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Merci, monsieur le président et honorables députés.
J'apprécie l'opportunité de prendre part à vos consultations sur le projet de loi . Je serai brève pour que nous ayons beaucoup de temps pour les questions.
Le Conseil canadien des affaires représente les dirigeants et les entrepreneurs des quelque 150 premières sociétés canadiennes provenant de tous les secteurs et régions du pays. Nos membres emploient 1,7 million d'hommes et de femmes, représentent plus de la moitié de la capitalisation de la bourse de Toronto, sont les plus gros contribuables au titre de la taxe fédérale sur les sociétés, et se taillent la part du lion dans les exportations du Canada, en matière de philanthropie d'entreprise et d'investissement du secteur privé dans la recherche-développement.
La santé économique de notre pays dépend en très grande partie de la facilité avec laquelle les biens, les personnes et les investissements franchissent la frontière entre le Canada et les États-Unis. Selon Stephen Schwarzman, président du forum stratégique et politique du président Donald Trump, la relation commerciale entre le Canada et les États-Unis « est vraiment très équilibrée et constitue un modèle à suivre pour les relations commerciales ».
Comme le sait le Comité, le projet de loi répond à une des principales exigences du plan d'action transfrontalier, visant non seulement l'efficacité mais aussi la sécurité. L'adoption de cette loi offre l'occasion de consolider les progrès réalisés aujourd'hui dans le cadre de cette initiative, initiative que notre conseil appuie vigoureusement.
Les États-Unis peuvent-ils avoir un intérêt à veiller à ce que les voyageurs et les marchandises légitimes puissent traverser la frontière aussi efficacement que possible? La sécurité de notre frontière est un avantage concurrentiel pour le Canada par rapport à tous les pays au monde. Bien que le précontrôle en matière de transport aérien ne soit pas l'apanage du Canada, la possibilité de l'étendre au transport terrestre, ferroviaire et maritime, l'est. C'est une opportunité qui s'offre uniquement à notre pays, et nous devrions en profiter.
Nos amis du Rocky Mountaineer ont déjà parlé de ces avantages lors de notre dernière séance, mais comme chacun sait, les voyageurs qui prennent l'avion cherchent la voie de la plus grande commodité et de la moindre résistance. Le fait de pouvoir passer un précontrôle au canada, de descendre de l'avion et de sauter dans un taxi ou de prendre une correspondance constitue un immense avantage pour le Canada et les Canadiens en visite d'affaires ou autres aux États-Unis. Étendre cette possibilité à d'autres aéroports et d'autres modes de transport nous semble une simple question de bon sens. De plus, donner au personnel frontalier canadien la possibilité de procéder au précontrôle aux États-Unis, donne au Canada un avantage concurrentiel.
Étant donné le désir de notre pays de voir se développer les investissements commerciaux et le tourisme, en particulier l'année de notre anniversaire, il y va clairement de notre intérêt économique de faciliter le franchissement sécurisé de nos frontières. Au-delà de cela, le Canada peut et devrait se servir de cette loi comme d'un tremplin pour aménager des moyens supplémentaires de précontrôle des marchandises afin de soulager les installations frontalières existantes surchargées.
Nous savons qu'il s'agit là d'une entreprise particulièrement complexe, étant donné la multitude d'intervenants ayant un rôle à jouer dans le précontrôle des marchandises du côté des États-Unis, mais il est dans l'intérêt économique du Canada de faire en sorte que cela fonctionne.
En conclusion, nous pensons que cette loi établit un cadre pour une gestion novatrice du risque frontalier, qui devrait servir de modèle au reste du monde.
Sur ces mots, monsieur le président, j'en ai fini avec mes remarques et je me ferai un plaisir de répondre aux questions.
L'une de nos recommandations —et soit dit en passant en réponse à la question de M. Clement de l'autre jour sur les recommandations, vous devriez avoir maintenant la version intégrale de notre exposé en traduction, y compris les recommandations — est qu'il faut bien préciser que le refus de répondre à une question posée par un préposé au précontrôle ne constitue pas en soi un motif de soupçonner qu'une infraction a été commise. Certes, quand on refuse de répondre à des questions, cela influe sur leur décision de vous laisser entrer ou non aux États-Unis, et c'est leur droit souverain, mais le fait pour quelqu'un d'être gêné de répondre à certaines questions n'est pas, en soi, indicatif qu'une infraction a été commise.
Nous notons que la réglementation a changé sur un certain nombre de points. Auparavant, concernant la détention, si l'intéressé ne se retirait pas, les fonctionnaires américains pouvaient le détenir s'ils avaient un motif raisonnable -c'est l'expression utilisée, je crois-, de croire qu'il leur avait menti ou qu'il leur avait fait obstruction ou qu'il avait enfreint la loi. Le projet de loi généralise cela, ou se contente de supprimer ces détails et dit que les fonctionnaires américains ont le droit de détenir quelqu'un:
Si un agent de précontrôle a des motifs raisonnables de croire qu'une personne a commis une infraction aux termes d'une loi du Parlement,
Nous trouvons cela trop large. Il n'est pas précisé quand ladite infraction a été commise. Je ne suppose pas que les agents américains voudront détenir les gens à tout va, détenir des personnes simplement à cause d'une condamnation qui remonte à 25 ans, mais certains pourraient détenir des personnes pour des raisons difficiles à avaler, vu le flou du libellé. Quand l'infraction doit-elle avoir été commise? Toutes les infractions à une loi du Parlement sont-elles concernées? Au fait, le passage sur l'infraction ou l'acte criminel punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire a été retiré du texte. Cela signifie-t-il que les infractions administratives, aussi anciennes soient-elles sont maintenant des motifs d'une éventuelle détention?
Nous recommandons de resserrer la formulation pour dire que les préposés américains au précontrôle devraient pouvoir détenir un voyageur s'ils ont « un motif raisonnable de croire que celui-ci a commis une infraction aux termes d'une loi du Parlement, passible d'une mise en accusation ou d'une procédure sommaire en rapport avec son voyage », ou s'ils sont couverts par un libellé qui relie l'infraction à l'acte qu'ils entreprennent, au précontrôle de leur voyage.
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C'est très bien, monsieur le président. Merci beaucoup à vous et aux membres du Comité.
[Français]
C'est avec plaisir que je me joins à vous pour une deuxième semaine consécutive.
Cette fois-ci, je vais vous parler des travaux importants accomplis par le portefeuille de la Sécurité publique et de nos priorités de financement telles qu'elles sont énoncées dans le Budget principal des dépenses pour l'année 2017-2018.
[Traduction]
Avec moi à la table, monsieur le président —, je pense que la plupart des membres du Comité connaîtront ces visages familiers — Malcolm Brown, sous-ministre de la Sécurité publique; Bob Paulson, commissaire de la Gendarmerie royale du Canada; Michel Coulombe, directeur du Service canadien du renseignement de sécurité; Don Head, commissaire du Service correctionnel du Canada; Tina Namiesniowski, vice-présidente exécutive de l'Agence des services frontaliers du Canada; et Harvey Cenaiko, président de la Commission des libérations conditionnelles du Canada.
La lourde tâche consistant à faire en sorte que le Canada soit bien placé pour régler les problèmes de sécurité publique auxquels nous sommes confrontés incombe en grande partie à ces personnes et aux femmes et aux hommes placés sous leur direction. Je suis convaincu que tous les membres du Comité se joignent à moi pour les remercier du service qu'ils accomplissent.
Je note également que c'est peut-être la dernière fois que comparaissent devant le Comité pour parler des prévisions budgétaires Michel Coulombe, qui prend sa retraite en tant que directeur du SCRS à la fin de la semaine prochaine, ainsi que Bob Paulson, qui prend sa retraite en tant que commissaire de la Gendarmerie royale du Canada à la fin juin. Ce sont deux des emplois les plus difficiles et les plus importants dans la fonction publique du Canada. Je tiens à remercier Bob et Michel pour le dévouement, le courage et la compétence dont ils ont fait preuve dans la façon de s'acquitter de leur lourd fardeau de responsabilité envers tous les Canadiens.
Ces derniers jours, nous avons été témoins du travail impressionnant d'une autre unité clé au sein de mon ministère, je veux parler du Centre des opérations gouvernementales, connu affectueusement de tous comme le COG. Il s'agit de l'unité qui a coordonné la réponse fédérale aux inondations qui ont balayé plusieurs provinces. Le Centre des opérations gouvernementales a rempli cette même fonction il y a exactement un an, alors que nous combattions les incendies autour de Fort McMurray. En effet, chaque fois qu'une situation d'urgence surgit quelque part au Canada, le COG est à son poste.
Le déploiement de plus de 2 400 membres des Forces armées canadiennes à travers le Québec a sans doute été la dimension la plus visible de la réponse fédérale aux inondations de cette année, coordonnée par le Centre des opérations gouvernementales. Les Forces armées canadiennes ont été bien accueillies et largement félicitées pour la rapidité de leur aide et leur compétence.
Plusieurs autres ministères fédéraux ont également été engagés, y compris Environnement et Changement climatique Canada; Ressources naturelles Canada; Transports Canada; la Garde côtière canadienne; Innovation, Science et Développement économique Canada; l'Agence des services frontaliers du Canada; l'Agence de la santé publique du Canada; Services publics et Approvisionnement Canada; et, bien sûr, la GRC.
Le GOC travaille également en étroite collaboration avec tous les gouvernements provinciaux concernés et les organismes provinciaux d'intervention en cas d'urgence, ainsi qu'avec des organismes auxiliaires essentiels, comme la Croix-Rouge, dans un effort de toute la société pour répondre à ces situations d'urgence.
Bien que les conditions semblent s'améliorer dans l'ensemble du pays, il convient de souligner que plus de 5 000 personnes ont dû être évacuées de leurs maisons en raison des inondations de ce printemps. Ils auront fort à faire face aux dégâts causés par la boue à leur retour pour leur rétablissement, et nous savons qu'ils auront besoin de notre soutien et de notre assistance.
Nous adressons également nos sincères condoléances aux proches de ceux qui ont tragiquement perdu la vie dans les eaux en furie au Québec et en Colombie-Britannique.
Je tiens également à saisir cette occasion pour remercier la GRC et l'ASFC, en particulier leurs officiers en poste à Emerson, au Manitoba; à Lacolle, au Québec; et dans un certain nombre d'autres communautés frontalières. Ils ont su gérer le défi de l'arrivée spontanée des demandeurs d'asile de manière professionnelle et mesurée, en appliquant la loi et en assurant la sécurité des Canadiens. Leur travail leur a valu les éloges de nombreuses personnes au niveau local ainsi que des Nations unies, et ils méritent indubitablement nos éloges également.
Il y a quelques semaines, j'ai eu l'opportunité de me rendre à Emerson pour remercier les officiers, tant de l'ASFC que de la GRC en service, et de remercier la communauté. Ce n'est pas une situation facile. Il n'y a pas de solutions faciles, mais nous l'abordons d'une manière ferme, mesurée et responsable.
Dans le contexte que je viens de décrire et en tout temps, les Canadiens s'attendent à ce que tous les membres des services de la sécurité publique maintiennent les Canadiens en sécurité tout en protégeant nos droits et nos libertés. Notre rôle de membres du gouvernement et de parlementaires est de veiller à ce que ces organismes disposent des ressources dont ils ont besoin pour s'acquitter de leur tâche. Cela nous amène directement au sujet des chiffres figurant dans le Budget principal des dépenses pour 2017-2018 dont nous sommes saisis.
Comme les membres l'auront noté lors de l'examen des estimations, pour l'ensemble du portefeuille, le chiffre total de crédits demandés entraînera une augmentation nette de 209,4 millions de dollars, une augmentation de 2,5 % par rapport à 2016-2017 pour un total de 8,7 milliards de dollars. Pour l'ensemble du portefeuille, les augmentations les plus importantes incluent 64,1 millions de dollars pour le règlement des poursuites collectives contre la GRC, 44,1 millions de dollars à l'ASFC pour maintenir et améliorer les actifs d'infrastructure fédéraux et 41 millions de dollars au Service correctionnel du Canada, principalement en raison du coût croissant des médicaments sur ordonnance pour traiter l'hépatite C et le coût des lits communautaires pris en location pour les soins de santé mentale.
Plus précisément, le niveau de référence 2017-2018 du ministère de la Sécurité publique reflète une diminution nette d'environ 44,4 millions de dollars découlant de l'achèvement des contributions à la province de Québec pour les coûts d'intervention, de remise en état et de décontamination liés au déraillement du train et à l'explosion à Lac-Mégantic. Étant donné que cette catastrophe s'est produite en 2013, un total de 120 millions de dollars, identifié dans le cadre de l'entente d'aide financière, a été versé et mon ministère travaille maintenant avec la province pour faire face à toutes les demandes admissibles supplémentaires.
Monsieur le président, j'ai des commentaires à faire à propos du budget supplémentaire (A), mais je les garde pour un autre moment, lorsque vous reviendrez sur ce sujet.
J'aimerais mentionner brièvement quelques-unes des autres priorités qui ne sont pas spécifiquement liées aux estimations sur lesquelles travaille mon portefeuille. Tout d'abord, je tiens à remercier de nouveau le Comité pour son rapport sur le cadre de sécurité nationale du Canada. On tient le plus grand compte de ses recommandations au fur et à mesure de la mise en oeuvre des mesures supplémentaires visant à assurer la sécurité des Canadiens et à protéger les droits et les libertés. Les dizaines de milliers de contributions publiques à nos consultations sur ce sujet guident également notre manière de travailler et elles sont toutes disponibles en ligne pour consultation par le public.
Un autre sujet de préoccupation collective concerne la qualité et le sérieux des enquêtes sur les agressions sexuelles. Des rapports récents ont mis en évidence des problèmes concernant la façon dont diverses forces de police à travers le pays enquêtent sur ces crimes. J'ai abordé cette question avec le commissaire de la GRC et, le 9 février, le commissaire Paulson a ordonné à chacun de ses commandants provinciaux et territoriaux d'examiner les cas d'agression sexuelle passés, examen maintenant terminé.
Le siège national a également examiné un échantillon de cas historiquement infondés, ou du moins étiquetés comme tels. La Direction des services de police communautaires, contractuels et autochtones, au siège national de la Gendarmerie royale du Canada, examine tous ces rapports des divisions, ainsi que l'échantillon historique de dossiers non fondés pour comprendre la situation au niveau national et pour élaborer une réponse appropriée et coordonnée pour résoudre le problème. La GRC s'est engagée à partager avec les Canadiens les résultats de son examen une fois terminé. Je tiens à remercier la force d'être proactive à cet égard.
En conclusion, jamais aucune victime d'agression sexuelle ne devrait craindre que son cas ne soit pas pris au sérieux par les autorités chargées de l'enquête.
En rapport avec ça, le budget 2017 prévoyait 100,9 millions de dollars sur cinq ans pour établir une stratégie nationale pour lutter contre la violence sexiste. La stratégie comprendra des mesures mises en œuvre par la GRC, entre autres, ainsi que la création d'un centre d'excellence au sein de Condition féminine Canada.
Enfin, avant de répondre à vos questions, je voudrais souligner rapidement quelques-uns des autres investissements importants proposés dans le budget 2017 à l'appui de certaines priorités clés du portefeuille de Sécurité publique Canada. Cela comprend 57,8 millions de dollars sur cinq ans, à partir de 2017-2018, puis 13,6 millions de dollars par an par la suite, pour étendre le bénéfice des soins de santé mentale à tous les détenus dans les établissements correctionnels fédéraux. Cela fait partie de notre engagement à mettre en œuvre les recommandations de l'enquête Ashley Smith, avec des mesures supplémentaires à venir.
Le budget a également engagé 80 millions de dollars sur quatre ans, avec 20 millions de dollars alors en cours, à partir de 2018-2019, pour soutenir la création du prix des héros de la communauté pour soutenir les familles des agents de sécurité publique qui sont tombés dans l'exercice de leurs fonctions. Les responsables de la sécurité publique travaillent avec diligence en ce moment pour mettre la dernière main à la conception du programme.
Le budget a également doublé le financement du programme d'infrastructure de sécurité, qui aide les communautés vulnérables à mieux se protéger contre les crimes motivés par la haine.
Je voudrais enfin signaler qu'une séance est prévue à St. John's, Terre-Neuve-et-Labrador, vers la fin de ce mois-ci pour régler la question des mesures d'urgence et de la planification d'urgence. Tous les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables de ces questions devraient y assister. Nous examinerons avec soin les enseignements tirés de Fort McMurray l'année dernière et des inondations cette année pour nous assurer que nous avons le meilleur cadre de gestion d'urgence possible, la stratégie et le plan en place — au niveau fédéral et provincial, sans discontinuité à tous les niveaux — afin d'être en mesure de réagir à ces circonstances de manière efficiente et efficace pour assurer à tout moment la sécurité des Canadiens.
Tout cela favorise la réalisation de l'objectif primordial du portefeuille de la sécurité publique, qui est de garantir la sûreté et la sécurité de nos collectivités tout en protégeant les droits et libertés des Canadiens et les valeurs d'ouverture, d'inclusion et de diversité qui font de notre pays un exemple pour le monde.
Sur ces mots, mes fonctionnaires et moi-même nous ferons un plaisir d'essayer de répondre à vos questions.
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Le directeur parlementaire du budget estime assurément que cela se produira de plus en plus souvent. Il a publié, il y a environ un an, un rapport dans lequel il a souligné deux choses en particulier. Il estime que nous prévoyons trop peu pour les dommages qui sont susceptibles de s'accumuler de plus en plus rapidement, et il juge également qu'il serait judicieux d'investir en amont, avant la catastrophe, dans des mesures qui permettraient d’atténuer les dommages et d’économiser, après la catastrophe, si des dommages ont pu en fait être évités. Il s’agit selon moi d’un conseil judicieux. C'est un objectif qui est très clairement à l'ordre du jour des ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux, qui en discuteront à la fin du mois. Cette discussion est d’ailleurs déjà commencée, à plus d’un égard.
Des programmes ont été mis en oeuvre au cours des dernières années afin de favoriser les investissements préalables. Cependant, puisque le taux d'adoption de ces programmes n'a pas été particulièrement encourageant, nous allons tenter de déterminer les raisons, compte tenu des fonds disponibles, pour lesquelles il n'y a pas eu davantage d'efforts déployés sur le plan de la prévention et de l'atténuation. Les nouvelles importantes à retenir du budget ont toutefois été la création d'un volet de financement des infrastructures publiques, qui se trouve dans la grande catégorie des infrastructures vertes, et une partie de celle-ci est consacrée à l'atténuation des catastrophes et aux conséquences des changements climatiques, à hauteur de 2,5 milliards de dollars pour les quatre ou cinq prochaines années.
Ces mesures doivent évidemment être adoptées en partenariat avec les provinces et les municipalités, ainsi qu’avec un certain nombre d'autres autorités, mais j’estime qu’elles nous donnent une très bonne possibilité non seulement de faire des investissements qui permettront de développer l'économie et de créer des emplois, mais aussi de rendre le pays, à de nombreux égards, plus résistant aux problèmes récurrents causés par les changements climatiques. À l’heure actuelle seulement, des inondations sont en cours dans au moins quatre provinces. Il y a eu l'hiver dernier une tempête de verglas qui a particulièrement affecté le Nouveau-Brunswick, en plus de l'inondation survenue au Cap-Breton l'automne dernier. Avant cela, bien sûr, soit il y a environ un an, nous avons assisté aux pires incendies de l'histoire du pays à Fort McMurray. L'année précédente, il y avait eu de très graves feux de forêt qui ont nécessité l'évacuation de plusieurs milliers de personnes dans le nord de la Saskatchewan. Auparavant, il y a eu dans deux des cinq dernières années des inondations successives dans le sud des Prairies qui ont causé des dommages dans le sud-est de la Saskatchewan et entraîné des ravages dans des villes comme Brandon, au Manitoba. Avant cela, nous avions assisté aux pires inondations de l'histoire du pays, à Calgary et High River, qui ont aussi causé d’importants dommages à cet endroit.
On peut donc observer une tendance, dans les cinq ou six dernières années, qui confirme les dires du directeur parlementaire du budget. C'est un grave problème qui va en s'accélérant. Les choses vont empirer et tout cela coûtera cher, mais nous pouvons économiser en vue de réparer les dommages après le fait si nous investissons intelligemment avant le fait dans le genre de structures et dans la conception et l'ingénierie d'infrastructures qui permettront d’atténuer les conséquences des changements climatiques avant qu'elles ne se produisent.
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Je vous remercie, monsieur le ministre.
Je voudrais aborder un autre sujet, soit ce que j'appelle la sécurité sexuelle.
Évidemment, le problème concerne plus les femmes que les hommes. Cela peut certes arriver à des hommes, mais quantitativement parlant, cela arrive à plus de femmes.
Monsieur le ministre, nous vivons dans un pays, où, il faut le reconnaître...
Vous y avez fait référence. Vous avez même institué un processus pour réviser les plaintes d'agressions sexuelles et s'assurer que, si ces plaintes avaient été jugées non fondées par le passé, on fait le travail adéquatement pour déterminer si elles sont fondées. Il y a donc un processus de révision qui est en cours.
Ce que je vous soumets, c'est qu'il faut aller beaucoup plus loin que cela.
Monsieur le ministre, comme je le disais, les femmes sont beaucoup plus nombreuses à vivre ce genre de situation.
Il faut donc assurer une sécurité sexuelle aux Canadiennes. Le régime dans lequel nous vivons est un régime qui a été conçu au XIXe siècle et qui a des relents du Moyen-Âge. La réalité, la vie sexuelle et l'épanouissement sexuel ne sont plus vécus de la même façon au XXIe siècle; le notion de consentement a aussi évolué.
N'y aurait-il pas lieu d'intervenir pour prendre en compte cette nouvelle réalité et s'assurer que les femmes pourront aller et venir dans notre monde et s'épanouir sexuellement sans craindre une violence, une agression ou une quelconque force qui brimerait cette liberté qu'elles ont?