Bienvenue à la 23e réunion du Comité permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes.
Aujourd’hui, M. Masse remplace . M. Masse participe en personne. M. Waugh remplace , et M. Kusmierczyk remplace . Bienvenue à vous trois.
Aussi, pendant la première heure de la réunion, M. Brassard remplace . Bienvenue, monsieur Brassard.
Afin d’assurer le bon déroulement de la réunion, je vais énoncer quelques règles à suivre. Les membres du Comité les connaissent déjà. Nous espérons que les témoins en prendront bonne note.
Des services d’interprétation sont offerts pour la réunion. Vous avez le choix au bas de votre écran entre le parquet, l’anglais et le français. Les témoins et les membres du Comité peuvent s’exprimer dans la langue officielle de leur choix. Avec la dernière version de Zoom, vous n’avez pas à sélectionner le canal linguistique correspondant. Vous pouvez simplement choisir la langue que vous voulez entendre.
Je vous prie de repérer la fonction « Lever la main » qui se trouve au bas de la barre d’outils principale, au cas où vous auriez à attirer l’attention de la présidence ou du greffier. Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Si vous participez à la réunion par vidéoconférence, cliquez sur l’icône du microphone pour activer votre micro.
Monsieur Brassard, votre microphone sera contrôlé comme à l’habitude par l’agent des délibérations et de la vérification. Veuillez suivre les directives relatives au port du masque et aux protocoles sanitaires pendant que vous êtes dans la salle.
Lorsque vous n’avez pas la parole, votre microphone doit être en sourdine. Je vous rappelle que les membres du Comité et les témoins doivent toujours s’adresser à la présidence. Veuillez parler lentement et clairement pour permettre aux interprètes de bien faire leur travail.
J’aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons M. Chris D.Lewis, commissaire à la retraite de la Police provinciale de l’Ontario, à titre personnel; M. William Ford, président de Racetracks of Canada Inc.; ainsi que M. Jim Lawson, directeur général, et Mme Christina Litz, vice-présidente, Média et développement des entreprises, du Woodbine Entertainment Group.
Chaque témoin disposera de cinq minutes pour faire sa déclaration préliminaire. J’utiliserai une carte d’une minute et une carte de 30 secondes pour vous indiquer combien de temps il vous reste et pour assurer le bon déroulement de la réunion.
Bienvenue aux témoins.
Nous allons commencer par M. Lewis. Vous disposez de cinq minutes.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour, mesdames et messieurs.
Je vous remercie de m’avoir invité à m’adresser à vous au sujet du projet de loi . C'est la Canadian Gaming Association qui m'a proposé comme témoin.
Un des arguments en faveur de la décriminalisation du cannabis au Canada est aussi valable en ce qui concerne les paris sportifs. Des millions de Canadiens dépensent des milliards de dollars pour obtenir ce produit illégalement. On estime que chaque année, la population canadienne verse 10 milliards de dollars dans des opérations de paris sportifs illégaux contrôlées par le crime organisé.
En décembre 2019, le bureau de la lutte contre le crime organisé de la Police provinciale de l’Ontario a démantelé un réseau de paris sportifs illégaux contrôlé par les Hells Angels dans le Sud-Ouest de l’Ontario. En cinq ans, ce réseau a généré des recettes de 131 millions de dollars. Si l’on considère que la marge bénéficiaire moyenne des opérations de paris sportifs est de 5 à 6 %, à lui seul, ce réseau du crime organisé aurait accepté des paris illégaux d’une valeur de près de 2,5 milliards de dollars sur une période de cinq ans.
Selon les allégations de la Police provinciale de l’Ontario, les membres des Hells Angels géraient ce réseau de paris illégaux par l’intermédiaire de cinq sites Web. Nombre des parieurs ne savaient probablement pas que les sites qu’ils utilisaient étaient contrôlés par un groupe du crime organisé.
Il est important de souligner que le modèle de réseaux de paris illégaux contrôlés par le crime organisé donne lieu à des querelles intestines entre les groupes criminels, querelles qui entraînent des crimes violents de toutes sortes, y compris des meurtres. Dans la région du Grand Toronto seulement, plusieurs meurtres se rapportant au contrôle des marchés de paris illégaux ont été commis par des groupes du crime organisé au cours des dernières années, au moyen notamment de fusillades, d’incendies criminels et de bombes incendiaires.
Ces activités menacent sérieusement la sécurité publique, et les coûts financiers associés aux interventions, aux enquêtes et aux poursuites liées à de tels actes de violence sont colossaux. En outre, les enquêtes sur les activités des groupes criminels organisés sont extrêmement exigeantes sur le plan des ressources humaines, technologiques et opérationnelles.
Selon un rapport publié en 2019 par le Service canadien des renseignements criminels, ou le SCRI, le problème de la prise de paris illégaux touche toutes les régions du Canada. La taille exacte du marché des paris sportifs illégaux n’est pas connue, mais elle doit être considérable. Certains estiment que sa valeur dépasse 10 milliards de dollars par année.
La police a démantelé plusieurs réseaux de paris illégaux à grande échelle exploités par le crime organisé. Les groupes criminels organisés tirent des revenus de ces activités et ils utilisent ces revenus pour financer diverses activités criminelles.
Le Rapport public sur le crime organisé au Canada souligne que les groupes du crime organisé considèrent les paris illégaux comme un marché lucratif et peu risqué. On indique ce qui suit à la page 8:
Les [bandes de motards hors-la-loi] collaborent avec d’autres [groupes du crime organisé] pour importer de la cocaïne et d’autres drogues illicites et ont des réseaux pancanadiens qui facilitent la distribution de drogue, qui est bien rodée. Ils sont associés à des fins criminelles avec des groupes du crime organisé traditionnel et avec des [groupes du crime organisé] impliqués dans le jeu illégal en ligne [...]
Ensuite, on peut lire ceci à la page 12 du rapport:
Les réseaux de jeu illégal en ligne perçoivent des revenus de plusieurs millions de dollars chaque année et les [groupes du crime organisé] impliqués utilisent ces fonds pour financer d’autres activités criminelles, comme l’importation et le trafic de drogue.
Par ailleurs, les joueurs qui prennent des paris sportifs avec des groupes du crime organisé s’exposent à des risques personnels supplémentaires. Ces groupes offrent des prêts usuraires pour des montants qui dépassent considérablement les moyens financiers des parieurs, à des taux d’intérêt criminels exorbitants. Puis, ils font peser la menace de violence physique et d’autres formes d’extorsion sur les emprunteurs pour assurer le remboursement rapide des dettes accumulées.
L’élaboration de nouvelles lois et politiques pour réduire les activités des gangs et du crime organisé compte parmi les priorités du gouvernement du Canada. Les lettres de mandat que le a adressées au et au en 2019 contiennent des énoncés à ce sujet.
L’une des raisons principales données par le gouvernement du Canada pour légaliser le cannabis était d’éliminer l’élément criminel et de réduire l’accès du crime organisé aux grandes recettes générées. Le temps est venu d’appliquer le même raisonnement aux paris sportifs et d’adopter le projet de loi modifiant le Code criminel pour permettre les paris sur une seule épreuve sportive.
La majorité des Canadiens qui s’adonnent aux paris sportifs croient qu’ils participent à une activité amusante et inoffensive, cette activité étant souvent présentée comme étant légale et respectable. La plupart ne sont pas conscients des profits considérables que les organisations criminelles en tirent.
Le projet de loi renforcera la réglementation et la surveillance en vue de garantir la sûreté et la sécurité du milieu des paris sportifs pour la population canadienne. La création d’un marché de paris sportifs légal et réglementé donnera aux joueurs un milieu sûr et sécuritaire où faire leurs paris, ainsi que l’assurance que des mesures responsables et adéquates sont en place.
Au cours des 30 dernières années, les organismes de réglementation des provinces canadiennes ont indubitablement fait leurs preuves en ce qui touche la mise en place de mesures exemplaires de protection des consommateurs. Le résultat est que les parieurs canadiens jouissent de milieux de jeu sûrs, responsables et réglementés...
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Bonjour, madame la présidente, mesdames et messieurs.
Je m’appelle Bill Ford et je suis ici aujourd’hui au nom d’Hippodromes du Canada. Je suis heureux de m’adresser à vous.
Hippodromes du Canada est un organisme national qui représente plus de 40 hippodromes d’un océan à l’autre. Certains sont grands, comme celui de Woodbine à Toronto, mais la majorité sont de petites pistes saisonnières qui jouent un rôle vital pour les collectivités où elles sont situées, souvent dans des régions rurales.
Avant de passer au fond de mon propos, j’aimerais vous présenter quelques statistiques clés tirées d’un rapport publié par le Jockey Club of Canada en 2019 au sujet des retombées économiques des courses et de l’élevage de chevaux à l’échelle du Canada. On doit à ce secteur 2,9 milliards de dollars de valeur ajoutée au PIB; 56 000 emplois équivalents temps plein; 2,1 milliards de dollars en traitements et salaires; et 1,2 milliard de dollars en revenus fiscaux pour tous les ordres de gouvernement.
Je ne suis pas ici aujourd’hui pour me prononcer contre le projet de loi sur les paris sportifs. Au cours des derniers mois, notre industrie a affirmé appuyer la légalisation des paris à cote fixe sur une seule épreuve sportive au Canada. L’industrie des courses de chevaux est particulièrement bien placée pour parler des avantages d’un régime légal et adéquatement réglementé de paris au Canada. Les marchés noirs et gris ne profitent à personne.
Toutefois, le processus législatif doit absolument tenir compte des conséquences non voulues de l’absence de mesures de protection pour l’industrie des courses de chevaux.
Aujourd’hui, le modèle de gestion de l’industrie des courses de chevaux repose sur le système de pari mutuel. L’article 204 du Code criminel autorise les paris sur des courses de chevaux faits par l’intermédiaire d’un système de pari mutuel réglementé et approuvé par le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. L’Agence canadienne du pari mutuel, communément appelée l’ACPM, a été mise sur pied par le ministère pour réglementer l’industrie.
En vertu du système de pari mutuel, la part de la maison est utilisée pour soutenir l’industrie au moyen de paiements versés aux participants. En outre, pour obtenir un permis de pari mutuel auprès de l’ACPM, une association de courses doit démontrer qu’elle a signé un accord avec le groupe hippique local. Cette exigence assure l’investissement de chacun des intervenants dans le modèle de pari mutuel.
Dans sa forme actuelle, le projet de loi d’initiative parlementaire permet aux loteries provinciales et à d'autres organisations titulaires d'une licence d'offrir des paris à cote fixe sur des courses de chevaux, et ce, sans que ces entités contribuent à l'industrie.
Le projet de loi , une autre mesure législative déposée récemment par le gouvernement fédéral en vue de légaliser les paris à cote fixe sur une seule épreuve sportive, comprend des dispositions qui interdisent à toute organisation d’accepter des paris à cote fixe sur des courses de chevaux. Cette interdiction protège l’industrie contre le risque souligné plus tôt. Nous recommandons fortement d’inclure la même protection dans le projet de loi . Elle est nécessaire pour les acteurs de notre industrie et pour l'industrie dans son ensemble.
Cela étant dit, nous comprenons que la fin est proche. Lorsque les paris sur une seule épreuve sportive seront légaux, le marché canadien du pari se fera inonder par les plus grandes ligues et entreprises étrangères. La concurrence sera rude, et petit à petit, le secteur des courses perdra des parts de marché, ce qui pourrait entraîner la fermeture de certains hippodromes, dont la survie financière est déjà menacée, et la perte de milliers d’emplois.
Par conséquent, nous recommandons également de légaliser les paris sur des courses de chevaux historiques. Ce produit de pari mutuel consiste à parier sur l’issue de courses qui ont eu lieu dans le passé. À l’heure actuelle, le Code criminel interdit ce type de pari; pourtant, il a fait ses preuves et a été légalisé à de nombreux endroits.
Il suffirait d’apporter une simple modification au Code criminel pour permettre les paris sur des épreuves disputées dans le passé. Ensuite, les paris sur les courses de chevaux historiques pourraient être lancés sur le marché rapidement, donnant ainsi à l’ensemble de l’industrie des courses de chevaux une nouvelle source de revenus importante et fort nécessaire. Cette source de revenus serait particulièrement bénéfique pour les petits hippodromes saisonniers qui ne mènent des activités que quelques semaines par année.
L’industrie et l’ACPM discutent depuis des années de la possibilité d’introduire les paris sur des courses de chevaux historiques au Canada. L’ACPM a déclaré qu’elle était prête à réglementer ce produit en fonction d’un modèle de pari mutuel moyennant la modification du Code criminel.
En conclusion, madame la présidente, l’industrie des courses de chevaux et Hippodromes du Canada appuient la légalisation des paris sportifs au Canada. Toutefois, la légalisation ne doit pas être faite au détriment d’une industrie bien établie qui soutient des milliers d’emplois et dont dépendent de nombreuses collectivités rurales.
Si tout est fait correctement, les paris sur une seule épreuve sportive créeront de nouveaux emplois pour la population canadienne et généreront de nouvelles recettes pour le gouvernement, tout en protégeant une autre industrie, celle des courses de chevaux.
Je vous remercie.
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Bonjour, mesdames et messieurs. Je vous remercie de me donner l’occasion de m’adresser à vous aujourd’hui.
Je suis nouvelle dans l’industrie des courses de chevaux. J’ai commencé à travailler au sein de Woodbine Entertainment il y a tout juste un peu plus d’un an, après avoir occupé le poste de responsable du marketing, des médias numériques et de la stratégie au sein de la Ligue canadienne de football. Avant cela, j’ai travaillé dans certaines des principales entreprises médiatiques du Canada.
Ce que j’aimais le plus à propos de la Ligue canadienne de football, c’est, essentiellement, qu’elle est une organisation axée sur une mission qui contribue à unir le pays grâce à l’une de ses plus grandes traditions. J’étais loin de me douter, et j’espère que c’est ce que nous réussirons à vous communiquer aujourd’hui, de l’importance de l’industrie des courses de chevaux au Canada, en raison du fait, d’une part, que ce sport est une tradition, et, d’autre part, de façon encore plus importante, en raison de ses répercussions positives sur l’économie canadienne.
L’industrie des courses de chevaux génère environ 50 000 emplois équivalents temps plein dans des régions rurales et urbaines du Canada et contribue à l’économie du pays à hauteur de plusieurs milliards de dollars annuellement. La production de chevaux, les soins qui leur sont dispensés et leur utilisation pour les courses ont des retombées économiques sur plusieurs secteurs, notamment l’agriculture, le divertissement, le tourisme, la fabrication et les jeux de hasard. Il n’y a pas qu’aux athlètes que cette industrie procure un emploi, mais aussi aux entraîneurs, aux gens d’écurie, aux jockeys, aux ouvriers agricoles, aux vétérinaires, aux fabricants de harnais et de selles, aux forgerons, aux fournisseurs de foin et de céréales, pour ne nommer que ceux-là.
Au cours des derniers mois, nous avons exprimé publiquement notre soutien à l’égard de la légalisation des paris à cote fixe sur une seule épreuve sportive au Canada. Vous serez peut-être étonnés d’apprendre que l’industrie des courses de chevaux est une industrie novatrice, qui comprend bien la façon dont la prochaine génération d’amateurs de sport s’engage dans les sports.
Toutefois, il est essentiel que le projet de loi tienne compte des conséquences imprévues sur l’industrie des courses de chevaux si on ne la protège pas.
Monsieur Lawson, c’est à vous.
À l’heure actuelle, le moteur de l’industrie des courses de chevaux est le pari mutuel. L’industrie exploite les seuls paris sur une seule épreuve sportive qui sont autorisés au Canada aujourd’hui, ce qui permet aux hippodromes de tirer des revenus de paris légaux qui servent à couvrir les coûts substantiels de leurs activités. Les paris mutuels permettent de partager les profits avec les personnes qui s’occupent des chevaux, les associations hippiques, les programmes d’élevage et les programmes de suivi des chevaux.
Comme l’a expliqué M. Ford d’Hippodromes du Canada, dans le cadre du système de paris mutuels, tous les paris d’un certain type sont regroupés dans une cagnotte et les gains sont déterminés par la répartition de la cagnotte entre les paris gagnants, tandis que dans le cas des paris à cote fixe, les gains sont fixés au moment où la mise est effectuée. Les paris à cote fixe intéressent largement les gros parieurs. La nouvelle génération de parieurs et de gros parieurs a l’habitude de parier sur l’écart entre les points, comme c’est souvent le cas dans la Ligue nationale de football.
Cette différence est au cœur du risque le plus important auquel s’expose l’industrie canadienne des courses de chevaux en raison du projet de loi sur les paris sportifs que votre comité étudie actuellement. Si le projet de loi d’initiative parlementaire est adopté tel qu’il est rédigé actuellement, il permettra à d’autres entités d’offrir des paris à cote fixe sur les courses de chevaux. Le marché des courses de chevaux est un jeu à somme nulle. Les parieurs sur les courses de chevaux qui auront accès à des paris à cote fixe délaisseront les paris mutuels. Cette situation contribuera à diminuer de façon dramatique la part de marché de l’industrie canadienne des courses de chevaux, et les entités en question engrangeraient des revenus sans assumer une part des coûts substantiels de nos activités.
Dans d’autres pays où les paris sportifs sont répandus, notamment l’Australie, les paris à cote fixe sur les courses de chevaux ont dépassé les paris mutuels. En Australie, et plus récemment au New Jersey, qui est l’un des premiers États à avoir autorisé les paris sportifs sur les courses de chevaux, le gouvernement a mis en place un cadre visant à protéger l’industrie des courses de chevaux.
Nous demandons que le libellé du projet de loi d’initiative parlementaire soit modifié de façon à protéger l’industrie des courses de chevaux. Si le projet de loi demeure inchangé, il contribuera à terme à anéantir notre industrie.
Le projet de loi , qu’a présenté récemment le gouvernement fédéral, protège l’industrie contre ce risque. Il appartient maintenant au gouvernement de modifier le libellé du projet de loi d’initiative parlementaire pour sauver une industrie et le gagne-pain de plus de 50 000 familles au pays.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je tiens à remercier le représentant d’Hippodromes du Canada, les représentants de Woodbine Entertainment Group et M. Lewis, commissaire à la retraite de la Police provinciale de l’Ontario.
Je vais m’adresser d’abord à M. Lewis, car, lorsque j’ai examiné le projet de loi précédent présenté au cours de la dernière législature, un enjeu m’est venu à l’esprit en réfléchissant aux paris sur une seule épreuve sportive.
Monsieur Lewis, vous avez travaillé au sein de la Police provinciale de l’Ontario pendant de nombreuses années. Cela m’a vraiment étonné d’apprendre qu’au moins 10 milliards de dollars sont pariés annuellement par l’intermédiaire de preneurs de paris clandestins, notamment, comme vous l’avez mentionné, des organisations criminelles comme les Hells Angels. C’est pourquoi je me suis attardé à ce projet de loi. Les provinces et les territoires perdent des revenus en raison de cette situation.
Vous en avez parlé un peu lorsque vous avez mentionné l’arrestation d’une organisation liée aux Hells Angels en 2019 dans le sud de l’Ontario, mais pouvez-vous nous dire quelle est l’ampleur du rôle que joue le marché noir en ce qui a trait aux paris sur une seule épreuve sportive?
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Je vous remercie, madame la présidente. Je vais continuer là où M. Waugh s’est arrêté.
Monsieur Lewis, j’ai quelques questions pour vous. L’argument selon lequel cette activité a lieu de toute façon peut s’appliquer à bien d’autres choses. Comme vous l’avez souligné, on a invoqué cet argument lors de la présentation du projet de loi sur la légalisation du cannabis. C’est un argument qui est souvent donné durant la discussion. Il peut s’appliquer à toutes sortes de choses. Le fait est que la sécurité, la moralité et d’autres facteurs viennent tempérer cet argument. C’est la réalité. Vous conviendrez avec moi que cette loi n’éliminera pas la criminalité, car les malfaiteurs vont trouver des façons de faire des choses répréhensibles.
À l’heure actuelle, vous pouvez faire affaire avec un preneur de paris à Toronto, ou ailleurs, et faire un pari, et vous pourrez le faire à répétition pendant un certain temps. Vous ne pourrez pas faire de même avec un exploitant légal de paris sur une seule épreuve sportive. Je ne crois pas que le projet de loi contribuera à éliminer les paris illégaux.
Dans le cadre d’un système légal, il y aura aussi une limite quant à la somme d’argent que vous pouvez parier, alors qu’une telle limite n’existe pas, ou du moins elle n’existe pas dans la même mesure, dans un système illégal. D’un autre côté, des gens honnêtes essaient maintenant de participer à cette activité, car ils veulent se débarrasser des criminels, mais leur motivation est l’argent et l’appât du gain. C’est ce qu’on observe actuellement chez certaines des organisations sportives professionnelles. Elles s’intéressent vivement à cette activité, car elle représente une autre source de revenus.
Je tiens à ce que vous sachiez que je suis en faveur du projet de loi.
Est-ce que tous les éléments ont fait l’objet de discussions, à votre connaissance, avec les provinces, qui seront chargées de les réglementer et de veiller à ce qu’il existe des mesures de protection?
Je pense que pour protéger cette industrie, il faudra avoir une bonne compréhension de ces gigantesques exploitants de paris sportifs, dont la plupart, comme nous le savons, sont établis à l’étranger, et leurs noms nous sont familiers. La plupart d’entre eux sont établis au Royaume-Uni, et un grand nombre se trouve aussi en Australie. Ils se sont taillé une grande place aux États-Unis.
Ils s’intéressent aux courses de chevaux et ils veulent travailler avec l’industrie des courses de chevaux, alors, je pense que si on protège cette industrie, comme on veut le faire dans ce projet de loi, ces exploitants de paris sportifs vont travailler en étroite collaboration avec l’industrie. Je crois que celle-ci sera donc protégée de cette façon, car les exploitants souhaitent offrir les paris mutuels parmi leur offre de paris sportifs.
Nous nous attendons à ce que cette protection crée un cadre de gestion de ces paris au sein des sociétés de loteries provinciales, de sorte qu’elles travailleront avec nous plutôt que d’exploiter ces paris indépendamment de l’industrie des courses de chevaux.
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Oui, elle aura un impact.
De nos jours, le modèle des paris mutuels représente environ 1,2 milliard de dollars en paris légaux par l’entremise de l’Agence canadienne du pari mutuel. Nous sommes conscients qu’il existe un marché gris important à l’étranger sur lequel se font les paris.
Nous serions très inquiets si le projet de loi était adopté sans amendement et que les paris à cote fixe sur les courses de chevaux étaient autorisés, car ce montant de 1,2 milliard de dollars pourrait être totalement miné et facilement réduit de moitié. En effet, les personnes qui recevraient des licences des provinces ne seraient pas obligées de cotiser au système. L’ensemble du système pourrait donc s’effondrer sur lui-même.
Nous avons absolument besoin des protections qui se trouvaient dans le projet de loi du gouvernement, c’est-à-dire le projet de loi . Je pense que cela nous permettrait de préserver le système de paris mutuels.
Cela dit, nous disons à tous nos membres qu’ils doivent travailler avec l’organisme de réglementation provincial local. Ils doivent comprendre comment les choses vont se dérouler dans leur province et s’assurer que les courses de chevaux et les hippodromes peuvent jouer un rôle important.
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Je vous remercie, madame la présidente. J’aimerais également remercier les témoins qui comparaissent aujourd’hui.
Ma première question s’adresse à M. Lewis.
Il y a 10 ans que M. Joe Comartin et moi-même travaillons sur ce dossier. Je me souviens que M. Geoff Hall, son adjoint législatif, a effectué une partie du travail préliminaire sur les montants de ces revenus qui sont perçus par le crime organisé. C’était plus que la liberté de choix en matière de divertissement ou qu’une façon de changer les choses. Nous avons vu la même chose se produire avec les jeux de dés. Avant cela, Shaughnessy Cohen et Joe Comartin avaient modifié la loi autorisant les jeux de dés pour le jeu de craps, car nous avions observé l’existence de marchés illégaux à l’échelle de notre collectivité, et surtout à la frontière, où ces marchés étaient liés au crime organisé.
Si nous n’adoptons pas ce projet de loi, doutez-vous que…? Je pense que c’est important. Nous pensons que le crime organisé se trouve dans une cour arrière ou dans un sous-sol avec les preneurs de paris et les intimidateurs habituels, mais c’est beaucoup plus compliqué que cela. En effet, ces activités se déroulent en ligne, et ce, d’une façon qu’on n’avait jamais vue auparavant.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet? Si nous n’agissons pas et que nous attendons encore 10 ans, que se passera-t-il avec le crime organisé, puisque le Canada sera un cas isolé et que le reste du monde aura évolué?
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Je vous remercie de votre question, monsieur Masse. Vous avez tapé dans le mille.
La plupart des gens s’imaginent que le crime organisé se résume à quelques gars en veste de cuir qui se tapissent dans une ruelle quelconque pour battre des gens. Mais ces images viennent du folklore et des vieux films. En réalité, la plupart du temps, les groupes du crime organisé ne sont même pas visibles. Nous parlons surtout de groupes traditionnels tels que la mafia et les bandes de motards criminalisées. Ce sont les principaux groupes du crime organisé qui sont impliqués dans les jeux illégaux.
Ces réseaux sont énormes. Ils s’étendent à l’échelle internationale et ils sont liés entre eux. Ils forment souvent des partenariats pour travailler ensemble. En même temps, il y a ces guerres dont j’ai parlé et elles ne s’arrêteront pas. Il y aura d’autres attentats à la bombe. D’autres innocents seront blessés. Des millions de dollars devront être versés pour financer les enquêtes de la police sur ces événements qui représentent une menace pour la sécurité publique, en plus de la perte potentielle de revenus, par exemple, pour le gouvernement, si nous ne participons pas à cela.
C’est énorme. La situation s’aggravera avant de s’améliorer. D’autres personnes perdront la vie. Nous dépensons plus d’argent et nous n’en gagnerons pas autant, mais cela se fera tout de même.
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Cette affaire a été présentée devant un tribunal du New Jersey, mais c’est ironique quand on pense que nous sommes dans cette situation parce que le Nevada a essentiellement obtenu une dérogation spéciale parce que le crime organisé s’y est installé pour créer tout le système.
J’aimerais brièvement m’adresser à M. Ford.
Vous avez mentionné le projet de loi et le projet de loi . La position du gouvernement à cet égard... Nous avons participé... Avec M. Comartin et M. Hall à la rédaction du projet de loi actuel. J’aimerais remercier M. Waugh de l’avoir repris.
Le projet de loi du gouvernement était différent du nôtre. Ironiquement, je me suis battu pour que les deux projets de loi demeurent actifs. Le gouvernement était d’avis que ces deux projets de loi étaient différents. Non seulement je lui ai refusé deux occasions de l’abandonner à la Chambre, mais j’ai également parlé contre cette décision au Président de la Chambre. Une décision indiquant que les deux projets de loi sont trop semblables a été rendue.
Souhaitez-vous apporter un amendement précis, car je pense que vous devez convaincre le gouvernement? Même sur ce point, le secrétaire parlementaire a argumenté contre mon intervention devant le Président sur le parquet de la Chambre des communes.
Tentez-vous d’obtenir une solution particulière pour la situation dans laquelle vous vous trouvez?
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Nous avons souffert à plusieurs égards pendant la pandémie.
D’une part, je veux parler de l’Ontario, où Woodbine Entertainment génère environ 95 % des revenus liés aux paris. Il y a 15 hippodromes dans la province, et la plupart des paris portent sur les produits de Woodbine Entertainment, c’est-à-dire les courses attelées et les courses de pur-sang. Nous avons dû fermer en mars, avril et mai pour les courses attelées. Notre rencontre des pur-sang de 2020 devait commencer en avril, mais n’a pas commencé avant la première semaine de juin, en même temps que notre produit de courses attelées. Nous avons perdu environ 200 millions de dollars en paris pendant cette période.
Les hippodromes d’un bout à l’autre du pays n’ont pas pu mener leurs activités et nous avons donc beaucoup compté sur les paris en radiodiffusion simultanée dans les hippodromes des États-Unis, qui étaient ouverts. Cependant, nous avons été considérablement pénalisés par l’absence de notre propre produit qui, comme l’a mentionné M. Ford, génère environ 1,2 milliard de dollars pour les hippodromes du pays.
Grâce à un travail acharné et à des efforts de commercialisation soutenus, nous avons réussi à convertir un grand nombre de personnes au produit numérique. Je dis « convertir », car pendant la plus grande partie de l’année — après la reprise de nos activités, en juin —, nous n’étions pas autorisés à avoir des spectateurs. Cela a pris un certain temps, mais nous avons fini par rattraper notre retard.
Même si nous avons accumulé un énorme déficit au cours des premiers mois, nos paris effectués en ligne nous ont permis de remonter la pente, non pas sur une base annualisée, mais sur une base annuelle. Nous avons terminé l’année à la baisse. Nous n’avons pas comblé une grande partie du déficit qui avait été créé plus tôt au début de l’année, mais nous sommes convaincus qu’à l’horizon de 2021, nous pourrons organiser des courses, comme nous le faisons actuellement à Mohawk, à Milton, et que nous pourrons les organiser sans spectateurs.
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Merci beaucoup, madame la présidente. Puisque c'est la première fois que je me présente devant le comité de la justice, je tiens à saluer le travail remarquable que le Comité a accompli sur cette question. J'ai examiné les témoignages des deux ou trois dernières réunions et un très grand nombre de sujets ont été couverts.
Je tiens également à souligner le travail extraordinaire de mes collègues, les députés Waugh et Masse, qui ont présenté ce projet de loi très important pour notre région.
La région du Sud-Ouest de l'Ontario — au sud-ouest de la région du Grand Toronto — est la deuxième région en importance de la province pour les courses de chevaux, et il y a environ 6 000 emplois ici. Cela représente environ un tiers des emplois à l'échelle provinciale. Il y a huit hippodromes, par exemple, à Sarnia, à Dresden et près de Leamington.
J'ai eu l'occasion de parler à M. Bob McIntosh, qui est une légende dans l'industrie des courses de chevaux et qui vient d'une famille qui comprend plusieurs générations d'éleveurs et d'entraîneurs qui ont été intronisés au temple de la renommée, tant aux États-Unis qu'au Canada. En discutant avec lui, on comprend qu'il considère les courses de chevaux comme un véritable écosystème riche. Il parle de la mesure dans laquelle l'industrie des courses de chevaux et un secteur à très forte densité de main-d'œuvre qui soutient de nombreux emplois directs et indirects.
Monsieur Lawson, monsieur Ford, je voulais simplement vous demander si vous pouviez en parler un peu. Donnez-nous une idée de ce qui caractérise les courses de chevaux, du type d'entreprises et d'emplois qui en dépendent et de certains des coûts de fonctionnement. Je voulais vraiment simplement mettre l'accent sur cet aspect.
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Monsieur Ford, je vais me lancer avec hésitation. Vous voudrez peut-être ajouter quelque chose.
Écoutez, nul doute que c'est une industrie à très forte densité de main-d'œuvre. Du côté des courses de pur-sang, des études montrent que les courses en direct que nous organisons à Woodbine représentent environ 2,1 personnes employées par cheval. Nous nous attendons à ce qu'il y ait 2 000 chevaux dans les installations de Woodbine d'ici un mois environ. Dans ces installations seulement, 3 000 personnes qui ne sont pas des employés de Woodbine travailleront, et l'infrastructure est un peu différente de celle des courses attelées, comme vous l'avez dit, dans le Sud-Ouest de l'Ontario. La plupart de ces employés travaillent dans des centres d'entraînement répartis dans le Sud-Ouest de l'Ontario.
Il y a 60 installations hors piste, des installations d'entraînement, à moins de 15 milles de Milton et dans le Sud-Ouest de l'Ontario. Il s'agit d'une industrie à très forte densité de main-d'œuvre qui englobe des producteurs de foin, des producteurs de semences, des forgerons, etc. Mme Christina Litz l'a mentionné plus tôt. Il s'agit d'une industrie à très forte densité de main-d'œuvre et d'une industrie rurale très importante. C'est l'élément essentiel d'une grande partie du Canada rural.
Ce phénomène favorise l'emploi depuis longtemps, et je pense que c'est en grande partie la raison pour laquelle le gouvernement de l'Ontario soutient autant notre industrie — en raison des 25 000 emplois qu'elles représentent en Ontario seulement. C'est également un vaste marché de l'emploi à l'échelle du pays. Comme M. Bill Ford l'a mentionné plus tôt, les aspects économiques de cette industrie ont d'importantes retombées économiques. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui, pour que le Comité comprenne quels sont les risques si cette industrie ne bénéficie pas de la protection qui était comprise dans le projet de loi du gouvernement.
En passant, je ne pense pas... Nous avons eu des discussions avec les députés Waugh et Masse, et il n'y avait aucune intention de nuire à l'industrie des courses de chevaux. Nous le comprenons. C'est maintenant l'occasion de fusionner ces deux projets de loi et de s'assurer que cette industrie dispose de cette protection qu'elle nécessite et mérite afin de protéger les familles et les nombreux gagne-pains dans tout le pays.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Ma question s'adresse à M. Ford.
Nous savons tous que l'industrie des jeux de hasard et des loteries génère une quantité énorme d'argent. C'est le cas, effectivement, dans les hippodromes. Nous comprenons la volonté de protéger les nombreux emplois créés par l'industrie des courses de chevaux.
Cela dit, le jeu compulsif est une réalité dont il faut aussi tenir compte. Les joueurs compulsifs qui, présentement, font des paris sur des sites parfois illégaux ou étrangers dépenseraient leur argent sur des sites légaux. Au Québec, ce serait probablement géré par Loto-Québec, qui investit des sommes pour combattre le problème de jeu compulsif.
Que fait Hippodromes du Canada face au problème de jeu compulsif?
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Merci, madame la présidente.
Monsieur Lawson, vous avez tout à fait raison. Il s'agit d'une question importante.
J'ai pu le constater moi-même dans ma circonscription, à Windsor, qui a perdu son hippodrome parce que le gouvernement McGuinty a pris la décision politique de le fermer. Il y avait un casino également. Il avait réalisé des profits de 2 millions de dollars. Nous avions des centaines d'emplois qui fournissaient des services de façon directe, puis toute l'industrie autour était florissante — les fermes, l'élevage, la notoriété, le lien avec d'autres collectivités, et c'était un élément culturel.
Je pense que la situation est pire qu'elle ne l'était. En fait, la famille Joy a géré cet hippodrome pendant des années, et maintenant c'est un stationnement vide. On prévoit peut-être y installer des magasins à grande surface, mais il y a aussi une bataille concernant le développement. Nous avions une industrie emblématique, non seulement pour les courses de chevaux, mais aussi pour toutes sortes d'autres choses. C'est maintenant terminé.
Si nous ne faisons rien pour corriger votre situation, que va-t-il se passer, selon vous? Encore une fois, le ministère de l'Agriculture a dit que la situation actuelle ne peut durer. Mais pensez-vous qu'avec le soutien voulu des provinces, nous pourrions trouver une solution?
Une grande partie de ce dossier relève des provinces. On parle de réglementation. Comment nous assurer que cela se concrétisera?
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Je ne sais pas exactement de quoi il a été question avec le ministère de l'Agriculture. Je pense que l'Agence canadienne du pari mutuel ou l'ACPM fait un excellent travail au chapitre de la réglementation de l'industrie. Pour ce qui est du soutien, nous collaborons très étroitement avec la CAJO sur le plan réglementaire.
En ce qui concerne la protection de l'industrie, si notre proposition de fusionner ces deux projets de loi par rapport aux courses de chevaux se concrétise, je pense qu'il y a une possibilité de travailler avec les organismes de réglementation provinciaux pour soutenir les courses.
Aujourd'hui, nous contribuons beaucoup, par les paris, au financement de la CAJO, concernant les courses de chevaux, et de l'ACPM, et cela va continuer. La possibilité d'augmenter nos paris et d'accroître nos liens offre une occasion de renforcer les organismes de réglementation, et je pense que nous serons en mesure de le faire. Je suis convaincu que nos contributions, du moins, en Ontario, à la CAJO, par les paris, seront en mesure d'en assurer la viabilité. Aller dans l'autre direction — vous avez raison — risque d'être néfastes non seulement pour Windsor, mais aussi pour tous les hippodromes de l'Ontario. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui.
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Merci beaucoup, monsieur Lawson.
Merci, monsieur Masse.
J'aimerais remercier nos invités de leurs témoignages.
Nous allons passer à notre deuxième groupe de témoins. Auparavant, je veux rappeler aux membres du Comité que, comme nous l'avions dit lors de notre dernière réunion, nous aurons besoin d'environ 10 minutes à la fin de la comparution du deuxième groupe pour discuter de certaines questions relatives à nos travaux, de même que de motions présentées par M. Fortin. Veuillez donc le prévoir.
La séance est suspendue pour que nous puissions accueillir notre autre groupe de témoins.
La présidente: Nous reprenons. Je vous souhaite de nouveau la bienvenue. Je ne vais faire que quelques brèves observations dans l'intérêt des témoins.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Lorsque vous êtes prêts à parler, vous pouvez cliquer sur l'icône du microphone pour activer [Difficultés techniques] en sourdine.
J'aimerais vous rappeler que vous devez toujours vous adresser à la présidence.
Des services d'interprétation sont offerts. Veuillez choisir, au bas de votre écran, la langue dans laquelle vous voulez suivre la discussion. La langue dans laquelle vous vous exprimez n'a pas d'importance, pourvu qu'il s'agisse de l'une de nos langues officielles. Lorsque vous avez la parole, veuillez parler lentement et clairement pour que la tâche des interprètes ne soit pas trop difficile.
Cela dit, j'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins. Nous accueillons des représentants de trois organisations.
Il y a tout d'abord la British Columbia Lottery Corporation, représentée par le directeur, e-gaming, M. Stewart Groumoutis, qui se joindra à nous très bientôt; et par la directrice, Santé du joueur, Mme Jamie Wiebe.
Nous recevons également une représentante du Club Jockey du Québec: Mme Murielle Thomassin, directrice de l'Hippodrome de Trois-Rivières.
Enfin, nous accueillons des représentants de la Horsemen's Benevolent And Protective Association Of Ontario: la présidente, Mme Sue Leslie; et un membre de l'association, M. Ian Howard.
Je veux informer les témoins que j'ai un carton qui indique qu'il reste une minute et un autre qui indique qu'il reste 30 secondes. Je vous indiquerai où vous en êtes au cours de votre déclaration préliminaire. Chaque organisation dispose de cinq minutes.
Nous allons tout d'abord entendre la représentante du Club Jockey du Québec.
Madame Thomassin, allez-y, s'il vous plaît. Vous disposez de cinq minutes.
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Je ne veux pas passer d'une langue à l'autre. Je suis vraiment désolée, mais je me suis en quelque sorte préparée en anglais, alors voilà. Je serai assez brève.
L'industrie canadienne des courses de chevaux génère environ 50 000 emplois à temps plein au Canada, ce qui a déjà été dit aujourd'hui. Chaque année, elle injecte environ 5,6 milliards de dollars dans l'économie nationale. Des éleveurs aux entraîneurs, en passant par les vétérinaires et les forgerons, les répercussions de l'industrie des courses sont importantes au chapitre des emplois et de l'économie, mais tout cela est possible grâce au système de pari mutuel. C'est d'autant plus vrai au Québec puisqu'il s'agit de notre seule source de revenus.
Le Club Jockey du Québec a été créé en tant qu'organisme à but non lucratif, en 2009, avec pour mission de soutenir et de développer l'industrie des courses de chevaux. Depuis sa création, les paris des joueurs québécois sur les courses de chevaux à travers le monde sont stables et représentent environ 70 millions de dollars par année, seulement au Québec. Le Club Jockey du Québec redonne environ 73 % de ce montant aux joueurs ayant des billets gagnants en utilisant le modèle de pari mutuel. Le reste est conservé pour payer les taxes, fédérales et provinciales, des frais d'accueil des hippodromes et des partenaires tels que les plateformes Web légales qui sont utilisées par des clients ou les salles de paris du Québec. En fin de compte, nous sommes en mesure de présenter des courses à notre hippodrome de Trois-Rivières et de redistribuer 3 millions de dollars de bénéfices nets à l'industrie.
J'ai préparé deux pages entières qui expliquent la différence entre le pari mutuel et le pari à cote fixe. Cependant, je crois que vous la comprenez bien maintenant.
Essentiellement, je veux vous parler aujourd'hui avec mon cœur, car l'industrie des courses au Québec a beaucoup souffert ces dernières années. En 2008, on a demandé l'élimination des hippodromes au Québec et, comme je viens de le mentionner, en 2009, quelques jockeys se sont réunis et ont constaté qu'ils ne pouvaient pas laisser une telle chose se produire. Ils ont alors créé le Club Jockey du Québec. Nous présentons maintenant des courses, environ 40 programmes par année, et notre organisme est un petit joueur, l'un des plus petits, je crois, en ce qui concerne le montant que nous pouvons remettre à l'industrie, 3 millions de dollars, et le nombre de jours de courses.
Tout cela pour dire que le changement proposé au Code criminel aura une incidence sur nous quoi qu'il arrive. Cependant, nous voulons protéger l'industrie des courses de chevaux. Le libellé du Code criminel doit protéger l'industrie des chevaux et ne pas autoriser les paris sur une seule épreuve sportive comme les paris à cote fixe sur les courses de chevaux.
Nous voulons garder notre produit. Nous voulons le promouvoir et accroître nos activités en fin de compte, mais nous voulons nous assurer que vous comprenez que les gens de notre province sont passionnés. Nous sommes là pour rester et nous allons essentiellement mettre en œuvre les paris sur une seule épreuve sportive tout en protégeant notre industrie.
Madame la présidente, honorables membres du Comité permanent de la justice et des droits de la personne, bonjour. Merci d'avoir invité la British Columbia Lottery Corporation à s'exprimer sur le projet de loi , la Loi sur le pari sportif sécuritaire et réglementé.
Je m'appelle Stewart Groumoutis et je suis directeur des opérations de jeux électroniques de la BCLC. Ma collègue, la Dre Jamie Wiebe, directrice de la santé du joueur à BCLC, comparaît virtuellement également.
Nous sommes ravis de vous parler aujourd'hui dans le cadre de votre étude sur ce projet de loi qui vise à moderniser la loi du Canada afin que les parieurs sportifs puissent enfin miser sur des épreuves sportives en toute légalité dans leur pays et profiter des avantages et des mesures de protection qui s'offrent du même coup.
La BCLC dirige et gère les activités commerciales de jeu de façon socialement responsable au nom de la province de la Colombie-Britannique. Ainsi, nous gérons 16 casinos, 17 centres de jeu communautaires, 3 500 points de vente de billets de loterie dans les commerces et lieux d'accueil, et PlayNow.com, le seul site Web de jeu réglementé par la province, qui détient actuellement les deux tiers du marché du jeu en ligne total de la Colombie-Britannique.
Environ 25 milliards des revenus de la BCLC ont été versés à la province de la Colombie-Britannique depuis 1985 à titre d'investissements importants dans les soins de santé, l'éducation et les programmes communautaires.
Comme les témoins précédents, nous pensons que les paris sur des épreuves sportives auraient dû être légalisés il y a longtemps. Nous pensons pouvoir offrir ce produit tout en protégeant la santé et la sécurité de nos joueurs et en atténuant les méfaits du jeu.
Nous savons que des joueurs de notre province font déjà ce genre de paris, que ce soit dans les casinos de l'État de Washington ou sur des sites Web étrangers non réglementés, qui ne créent ni l'un ni l'autre des revenus ou des emplois en Colombie-Britannique. En fait, nous estimons à plus d'un milliard de dollars les paris annuels sur les sports dans notre province. La majorité des retombées de ces paris quitte la province en raison des lois actuelles.
Nous revendiquons l'égalité des chances. Nous demandons la possibilité d'offrir des paris sur des épreuves sportives d'une façon qui avantage notre province et nos joueurs, avec un cadre réglementaire prévoyant des mesures de santé, d'intégrité et de sécurité pour les joueurs.
À court terme, la BCLC a l'intention d'autoriser les paris sur les épreuves sportives sur PlayNow.com et de créer rapidement un nouvel ensemble de paris sportifs pour nos clients. À long terme, nous sommes prêts à travailler avec nos partenaires de l'industrie, de la réglementation et du gouvernement pour offrir des paris sportifs autorisés dans les casinos et les centres de jeu communautaires de certains marchés clés.
Nous sommes également ouverts à l'idée d'offrir une gamme élargie de paris sportifs dans certains lieux d'accueil, ce qui donnera un nouveau souffle aux bars et tavernes de la Colombie-Britannique, qui sont mal en point.
Bien que cela constitue une belle occasion pour nos joueurs et notre province, nous reconnaissons que la légalisation des paris sur les épreuves sportives nous obligera à renforcer nos mesures, déjà robustes, de protection de la santé des joueurs.
Offrir la meilleure expérience possible aux joueurs, tout en veillant à leur santé et bien-être par la réduction des méfaits du jeu, est notre priorité. En fait, nous avons comme objectif d'éviter tout méfait lié aux jeux offerts par la BCLC. Pour ce faire, non seulement nous encourageons le jeu sain, mais nous rendons également nos produits, nos milieux et nos services plus sûrs pour nos joueurs.
Nous pouvons notamment mieux comprendre les risques, les interventions et les mesures de protection actuelles, ainsi que la preuve de leur efficacité, en effectuant des recherches sur les joueurs. Nous avons également recours à nos conseillers GameSense. Ce sont des spécialistes qui travaillent auprès des joueurs pour les aider à prendre des décisions avisées et à jouer sainement ou, le cas échéant, pour les aiguiller vers des services de soins et de soutien.
Pendant la pandémie de la COVID-19, alors que les casinos de la Colombie-Britannique sont fermés, nous avons bonifié les soutiens et les conseillers GameSense offrent désormais leurs services par téléphone et en ligne sur PlayNow.com. En fait, PlayNow.com est le seul site de jeu en ligne en Amérique du Nord et l'un des rares sites du monde qui a en poste des spécialistes de la santé des joueurs qui sont prêts à aider les clients.
Un autre témoin, M. Zane Hansen de SIGA, vous a indiqués que notre programme GameSense a été repris par nos homologues de la Saskatchewan. Notre programme est également utilisé sous licence en Alberta, au Manitoba et à plusieurs endroits aux États-Unis, notamment dans tous les centres de villégiature MGM.
Qu'il s'agisse de notre engagement envers l'amélioration continue ou de notre approche axée sur la preuve en matière de santé des joueurs, la BCLC a obtenu les certifications les plus exigeantes de la World Lottery Association, et ce, pour la quatrième fois de suite. La certification vise l'excellence en programmation de jeux responsables.
Si le projet de loi est adopté, la BCLC et nos homologues régulés canadiens sont bien placés pour offrir des paris sur les épreuves sportives de façon sûre et responsable.
Je travaille à la BCLC depuis plus de 10 ans, et j'ai été témoin des investissements que nous avons faits dans la santé des joueurs, de l'incroyable expérience que nous offrons aux joueurs et des sensations encore plus fortes qui pourraient être les leurs grâce aux paris sur les épreuves sportives.
Notre pays est prêt à relever le défi. C'est la raison pour laquelle nous vous encourageons, vous et vos collègues, à permettre aux joueurs canadiens de parier sur les épreuves sportives dans nos provinces.
Merci.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je travaille au sein de la communauté et de l'industrie de la course de chevaux depuis plus de 40 ans, et j'ai actuellement le privilège d'être la présidente de la Horsemen's Benevolent and Protective Association. J'ai aussi occupé divers autres postes dans l'industrie.
En 2012, j'étais présidente de la Ontario Horse Racing Industry Association lorsque l'industrie a subi une crise financière en raison de la décision prise par le gouvernement de l'Ontario visant à abolir le programme des machines à sous dans les hippodromes. À l'époque, ce programme était le modèle de financement utilisé par le gouvernement pour appuyer l'industrie des courses de chevaux.
Cette décision a failli anéantir l'industrie de la course de chevaux. Je voyais l'industrie s'effondre devant mes yeux, et je ne m'attarderai pas sur les tristes détails, comme le bien-être des chevaux et les soucis de milliers de familles. Fort heureusement, nous avons pu montrer au gouvernement les effets dévastateurs de sa décision, et on a trouvé une solution de rechange en matière de financement.
Je vous parle de cette époque parce que bien que nous appuyons le projet de loi et la légalisation des paris sur les épreuves sportives, le projet de loi me rappelle néanmoins la catastrophe que nous avons frôlée et le potentiel d'une deuxième catastrophe pour les courses de chevaux et de l'élevage si le gouvernement fédéral n'ajoute pas certaines dispositions pour protéger l'industrie, comme il l'a fait dans le projet de loi .
Il faut comprendre que les coûts liés à la course de chevaux sont importants, d'où mes grandes préoccupations quant aux conséquences non voulues pour l'industrie. Cela vaut autant pour les exploitants d'hippodromes que pour les propriétaires et les éleveurs.
Si l'on permettait à toute organisation autre qu'un exploitant d'hippodrome de prendre des paris légaux à cote fixe sans assumer les coûts considérables, le modèle de financement de l'industrie entière serait brisé.
Les investissements des propriétaires de chevaux et des exploitants d'hippodromes et le soutien du gouvernement permettent à l'industrie des courses de chevaux et d'élevage d'employer plus de 50 000 personnes au pays. Bon nombre de ces gens sont des cols bleus qui travaillent dans les régions rurales de l'Ontario. La plupart de ces travailleurs ont passé leur vie entière à travailler dans les fermes avec les chevaux et auraient énormément de difficultés à se trouver un autre emploi si l'industrie se rétrécissait de façon dramatique.
Nos agriculteurs, propriétaires, entraîneurs, éleveurs et palefreniers ne constituent qu'une petite partie des emplois et des activités économiques que nous créons. Nous employons également des vétérinaires, des forgerons, des jockeys, des entrepreneurs, des entraîneurs et des physiothérapeutes. De plus, nous bâtissons des étables, des manèges, des clôtures et des abris pour chevaux. Nous labourons les champs, nous semons des cultures, et nous achetons des tracteurs, des fourgonnettes et des camionnettes. Nous générons 5,7 milliards de dollars annuellement en activité économique. À mon avis, l'industrie mérite bien d'être protégée. Je le répète, ce sont 5,7 milliards de dollars en activité économique et 50 000 emplois.
J'ai beaucoup parlé des gens et des familles qui dépendent de l'industrie. Il faut également penser aux chevaux. Notre produit est un cheval vivant qui a besoin de soins 24 heures sur 24, ce qui est très exigeant sur le plan de la main-d’œuvre. Si nos gens n'arrivent pas à gagner leur vie au moyen des courses de chevaux, ils perdront le revenu nécessaire pour s'occuper de leurs bêtes.
Notre industrie doit faire son possible pour vous convaincre que les dispositions protégeant le pari mutuel doivent être réinsérées dans le projet de loi . Sinon, l'industrie des courses de chevaux ainsi que les 50 000 emplois qu'elle génère seront détruits.
L'industrie des courses de chevaux a une longue et belle tradition de collaboration avec le gouvernement et ses organismes. Nous avons tissé de bonnes relations de travail avec la CAGO et l'ACPM, qui décerne les permis aux hippodromes et surveille les paris mutuels. Nous voulons continuer à travailler avec les deux échelons de gouvernement afin de maximaliser les recettes à la fois pour le gouvernement et pour l'industrie des courses de chevaux.
Les courses de chevaux jouissent d'une fière histoire internationale. Le Canada a produit quelques-uns des plus grands chevaux de course, y compris le magnifique Northern Dancer.
Notre gouvernement est redevable envers l'industrie et les 50 000 Canadiens qui gagnent leur vie dans les collectivités rurales. Il doit intégrer les dispositions nécessaires dans le projet de loi afin de garantir la survie de l'industrie des courses de chevaux ainsi que la création d'une nouvelle industrie de paris sur les épreuves sportives qui pourrait générer tout autant d'emplois et d'activité économique.
Sauf votre respect, voilà ce qu’il faut faire.
Merci, madame la présidente.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Quel dommage que je n’aie pas pu intervenir pendant l’audition du premier groupe de témoins, car j’aurais bien voulu parler à Chris D. Lewis. Je suis Chris B. Lewis. Sachez, madame la présidente, que lorsqu’on a vérifié mes antécédents, on m’a demandé si j’étais commissaire. Dans ma circonscription, il y a un bateau de la PPO qui porte son nom, ce qui fait qu’on pensait que le bateau avait été baptisé en mon honneur après mon élection. Ce n’est pas le cas. Je l’affirme publiquement pour remettre les pendules à l’heure.
Madame la présidente, vous savez que je suis une personne enthousiaste. Or, je n’ai pas ma fougue habituelle aujourd’hui, car cette semaine, nous avons perdu encore 200 emplois. Windsor-Essex a perdu une usine et 200 emplois. Je reviens toujours à la charge pour dire: « Qu’allons-nous faire? Comment pouvons-nous tous unir nos efforts et trouver des solutions? »
J’aimerais d’abord remercier tous les témoins. Sachez que je vous parle en tant que propriétaire de deux chevaux, bien entraînés par ma fille et ma femme pour les courses de baril, ce qui n’a rien à voir avec les paris, j’en conviens. Ma fille veut devenir vétérinaire. Je suis estomaqué par votre témoignage. Ma fille et ma femme sont derrière moi, mais vous ne les voyez pas.
J’aimerais que les témoins sachent que je comprends tout à fait leurs propos quant aux coûts et autres facteurs.
Madame la présidente, c’est inhabituel, mais je vais afficher mon avidité. Je vais vous dire que comme nous perdons tant d’emplois aux États-Unis et au Mexique, et à l’échelle locale c’est une véritable hémorragie, nous devrions ratisser plus large que l’industrie des courses de chevaux à elle seule. Nous devons trouver une voie d’avenir pour tous les Canadiens, que ce soit l’industrie des courses de chevaux ou l’industrie des paris sur les épreuves sportives. Madame la présidente, je sais que nous sommes saisis du sujet aujourd’hui, mais à mon avis, les enjeux sont beaucoup plus grands, car les gens méritent ce qu’il y a de mieux.
J’ai quelques questions. Je suis désolé, mais je suis passionné aujourd’hui, comme vous pouvez probablement le voir.
Madame Thomassin, vous avez parlé de recettes de 5,6 milliards de dollars pour l’industrie, dont 3 millions de dollars remis au gouvernement. Si le projet de loi est adopté, et j’espère que ce sera le cas, en passant, savez-vous combien de recettes supplémentaires le gouvernement encaisserait-il et dans quelle mesure cela aiderait l’industrie des courses de chevaux?
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J'aimerais tirer quelque chose au clair. Lorsque j'ai parlé de 5,6 milliards de dollars et de 50 000 emplois, je ne parlais pas du Québec. Ma première phrase visait l'ensemble du Canada; les chiffres pour le Québec sont beaucoup plus modestes.
Nous enregistrons environ 70 millions de dollars en paris tous les ans. Sur ces 70 millions de dollars, 73 % reviennent aux parieurs ou aux clients. Ils reçoivent cet argent au titre de leurs paris gagnants. Nous en remettons 0,8 % en taxe fédérale et 2,7 % en taxe provinciale, et ensuite nous devons verser diverses commissions aux hippodromes qui ont accueilli les courses...
Admettons que nous organisions une course. Si elle a lieu à l'hippodrome Woodbine ou dans un hippodrome aux États-Unis, nous remettons un pourcentage à l'hippodrome. C'est essentiellement leur commission. C'est le revenu de l'hippodrome. Au final, nous gardons 7 % ou 8 % des recettes, ce qui représente un peu plus de 3 millions de dollars. Viennent ensuite les droits exigés par l'hippodrome et les salaires de mes employés. Après les frais, il me reste un profit net d'environ 3 millions de dollars par année.
Nous remettons 2,5 millions de dollars aux hippodromes pour 40 courses, et nous leur versons environ 500 000 $ pour les courses qui ont lieu dans les foires au Québec. Chacun reçoit sa part. Au départ, les sommes sont énormes, mais à la fin... Une bourse peut être de 3 000 $, et le gagnant en reçoit 50 %, et ne rentre chez lui qu'avec 1 500 $ en poche cette semaine.
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Qu'on le veuille ou non, la société évolue, et nous aussi. Il faut toujours agir prudemment lorsqu'il est question d'argent. Les gens vont tenter de faire de la manipulation et d'en faire un peu plus. Cependant, j'entrevois un avenir beaucoup moins sombre.
Nous sommes réglementés par l'Agence canadienne du pari mutuel, ou l'ACPM, qui effectue des tests de dépistage de drogue. Par ailleurs, la Régie des alcools, des courses et des jeux travaille avec moi pour réglementer l'utilisation du fouet à cheval ainsi que les drogues. Ce monde est beaucoup plus structuré qu'on pourrait le croire. Dernièrement, j'ai même reçu une note selon laquelle un test serait plus restrictif afin de limiter l'usage non éthique de drogues pour les chevaux.
J'ai travaillé un peu avec un employé du ministère de l'Agriculture, des Pêches et de l'Alimentation du Québec, le MAPAQ, qui n'arrivait pas croire à quel point nous sommes bien installés, à l'hippodrome, en ce qui a trait à la santé et la sécurité des animaux. Il faut travailler en ayant une vision d'avenir pour la nouvelle société afin d'être en mesure d'attirer la clientèle et de la garder. Nous devons être droits et propres, et nous devons surtout respecter l'animal qu'on utilise comme instrument, finalement.
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Non. Je pense que le modèle de pari mutuel que nous offrons est établi depuis très longtemps.
Le pari sportif pourrait d'ailleurs se faire aussi chez nous. Par contre, dans la situation actuelle, en 2021, tout ce que nous demandons, c'est qu'on n'empiète pas sur notre terrain.
Éventuellement, nous pourrions même nous entendre avec les paris sportifs et avoir des initiatives communes. Ce pourrait même être très positif pour l'industrie.
De plus, si nous générons plus de revenus, étant donné que notre organisation est sans but lucratif, l'industrie en recevrait davantage, au bout du compte. Cette association est presque nécessaire.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Ma question va s'adresser à vous, madame Thomassin, mais je veux d'abord vous saluer de la part de votre députée, Mme Charbonneau, qui aurait bien aimé être présente.
Madame Thomassin, je comprends de votre témoignage que vous craignez les répercussions financières d'une éventuelle légalisation des paris sportifs sur des événements uniques. Vous n'êtes pas la seule personne à le mentionner. Je ne suis pas un expert dans le domaine, mais si j'ai bien compris, actuellement, il y a déjà des paris sur des événements sportifs simples, mais c'est le marché noir qui en retire les profits. Cela se fait par l'entremise d'organisations criminelles. C'est comme cela depuis toujours, et ce sera probablement le cas tant et aussi longtemps que ce sera interdit.
Le projet de loi propose de légaliser les paris sportifs sur des événements uniques. Cela voudrait dire, par exemple, que Loto-Québec pourrait gérer des paris sur des événements qui se passent chez vous, à l'Hippodrome de Trois-Rivières. Vous craignez que cela vous enlève des revenus. Cependant, actuellement, vous perdez déjà des revenus au profit du marché noir.
Avez-vous évalué cette part de marché qui s'en va vers des organisations criminelles pour des paris sportifs sur des événements uniques?
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Malheureusement, je n'ai pas de statistiques ou de données concernant les paris qui se font au noir. C'est un peu plus difficile à cerner.
Cependant, je veux que ce soit très clair: je ne suis pas contre les paris sportifs sur des événements uniques. Tout ce que je dis, c'est que nous ne voulons pas que cela empiète sur les paris à cote fixe. Ce sont des cotes qui seraient fixées par Loto-Québec, par exemple, qui gérerait des paris simples sur nos courses de cette façon. Nous, nous offrons des paris mutuels.
Si le libellé ne limite pas les courses de chevaux aux paris mutuels, cela pourrait faire en sorte qu'il n'y ait que des paris simples pour chaque course de chevaux. C'est vraiment cela, la source de notre inquiétude. Cela dit, nous savons que les paris sportifs simples s'en viennent, et cela ne nous pose aucun problème.
Je n'ai pas de données concernant le marché noir. Nous savons qu'il y a des paris illégaux sur nos courses, mais si les paris simples étaient légaux, il y en aurait peut-être encore plus, car il y a quand même des gens qui ont la sensibilité de dire qu'ils ne font pas de paris illégaux. En tout cas, ils sont peut-être moins à l'aise vis-à-vis de cela. Si on légalise cette pratique et que Loto-Québec commence à dire qu'on peut parier sur une seule course de chevaux, cela pourrait être dévastateur pour nous.
Oui, cette pratique a lieu et nous voulons tous y mettre fin. Toutefois, en même temps, si cela devient légal et qu'on ne nous protège pas, cela pourrait être difficile.
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Merci, madame la présidente.
Je vais poser quelques questions aux représentants de la B.C. Lottery Corporation.
L'un des points forts du projet de loi de M. Waugh — et de celui du gouvernement, soit le précédent projet de loi —, c'est qu'il n'oblige pas les provinces à faire quelque chose de particulier. Il leur donne simplement la possibilité de lancer des produits qui pourraient plaire à certains de leurs consommateurs. En outre, il leur confère le pouvoir de retirer certains produits en cas de problème.
Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet et nous donner quelques exemples de mesures que vous prenez en ce qui a trait aux jeux? Évidemment, nous voulons continuer de mettre l'accent sur le jeu compulsif à mesure que le tout sera mis en œuvre. Que faites-vous à l'heure actuelle? En quoi la souplesse proposée ici est-elle avantageuse pour les provinces?
Chaque province en est à une étape quelque peu différente dans ce domaine. C'est un fait qui, à mon avis, est vraiment sous-estimé. Nous n'obligeons personne à faire quoi que ce soit, ce qui est une valeur très importante. Ainsi, chaque province peut procéder à la mise en œuvre comme bon lui semble, en fonction de la prochaine étape.
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Bonjour, et merci de votre question.
À la BCLC, c'est ce que nous appelons la santé du joueur. Nous la distinguons du jeu responsable. Nous déployons beaucoup d'efforts pour nous assurer que les joueurs obtiennent l'information et le soutien dont ils ont besoin au bon moment et auprès des bonnes personnes, sachant que les joueurs ne sont pas tous pareils. Il y a un continuum de risque, qui peut être nul, faible ou élevé. Nous avons des services et des initiatives adaptés à la situation des gens.
Pour commencer, nous voulons que chacun ait des connaissances de base sur les jeux de hasard. C'est un peu comme le manuel d'utilisation quand on achète une voiture. Comment cela fonctionne-t-il? Soyez au courant des risques. Quelles sont les chances de gagner? Sachez que des ressources sont mises à votre disposition.
Il est facile de se laisser emporter par le jeu. Certaines personnes vont parfois un peu trop loin. C'est là qu'interviennent les outils en ligne et les messages pour les machines à sous. Les conseillers de GameSense offrent des services pour aider les gens à mieux se connaître et à respecter les limites de temps et d'argent qui leur conviennent.
À l'autre extrémité du continuum, hélas, nous avons des gens pour qui la solution ne consiste plus à obtenir de l'information. Il s'agit plutôt de faire une pause. C'est là que nous proposons l'autoexclusion volontaire. Ils peuvent ainsi s'accorder de courtes périodes de répit. Nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement provincial pour aiguiller nos clients vers un large éventail de services, notamment des services gratuits de consultation et d'assistance téléphonique.
C'est comme une approche holistique de santé publique pour nos joueurs.
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Merci beaucoup, monsieur Masse.
Comme je l'ai dit plus tôt, nous aurons besoin de 10 minutes, comme M. Fortin l'a demandé lors de notre dernière réunion, pour discuter des motions qu'il souhaite présenter et de certains points d'ordre administratif. J'aimerais donc remercier tous nos invités d'aujourd'hui de leurs témoignages très convaincants, de leur présence parmi nous et de leurs réponses à nos questions. Si vous souhaitez apporter d'autres précisions, veuillez les envoyer par écrit à notre greffier. Nous serons heureux de les recevoir.
Merci encore une fois. Vous pouvez maintenant vous déconnecter de la réunion si vous le souhaitez.
Très rapidement, chers collègues, nous allons aborder quelques questions d'ordre administratif avant de passer aux trois motions de M. Fortin.
Premièrement, vous avez tous reçu par courriel notre budget pour l'étude du projet de loi , dont le montant s'élève à 2 650 $. Puis-je obtenir le consentement du Comité pour adopter ce budget? Le cas échéant, je vous saurais gré de lever le pouce.
Des députés: D'accord.
La présidente: Merci beaucoup, mesdames et messieurs. Je vous en suis reconnaissante.
Pour ce qui est de la demande d'inviter des témoins supplémentaires au Comité, je veux simplement vous informer des personnes que nous avons invitées et des réponses que nous avons reçues.
Monsieur Fortin, vous nous avez demandé d'inviter des représentants de Loto-Québec. Malheureusement, ils ont décliné l'invitation à comparaître.
MM. Masse et Moore nous ont demandé d'inviter des représentants de la Ligue canadienne de football, ou LCF. Ils ont refusé de comparaître, mais ils feront parvenir des observations par écrit.
Certains des témoins que vous avez entendus aujourd'hui faisaient partie de cette liste. Ainsi, la Horsemen's Benevolent Association figurait sur la liste des témoins proposés. La Ligue nationale de hockey a été invitée, et je crois comprendre qu'elle sera au rendez-vous. La société Hippodromes du Canada figurait également sur la liste, et nous avons entendu son témoignage aujourd'hui. Il en va de même pour le Club Jockey du Québec.
Toujours à partir de la liste des témoins proposés, nous avons invité la Ligue canadienne de soccer, ainsi que M. Sandy Hawley.
Si les députés ont d'autres choses à ajouter, qu'ils communiquent avec moi et le greffier, et nous procéderons en conséquence.
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Non, je voulais dire la Ligue canadienne de football, mais nous pourrons peut-être revoir cela en fonction de ce que vous nous conseillez. Nous en discuterons ensuite avec le greffier et nous veillerons à ce qu'ils soient au moins représentés ici. La ligue en question, la LCF, nous a informés qu'elle présenterait des observations par écrit, quoi qu'il arrive.
Pour la gouverne des députés, lors de notre prochaine réunion, jeudi, nous recevrons le pendant la première heure, puis nous nous entretiendrons exclusivement avec les fonctionnaires durant la deuxième heure. La réunion portera sur le Budget supplémentaire des dépenses (C) de 2020-2021 et le Budget principal des dépenses de 2021-2022. Gardez cela à l'esprit en prévision de notre prochaine rencontre.
Nous avons ensuite une semaine de relâche, puis le 23 mars aura lieu la dernière réunion sur le projet de loi . Le 25 mars, la première heure sera consacrée à l'examen du projet de rapport pour l'étude sur les comportements coercitifs, puis durant la deuxième heure, nous entreprendrons l'étude article par article du projet de loi C-218.
Voilà ce que j'avais à dire au sujet du programme.
Monsieur Moore, je vois que vous avez levé la main.
Monsieur Moore, nous allons certainement nous pencher sur la question. Nous vous tiendrons au courant de la situation avant jeudi.
Nous passons maintenant aux trois motions de M. Fortin concernant la langue et l'interprétation pour les comités et les documents.
Monsieur Fortin, je pense que nous avons tous eu l'occasion d'examiner ces motions.
Si vous souhaitez en parler brièvement, vous pouvez y aller, après quoi le greffier pourra nous faire part des questions ou des défis d'ordre logistique ou nous expliquer ce que chaque motion signifierait.
Allez-y, monsieur Fortin.