:
Nous allons commencer par le Budget principal des dépenses.
Je demanderais le consentement unanime pour examiner tous ces crédits comme s'il s'agissait d'un seul et de tout faire d'un coup. Ai-je le consentement unanime de procéder ainsi?
Des députés: D'accord.
Le président: D'accord.
AGENCE DES SERVICES FRONTALIERS
ç
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement..........1 388 555 431 $
ç
Crédit 5 — Dépenses en capital.......... 202 466 241 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés avec dissidence.)
SERVICE CANADIEN DU RENSEIGNEMENT DE SÉCURITÉ
ç
Crédit 1 — Dépenses de programme.......... 526 615 028 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSION CIVILE D'EXAMEN ET DE TRAITEMENT DES PLAINTES RELATIVES À LA GENDARMERIE ROYALE DU CANADA
ç
Crédit 1 — Dépenses de programme.......... 9 020 809 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
SERVICE CORRECTIONNEL DU CANADA
ç
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement, subventions et contributions............ 1 962 343 216 $
ç
Crédit 5 — Dépenses en capital.......... 208 941 724 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés avec dissidence.)
MINISTÈRE DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE ET DE LA PROTECTION CIVILE
ç
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement.......... 123 231 161 $
ç
Crédit 5 — Subventions et contributions.......... 914 540 358 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés avec dissidence.)
BUREAU DE L'ENQUÊTEUR CORRECTIONNEL DU CANADA
ç
Crédit 1 — Dépenses de programme.......... 4 102 301 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSION DES LIBÉRATIONS CONDITIONNELLES DU CANADA
ç
Crédit 1 — Dépenses de programme........... 40 677 794 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
GENDARMERIE ROYALE DU CANADA
ç
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement.......... 1 888 011 496 $
ç
Crédit 5 — Dépenses en capital.......... 327 465 645 $
ç
Crédit 10 — Subventions et contributions.......... 233 573 483 $
(Les crédits 1, 5 et 10 sont adoptés avec dissidence.)
COMITÉ EXTERNE D'EXAMEN DE LA GENDARMERIE ROYALE DU CANADA
ç
Crédit 1 — Dépenses de programme.......... 847 634 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence. )
COMITÉ DE SURVEILLANCE DES ACTIVITÉS DE RENSEIGNEMENTS DE SÉCURITÉ
ç
Crédit 1 — Dépenses de programme.......... 4 476 578 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
Le président: Pour terminer, le président doit-il faire rapport du Budget principal des dépenses de 2017-2018 — moins le montant adopté pour les crédits provisoires — à la Chambre?
Des députés: D'accord.
Un député: Avec dissidence.
Le président: Je tiens simplement à souligner — et j'ai pu le mentionner aux trois partis, aujourd'hui — que nous avons envoyé un avis indiquant que les amendements étaient dus aujourd'hui, à 17 heures, en vue de l'étude du projet de loi . Cependant, on m'a demandé de reporter la date limite parce que certains ne sont pas encore tout à fait prêts. J'ai accepté et je vais donc accorder une semaine de plus, ce qui signifie que nous allons procéder à l'étude article par article prochainement. Des représentants viennent pour parler du Budget supplémentaire des dépenses (A), et nous devons étudier le projet de loi C-23. À ce sujet, nous réussirons peut-être à réaliser l'étude article par article. Je voulais tout simplement vous dire à tous que vous avez maintenant une semaine pour améliorer vos amendements. De plus, vous n'avez donc pas à soumettre vos amendements avant la comparution des témoins, ce qui, selon moi, est préférable.
Nous allons maintenant poursuivre notre étude du projet de loi . Nous avons un certain nombre d'invités parmi nous aujourd'hui.
Durant la première heure, nous allons accueillir M. Gooch, président du Conseil des aéroports du Canada, M. Ashton, par vidéoconférence, du Syndicat international des débardeurs et magasiniers du Canada, et Mme Reigate, de l'AAGT.
Nous allons commencer par écouter toutes les déclarations préliminaires, puis les membres du Comité pourront poser des questions aux témoins.
Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je vais commencer par M. Ashton, qui est en ligne actuellement. Vous avez 10 minutes pour présenter votre déclaration préliminaire.
:
Bon après-midi. Merci d’avoir invité le Syndicat international des débardeurs et magasiniers du Canada à participer à votre importante étude de la Loi sur le précontrôle de 2016.
Le SIDM canadien représente environ 6 000 hommes et femmes qui travaillent aux installations de transport maritime sur la côte Ouest du Canada. Nous sommes un rouage important de la circulation efficace des marchandises et des personnes qui entrent au Canada et qui en sortent par les ports et les terminaux de croisière de la Colombie-Britannique.
Au début des années 2000, Transports Canada a mis en oeuvre le Programme d’habilitation de sécurité en matière de transport maritime, le PHSTM. Depuis, pour obtenir un emploi de débardeur avec un accès aux zones d’accès restreint — y compris les installations de croisière sous haute sécurité — il faut d’abord obtenir une habilitation de sécurité de Transports Canada. C’est un programme solide qui inclut une analyse approfondie des antécédents des candidats, y compris à partir de renseignements fournis par les autorités américaines. Le but du programme est d’empêcher que des personnes ayant des liens avec des organisations criminelles ou terroristes aient accès à ces importantes installations maritimes.
Le programme a des failles. Une personne peut se voir refuser son habilitation simplement par association. Par exemple, on peut refuser une autorisation de sécurité à une personne parce que son beau-frère ou sa belle-soeur a un casier judiciaire. Ce contexte est important dans le cadre de vos délibérations sur le projet de loi .
Aux fins du compte rendu, j’affirme que le SIDM soutient l’actuel régime de précontrôle. L’élargissement de la version actuelle du programme permettrait d’atteindre les objectifs économiques que s’est donnés le gouvernement relativement au projet de loi , sans les importants problèmes associés aux nouveaux ajouts.
Vous avez entendu beaucoup de témoignages à propos de l’incidence potentielle du projet de loi sur les voyageurs canadiens. Je veux vous parler d’un problème lié au projet de loi auquel vous n’avez probablement pas encore été exposé.
Comme vous le savez, le projet de loi vise à établir les instances réglementaires prévues par l’Accord relatif au précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien — l’Accord — signé par les gouvernements du Canada et des États-Unis en mars 2015. Je veux porter à votre attention les effets négatifs de ce projet de loi sur des travailleurs canadiens de la classe moyenne.
Selon le premier paragraphe de l’article VI de l’Accord, les employés qui travaillent aux ports et terminaux de croisière à Vancouver et ailleurs sur la côte Ouest sont assujettis à cette loi.
De hauts fonctionnaires de Transports Canada nous ont informés qu’une fois l’Accord en vigueur, le département américain de la Sécurité intérieure aura la possibilité de fournir des renseignements préjudiciables — peu importe leur nature — sur chaque employé qui demandera un accès non escorté à des zones de précontrôle par l’intermédiaire des processus normaux d’habilitation et de renouvellement des habilitations. Selon nous, cette information sera fournie directement aux employeurs, sans que le travailleur ait le droit d’en prendre connaissance ou d’en contester la teneur.
Nous craignons que ce nouveau processus soit distinct du processus existant d’habilitation de sécurité réglementé par Transports Canada. Le processus de TC inclut des dispositions pour la révision des décisions prises à l’égard du statut de sécurité d’une personne et prévoit aussi une possibilité de révision judiciaire par la Cour fédérale. Ces protections juridiques n’existent pas dans le projet de loi . De plus, les règles relatives à la communication de renseignements préjudiciables n’apparaissent pas dans le projet de loi et semblent être laissées à la discrétion de l’organisation de réglementation, qui ne sera pas soumise à la supervision du Comité ni du Parlement.
L’Accord et le projet de loi accordent aux agents frontaliers américains d’importants pouvoirs de fouiller et de détenir des travailleurs dans les zones de précontrôle et d’accès restreint; ce sont en fait les mêmes abus potentiels auxquels pourraient être exposés les passagers.
La BC Civil Liberties Association a souligné les difficultés que posera ce projet de loi à un voyageur qui chercherait des recours judiciaires, alors que les agents responsables du précontrôle jouissent de clauses d’immunité explicites. Les travailleurs portuaires qui sont assujettis à ces mêmes abus potentiels se retrouveront dans la même situation.
Nous soutenons qu’un tel niveau de pouvoir et d’immunité est inacceptable et va bien au-delà ce que tout travailleur canadien devrait s’attendre à subir en milieu de travail. À ce problème s’ajoute le fait que le périmètre de précontrôle peut être grandement élargi, ce qui soumet un grand nombre de travailleurs aux dispositions du projet de loi.
Une importante proportion des employés du SIDM sont d’origine sud-asiatique. Beaucoup sont de confession musulmane. Comme celles du Barreau canadien, nos inquiétudes sont exacerbées par l’administration Trump et ses politiques extrêmes, par exemple le fait d’interdire l’entrée sur le territoire américain à des ressortissants de certains pays à majorité musulmane.
Selon nous, le projet de loi soustrait le gouvernement à sa responsabilité de protéger les travailleurs canadiens contre des gestes injustes ou arbitraires de la part des agents de précontrôle. Il existe déjà un processus élaboré d’habilitation de sécurité pour la sélection des travailleurs du secteur maritime, et ce processus sera sapé, à moins qu’on ne modifie le projet de loi .
Le projet de loi devrait être modifié de façon à régler ces problèmes.
Nous avons aussi repéré des incohérences dans le projet de loi. Par exemple, l'article 9 affirme:
Il est entendu que les règles du droit canadien s’appliquent — et que leur exécution et contrôle d’application peuvent être assurés — dans les zones de précontrôle et les périmètres de précontrôle.
Cependant, l'article 11 contient une affirmation beaucoup plus définitive quant à l’application de la loi canadienne:
Le contrôleur exerce les attributions que lui confère la présente loi conformément au droit canadien, notamment...
Et l’article se poursuit.
Le projet de loi devrait être modifié afin que toutes ses dispositions soient conformes à l'article 11.
Selon nous, vu le grand nombre de policiers municipaux et de la GRC dans le port de Vancouver et le terminal des croisières et dans les zones environnantes, il n’est pas nécessaire que les agents de la patrouille frontalière soient armés, qu’ils soient Canadiens ou, et c’est encore plus important, Américains.
Nous félicitons le gouvernement de mener une importante consultation auprès des Canadiens à propos de la sécurité nationale.
Je veux aussi aborder deux autres de mes préoccupations, la première étant que les agents frontaliers américains ne feront pas l'objet de poursuites au Canada s'ils violent certaines des lois du pays. Ils seront renvoyés chez eux, et qui sait devant quel système de tribunal leur dossier sera traité?
Un travailleur canadien qui veut travailler en sol canadien ne devrait jamais être assujetti à l'approbation d'un pays étranger. Il y a des travailleurs canadiens qui pourraient ne pas pouvoir travailler au Canada en raison de commentaires préjudiciables que le gouvernement américain veut formuler à notre endroit.
En conclusion, je crois que le Comité doit apporter les changements que nous avons demandés afin que nous puissions poursuivre le renforcement de l'économie canadienne et assurer le respect des droits des travailleurs canadiens en tant que Canadiens.
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
Merci de l'occasion que vous m'offrez aujourd'hui de parler d'un important texte législatif, le projet de loi , Loi relative au précontrôle.
Je m'appelle Daniel-Robert Gooch. Je suis président du Conseil des aéroports du Canada. Je partage mon temps aujourd'hui avec Janik Reigate, directrice du Développement de la clientèle et de l'entreprise de l'Autorité aéroportuaire du Grand Toronto, qui exploite l'Aéroport Pearson de Toronto.
[Français]
Le Conseil des aéroports du Canada compte 51 membres représentant plus de 100 aéroports d'un bout à l'autre du Canada. Ces derniers incluent d'importantes plaques tournantes internationales, notamment l'aéroport international Lester B. Pearson de Toronto et l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, des aéroports de taille moyenne, comme l'aéroport international de Fredericton et l'aéroport international de Fort McMurray, et de plus petits aéroports comme celui de North Bay ou l'aéroport régional de Trail, en Colombie-Britannique. Nos membres exploitent plus de 90 % du trafic aérien commercial au Canada et une proportion encore plus importante du trafic aérien international.
[Traduction]
Les aéroports canadiens sont gérés et exploités par des autorités locales sans but lucratif. Même si ces autorités paient plus de 439 millions de dollars en impôts fonciers et immobiliers chaque année au gouvernement fédéral et aux administrations municipales, elles ont investi plus de 22 milliards de dollars dans des projets d'infrastructure depuis 1992, et ce, sans soutien des contribuables.
En tant que porte d'entrée sur le monde entier, les aéroports du Canada sont des moteurs pour l'économie locale et nationale. Le secteur canadien du transport aérien génère plus de 140 000 emplois directs et plus de 35 milliards de dollars en activités économiques.
[Français]
Les aéroports canadiens qui relient les collectivités, tant ici qu'à l'étranger, gèrent annuellement un trafic de plus de 133 millions de passagers, dont plus de 9,8 millions de touristes qui se rendent au Canada par transport aérien. Nous favorisons des aéroports à la fois sécuritaires et économiquement solides, un bon rapport qualité-prix en ce qui a trait aux droits d'utilisation et aux taxes publiques et une plus grande interconnexion quant au transport aérien entre le Canada et le reste du monde.
[Traduction]
Le Canada et les États-Unis ont une longue tradition d'activités de précontrôle depuis 65 ans. En 1952, l'aéroport Malton de Toronto est devenu le premier aéroport du monde à fournir des installations de précontrôle frontalier américain à la demande des transporteurs aériens des États-Unis. Ces mesures ont été élargies et officialisées par la Loi sur le précontrôle dans le secteur du transport aérien en 1974. La Loi a par la suite été mise à jour en 2001.
Aujourd'hui, huit aéroports canadiens offrent des services de précontrôle, y compris les aéroports d'Ottawa, de Vancouver, de Calgary, d'Edmonton, de Winnipeg, de Montréal et de Halifax. En 2015, 12 millions de voyageurs en partance d'aéroports canadiens ont fait l'objet d'un précontrôle à destination des États-Unis.
Le précontrôle offre au Canada et aux États-Unis d'importants avantages d'un point de vue économique et liés à la sécurité nationale et à l'efficience. Il permet de promouvoir et de faciliter le déplacement transfrontalier des personnes, des marchandises et des investissements. Puisque les aéroports canadiens sont des liens essentiels qui permettent d'améliorer notre relation économique avec les États-Unis, et c'est un service particulièrement important pour les dizaines de villes américaines dont les aéroports ne comptent pas d'installations du Service de douanes et de protection frontalière des États-Unis.
Le précontrôle est une façon efficiente pour les États-Unis de dépenser leurs ressources limitées et d'assurer un service direct vers plus de villes américaines. Selon les statistiques du département de la Sécurité intérieure des États-Unis, les emplacements de précontrôle sont 60 % plus efficients et affichent des coûts 30 % moindres que les points d'entrée nationaux. De plus, chaque agent du Service de douanes et de protection frontalière des États-Unis affecté au Canada autorise le passage de 30 000 passagers par année, en moyenne, soit beaucoup plus qu'un même agent aux États-Unis.
Sans précontrôle, les voyageurs d'affaires et les autres voyageurs devraient passer par des plaques tournantes américaines bénéficiant d'une présence du Service de douanes et de protection frontalière des États-Unis, ce qui exercerait une pression accrue sur les aéroports déjà surchargés aux États-Unis et rendrait les déplacements aux États-Unis encore plus longs et plus onéreux pour les voyageurs canadiens.
Les aéroports canadiens ont hâte de travailler en collaboration avec le gouvernement du Canada pour mettre en oeuvre le projet de loi . Nous continuerons à cerner des processus novateurs qui permettront d'améliorer la circulation des marchandises et des gens à la frontière tout en augmentant la compétitivité des aéroports du Canada, maintenant et à l'avenir.
Je vais maintenant céder le reste de mon temps de parole à ma collègue, Mme Reigate.
Je m'appelle Janik Reigate, et je suis la directrice du Développement de la clientèle et de l'entreprise de l'Autorité aéroportuaire du Grand Toronto. Mon rôle concerne les activités des terminaux, et je suis responsable des relations avec nos transporteurs aériens partenaires et les organismes gouvernementaux comme l'Agence des services frontaliers du Canada et le Service de douanes et de protection frontalière des États-Unis. Ces organismes jouent un rôle crucial dans le projet de loi sur le précontrôle dont nous discutons aujourd'hui.
Je travaille depuis plus de 20 ans à l'aéroport Pearson de Toronto, et j'ai été à même de constater la croissance exponentielle des activités à l'aéroport, surtout depuis que l'avion est devenu le mode préféré de déplacement de tellement de personnes, que ce soit pour le travail ou pour le plaisir. Depuis la dernière mise à jour de la Loi sur le précontrôle, l'aéroport Pearson de Toronto sert 16 millions de passagers de plus par année. Lorsqu'il faut traiter 47 millions de passagers — c'est le nombre de passagers que nous traiterons en 2017 —, la connectivité est essentielle à la réussite et à l'intégration mondiale de l'économie canadienne.
Les aéroports sont des éléments d'infrastructure économique stratégiques, et chaque nouvelle liaison aérienne internationale crée de nouvelles occasions d'affaires dans les régions canadiennes desservies en plus de centaines d'emplois directs. Le cadre de précontrôle à l'aéroport Pearson de Toronto permet à l'aéroport d'offrir 223 vols à destination de 56 villes américaines par jour, ce qui facilite les échanges commerciaux et le tourisme à un niveau qui serait sinon impossible à atteindre.
Comme Daniel l'a mentionné tantôt, l'aéroport Pearson de Toronto a été le premier aéroport canadien doté d'une zone de précontrôle, et cette zone fait maintenant partie intégrante de nos activités. Au cours des 65 ans d'activités de précontrôle à l'aéroport Pearson de Toronto, nous sommes maintenant classés au quatrième rang des principaux points d'entrée aux États-Unis, après les aéroports JFK, de Miami et de Los Angeles. L'année dernière seulement, six millions de personnes ont fait l'objet d'un précontrôle à l'aéroport Pearson de Toronto.
Cela m'amène naturellement à parler de la raison pour laquelle l'aéroport Pearson de Toronto soutient le projet de loi . De façon générale, le projet de loi offre des avantages majeurs en matière de service à la clientèle pour les voyageurs d'affaires et de loisirs. Le projet de loi favorise les avantages économiques liés au tourisme, au commerce et à la productivité générale dans le milieu des affaires. Par exemple, il permettra d'assurer le précontrôle de fret, ce qui améliorera le déplacement des marchandises.
Le projet de loi modernise et élargit l'accord actuel de précontrôle conclu avec les États-Unis. J'ai été ravie d'entendre les commentaires du ministre devant le Comité, le 8 mai, au sujet de l'utilisation des postes de contrôle automatiques des passeports et des applications mobiles de contrôle des passeports. Le fait de permettre l'utilisation de technologies à l'extérieur des zones de précontrôle sera d'une importance cruciale quant à la façon dont nous satisferons aux attentes d'un nombre croissant de passagers, et ce, de façon sécuritaire et efficiente. Nous remercions le ministre de sa clarté relativement à cet enjeu.
Je vais faire une pause ici. À mesure que le nombre de passagers continuera d'augmenter, il sera important de trouver une façon de veiller à ce que la croissance se paye, afin que nous puissions continuer de fournir aux voyageurs un meilleur niveau de service, conformément, ici, à l'objectif du gouvernement au sujet de l'expérience positive des passagers. Je sais que ce sujet est déjà abordé dans le cadre de discussions binationales entre des représentants gouvernementaux du Canada et des États-Unis, et c'est quelque chose que l'aéroport Pearson de Toronto suit de près.
Daniel et moi avons parlé tantôt de la croissance dans le secteur de l'aviation au cours des dernières années et des dernières décennies. Il ne fait aucun doute que c'est une bonne chose pour le Canada. Cependant, l'augmentation du nombre de passagers grève lourdement les ressources.
Au cours des 5 dernières années, nous avons constaté une augmentation de 30 % du nombre de passagers faisant l'objet d'un précontrôle dans nos installations. Vancouver affiche une croissance de 28 %, Montréal-Trudeau, de 20 %, et Calgary, de 16 %. Pour ces aéroports et d'autres aéroports du Canada qui offrent déjà des services de précontrôle, le projet de loi permet un contrôle accru et une plus grande marge de manoeuvre quant à la façon dont les services sont fournis et payés. À l'aéroport Pearson de Toronto, nous espérons que cela nous permettra de créer des partenariats avec le Service de douanes et de protection frontalière des États-Unis pour accroître le nombre d'employés de cette agence ou augmenter les heures d'ouverture, de façon à pouvoir mieux coordonner l'affectation des ressources à la demande.
Actuellement, certains aéroports estiment que leur capacité de croissance est limitée parce que les transporteurs aériens déplacent leurs vols vers des aéroports où les heures des opérations douanières américaines sont plus longues. Certains aéroports ont indiqué qu'un service de précontrôle en transit n'est pas disponible pour plusieurs transporteurs internationaux, ce qui est néfaste pour la connectivité.
Comme vous le savez, le projet de loi contient une disposition permettant l'élargissement du précontrôle et son utilisation dans d'autres aéroports. Cela signifie que des aéroports en croissance et en constante évolution, comme celui de la ville de Québec et l'aéroport Billy Bishop, pourront conclure des accords avec les États-Unis relativement à des services de précontrôle. Nous sommes favorables à l'élargissement des services de précontrôle. Je crois savoir que l'aéroport Billy Bishop a déjà commencé à construire de nouvelles installations. Nous voulons nous assurer que tout nouvel emplacement de précontrôle n'accaparera pas les ressources et les employés précieux des emplacements actuels.
Dans sa forme actuelle, le projet de loi contient de nombreux avantages distincts, particulièrement en ce qui a trait au fait d'attirer des services aériens et d'offrir une connectivité accrue dans le marché concurrentiel mondial. De plus, le projet de loi élargit le cadre de précontrôle et l'applique à d'autres modes de déplacement, comme les modes maritime ou ferroviaire, ce qui peut améliorer le déplacement des marchandises vers des aéroports.
À l'aéroport Pearson de Toronto, nous sommes sûrs que le projet de loi soutiendra le processus de précontrôle en place, renforçant le solide fondement et les principes directeurs du précontrôle, au Canada et aux États-Unis.
Merci.
:
Oui, vous m'avez bien compris.
Je suis le président du Syndicat international des débardeurs et magasiniers du Canada. Voici ce qui arrive actuellement: lorsque nos membres veulent travailler à la Place du Canada, ils présentent une demande d'habilitation de sécurité auprès de Transports Canada. Si leur demande est acceptée, ils peuvent travailler à cet endroit.
Maintenant, en raison des nouvelles tâches qu'ils devront faire, nos employeurs devront envoyer les noms et les dates de naissance de ces personnes — à la lumière des renseignements qu'on nous a fournis — à la Sécurité intérieure. Une fois que celle-ci aura examiné le tout, s'il y a des commentaires préjudiciables — je le dis entre guillemets —, la Sécurité intérieure fournira l'information à nos employeurs, qui devront décider s'ils permettent ou non à mes membres de travailler dans le terminal.
Nous ne savons pas ce en quoi consiste un commentaire « préjudiciable ». On ne nous a pas dit quels allaient être les paramètres. On ne nous a pas fourni les paramètres de notre programme actuel de TC.
Oui, pour répondre directement à votre question, la Sécurité intérieure doit donner son approbation pour que des Canadiens puissent travailler au Canada.
:
Merci, monsieur le président.
C'est une question intéressante. Pour revenir à la discussion sur la réglementation, nous voulons habituellement nous assurer de poser des questions aux témoins, mais je crois qu'il vaut la peine de souligner pour le compte rendu que j'ai trouvé assez déconcertant que le Comité ait reçu des représentants qui ont été incapables de nous dire quels règlements allaient changer. Pour être honnête, j'ai reçu une réponse du ministère en réponse à mes questions, et je crois que cela illustre bien à quel point la situation est problématique.
On y dit que des travaux sont en cours pour cerner les règlements qui pourraient être requis au titre des parties 1 et 2 du projet de loi C-23 et qu'on ne prévoit pas que des règlements seront nécessaires au titre des parties 3 et 4. Le passage qui est important en ce qui a trait au point soulevé par le témoin de Vancouver est le suivant: il convient de définir les catégories de personnes qui ne sont pas déjà mentionnées dans la Loi qui peuvent avoir accès à la zone de précontrôle ainsi que les conditions en vertu desquelles cet accès pourra être accordé.
Si on regarde l'article 17 — comme le président l'a souligné — et je crois que c'est l'alinéa 17d): « les personnes autorisées par le ministre en vertu de l'article 45 ou par règlement »... essentiellement, cette réponse me dit, pour revenir aux préoccupations de M. Ashton, que, au bout du compte, nous pouvons modifier la réglementation pour déterminer exactement quels sont les genres de renseignements communiqués à la Sécurité intérieure et ainsi de suite. Plus particulièrement, si les fonctionnaires de Transports Canada soulèvent cet enjeu auprès de ces travailleurs, alors, c'est que, clairement, il se passe quelque chose. De plus, je trouve extrêmement problématique qu'il n'y ait aucune réponse à ce sujet et que de tels travaux soient en cours tandis que nous étudions le projet de loi.
La question que je veux vous poser, monsieur Ashton, va dans le même sens. Pendant que nous parlons de transparence et de la transparence de tout le processus, je me demande quelles sont vos préoccupations en tant que président d'un syndicat. L'une des choses pour lesquelles les syndicats se battent, de toute évidence, c'est la transparence quant à la façon dont l'employeur traite l'information et la nature des recours pour vos membres, ces travailleurs. Dans quelle mesure êtes-vous préoccupés par cet aspect des choses, vu que cet échange se produira peut-être à un niveau que vous ignorez peut-être, de sorte que vous ne savez pas quels renseignements sont communiqués ni même d'où ils viennent, surtout étant donné que même les parlementaires canadiens ont très peu d'outils ne serait-ce que pour connaître la nature des renseignements américains pouvant être utilisés pour déterminer si une personne peut ou non entrer dans la zone en question et faire son travail? Dans quelle mesure êtes-vous préoccupés par l'absence de recours et de transparence dans tout ce processus — éventuellement — parce que nous ne savons même pas encore ce dont il s'agira?
:
J'ai trois choses à dire.
Premièrement, je remercie tous les témoins de nous avoir présenté leur exposé aujourd'hui. Ils nous seront très utiles.
Deuxièmement, je veux remercier le greffier d'avoir réparé le chronomètre. J'en avais bien besoin.
Troisièmement, si le Comité le veut bien, j'aimerais qu'on envoie le témoignage de M. Ashton à deux ministères — Sécurité publique Canada et Transports Canada — non seulement pour obtenir des commentaires, mais aussi, en particulier, pour qu'ils prennent conscience de ce qui a été dit à propos des articles 17, 43 et 45. Ils pourront émettre d'autres commentaires là-dessus.
Je crois qu'il a soulevé des questions importantes auxquelles nous devrons répondre. Je vais leur demander d'examiner son témoignage et d'y réagir; de cette façon, nous n'aurons pas à leur poser des questions directement. Je vais essayer de leur donner un délai assez serré. Avec votre permission, si je trouve que leur réaction n'est pas satisfaisante, je vais les inviter à venir témoigner devant le Comité, si vous êtes d'accord. Qu'en dites-vous?
Des députés: D'accord.
Le président: Nous allons prendre une courte pause, le temps que les prochains témoins s'installent.
Merci encore.
:
Mes enfants vous en veulent beaucoup, quoique, à dire vrai, ils jouent les rebelles ces temps-ci, alors ils sont probablement contents que je sois ici. Peu importe, c'est un plaisir d'être parmi vous.
Après être resté relativement méconnu pendant des années, l'Accord de libre-échange nord-américain est soudainement très médiatisé, en particulier en ce qui concerne sa renégociation. Que va-t-on conserver? Qu'est-ce qui sera éliminé? Combien de temps cela va-t-il prendre pour conclure un nouvel accord? Est-ce que le bois d'oeuvre et les produits laitiers pourraient tout faire dérailler? Qu'en est-il de la protection de la propriété intellectuelle?
En plus de l'ALENA, la relation d'affaires entre les États-Unis et le Canada repose beaucoup sur la gestion des frontières. Bien évidemment, je sais que vous êtes déjà au courant de certains éléments de mon exposé, mais je vais les dire quand même aux fins du compte rendu et afin que tout le monde sache exactement quelle est la position du Conseil des affaires canadiennes-américaines sur ces questions.
Présentement, c'est à la frontière que l'ALENA se concrétise pour un grand nombre de voyageurs d'affaires canadiens et américains. On perçoit des droits et on inspecte les marchandises pour s'assurer de leur conformité. Les personnes qui travaillent ou qui mènent des affaires aux États-Unis peuvent être retenues à la frontière si elles ne sont admissibles à un visa de travail en vertu de l'ALENA.
Vous comprendrez que le travail accompli par les organisations gouvernementales des deux côtés de la frontière afin de gérer notre frontière commune est presque aussi important pour la prospérité de nos deux économies intégrées — c'est-à-dire la durabilité de nos entreprises et même la qualité de vie de ceux qui vivent près de la frontière — que la mise en oeuvre ou la renégociation de tout accord commercial.
Comme vous le savez très bien, depuis les années 1950, le Canada et les États-Unis ont utilisé différentes méthodes de précontrôle à la frontière. En résumé, le précontrôle permet à des représentants américains de contrôler et d'approuver les voyageurs canadiens — en ce qui concerne les dispositions qui ont trait à l'immigration, aux douanes et à l'agriculture — pendant qu'ils se trouvent encore au Canada. Au cours des dernières années, on a réussi à faire en sorte que les contrôles ne se fassent plus près de la frontière, mais plutôt dans des installations de précontrôle aéroportuaires à Calgary, à Toronto, à Edmonton, à Halifax, à Montréal, à Ottawa, à Vancouver et à Winnipeg. Concrètement — et, encore une fois, je me sens un peu bizarre de définir ces concepts, parce que je sais que le Comité les connaît déjà très bien, mais c'est aux fins du compte rendu afin que tout le monde sache où nous en sommes —, le précontrôle veut dire que les passagers aériens peuvent passer sans problème dans un aéroport américain s'il s'agit d'un vol intérieur, sans avoir à passer les douanes, une fois qu'ils sont arrivés aux États-Unis. Il leur est donc possible de voyager vers n'importe quelle ville possédant un aéroport commercial, au lieu d'avoir à se restreindre aux grandes villes qui possèdent des installations douanières américaines intégrées à l'aéroport. Beaucoup de collectivités aux États-Unis n'ont pas d'installations douanières ni de patrouilles frontalières dans leur aéroport, alors les vols internationaux ne peuvent pas s'y rendre. N'importe quel Canadien qui a atterri à l'aéroport JFK ou O'Hare et qui a dû attendre longtemps derrière d'autres voyageurs venus de loin est reconnaissant de l'efficience et de l'utilité du précontrôle.
Essentiellement, le précontrôle atteint deux importants objectifs stratégiques. Les agents canadiens et américains peuvent repérer plus facilement les voyageurs suspects et les marchandises dangereuses ou illicites, et cela facilite, jusqu'à un certain point, et avec un minimum de tracas, le passage à la frontière des citoyens respectueux de la loi et des marchandises légitimes. Autre chose: Alan Bersin, un ancien agent du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis — je ne sais pas s'il a déjà témoigné devant vous ou pas —, a déjà comparé les activités à la frontière à chercher une aiguille dans une botte de foin. Pour reprendre l'analogie, le précontrôle réduit la taille de la botte de foin, améliore la sécurité et facilite le commerce.
Le précontrôle à la frontière existe depuis 50 ans, mais tout a changé après les horribles attentats du 11 septembre 2001. Naturellement, les États-Unis et le Canada ont renforcé la sécurité à la frontière, ce qui a entraîné des engorgements, du retard et d'autres problèmes pour les voyageurs d'affaires et les autres voyageurs qui devaient traverser souvent la frontière entre les deux pays.
Sur une note personnelle, c'est aussi en 2001 que j'ai été embauchée au Conseil des affaires canadiennes-américaines. Jusqu'alors, c'était en quelque sorte un club social à Washington pour les expatriés. Après le 11 septembre, on a essentiellement fermé la frontière pour le commerce, et le conseil d'administration a dit: « Vous savez, nous devrions vraiment communiquer aux responsables des politiques à quel point cette frontière est importante pour notre sécurité et notre prospérité économiques.» C'est à ce moment que j'ai rejoint l'organisation, en 2001, après avoir travaillé pendant quatre ans à l'ambassade des États-Unis à Ottawa, le plus grand honneur de ma vie.
Le Canada a commencé à se plaindre. Le manque d'efficience à la frontière, après tout, avait un impact disproportionné sur l'économie canadienne. Pendant plus d'une décennie, le Canada, de plus en plus frustré, a tenté de convaincre les États-Unis de coopérer avec lui dans le cadre d'initiatives visant à régler les problèmes qui ont rendu la frontière tristement inefficiente. Cependant, les États-Unis ont hésité jusqu'à 2011 — le Comité s'en souvient probablement —, lorsque le premier ministre Harper et le président Obama ont annoncé une nouvelle vision pour la frontière. Plus tard, en 2015, ils ont conclu une nouvelle entente de précontrôle élargie et actualisée.
Votre collègue et moi-même avons assisté à la signature de l'entente à Washington, avec le secrétaire à la Sécurité intérieure et les autres représentants du Canada en 2015.
Il semble cependant y avoir eu un revirement de situation dernièrement. La loi habilitante pour l'accord de précontrôle Harper-Obama a aisément été adoptée par les deux chambres du Congrès des États-Unis vers la fin de l'année dernière. À présent, les Américains attendent avec impatience que les Canadiens adoptent une loi complémentaire pour le précontrôle. C'est une situation intéressante et ironique, puisque c'est habituellement le Congrès américain qui est très lent et dysfonctionnel. Le Parlement du Canada est habituellement beaucoup plus efficace, sauf pour cela actuellement, semble-t-il.
Le porterait exécution de l'accord de 2015 relatif à la frontière. Comme vous le savez bien, on a lancé le processus en juin 2016, et il est toujours en cours. Une fois la loi adoptée, nous pourrons augmenter le nombre de postes de précontrôle dans les aéroports et dans les autres postes frontaliers terrestres, ferroviaires ou maritimes, y compris la Gare centrale de Montréal.
Le précontrôle offre toute une gamme d'avantages aux citoyens canadiens, peu importe leur nationalité. Ils seront en mesure de régler toutes leurs affaires concernant les douanes, l'immigration ou l'agriculture avant de prendre leur vol ou de traverser la frontière en sol canadien, conformément aux lois canadiennes et à la Charte canadienne des droits et libertés.
En vertu du nouvel accord, la loi devra clairement énoncer que les agents du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis ont l'autorité d'interroger et de fouiller dans les zones de précontrôle les personnes qui veulent entrer aux États-Unis. Les agents des postes frontaliers du Canada qui travaillent dans les zones de précontrôle aux États-Unis disposeront des mêmes pouvoirs. Ce n'est pas un accord à sens unique, c'est une initiative qui est vraiment réciproque.
En passant — et je crois qu'on vous en a déjà parlé aujourd'hui et que vous le savez probablement —, le Canada n'a pas ouvert d'installations de précontrôle aux États-Unis pour le mode aérien, même s'il en a le droit. Malgré tout, il pourra toujours le faire dans l'avenir. Je sais que les retraités migrateurs du Canada qui passent leurs hivers en Arizona ou en Floride se réjouiraient de la possibilité d'un précontrôle avant de rentrer chez eux.
Le Canada a reconnu que c'était un compromis équitable qui permettrait aux Canadiens et aux entreprises canadiennes de passer plus facilement la frontière vers les États-Unis. Après longtemps, nous avons enfin une entente qui nous pelolrmettra de créer une frontière efficiente. Malgré cela, nous attendons encore — et je dis cela avec le plus grand respect — que le Parlement canadien exécute l'accord de précontrôle. Nous croyons qu'il est temps d'accélérer le processus et de faire bouger les choses, pour l'avantage commun du Canada et des États-Unis et pour la prospérité de nos deux économies très intégrées.
Merci beaucoup.
:
Il y a beaucoup d'enthousiasme pour tout effort qui rend plus efficace le fait de traverser notre frontière commune. J'aimerais en dire davantage concernant votre question précédente adressée à mon collègue; notre prédiction est que plus le précontrôle est efficace et facile et s'accompagne d'une plus grande certitude, plus les voyages et le tourisme augmenteront. La possibilité d'une réelle croissance est là, de part et d'autre de la frontière.
Les entreprises qui mènent des activités au Canada et aux États-Unis cherchent à... Après 2008, à la suite de l'effondrement de l'économie, tout le monde essayait de faire des gains en efficience, et on en a fait. Les entreprises sont devenues beaucoup plus efficaces dans leur chaîne d'approvisionnement et dans tout ce qu'elles font. Les choses qui coûtent maintenant très cher et ces gains d'efficience qui ne se sont pas matérialisés, sont typiquement causés par des inefficacités imposées par les gouvernements. Elles sont habituellement commises par inadvertance, alors l'incohérence réglementaire est un autre problème sur lequel nous travaillons, de même que les retards, dans une direction ou une autre, ou l'imprévisibilité à la frontière.
Une grande idée pour nous est que si on juge que vous êtes un voyageur digne de confiance — et nous respectons le droit du gouvernement de toujours faire une inspection aléatoire, même pour la plupart des voyageurs dignes de confiance — et que l'entreprise donne une grande quantité de renseignements et passe beaucoup de temps et dépense beaucoup d'argent pour être conforme à l'avance aux manifestes et à toutes sortes de certifications liées à la chaîne d'approvisionnement qui indiquent que ce qui est dans le camion, le wagon ou le navire est en réalité ce qui est déclaré, on suppose que, si vous faites tout cela, votre passage à la frontière au cours de votre aller-retour sera plus efficace. Vous êtes censé faire un gain en efficience. C'est l'entente entre le gouvernement et les entreprises à cet égard.
Encore une fois, nous avons observé que, depuis la signature de l'entente Par-delà la frontière il y a plusieurs années par des gouvernements antérieurs dans les deux pays, la collaboration sur le plan de la sécurité s'est intensifiée, mais celle qui touche l'efficacité du commerce a ralenti plus que nous l'aurions aimé.
:
Je vais d'abord parler de la gare de Rocky Mountaineer et ensuite je peux parler au nom de nos collègues d'Amtrak et également de certains opérateurs de traversiers qui mènent leurs activités en Colombie-Britannique.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, pour ce qui est de Rocky Mountaineer, nos invités tendent à s'enregistrer dans notre gare. Pour un départ de Vancouver vers Seattle un samedi à 8 heures, les invités doivent être présents à 6 h 30. La plupart d'entre eux arrivent vers 7 heures. L'enregistrement prend environ 15 secondes. Pour les enregistrer, nous prenons leurs bagages, et ils se détendent ensuite dans la salle d'attente. Ce serait un moment opportun — en une heure — pour mener des activités de précontrôle si nous pouvions les mettre en oeuvre. Nous pourrions les faire monter dans notre train, et ils pourraient partir et n'auraient pas besoin de faire l'objet d'un post-contrôle à Seattle. Ils arriveraient et pourraient quitter immédiatement la gare. Actuellement, si vous êtes le dernier invité à quitter le train à Seattle, il faut prévoir 45 minutes pour le post-contrôle. Ce serait un énorme gain d'efficience pour nous.
Pour ce qui est de l'ensemble de l'industrie ferroviaire, du côté des passagers, Amtrak possède deux ou trois trains qui traversent la frontière. En Colombie-Britannique et dans l'État de Washington, les trains doivent s'arrêter à la frontière à l'heure actuelle, ce qui cause en réalité de la congestion en général dans l'infrastructure ferroviaire. Que ce soit pour un train de passagers ou du fret en direction sud ou nord, plus nous pouvons faire un précontrôle pour faciliter le déplacement des marchandises commerciales, plus nous pourrions libérer l'infrastructure ferroviaire pour toutes les parties qui l'utilisent et en tirent avantage.
Également, du côté des traversiers, deux ou trois d'entre eux traversent la frontière entre Victoria et Seattle, par exemple, ou Victoria et Port Angeles. Ils transportent des centaines de milliers de passagers et effectuent actuellement une inspection préalable et un post-contrôle, et cela prend beaucoup de temps et est inefficace.
Les gens du tourisme, du transport commercial et les opérateurs ferroviaires accorderaient de l'importance au précontrôle afin de libérer l'infrastructure et de gagner du temps.
:
Je serais heureuse de le faire. Merci.
Dans le cadre de mon témoignage, j'ai donné au greffier un rapport d'étape qui ressemble à un rapport annuel, et s'il ne suffit pas, je serais heureuse de vous en envoyer d'autres.
Le Conseil des affaires canadiennes-américaines est une organisation non partisane sans but lucratif qui existe depuis 30 ans. C'est notre 30e anniversaire. Je sais que la Confédération a 150 ans et que Montréal en a 375.
Joyeux anniversaire à tous, vous êtes magnifiques.
Le Conseil des affaires canadiennes-américaines travaille sur des enjeux importants pour le Canada et les États-Unis dans le domaine des politiques. Nos membres sont de grandes entreprises emblématiques et des entreprises en démarrage, alors il y a des entreprises dont vous avez entendu parler, et d'autres, non. Le CN en est une et la Banque TD en est une autre du côté canadien. Du côté américain, c'est Google, Amazon, des entreprises énergétiques, Ford Motor Company et d'autres entreprises en démarrage. Beauty Revolution est une de mes préférées. Il s'agit d'une société située à Ottawa qui offre des produits cosmétiques biologiques du Vermont.
Nous défendons les bonnes politiques publiques entre le Canada et les États-Unis. Cette année, nous avons également attiré l'attention aux États-Unis sur la nature spéciale de la relation canado-américaine. Comme vous m'avez posé la question, je vais vous dire que nous venons de publier un livre intitulé With Faith and Goodwill, qu'on pourrait traduire par « Avec de la bonne volonté et en toute bonne foi ». Il s'agit de discours et de photographies de présidents et de premiers ministres datant des 150 dernières années. Encore une fois, si le greffier le désire, nous pouvons en envoyer des exemplaires aux membres du Comité.
Nous faisons son lancement avec des conversations qu'ont tenues des présidents et des premiers ministres dans les bibliothèques partout aux États-Unis. Nous essayons de favoriser la compréhension, particulièrement aux États-Unis, du caractère spécial de cette relation avec le Canada, alors lorsqu'on tiendra des conversations difficiles au cours des négociations de l'ALENA, les gens auront une meilleure appréciation de ce partenariat spécial. Nous croyons que la même sensibilisation n'est pas nécessaire au Canada parce que les Canadiens comprennent déjà l'importance de notre intégration.
Une grande partie de notre travail s'effectue aux États-Unis. J'ajouterai que nous venons juste d'accueillir votre collègue, le , pour une conversation sur les politiques de défense à Washington. C'est une initiative de promotion des intérêts non partisane et bilatérale.
:
J'aimerais dire tout de suite que je suis on ne peut plus en faveur de mesures de précontrôle supplémentaires. J'appuie tout à fait l'intention de ce projet de loi. Je viens du monde des affaires, et tout ce dont vous parlez, ce sont des choses dont nous avons aussi parlé, par exemple l'efficience, la circulation des marchandises commerciales dans un sens et dans l'autre. Nous comprenons l'importance des relations économiques.
Cela dit, c'est là une question d'une grande importance pour les gens de ma circonscription de Davenport. Ils ont soulevé deux questions clés. Ils ont parlé du fait que, selon le nouveau projet de loi, s'ils désiraient se rendre aux États-Unis et se retrouvaient dans une zone de précontrôle, ils auraient un peu plus de difficulté à s'en aller, puisqu'ils auraient à répondre à des questions.
Mme Maryscott Greenwood: En effet.
Mme Julie Dzerowicz: Ils sont également mal à l'aise, parce qu'ils craignent d'être victimes de préjugés, par exemple s'ils appartiennent à une religion ou à une culture en particulier. Je crois que c'est en raison de l'interdiction de voyager imposée par les États-Unis, même si les tribunaux américains n'appuient pas cette interdiction, comme nous le savons. C'est ce qui les préoccupe.
Ces gens-là me posent des questions. Dans quelle mesure les agents du précontrôle américain sont-ils au courant des lois canadiennes? Dans quelle mesure sont-ils au courant de la Charte? Ils me demandent aussi quelles seraient les conséquences pour des Canadiens d'une origine particulière qui désirent traverser la frontière, même si les tribunaux américains ne soutiennent pas l'interdiction de voyager?
Je sais que ce n'est pas là votre domaine d'expertise, mais j'aimerais savoir quelle réponse je pourrais leur donner. Je vous adresse la question, madame Greenwood.
:
Je comprends leur anxiété. C'est un débat brûlant. Mais, même si les États-Unis s'enflamment, le Canada reste accueillant, alors je vous comprends.
Toutefois, pour répondre à votre question, nos agents des douanes et de la frontière sont d'un très grand professionnalisme. Ils sont très bien formés. De plus, ce sont des fonctionnaires, non pas des marionnettes d'une administration en particulier. Cet emploi, c'est leur profession, et ils savent très bien ce qu'ils ont à faire.
Comme vous le soulignez avec raison, l'interdiction de voyager qui a été proposée est contestée devant les tribunaux, alors notre démocratie constitutionnelle fonctionne. Le président n'est pas au-dessus des lois et, peu importe ses discours, notre système fonctionne et nos fonctionnaires font ce qu'ils ont à faire.
En ce qui concerne le cas d'une personne qui se présente à la frontière et qui voudrait pouvoir s'en retourner, je crois que les gens devront tout simplement réfléchir un peu mieux à leur décision, avant de se présenter à un poste frontalier. S'ils veulent changer d'idée, ils devraient le faire avant d'entrer dans la zone, et ils pourront ainsi partir sans avoir à répondre à d'autres questions. Encore une fois, c'est un compromis. Voulez-vous venir aux États-Unis pour faire des affaires, faire du tourisme, vous reposer — et la même chose vaut pour les Américains qui viennent au Canada — ou pas? C'est votre choix, mais il est important de reconnaître que nos pays collaborent très étroitement ensemble.
:
Puis-je répondre à la question?
Nous pensons que, de manière générale, les agents canadiens et américains pourraient suivre la même formation et qu'ils seraient ainsi interchangeables. Pensez par exemple au NORAD; la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord; il peut arriver que ce soit un officier canadien qui commande les militaires américains quand il s'agit de sécuriser notre espace aérien. De fait, c'est un officier canadien qui a dirigé les aéronefs vers Gander, à Terre-Neuve, le 11 septembre, et qui a sécurisé l'espace aérien.
Cela fonctionne à merveille, donc, si vous prenez pour modèle d'application de la loi la collaboration dans le secteur de la défense, ce serait beaucoup plus efficient, selon nous, que cela se passe de la même manière dans toutes les petites collectivités le long de la frontière entre le Canada et les États-Unis. Je pense à Derby Line, au Vermont ou aux Cantons de l'Est, au Québec. Le personnel coûte très cher, dans ces endroits-là, et les installations sont même parfois fermées par manque de personnel. De manière générale, à notre avis, ce serait formidable que des agents canadiens et américains suivent la même formation et puissent effectuer toutes les tâches qu'ils peuvent avoir à effectuer à la frontière. À notre avis, c'est ce qui va arriver un jour.