:
Nous amorçons une deuxième séance.
[Français]
Je vous souhaite la bienvenue à tous à la 71e réunion du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration.
[Traduction]
Nous souhaitons la bienvenue à tous nos témoins et nous vous remercions d'être venus avec un assez bref préavis à notre réunion spéciale.
M. McKay présidera la première heure; ensuite, j'assumerai la présidence. Par contre, si quoi que ce soit survient au cours de la séance qui se rapporte à une question de procédure, si elle est soulevée par un des membres du Comité de la sécurité publique, John McKay assumera la présidence pour cette partie; si une question de procédure est soulevée par l'un des membres du Comité de l'immigration, j'assumerai la présidence.
Je cède la parole à John.
:
Merci, monsieur le président. Je m'appelle Patrick Tanguy et je suis le sous-ministre adjoint chargé de la gestion des urgences et des programmes au ministère de la Sécurité publique. Je prendrai la parole en premier.
Tout d'abord, je vais donner aux membres un aperçu du rôle du ministère de la Sécurité publique.
Le ministère joue un rôle de premier plan dans la gestion des situations d'urgence au Canada et coordonne les interventions en cas d'incident s'il se produit des événements d'importance touchant l'intérêt national, tels que le terrorisme, les catastrophes naturelles et d'origine humaine.
En 2004, dans la foulée des nombreuses situations d'urgence qui se sont produites, le gouvernement du Canada a mis sur pied le Centre des opérations du gouvernement afin d'ériger une structure à la fois centralisée et permanente, fonctionnant 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, chargée d'appuyer et de coordonner les interventions gouvernementales face à des incidents de cette nature. Donc, le Centre des opérations du gouvernement est le principal moyen par lequel le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile exerce son rôle de leadership dans le cadre de l'établissement d'une approche intégrée fédérale d'intervention d'urgence, conformément à la Loi sur la gestion des urgences.
Le mandat du Centre des opérations du gouvernement consiste à appuyer une coordination des interventions en cas d'incident touchant l'intérêt national, comme je le disais plus tôt. Il s'agit — et il est important de se concentrer sur ce point — d'un actif du gouvernement du Canada axé sur l'intervention interministérielle qui vise à appuyer le travail des ministères et des organismes à l'échelle nationale.
Le Centre des opérations du gouvernement assume les fonctions suivantes: fournir une connaissance réelle de la situation à l'échelle nationale aux partenaires et aux principaux décideurs; fournir une surveillance constante et des alertes rapides au gouvernement et à l'appui des mandats de ses partenaires; assurer une capacité d'intervention pangouvernementale; veiller à l'utilisation efficace des actifs stratégiques du gouvernement et, lorsqu'il y a lieu, des ressources des gouvernements provinciaux et territoriaux. Il s'agit donc d'un élément clé qui donne aux ministres et aux sous-ministres les mécanismes et les conseils pour mettre en œuvre leurs directives.
Le Centre des opérations du gouvernement gère ses opérations conformément au Plan fédéral d'intervention d'urgence.
Qu'est-ce que le Plan fédéral d'intervention d'urgence? Il s'agit du plan d'intervention tous risques conçu de manière à harmoniser les activités d'intervention du gouvernement fédéral avec celles des gouvernements provinciaux et territoriaux, des organisations non gouvernementales et du secteur privé. Le plan décrit les processus et les mécanismes visant à faciliter une intervention intégrée du gouvernement du Canada lors d'une situation d'urgence.
[Français]
Maintenant, je vais prendre un peu temps pour parler de la situation à Lacolle.
Au début de l'année 2017, le nombre de migrants arrivés à Emerson, au Manitoba, et qui cherchaient refuge au Canada a augmenté de façon appréciable. Cette tendance n'a pas faibli au cours des mois d'été suivants, et le nombre de demandeurs d'asile a fortement augmenté, surtout près de la frontière de Saint-Bernard-de-Lacolle, au Québec.
Cette hausse du nombre de demandeurs d'asile a engendré de fortes pressions sur les ressources des autorités fédérales qui jouent un rôle clé dans le traitement des demandes d'asile, ainsi que sur celles des autorités provinciales qui fournissent des services d'hébergement ainsi que des soins médicaux et sociaux.
Le 4 août dernier, le Centre des opérations du gouvernement a mis sur pied une équipe de gestion chargée de coordonner les activités et les interventions du gouvernement fédéral face à l'afflux de demandeurs d'asile arrivant dans la région de Saint-Bernard-de-Lacolle. Par la suite, du 4 au 28 août, des agents ministériels de liaison et des experts en la matière des institutions fédérales, telles que l'Agence des services frontaliers du Canada, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, l'Agence de la santé publique du Canada, Services publics et Approvisionnement Canada, la Gendarmerie royale du Canada et Services partagés Canada, se sont réunis par l'intermédiaire du Centre des opérations du gouvernement pour déterminer les principaux besoins en matière d'hébergement provisoire, de centre de triage et de centre de traitement conjoint.
Le 7 août, la province de Québec a demandé de l'aide fédérale pour l'hébergement temporaire des demandeurs d'asile. Le même jour, le et le ont promptement accueilli favorablement cette demande du gouvernement du Québec pour régler la situation des demandeurs d'asile.
Ce qu'il est important de reconnaître, c'est que le Centre des opérations du gouvernement, le COG, collabore étroitement avec l'ensemble des partenaires.
Finalement, j'aimerais dire un mot sur le rôle que le COG va jouer dans le plan d'intervention stratégique.
Sur la base des leçons tirées des événements qui se sont produits à Lacolle, et en partenariat avec les ministères et agences responsables, nous sommes à établir des plans d'urgence, de façon à pouvoir répondre, de la même manière que nous l'avons déjà fait, voire mieux, à un autre afflux de demandeurs d'asile.
Je termine sur ce point, monsieur le président.
:
Bonjour, messieurs les présidents et mesdames et messieurs les membres des comités. Je vous remercie de m'avoir invitée à vous entretenir au sujet du rôle et des initiatives de la GRC en ce qui concerne l'afflux actuel de migrants clandestins.
Avant d'aborder la situation particulière du Québec, j'aimerais d'abord expliquer le rôle policier de la GRC dans le cadre d'une stratégie globale d'intervention avec nos partenaires fédéraux face à la vague actuelle de demandeurs d'asile.
La GRC veille quant à elle à la sécurité frontalière et à l'application des lois canadiennes entre les points d'entrée. À cet égard, nous mettons en œuvre une stratégie multidimensionnelle comprenant le déploiement ciblé de ressources, de moyens technologiques ainsi que de services d'analyse d'information et de renseignements. De plus, nous mettons à contribution nos partenaires canadiens et étrangers.
La GRC s'est fixé pour objectifs principaux de prévenir, de détecter et de perturber la criminalité transfrontalière ainsi que d'intervenir face à un éventail d'autres activités transfrontalières. Nous réalisons ces objectifs en collaborant étroitement avec nos homologues fédéraux, dont l'Agence des services frontaliers du Canada, et américains, dont la U.S. Customs and Border Patrol et les U.S. Homeland Security Investigations.
En ce qui concerne l'application de la loi à la frontière, la GRC représente essentiellement le premier point de contact pour les demandeurs d'asile appréhendés entre les points d'entrée du pays. Dans tous les cas, la GRC doit veiller en priorité à la sécurité du Canada, tout en assurant le bien-être et la sécurité des personnes cherchant à entrer au pays.
Comme nous le savons tous, le Canada impose des exigences à l'entrée sur son territoire, qu'il s'agisse de procédures normales d'immigration ou d'une demande d'asile. L'omission de se présenter à un point d'entrée constitue une infraction en vertu de l'article 11 de la Loi sur les douanes. Toute personne qui commet une infraction est passable d'arrestation et des peines applicables, c'est-à-dire renvoi ou expulsion, détention, amendes ou emprisonnement. Les personnes interceptées par la GRC sont arrêtées, puis on procède à une évaluation des risques en leur faisant subir une entrevue et en effectuant une vérification des antécédents pour déterminer si elles ont déjà participé à des activités illégales, notamment la possession de produits de contrebande ou le trafic de stupéfiants, ou si elles ont des liens avec le crime organisé ou le terrorisme.
Précisons que la GRC ne se contente pas d'intercepter les arrivants pour les remettre à l'ASFC. On prend le temps de confirmer leur identité et d'évaluer leurs activités afin de s'assurer qu'ils ne posent pas de menace pour le Canada ou pour les intérêts canadiens. Lorsque la vérification de la menace s'avère négative, on renvoie le dossier du demandeur d'asile à l'ASFC aux fins des traitements.
Ces derniers mois, le Canada a connu une hausse marquée des demandes d'asile, en particulier au Québec et dans une moindre mesure au Manitoba et en Colombie-Britannique. Ainsi, de janvier à août 2017, la GRC a intercepté 13 211 personnes entrées illégalement pour présenter une demande d'asile. La majorité des interceptions — 11 896 — ont été effectuées au Québec. Dans les seuls mois de juillet et d'août, on a intercepté plus de 8 500 personnes dans la région de Saint-Bernard-de-Lacolle. À titre de comparaison, le nombre total de personnes interceptées par la GRC « entre les points d'entrée » du pays en 2016 se chiffrait à environ 2 500.
Comme police nationale, la GRC est présente à l'échelle du pays, ce qui lui permet d'ajuster les initiatives d'application de la loi et les ressources assez rapidement. La GRC a d'ailleurs renforcé de façon marquée les effectifs affectés à la protection frontalière. Ainsi, d'autres ressources sont sur place au Québec, et ce, depuis plusieurs mois, afin d'assurer la présence et la surveillance nécessaires de la GRC, ce qui comprend l'exécution de patrouilles périodiques le long de la frontière entre le Québec et les États-Unis.
En particulier, des ressources ont été déployées près du chemin Roxham, le secteur où l'on recense le plus grand nombre de passages clandestins. À l'heure actuelle, la GRC assure une présence 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 à cet endroit. De plus, elle a établi des installations temporaires et une infrastructure additionnelle afin de faciliter le traitement des arrivants clandestins, notamment un détachement satellite près du centre d'ASFC pour faciliter le traitement des demandes.
Comme je l'ai indiqué plus tôt, notre objectif premier est de protéger la sécurité des Canadiens et l'intégrité de notre frontière. J'ai confiance en la capacité de la GRC et de ses partenaires présents aujourd'hui de collaborer à cet objectif, tout en maintenant l'engagement de longue date du Canada d'être un pays qui accueille les personnes dans le besoin. Nos représentants continuent de travailler avec diligence pour faire en sorte que notre intervention demeure efficace au fil des événements; à cet égard, la collaboration interministérielle qui a été déployée est exceptionnelle.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de vous adresser la parole aujourd'hui.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
[Traduction]
C'est avec le plus grand plaisir que je participe et contribue aujourd'hui, au nom de l'Agence des services frontaliers du Canada, à l'examen que mènent vos comités sur les arrivées entre les points d'entrée au Canada.
[Français]
Je m'appelle Jacques Cloutier, et je suis le vice-président par intérim de la Direction générale des opérations de l'Agence des services frontaliers du Canada.
Comme les membres de vos deux comités le savent, l'Agence exerce le double mandat de faciliter les échanges commerciaux ainsi que la libre circulation des voyageurs à la frontière, tout en assurant la sécurité des Canadiennes et des Canadiens.
L'Agence, avec son partenaire Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, veille à l'application de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, qui régit à la fois l'admissibilité des personnes au Canada, l'identification, la détention et le renvoi des personnes interdites de territoire en vertu de la Loi.
[Traduction]
Toutes les personnes qui souhaitent entrer au Canada doivent démontrer qu'elles répondent aux exigences en matière d'entrée et de séjour.
Monsieur le président, j'aimerais maintenant aborder la question qui est l'élément principal de la séance conjointe spéciale de vos comités sur l'arrivée des demandeurs d'asile qui se déplacent entre les points d'entrée désignés à partir des États-Unis. Nous continuons d'insister dans nos communications et nos activités de sensibilisation sur le fait que cette façon d'entrer au Canada est à la fois illégale et potentiellement dangereuse.
Ceci dit, selon les valeurs canadiennes et nos traditions humanitaires, les personnes qui demandent asile au Canada doivent être traitées avec compassion et bénéficier de l'application régulière de la loi.
[Français]
L'Agence continue d'appliquer des règles rigoureuses sur l'immigration et sur celles relatives à la frontière, afin d'en assurer la protection tout en respectant nos obligations nationales et internationales.
Les personnes qui n'entrent pas au Canada par les points d'entrée officiels sont arrêtées par la GRC, ou les forces de l'ordre locales, et sont conduites aux points d'entrée pour être présentées à nos agents, afin qu'elles se soumettent aux règles d'usage.
Les demandeurs d'asile passent par un processus exhaustif afin de déterminer si leur demande est légitime ou non, en vertu des lois canadiennes et internationales.
Lors de la vérification des demandeurs, en ce qui a trait à la sécurité, nous appliquons un processus rigoureux qui inclut une entrevue, ainsi que la cueillette d'informations et de données biométriques pour nous aider à confirmer l'identité des demandeurs.
[Traduction]
De plus, les agents de l'AFSC examinent les dossiers de bases de données canadiennes, internationales et d'autres partenaires dans le but d'y déceler toute infraction en matière d'immigration, de criminalité ou de sécurité nationale.
Personne ne quitte le point d'entrée sans avoir fait l'objet de cette vérification complète de la sécurité et, dans les cas qui soulèvent des inquiétudes, les entrevues sont réalisées en totalité au point d'entrée.
Toutes les demandes recevables sont évaluées par la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Si cette dernière détermine que les personnes n'ont pas besoin de la protection du Canada, l'ASFC peut les renvoyer du pays. De nombreux ministères fédéraux travaillent de concert avec leurs partenaires provinciaux et locaux dans le but de régler la situation actuelle à la frontière canado-américaine.
[Français]
Nous déployons tous les efforts possibles afin de veiller à ce que des ressources adéquates soient disponibles dans tous les lieux stratégiques, dans le but de répondre au volume de personnes qui se présentent, en faisant appel aux technologies et aux renseignements et partenariats en place pour surveiller et pour répondre à la demande.
L'IRCC et l'Agence ont mis en place des plans d'urgence afin de redéployer le personnel et d'accélérer le processus d'accueil. L'Agence a effectivement redéployé un nombre important d'employés à Saint-Bernard-de-Lacolle.
Afin de gérer les volumes d'arrivée de manière efficace, nous envoyons les demandeurs d'asile qui ont subi et réussi des vérifications de sécurité et de santé dans nos bureaux internes, où les agents de l'IRCC et de l'Agence poursuivent le processus de traitement visant à déterminer l'admissibilité des demandes.
[Traduction]
Compte tenu de l'arrivée massive de demandeurs d'asile, nous avons augmenté notre capacité sur plusieurs fronts à Montréal. Nous avons plus que triplé le nombre de demandes traitées quotidiennement.
En conclusion, monsieur le président, puisque nous sommes les principaux partenaires du continuum d'admissibilité, nous maintenons notre étroite collaboration avec nos partenaires pour donner à la situation toute l'attention qu'elle mérite.
Merci.
:
Bonjour. Je tiens à remercier les présidents des comités de m'avoir invité à prendre la parole aujourd'hui et, messieurs les présidents, constatant le temps qu'il nous reste, je serai bref.
[Français]
Mon intervention, aujourd'hui, portera principalement sur les efforts opérationnels déployés par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada en réponse à l'arrivée des demandeurs d'asile au Québec au cours de l'été dernier.
[Traduction]
Au regard des demandeurs d'asile qui arrivent au pays en traversant la frontière entre des points d'entrée, le rôle d'IRCC consiste à épauler l'ASFC au niveau du processus de détermination de la recevabilité, une fois que les personnes franchissant la frontière ont été interceptées par la Gendarmerie royale du Canada.
[Français]
Les demandes d'asile recevables sont ensuite transmises à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, la CISR, un organisme quasi judiciaire indépendant qui étudiera par la suite les demandes d'asile.
[Traduction]
Le printemps dernier, lorsque nous avons commencé à constater une augmentation du nombre d'interceptions et de demandeurs d'asile, IRCC et l'ASFC ont entrepris de réaffecter des membres du personnel et d'accélérer le processus de traitement afin de réduire l'accumulation d'arriérés associés à la détermination des demandes d'asile pouvant faire l'objet d'une audience devant la Commission de l'immigration et du statut de réfugié.
Notre ministère, IRCC, a accru sa capacité en prenant les mesures suivantes. Nous avons ouvert un nouvel étage et une salle de réception à notre centre de traitement conjoint sur la rue Peel, au centre-ville de Montréal, ce qui lui a permis de traiter chaque jour plus du triple des dossiers des demandeurs d'asile. IRCC a aussi mis en place un bureau temporaire de traitement au Complexe Guy-Favreau, également situé au centre-ville de Montréal, et a pris de l'expansion pour inclure un comptoir de services réservé visant à aider les personnes ayant déjà rempli leur formulaire de demande et à fixer leur audience à une date plus rapprochée. À l'heure actuelle, plus de 2 400 demandeurs d'asile ont utilisé le comptoir de services réservé depuis son ouverture le 5 septembre.
[Français]
Par ces mesures, nous nous employons à réduire de quelques mois à quelques semaines le délai d'attente pour les entrevues visant à déterminer la recevabilité des demandes d'asile, à la suite desquelles celles qui sont recevables sont transmises à la CISR.
[Traduction]
La tenue rapide des entrevues sur la recevabilité est cruciale. En effet, pour demander un permis de travail ouvert, un demandeur d'asile doit d'abord être reçu à une entrevue initiale sur la recevabilité, avoir vu sa demande d'asile transmise à la CISR et avoir passé un examen médical aux fins de l'immigration.
Pour aider aussi à atténuer les pressions, IRCC a entrepris d'accélérer le traitement de toutes les demandes de permis de travail présentées par les demandeurs d'asile d'un bout à l'autre du Canada et s'est engagé à respecter une norme de service de 30 jours. En règle générale, les demandeurs d'asile ne deviennent admissibles à la couverture du Programme fédéral de santé intérimaire, le PFSI, qu'une fois qu'un agent a déterminé que leur demande est recevable et peut être déférée à la CISR. La couverture du PFSI est maintenant offerte aux demandeurs d'asile qui ont franchi la frontière canadienne entre les points d'entrée à Lacolle le ou après le 1er juin 2017 et qui n'ont pas encore été reçus à une entrevue sur la recevabilité.
À l'heure actuelle, plus de 5 600 personnes ont reçu une couverture du Programme fédéral de santé intérimaire aux termes de cette disposition particulière.
En terminant, messieurs les présidents, IRCC, avec l'ASFC et tous les autres partenaires de la famille fédérale, continue de lutter contre la migration irrégulière conformément au droit canadien et international, tout en respectant les valeurs qui font de nous un pays ouvert et accueillant.
[Français]
Je vous remercie encore une fois de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole aujourd'hui.
:
Je m'intéresse au commentaire au sujet des États-Unis qui veut que tout va bien en ce qui concerne l'Entente sur les tiers pays sûrs. Pourtant, nous connaissons l'exemple de M. Seidu Mohammed, qui a franchi la frontière en plein cœur de l'hiver et qui a perdu deux doigts ce faisant. Sa demande a été rejetée aux États-Unis et pourtant, lorsqu'il est venu au Canada, sa demande a été acceptée. Il s'agit d'un homme du Ghana identifié LGBTA.
Amnistie Internationale a aussi réalisé une étude, si vous voulez, quoique officieuse, et les personnes interviewées ont indiqué qu'elles ne se sentent pas en sécurité aux États-Unis. Voilà pourquoi elles ont franchi la frontière. Il semble y avoir un écart en ce qui concerne la réalité, du moins du point de vue d'IRCC et du point de vue du gouvernement, par rapport à ce que les gens vivent sur le terrain, ce qu'il est très important à faire valoir selon moi.
Il y a eu un important afflux au cours de la dernière année, je dirais, dont le pic est survenu effectivement cet été au Québec. Le pic au Manitoba est survenu au cours de l'hiver, de sorte qu'il s'agit de périodes différentes pour les pics.
Est-ce que je comprends bien quand on dit que ces cas ont été déférés à la CISR et que la grande majorité d'entre eux n'ont pas été entendus? Quelles sont les durées d'attente en ce qui concerne les gens qui attendent que leurs cas soient entendus? En quoi cela se compare-t-il aux périodes d'attente précédentes? En attendant, pour ce qui est des ressources consacrées à ces personnes, qui fournit les ressources pour les héberger? Est-ce la province et est-ce que le gouvernement a fourni d'autres ressources à la province pour soutenir ces demandeurs d'asile? Quant aux ONG sur le terrain qui font ce travail, leur fournit-on aussi d'autres ressources et, le cas échéant, combien?
:
Merci, monsieur le président. La question comporte de nombreux éléments. Je répondrai de façon générale aussi rapidement que je le peux, madame Kwan.
Pour ce qui est de la CISR, je crois comprendre que la semaine prochaine — mardi prochain, je crois —, la CISR comparaît avec les fonctionnaires d'IRCC de sorte que nous pourrons obtenir plus de précisions quant à la façon dont la CISR organise son calendrier. La CISR trouve des façons novatrices de traiter ce mouvement massif qui l'attend.
Quant aux statistiques sur la prise de décisions de la CISR, en particulier dans le cas de la population haïtienne en 2017, je laisserai la CISR vous en parler. Pour ce qui est de l'hébergement, effectivement les provinces sont celles qui s'occupent d'aider les demandeurs d'asile jusqu'à ce qu'ils obtiennent la résidence permanente, après les audiences de la CISR...
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs.
Je remercie les témoins de leur présentation. Je voudrais poser ma première question à Mme Crampton.
Il est indiqué dans la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants qu'il est interdit aux États de renvoyer des personnes, selon une évaluation au cas par cas, qui risqueraient d'être mises à mort ou d'être soumises à la torture dans leur pays d'origine. D'après vous, cette convention a-t-elle été respectée par le Canada, c'est-à-dire que nous n'aurions pas renvoyé chez elles des personnes dans cette situation?
Monsieur le président, je voudrais poser mes prochaines questions aux représentants du ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté
Vous savez que cet arrivée massive, si je puis dire, a vraiment commencé surtout au mois de juillet et qu'on a vu aussi un pic au cours du mois d'août, alors qu'on parlait quasiment de centaines de personnes qui arrivaient chaque jour. Vous êtes au courant du fait que le gouvernement a dépêché des députés, dont moi-même, pour aller rencontrer la communauté haïtienne, parce que de fausses informations circulaient à l'effet que le Canada était ouvert à l'accueil des Haïtiens. Par la suite, mon collègue Pablo Rodriguez, d'origine argentine et qui parle espagnol, est aussi allé à Los Angeles. Pouvez-nous nous dire quels répercussions ces deux missions ont eu à la frontière et sur l'immigration?
:
Je lirai ces chiffres très rapidement.
Dans l’ensemble, la question est la suivante. Au Canada, les demandes d’asile subissent des fluctuations naturelles, même tout au long de l’année. Elles sont liées à des facteurs comme les régimes de visas, les mouvements mondiaux, les catastrophes naturelles, les guerres et les conflits civils. Il existe donc plusieurs facteurs incitatifs et dissuasifs. Cela dit, en 2004, par exemple, nous avons eu plus de 25 000 demandes d’asile. Trois ans plus tard, en 2007, ce nombre a dépassé 28 000 demandes. En 2009, le nombre grimpe à 33 000, alors qu’il tombe à 23 000 en 2010. En 2011, le nombre grimpe encore pour atteindre 25 000 demandes.
Mais ce qui est intéressant, c’est qu’en 2012, nous avons reçu un peu plus de 20 500 demandes, et que ce nombre est tombé à 10 400 en 2013. Deux ans plus tard, en 2015, le nombre grimpe jusqu’à 16 000 demandes. Pour nous, l’essentiel c’est que 23 915 demandeurs d’asile sont venus au Canada en 2016. Évidemment, le nombre est bien différent jusqu’à présent cette année. Nous examinons actuellement 32 000 demandes d’asile. Autrement dit, il s’agit d’une augmentation assez importante par rapport à l’an dernier. Pour un aperçu de ce que nous réserve 2018, il est utile d’examiner les comparaisons historiques. Il est très difficile de prévoir ce qui se passera et la scène mondiale a un impact réel sur le nombre de demandes d’asile que nous recevons.
:
Vous avez cité des chiffres et nous vous en remercions. Selon une étude récemment publiée par l’Université de Calgary, et réalisée à partir de données du ministère de l’Immigration, on évalue à 36 000 le nombre de personnes qui auront fait une demande d’asile d’ici la fin de l’année. L’étude compare ce chiffre aux années précédentes. À mon avis, c’est très intéressant, étant donné qu’il est important de remettre les choses en contexte. Aucun d’entre vous n’occupe un rôle politique, et cela pourrait réellement vous surprendre, mais les politiciens exploitent parfois les choses à des fins politiques tout en ignorant les contextes.
Mettons les choses en contexte. Selon cette étude, 38 000 personnes ont fait une demande d’asile au Canada en 2000; 45 000 personnes ont fait une demande d’asile en 2001 et 37 000 personnes en ont fait une en 2008. Même si le nombre de demandes d’asile est assez élevé cette année, aux alentours de 36 000, nous avons déjà relevé ce genre de défis. Évidemment, le ciel ne nous est pas tombé sur la tête, si vous me permettez l’expression.
J’aimerais avoir votre avis à cet égard. Je crois que les Canadiens, à l’heure actuelle, ont l’impression qu’il s’agit d’une crise unique, mais, à l’évidence, elle ne l’est pas. Nous avons déjà relevé des défis semblables.
:
Je remercie nos six témoins de leur présence aujourd’hui. Merci de votre service et de l’important travail que vous faites.
Il s’agit d’une session conjointe qui reflète la complexité croissante des travaux auxquels sont confrontés les parlementaires. J’aimerais remercier nos deux présidents pour le leadership qu’ils ont manifesté et qui a rendu possible cette séance.
J’aimerais concentrer mes questions sur les éléments humains de la situation qui nous préoccupe — le côté qualitatif — selon les demandeurs d’asile et aussi selon les femmes et les hommes qui appliquent la loi et qui analyse les questions relatives à l’immigration.
J’aimerais commencer avec une question sur les contrôles de sécurité. Ma collègue, madame Zahid, y a fait allusion plus tôt.
Les Canadiens veulent s’assurer qu’ils sont en sécurité. Lorsque vous rencontrez des demandeurs d’asile qui ne possèdent peut-être aucun document de référence et qui viennent d’un pays qui ne coopère en ce qui a trait aux demandes de vérification des antécédents de sécurité, comment pouvez-vous être certains que les personnes admises au Canada ont réellement fait l’objet d’une vérification des antécédents qui soit la plus parfaite possible?
:
Je répondrai à cette question, monsieur le président.
En réponse à une question précédente, je dirai que, dans le cadre du processus de détermination de l’éligibilité d’IRCC, nous avons eu des discussions très brèves avec les gens, leur posant des questions très fondamentales quant à leurs réflexions, aux circonstances et aux raisons qui les ont poussées à venir ici, et ainsi de suite.
Encore une fois, dans l’ensemble, on parle de plus de 32 000 demandeurs d’asile. Il est donc difficile d’avoir une idée générale de la situation. Toutefois, ce que nous avons appris lors des entrevues sur l’admissibilité et la recevabilité, et en réponse à certaines de nos questions — et au moyen de nos efforts de sensibilisation, de conversations que nous avons eues aux États-Unis et ailleurs — c’est que divers facteurs poussent ces personnes vers le nord. Je serai très honnête. Les médias sociaux sont un facteur très important dans la façon dont les gens prennent ce qui semble être une décision très rapide dans leur vie en générale. Il n’existe pas une raison particulière pour laquelle les gens déménagent. Certaines personnes craignent énormément la persécution de leur gouvernement. D’autres suivent une tendance que propage les réseaux sociaux.
Monsieur MacDonald, parmi vos commentaires, vous avez dit que, en fait de chiffres et de pays d'origine, il y avait beaucoup de similarités avec des situations qui se sont produites auparavant. Par ailleurs, vous avez dit que le fait qu'il y ait une concentration de demandeurs d'asile à cet endroit précis était nouveau, que c'était un phénomène extraordinaire.
Selon vous, et peut-être selon d'autres témoins, qu'est-ce qui explique le fait qu'il y ait une présence plus accrue de demandeurs d'asile dans cette région?
:
Je vous remercie, monsieur le président. Je vais partager le temps dont je dispose avec ma collègue Mme Damoff.
Avant de commencer, j'aimerais souligner le travail professionnel que vous avez tous effectué durant cette période, et je fais surtout allusion à l'épisode de St-Bernard-de-Lacolle. Je salue également le respect que vous avez démontré envers les gens qui se sont présentés à la frontière.
Personnellement, je suis peut-être un peu naïf, mais je croyais que cette opération humanitaire avait un impact beaucoup plus large que de simplement installer des campements et offrir de la nourriture. Cela dit, on verra de quelle façon l'opération s'est déroulée au Québec.
Monsieur Tanguy, vous avez fait allusion à l'étude de ce qui s'est passé durant l'été afin de mieux comprendre cette expérience, d'en apprendre quelque chose et d'être mieux préparés à l'avenir. Je ne crois pas que ce soit la première vague d'immigration ou de demandes d'asile périodiques et concentrées survenue cette année. Je crois qu'il y en a eu d'autres par le passé. Quels sont les éléments sur lesquels vous misez pour améliorer, si besoin il y a, vos opérations?
:
Je vous remercie de cette question.
Comme le mentionnait mon collègue de l'Agence des services frontaliers, le Centre des opérations du gouvernement appuie l'ensemble des ministères et organismes afin de planifier en fonction de l'avenir. De façon concrète, l'une des choses les plus importantes est d'étudier plus spécifiquement les leçons tirées du passé. Par exemple, il faut planifier des sites et des emplacements, vérifier le besoin éventuel d'un centre de triage et d'un endroit où procéder aux vérifications, et s'assurer d'avoir accès spécifiquement à ce site pour éviter des transports.
Le rôle du Centre des opérations du gouvernement est de donner des outils à nos collègues des agences et ministères pour évaluer précisément quelles sont les dispositions que l'on peut prendre à l'avance, prévoir des ressources, quelles soient informatiques ou autres, de façon à ce que ledit personnel, comme mes collègues y ont fait allusion, soit plus prêt encore qu'il ne l'était.
[Traduction]
C’est notre centre des opérations qui nous permet en fait de rester en contact avec les gens. Lorsque les personnes sont interceptées et ensuite traitées au point d’entrée, nous prenons leurs coordonnées, et ainsi de suite; nous avons donc les renseignements préliminaires qui nous permettent de communiquer avec elles. En outre, lorsque les gens présentent tous leurs formulaires, pour continuer de suivre le processus, nous recueillons de plus en plus de renseignements à leur égard.
Cela dit, nous avons également constaté, dans la situation particulière de la municipalité de Lacolle, au Québec — comme l’a souligné monsieur Dumas — qu’il est essentiel de communiquer avec les organismes communautaires. Nous avons également une excellente relation avec l’Association du Barreau canadien et tous les consultants en immigration qui travaillent auprès des particuliers.
Or, nous avons de nombreuses façons de rester en contact avec les gens et de les encourager à rester en contact avec nous.
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Monsieur MacDonald, je voudrais revenir à la question des diasporas, car si elles expliquent la concentration de personnes à certains postes frontaliers, j’ai du mal à concilier ce fait avec ce qui se passe sur le plan politique aux États-Unis.
Pour vous donner quelques exemples, vous avez parlé de la diaspora somalienne au Minnesota. En novembre 2016, monsieur Trump avait déclaré que les migrants somaliens étaient une catastrophe pour le Minnesota; par la suite, le bureau d’Emerson en accueillait un nombre croissant.
Et quand le directeur intérimaire de l’agence d’immigration des États-Unis a dit qu’il envisageait d’éliminer les mesures de protection à l’endroit des Haïtiens, leur nombre a augmenté dans la municipalité de Lacolle.
Si vous admettez que les migrants utilisent des corridors précis en raison de l’endroit où se situent les diasporas aux États-Unis, et que ces groupes spécifiques de personnes sont ciblés — cela est de notoriété publique — comment le ministère peut-il alors affirmer que les politiques américaines n’ont rien à voir avec ces imposants mouvements migratoires à ces postes frontaliers spécifiques?
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Merci, monsieur le président. Je remercie aussi les invités.
Je suis d'avis que, pour les Canadiens et tout particulièrement pour mes électeurs et pour les Britanno-Colombiens, l'intégrité de la frontière et la compassion envers les gens dans le besoin sont de la plus haute importance; l'équilibre entre ces deux valeurs fait partie intégrante de notre pays. Je vous félicite, tous autant que vous êtes, pour les réponses que vous avez données. Vous avez su trouver l'équilibre entre l'intégrité de la frontière et la compassion envers les gens dans le besoin.
En revanche, je suis sidéré par le fait que certains députés de l'opposition posent uniquement des questions qui ont trait aux coûts, aux immigrants illégaux, à la criminalité, aux déportations, au nombre de renvois, aux coûts que représentent les immigrants pour le pays, au fait qu'ils constitueraient un fardeau. Voilà qui n'est pas sans me rappeler certains articles que j'ai lus, articles qui ont été publiés il y a 103 ans dans le Komagata Maru. À l'époque, bon nombre de politiciens partageant des vues du genre donnaient le même type de réponse. Je trouve révoltant le fait que, 103 ans plus tard, nous nous soucions toujours surtout de la question de la criminalité et nous taxons les immigrants d'illégaux au lieu de nous demander ce qui les amène ici et quels sont leurs besoins.
Quelqu'un a évoqué l'idée d'établir un point d'entrée là où il y a le plus grand flux migratoire à la frontière. Si les gens passent par cet endroit-là en particulier, c'est précisément parce qu'il n'y a pas de point d'entrée officiel, auquel cas on leur refuserait le passage. Si l'on établit un point d'entrée à cet endroit, ne croyez-vous pas que les demandeurs d'asile se déplaceront simplement vers une autre route ou un autre emplacement? Quelqu'un de la GRC ou de l'ASFC peut-il répondre à cela?
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La réponse à cette question, monsieur le président, renvoie à la manière dont nous traitons l'ensemble des demandes d'immigration dans notre ministère. Nous avons différents réseaux de traitement qui servent à traiter différents types de demandes dans différents bureaux en différents endroits qui relèvent de différentes instances de gestion.
Il est vrai que dans notre réseau national — dont M. Dumas est le directeur —, nous nous sommes d'abord concentrés sur ce secteur et nous avons choisi des agents responsables possédant les compétences requises. Nous nous sommes efforcés de compenser l'absence de ces agents afin d'atténuer les conséquences sur les autres secteurs d'activité, autant que faire se peut.
Certains secteurs d'IRCC ne subiront pas de conséquences grâce à la manière dont nous choisissons les agents qui sont envoyés à Montréal. Nous sommes aussi en train d'envisager de renvoyer des agents à leur poste initial au fur et à mesure que le travail avance à Montréal.
Dans l'ensemble, les conséquences ont été relativement limitées. On ne le saura qu'à la fin de l'année, puisqu'il reste encore plusieurs mois durant lesquels nous pouvons ajuster notre rendement.
Ma deuxième question a trait aux actions proactives. Lorsque nous étions à Washington, tous les membres du Comité ont demandé aux représentants des services frontaliers américains — puisque, à ce moment-là, c'était un enjeu au Manitoba — ce qu'ils faisaient pour empêcher que cela se produise.
Vous en avez touché un mot dans votre témoignage, mais je sais que, par le passé — le problème n'étant pas neuf —, vous avez collaboré étroitement avec les États-Unis pour cerner les enjeux. Vous vous êtes même rendu dans les ambassades d'autres pays pour tenter d'endiguer le flot de migrants. Nous avons envoyé deux de mes collègues aux États-Unis pour qu'ils s'occupent de cela.
Pourriez-vous nous dire de manière concise — j'ai peu de temps — comment vous avez travaillé avec les États-Unis au fil des ans pour endiguer le flot de demandeurs d'asile de ce type?
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Je commencerai par parler du volet strictement stratégique. Je serai bref.
Comme je l'ai dit, dans le domaine de l'immigration et de la citoyenneté, nous entretenons des relations durables avec nos collègues américains — avec tous nos collègues, en fait. Nous faisons partie d'organisations bilatérales et multilatérales. Nous sommes en relation avec des gouvernements étrangers ici même au Canada par le biais de leur présence diplomatique. Nous entretenons de bonnes relations et cela nous sert bien. Évidemment, nous avons aussi des missions canadiennes à l'étranger qui constituent une présence à l'échelle mondiale que nous pouvons mobiliser .
Pour ce qui est du volet lié au fonctionnement, nous avons des canaux de communication, des ententes de partage de renseignement, des protocoles, etc., tout particulièrement avec les États-Unis dans le domaine de l'immigration dans son ensemble. Ces fonctionnements sont bien établis.
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Merci à tous. C'était une intervention très éclairante. Je suis maintenant convaincu que la situation est gérée de manière appropriée, d'une façon qui répond à nos attentes.
J'aimerais maintenant que nous envisagions l'avenir. Monsieur MacDonald, vous semblez avoir une grande expertise et beaucoup de renseignements au sujet des tendances des flots migratoires et des changements probables à envisager. Il semble que votre ministère surveille cela.
J'ai deux questions à ce sujet.
D'abord, selon votre modèle, est-ce que l'immigration haïtienne au Canada devrait se maintenir ou plutôt chuter l'an prochain?
Ensuite, devrions-nous suspendre l'Entente sur les tiers pays sûrs que nous avons avec les États-Unis? Si nous faisons cela, quelles répercussions supplémentaires risquent de toucher les postes frontaliers canadiens normaux, puisqu'il y a 11 millions de sans-papiers aux États-Unis? Et si l'on pouvait savoir ce qui s'ensuivra, quel genre de flot migratoire croyez-vous qu'un tel changement dans la politique canadienne pourrait engendrer?