témoignages, nous avons l'un des meilleurs systèmes. Nous avons actuellement un système très démocratique. Vous avez vous-même parlé des risques que le projet de loi présente, de ses effets pervers. Ne me tentez pas, car je pourrais aller encore plus loin, en citant des affirmations à ce sujet.
Je crains que le projet de loi ne compromette 70 années de relations de travail bien équilibrées au Canada. J'ai déjà dit que cela aurait un impact sur les investissements dans notre pays. Je ne suis pas sûr qu'on en ait tenu compte. Quel est votre avis?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Et merci à vous tous de votre présence.
Monsieur Marston, il s'agit en fait d'un bon enchaînement pour en arriver à mes questions. Il s'agit des témoignages que le comité a recueillis, notamment celui de la présidente de l'AFPC. Elle a dit l'autre jour qu'elle avait été élue par scrutin secret, que, lorsqu'il s'agit de voter sur une convention collective, le scrutin est secret, que les votes de grève se prennent par scrutin secret. Les seules choses qui ne font pas l'objet d'un scrutin secret, ce sont l'accréditation et la révocation.
Je ne vois pas très bien le changement majeur, l'énorme différence qu'apportera le projet de loi , alors que, exception faite de l'accréditation et de la révocation, les syndiqués se prononcent toujours par scrutin secret.
Quelqu'un peut-il m'expliquer en quoi le projet de loi apporte un terrible changement révolutionnaire dans les milieux de travail syndiqués sous réglementation fédérale, puisque, dans toutes les autres circonstances, les syndiqués votent par scrutin secret?
Qui veut commencer?
Voilà qui met fin aux questions, et c'est la fin de la première heure. Au nom du comité, je remercie tous les témoins d'avoir pris le temps de comparaître et de nous avoir fait part de leurs réflexions sur ce très important projet de loi d'initiative parlementaire.
M. Rodger Cuzner: Monsieur le président?
Le président: Je permets aux témoins de disposer et je vous donnerai la parole.
Merci donc d'être venus et merci à vous, messieurs, qui avez comparu par vidéoconférence.
Monsieur Cuzner.
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Soyons clairs. Il s'agit d'un amendement et non d'un sous-amendement. Il s'agit d'un élément nouveau proposé par Mme Sims.
Y a-t-il débat sur le nouvel amendement proposé?
Comme personne ne se manifeste, je mets l'amendement aux voix.
(L'amendement est rejeté.)
Le président: L'amendement est rejeté.
Nous allons maintenant passer à l'amendement G-4, et je dois informer le comité qu'il y a incompatibilité avec l'amendement NPD-6. Par conséquent, si le premier est adopté, il ne peut être donné suite au deuxième.
Débat?
Madame McLeod.
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Merci, monsieur le président.
La motion fera en sorte que les processus d'accréditation et de révocation aux termes du code correspondent. Et, bien entendu, le soutien de 40 p. 100 des employés serait nécessaire, de sorte que les partisans de la représentation syndicale et les opposants soient sur un pied d'égalité.
Je signale que l'Alberta, l'Ontario, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve ont opté pour une approche semblable.
Cela fait également en sorte que les voix pour et contre la révocation de l'accréditation syndicale ont le même poids dans un scrutin de représentation. Selon le libellé actuel, le projet de loi pourrait entraîner la révocation de l'accréditation d'un syndicat même si une forte majorité des employés qui votent sont favorables au maintien de la syndicalisation, de sorte que, par exemple, s'il y a un vote de révocation aux termes du code dans une unité de négociation de 100 membres, et si 35 d'entre eux s'abstiennent, l'accréditation serait révoquée. Nous répondons ainsi à une importe préoccupation des témoins, qui voient ici un amendement très important.
:
D'accord. C'est une motion dilatoire. Nous passons donc au vote sur la contestation de la décision de la présidence... avant que je ne fasse une description complète. Mais passons au vote.
Tous ceux qui sont contre le maintien de la décision de la présidence, autrement dit, ceux qui s'opposent à la décision de la présidence? Vous me comprenez?
Une voix: C'est nous.
Le président: C'est bien vous.
Une voix: D'accord.
Des voix: Oh, oh!
Le président: Tous ceux qui souhaitent soutenir la décision de la présidence.
(La décision de la présidence est maintenue.)
Le président: Le président reste en place, tout comme sa décision. Il n'y aura plus d'autre débat sur cette question pour l'instant.
(Article 6)
Le président: Poursuivons et passons à l'amendement G-5.
Je dirai à ce propos qu'il y a incompatibilité avec l'amendement NPD-8 et l'amendement Parti vert-3. Si l'amendement G-5 est adopté, il sera impossible de donner suite aux deux autres amendements. L'amendement G-5 fait également disparaître tout renvoi aux paragraphes 25c) et 25c.1) qui sont proposés, tout ajoutant un nouveau paragraphe semblable. Comme les amendements NPD-9 et NPD-10 renvoient aux deux paragraphes 25c) et 25c.1), si l'amendement G-5 est adopté, il sera impossible de donner suite aux amendements NPD-9 et NPD-10.
Madame McLeod.
:
Merci, monsieur le président.
Mon commentaire est plutôt une question adressée au greffier législatif. Je veux seulement être certain qu'il n'y a pas une contradiction entre la version anglaise et la version française. Dans la version anglaise, au point 3 de l'amendement du gouvernement, on dit ceci:
[Traduction]
« If the Board directs that a representation vote be taken... »
[Français]
Dans la version française, on dit ceci: « La commission doit, lorsqu'elle ordonne [...] ». Selon moi, la mention « lorsqu'elle » signifie « quand ». C'est donc « when », ce n'est pas « if ».
La notion de « if » dans la version anglaise n'est pas présente dans la version française. Est-ce qu'il y a oui ou non un problème à cet égard?
Je vais mettre aux voix l’amendement G-6 du gouvernement.
(L’amendement est adopté avec dissidence [Voir le Procès-verbal].)
(L’article 7 modifié est adopté avec dissidence [Voir le Procès-verbal].)
(Article 8)
Le président: Nous en sommes maintenant à l’article 8 et aux amendements qui le visent.
Le gouvernement propose l’amendement G-7. Il y a incompatibilité avec l’amendement NPD-13. Par conséquent, si le premier est adopté, il ne peut être donné suite à l’autre.
Madame McLeod.
:
L'amendement G-7 est-il adopté?
(L’amendement est adopté avec dissidence [Voir le Procès-verbal].)
(L’article 8 modifié est adopté avec dissidence [Voir le Procès-verbal].)
(Article 9)
Le président: Passons maintenant aux amendements proposés à l’article 9.
Là encore, je dois signaler qu’il y a incompatibilité entre l’amendement G-8 et les amendements NPD-14 et Parti vert-4. Si le G-8 est adopté, nous ne pouvons donner suite aux deux autres. L’amendement G-8 vise à supprimer tout renvoi aux paragraphes 64(1)a) et a.1), tout en créant un nouveau paragraphe semblable. Comme les amendements NPD-15 et NPD-16 renvoient à ces deux paragraphes, si l’amendement G-8 est adopté, il sera impossible de donner suite à ces deux autres amendements.
Y a-t-il des observations?
Madame McLeod.
:
Nous allons mettre aux voix l’amendement 11 du gouvernement.
(L’amendement est adopté avec dissidence [Voir le Procès-verbal].)
Passons au vote sur l’article 12 modifié.
(L’article 12 modifié est adopté avec dissidence [Voir le Procès-verbal].)
Nouvel article. C’en est un dont Mme Sims a parlé, je crois. C'est l’amendement NPD-20.
Le conseiller juridique me dit que vous avez également une autre motion, mais nous allons d’abord étudier votre amendement NPD-20.
Tout le monde a reçu le texte de l’amendement?
Des voix: Oui.
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Merci, monsieur le président.
Nous avons bien entendu les propos de Mme MacPherson, du Conseil canadien des relations industrielles. Elle a dit que si on doit procéder à un vote, il est important que le processus soit assez court et que les choses ne traînent pas en longueur.
Quand le processus de vote s'étale sur une courte période temps, si une procédure illégale, inéquitable ou déloyale est utilisée par l'employeur et que quelqu'un porte plainte, celle-ci doit être traitée de manière expéditive.
C'est pourquoi le Nouveau Parti démocratique présente cet amendement. Si le processus de vote dure de 7 à 10 jours et qu'il faut un mois avant que la plainte soit entendue, il y a une espèce d'incohérence et les droits du travailleurs ne sont pas respectés. C'est pourquoi l'amendement NPD-20 établit une norme de 48 heures.
:
Nous allons nous prononcer sur la proposition de Mme Sims. Parlons d’un sous-amendement si on veut, ou d’un amendement au nouvel article, le 13, proposé par le gouvernement.
Ceux qui sont en faveur de l’amendement? Ceux qui sont contre?
(L’amendement est rejeté.)
Le président: L’amendement ou sous-amendement est rejeté.
Voyons maintenant le nouvel article 13 proposé par l’amendement G-12. Ceux qui sont en faveur? Contre?
(L’amendement est adopté avec dissidence.)
Le président: Je m’aperçois, mesdames et messieurs les membres du comité, que le temps…
Monsieur Armstrong.
:
Un instant. Il s’agit de l’article 5? Nous revenons à l’article 5. C’est différent de la proposition que je pensais recevoir de vous.
(Article 5)
Le président: Membres du comité, nous revenons à l’article 5. C’est celui dont nous avons reporté l’étude et qui a été réservé, parce qu’il était visé par un nouvel amendement. Soit dit en passant, l’amendement a été rejeté. Je reviens là-dessus, parce que nous allons revoir la question. Il s’agit de l’amendement 4 du gouvernement, et il y a incompatibilité avec l’amendement NPD-6. Si le G-4 est adopté, on ne pourra pas donner suite à l’autre amendement.
Nous allons aussi voir l’amendement du Parti vert.
Discutons donc de l’amendement G-4.
Madame McLeod.
:
Il y a eu une erreur lorsqu’on m’a indiqué le délai à respecter, et je comprends que la greffière nous a aidés, mais c’est pourquoi cette… Ce fut un véritable casse-tête, parce que nous n’avons pas eu un préavis de 48 heures. Je ne crois pas que ce processus soit juste pour moi ni pour le comité, et c’est le seul point que je veux faire valoir.
Venons-en à ma motion de fond. L’amendement GP-2 propose une modification de fond à l’article 5. Il fait une chose simple que je peux expliquer très brièvement.
Le paragraphe 39.(2) du Code canadien du travail est parfaitement logique. Il est abrogé à cause de la façon dont le projet de loi est libellé. Si on en arrive à une situation de révocation, s’il n’existe aucune convention collective, mais que des négociations sont en cours, et si l’agent négociateur négocie de bonne foi, on ne devrait pas provoquer le chaos dans la négociation collective et les relations de travail.
Je vais citer le mémoire que le Congrès du travail du Canada a remis au comité : en n’améliorant pas la loi — ce que mon amendement propose de faire —, on ne fera que déstabiliser les relations de travail et saper le régime de négociation.
Il s’agit d’un projet de loi d’initiative parlementaire, celui de M. Blaine Calkins. Je ne parle pas de projet de loi d’initiative ministérielle. Le député travaille bien, mais il s’agit d’un cas où on prend quelque chose… Comme on dit, à quoi bon réparer ce qui marche bien. Il s’agit de l’un des projets de loi d’initiative parlementaire — et il y a aussi des projets de loi du gouvernement — qui visent la négociation collective, comme ils ont visé d’autres secteurs... On se trouve à dire : nous allons réparer jusqu’à ce que plus rien ne marche.
Ce modeste amendement comblerait au moins une lacune du projet de loi .
Merci, monsieur le président.
:
D’autres députés veulent parler de l’amendement?
Comme je n’en vois aucun, je vais mettre aux voix l’amendement PV-2.
(L’amendement est rejeté [Voir le Procès-verbal].)
(L’article 5 modifié est adopté avec dissidence [Voir le Procès-verbal].)
Le président: Le titre est-il adopté?
Des voix: D'accord.
Des voix: Avec dissidence.
(L’article 1 est adopté avec dissidence [Voir le Procès-verbal].)
Le président: Le projet de loi modifié est-il adopté?
Une voix: Un vote par appel nominal, s’il vous plaît.
(Le projet de loi est adopté par 5 voix contre 4.)
Le président: Puis-je faire rapport du projet de loi à la Chambre?
Des voix: D'accord.
Des voix: Avec dissidence.
Le président: Le comité ordonne-t-il la réimpression du projet de loi?
Des voix: D'accord.
Le président: Merci aux membres du comité d’avoir accepté de rester un peu plus longtemps pour achever ce travail aujourd’hui. Bonne semaine dans vos circonscriptions.
La séance est levée.