SECU Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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Comité permanent de la sécurité publique et nationale
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TÉMOIGNAGES
Le jeudi 23 novembre 2017
[Enregistrement électronique]
[Traduction]
« Les personnes autochtones dans le système correctionnel »
Je me suis répété ces mots, et ils résonnent encore à mes oreilles comme de vulgaires obscénités
Surtout, parce que je m'adresse ici à un organe colonial du gouvernement
Un gouvernement responsable d'avoir envoyé bon nombre des miens en prison
Parce que tout se passe en anglais, et pas en nakawemowin, la langue saulteux de mon peuple
Parce que je ne parle pas ma langue et que j'ai dû la réapprendre après qu'on me l'ait enlevée.
J'utilise la forme poétique, parce que c'est ainsi que j'ai appris à faire entendre ma voix
« Les personnes autochtones dans le système correctionnel »
Je prononce ces mots et j'ai l'impression de recevoir une gifle en plein visage
Je ne savais pas quoi penser lorsqu'on m'a invité à comparaître ici
Qu'est-ce que je dois dire?
Je me suis demandé ce que je pouvais bien vous dire que ces gens bardés de diplômes et des titres ne pourraient vous dire mieux que moi
Qu'est-ce que je dois dire?
Vous savez déjà tout ce que je pourrais vous raconter au sujet des statistiques, des faits
Au sujet du système qui, vous le savez très bien, ne fonctionne pas
Qu'est-ce que je peux vous dire
Sur les raisons pour lesquelles les miens sont plus nombreux en prison que tout autre segment de la population du pays
Qu'est-ce que je peux vous dire
Que vous n'avez pas déjà lu
Dans vos millions de rapports
La question a toujours été de savoir par où commencer
Comment commencer
Pas quoi dire
Lorsqu'on est Autochtone...
Lorsqu'on est Autochtone, dans ce pays, on est assuré d'avoir un membre de sa famille en prison
Lorsqu'on est Autochtone
C'est un fait
Lorsqu'on est Autochtone
C'est notre réalité lorsqu'on grandit dans ce pays
Et si on a la malchance d'être Autochtone et de se retrouver en prison
Alors on sait qu'on y sera jusqu'à la toute fin — j'en reparlerai plus tard —
Surtout dans les Prairies
Parce que
Dans les Prairies, nous savons que nous ne pourrons pas voir la lumière du jour avant d'avoir purgé toute notre peine sinon plus
Ceux qui sont condamnés à de courtes peines savent sans l'ombre d'un doute qu'ils seront là jusqu'à leur libération d'office
Ils savent qu'il est inutile de participer aux programmes, parce que, si on est Autochtone...
Non, ce n'est pas ce qu'il faut dire... Quand...
Quand on est Autochtone, participer à ces programmes ne veut rien dire
Rien aux yeux de la commission des libérations conditionnelles
Rien aux yeux de son agent de libération conditionnelle
Rien aux yeux de quiconque travaille pour le SCC
Ne veut rien dire rien du tout
Sinon la futilité et la mort de tout espoir
Et c'est là la mauvaise blague... Mais ce n'est peut-être pas une blague
Simplement la réalité officielle « non officielle »
Et nous savons aussi que c'est l'objectif
Nous savons que c'est l'objectif de nous envoyer là, en masse
Nous savons que c'est l'objectif de nous envoyer en prison, en taule
Nous savons que c'est l'objectif de nous y garder
Nous savons que c'est l'objectif du système correctionnel dans notre pays
La mission du système de justice, c'est de faire naître cet idéal de futilité chez les Autochtones
Le Service correctionnel du Canada a reçu le mandat
D'éliminer tout espoir dans l'esprit des Autochtones...
Et pour l'Autochtone au Canada
La prison n'est qu'une autre forme de génocide
Pour l'Autochtone au Canada
L'incarcération n'est qu'une autre forme de génocide
Pour l'Autochtone au Canada
La taule n'est qu'une autre forme de génocide
Pour l'Autochtone au Canada
La réhabilitation n'est qu'une autre forme de pensionnat
Vous nous retirez à nos familles, comme à l'époque des pensionnats
Vous nous éloignez de nos collectivités, tout comme vous nous avez donnés en adoption partout dans le monde durant la rafle des années 1960
Vous nous retirez de notre culture, tout comme vous avez interdit nos pratiques culturelles
Vous dictez à quelle culture nous avons accès en créant des lois qui dictent nos pratiques
Combien de culture, quand, où et avec qui, comme le faisaient les agents des Indiens
Vous faites miroiter l'espoir: si nous participons aux programmes, nous serons plus tôt en liberté
Vous faites miroiter la vie: si nous nous comportons bien, nous serons plus tôt en liberté
Vous faites miroiter que tous les prisonniers sont égaux
Vous faites miroiter la possibilité de tout recommencer à zéro
Vous faites miroiter qu'à notre sortie la vie sera meilleure que celle à laquelle on nous a arrachés
Vous faites miroiter des mensonges, toujours des mensonges
Dans ma jeunesse, je regardais ma vie en prison et je voulais quelque chose de différent
J'ai dit: « Je ne vais pas mourir ici »
J'ai dit: « Je ne vais pas finir comme ce vieil homme aux cheveux gris, brisé, voûté et usé »
« Ce n'est pas ici que je terminerai ma vie »
« Ce n'est pas ici que mon histoire prendra fin, que mon récit se terminera »
Quand j'étais jeune, je savais que j'étais mal en point
Quand j'étais jeune, je savais que j'avais besoin d'aide
Je savais que je n'allais jamais m'en sortir, sauf si je m'efforçais de changer
Je savais que, si je voulais partir, je ne voulais pas partir mal en point
Je savais que j'avais besoin d'aide et j'ai donc accepté l'aide qu'on m'offrait
Cette aide était inutile
Cette aide ne valait rien
J'ai participé au programme Éliminer les obstacles
J'ai participé aux interventions sur les compétences cognitives
J'ai participé aux interventions sur la gestion de la colère
J'ai participé aux interventions sur la maîtrise de la colère et des émotions
J'ai participé au programme sur le modèle ABC comme tant d'autres
La liste est longue pour les délinquants autochtones participant aux programmes
Offerts par le SCC et la commission des libérations conditionnelles, mais qui n'intéressent absolument personne
Alors pourquoi participer?
Parce que, si on ne participe pas, il n'y a vraiment aucun espoir
Lorsque j'ai demandé de participer au programme sur l'élimination des obstacles, on m'a dit que j'étais condamné à perpétuité, et ma demande a été refusée
Alors pourquoi participer?
Parce que, si on ne participe pas, il n'y a aucune chance
On m'a dit que je ne pourrais pas participer à des programmes avant d'être admissible à la semi-liberté
Alors pourquoi essayer?
Parce que si nous n'essayons pas, nous ne pouvons pas nous mentir et espérer
On m'a dit que ceux qui purgent de courtes peines participent avant les condamnés à perpétuité
Pourquoi participer aux programmes?
Parce que nous avons encore l'illusion que ça compte
On m'a dit que je n'avais pas à m'occuper des programmes et que j'étais parfait comme ça
Que j'allais pouvoir participer à des programmes dans environ huit ans
Au début, nous, les détenus, croyons de façon viscérale le fantasme que, oui, ça compte
Que ça compte pour tous ceux qui sont de l'autre côté de la table
Mais ça ne compte pas
Ça ne compte pas
Ça ne compte pas, parce que la commission des libérations conditionnelles se fiche de nos programmes.
Ça ne compte pas, parce que la commission des libérations conditionnelles sait que nous sommes des Autochtones et que le système nous ramènera vite
On violera nos droits, et nous serons de retour
Ça ne compte pas, parce que le système a besoin de prisonniers pour continuer de fonctionner
Les Autochtones sont des cibles faciles, parce que tout le monde s'en fiche si nous sommes en prison
Parce que, si nous sommes tous emprisonnés, personne n'a à se sentir coupable d'avoir volé nos terres
Parce que, si nous sommes tous emprisonnés, personne n'a à se sentir mal au sujet des couvertures contaminées
Personne n'a à s'inquiéter de nos droits fonciers, de notre eau insalubre
Personne n'a à penser aux enfants de la rafle des années 1960 retirés à leur famille parce qu'ils étaient Autochtones
Personne n'a à s'inquiéter des pensionnats et des enfants agressés là-bas
Les enfants tués là-bas
Les enfants à qui on a arraché l'âme
Les enfants dont on a lessivé l'esprit avant de renvoyer les coquilles vides dans les réserves
C'est sans importance, car si nous sommes emprisonnés
Personne n'a à se sentir coupable de toutes les choses sacrées qui nous ont été enlevées
Peu importe si nous participons à des programmes, peu importe, parce que les criminels n'intéressent personne
Et c'est sans importance parce que
C'est ce que le système fait: il criminalise des générations entières de mon peuple
Et, par conséquent, aux yeux et dans le coeur de la société dominante non autochtone
Nous sommes sans valeur
Des criminels bons à rien que personne ne veut fréquenter
Ni même regarder
Des gens à qui personne ne veut donner un emploi
Ni donner une chance,
Des gens dont on ne respecte pas les droits, parce qu'à un moment donné
Nous sommes allés en prison
Ainsi, nous avons perdu, pour toujours, le droit d'appartenir à l'humanité
Le système est utilisé contre mon peuple comme une arme de génocide bien plus efficace que les pensionnats
Parce qu'il a convaincu le citoyen moyen que les Autochtones sont essentiellement des criminels
Parce que c'est le mensonge qu'on raconte aux gens de ce pays
Cela nous amène à l'accès aux services de santé mentale
Et tout ce que je peux dire, c'est ceci:
On ne nous donne pas accès, car les délinquants non autochtones ont priorité
Même dans la région des Prairies, où jusqu'à 75 % des détenus sont des Autochtones
En plus, d'entrée de jeu, il n'y a jamais assez de psychologues dans les prisons
Et c'est à eux que vous avez confié le bien-être psychologique des détenus:
Des gens surmenés et sous-qualifiés qui, dès le départ, sont voués à l'échec par le système
Voilà les gens qui fournissent ce que vous appelez les services de santé mentale
Et ils ne peuvent pas nous aider en prison
Parce qu'ils ne savent pas ce avec quoi nous devons composer
Parce qu'ils peuvent seulement imaginer l'horreur et les tourments que nous vivons chaque jour
Des préjudices causés principalement par le personnel carcéral, les gardiens qui ont tous nos droits entre leurs mains
Ils peuvent nous enlever ces droits, à tout moment, n'importe où
Ils peuvent littéralement nous mettre à nu en tout temps et ils peuvent tout nous refuser
Ils peuvent nous battre jusqu'à l'inconscience sur un coup de tête; les preuves et les motifs peuvent être inventés de toutes pièces, et ils le sont
Et ça arrive chaque jour en prison
Puis, il y a l'hostilité de 1 000 hommes ou plus qui vivent dans un espace confiné
Qui sont en colère d'être là
Qui ont du ressentiment en raison de leur incarcération
Qui ont grandi dans des foyers violents
Qui ont grandi entourés de parents et de modèles qui les ont laissés tomber
Qui ne leur ont pas enseigné à distinguer le bien et le mal
Puis, il y a les prisonniers autochtones qui ont très probablement été
Arrêtés simplement parce qu'ils étaient Autochtones
Accusés parce qu'ils étaient Autochtones
Et/ou qui ont grandi dans des contextes de violence parce que leurs parents et grands-parents sont des survivants des pensionnats
Qui sont devenus, pour cette raison, des modèles qui n'ont aucune idée de la façon des modèles de comportement positifs
Qui se sont plutôt sentis comme des étrangers dans leur propre maison
Leur propre collectivité
Parce qu'ils parlaient comme les Blancs
Parce qu'ils pensaient seulement comme les Blancs
Parce que c'est ce qu'on leur avait appris de force
Et les raclées qu'ils ont reçues leur ont appris à battre leurs enfants pour leur enseigner
À être des gens aimants à l'esprit sain
Et, ainsi, le cycle du génocide visant à éliminer les Autochtones
Renaît totalement, en prison
Et des générations d'Autochtones se sont retrouvées
À grandir dans des centres de détention pour les jeunes
Avant de passer aux prisons pour adultes
Où ils sont entourés de geôliers non autochtones
Où ils ont été séparés de leur culture, de leur peuple
Où ils sont forcés à vivre entourés de gens rancuniers
Furieux, frustrés, confus, plein d'amertume, de rage et de haine
Et
Sans accès à des ressources adéquates en santé mentale
Limités à des programmes périmés conçus par des travailleurs sociaux qui n'ont jamais été en prison
Des travailleurs sociaux qui avaient des citoyens en colère en tête au moment de concevoir ces programmes visant à éliminer les obstacles
Ces programmes sur les compétences cognitives, la maîtrise de la colère et une myriade d'autres programmes
Parce que, en prison, on a bien sûr le temps de compter à rebours à partir de 20 dans une situation hostile afin de maîtriser sa colère, ses émotions...
Non, en fait, on n'a pas le temps
Parce que, bien sûr, les situations abordées par ces programmes s'appliquent vraiment à la réalité carcérale...
Encore une fois, non, ce n'est pas le cas
Et si vous êtes un Autochtone dans les Prairies ou ailleurs au Canada
Vous vous retrouvez au bout de la file à attendre pour les services de santé mentale
Et à attendre très longtemps pour y avoir accès
Mais les prisonniers non autochtones y ont accès dès le début
Je suis un peu frustré, car je sais tout ça pour l'avoir vécu
Mais, je ne suis plus amer au sujet de tout ça
Je ne suis plus tourmenté à ce sujet
Je m'en suis sorti par moi-même, et j'ai reçu une aide essentielle
Pas du SCC, non, le Service correctionnel du Canada a eu très peu à voir avec ma libération
Avec la personne que je suis devenu
J'ai plutôt réussi grâce à toute l'aide que j'ai eue de mes amis, ici.
Qui m'ont guidé, m'ont montré comment devenir humain
De plus, je n'étais pas l'un des Autochtones qui n'auraient jamais dû être arrêtés
Non, je suis coupable de mon crime, et dois vivre avec cette réalité, qui me suivra toujours de près
J'en tire une force lorsque la vie, ici, est difficile et déprimante, comme elle sait si bien l'être
La culpabilité et le besoin de mieux faire, d'être meilleur, d'être plus qu'un simple survivant
En sortant, j'ai appris certaines choses au sujet du système
Sur la façon de réussir, ici
J'ai appris qu'on voit le monde comme on l'a vu la dernière fois qu'on l'a vu
Si vous êtes entré en prison à 18 ans
Alors, vous verrez à nouveau le monde à travers la mémoire et les yeux de celui que vous étiez à 18 ans
Mais vous le verrez aussi à travers l'esprit et les yeux de la personne de 35 ans qui sort de prison
Et, d'une façon ou d'une autre, ces deux perceptions doivent être harmonisées: il faut trouver un équilibre
Personne n'en parle
Parce que personne ne le sait
J'ai appris que j'avais un trouble de stress post-traumatique
Et c'est aussi le cas, dans une certaine mesure, de tous ceux qui sortent de prison
Ça tient au fait d'être toujours sur les nerfs, toujours aux aguets, d'attendre que quelque chose se passe
Personne n'en parle
Parce que personne ne le sait
À une époque, il y avait un système en place pour les condamnés à perpétuité, ceux coupables de meurtre, en vue de leur libération
Le programme s'appelait Option vie, et il faut l'offrir à nouveau
Option vie fournissait un emploi à une centaine de condamnés à perpétuité en libération conditionnelle
Leur travail était d'aider les condamnés à perpétuité à réussir leur réinsertion sociale
Les condamnés à perpétuité ont des compétences uniques pour aider d'autres condamnés à perpétuité à sortir de prison
Parce qu'ils savent exactement ce que vivent ceux qui sont libérés
Ce qu'un nouveau libéré conditionnel vivra
Ce programme de réadaptation et de réinsertion était beaucoup plus utile que tout le reste
Et que dire des condamnés à perpétuité?
Pourquoi devrait-on leur permettre d'occuper un emploi?
Pourquoi devrait-on les mettre dans une telle position de confiance?
Pourquoi devraient-ils avoir un tel pouvoir et, parfois, une telle autonomie?
Parce que, contrairement à tous les autres prisonniers, ils ont fait l'objet de tests psychologiques pendant des années
Des années où ils ont prouvé à maintes reprises qu'ils avaient changé
Des années où ils ont fait l'objet de rapports et d'évaluations sur chaque aspect de leur vie carcérale
Avant qu'on leur donne même une occasion de commencer leur réinsertion sociale
Ils doivent suivre des programmes
Ils doivent aussi les réussir
Ils doivent être des prisonniers modèles
Ils doivent être des modèles de comportement
Ils doivent prouver encore et encore, dans chaque situation, qu'ils ne commettront plus de crime
Les détenus qui purgent de courtes peines n'ont rien à faire et ils finissent simplement par sortir
De plus, pour un Autochtone qui purge une courte peine, participer à des programmes ne changera rien
Il restera tout de même en prison jusqu'à sa libération d'office
Seuls les condamnés à perpétuité doivent prouver qu'ils ont vraiment changé
Et le changement, c'est bien ce dont il s'agit
Alors prétendons un moment que les programmes fonctionnent et qu'ils ont une réelle valeur parce qu'ils sont pertinents
Si tel était le cas
Il faudrait plus de personnes qualifiées au sein du système pour les offrir
Des gens vraiment qualifiés qui en seraient responsables
Ces programmes doivent être créés pour les prisonniers
Pour les aider à composer avec des situations liées au milieu carcéral
Et pour les prisonniers autochtones, cela signifie qu'il faut des programmes appropriés du point de vue culturel
Pas simplement ajouter des dessins de plumes et de roue de médecine dans les cahiers d'exercices
Je parle de programmes appropriés sur le plan culturel dans le contexte social:
Des programmes inuits pour les Inuits, des programmes métis pour les Métis et des programmes des Premières Nations pour les membres des Premières Nations
Et ces programmes doivent être enseignés par les leurs
Il ne faut pas seulement des agents de programmes autochtones non plus
Il faut que des guérisseurs accompagnent ces intervenants autochtones
Il faut des aînés, que ce soient des aînés métis, inuits ou des Premières Nations
La voix et la personne qui enseigne le bon chemin possèdent un pouvoir
Ces programmes doivent être offerts à tous les prisonniers autochtones dès le départ
On ne gagne rien à attendre
Les condamnés à perpétuité autochtones doivent participer à un programme Option-Vie qui leur est destiné:
un programme métis pour les Métis, inuit pour les Inuits et autochtone pour les Autochtones
Et des aînés doivent participer à tous ces programmes
Les collectivités elles-mêmes doivent participer à ces programmes
Si on offre un programme à l'intention des prisonniers autochtones au sujet d'une vie saine et de relations saines
Alors il faut que ces relations participent
Les épouses et les époux, les petits-amis et les petites-amies, les adolescents et les enfants
Parce que tout commence au début, avec les enfants, l'enfant que le prisonnier était autrefois
Si on crée un pavillon de ressourcement pour prisonniers autochtones, alors il faut laisser la collectivité le gérer:
Des programmes autochtones pour les Autochtones et offerts par des Autochtones
Il faut fournir à la collectivité la formation nécessaire pour bien faire son travail, avec efficacité et efficience
Les aînés doivent être des aînés de la communauté
Cela signifie qu'un groupe d'Autochtones a reconnu que cette personne était un aîné
Ce qui signifie que le SCC doit absolument arrêter de nommer
Des aînés lui-même
Vous n'avez aucun droit de le faire
Le SCC n'a aucun droit de le faire
Il s'agit là d'une appropriation spirituelle et d'une forme de violence psychologique
La communauté vous dira qui est un aîné: la communauté
La société autochtone a été construite de cette façon
La philosophie autochtone est établie de cette façon
Chacun de nos actes passés, présents et à venir fait intervenir la communauté
Et les relations de notre cercle de vie
Parce que nous sommes tous connectés par le territoire
Parce que nous sommes tous liés, en esprit
[Français]
[Traduction]
[Français]
[Traduction]
[Français]
[Traduction]
[Français]
[Traduction]
[Français]
[Traduction]