:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bon après-midi. Monsieur le président, membres du comité, je vous remercie de nous avoir invités.
Je suis heureux d'être devant vous à titre de sous-ministre adjoint du Programme du travail. Je suis accompagné de ma collègue Mme Brenda Baxter, directrice générale de la Direction du milieu de travail.
[Traduction]
Depuis plus de 100 ans, le Programme du travail protège les droits et le bien-être des employés et des employeurs des secteurs sous réglementation fédérale. Cela englobe la création et le maintien de lieux de travail sûrs et sains.
Les modifications proposées à la section 5 de la partie 3 du projet de loi C-4 renforceront davantage cet engagement.
[Français]
Le rôle du Programme du travail consiste à appuyer les parties en milieu de travail afin de leur permettre de satisfaire à leurs obligations ainsi qu'à veiller au respect du Code canadien du travail.
[Traduction]
J'estime que, de façon générale, nous faisons du très bon travail — et par « nous », j'entends l'ensemble de l'effectif des secteurs sous réglementation fédérale. Par exemple, le nombre de blessures invalidantes survenues au sein des secteurs d'activité de compétence fédérale diminue de façon constante — il a diminué d'environ 22 % de 2007 à 2011. Cela dit, nous devons sans aucun doute en faire davantage, vu que chaque accident est un accident de trop.
Voici les modifications que nous proposons d'apporter au Code canadien du travail: premièrement, renforcer le système de responsabilisation interne; deuxièmement, préciser la définition de la notion de « danger »; et troisièmement, habiliter le ministre du Travail à déléguer les attributions aux agents de santé et de sécurité.
Grâce à ces modifications, la responsabilité de régler les problèmes de sécurité au travail incombera aux employeurs et aux employés, comme il se doit. Plus précisément, les comités en milieu de travail et les représentants en matière de santé et de sécurité auront un plus grand rôle à jouer au moment de régler les cas de refus de travailler.
Le nouveau processus permettrait de renforcer le système de responsabilisation interne, ce qui accroîtrait la protection dont bénéficient les travailleurs canadiens et permettrait au Programme du travail de mieux mettre l'accent sur les questions cruciales qui ont une incidence sur la santé et la sécurité des Canadiens en milieu de travail.
Nous proposons des modifications en vue de préciser la définition de la notion de « danger », vu que, au cours des 10 dernières années, plus de 80 % des cas de refus de travailler se sont soldés par des décisions selon lesquelles aucun danger ne justifiait ce refus. Ces décisions comprennent même les décisions rendues en appel.
[Français]
Cela n'a aucune incidence sur le droit des employés de refuser un travail dangereux. Ce droit est fondamental et demeurera dans le Code canadien du travail.
Les modifications nous permettraient également d'accroître le soutien que nous offrons aux agents de santé et de sécurité, en plus de favoriser une uniformité de la prise de décision à l'échelle du pays.
[Traduction]
Le ministre du Travail serait habilité à déléguer des attributions aux agents de santé et de sécurité, qui continueraient d'effectuer leur important travail consistant à veiller à ce que les lieux de travail soient justes, sûrs et productifs. Ces modifications visent non pas à réduire des coûts, et certainement pas à réduire le nombre d'agents de santé et de sécurité, mais simplement à faire en sorte que ces agents utilisent leur temps de façon plus proactive et plus efficace afin d'appliquer les dispositions réglementaires et de promouvoir la prévention.
[Français]
Il importe de souligner que les droits fondamentaux et les mécanismes de protection prévus au code demeurent intacts. Les modifications visent à simplifier les procédures et les pratiques afin d'augmenter la rapidité et la qualité des décisions et des résultats. Le mécanisme de recours demeure accessible à toutes les parties.
[Traduction]
Là encore, j'aimerais répéter que les droits fondamentaux et la protection des employés demeurent inscrits dans le Code.
Nous sommes convaincus que les modifications que nous proposerons permettront aux lieux de travail d'améliorer leurs résultats.
Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Merci.
Il s'agit de l'une des rares fois où nous sommes d'accord. Nous sommes aujourd'hui sur la même longueur d'ondes. C'est merveilleux.
J'ai un certain nombre de questions à poser. Tout d'abord, je remercie les témoins de l'exposé qu'ils nous ont présenté aujourd'hui.
Même si vous avez affirmé que les travailleurs conserveront leurs droits fondamentaux et demeureront protégés, vous n'êtes pas sans savoir que les modifications proposées soulèvent une foule de préoccupations. Nous estimons que les modifications sont lourdes de conséquences. Elles auront une incidence directe sur la santé et la sécurité des travailleurs canadiens. Entre autres, elles limiteront la manière dont un employé peut utiliser son droit de refuser de travailler s'il se sent menacé. Aucune des modifications en question n'était mentionnée dans le budget, et nous n'avons pas entendu d'intervenants réclamer que les dispositions en matière de santé et de sécurité du Code canadien du travail soient modifiées.
Ma première question est la suivante: pourriez-vous indiquer aux membres du comité l'élément déclencheur qui vous a amenés à formuler ces modifications? Avez-vous consulté des organisations et des syndicats? Le cas échéant, combien d'employeurs et de syndicats avez-vous consultés? Pourriez-vous nous fournir une liste des intervenants qui ont été consultés à propos des modifications de la section 5 de la partie 3 et nous indiquer à quel moment ces consultations ont eu lieu? Est-ce que des documents de travail ont été élaborés par Emploi et Développement social ou par le Programme du travail? Si c'est le cas, pouvez-vous les soumettre au comité?
Il s'agit là de questions très directes concernant des points de détail.
:
Merci. Il s'agit d'un élément très important.
Les employés et les employeurs connaissent leur milieu de travail, et ce sont eux qui sont les mieux placés pour déterminer si un risque est présent sur le lieu de travail, ce sont eux aussi qui sont le mieux à même de collaborer pour veiller à ce que ce risque soit décelé et à ce que des stratégies d'atténuation soient adoptées afin d'éviter qu'il ne devienne un danger. Voilà en quoi consiste, d'après nous, un système de responsabilisation interne. Il s'agit de la pièce maîtresse de la partie 2 du Code canadien du travail.
Au moyen des modifications que nous proposons, nous tentons de renforcer ce système. En fait, les modifications accroissent le rôle que jouent les comités de santé et de sécurité au sein du système de responsabilisation interne et du processus lié aux refus de travailler. Nous ajoutons une étape pour nous assurer que les comités de santé et de sécurité mènent une enquête. Le processus lié aux refus de travailler comporte deux étapes et correspond au processus dont disposent les organismes compétents en matière de santé et de sécurité de la plupart des autres administrations du pays.
Cela vise vraiment à faire en sorte que le Code canadien du travail affiche à l'égard du refus de travailler et du système de responsabilisation interne une rigueur équivalente à celle que l'on applique dans les autres administrations.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie nos invités d'être ici pour répondre à nos questions aujourd'hui.
Je vais tenter d'approfondir certaines questions qui ont été posées par mes collègues. Je vais aussi essayer de ne pas parler trop vite.
Je suis un peu troublé qu'on utilise le pourcentage de refus des réclamations des travailleurs, qui est de l'ordre de 80 %, pour justifier une modification de la définition du mot « danger » qui la restreint et la limite d'une manière qui, selon moi, n'est pas dans l'intérêt des travailleurs et des travailleuses. On apprend donc que dans 80 % des cas, selon vos chiffres, la réclamation ne serait pas acceptée. Cela veut dire que le droit de refuser un travail dangereux ne serait pas accordé. Ce pourcentage proviendrait de discussions que vous tenez dans votre ministère.
Par ailleurs, ma collègue Mme Sims vous a demandé si on avait quand même cerné des problèmes dans ces 80 % de cas. Elle vous a aussi demandé si des directives avaient été émises par des agences en santé et sécurité et si des demandes de conformité volontaire avaient été envoyées par les agents de santé et de sécurité. La réponse est que les informations qu'on possède ne permettent pas de faire le lien entre les deux. Pourtant, le lien entre les deux est extrêmement important pour savoir si dans ces 80 % de cas, il y avait quand même des éléments de danger suffisants pour qu'on apporte un correctif sur le lieu de travail.
J'aimerais bien que vos données permettent de faire ce lien. Si ce n'est pas le cas, cela voudrait dire que le problème ne provenait pas de l'ancienne définition.
:
Je vous remercie de votre question.
Permettez-moi, monsieur le président, de répondre en anglais.
[Traduction]
En ce qui concerne les 80 % de cas de refus de travailler qui ont été considérés comme non justifiés par un danger réel, j'estime que les lieux de travail visés ont peut être endigué les risques potentiels. Il est possible de prendre des mesures d'atténuation pour que ces risques ne donnent pas lieu à une situation dangereuse.
Au moyen des modifications proposées, nous renforçons le système de responsabilisation interne de manière à ce que les parties concernées puissent collaborer afin d'atténuer les risques avant qu'ils ne deviennent des dangers. Il s'agit là de problèmes que les parties peuvent régler elles-mêmes, de sorte que nos agents puissent se consacrer aux secteurs où les risques sont très élevés et se pencher sur des situations dangereuses, et ainsi, éventuellement, réduire le nombre d'accidents et de blessures.
:
Par leur nature même, les milieux de travail comportent des risques. Ce qui est important, c'est d'envisager tout cela comme un continuum et de mettre le doigt sur l'instance la mieux placée pour les dissiper. Les employeurs ont la responsabilité réelle de faire en sorte que les milieux de travail soient sûrs, et nos agents sont fermement résolus à veiller à ce que les employeurs s'acquittent de cette responsabilité en s'assurant que les employés disposent de matériel de protection, qu'ils reçoivent la formation requise et qu'un programme de prévention des risques est en place.
En cas de désaccord, la suite du continuum prévoit que les employés ont le droit de participer aux mesures de prévention et d'être informés de tout danger, qu'ils ont la responsabilité de porter un équipement de protection et qu'ils conservent le droit de refuser de faire un travail dangereux.
À la lumière de ce continuum, je ne pense pas que ce que vous faites valoir est différent de ce que nous disons, à savoir que nous devons consacrer notre temps à faire de la prévention. La présence d'une situation dangereuse dénote l'existence de problèmes sur le lieu de travail, et, pour régler les problèmes de ce genre, on peut utiliser d'autres outils fournis par le Code, par les dispositions relatives aux relations de travail, par les conventions collectives et par les milieux de travail eux-mêmes.
En fait, en ce qui concerne le modèle que nous allons adopter, je crois que nous avons la même opinion, à savoir qu'il permettra à nos agents de disposer de plus de temps pour empêcher que des situations de ce genre ne se produisent.
Pour ce qui est de la question de savoir si nos agents découvrent d'autres choses lorsqu'ils se penchent sur des cas de refus, permettez-moi de vous dire qu'ils découvrent d'autres choses lorsqu'ils procèdent à des inspections préventives. À notre connaissance — et j'ai observé de près une foule d'agents pendant leur travail partout au pays —, c'est dans de tels cas que nous faisons le mieux notre travail, c'est-à-dire lorsque nous collaborons de manière préventive avec les employeurs afin de déceler conjointement avec eux les risques potentiels et que nous formulons à leur intention des recommandations sur les mesures qu'ils peuvent prendre pour améliorer les choses.
À mes yeux, il s'agit là d'un modèle judicieux. Il s'agit du modèle fondé sur un système de responsabilisation interne. Il s'agit du modèle qui est en place dans diverses administrations.
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Merci, monsieur le président, et merci aux représentants du ministère d'être ici aujourd'hui.
L'une des choses que j'ai apprises, c'est que, lorsqu'on veut que les gens assument la responsabilité d'un travail, on doit leur donner des directives et leur dire: « S'il vous plaît, fais ce travail ». Pour ce qui est de la question soulevée par M. Cuzner concernant les 80 agents de santé et de sécurité, j'aimerais dire que le fait est que les 80 agents ont réduit de 22,5 % le nombre d'incidents. De toute évidence, 80 est un nombre suffisant — ces agents font le travail et font preuve de professionnalisme.
J'aimerais tout d'abord aborder la question des lignes directrices et de la définition du terme « danger ». Je crois comprendre que les lignes directrices, qui seront modifiées, du moins en ce qui concerne une définition, cadrent davantage avec la définition utilisée dans les provinces. Pourriez-vous fournir des éclaircissements à ce sujet? Il se peut que je me trompe, mais j'ai pris quelques notes qui indiquent cela.
En outre, il y a le fait que les agents de santé et de sécurité subissent une formation très vigoureuse. Leurs tâches ne peuvent pas être exécutées par le premier venu — ces agents sont des professionnels. J'aimerais savoir si ces professionnels ont formulé des commentaires.
Il s'agit là d'un petit problème. À mon avis, si nous pouvions le régler, cela nous laisserait plus de temps, comme vous l'avez dit, pour faire du travail préventif et veiller à ce que les lieux de travail soient non seulement plus sains, mais également plus sûrs pour les employés.
:
J'aimerais ajouter que le mécanisme dont nous parlons ajoute une deuxième étape importante dont bon nombre d'administrations provinciales disposent déjà. Nous avons constaté que cette procédure est en place là où l'on trouve des employeurs solides qui entretiennent de bonnes relations avec leurs employés. Nous avons pu observer que cela contribue vraiment à améliorer les choses en milieu de travail.
Pour répondre à votre question concernant le mécanisme d'appel, je vous dirai que, en fin de compte, nos agents demeureront disponibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept, et qu'ils prendront une décision en se fondant éventuellement sur deux ensembles de renseignements — ou peut-être un seul —, à savoir ceux recueillis par l'employeur et ceux obtenus par le comité de santé et de sécurité.
Si une entente est conclue, l'employeur y donnera suite. Dans le cas contraire, nos agents pourront lancer une enquête, se pencher sur les rapports et prendre d'autres mesures du genre. Les parties auront toujours la possibilité d'utiliser le mécanisme de recours une fois prise la décision des agents — elles pourront interjeter appel auprès du Tribunal de santé et sécurité au travail, qui est indépendant de notre organisme, et si elles souhaitent contester la décision rendue par cette instance, elles pourront interjeter appel auprès de la Cour fédérale. Ces mécanismes demeureront inscrits dans les dispositions législatives.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d'être ici aujourd'hui.
À mon avis, vos commentaires soulèvent énormément de questions, particulièrement en ce qui concerne les modifications à la notion de danger. En effet, on précise à nouveau deux critères, soit celui de « menace imminente », qui est une notion de temps, et celui de « menace sérieuse ». Ces deux termes visent à déterminer s'il y a présence de danger dans un milieu de travail.
J'ai deux craintes par rapport à cela. Tout d'abord, on élimine de la définition les dangers à long terme, tels qu'une exposition à un produit dangereux. Sans que le danger soit imminent, cette exposition peut s'avérer vraiment dangereuse avec le temps. Que fait-on dans ce cas?
Également, à mon avis, on ouvre la porte à beaucoup trop de libres interprétations du terme « sérieux ». Selon les milieux de travail, on risque tout simplement de voir un employeur dire qu'il considère que tel enjeu est sérieux, alors qu'un autre, qui serait confronté au même genre de problème avec un autre employé, dira que cela ne lui semble pas du tout sérieux.
Il y a sans doute des clarifications à apporter. Par contre, cette restriction nous amène peut-être à hypothéquer du coup tout ce qui concerne la protection réelle des travailleurs.
Que pouvez-vous me dire à ce propos?
:
Je vous remercie de votre question.
[Traduction]
Si je vous ai bien comprise, ce qui vous préoccupe, c'est l'éclaircissement de la définition de « danger » et la question de savoir si elle continue de protéger les employés contre les menaces à long terme pour leur vie ou leur santé.
La nouvelle définition englobe cela. Les dispositions portent sur les menaces imminentes ou sérieuses pour la vie ou pour la santé. La définition clarifiée de « danger » continuera de protéger les employés d'un milieu de travail à qui on ne fournit pas une formation convenable, un équipement de protection adéquat et des directives appropriées quant à la manipulation de certaines substances pouvant avoir de graves effets sur la vie ou la santé.
Là encore, j'aimerais répéter qu'aucune modification n'est apportée au droit d'un employé de refuser de travailler. Un employé qui croit raisonnablement que le travail qu'on lui demande de faire comporte un danger pour sa vie ou sa santé aura la possibilité de refuser et de continuer de refuser de le faire, et ce, jusqu'à ce que les parties parviennent à s'entendre.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être ici.
Je vais tenter de me concentrer sur quelques-uns des éléments les plus importants qui permettent d'assurer la sécurité d'un milieu de travail, à savoir l'expertise des agents de santé et de sécurité.
Je suis heureux d'entendre que les modifications proposées n'auront pas pour effet de réduire le nombre de ces agents, et qu'elles visent non pas à réduire les coûts, mais plutôt à simplifier les services de manière à rendre les lieux de travail plus sûrs.
Il est également important de souligner que, partout au pays, les agents de santé et de sécurité continueront d'être disponibles, comme vous l'avez dit, 24 heures sur 24, sept jours sur sept, afin de donner suite aux situations de danger en milieu de travail.
Vous avez parlé de modifications qui conféreraient au ministre du Travail le pouvoir d'un agent de santé et de sécurité. Pourriez-vous expliquer pourquoi ces modifications sont nécessaires, et comment elles permettront de combler ce besoin?
:
Si vous le permettez, j'aimerais ajouter que, pour examiner notre travail, nous disposons d'un continuum de conformité auquel viennent s'ajouter des renseignements organisationnels concernant les secteurs, les industries et les entreprises qui peuvent poser des problèmes. Je n'entends pas par là qu'il s'agit nécessairement de mauvais employeurs; je veux dire qu'il s'agit peut-être d'employeurs qui ne sont pas adéquatement informés. Il peut s'agir, par exemple, d'un nouvel employeur.
On peut examiner le travail effectué par les agents dans le cadre de ce continuum de conformité. S'il se trouve que les agents consacrent tout leur temps au volet d'intervention et de règlement après coup des problèmes, ils ne peuvent pas s'occuper du volet de prévention, qui pourrait empêcher que les problèmes se produisent.
Comme je l'ai indiqué plus tôt, j'ai eu l'occasion de me rendre dans toutes les régions du pays pour observer le travail des agents de santé et de sécurité et les suivre dans leurs déplacements, et j'ai eu affaire à ces deux volets. J'ai vu les agents traiter des cas de refus de travailler dans des contextes où les esprits s'échauffaient; je les ai vus tenter de régler des problèmes de ce genre, qui s'assortissaient de beaucoup de tensions et d'émotions, et je dois dire, bien honnêtement, qu'ils s'en tirent très bien. Toutefois, toute cette énergie qu'ils consacrent à de tels cas, ils ne peuvent pas l'utiliser pour faire du travail de première ligne, c'est-à-dire pour aller discuter avec d'importants employeurs qui éprouvent des difficultés, mais qui ne disposent pas d'un programme de prévention des dangers, qui n'ont pas instauré au sein de leur entreprise une culture de prévention. Nous sommes d'avis que le temps, l'énergie et les efforts consacrés à cette fin sont extrêmement profitables à long terme. Ainsi, en passant à un modèle axé sur un système de responsabilisation interne et en faisant en sorte que les agents disposent de plus de temps pour faire de la prévention, nous croyons que nous obtiendrons de meilleurs résultats. La transition vers ce modèle est en cours depuis un certain temps, et on a pu constater une diminution constante des taux d'invalidité et de blessures.
On peut imaginer ce que donnera le fait de consacrer davantage d'efforts à cet égard. De fait, les accidents et les blessures qui surviennent sont inadmissibles. Nous ne voulons pas que d'autres accidents et blessures se produisent. Nous voulons les prévenir.
:
Merci, monsieur le président.
Cette fois-ci, je vais poser ma question en anglais, si c'est possible, vu que le passage que je veux citer est dans cette langue.
J'ai une question à poser, et je céderai ensuite le reste de mon temps à Mme Sims.
J'aimerais comprendre la nouvelle définition de « danger », à la lumière d'un passage qui a été supprimé, à savoir le suivant: « Est notamment visée toute exposition à une substance dangereuse susceptible d’avoir des effets à long terme sur la santé ou le système reproducteur ».
Cette phrase est disparue. Elle a été remplacée par la notion de maladie professionnelle, qui n'est pas équivalente à celle d'effets à long terme sur la santé ou le système reproducteur. Qu'est-ce qui explique ces modifications concernant les dispositions sur le système reproducteur?
:
Nous reprenons nos travaux.
J'aimerais tout d'abord présenter les témoins. Il s'agit de Sari Sairanen et de Lana Payne, qui représentent toutes deux Unifor.
Avant de passer à l'exposé des témoins, j'aimerais préciser quelque chose à l'intention des membres du comité.
Un peu plus tôt, au début de la réunion, il y a eu une petite confusion en ce qui concerne le temps accordé aux membres pour leurs questions. Je me suis trompé, et je le reconnais. Dans le cadre des motions de régie interne, nous avons convenu de faire des tours de cinq minutes dans les cas où une réunion de deux heures est divisée en deux blocs de une heure dont chacun est consacré à un groupe de témoins. Si je ne m'abuse, cela s'explique par le fait que, si nous accueillons plus de un témoin — bien souvent, nous accueillons deux témoins au cours d'une réunion de une heure où seront présentés deux exposés de 10 minutes —, cela permettra à un plus grand nombre de membres de poser des questions. Je tenais simplement à préciser qu'il s'agissait là de la motion adoptée pour l'avenir.
Comme nous accueillons aujourd'hui un témoin, il a été suggéré que nous fassions un premier tour de sept minutes. Je vais demander le consentement unanime des membres là-dessus. Nous accueillons un témoin, et nous avons le temps de faire cela.
Est-ce que quelqu'un s'oppose à cela?
Unifor compte 300 000 membres, ce qui fait de lui le plus important syndicat du secteur privé. Il représente plus de 80 000 employés de secteurs sous réglementation fédérale, notamment les chemins de fer, le transport, le transport aérien et les communications. Au nom de nos membres, nous tenons à dire que nous craignons que le projet de loi ne soit pas compatible avec le renforcement des mesures de protection en milieu de travail et qu'il met en jeu la santé et la sécurité des travailleurs sous réglementation fédérale.
Il convient d'abord de souligner qu'aucune des modifications proposées n'est le fruit d'une collaboration ni même d'une consultation. Les dispositions du projet de loi modifient les mesures de protection en matière de santé et de sécurité qui n'ont été adoptées que récemment, en 2000. Ces dispositions législatives demeurent donc relativement jeunes. Les modifications apportées en 2000 au Code canadien du travail découlaient d'une vaste consultation menée auprès des syndicats, des employeurs et du gouvernement, et constituaient, en miniature, un modèle de ce que permet de réaliser un système de collaboration tripartite.
Les mots ont de l'importance. À coup sûr, ils ont de l'importance lorsqu'ils sont utilisés aux fins de la rédaction des lois et des projets de loi du pays, surtout les lois et les projets de loi qui visent à protéger les travailleurs et à assurer la sécurité du public.
La définition proposée du terme « danger » relève d'une interprétation étriquée de ce qui est considéré comme un danger en milieu de travail. Le fait de modifier le libellé d'une disposition législative revient à en modifier le sens. On a supprimé la reconnaissance du fait que les répercussions d'une exposition à un risque ne se manifestent pas nécessairement dans l'immédiat. On a supprimé la reconnaissance explicite de l'importance de protéger le système reproducteur d'un travailleur contre une menace éventuelle. La menace d'exposition aux substances mutagènes est une menace très réelle.
En ce qui a trait au droit de refuser de travailler et à la manière dont il se concrétise en milieu de travail, le gouvernement soutient que 80 % des cas de refus de travailler sont injustifiés et futiles. Sur quoi cette statistique est-elle fondée? Nous l'ignorons. À notre avis, les travailleurs ne déposent pas des plaintes futiles auprès de RHDCC, loin de là; en fait, ils hésitent à invoquer leur droit de refuser de travailler, même lorsqu'on leur demande de faire un travail dangereux en bonne et due forme. Par conséquent, plutôt que d'édulcorer les droits qui protègent les travailleurs contre un travail non sécuritaire, nous devrions les renforcer pour nous assurer que les travailleurs ne craignent pas de subir de représailles s'ils signalent un travail non sécuritaire. En outre, nous devrions renforcer l'exécution de la loi et l'inspection, et non pas faire régresser les choses au chapitre des droits en matière de santé et de sécurité, qui ont été acquis de haute lutte.
Pour ce qui est des enquêtes relatives aux cas de refus de travailler, il y a quelque chose de nouveau, à savoir la rédaction par l'employeur d'un rapport. Le comité en milieu de travail rédigera lui aussi un rapport, ce qui est également quelque chose de nouveau. L'employeur pourrait fournir des renseignements supplémentaires et demander un réexamen — là encore, c'est une nouveauté. De surcroît, l'employeur pourra prendre une décision — autre nouveauté —, et s'il n'est pas d'accord avec une décision, il avisera l'employé par écrit — une nouveauté de plus. Si l'employé persiste dans son refus de travailler, l'employeur avisera le ministre et lui transmettra un rapport — encore quelque chose de nouveau. Le ministre prendra une décision quant aux mesures à prendre à cet égard.
Le nouvel accent mis sur le caractère immédiat du danger auquel le travailleur est exposé est noyé dans la nouvelle procédure prolongée dont s'assortit l'examen du danger en question. Dans le cadre de l'ancien processus législatif, il fallait quelques minutes ou quelques heures pour établir si l'intervention de l'agent de sécurité était requise. Toutefois, il semble que le nouveau processus proposé, qui met l'accent sur les rapports écrits, exigera des heures ou des jours, surtout si l'on a affaire à un secteur où les activités n'arrêtent jamais, par exemple celui des chemins de fer ou même du transport aérien.
Nous sommes très préoccupés par le fait que le ministre pourrait refuser de lancer une enquête sur un refus de travailler. Nous craignons non seulement l'obstacle lié aux rapports écrits que la nouvelle proposition semble dresser, mais également la vulnérabilité à l'égard des mesures disciplinaires. Le fait de qualifier une affaire de futile, de vexatoire ou d'entachée de mauvaise foi ne contribue certainement pas à encourager les travailleurs à faire part de leurs problèmes. En outre, les dispositions législatives ne prévoient aucun droit d'interjeter appel de la décision du ministre. En outre, sous le régime du système de responsabilisation interne, la santé et la sécurité concernent tout le monde. Toutefois, à coup sûr, les propositions contenues dans le projet de loi ne vont pas dans ce sens. Les agents de santé et de sécurité sont neutres et ont suivi une formation. Comment un ministre s'y prendra-t-il pour doter ces postes?
Chaque travailleur a le droit à des conditions de travail saines et sûres. Le fait de lui retirer ces droits et de le placer en danger constitue, en un mot, une combinaison mortelle.
Dans quelques-uns des lieux de travail auxquels nous sommes liés, par exemple le Canadien Pacifique, en dépit des pressions sans cesse croissantes qui s'exercent relativement à l'accroissement de la production et à l'exécution de nouveaux processus, en 2013, à ce jour, il y a eu deux cas de refus de travailler au titre de l'article 128 parmi les 2 000 employés sous réglementation fédérale, et ces deux cas ont donné lieu à des directives aux termes de l'alinéa 145(2)a)enjoignant à l'employeur de mettre fin à l'activité dangereuse. Il n'y a eu que deux cas de refus de travailler au sein de cette grande entreprise. Par conséquent, nous faisons valoir que toute tentative d'édulcorer le libellé de dispositions législatives aussi importantes est inadmissible. La solidité des dispositions législatives et réglementaires dépend de celle des mesures d'éducation et d'exécution dont elles s'assortissent et de la manière dont elles sont mises en pratique en milieu de travail et appliquées par les personnes responsables de la protection du bien-être des travailleurs.
Nous ne pouvons pas nous en remettre entièrement aux employeurs pour assurer la sécurité des lieux de travail, car les employeurs ont, de par la nature même de leur fonction, un objectif qui rivalise avec la sécurité, à savoir la poursuite des profits. Nous devrions tenir cela pour acquis et aller de l'avant en nous appuyant là-dessus. C'est également pour cela que nous avons besoin d'un gouvernement qui agit de façon vigilante et proactive, ce qui ne cadre pas avec le fait de vider de leur substance des droits et, pour l'essentiel, le pouvoir législatif détenu par les personnes chargées d'appliquer les dispositions législatives en matière de sécurité.
Même si, depuis 2000, le nombre d'heures de travail perdues en raison de blessures est en baisse constante au pays, le nombre annuel de décès, à savoir plus de 900, est demeuré assez stable. Il convient de souligner que les mesures législatives en vigueur, qui comportent des mesures plus solides de protection des travailleurs, n'ont pas permis de réduire ce nombre de décès. Cela soulève la question de savoir pourquoi nous ne cherchons pas des façons de renforcer la santé et la sécurité des travailleurs plutôt que de miner leurs droits en matière de sécurité en milieu de travail. Par conséquent, nous nous opposons aux modifications des dispositions relatives à la santé et à la sécurité contenues dans le projet de loi .
Cela conclut mon exposé.
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Non, mais j'aimerais ajouter quelque chose à l'un des éléments mentionnés par Sari et aux propos tenus par les témoins précédents en ce qui concerne les risques en milieu de travail.
Je suis originaire des provinces de l'Atlantique où, comme c'est le cas dans bon nombre de provinces, une foule de personnes font un travail dangereux. Bien souvent, pour un travailleur, le refus de travailler constitue réellement un dernier recours, parce que, avant d'en arriver là, il a pu faire de nombreuses tentatives afin de régler les problèmes liés à des risques en milieu de travail, en s'adressant au comité de santé et de sécurité au travail de son lieu de travail ou par le truchement d'autres mécanismes.
On a affirmé que nous allions régler tous les problèmes liés à des risques par le simple fait de permettre aux parties en milieu de travail de mieux collaborer. J'avancerais que, en pratique, dans une foule de lieux de travail, ce n'est pas ce qui se produit.
En outre, les témoins précédents ont évoqué le fait qu'il y avait 80 inspecteurs en poste. Si je ne m'abuse, il y a plus de un million de travailleurs au sein des milieux de travail sous réglementation fédérale, de sorte que ce nombre de 80 agents de sécurité en milieu de travail n'est pas énorme. Comme vous pouvez l'imaginer, ces travailleurs sont répartis dans des milliers de lieux de travail partout au pays. Une seule et même inspection dans l'un de ces lieux de travail peut exiger de nombreuses années.
J'estime qu'il est extrêmement important que des travailleurs nous fassent part de problèmes, et nous devrions les encourager à le faire, plutôt que de les décourager avec des modifications législatives comme celles qui nous occupent.
Merci.
:
À l'heure actuelle, nous ne comprenons pas le point de vue du gouvernement selon lequel 80 % des cas de refus de travailler sont frivoles ou vexatoires. Ce n'est pas ce que nous observons sur les lieux de travail.
Le refus de travailler est le dernier recours qu'utilisent les travailleurs pour que l'employeur examine leurs préoccupations en matière de sécurité. Avant d'en arriver là, ils ont utilisé tous les autres mécanismes en place dans leur lieu de travail — je fais ici allusion aux lieux de travail syndiqués.
Dans les lieux de travail non syndiqués, les travailleurs craignent beaucoup plus de perdre leur emploi ou de subir des représailles. Les modifications contenues dans le projet de loi dressent une multitude d'autres obstacles pour les travailleurs, qu'ils soient syndiqués ou non. Une foule de rapports devront être rédigés, ce qui n'est pas le cas actuellement. On peut présumer que cela prolongera le processus.
Lorsqu'un travailleur exerce son droit de refuser de travailler, c'est qu'il y a un danger. Il utilise ce moyen pour attirer l'attention sur la situation, vu que toutes les autres mesures qu'il a prises n'ont pas permis de sensibiliser l'employeur. Ainsi, en dressant de nouveaux obstacles pour les travailleurs, on rend le système beaucoup plus lourd et beaucoup plus contraignant, de sorte qu'il ne s'agit assurément pas d'une modification favorable aux travailleurs ou à leur santé et leur sécurité.
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Merci, monsieur le président.
Je viens d'entendre M. Armstrong dire des choses que je n'ai pas du tout entendues de la part des fonctionnaires qui sont venus nous voir tout à l'heure. Il a dit que selon les données, dans 80 % des cas, il n'y avait pas du tout de danger. Pourtant, on a appris tout à l'heure qu'il était impossible de savoir si des directives avaient été émises pour améliorer la situation, puisqu'un danger avait quand même été relevé. C'est probablement cette donnée qui affaiblit le changement législatif proposé par le gouvernement.
Disons que je suis de bonne foi et que j'accepte ce chiffre de 80 %, même s'il semble sorti d'un chapeau. Cela voudrait dire que dans 20 % des cas, le droit de refus du travailleur serait considéré comme justifié. Selon vous, se pourrait-il que les cas légitimes de refus, où la santé et la sécurité du travailleur sont menacées, soient désormais écartés du revers de la main alors qu'auparavant, ils étaient acceptés? Ce que je veux, c'est que les gens qui sont dans une situation dangereuse soient protégés.
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Je peux formuler des commentaires à ce sujet.
Nous avons eu affaire à une multitude de cas — surtout dans l'industrie de l'exploitation pétrolière en haute mer, qui ne constitue pas un secteur sous réglementation fédérale, mais dont je parlerai néanmoins — où l'on a découragé des travailleurs de signaler des problèmes en faisant valoir que le comité de santé et de sécurité en milieu de travail s'en occuperait.
Ce qui arrive très souvent, c'est que ces comités discutent de problèmes, mais ne prennent pas toutes les mesures requises pour y donner suite. Il faut attendre de nombreux mois avant que cela ne se produise.
Une enquête vient tout juste d'être menée sur un écrasement d'hélicoptère ayant coûté la vie à 17 personnes à Terre-Neuve. Il en est ressorti que nous devons vraiment nous pencher sur le modèle utilisé pour assurer la santé et la sécurité en milieu de travail, modèle qui, selon les experts, comporte d'innombrables failles. Plus notre capacité de prendre en charge des risques et de signaler des problèmes comporte de failles, plus le fardeau administratif lié à la sécurité s'alourdit.
À mes yeux, le projet de loi transforme le processus de sécurité en un exercice administratif. Parfois, tout se passe bien, et les choses se produisent. Lorsqu'on mine les droits des gens, on crée une nouvelle faille.
C'est ce qui se produit avec le projet de loi.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins de s'être présentés ici cet après-midi.
Ce matin, durant la réunion du comité du commerce international, j'ai rencontré le président d'Unifor, M. Dias. Je ne peux pas affirmer que nous sommes du même avis en ce qui concerne l'accord entre le Canada et l'Union européenne, mais peut-être que nous parviendrons, au cours de la réunion, à faire quelques progrès...
Des voix: Oh, oh!
Une voix: C'est peu vraisemblable.
M. Devinder Shory: Eh bien, nous pourrons peut-être faire quelques progrès en ce qui concerne la question du Code du travail.
Toutefois, avant cela, j'aimerais énoncer quelques faits aux fins du compte rendu. Tout d'abord, Unifor est le fruit de la fusion des TCA et du SCEP.
Mme Lana Payne: Exact.
M. Devinder Shory: Le fait est que le SCEP... Si vous n'êtes pas d'accord avec ce que je dis, vous pouvez le mentionner aux fins du compte rendu; toutefois, tout ce que je dis est fondé sur des recherches et sur les propos que le président a tenus durant son exposé de ce matin. Le fait est que le SCEP appuie officiellement le NPD. Au cours d'une entrevue qu'il a accordée récemment, en août, à iPolitics, M. Dias a notamment déclaré que son organisation ferait ce qu'elle peut pour s'assurer...
Le président: Madame Sims.
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Oui, j'aimerais intervenir à ce sujet.
Je suppose qu'on a arrêté le chronomètre.
Le président: Oui, on l'a arrêté.
M. Scott Armstrong: À propos du rappel au Règlement, j'aimerais dire que, selon moi, nous devons donner à M. Shory l'occasion d'établir un lien entre ses propos et...
Il n'a même pas encore eu l'occasion de poser sa question. Je présume qu'il tente d'aborder la question du mobile de quelques-uns des commentaires faits par M. Dias à propos du projet de loi.
Je crois que vous devez accorder à tout le moins un peu de marge de manoeuvre à M. Shory de manière à ce qu'il puisse en arriver à sa question.
Mme Jinny Jogindera Sims: Monsieur le président...
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Le monde du travail est en constante évolution, et les travailleurs ne cessent d'être exposés à de nouvelles substances chimiques. La nanotechnologie, qui fait son entrée dans les lieux de travail, constitue un excellent exemple de cela. Si l'on dispose d'une définition dont la portée n'est pas aussi vaste que celle de la définition actuellement en vigueur, comment les parties intéressées pourront-elles s'en remettre à la structure pour repérer de façon cohérente les substances chimiques de manière à ce que tout le monde ait la même compréhension des choses?
On a voulu rationaliser la définition — en fait, je ne sais pas ce que signifie le terme « rationalisation » —, mais nous estimons que, ce faisant, on restreint l'ampleur de l'accent qui sera mis sur les différents types d'expositions, plus particulièrement l'exposition à des substances cancérigènes en milieu de travail, dont la quantité ne cesse de croître.
Nos membres devront déchiffrer les modifications qui seront apportées au Système général harmonisé et aux fiches signalétiques, et on peut se demander en quoi cela contribuera, de concert avec la nouvelle définition rationalisée et l'ensemble des outils disponibles en milieu de travail, à atténuer les risques liés à l'exposition au danger.
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Je crois pouvoir répondre à cette question.
J'espère que vous avez écouté les fonctionnaires, car ils ont dit que 80 % des cas de refus de travailler s'étaient révélés non justifiés par un danger réel en milieu de travail. Ces refus étaient injustifiés. Si l'on modifie la définition, c'est, d'une part, pour faire en sorte que l'on dispose d'une définition moderne, et, d'autre part, pour s'assurer que cette définition reflète celle en vigueur dans les 10 provinces.
Je n'ai pas entendu quiconque affirmer aujourd'hui que les codes du travail en vigueur dans les provinces ne protègent pas adéquatement les travailleurs. Je n'ai pas entendu quiconque dire cela. Nous élaborons des normes qui seront exactement analogues à celles en vigueur dans les provinces.
Vous représentez un syndicat très important, qui est présent dans l'ensemble des provinces et territoires et qui représente des travailleurs partout au pays. Des gouvernements des trois partis politiques représentent leur population dans leur province respective. Nous allons disposer d'un ensemble commun de règles et de définitions à l'échelle du pays. À mes yeux, il s'agit là d'un élément positif des modifications contenues dans le projet de loi.
Pourquoi serait-il négatif que le gouvernement fédéral adopte des règles, des définitions et des pratiques et procédures générales semblables à celles en vigueur dans les 10 provinces?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de comparaître devant nous pour participer à l'étude du projet de loi.
Avant d'être élu, j'ai moi-même travaillé dans des usines, dans le secteur de la transformation du bois et dans la construction. Donc, je connais la question de la sécurité des travailleurs.
Un travailleur peut avoir un doute quant à la dangerosité de son poste de travail, sur le danger que cela peut représenter pour sa santé à long terme. Il peut travailler dans un environnement où l'air ambiant est malsain en raison de poussières ou d'autres produits présents dans l'air. On peut avoir fait tous les tests nécessaires sans trouver d'éléments connus comme étant dangereux, mais faute d'études suffisantes, il peut subsister des doutes au sujet de certains éléments. On peut penser aux cas relatifs à l'amiante et, plus récemment, à ceux mettant en cause la silice cristalline.
Avec ces modifications, est-ce qu'un travailleur a toujours le droit de refuser de travailler? Si oui, est-ce plus compliqué pour lui de faire valoir ce droit? Ces modifications améliorent-elles la sécurité du travailleur, la diminuent-elles ou n'y changent-elles simplement rien?