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Peter Hill est le vice-président délégué de la Direction générale des programmes de l'ASFC.
Anne Kelly est la sous-commissaire principale au Service correctionnel du Canada.
[Français]
Je suis heureux d'avoir l'occasion de vous parler ce matin du Budget supplémentaire des dépenses (B). Nous sollicitons ces autorisations pour continuer à assurer la sécurité des Canadiens tout en protégeant les droits et libertés.
[Traduction]
Avant d'aborder le Budget supplémentaire des dépenses, monsieur le président, je veux prendre un instant pour souligner que nous nous réunissons ce matin à peine quelques jours après que le constable John Davidson du service de police d'Abbotsford a été tué par balle dans l'exercice de ses fonctions.
Dans notre travail, nous avons le privilège de rencontrer des agents de police et d'autres agents de la sécurité publique et d'approfondir notre appréciation du travail difficile, dangereux et absolument indispensable qu'ils font. Nous partageons certainement la douleur et le sentiment profond de perte lorsqu'un agent perd la vie dans l'exercice de ses fonctions. Je sais que vous vous joignez tous à moi pour offrir nos plus sincères condoléances à la famille et aux amis du constable Davidson, et au chef de police Rich et à ses collègues dans le corps de police, ainsi qu'à l'ensemble de la collectivité.
Passons maintenant au sujet à l'étude. Dans le cadre du portefeuille de la Sécurité publique dans ce budget, on demande des ajustements qui donneraient lieu à une augmentation nette des autorisations de 223 millions de dollars. Comme toujours, notre objectif est d'assurer la sécurité des Canadiens, tout en protégeant les droits et libertés. Dans mes remarques ce matin, je vais expliquer brièvement comment les autorisations que nous proposons dans ce Budget supplémentaire des dépenses feraient cela.
La plus grande partie de ce financement serait versée à la GRC, dont plus de 60 millions de dollars pour mettre en oeuvre les hausses salariales annoncées en avril, ce qui sera payé de façon rétroactive à compter du 1er janvier 2015. Nous demandons également plus de 28 millions de dollars en financement lié à l'intégrité. J'ai été ravie de remarquer que la récente mise à jour économique prévoyait également 100 millions de dollars additionnels pour appuyer les activités de la GRC et le Comité externe d'examen de la GRC. Ce financement tient compte d'une partie des mesures correctives que nous avons prises après que la GRC a fait l'objet de compressions de plus d'un demi-milliard de dollars entre 2011 et 2015 pour veiller à ce que les membres de la GRC disposent des ressources et du soutien dont ils ont besoin pour continuer à faire leur travail, soit protéger les collectivités et le pays.
Comme vous le savez, nous avons également adopté le projet de loi visant à rendre le régime de relations de travail de la GRC conforme à la charte et à un jugement de la Cour suprême du Canada. Ce projet de loi conférera aux membres de la force le droit de négocier collectivement pour la toute première fois. Cette mesure législative a reçu la sanction royale en juin, et le processus de certifier un agent négociateur est en cours.
Comme tous les membres le savent, deux études sur le harcèlement dans la force ont été réalisées plus tôt cette année, une par la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes et l'autre par l'ancienne vérificatrice générale, Sheila Fraser. Ces deux rapports éclairent les prochaines étapes à suivre dans notre travail pour que la GRC offre à ses employés un milieu de travail sécuritaire et sain. Bien entendu, cet objectif s'applique à tous les ministères et organismes du gouvernement du Canada.
Nous avons intensifié le recrutement, et l'École de la GRC à Regina comptera 938 nouveaux agents diplômés en 2016-2017. C'est presque le triple qu'en 2013-2014. Cette année, il devrait y avoir 1 100 nouveaux diplômés, puis 1 200 autres en 2018-2019. J'ai eu le privilège d'assister à plusieurs cérémonies de remise de diplômes à la Division Dépôt et de souhaiter la bienvenue à de nouveaux agents de la police montée dans une organisation dotée d'une longue et fière histoire. Sachez que je continuerai de faire tout en mon pouvoir pour veiller à ce que la GRC ait un avenir prometteur, malgré son passé.
La GRC fait partie des bénéficiaires des 274 millions de dollars sur cinq ans que nous avons annoncés l'été dernier pour appuyer les organismes d'application de la loi dans leurs efforts pour lutter contre la conduite avec facultés affaiblies.
Dans ce budget des dépenses, Sécurité publique Canada, l'ASFC et la GRC demandent la somme totale de 20,1 millions de dollars pour la mise en oeuvre d'une initiative afin d'accroître les ressources pour lutter contre la conduite avec facultés affaiblies.
Nous reconnaissons également l'importance de l'éducation du public. C'est la raison pour laquelle mon ministère demande 2,5 millions de dollars supplémentaires pour sensibiliser la population aux risques et aux conséquences de la conduite avec facultés affaiblies. Ces fonds financeront une campagne de publicité à venir pour dissuader les Canadiens, surtout les jeunes et les nouveaux conducteurs, de conduire après avoir consommé de la drogue. Elle s'inspirera d'une campagne sur les médias sociaux que nous avons menée en mars dernier qui ciblait les jeunes conducteurs et leurs parents.
La conduite avec les facultés affaiblies par l'alcool ou la drogue est la principale cause criminelle de décès ou de blessure au Canada. Ce financement et les importantes nouvelles mesures législatives prévues dans le projet de loi sont des éléments importants de nos efforts en vue de prévenir, de détecter et de punir la conduite avec facultés affaiblies et d'assurer la sécurité sur nos routes.
Le ministère de la Sécurité publique, la GRC et l'ASFC demandent également la somme de 9,2 millions de dollars pour le nouveau cadre de réglementation du cannabis qui sera mis en oeuvre l'an prochain. Il prévoit des mesures pour empêcher le crime organisé de faire son entrée dans le nouveau système juridique relativement au cannabis et renforcer les interdictions à la frontière.
Monsieur le président, nous réclamons également des autorisations en lien avec les conditions météorologiques extrêmes auxquelles les Canadiens ont été confrontés cette année. De graves inondations ont grandement endommagé des maisons et des collectivités dans plusieurs provinces au Canada au printemps dernier, plus particulièrement au Québec et en Ontario. De plus, la saison des feux de forêt cet été en Colombie-Britannique a été, comme nous le savons, l'une des pires depuis longtemps. Nous sommes extrêmement reconnaissants aux courageux pompiers et autres premiers répondants qui ont répondu à l'appel, comme ils le font toujours, de même qu'aux nombreux Canadiens ordinaires — ou plutôt extraordinaires — qui ont rempli des sacs de sable, ont fait du bénévolat dans des refuges et qui sont intervenus pour venir en aide à des amis, à des voisins et à des étrangers dans le besoin.
Lorsque survient une catastrophe naturelle, l'un de nos principaux partenaires est toujours la Croix-Rouge canadienne. L'organisation a contribué grandement à un certain nombre d'activités de secours cette année, notamment en offrant une aide financière immédiate aux évacués. Nous sommes heureux de contribuer à la Croix-Rouge; nous avons versé 1 million de dollars pour les efforts d'aide lors des inondations au Canada au printemps dernier et 38,6 millions de dollars pour soutenir les efforts de secours lors des feux de forêt en Colombie-Britannique. Ces transferts représentent une partie des autorisations totales que nous réclamons aujourd'hui.
Enfin, monsieur le président, le Service correctionnel du Canada demande 12 millions de dollars pour répondre aux besoins des délinquants vulnérables du système correctionnel fédéral. Plus de 70 % des délinquants et presque 80 % des délinquantes répondent aux critères d'une forme quelconque de problème de santé mentale, dont la toxicomanie et le mauvais usage de substances. Pour veiller à ce qu'ils reçoivent les soins appropriés, vous vous souviendrez, le budget de 2017 proposait d'investir 57,8 millions de dollars sur cinq ans, à partir de l'exercice en cours, puis 13,6 millions de dollars annuellement par la suite. Ces fonds sont destinés à accroître les soins de santé mentale dans les établissements correctionnels fédéraux et à assurer un suivi sur les conseils que nous avons reçus au fil du temps de l'enquêteur correctionnel. Les demandes de financement additionnel du SCC dans ce budget des dépenses visent à respecter cet engagement important.
Nous avons inclus dans le budget plus de 110 millions de dollars pour soutenir la réintégration dans la société d'anciens détenus autochtones et promouvoir des approches de justice réparatrice, et nous avons présenté, comme vous le savez, le projet de loi sur l'isolement préventif.
Comme vous pouvez le constater, nous mettons tout en oeuvre pour nous assurer que les établissements correctionnels fédéraux offrent des environnements sécuritaires propices à la réadaptation des détenus, à la sécurité du personnel et à la protection du public.
Monsieur le président, c'est un énorme portefeuille très détaillé. Je vais m'en tenir là pour ce qui est des détails, et j'ai bien hâte d'entendre vos questions.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup, monsieur le ministre Goodale. Nous sommes heureux de vous avoir parmi nous, de même que les hauts fonctionnaires. Merci de prendre le temps de venir comparaître.
J'aimerais me joindre à vous, en mon nom personnel et au nom de mes électeurs à Mississauga-Lakeshore, pour exprimer mes condoléances à la famille, aux collègues et aux amis du constable Davidson.
Monsieur le président, c'est une année qui a été marquée par plusieurs tragédies et attaques à l'endroit de groupes confessionnels, à commencer par la fusillade à Sainte-Foy dans la ville de Québec plus tôt cette année puis se soldant par la récente tragédie survenue à Sutherland Springs, au Texas.
Monsieur le ministre Goodale, vous avez eu l'occasion de vous adresser au Comité sur cette question dans le passé. C'est un enjeu important. Ma communauté à Mississauga-Lakeshore tient très activement un dialogue interconfessionnel, auquel mes collègues et moi participons avec les leaders religieux. Le programme d'infrastructure de sécurité est un programme qui continue d'intéresser de nombreux leaders religieux, notamment des leaders juifs et musulmans. Pourriez-vous expliquer au Comité l'intérêt que l'on porte à ce programme et faire le point sur la récente expansion du programme et l'orientation que vous pensez qu'il prendra dans les mois et les années à venir?
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Merci, monsieur Spengemann.
Le programme auquel vous faites référence, le programme d'infrastructure de sécurité, a commencé il y a plusieurs années. Je pense qu'il est juste de dire qu'au début, c'était un programme modeste à titre expérimental pour voir s'il était utile pour les gouvernements d'investir afin de cibler les groupes et organismes communautaires, souvent religieux ou culturels, et d'autres minorités qui se sentent vulnérables, dont la communauté LGBTQ. Ce programme est absolument nécessaire pour aider les communautés à détecter leurs faiblesses et à mieux protéger leurs installations.
À la suite de notre analyse du programme de petite taille qui avait démarré, nous avons conclu qu'il était justifié d'élargir le programme. Nous avons accru la portée du programme. Nous avons régularisé le processus de réception des demandes à deux fois l'an, et le financement peut maintenant être utilisé pour un éventail plus vaste d'activités liées à la sécurité.
Nous avons maintenant eu deux cycles de réception de demandes, et je pense que nous pouvons dire que le programme est complet, ou qu'il reçoit même trop de demandes.
Un grand nombre de communautés font une bonne utilisation de ce financement pour améliorer leur sécurité, que ce soit par l'entremise de clôtures, de systèmes de télévision en circuit fermé, d'éclairage, d'équipement de protection installé sur des fenêtres ou de la formation pour apprendre aux gens comment gérer des questions relatives à la sécurité. Le programme est très bien reçu. Des annonces ont été faites un peu partout au pays à un vaste éventail de groupes et d'organismes.
Nous surveillerons les avantages des investissements pour mesurer le mieux possible leur incidence dans la communauté, mais jusqu'à présent, tous les signes sont très positifs, sauf que le programme a probablement trop de demandes, ce qui est un bon signe.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à joindre ma voix à celles du ministre et de M. Spengemann et présenter mes sincères condoléances à la famille et aux amis de l'agent Davidson, à la communauté policière d'Abbotsford et à la communauté policière de l'ensemble du pays.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être ici et je remercie également vos fonctionnaires de leur présence.
Mes questions porteront en partie sur les activités de l'ASFC liées à l'immigration. Votre gouvernement s'est engagé à admettre près d'un million d'immigrants au cours des trois prochaines années. Nous avons vu les conséquences de l'Opération réfugiés syriens et, ces 12 derniers mois, les conséquences liées aux personnes qui franchissent illégalement la frontière.
Monsieur le ministre, lors des discussions que nous avons eues au Comité de l'immigration plus tôt cet automne, j'ai relevé divers enjeux: pressions accrues sur le personnel en raison de l'afflux important de personnes qui traversent illégalement la frontière; réduction de la durée des entrevues, défaut de se présenter aux entrevues secondaires; répartition inégale des nouveaux arrivants dans l'ensemble du pays; personnes intraçables. Cela a suscité la consternation et les gens se demandaient si la sécurité publique était menacée. Vous avez garanti aux Canadiens que la sécurité publique et la sécurité nationale n'ont jamais été à risque.
J'aimerais bien vous croire, mais je ne suis pas assez naïf pour penser que cela puisse être tout à fait vrai. Les agents de première ligne de l'ASFC et une partie de la population canadienne n'en sont pas entièrement convaincus.
Il arrive que le comportement passé soit garant de celui du futur. Une version expurgée d'un rapport de vérification interne de l'ASFC sur l'Opération réfugiés syriens a été publiée en ligne. Des personnes qui ont accès à la version intégrale m'ont indiqué qu'on y trouve des aspects plutôt troublants. Le temps nécessaire aux vérifications préalables a été réduit de 30 jours à 96 heures. Les vérifications de sécurité n'ont pas été faites ou, dans un certain nombre de cas, n'ont pas été effectuées correctement. Il s'est avéré, dans certains cas, que la source ouverte utilisée pour les vérifications était les médias sociaux. Cette information a été caviardée.
La vérification a permis de confirmer que les équipes qui ont participé à l'Opération réfugiés syriens ont subi des pressions extrêmes et que le personnel a fait de nombreuses heures supplémentaires pour assurer son succès.
Il est particulièrement troublant de constater qu'on a caviardé une phrase dans laquelle on évoquait le risque que le traitement des demandes des réfugiés syriens n'ait pas été conforme à certaines lois principales ou aux instructions d'exécution de l'ORS, l'Opération réfugiés syriens.
Si c'est le cas, nous savons, d'après la vérification interne de l'ASFC, que l'afflux de personnes qui traversent la frontière illégalement entraîner une réduction de la durée des entrevues, qui est passée des huit heures habituelles à moins de deux heures, et qu'on nommait de poser la question 2 du formulaire que doivent remplir ceux qui veulent entrer au pays, soit la question sur les motifs de la présentation d'une demande d'asile au Canada.
Malgré tout cela, des rapports indiquent que le Canada s'attend à enregistrer 250 000 passages illégaux supplémentaires à la frontière.
Ma question, monsieur, est essentiellement la suivante: selon vous, d'où viendront les ressources pour composer à la fois des niveaux d'immigration accrus et de l'augmentation du nombre de passages illégaux à la frontière? Les agents de première ligne nous indiquent que cela entravera le traitement normal des demandes d'immigration légale au pays. Mes collègues et moi avons entendu dire, par notre personnel respectif, que les processus habituels accusent d'importants retards.
J'aimerais simplement savoir d'où viendront, selon votre budget, les ressources nécessaires au traitement des demandes d'immigration, tant pour les immigrants légaux que pour les immigrants illégaux.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être ici. Je remercie également les dirigeants et le personnel des divers organismes de leur présence.
Monsieur le ministre, j'aimerais simplement revenir à un enjeu dont j'ai déjà discuté avec vous à la Chambre concernant le climat de travail qui prévaut actuellement au SCRS et la poursuite judiciaire en instance.
La dernière fois que j'ai eu l'occasion de vous poser des questions à ce sujet, vous avez évidemment indiqué que vous preniez l'affaire au sérieux et que vous iriez au fond des choses, ce qui me semble contraire à la position exprimée par le SCRS qui revient essentiellement à balayer ces allégations du revers de la main en disant que la cause devrait être rejetée, qu'elle n'avait aucun fondement ou encore que les allégations ont fait l'objet d'un examen approprié. M. Vigneault a publié le résumé d'un rapport dans lequel on reconnaît essentiellement le problème, et les employés estiment que la direction n'assume pas la responsabilité par rapport à ces allégations très graves.
Je commencerai bien sûr par réitérer ma demande: j'estime que cette affaire nécessite une enquête plus approfondie. J'aimerais simplement savoir comment vous comptez régler ce problème. D'une part, vous nous dites que ce sont des allégations très graves; d'autre part, on a fait valoir en cour qu'elles sont dénuées de fondement et que l'affaire devrait être rejetée.
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Merci de la question, monsieur Picard. Cet enjeu est directement lié à l'un des objectifs de ma lettre de mandat et de celles de nombreux autres ministres, soit la recherche de meilleures solutions concernant les expériences vécues par les Autochtones dans le système de justice pénale. Lorsqu'on regarde les données du système correctionnel fédéral, on constate que même si les Autochtones représentent 4 % à 5 % de la population totale du Canada, ils forment environ 27 % des personnes incarcérées dans le système fédéral, et je crois savoir que le pourcentage est de 35 % chez les femmes. C'est un grave problème.
Le système correctionnel n'a aucun contrôle sur l'afflux d'Autochtones. Cela relève des personnes chargées des étapes du processus judiciaire situées en amont, et mes collègues — la procureure générale et les ministres et — se concentrent sur ces enjeux. Toutefois, pour les personnes qui entrent dans le système correctionnel, notre objectif est de collaborer avec elle et de les préparer à une libération réussie. Évidemment, la grande majorité des gens finit par sortir du système. Du point de vue de la sécurité publique, l'enjeu principal est de savoir si ces personnes sont bien préparées pour leur libération et pour jouer mener des vies productives, sans risque de récidive.
Le financement qui figure au budget — environ 110 millions de dollars — est destiné à la préparation prélibératoire des Autochtones et vise la mise en place de mesures de réadaptation adaptées à leur culture et de mesures de préparation à la libération pertinentes sur le plan culturel. En outre, une partie des fonds vise à garantir leur accès aux services et aux mesures d'appui dont ils ont besoin au moment de leur libération ou de leur mise en liberté conditionnelle, de façon à assurer la réussite de la libération et ainsi éviter qu'ils récidivent et qu'ils se retrouvent de nouveau dans le système.
L'enquêteur correctionnel a examiné les statistiques et en est venu à la conclusion que nos résultats sont généralement meilleurs pour la population non autochtone que pour les Autochtones. L'investissement qui a été annoncé dans le dernier budget et qui est conforme à la lettre de mandat vise à accroître l'efficacité de nos interventions auprès des délinquants autochtones pour qu'ils puissent mieux réussir leur réadaptation et être libérés en temps opportun, et à créer pendant leur période de libération conditionnelle des conditions qui les empêcheront d'être à risque de récidive.
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Merci, monsieur le président.
Merci, d'être de nouveau ici avec nous, monsieur le ministre.
Vous et moi — et le Comité également — avons déjà parlé de harcèlement sexuel au travail, qui est tout simplement inacceptable, peu importe l'endroit. Nous avons tous été troublés d'entendre des histoires au sujet de la GRC ou des services correctionnels, où le harcèlement est toujours présent.
Bien sûr, le gouvernement vient de déposer une nouvelle mesure législative sur le harcèlement en milieu de travail et je sais que vous avez été saisi de cette question en tant que ministre. Elle compte deux volets.
D'abord, la loi: qu'est-ce qu'on fait pour régler la situation? J'aimerais aussi souligner que, bien que nous soyons heureux de revoir Mme Kelly, elle est la seule femme à la table. Nous savons qu'un changement de culture dans tous les domaines s'impose. Il est essentiel de voir plus de femmes occuper des postes de direction pour changer la culture de l'ensemble de l'organisation. Pourriez-vous nous parler de la loi et de ce que l'on fait pour attirer et conserver un plus grand nombre de femmes dans les postes de direction du domaine de la sécurité publique?
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Vous soulevez un très bon point, madame Damoff. Une des premières choses que j'ai remarquées lorsque je suis arrivé dans ce portefeuille il y a deux ans, c'est le nombre de femmes occupant des postes de très haut niveau au ministère de la Sécurité publique. Mon ancienne sous-ministre déléguée, Gina Wilson, par exemple, était je crois la femme autochtone qui occupait le plus haut poste dans la fonction publique. Comme vous le savez, elle est maintenant sous-ministre à Condition féminine.
Deux de mes sous-ministres délégués sont des femmes. Il y a des femmes très haut placées, qui occupent les plus hauts rangs de la GRC. Dans ma ville d'origine, Regina, la commissaire adjointe Brenda Lucki est la commandante de la Division Dépôt, qui est responsable de la formation des agents de la GRC de tout le pays.
Mon sous-ministre me rappelle que ce sont quatre — et non deux — de mes sous-ministres délégués qui sont des femmes.
Je comprends ce que vous dites. Il faut continuer de travailler là-dessus. Je suis certain qu'on en tiendra compte dans nos prochaines décisions en matière de promotion de la fonction publique.
En ce qui a trait au harcèlement, qu'il s'agisse de la GRC, du SCRS, du Service correctionnel ou de tout autre volet de mon portefeuille, il est absolument clair que ce genre de comportement est inacceptable. Il faut travailler ensemble pour démontrer qu'il n'y a aucune tolérance à cet égard et veiller à ce que tous les incidents fassent l'objet d'une enquête professionnelle approfondie, à ce que les comportements qui ont donné lieu ou qui ont contribué au harcèlement soient punis et à ce que les victimes soient appuyées de manière appropriée afin qu'elles ne soient pas découragées ou intimidées lorsqu'elles souhaitent porter plainte ou exprimer leurs inquiétudes. Il faut élaborer des plans à long terme pour veiller à ce que ces comportements soient éliminés et ne se reproduisent plus.
Est-ce qu'on atteindra un jour la perfection? Malheureusement, étant donné la nature humaine, je crains que non, mais nous devons faire de cet enjeu une priorité dans l'ensemble du portefeuille, du ministère et du gouvernement, et c'est je crois le but de la mesure législative présentée par ma collègue Patty Hajdu plus tôt cette semaine.
Nous sommes en 2017 et les gens ont le droit de s'attendre à ce que leur lieu de travail soit sécuritaire, sain et respectueux; il faut que ce soit notre priorité à tous.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Goodale.
Nous n'avons pas beaucoup de temps, alors je serai bref.
Le 30 octobre, une femme de 50 ans détenue dans une prison à sécurité maximale de Milton sous les ordres de l'ASFC est décédée. Nous avons appris la nouvelle par les médias, qui l'avaient appris d'un court communiqué de presse de l'agence. L'agence, qui a le pouvoir d'arrêter et d'emprisonner des non-citoyens, ne voulait pas divulguer l'identité de cette femme, ni son pays d'origine ou la cause de son décès. Selon ce que nous avons compris, les détenus sont surveillés en tout temps.
J'ai sept courtes questions à vous poser, monsieur.
Quand cette femme est-elle entrée au Canada? Par où est-elle entrée au Canada? Quelle est l'agence qui l'a détenue en premier? Est-ce que son décès est attribuable à un manque d'effectif? Est-ce que quelqu'un a commis une erreur? Pourquoi ce grand secret? Quand aurons-nous accès à cette information?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie de votre présence.
M. Motz a soulevé des craintes concernant les demandeurs d'asile qui essaient d'entrer illégalement au Canada. L'Université de Calgary, qui, à ce que je sache, n'est pas une amie du Parti libéral, a rassemblé des informations basées sur une analyse des données d'IRCC qui, je pense, met les choses en contexte.
En 2017, on s'attend à ce que 36 000 personnes essaient d'entrer illégalement au Canada. En 2008, toutefois, 37 000 personnes l'ont fait. En l'an 2000, c'était 38 000 personnes et en 2001, 45 000 personnes.
J'en conclus que nous avons déjà fait face à ces difficultés, et je crois que nous sommes encore en mesure de le faire, mais j'aimerais que vous interveniez là-dessus, monsieur.
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C'est un contexte très utile. Je n'ai pas les données, mais elles sont justes de façon générale.
Nous avons déjà fait face à un nombre aussi important de personnes auparavant, et nos organismes et ministères —qu'il s'agisse de l'ASFC, de la GRC ou d'IRCC — ont pris les mesures qu'il fallait pour que les ressources permettant d'agir devant l'afflux soient en place. Il y a de grandes fluctuations. Certaines années, il n'y en a eu que deux ou trois milliers, et d'autres années, leur nombre était plus élevé et a même déjà atteint 40 000. Évidemment, il est très élevé cette année et nous verrons ce qu'il en sera le 31 décembre.
Le personnel qui travaille à la frontière a fait un boulot extraordinaire cette année et au cours des années précédentes, cependant, en s'assurant de pouvoir faire deux choses: assurer l'application efficace de toute loi canadienne, ce qu'il a fait; et veiller à ce que nous respections les obligations internationales du Canada à la frontière en ce qui a trait aux demandeurs d'asile et aux réfugiés potentiels.
Le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés était en ville plus tôt cette semaine et a dit de très bonnes choses sur le leadership dont fait preuve le Canada sur la scène internationale en s'attaquant à un problème fort complexe.
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Merci, monsieur le président. C'est un excellent rappel.
Je peux vous décrire la justification stratégique de cette façon de faire. Vous avez tout à fait raison. Il est bien documenté que le Canada affiche le taux de consommation de cannabis le plus élevé au monde ou l'un des plus élevés au monde. C'est une tendance qui s'est installée il y a quelque temps et qui continue de... Je pense qu'on pourrait dire que la situation « se détériore ».
Il est également vrai que le réseau de distribution est contrôlé par le crime organisé. L'afflux d'argent associé à ce modèle d'affaires, si je peux le dire ainsi, permet de financer d'autres activités du crime organisé, c'est bien documenté. Il y a des liens avec le blanchiment d'argent, la traite de personnes et la prostitution, et il y a également des liens entre le cannabis et les autres drogues.
Du point de vue du gouvernement, l'établissement d'un régime de distribution structuré, très délibéré, afin de légaliser l'accès au cannabis à partir de l'âge de la majorité est stratégiquement important pour que ces ressources bénéficient plutôt à la police et aux autres organisations, afin de combattre le réseau illicite, de démanteler les réseaux criminels associés à la distribution.
Il ne serait probablement pas approprié de réutiliser l'analogie que j'ai faite avec le fait d'empiéter sur les plates-bandes des voisins. Mon collègue, le sous-ministre de la Santé, serait mieux placé que moi pour vous parler de la structure et du régime réglementaire qu'il aura la responsabilité d'établir, mais il s'appliquera à tous les aspects de la distribution et de l'accès. Nous voyons que toutes les provinces et tous les territoires commencent à prendre des mesures pour s'acquitter de leur rôle constitutionnel dans un cadre législatif. Je peux garantir au Comité que les fonctionnaires fédéraux, provinciaux et territoriaux prennent toutes les mesures nécessaires pour que tout ce qui doit être fait le soit d'ici juillet prochain.