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Merci, monsieur le président, et je souhaite encore une fois le bonjour au Comité.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de discuter cet après-midi du projet de loi , une mesure législative qui fera en sorte qu'il sera beaucoup plus facile pour les personnes reconnues coupables de possession simple de cannabis de faire effacer leur casier et de tourner la page.
Je suis heureux, monsieur le président, d'être accompagné d'Angela Connidis, du ministère de la Sécurité publique; d'Ian Broom, de la Commission des libérations conditionnelles du Canada; et de Jennifer Gates-Flaherty, qui s'occupe des casiers judiciaires à la GRC.
[Français]
Dans l'ancien système où le cannabis était illégal, les Canadiens étaient parmi les plus grands et les plus jeunes consommateurs de cannabis au monde au profit d'organisations criminelles. L'automne dernier, nous avons respecté notre engagement de mettre fin à cette prohibition inefficace et contreproductive.
Cependant, plusieurs Canadiens ont toujours un casier judiciaire pour une possession simple de cannabis. Grâce au projet de loi , nous leur permettrons de s'en débarrasser de façon expéditive.
[Traduction]
Pour les personnes condamnées uniquement pour possession simple de cannabis à des fins personnelles, cette mesure législative simplifiera le processus d'obtention d'un pardon de plusieurs façons. Normalement, les demandeurs auraient à payer des frais de 631 $ à la Commission des libérations conditionnelles. Nous éliminons entièrement ces frais. Dans le cadre du système habituel, les demandeurs doivent également attendre jusqu'à 10 années avant d'avoir le droit de présenter une demande, et nous éliminons aussi cette période d'attente.
Selon la législation en vigueur, la Commission des libérations conditionnelles peut refuser des demandes en invoquant toutes sortes de facteurs subjectifs, comme la question de déterminer si le pardon apporterait un « bénéfice mesurable » au demandeur. Conformément au projet de loi , ces facteurs ne seraient pas pris en considération dans le contexte de cette mesure législative. Au-delà des mesures prévues dans le projet de loi, la Commission des libérations conditionnelles prend des mesures supplémentaires, comme la simplification du formulaire de demande, la création d'un numéro 1-800 et d'une adresse électronique pour aider les gens à remplir leur demande, et l'élaboration d'une stratégie de sensibilisation communautaire pour encourager le plus de personnes possible à tirer parti de ce nouveau processus.
Nous faisons tout cela en étant conscients que la criminalisation du cannabis a eu des répercussions disproportionnées sur certains Canadiens, notamment les membres des communautés noires et autochtones. Nous le faisons parce que nous serons tous gagnants lorsque des personnes ayant un casier judiciaire uniquement pour possession simple de cannabis pourront faire des études, décrocher un emploi, trouver un endroit où vivre, faire du bénévolat à l'école de leurs enfants et contribuer davantage à la vie au Canada. Ils ne peuvent actuellement pas faire ces choses à cause de leur casier judiciaire.
J'aimerais aborder plusieurs points soulevés à l'étape de la deuxième lecture et lors du débat public. Permettez-moi également de dire que je félicite le Comité d'avoir pris l'initiative de tenir ces audiences sur le projet de loi dans le but de faire une étude préliminaire et de s'occuper de cette question le plus rapidement possible.
Tout d'abord, on a demandé pourquoi nous proposons un système de demandes plutôt que d'accorder un pardon aux gens de façon générale et proactive comme on l'a déjà fait, par exemple, dans certaines municipalités en Californie. Malheureusement, faire la même chose au Canada à l'échelle nationale est tout simplement impossible.
D'abord, les dossiers canadiens de condamnations ne parlent généralement pas de « possession de cannabis ». Ce n'est pas la terminologie employée. Il est plutôt question de « possession d'une substance inscrite à l'annexe II », et il faut ensuite consulter la police et les documents judiciaires pour savoir de quelle substance il s'agit. L'approche globale ou générale n'est pas très évidente, vu la façon dont les accusations sont inscrites et dont les dossiers sont conservés dans le système canadien. Procéder ainsi pour chaque accusation de possession de drogue pouvant être liée au cannabis serait une tâche considérable, même si tous les documents se trouvaient dans une base de données informatique centrale.
En réalité, ce n'est pas le cas au Canada. Beaucoup de ces dossiers papier se trouvent dans des boîtes au sous-sol des palais de justice et des postes de police dans des villes du pays. Il ne suffit pas d'appuyer sur une touche d'ordinateur. Nous pourrions commencer aujourd'hui, mais dans plusieurs années, les gens attendraient encore un pardon compte tenu de la façon dont les casiers sont conservés. Par contre, lorsque quelqu'un présentera une demande de pardon en vertu des dispositions que nous proposons dans le projet de loi , les fonctionnaires de la Commission des libérations conditionnelles pourront se concentrer sans tarder sur les documents pertinents, et la personne pourra obtenir son pardon beaucoup plus rapidement.
Une autre question soulevée à l'étape de la deuxième lecture portait sur la pertinence de l'élimination des frais. On craignait que les contribuables paient la note pour les personnes qui ont enfreint la loi.
Dans les faits, si nous n'éliminons pas les frais, les Canadiens riches ayant été reconnus coupables de possession simple de cannabis pourront obtenir leur pardon très facilement, mais les personnes à faible revenu demeureront aux prises avec un casier judiciaire et les préjugés. Beaucoup de personnes ayant un casier pour possession simple de cannabis n'ont pas 631 $ à portée de la main. Elles ont besoin du pardon pour obtenir un emploi et recevoir un chèque de paye. C'est une sorte de cercle vicieux. De plus, l'élimination des frais est un bon investissement. Une personne qui obtient un pardon est plus en mesure de faire des études et de décrocher un emploi, d'apporter une contribution dans sa collectivité de toutes sortes de façons, y compris en payant des impôts.
Enfin, il y a la question de savoir pourquoi nous proposons un processus accéléré de réhabilitation plutôt qu'une radiation. Je rappelle au Comité que la radiation est un concept qui n'existait pas dans la législation canadienne. Nous l'avons créé l'année dernière pour détruire les casiers judiciaires de personnes accusées d'une infraction criminelle tout simplement en raison de leur homosexualité. Dans ces cas, la loi elle-même était manifestement une violation inconstitutionnelle des droits fondamentaux, et les condamnations qui ont suivi n'ont jamais été légitimes.
En revanche, l'interdiction du cannabis n'était pas inconstitutionnelle. C'était juste une mauvaise politique publique. Il ne fait toutefois aucun doute que la façon dont elle était appliquée avait des répercussions disproportionnées sur certains groupes au sein de la société canadienne, notamment les Noirs et les Autochtones. C'est pour cette raison que nous proposons d'éliminer les frais et la période d'attente, et de prendre de nombreuses autres mesures afin que l'obtention d'un pardon pour possession simple de cannabis soit plus rapide et plus simple.
Pour ce qui est des effets concrets du pardon par rapport à la radiation, les casiers judiciaires se retrouvent vierges dans les deux cas. L'effet d'un pardon est protégé par la Loi canadienne sur les droits de la personne, et les pardons sont presque toujours permanents. Depuis 1970, plus d'un demi-million de pardons ont été accordés, et 95 % d'entre eux sont toujours en vigueur.
Il est important de ne pas minimiser l'effet d'un pardon. Certaines discussions à la Chambre donnaient l'impression qu'un pardon est une chose insignifiante. Il ne faut pas oublier que lorsque ce comité a étudié le système de pardons à l'automne, il a entendu des témoins qui ont mis l'accent sur l'importance des pardons.
Louise Lafond, de la Société Elizabeth Fry, a déclaré qu'un pardon, « c'est comme pouvoir tourner cette page », que cela permet aux gens d'« emprunter des chemins qui leur étaient fermés. »
Catherine Latimer, de la Société John Howard, a quant à elle déclaré que grâce au pardon, une personne « peut à nouveau se rendre utile à la société sans continuer d'être punie pour ses erreurs passées. »
Rodney Small a déclaré qu'il a essayé pendant des années de s'inscrire à la faculté de droit, mais qu'il ne pouvait pas à défaut d'avoir un pardon.
Autrement dit, rendre les pardons plus accessibles, sans frais ni période d'attente, changera la vie de personnes aux prises avec le fardeau et les préjugés associés à un casier judiciaire pour possession de cannabis. Nous allons tous en profiter lorsque ces personnes pourront se rendre plus utiles au sein de leur collectivité et au Canada dans son ensemble.
Merci de votre attention, monsieur le président. Je serai heureux, avec l'aide de mes collègues de divers ministères et organismes qui se trouvent ici, d'essayer de répondre à vos questions.
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Nous y avons longuement réfléchi et nous avons eu une très bonne discussion interne à propos des diverses possibilités pour nous attaquer à la question abordée ici. Après avoir pesé l'ensemble des avantages et des inconvénients d'une technique par rapport à l'autre, je pense que six facteurs appuient la façon de procéder que nous avons énoncée dans le projet de loi .
Premièrement, le processus de réhabilitation est l'approche la plus efficace du point de vue de la Commission des libérations conditionnelles. C'est effectivement la solution la moins coûteuse et la plus rapide par rapport aux autres. L'efficacité fait donc partie des arguments.
Deuxièmement, c'est une mesure législative très simple. Le projet de loi ne compte pas des centaines de pages. Il y en a quatre ou cinq. C'est très simple, mais nous pouvons néanmoins atteindre deux importants objectifs qui tiennent compte de l'injustice dans la situation à laquelle nous voulons remédier. Il n'y a ni frais ni période d'attente. Cela peut être accompli très simplement grâce à cette mesure législative.
Troisièmement, cette approche tient compte de la réalité, de la façon dont les dossiers sont conservés au pays, soit d'une manière très dispersée. Ils ne se trouvent pas tous dans une base de données exhaustive que l'on peut simplement et instantanément modifier en appuyant sur une seule touche. La mise sur pied de notre système, qui permettra aux gens de présenter une demande, tiendra compte de la façon dont les dossiers sont réellement conservés.
Quatrièmement, c'est un moyen efficace. Comme je l'ai mentionné dans mes observations, 95 % de tous les pardons accordés au pays depuis les années 1970 sont encore en vigueur aujourd'hui. Il est rare qu'un casier suspendu soit mis de côté et rouvert — dans les cas où une autre infraction criminelle est commise. Les chiffres permettraient de montrer que le moyen est efficace.
Cinquièmement, un pardon est totalement protégé par la Loi canadienne sur les droits de la personne, qui précise, à l'article 2, que l'existence d'un casier judiciaire ne peut pas servir comme forme de discrimination si un pardon est accordé. Fait intéressant, étant donné que le concept de la radiation n'existait pas à l'époque où la Loi canadienne sur les droits de la personne a été écrite, il n'en est pas fait mention dans le libellé de la Loi, mais on mentionne toutefois explicitement le processus de réhabilitation.
Sixièmement, enfin, il y a la frontière. Compte tenu des multiples ententes d'échange de renseignements entre le Canada et les États-Unis, les agents douaniers américains auraient accès de temps à autre aux casiers judiciaires canadiens. Ils prélèveraient eux-mêmes des renseignements dans ces casiers.
Supposons que le casier d'une personne reconnue coupable de possession simple de cannabis est radié. Elle se rend à la frontière. L'agent douanier américain lui pose la question sur le cannabis et elle répond « non », comme elle aurait le droit de le faire en vertu des dispositions de la législation canadienne sur la radiation. Cependant, l'agent douanier américain voit dans son ordinateur que cette personne a déjà été reconnue coupable de possession simple. Il conclurait alors probablement que la personne lui a menti, ce qui donne lieu à une situation très grave à la frontière. La personne mentionnerait la radiation, et l'agent douanier américain lui demanderait de le prouver, ce qui est impossible étant donné que la documentation n'existe pas. Toutefois, lorsqu'un casier est suspendu ou qu'un pardon est accordé, on peut prouver son statut en s'attaquant au problème à la frontière.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le ministre.
De prime abord, je veux dire que nous sommes prêts à soutenir le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, comme nous l'avons déjà annoncé. Par contre, le travail du Comité va donner la réponse à la prochaine étape.
Un des facteurs qui nous font douter, c'est la façon dont a été géré le projet de loi , c'est-à-dire la légalisation de la marijuana. Cela a été imposé en catastrophe pour remplir une promesse électorale du . On n'a pas écouté les experts en éducation ni les policiers. On n'a pas éduqué les jeunes.
Aujourd'hui, après six mois, on voit déjà que l'idée de base, soit celle d'éliminer le crime organisé dans le marché du cannabis, ne fonctionne pas. Tout le monde rit du gouvernement. Le crime organisé a continué à vendre du cannabis, et maintenant les gens se promènent avec de la marijuana illégale sans avoir peur de se faire prendre.
Cela nous amène à être sceptiques sur la façon dont vous voulez faire adopter le projet de loi .
Un des facteurs que je voudrais aborder avec vous, c'est le processus.
On sait que, souvent, les policiers vont faire des négociations avec les gens. Certaines personnes qui sont arrêtées peuvent avoir commis d'autres infractions plus graves, mais les policiers peuvent choisir de les inculper de possession de marijuana, parce que les conséquences sont moins graves pour elles. De telles négociations se font.
Maintenant que le cannabis est légal, comment va-t-on faire pour que les gens qui ont commis des crimes plus graves, mais qui ont eu la chance de s'en sauver en étant seulement inculpés de possession de marijuana, ne passent pas à travers les mailles du filet en demandant un pardon? Dans leur cas, il y a d'autres problèmes. On ne veut pas que ce soit un laissez-passer pour tout le monde.
Quel sera le processus?
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Tout d'abord, monsieur Paul-Hus, merci de votre soutien à l'étape de la deuxième lecture. J'espère que la discussion en comité et ailleurs peut vous rassurer comme il le faut.
J'ai discuté de la nouvelle loi sur le cannabis avec un certain nombre de policiers et de chefs de police de partout au pays. La vaste majorité d'entre eux m'ont dit — ce qui correspond parfois à ce à quoi ils s'attendaient et ce qui les a parfois peut-être surpris — qu'au cours des derniers mois où l'ensemble de la structure juridique concernant le cannabis avait changé, leur expérience de l'application de la loi s'est révélée très positive. Ils n'ont pas vu une augmentation de comportements préoccupants selon eux.
Je conviens que ce n'est encore que le début. Cela fait à peine six mois, mais ils apprennent à mesure. Ils disent avoir, de façon générale, une bonne expérience par rapport à la nouvelle loi.
Pour ce qui est du point précis que vous avez soulevé, cette mesure législative, le projet de loi , porte sur la réalité associée à l'objet de l'accusation d'une personne. Lorsqu'une personne n'a été reconnue coupable que de simple possession de cannabis ou d'une substance inscrite à l'annexe II — si c'est l'infraction mentionnée dans la demande présentée à la Commission des libérations conditionnelles —, alors cette mesure législative s'applique.
Les personnes ayant des casiers judiciaires plus compliqués ne seraient généralement pas en mesure de profiter des dispositions de cette mesure législative. Elles devront suivre le processus normal. En revanche, pour l'infraction de possession simple de cannabis, le projet de loi s'appliquerait.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'être venu avec vos fonctionnaires.
Il y a deux petites choses que je tiens à faire entendre officiellement avant de poser ma question.
La première, c'est que je vous sais gré d'utiliser le terme « réhabilitation », et j'aurais aimé que votre point de vue sur ce terme vous amène à remettre « réhabilitation » dans la loi, plutôt que « suspension du casier », comme nous en avons discuté au moment de l'étude réalisée par le Comité. Cependant, nous en sommes à la 11e heure de la présente session, alors je n'y compte pas trop, malheureusement.
Je veux aussi parler de la Société John Howard. Vous avez cité le témoignage présenté par Catherine Latimer dans le cadre de notre étude sur la réhabilitation. Je tiens à dire à propos de cette question particulière… Vous êtes manifestement au courant du projet de loi de mon collègue qui favorise la radiation des casiers judiciaires. Dans un échange sur Twitter, la Société John Howard a effectivement dit à propos de ce projet de loi, pendant qu'on en discutait, qu'il était temps, en effet, de radier les casiers judiciaires pour possession de cannabis et de cesser de punir la possession puisqu'elle n'est pas criminelle.
Je ne voulais pas causer de méprise sur le point de vue de la Société John Howard sur ce dossier, étant donné que nous mélangeons un peu l'étude que le Comité a réalisée sur la radiation des casiers judiciaires et la question en l'espèce.
J'aimerais revenir… Entre votre position, dans le projet de loi , et ce que notre parti demande, soit la radiation, le débat s'appuie sur la notion d'injustice historique. Il n'y a en fait aucun précédent à cet égard. Il n'existe aucune obligation légale. C'est quelque chose que le gouvernement semble utiliser pour la forme. Quand nous avons interrogé le à ce sujet à la Chambre, après la légalisation, j'ai souligné, entre autres choses, qu'à Regina les Autochtones étaient près de neuf fois plus susceptibles d'être arrêtés pour possession de cannabis. À Halifax, les Noirs étaient cinq fois plus susceptibles d'être arrêtés pour possession de cannabis. À Toronto, les Noirs n'ayant fait l'objet d'aucune autre déclaration de culpabilité étaient trois fois plus susceptibles d'être arrêtés pour possession de cannabis.
Juste avant d'en arriver à ma question et d'écouter votre réponse, monsieur le ministre, je veux répéter ce que Kent Roach, que vous connaissez très bien, a dit. Il a affirmé que: « Les erreurs judiciaires commises dans le passé au Canada ne devraient pas être assimilées à des lois qui contreviendraient maintenant à la Charte. La Charte est le minimum à respecter pour qu'on sente que justice a été rendue, pas le maximum. »
Contrairement à ce que M. Roach dit, est-ce que vous dîtes que votre gouvernement ne croit pas que cette épouvantable surreprésentation des Canadiens autochtones et noirs, entre autres minorités, ne représente pas une injustice?
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Merci, monsieur le président.
Je vais continuer dans la même veine. Il faut payer pour obtenir ses empreintes digitales.
Il faut payer pour obtenir son dossier au service de police et il faut normalement payer pour obtenir son dossier au palais de justice, si le tribunal l'a. Dans certaines collectivités, si l'infraction a eu lieu il y a longtemps, le tribunal n'a peut-être plus le registre où c'est inscrit. C'est peut-être un processus sans frais du côté de la Commission des libérations conditionnelles, et ce sont les contribuables qui financeront le tout, mais ce processus demandera du temps, de l'énergie et des ressources à un demandeur. Je tiens à ce que ce soit clair.
J'aimerais discuter de l'annexe. Le projet de loi contient une annexe, et cela concerne les aspects techniques de la question. L'annexe recense les infractions pour lesquelles un délinquant peut présenter une demande et immédiatement recevoir une suspension de casier judiciaire à l'expiration de sa peine, et ce, sans frais, autres que ceux que nous venons de mentionner.
L'annexe mentionne trois catégories d'infractions pour la possession de substances. La première concerne l'annexe II de l'ancienne LRCDAS, soit l'ancienne Loi réglementant certaines drogues et autres substances, telle qu'elle était avant octobre de l'année dernière. La deuxième porte sur l'ancienne Loi sur les stupéfiants, soit la loi qui a précédé la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. La troisième a trait aux infractions équivalentes prévues par la Loi sur la défense nationale.
Cependant, les listes de substances ne semblent pas être tout à fait identiques. Par exemple, une demande pour une suspension de casier judiciaire concernant une infraction liée à la possession de pyrahexyl — ou de parahexyl dans l'ancienne Loi sur les stupéfiants — sera-t-elle traitée sans délai et sans frais, étant donné que cette substance est inscrite à l'article 3 de l'annexe de la Loi sur les stupéfiants et que le demandeur pourrait alors profiter des changements proposés dans le projet de loi ? Dans l'affirmative, pourquoi serait-ce le cas, étant donné que le parahexyl est toujours considéré comme une substance illégale au Canada? Vos annexes le permettent, et je suis curieux de savoir pourquoi.