:
Reprenons. Nous sommes de nouveau en public. Nous en sommes à la deuxième heure de la neuvième réunion du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées.
Nous poursuivons notre étude sur les opportunités pour les Autochtones sur le marché du travail. Plusieurs personnes nous présenteront leur témoignage par vidéoconférence.
Tout d'abord, nous accueillons Mme Kara Flynn, de Syncrude Canada Ltée. Elle est vice-présidente aux Affaires gouvernementales et publiques.
Nous entendrons aussi M. Ian Anderson, qui est président de Kinder Morgan Canada. Il est accompagné, je crois — même si nous ne la voyons pas à l'écran —, de Mme Martha Matthew, qui est consultante en matière de formation et d'emploi pour le Trans Mountain Pipeline Expansion Project.
Représentant la société Cameco, nous accueillons M. Russel Mercredi, spécialiste des ressources humaines et coordonnateur du recrutement dans le Nord.
Je cède maintenant la parole aux témoins pour leur permettre de faire leur exposé. Puisque nous avons peu de temps, je vous demanderais de vous limiter à cinq minutes.
Nous commençons par Mme Flynn, de Syncrude.
:
Bonjour. Merci de nous donner l'occasion de témoigner devant vous aujourd'hui.
Je m'appelle Kara Flynn et je dirige le service des affaires gouvernementales et publiques chez Syncrude. Le service est chargé de notre stratégie pour les Autochtones, ainsi que des consultations et de la surveillance des activités liées aux domaines de l'emploi et du développement des entreprises.
Je vais résumer la première diapositive de notre présentation.
Syncrude a établi, après des consultations officielles avec les chefs, six principaux domaines d'engagement auprès de cinq Premières Nations. Vous avez ces engagements sous les yeux. Pendant mon exposé, je vais me concentrer principalement sur l'éducation, l'emploi et le développement des entreprises. Nous avons beaucoup d'expérience dans ce domaine; nous en sommes à notre 50e année d'existence. Le service des relations avec les Autochtones est le deuxième service mis sur pied chez Syncrude, le premier étant le service de recherche et développement.
Passons rapidement à la deuxième diapositive, qui porte sur la réussite. Axée sur l'éducation et la formation, notre démarche vise à développer, à long terme...
Récapitulons, brièvement. Syncrude a six domaines clés d'engagement visant les relations directes avec les chefs de la région. Ils sont indiqués sur la première diapositive. Ces engagements ont été définis en consultation avec ces chefs et ils seront axés sur l'éducation et les aspects liés aux entreprises.
Passons au point suivant: la réussite. Dans le volet éducation et formation, notre but est d'élargir le bassin de travailleurs autochtones dans notre région. Pour ce faire, notre programme est fondé sur une approche à long terme. Dès le début du parcours scolaire, soit en première, deuxième et troisième année, nous cherchons à améliorer les compétences en littératie et en numératie. Nous offrons un programme de repas chauds à une collectivité des Premières Nations située au nord de nos installations. Nous appuyons l'Université de l'Alberta pour l'envoi d'étudiants en enseignement dans la région dans le but d'accroître la capacité d'enseignement dans les régions rurales.
De plus, pour aborder des dimensions plus profondes de l'éducation, nous appuyons des programmes de science et technologie dans les écoles secondaires. Nous avons récemment donné un million de dollars pour la construction d'un nouveau centre de science et de technologie dans une école secondaire de Fort McMurray où la participation des Autochtones est de 20 %.
Nous appuyons la formation professionnelle pour les jeunes. L'un de nos programmes phares s'appelle le programme de préparation aux métiers destiné aux Autochtones; il est offert par l'intermédiaire de notre collège communautaire. Le programme aide les jeunes adultes qui ont quitté le réseau scolaire à obtenir leur attestation de formation générale et à terminer leur programme de préapprentissage. Après huit mois, ils peuvent choisir un métier et Syncrude leur offre un emploi permanent à temps plein lorsqu'ils complètent le programme avec succès.
Passons à l'aspect lié à l'emploi. Là encore, nous veillons à adopter une approche pluridimensionnelle en matière de recrutement, mais nous voulons aussi créer une main-d'oeuvre qui favorise le maintien en poste des Autochtones que nous avons embauchés. De toute évidence, le programme de préparation aux métiers mis sur pied en collaboration avec le collège est un élément clé de notre recrutement. Dans le même ordre d'idées, nous avons un programme de rotation avec Fort Chipewyan, située à 250 kilomètres au nord de nos installations et où sont établies deux des collectivités des Premières Nations dont nous utilisons les terres traditionnelles. Nous effectuons depuis 1980 une rotation de personnel, par avion, par groupe de six. L'hébergement est fourni et le coût du transport est couvert, aller-retour. Ce programme a pris de l'ampleur au fil du temps; actuellement, environ 30 employés permanents à temps plein y participent.
Sur le plan du maintien de l'effectif, nous offrons à nos dirigeants une formation obligatoire sur la diversité culturelle. Une formation sur la culture autochtone est également offerte aux cadres dont le service emploie des personnes d'origine autochtone. Manifestement, l'un des défis — qui s'applique à l'ensemble de l'industrie, à mon avis —, c'est que nous réussissons admirablement bien pour attirer des employés dans les secteurs de nos activités liés aux métiers, mais nous continuons tous à chercher des occasions d'inciter les Autochtones à explorer davantage les autres aspects de nos activités: les métiers professionnels et techniques, l'ingénierie et les sciences.
Enfin, il y a le développement des entreprises, qui est aussi une forme d'emploi dans notre région. Ce que l'on considère comme l'exemple parfait du succès, ce sont des employés qui viennent travailler pour Syncrude, qui finissent par quitter la société pour démarrer leur propre entreprise et qui emploient encore plus d'Autochtones de la région.
Nous faisons un suivi de nos dépenses depuis 1992. Nous sommes fiers d'annoncer qu'à la fin de 2013, nous avons dépassé les deux milliards de dollars dépensés auprès des Autochtones de notre collectivité. Syncrude est un chef de file à cet égard. Je suis heureuse de dire que d'autres acteurs de l'industrie des sables bitumineux ont suivi notre exemple. Actuellement, les dépenses globales dans les collectivités autochtones de la région sont d'environ un milliard de dollars par année.
Nous avons aidé à la fondation d'un groupe de gens d'affaires autochtones que l'on appelle la NAABA, ou la Northeastern Alberta Aboriginal Business Association. À l'instar de Cameco, nous sommes un membre actif du Conseil canadien pour le commerce autochtone.
Parlons maintenant des avantages pour Syncrude. C'est très avantageux pour nous. Il s'agit d'une source locale pour la main-d'oeuvre, les contrats d'approvisionnement et les contrats commerciaux. C'est une option beaucoup plus économique que de faire venir des travailleurs et des fournisseurs d'autres régions du Canada, voire de l'étranger.
Ce qui, pour nous, est particulièrement remarquable, c’est que le taux de départ de nos employés autochtones à temps plein est inférieur aux chiffres compilés pour l’ensemble de l’effectif de notre entreprise. Les employés autochtones vivent dans la région. C’est leur région natale. Ils n’ont aucun désir de quitter notre collectivité, une caractéristique que nous trouvons extrêmement précieuse.
Nous remarquons que la même analyse de rentabilisation s’applique au Canada. Cela représente un énorme bassin d’emplois à la disposition de notre pays et une source massive de contrats à l’échelle nationale.
Nous recommandons, à l’avenir, que le Canada envisage de continuer d’investir dans l’éducation et le soutien des Autochtones. En ce qui concerne la SFCEA, la Stratégie de formation pour les compétences et l’emploi destinée aux Autochtones, et le Fonds pour les compétences, Syncrude aimerait certainement encourager le gouvernement du Canada à renouveler ces programmes de financements, lorsqu’ils expireront l’année prochaine.
Peut-être vais-je en rester là et céder la parole à mes collègues.
:
Merci beaucoup. Je vais m’efforcer de faire mon exposé en moins de cinq minutes. Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de comparaître devant le comité.
Premièrement, j’aimerais dire que nous approuvons les bonnes sections de votre dernier rapport publié l’année dernière, en particulier celles mentionnées par Jennifer Steeves lorsqu’elle parle de l’importance de rehausser la formation pour les compétences et d’accroître l’accès à la formation des étudiants et aux chercheurs d’emplois afin de favoriser la croissance du Canada. Cependant, j’ajouterais — et je pense que nous nous entendons pour dire — qu’une part importante de la solution devrait consister à utiliser la main-d’oeuvre autochtone pour former des travailleurs compétents.
Vous savez peut-être que nous proposons d’étendre notre oléoduc Trans Mountain d’Edmonton à Burnaby, une initiative qui coûtera 5,4 milliards de dollars. Dans le cadre de ce projet, nous engageons activement un dialogue avec les collectivités autochtones touchées par les travaux. Nous savons que la clé de notre succès et de celui de l’industrie consiste à faire appel aux compétences des gens qui vivent dans les collectivités sur lesquelles nous avons une incidence.
Nous savons également que la majeure partie de la population autochtone est âgée de moins de 24 ans. Il faut que ces personnes contribuent activement à notre projet et à l’économie.
Le taux de croissance de la population autochtone peut avoir un effet positif sur l’ensemble de la main-d’oeuvre et, par conséquent, nous devons travailler avec le gouvernement à l’élaboration d’un programme de développement dans le domaine de l’éducation et de la formation.
Je vous fais observer que le rapport que Doug Eyford a fait récemment au énumère un certain nombre de projets pétroliers et gaziers qui, s’ils sont approuvés, aggraveront la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée disponible pour ces projets.
Au cours de nos discussions avec les membres des collectivités autochtones, nous les entendons souvent dire que la formation et l’emploi à long terme revêtent une importance primordiale à leurs yeux. Nous avons également entendu parler de certains des obstacles auxquels les peuples autochtones se heurtent lorsqu’ils cherchent à obtenir et conserver des emplois. Parmi ces obstacles, on retrouve le faible taux d’achèvement des études secondaires, la pénurie de bourses d’études et leur difficulté d’accès, le manque de moyens de transport, le manque de financement disponible pour suivre des cours de formation ou faire des études à l’extérieur des collectivités autochtones et, dans bien des cas, l’absence de services de garde d’enfants. L’obstacle le plus difficile à surmonter est souvent la distance que les membres de ces collectivités doivent parcourir pour suivre une formation, ce qui rend crucial l’accès à des moyens de transport et des allocations de subsistance.
Nous savons tous que les petites entreprises font partie des principaux créateurs d’emploi de l’économie. Elles joueront un rôle fondamental dans la reprise des affaires, la croissance économique et la mise en oeuvre des projets. Pour encourager la création d’emplois dans les collectivités autochtones, nous avons soigneusement conçu un processus d’approvisionnement doté de personnel spécialisé qui travaille avec les collectivités des Premières Nations, afin de déterminer les entreprises qu’elles comptent, les débouchés qu’elles recherchent et la façon dont elles peuvent tirer parti de notre travail pour engendrer d’autres perspectives d’avenir pour les autres entreprises.
Un autre aspect important de notre travail consiste à employer notre personnel spécialisé en approvisionnement pour aider les entreprises autochtones à obtenir la certification ISNetworld. ISNetworld est un modèle de certification de sécurité qui permet aux entreprises d’être présélectionnées pour le travail. Cette certification représente un atout capital pour eux. Nous travaillons donc directement avec eux à l’obtention de la certification et, à ce jour, nous l’avons fait dans plus de 12 collectivités autochtones de la Colombie-Britannique et de l’Alberta.
De plus, nous travaillons avec des entrepreneurs autochtones pour les aider à développer leurs compétences en matière de soumissions et à comprendre la façon dont ils devraient rechercher des possibilités d’approvisionnement et les outils leur permettant de le faire. Cette façon d’aider les entrepreneurs à mettre un pied dans la porte, si l’on veut, a été couronnée de succès. Une fois qu’ils ont fait leurs preuves, ils peuvent présenter auprès de mon entreprise ou d’autres organisations des soumissions pour d’autres travaux.
Nous sommes résolus à employer autant que possible la main-d’oeuvre autochtone locale. Nous pouvons citer de nombreux exemples d’anciens projets dans le cadre desquels nous avons recruté des gens, et nous leur avons permis de réussir et de prospérer en leur accordant des contrats.
Nous avons affecté certains de nos employés à la formation et aux initiatives d’emploi, et nous tâchons de maximiser la participation à long terme et à court terme des Autochtones. Nous sommes en train d’élaborer un programme d’apprentissage pour nous assurer que nous pouvons contribuer à former ces personnes et à doter les postes vacants.
En ce qui concerne les activités que nous exerçons en partenariat, nous prenons part, en Colombie-Britannique, à l’Utility Boot Camp, qui a été renommé et porte maintenant le nom de Skill Builders. Ce programme favorise la formation des Autochtones.
Aux terminaux de Burnaby et d’Edmonton, des emplois d’été sont offerts à des jeunes.
Nous faisons grand cas de la contribution apportée par la Stratégie de formation pour les compétences et l’emploi destinée aux Autochtones, aussi appelée la SFCEA, et de ce que les responsables de la stratégie accomplissent pour l’industrie. Les responsables entretiennent des liens directs avec les Premières Nations et les collectivités autochtones avec lesquelles nous nouons un dialogue. Nous comptons sur eux pour nous aider à mener à bien nos programmes de formation et de perfectionnement. Ils peuvent aborder ces gens dans le cadre de programmes qui coïncident exactement avec les besoins de l’industrie. Les responsables sont une importante ressource qui contribue à nos efforts pour accroître nos capacités et notre recrutement.
C’est avec plaisir qu’après mon exposé je répondrai à vos demandes de renseignements supplémentaires.
En résumé, le travail du gouvernement du Canada, des gouvernements provinciaux, des gouvernements des Premières Nations et de l’industrie doit se poursuivre. J’ajouterais que nous reconnaissons que, sur le plan de l’inclusion, les dirigeants de notre industrie doivent s’engager à participer à des partenariats et se consacrer à cette tâche. Il n’incombe pas uniquement aux gouvernements et aux Premières Nations de mettre au point des programmes et des modèles de formation. L’industrie doit jeter les bases de cet effort afin de définir précisément les possibilités d’emploi, d’indiquer les genres d’ouvriers qui seront requis et de préciser la façon dont nous devons combiner les programmes et les besoins de manière à maximiser leur valeur globale.
Comme je le disais à Martha plus tôt ce matin, l’une des grandes visions que j’ai, si vous voulez, consiste à redonner à ces collectivités non seulement nos emplois, mais aussi les leurs.
Je crois qu’il y a un important point de rencontre entre les actions de l’industrie et la façon dont elle les réalise sur les terres qui appartiennent à ces gens depuis des générations. J’estime que nous avons une incroyable occasion de relier l’activité industrielle à la préservation et la durabilité des terres, des eaux, de la végétation et des habitats.
Nous recherchons activement, si vous voulez, des modèles dans lesquels la capacité de première intervention visant à protéger de toute urgence le droit de passage ainsi que la détection et la remédiation des dangers naturels font toutes partie intégrante de ce qui compte pour mon entreprise. Nous savons également que ces enjeux importent implicitement aux collectivités autochtones. À mon avis, il y a un point de rencontre très précieux, et nous devons rechercher toutes les occasions possibles.
Merci beaucoup.
:
Merci au comité d'avoir invité Cameco à vous faire profiter de ses connaissances et de son expérience en ce qui concerne l'emploi et l'éducation des Autochtones.
Le siège social de notre entreprise se trouve à Saskatoon. La société Cameco est l'un des principaux producteurs mondiaux d'uranium destiné à la production d'énergie nucléaire, représentant quelque 14 % de la production mondiale. La plus grande partie de cette production provient de nos grands centres d'extraction et de concentration du Nord de la Saskatchewan, sur lesquels mon exposé mettra l’accent.
Par ces activités, Cameco donne du travail à plus de 4 675 personnes au Canada, aussi bien par emploi direct que par sous-traitance à long terme. Je souligne ici que près de 1 500 de ces emplois sont occupés par des travailleurs des Premières Nations ou d'origine métisse, ce qui fait de Cameco le principal employeur industriel des peuples autochtones au Canada. C'est là une réalisation dont nous sommes particulièrement fiers et que nous entendons consolider. Nous avons obtenu ces résultats à l'aide de programmes de recrutement bien conçus, de partenariats en formation avec les pouvoirs publics et les organismes autochtones, d'ententes avec les syndicats et de politiques de gestion claires.
Comme je l’ai mentionné, nos installations d’extraction et de concentration se trouvent dans le Nord de la Saskatchewan. Elles sont situées dans une région appelée le Northern Administration District, qui s'étend sur environ la moitié de la superficie de la Saskatchewan, mais qui compte moins de 4 % de la population de la province. Dans cette région, 8 habitants sur 10 sont d’origine autochtone. Près de la moitié de la population adulte n'a pas terminé sa 12e année à l'école et 25 % seulement des adultes de la région ont fait des études postsecondaires. C'est un sérieux défi parce que le travail que nous faisons est hautement technique et nécessite une main-d'oeuvre qualifiée. Veiller à ce que les habitants autochtones fassent des études secondaires et postsecondaires pour pouvoir exercer les fonctions d'emplois techniques constitue un défi constant pour les autorités locales, le gouvernement et l'entreprise.
Pour Cameco, offrir des avantages comme des emplois bien rémunérés à ceux qui sont le plus touchés par nos activités est ce qu'il faut faire. Qui plus est, il est tout à fait sensé, du point de vue des affaires, de recruter et de former une main-d'oeuvre composée principalement d'Autochtones qui vivent dans la même région, plutôt que de gens qui se trouvent à 700 kilomètres par avion.
La responsabilité sociale de Cameco repose sur cinq grands piliers.
La formation de la main-d'oeuvre a été, d'une façon particulière, la clé de notre succès dans l'emploi autochtone. À deux de nos installations, nous avons des enseignants à plein temps qui travaillent en partenariat avec le collège régional, Northlands College. Ces enseignants donnent des cours de formation générale et de perfectionnement aux employés et aux entrepreneurs de Cameco, de même que des cours pour terminer leur 12e année.
À l'extérieur, nous travaillons en partenariat pour hausser le niveau de compétence des habitants et les préparer à l'emploi. Nous l'avons fait dans le cadre d'un certain nombre de partenariats qui ont été fort efficaces. Le Comité du marché du travail du Nord et son sous-comité, le Comité directeur du secteur minéral, qui gère un plan de formation multipartite, en sont d’excellents exemples. Cette initiative de formation à l'emploi, qui en est à sa quatrième année, est réalisée en collaboration avec l'industrie, les pouvoirs publics, les organismes autochtones et les institutions d'enseignement. Créé il y a 21 ans, le Plan de formation multipartite a servi à former plus de 3 000 habitants du Nord pour des emplois de premier échelon, ainsi que des emplois techniques professionnels dans l'industrie minière.
Un autre partenariat couronné de succès que soutient Cameco est Northern Career Quest. Il s'agit d'un programme fédéral-provincial. Avec l'aide de l'industrie, il cible les habitants du Nord de la Saskatchewan qui ont des ancêtres autochtones pour de la formation menant à un emploi. Depuis sa création en 2008, ce programme joue un rôle capital et a une influence déterminante.
Plusieurs raisons expliquent le succès de ces partenariats en formation. Lorsque c’est possible, la formation est donnée localement, dans la communauté. Les élèves peuvent continuer de soutenir leur famille et éviter le choc culturel qu'entraîne un déplacement dans les grands centres. L'industrie indique pour quels emplois il y a une demande de sorte que les intéressés qui suivent une formation sont le plus susceptibles de trouver un emploi. Les élèves ont l'occasion de se prévaloir d’un placement professionnel dans l’une de nos exploitations minières. Ainsi, ils acquièrent l’expérience de prendre l'avion pour aller au travail, de travailler durant un quart de travail de 12 heures ou de tisser des relations avec l'industrie.
La communication est l’un des fondements de nos programmes. Nous faisons des visites répétées dans les écoles primaires et secondaires de nos communautés. De plus, cinq travailleurs de liaison communautaire exercent leurs fonctions dans les collectivités les plus touchées par nos exploitations minières. Nous employons aussi des médias sociaux comme Facebook, compte tenu du fait que les jeunes Autochtones sont très branchés à cet égard, et nous offrons des programmes réguliers, comme les programmes de bourses et d’emplois d’été pour étudiants, qui attirent efficacement des travailleurs dans notre entreprise.
Toutes ces initiatives sont utiles, mais nous ne craignons pas de dire que les politiques d'embauche préférentielle d'habitants qualifiés du Nord restent le principal facteur de notre succès dans l'emploi d'Autochtones et d'habitants du Nord. Les candidats qualifiés du Nord sont embauchés de préférence à ceux de l'extérieur de la région. Je tiens à souligner que c'est un objectif ferme et explicite de la politique de recrutement de la société ainsi que des accords de développement des ressources humaines conclus avec la province de la Saskatchewan. Ces accords comportent l'obligation de rendre compte et une nécessaire uniformité.
Nous avons aussi des programmes axés sur la transition de carrière, l'apprentissage de métiers, un processus officiel d'avancement dans l'emploi et des programmes de planification de la carrière pour les employés autochtones. De même, nos chantiers sont conçus pour réduire les obstacles qui entravent les Autochtones. Le calendrier de travail prévoit une semaine au travail puis une semaine de congé, ce qui permet aux Autochtones de vivre dans leur communauté et de maintenir leur mode traditionnel de vie, s'ils veulent. Nous avons aussi prévu 13 points, dans le Nord de la Saskatchewan, où l'avion fait descendre ou prend des passagers, ce qui résout le problème des communautés isolées et éloignées. Nous avons d'excellents services de communication sur place, y compris de téléphone cellulaire et d'accès à Internet. Les employés peuvent ainsi rester en contact avec leurs familles, ce qui est important pour les Autochtones.
Cameco prend très au sérieux son engagement envers l'emploi local et autochtone. Néanmoins, il y a des limites à ce que l'industrie peut faire pour profiter de sa réussite. Nous savons que les communautés de nos travailleurs éprouvent beaucoup de difficultés. Malgré cela, le nord de la Saskatchewan a montré les avantages d'une participation de l'industrie à l'élaboration des programmes de formation des adultes. Comme j'ai dit, ces programmes sont des points d'entrée essentiels pour des centaines d'habitants du Nord pour faire partie de nos effectifs d'Autochtones. Nous constatons effectivement...
:
Merci de votre question, madame Sims.
Depuis 1965, Syncrude dispose d'un programme de relations avec les Autochtones. En fait, il possède un comité directeur des Autochtones dont je suis la présidente. Ses membres se recrutent chez tous les directeurs de nos opérations qui risquent de toucher les communautés autochtones, par exemple l'environnement, le recrutement, etc.
L'un des socles de notre politique officielle de consultations et de relations avec les communautés est le dialogue avec nos communautés autochtones pour définir leurs besoins afin de les comprendre et travailler ensuite à y répondre collectivement. L'idée d'un programme comme celui des repas chauds a peut-être jailli au cours d'une conversation avec le chef de la communauté pendant laquelle nous aurions appris que l'un des principaux obstacles à l'apprentissage scolaire des élèves autochtones était la sous-alimentation. Ce programme résulte directement du dialogue direct avec une nation.
Chacune des nations avec laquelle nous avons engagé le dialogue possède des priorités différentes, différents besoins à formuler à notre égard. Notre méthode consiste beaucoup à nous rendre dans une communauté, à l'écouter, à connaître ses besoins et points de vue, à déterminer comment nous pouvons y adapter nos propres priorités commerciales plutôt que d'y annoncer un programme de formation à des métiers dans lesquels cette communauté risque de n'éprouver aucun intérêt.
Cette conversation sur l'emploi chez les Autochtones et ses liens avec les industries qui exploitent nos ressources est vraiment importante.
J'ai une question pour chaque témoin, et je demande à M. Anderson de répondre le premier.
Je suis très curieuse de savoir: les liens que vous avez établis vous unissent-ils aux dirigeants des communautés ou, directement, au signataire de l'entente dans le cadre de la stratégie SFCEA? Quelle est la nature de ce lien? Manifestement, la contribution fédérale à cette stratégie porte notamment sur les garderies et un certain soutien. Voilà ma première question.
Je la pose d'abord à M. Anderson puis, s'ils peuvent répondre, à Mme Lynne et à M. Mercredi.
:
Bien sûr, madame McLeod. Je suis heureux de vous revoir.
Nous cherchons absolument à établir les liens aux deux niveaux. Je pense que, avant tout, il est indispensable d'établir des liens au sommet, entre la haute direction et le conseil, et nous le faisons dès le début pour comprendre les besoins, les possibilités et les aspirations de la communauté.
Comme vous pouvez voir, nous sommes en relation, dans le secteur des pipelines, avec plus d'une centaine de communautés et de territoires autochtones entre Edmonton et Vancouver. Notre programme, comme celui de Mme Flynn, est adapté aux besoins, aux objectifs et aux aspirations de chaque communauté.
Notre personnel noue aussi des rapports avec le personnel du signataire de l'entente dans le cadre de la SFCEA et le coordonnateur du programme. Mais la direction fait clairement savoir qu'ils sont capitaux et qu'elle tient à les maintenir.
Ma collègue Martha Matthew, de la région de Kamloops, a quelques précisions à apporter.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je commence par Mme Flynn.
Revenons simplement... Je respecte absolument l'opinion de Neil Young sur les sables pétrolifères et leur mise en valeur, mais j'aurais préféré qu'il soit mieux informé, particulièrement en ce qui concerne le travail réalisé dans les communautés des Premières Nations de Fort McMurray.
Je suis allé là-bas, quand Syncrude commençait tout juste à se gonfler à bloc et que, en face, c'était encore Great Canadian Oil Sands. Je sais que, à cette époque, on insistait pour que les Premières Nations et leurs communautés saisissent les occasions qui s'offraient. Je sais que, dans un souci d'amélioration, vous poursuivez dans cette voie. C'est dans votre intérêt, et Syncrude s'en est aperçu très tôt.
Je pourrais dire que Suncor et Syncrude pourraient probablement être cités comme deux sociétés exemplaires par leur engagement auprès des communautés des Premières Nations.
Parlez-nous un peu de Fort Chipewyan. J'ai eu la chance de passer par là au début des années 1980. Je peux vous dire qu'on n'y trouvait pas grand-chose. Vous dites que vous transportez et ramenez des travailleurs par avion, mais est-ce que Syncrude ou Suncor, en fait, y brassent des affaires? Il se fait aussi là-bas de la transformation. Est-ce que Syncrude en fait?
:
Monsieur Cuzner, je suis heureuse de vous revoir.
La Première Nation des Chipewyans d'Athabasca possède en fait une entreprise à Fort Chipewyan, qui s'appelle « Chip Manufacturing ». Acden y fabrique des vêtements, des manchettes, les garnitures de protection élastique qui entourent les manches de combinaisons de travail pour prévenir qu'elles se fassent happer par les machines. C'est notre seul fournisseur de cette garniture, je crois, pour toute l'industrie des sables pétrolifères et à Fort McMurray.
Syncrude, Suncor et de nombreuses autres sociétés exploitant les sables pétrolifères dans notre région brassent des affaires, de grosses affaires, avec la Première Nation crie Mikisew et la Première Nation des Chipewyans d'Athabasca. Le groupe de compagnies de Fort McKay se trouve visiblement sur le pas de notre porte, et un nombre considérable de ses entreprises fournit des services dans le secteur des sables pétrolifères. Nous utilisons tous les services de ces Premières Nations.
Sachez que, pour Syncrude du moins, les affaires sont les affaires, et que celles que nous brassons et que nous sommes en mesure de brasser avec les Premières Nations ou les sociétés autochtones découlent d'un choix éclairé. Nous ne changerons pas de méthode à cause de craintes exprimées à propos de nos consultations. En fait, nous évitons de confondre ces deux formes de dialogue.
Nous croyons que l'investissement dans l'emploi et la création d'entreprises aident à neutraliser les incidences de nos opérations sur les terres traditionnelles des peuples autochtones. C'est la raison pour laquelle nous y consacrons tant d'efforts.
:
Merci, monsieur Shory. Je suis ravie de vous voir.
C'est Cameco qui serait le plus important employeur industriel d'Autochtones au pays. Syncrude s'inscrit parmi d'autres grands employeurs qui le suivent de près, aspirant à atteindre les niveaux vraiment impressionnants de Cameco.
Au chapitre de la formation, nous offrons à nos employés nos propres programmes internes de soutien à l'apprentissage. Nous faisons aussi beaucoup appel au collège communautaire local de Keyano, ainsi qu'au Northern Alberta Institute of Technology, ou NAIT, à Edmonton. Nous fournissons tout le soutien nécessaire sur le plan du financement et de la formation pour permettre à nos employés d'occuper n'importe quel genre de métier ou d'emploi technique.
Sachez en outre que nous offrons aussi un programme de bourses d'études aux enfants de nos employés, dans le cadre duquel nous versons plus de 2 000 $ par année aux enfants d'employés qui poursuivent des études postsecondaires. Nous considérons que les programmes de formation dans les métiers et la technologie font partie de cette initiative. Nous fournissons du financement à nos employés actuels et à leurs enfants pour qu'ils étudient dans les métiers. Nous investissons des sommes substantielles dans les programmes de Keyano et du NAIT afin d'appuyer la formation donnée à l'interne dans les métiers dans des domaines où nous manquons de main-d'oeuvre.