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Merci, monsieur le président.
Je ferai la première partie de mon exposé en anglais, et la deuxième partie, en français.
Bonjour monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité.
Je vous remercie de m’avoir invité aujourd’hui dans le cadre de votre étude concernant les Ententes sur le développement du marché du travail. Ce matin, je vous parlerai surtout des travaux récents de mon bureau sur le marché du travail au Canada, ainsi que des recherches qui sont en cours pour faire suite aux demandes des parlementaires.
Le marché du travail canadien continue de se remettre de la récession de 2008-2009, mais beaucoup d’indicateurs restent en deçà de leurs niveaux tendanciels. Quant au chômage, il demeure au-dessus des niveaux tendanciels, surtout chez les jeunes: il est bien supérieur au taux tendanciel chez les 15 à 19 ans, tandis que la sous-utilisation chez les 20 à 24 ans est particulièrement étendue. En raison de tous ces facteurs, la production réelle de l’économie canadienne n’atteint pas actuellement son plein potentiel.
Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que la croissance des salaires au Canada soit faible par rapport à ce qu’elle était avant la récession. De fait, la croissance réelle du salaire moyen est actuellement plus modeste dans tous les secteurs de l’économie qu’elle ne l’était avant la récession de 2008-2009. Tout cela donne à penser qu’il existe une offre excédentaire sur le marché de la main-d’oeuvre. Or, ce qu’on entend plutôt, c’est qu’il y aurait une pénurie de main-d’oeuvre au Canada.
Les recherches effectuées par le DPB ne soutiennent pas la thèse d’une pénurie de main-d’oeuvre à l’échelle nationale.
Cela dit, dans certaines provinces, le marché du travail est peut-être plus restreint que pendant la période pré-récession, et il peut exister des pénuries de main-d’oeuvre dans certaines régions, certains secteurs ou certaines professions. Les données recensées par le DPB, tant à l'échelle nationale que provinciale, révèlent par ailleurs que l’inadéquation des compétences n’est pas pire aujourd’hui qu’avant la récession de 2008-2009. Toutefois, comme je viens de le dire au sujet des pénuries de main-d’oeuvre, ces données globales n’empêchent pas qu’il puisse y avoir des problèmes d’inadéquation circonscrits à certaines régions, certains secteurs ou certaines professions.
Nous fondons nos conclusions sur les données de la Banque du Canada, du Conference Board du Canada, de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante et de Statistique Canada. Ces trois dernières sources nous ont par ailleurs fourni des chiffres sur les postes vacants.
Les disparités entre ces données et les conclusions qui en ressortent montrent à quel point le portrait statistique de la demande de main-d'oeuvre est lacunaire au Canada.
Premièrement, les données sur les postes vacants ne remontent pas au-delà du premier trimestre de 2004, ce qui signifie qu’elles ne couvrent même pas un cycle économique complet. Il est donc difficile de soutenir l’énoncé de Finances Canada dans le Rapport sur l’emploi de février 2014, selon lequel « Les entreprises canadiennes éprouvent plus de difficulté à embaucher des travailleurs que ce à quoi ils pourraient s'attendre compte tenu du taux de chômage ».
Deuxièmement, les données sur les postes vacants sont recueillies, compilées et présentées sans uniformité. Par exemple, le Conference Board du Canada tire ses chiffres des données brutes sur les avis d’offre d’emploi affichés sur une multitude de sites Web, après suppression des doublons. Mais le résultat sera très différent selon le traitement accordé aux avis d’emploi anonymes, comme l’illustre la différence importante entre le Rapport sur l’emploi de 2014 et le Rapport de contrôle et d'évaluation de l'assurance-emploi 2012-2013 quant au taux de postes à pourvoir.
Par ailleurs, la FCEI et Statistique Canada classent les postes vacants en fonction du secteur de l’entreprise, et non de la profession du candidat recherché. Ainsi, ils considèrent qu’un poste d’adjoint administratif dans une entreprise de construction est un poste vacant dans le secteur de la construction, et non une place d’adjoint administratif.
[Français]
Je vais maintenant m'exprimer en français.
Troisièmement, aucune de ces sources, à l'exception de Statistique Canada, ne suit les définitions internationales des termes « emploi » et « chômage ». En raison de toutes ces faiblesses, on n'a qu'une idée plutôt vague de la demande de main-d'oeuvre au Canada. C'est cette conclusion qu'a formulée le Comité consultatif sur l'information sur le marché du travail dans son rapport final de 2009, intitulé Travailler ensemble pour bâtir un meilleur système d’information sur le marché du travail pour le Canada. À cet égard, on y dit ce qui suit:
Un bon système d’IMT doit contribuer à améliorer l’appariement des travailleurs et des emplois, que ce soit en période de pénurie de main-d’oeuvre ou en période de chômage. Par ailleurs, un bon système d’IMT restera toujours nécessaire à l’adoption de politiques pouvant améliorer la situation économique et réduire le chômage. [...] il n’est pas surprenant que de nombreux participants aient souligné la nécessité de réaliser une enquête sur les postes vacants afin d’évaluer la demande de main-d’oeuvre dans les régions au fil des ans. Les décideurs doivent pouvoir cerner le resserrement du marché du travail pour être en mesure d’élaborer des politiques et des programmes favorisant la gestion macroéconomique et un marché du travail efficace.
En 2011, Statistique Canada a réalisé un sondage intitulé Enquête sur le milieu de travail : Postes vacants et pénuries de compétences. Puisque l'organisme n'avait pas les ressources nécessaires pour valider, analyser et diffuser les données ainsi recueillies, celles-ci n'ont jamais été rendues publiques. Emploi et Développement social Canada a récemment annoncé qu'il défraierait les coûts pour que le travail soit achevé. Toutefois, même si les résultats étaient publiés aujourd'hui, ils ne diraient rien au sujet de la demande actuelle au chapitre de la main-d'oeuvre puisque les données datent de 2011.
Comme parlementaires, vous ne disposez que d'un portrait très incomplet de la demande de main-d'oeuvre au Canada. C'est donc dire qu'il est difficile d'analyser précisément l'efficacité des programmes répondant à la pénurie de main-d'oeuvre ou à l'inadéquation des capacités et des compétences, notamment les Ententes sur le développement du marché du travail et le Programme des travailleurs étrangers temporaires. Dans ce contexte, et en réponse à la requête d'un parlementaire, le DPB a déposé une demande d'information sur l'emplacement et la profession des travailleurs étrangers temporaires. Si nous obtenons ces données, nous pourrons évaluer si le programme a eu un impact significatif sur l'offre de main-d'oeuvre. Nous sommes en attente d'un suivi concernant cette demande.
Mon collègue Mostafa Askari, qui est directeur parlementaire adjoint du budget, et moi-même serons heureux de répondre à vos questions.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Comme vous l'avez indiqué, je suis président de l'Association canadienne de la construction, qui représente le secteur de la construction non résidentielle au Canada. Grosso modo, nos membres construisent tout, sauf les maisons unifamiliales.
Vous avez entendu les représentants de notre association soeur, l'Association canadienne des constructeurs d'habitation, il y a environ deux jours. Je serais tenté de dire que nous n'avons rien à ajouter, mais je pense que je vais répondre aux questions laissées en suspens et peut-être fournir des informations qui renforcent les témoignages que vous avez entendus.
Dans l'industrie de la construction au Canada, nos amis du secteur résidentiel et nous employons plus de 1,3 million de personnes. Il s'agit d'un sommet pour notre industrie. Nous maintenons des niveaux d'emploi record depuis un certain temps. Même lorsque nous avons perdu des travailleurs durant la récession, nous avons comblé le manque à gagner presque sur-le-champ, très peu de temps après le début de la récession.
Nous sommes reconnaissants de pouvoir témoigner ici. Compte tenu du nombre d'emplois que nous générons, vous pouvez bien imaginer que nous nous intéressons vivement à votre étude, en tant qu'employeurs.
Je vais vous présenter trois recommandations sur la question précise que vous étudiez, mais j'aimerais d'abord mettre la table et vous donner un aperçu d'où nous en sommes dans le secteur de la construction non résidentielle.
Les conditions sont très propices. Selon Oxford Economics, le marché de la construction au Canada se classe cinquième au monde. Compte tenu de la population du Canada, ce n'est pas peu dire de se trouver en si bonne position parmi la Chine, les États-Unis, l'Inde et le Japon. Cette organisation prévoit que le Canada reste cinquième ou occupe la sixième place au cours des 10 prochaines années. La Russie pourrait nous devancer.
Nous profitons d'une demande sans précédent pour nos services, venant surtout du secteur des ressources, des grands projets d'infrastructure publique et du transport en commun. L'infrastructure publique au Canada a maintenant de 45 à 55 ans et nécessite une refonte et un renouvellement majeurs. La situation nous avantage.
Par contre, la main-d'oeuvre vieillit très vite dans notre industrie. J'ai entendu le témoin précédent. Nous disposons d'excellents renseignements sur le marché du travail que nous fournit le conseil sectoriel établi par notre industrie, qui réunit tous les participants comme les travailleurs et les propriétaires qui comptent sur nos services.
Les prévisions sur la demande dans notre industrie se fondent sur une période de 8 à 10 ans. Comme la plupart des économistes, notre conseil sectoriel va se demander où en est l'offre sur le marché du travail et combien il y a d'apprentis dans le système.
Les gouvernements provinciaux participent à l'exercice et nous donnent d'excellentes informations sur le nombre d'apprentis et sur l'offre de travailleurs. Ce travail est réalisé par l'organisation ConstruForce Canada. Je vous recommande fortement de visiter son site Internet. Cette organisation surveille l'offre et la demande dans les secteurs de la construction non résidentielle et résidentielle.
ConstruForce Canada indique que d'ici 2023, nous aurons besoin de trouver 300 000 nouveaux travailleurs, simplement pour remplacer ceux qui partiront à la retraite et pour répondre à la demande croissante. Souvent, les gens qui examinent les besoins de main-d'oeuvre sur le marché du travail oublient de considérer la demande prévue.
En tout respect, je dirais que la plupart des études économiques sur la demande de travailleurs se fient à d'anciennes données. Pour une industrie de grande taille comme la nôtre dont la formation dans les métiers spécialisés dure souvent de quatre à cinq ans, nous ne pouvons pas nous tourner vers le passé. Nous devons regarder droit devant et utiliser des données qui nous indiquent la marche à suivre. Nous avons besoin d'information qui porte sur l'avenir du marché du travail, pas sur le passé.
Où trouverons-nous ces 300 000 travailleurs? En fait, ConstruForce Canada a examiné combien nous pourrons en trouver au Canada et a conclu que près de la moitié d'entre eux viendront d'ici. Selon cette organisation, il nous faudra toutefois de 100 000 à 120 000 travailleurs venant de l'extérieur de l'industrie de la construction ou de l'étranger.
Je précise tout de suite que tous nos employeurs préfèrent embaucher des Canadiens et des résidents permanents. Nous y tenons, sans contredit. C'est l'option que nous privilégions.
Selon les plus récentes statistiques disponibles datant de 2012, notre industrie a fait venir durant la période la plus occupée environ 12 000 personnes dans le programme des travailleurs étrangers temporaires, moins de 1 % du 1,3 million de travailleurs que je viens de mentionner. Nous avons fait appel à eux, en bonne partie parce que pendant longtemps, l'entrée menant à l'établissement permanent était refusée à cause de ce système ridicule des 100 points.
Notre meilleur moyen d'avoir accès aux travailleurs permanents, c'était de les faire venir avec des visas temporaires, de leur donner 12 mois d'expérience et de les inscrire dans la catégorie de l'expérience canadienne ou dans un programme provincial des candidats. Nous voulons des travailleurs permanents pour répondre à nos besoins futurs de main-d'oeuvre.
La mobilité interprovinciale constitue une question très importante pour nous. Comme vous le savez, il n'y a pas de solution unique pour combler nos besoins en main-d'oeuvre. L'immigration n'est qu'une partie de la solution. Concernant la mobilité des travailleurs, nous savons que nous devons faire mieux pour les amener où le travail se trouve. C'est l'autre défi fondamental que nous devons relever.
Nos projets prennent de l'ampleur simplement en raison de leur nature propre. La revue ReNew Canada publie chaque année le palmarès des 100 plus grands projets d'infrastructures publiques au Canada. Parmi ceux-ci, 44 projets valent 1 milliard de dollars ou plus chacun.
Il y a 10 ou 15 ans, moins de cinq projets de 1 milliard de dollars étaient réalisés au Canada. Ils sont désormais plus nombreux. Ressources naturelles Canada indique qu'environ 600 grands projets, totalisant plus de 650 milliards de dollars, seront menés au cours des 10 prochaines années.
Nos concurrents étrangers savent que le marché canadien connaît une période d'effervescence. Toutes les grandes entreprises européennes font des affaires ici de nos jours.
Je vais accélérer le débit, sinon je n'aurai pas le temps de présenter mes recommandations.
Notre première recommandation concerne les données sur le marché du travail. Nous avons besoin de données fiables qui portent sur l'avenir, pas sur le passé. Nous vous invitons à examiner le travail qu'effectue ConstruForce Canada. Il s'agit d'une excellente approche que d'autres industries et d'autres secteurs devraient reproduire.
À vrai dire, notre industrie préfère recueillir ses propres données sur le marché du travail, parce que nous estimons en tout respect qu'elles sont beaucoup plus fiables que celles du gouvernement. Le Guichet emplois constitue un bon indicateur de l'état actuel du marché, mais les données prévisionnelles font toujours défaut.
Ensuite, je pense que tous les témoins vous ont dit que les employeurs doivent participer davantage aux décisions d'investissement dans la formation, surtout concernant les fonds liés aux EDMT, parce qu'ils contribuent beaucoup à l'assurance-emploi. Il ne s'agit pas de l'argent du gouvernement, mais de cotisations versées par les employeurs et les employés. Les employeurs déboursent 1,40 $ pour chaque dollar investi par les employés. Mettons fin tout de suite au préjugé selon lequel les entreprises ne prêtent pas attention à la formation.
D'après mes calculs, les employeurs au pays fournissent 1,1 milliard du 1,95 milliard de dollars dépensés dans les EDMT seulement. Ils devraient avoir leur mot à dire ici tout comme aux niveaux provincial et régional, parce que notre pays présente des différences sans pareil. Comme d'autres témoins l'ont dit, le marché du travail diffère selon les régions du pays. Les employeurs doivent prendre une part plus active aux discussions.
Je ne blâme pas les gouvernements et je n'affirme pas qu'ils ont échoué à la tâche. Dans une large mesure, l'industrie n'a pas fait ce qu'il faut pour participer aux efforts.
Enfin, nous recommandons d'éviter de penser qu'Ottawa est mieux placé pour élaborer et gérer les programmes d'assurance-emploi. Les besoins en main-d'oeuvre sont divers au pays. À notre avis, il faut laisser la gestion des programmes aux provinces, tout en établissant un modèle qui permet aux employeurs de prendre une part active.
Je vais en rester là, monsieur le président. J'aimerais répondre aux questions sur le témoignage précédent, à savoir s'il y a ou non une pénurie de main-d'oeuvre dans notre industrie. Je peux vous confirmer que c'est le cas et que la pénurie est quelque peu régionale, mais de grands défis nous attendent.
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Merci, monsieur le président. Merci au comité d'avoir invité la Cameco Corporation à vous faire part de son point de vue sur les défis et les occasions liés à l'élaboration et à la prestation des programmes de formation de la main-d'oeuvre dans les régions éloignées au pays.
Pour ceux qui ne le savent pas, Cameco est située à Saskatoon, en Saskatchewan, qui est l'un des principaux producteurs mondiaux d'uranium servant à produire de l'énergie propre. La majorité de notre production vient de nos quatre mines et usines situées dans le Nord de la Saskatchewan.
Notre mandat en tant qu'entreprise du Nord de la Saskatchewan consiste à maximiser la participation des travailleurs qui habitent dans les communautés établies dans la région administrative du Nord de la province. Cette région ne compte que 36 000 personnes ou environ 3 % de la population provinciale. Toutefois, ces personnes sont réparties dans des communautés qui forment environ 40 % du territoire de la Saskatchewan.
Malgré cet obstacle géographique et démographique évident, nous sommes fiers d'avoir réussi en 25 ans d'histoire à renforcer de façon constante la main-d'oeuvre locale à un point tel qu'un employé sur deux ou 50 % des gens qui travaillent dans nos quatre exploitations du Nord résident dans la région.
Dans nos accords avec la Saskatchewan, ces employés font partie de la catégorie des résidents du Nord. Environ 90 % d'entre eux sont d'origine autochtone, ce qui reflète la composition de ces communautés. Plus précisément, environ 1 500 emplois dans nos mines sont détenus par des employés et des sous-traitants d'origines autochtone et métis. Cameco est le principal employeur industriel d'Autochtones au Canada.
Notre succès dans la promotion de l'emploi autochtone se fonde sur des programmes de recrutement bien conçus, sur des partenariats de formation avec le gouvernement et les organismes autochtones, ainsi que sur des arrangements réalisés par les syndicats et des politiques de gestion claires. Nous entendons poursuivre nos réalisations à cet égard. Nous croyons aussi que le fédéral peut et doit continuer de participer, avec notre industrie et la Saskatchewan, à la promotion de l'éducation et de la formation axées sur les compétences à l'intention des gens qui vivent dans les communautés éloignées du Nord.
Nous savons que ce n'est pas une mince tâche. Les principaux établissements postsecondaires de la Saskatchewan sont situés à Saskatoon, à Regina et à Prince Albert. Le Collège régional Northlands est établi dans la principale communauté du Nord de la Saskatchewan, mais la ville de La Ronge se trouve tout de même à des centaines de kilomètres au sud des sept principales communautés autochtones et métisses connues sous le nom de bassin d'Athabasca. Je précise que le bassin comprend trois communautés de la Première Nation Déné qui ne disposent toujours pas de route d'accès toutes saisons.
Malgré tout, plusieurs centaines d'employés venant des communautés du bassin d'Athabasca travaillent dans nos mines et nos usines, grâce à notre pratique de longue date qui consiste à les faire venir par avion. Mais il demeure que la moitié de la population active dans le Nord n'a pas terminé sa douzième année d'études. Afin de consolider les rangs de nos travailleurs autochtones, nous allons continuer à chercher de bons candidats dans les régions du Nord et à travailler avec les établissements d'enseignement et le gouvernement pour améliorer la réussite scolaire. Ainsi, les gens seront plus facilement admissibles à l'emploi dans notre industrie.
Les présentes ententes sur le développement du marché du travail que le fédéral et la Saskatchewan négocient favorisent la collaboration avec les communautés et les personnes, de même que la promotion de la formation primordiale. Dans deux de nos exploitations, deux formateurs travaillent à temps plein, en partenariat avec le collège Northlands, pour améliorer les connaissances générales de nos employés et des sous-traitants, ainsi que pour donner de la formation axée sur les compétences.
Mais afin de rehausser le taux de participation des gens du Nord dans nos exploitations minières, il faut accentuer la collaboration et l'offre en formations spécialisées. Une solution pour l'industrie consiste à accueillir et à soutenir davantage d'apprentis. Cameco forme présentement 17 apprentis, qui sont tous des Autochtones du Nord. Au départ, ces gens doivent suivre des cours obligatoires dans un établissement postsecondaire de Prince Albert ou de Saskatoon. Lorsque ces apprentis ont trouvé un poste dans une de nos exploitations, nos formateurs en milieu de travail les aident à parfaire leurs connaissances.
Nous sommes encouragés par la possibilité que les changements proposés au programme des EDMT permette aux entreprises d'offrir des occasions d'apprentissage supplémentaires, comme des stages. Il est stimulant de voir que certains éléments du programme de subvention canadienne à l'emploi cadrent bien avec les besoins de notre entreprise et ceux de l'industrie. C'est une très bonne chose selon nous que les entreprises puissent obtenir des fonds pour permettre à leurs employés actuels de se perfectionner.
Notre programme de transition de carrière offre déjà aux employés de Cameco certains avantages et des possibilités d'avancement, particulièrement dans le Nord. Le programme encourage les résidents du Nord performants et motivés à faire la transition vers une carrière de niveau supérieur. À l'heure actuelle, l'entreprise paie leurs frais d'inscription à l'école technique ou à l'université et les livres, leur verse un salaire pendant leurs études, et durant la relâche estivale, elle les emploie dans les postes qu'ils souhaitent occuper à la fin de leurs études. Une fois leurs études terminées, l'entreprise leur offre un poste dans leur domaine.
Tout le monde ne peut pas, ou ne veut pas, s'exiler de sa collectivité pendant une longue période pour aller faire des études post-secondaires. Si on pouvait offrir davantage d'occasions de stage d'apprentissage et de travail sur place, soutenues par un programme comme celui des subventions canadiennes à l'emploi, plus de gens pourraient bénéficier de possibilités d'avancement dans leur carrière au sein du secteur minier.
Ce n'est qu'en offrant des possibilités d'avancement au sein de notre industrie que nous pourrons contribuer de manière permanente à l'emploi des Autochtones dans notre région. Le soutien du gouvernement fédéral envers de telles possibilités d'apprentissage, qui permettent l'avancement des employés motivés, profiterait non seulement à certains employés, mais aussi à l'ensemble de la société, car il favoriserait la formation de contribuables mieux éduqués et mieux rémunérés.
Merci de votre attention.
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Je peux vous dire que l'industrie considère le modèle de ConstruForce Canada comme le modèle idéal pour notre secteur. Je ne le connais pas en détail, mais essentiellement, on engage un économiste qui façonne un modèle économique, et l'information part des régions.
On va en Colombie-Britannique, en Alberta et dans différentes régions pour parler aux entrepreneurs en construction afin d'avoir une idée de ce que sera la demande au cours de la période visée. On s'entretient ensuite avec la province pour connaître le nombre réel d'employés qui occupent les métiers de la construction pour lesquels des données sont compilées. Des données sont compilées pour 33 métiers, et il ne s'agit pas seulement de métiers manuels, mais aussi de postes de supervision.
On présente par la suite cette information à de petits groupes de travailleurs, d'employeurs et formateurs, de façon à prendre le pouls des gens qui sont sur le terrain. D'après les résultats, on fait des projections provinciales, régionales et nationales, tout cela en fonction du modèle. Le modèle est mis à jour annuellement. Les choses fluctuent et le modèle est appelé à changer. Avec la taille de certains de ces projets, vous pouvez imaginer qu'un retard de six mois aura des répercussions sur la demande.
Le modèle s'appuie sur le conseil sectoriel que nous avons mis en place il y a un certain temps. Nous finançons l'infrastructure du conseil. Il est difficile, je crois, pour d'autres secteurs de l'industrie d'amasser les fonds nécessaires pour financer un conseil sectoriel. Nous avons cependant réussi à réunir tous les acteurs, des travailleurs aux entrepreneurs, pour financer ce mécanisme, car tout le monde est d'accord pour dire que l'information ainsi recueillie est essentielle pour la planification à long terme des besoins du marché du travail.
Je vous dirais de prendre exemple sur le modèle de ConstruForce Canada.
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Oui, c'est une bonne question, et notre entreprise s'y attaque.
Je dirais que nous sommes uniques et différents de bien d'autres organisations, dont bon nombre d'organisations du secteur des ressources. Depuis assez longtemps, nous n'attendons pas que des candidats viennent nous demander du travail pour ensuite leur dire qu'ils n'ont pas les compétences voulues. Nous sommes actifs dans les collectivités, et ce, de diverses manières — tables de discussion communautaires, visites, etc. — et nous répertorions les compétences, le niveau d'instruction et les aspirations professionnelles des gens. Nous essayons de faire le tri pour déterminer ce qui leur manque aujourd'hui, de sorte qu'ils puissent présenter une meilleure demande.
C'est différent de ce que vous voyez en général, dans l'industrie ou le commerce, parce que dans la plupart de ces types d'activités, vous avez les compétences ou vous ne les avez pas. Si vous ne les avez pas, on vous dit de vous en aller, d'obtenir les compétences et de revenir.
Nous n'avons pas ce luxe, en raison de la façon dont nous exploitons nos lieux de travail dans le Nord. Nous avons les ententes avec le gouvernement de la Saskatchewan, dont j'ai parlé, selon lesquelles nous sommes soumis à des normes d'emploi local. Nous n'avons pas le luxe de simplement dire aux gens: « Désolez, vous n'avez pas les compétentes requises. » Nous devons travailler avec eux pour définir les compétences en question, et trouver les façons dont la formation qui se donne dans les collectivités et à proximité peut les aider à décrocher un emploi.
Cela ne se produit pas toujours, et pas toujours instantanément, alors c'est une difficulté pour nous. Comme je l'ai dit précédemment, quand ces rôles exigent des compétences supplémentaires, nous rehaussons tout simplement les objectifs pour nos gens. Une formation générale ou un diplôme d'études secondaires suffisait pour le niveau de recrutement, il y a 10 ans, mais ce ne sera vraisemblablement plus le cas un jour. Nous devons nous occuper de cela aussi, en raison de l'automatisation des lieux de travail. Il y a plus d'équipement, et les employés courent des risques s'ils ne comprennent pas les guides de sécurité de base ou s'ils ont des lacunes sur les plans de la littératie ou de la numératie. Il y a des risques pour le complexe industriel tout entier, s'ils ne sont pas capables de suivre des directives écrites ou verbales.
Il ne fait aucun doute que cela demeure une difficulté pour nous.