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Monsieur le président, nous avons convenu que c'est moi qui allais débuter.
Honorables membres du Comité, je vous remercie de l'aimable invitation à comparaître devant vous aujourd'hui. Nous vous sommes reconnaissants des efforts que vous déployez pour examiner les mesures que nous avons mises en place, tout particulièrement à nos frontières, afin de protéger les Canadiens.
Je tiens d'abord à dire, monsieur le président, que je suis profondément préoccupé par les allégations d'agression dans un hôtel de quarantaine et au cours d'une vérification de conformité à la quarantaine. Les agissements allégués sont de nature criminelle et doivent faire l'objet d'une enquête approfondie. Il faut que les présumés coupables soient tenus responsables de leurs actes. Je peux vous assurer que les services de police concernés font enquête et que nos agences, et notamment la GRC, offriront tout le soutien nécessaire aux fins de ces enquêtes.
Je ne peux pas commenter les détails d'une opération en cours, mais je suis accompagné aujourd'hui par la commissaire Lucki, le président Ossowski et le sous-ministre Stewart qui pourront fournir davantage de précisions en répondant aux questions des députés. Je vais pour ma part vous entretenir brièvement de quelques-unes des mesures que nous avons prises.
Vous vous souviendrez qu'en mars de l'an dernier, nous avons mis en place la période de quarantaine obligatoire de 14 jours pour un retour au pays. Plus récemment, nous avons mis en oeuvre d'autres mesures et exigences de dépistage s'appliquant aux voyageurs qui arrivent au Canada par voie terrestre ou aérienne. Toutes ces mesures visent à ralentir la propagation du virus en contribuant à empêcher son importation et celle des nouveaux variants.
Je vais vous parler brièvement du rôle joué par l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) dans l'application de ces mesures. Je suis ravi de pouvoir vous dire que depuis l'imposition aux voyageurs de l'obligation de présenter une preuve de test négatif de la COVID-19 avant leur arrivée au pays, on note une baisse de 59 % du nombre de voyageurs arrivant par un vol international. En outre, plus de 99 % de ces voyageurs internationaux se sont conformés à l'exigence obligatoire du test avant l'arrivée.
Je crois qu'il vaut la peine de le répéter: 99 % se sont conformés. Il y a longtemps déjà que je suis dans le domaine de l'application des lois, et je peux vous dire qu'un tel niveau de conformité est très rare. Je pense que cela montre bien à quel point les Canadiens — et même ceux qui font des voyages non essentiels — sont déterminés à se protéger et à protéger les membres de leur collectivité.
Je veux qu'une chose soit bien claire. Dans tout ce que nous faisons, la santé et la sécurité des Canadiens sont nos priorités absolues. Nos mesures frontalières temporaires sont tout à fait essentielles pour assurer la sécurité des Canadiens, et nous continuons de déconseiller vivement les voyages à l'étranger.
En appliquant toutes ces mesures, les agents de l'ASFC sont à l'avant-garde de l'intervention canadienne contre la COVID-19 depuis le début de la pandémie. J'estime qu'ils ont su relever le défi et s'adapter rapidement aux nouvelles réalités des mesures frontalières et sanitaires. Ils ont selon moi accompli un excellent travail en contribuant à la protection des Canadiens. Ils sont chargés de l'application de plus de 90 lois et règlements, sans compter toutes les dispositions des décrets adoptés par le gouvernement en réponse à la pandémie. De toute évidence, ils souscrivent à notre engagement collectif de garder les Canadiens en sécurité.
Ils contrôlent tous les voyageurs à leur arrivée au pays. Ils font montre de vigilance et de professionnalisme en répondant aux besoins des Canadiens. Ils recueillent les coordonnées nécessaires à l'Agence de la santé publique du Canada. Ils s'assurent que les plans de quarantaine de tous les voyageurs sont adéquats. Avant de décider s'il faut autoriser ou non un voyageur à entrer au Canada, ils examinent les circonstances particulières à son cas, la raison de son voyage et les documents produits.
En leur qualité d'agents de contrôle désignés, ils ont le pouvoir d'examiner, de contester et de confirmer les déclarations des voyageurs. Lorsqu'il y a des doutes concernant le plan de quarantaine d'un voyageur, on s'adresse à l'Agence de la santé publique du Canada qui prend la décision finale. Une fois qu'un voyageur est admis au Canada, la responsabilité de le surveiller et de le suivre du point de vue de la santé publique relève du mandat de l'Agence de la santé publique du Canada avec l'aide des données fournies par l'ASFC. Il s'agit entre autres de décider s'il convient ou non de prendre des mesures pour l'application de la loi.
Il est important de noter, monsieur le président, que la mise en quarantaine est une de nos mesures les plus efficaces et que la surveillance à cet égard relève du service de police responsable. Les agents chargés des mesures de santé publique et de l'application de la loi communiquent régulièrement avec les voyageurs pour s'assurer qu'ils respectent les ordonnances de quarantaine. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires provinciaux, territoriaux et municipaux pour faire respecter toutes les mesures mises en place. La présence accrue des agents des services frontaliers et de santé publique contribue à ce que les voyageurs comprennent bien toutes les exigences liées à leur mise en quarantaine.
La GRC collabore également de près avec l'Agence de la santé publique du Canada. Elle coordonne l'ensemble des efforts déployés pour assurer l'application de la loi en veillant à ce que les autorités policières compétentes reçoivent les renseignements nécessaires pour vérifier physiquement si les ordonnances de quarantaine sont respectées.
Monsieur le président, nous allons continuer de travailler en collaboration très étroite pour assurer l'application de ces mesures de quarantaine qui sont, selon moi, la solution la plus efficace pour protéger les Canadiens contre la propagation du virus. Nous appliquons donc de façon rigoureuse ces mesures qui demeureront en place tant et aussi longtemps que cela sera nécessaire.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je suis accompagnée aujourd'hui de M. Iain Stewart, président de l'Agence de la santé publique du Canada, et du Dr Harpreet Kochhar, sous-ministre associé, qui est responsable de ce dossier.
Depuis le début de la pandémie, les exigences de quarantaine obligatoires sont un élément clé de notre stratégie pour contenir la propagation de la COVID-19 au Canada.
Le mois dernier, le gouvernement du Canada a mis en place des mesures de quarantaine supplémentaires à la frontière pour les voyageurs internationaux qui arrivent au pays par voie terrestre ou aérienne. Depuis le 22 février, tous les voyageurs aériens sont tenus de séjourner jusqu'à trois nuits dans un établissement autorisé par le gouvernement en attendant les résultats du test moléculaire de dépistage de la COVID-19 qu'ils ont subi à leur arrivée.
Ces établissements sont différents des installations de quarantaine désignées qui sont gérées par l'Agence de la santé publique du Canada et qui sont généralement utilisées pour isoler les voyageurs symptomatiques ou ceux qui n'ont pas d'endroit approprié pour se mettre en quarantaine.
L'obligation de demeurer dans un établissement autorisé par le gouvernement ou dans une installation de quarantaine désignée est une mesure de santé publique importante qui contribue grandement à protéger les Canadiens en empêchant l'importation du virus et de ses variants.
Nos experts et nos scientifiques surveillent de près les éclosions de COVID-19 au Canada et partout dans le monde. Nous comprenons les risques et nous prenons la situation au sérieux. Chaque mesure de santé publique que nous prenons est un élément important de notre approche visant à protéger les Canadiens contre le virus.
La protection de la santé et de la sécurité des Canadiens est notre priorité absolue, alors que nous continuons de lutter contre la pandémie de COVID-19. Le gouvernement du Canada a mis en place des mesures strictes régissant la quarantaine et les déplacements afin de réduire l'importation et la propagation du virus de la COVID-19 et de ses variants dans notre pays.
Nous savons que le virus subit des mutations. Il est primordial pour notre pays de pouvoir suivre ces mutations du virus et déterminer quelles menaces additionnelles elles font peser sur les Canadiens. Le programme de quarantaine obligatoire du Canada est un élément essentiel de notre stratégie contre la COVID-19.
Pour lutter contre la COVID-19, les Canadiens ont fait des sacrifices importants en limitant notamment leurs voyages à l'étranger. Chaque jour, nous recevons plus de vaccins, et c'est une bonne nouvelle. Nous nous retrouvons toutefois à un moment charnière dans notre combat contre la COVID-19, et nous devons demeurer vigilants et continuer à suivre les directives de la santé publique.
L'Agence de la santé publique du Canada a déployé des fonctionnaires fédéraux sur place et a augmenté le nombre d'agents de sécurité en poste dans les installations de quarantaine désignées afin que tous puissent s'y sentir davantage en sécurité. Nous communiquons quotidiennement avec nos partenaires pour les appuyer dans la gestion des emplacements désignés pour la quarantaine obligatoire.
C'est pour cette raison, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, que nous croyons que ce n'est pas le moment de suspendre les mesures de quarantaine imposées par le gouvernement fédéral.
Je tiens à remercier les Canadiens pour les sacrifices incroyables qu'ils ont consentis afin de se protéger les uns les autres contre la COVID-19, notamment en limitant leurs voyages non essentiels.
Merci beaucoup, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je donnerai une réponse très brève afin que ma collègue puisse répondre au sujet de la deuxième partie du processus.
Toute personne qui arrive à la frontière du Canada fait l'objet d'un contrôle effectué par l'ASFC, qui détermine si la personne a le droit d'entrer dans le pays. Soit dit en passant, il est établi par la Constitution que tous les Canadiens de retour au pays ont un droit d'entrée. Cela inclut également les résidents permanents et les personnes autochtones. Les agents de l'ASFC s'assurent que les gens peuvent entrer légalement dans le pays. En outre, comme je l'ai mentionné, ils appliquent plus de 90 lois et règlements.
Depuis la mise en place des mesures de quarantaine, nous demandons à nos agents frontaliers d'en faire plus. Ils déterminent le motif du voyage. Un critère très clair a été établi par décret pour les voyages essentiels. Les voyageurs essentiels sont exemptés, et un certain nombre d'autres exemptions ont été mises en place par décret. Les agents de l'ASFC déterminent si les voyageurs qui arrivent doivent se mettre en quarantaine. Si c'est le cas, en vertu des règles mises en place par décret, ces personnes sont alors dirigées vers des agents de l'Agence de la santé publique du Canada. Ils déterminent également si le plan de quarantaine est adéquat et donnent l'ordre aux personnes de se mettre en quarantaine, car il s'agit d'agents de quarantaine désignés au titre de la Loi sur la mise en quarantaine. Ils ont été désignés par l'ASPC.
Nous vérifions également, maintenant, depuis le 6 janvier, si les gens ont passé un test de dépistage de la COVID, s'ils ont obtenu un résultat de test négatif pour la COVID trois jours avant leur arrivée au Canada, dans le pays de départ. Il s'agit d'une exigence à respecter avant même de monter à bord de l'avion. Les personnes qui arrivent à nos frontières terrestres peuvent également être aiguillées vers l'ASPC pour passer un test sur place, dans maintenant 20 endroits différents au Canada, ou les agents de l'ASFC peuvent leur faire subir un test auto-administré si elles arrivent à l'un des 97 autres points d'entrée.
Nous recueillons ensuite ces renseignements et les transmettons, par l'intermédiaire de l'ASPC, au service de police compétent aux fins de suivi et d'application de la loi.
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Merci, monsieur le président.
En ce qui concerne le transfert à l'Agence de la santé publique du Canada, il y a un certain nombre de différentes avenues pour un passager. S'il a des symptômes ou s'il n'a pas un plan de quarantaine adéquat, il est transféré dans une installation de quarantaine désignée par le gouvernement fédéral lui permettant de s'isoler, parfois pendant toute la durée de sa quarantaine s'il n'a pas un bon plan.
Dans ces installations de quarantaine désignées, ce que nous essayons de contrer, c'est la transmission de la COVID-19, en particulier pour les gens qui vivent dans des endroits surpeuplés, qui n'ont pas, par exemple, de chambre individuelle qui leur permettrait de s'isoler chez eux, ou qui vivent avec des personnes très vulnérables qui pourraient mourir si elles contractaient la COVID-19.
Selon les changements récents, on demande aux gens de séjourner dans un hôtel, s'ils ne sont pas tenus de se mettre en quarantaine dans une installation de quarantaine désignée, pour une période maximale de trois jours en attendant que leur test soit négatif. Ils sont soutenus dans cette démarche par l'Association des hôtels du Canada. L'Agence de la santé publique du Canada propose un certain nombre de mesures de soutien aux voyageurs.
Je remercie tous les témoins présents aujourd'hui ainsi que le ministre.
Je suis très contente que le Comité ait accepté de se pencher sur cette situation qui, il faut le dire, est assez chaotique, et ce, depuis le début.
Avant Noël, on avait des craintes concernant les gens qui voyageaient à l'étranger et qui faisaient fi des règles sanitaires même si on leur recommandait de rester à la maison. Ces gens partaient à l'étranger alors qu'ils risquaient de rapporter le variant du Royaume-Uni au Canada. Les quarantaines n'étaient à peu près pas surveillées — un ou deux appels automatisés permettaient de vérifier si les gens étaient bel et bien à la maison. C'était très facile de mentir.
Le gouvernement a finalement entendu raison et a décidé d'imposer une quarantaine obligatoire à l'hôtel. Bien que cela ait été chaotique, je pense qu'il s'agit d'une bonne mesure qui mérite d'être mise en place. Cependant, il y a plusieurs pépins. Il a fallu plusieurs semaines entre le moment où le gouvernement a annoncé la mise en place de cette quarantaine et celui où il l'a concrétisée. Ce qu'on craignait est arrivé: le fameux variant a fait son entrée au pays.
Il y a probablement eu des discussions entre le ministère de la Santé et celui de la Sécurité publique. Les deux ministres peuvent peut-être nous éclairer à ce sujet.
Pourquoi avoir tant tardé avant de mettre en place la quarantaine obligatoire à l'hôtel?
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Je peux commencer, monsieur le président.
Je remercie la députée, tout d'abord, de rappeler aux Canadiens que nous leur demandons de s'abstenir de voyager pour des raisons non essentielles depuis un an maintenant. Je veux remercier les Canadiens qui ont respecté cette demande.
C'est une période difficile pour les Canadiens. Bon nombre d'entre eux ont de la famille à l'étranger et toutes sortes de raisons de vouloir voyager, mais ce n'est pas le moment d'aller à l'étranger.
Les mesures de quarantaine qui sont en place depuis plus d'un an au Canada sont parmi les plus rigoureuses au monde; en fait, une quarantaine obligatoire est imposée depuis très longtemps et nos taux de conformité sont élevés.
Nous avons ajouté des mesures de protection, comme je l'ai dit, depuis que les variants préoccupants sont mieux connus. Tout d'abord, il y a eu le variant qui a été détecté au Royaume-Uni. D'autres variants ont été détectés dans d'autres pays, ce qui a entraîné une importante multiplication du nombre de cas de COVID qui a conduit à la mutation du virus.
Nous nous sommes toujours fondés sur les données scientifiques et les éléments de preuve pour décider de la marche à suivre dans notre lutte contre la COVID-19, et nous avons certainement entendu les préoccupations de la communauté scientifique concernant non seulement les variants préoccupants qui ont été découverts dans le monde, mais aussi la manière dont le virus pourrait se transformer à l'avenir.
Nous sommes à une étape très critique de notre lutte contre la COVID-19, et nous constatons que des provinces réussissent à réduire le nombre de cas. Nous constatons que les choses se passent bien sur le plan de la vaccination. Il est devenu très clair que nous ne pouvions pas prendre de risques lorsqu'il s'agissait de la détection et du dépistage des variants préoccupants.
Je peux vous dire que tous les cas déclarés positifs à la frontière font l'objet d'un dépistage des variants préoccupants, et nous en avons détecté un certain nombre. Il s'agit d'une importante mesure de protection supplémentaire alors que nous entrons dans la phase de vaccination et de protection des Canadiens.
Monsieur Harris, je vais essayer de répondre brièvement à la question, et je ne veux pas interrompre la ministre Hajdu.
Je tiens à souligner qu'il y a 117 points d'entrée terrestres par lesquels les Canadiens peuvent passer lorsqu'ils reviennent des États-Unis. En plus des voyageurs non essentiels, plus de 90 % des personnes qui traversent à ces points d'entrée terrestres sont des camionneurs. Ce sont des travailleurs essentiels; ils transportent des fournitures essentielles vers le Canada et les États-Unis. Ce n'est qu'une très petite proportion — dans la plupart des postes frontaliers, moins de 5 % — des voyageurs qui se présentent à la frontière qui sont considérés comme non essentiels.
Je voudrais également souligner que, bien que certains de ces postes frontaliers soient situés dans des zones urbaines assez densément peuplées, la grande majorité d'entre eux sont assez éloignés. Ils se trouvent à des centaines de kilomètres, et dans certains cas à plusieurs centaines de kilomètres, d'un hôtel ou même du personnel de l'ASPC.
Nous avons mis en œuvre les mesures que nous jugeons appropriées, nécessaires et efficaces, compte tenu de la taille du groupe de personnes dont il est question. Plus de 90 % des personnes qui arrivent à l'aéroport sont des voyageurs non essentiels, tandis qu'une proportion beaucoup plus faible de personnes qui arrivent aux frontières terrestres sont des voyageurs non essentiels. À notre avis, les mesures que nous avons mises en place sont les bonnes.
J'aimerais également souligner que nous avons limité les arrivées de vols internationaux à quatre aéroports internationaux. Ils sont situés à Montréal, à Toronto, à Calgary et à Vancouver — de toute évidence, de grands centres urbains où des hôtels sont accessibles et du personnel de l'ASPC est disponible pour la gestion des mesures qui ont été mises en place là-bas.
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En ce qui concerne les mesures que nous avons mises en œuvre, il y a plus d'un an, nous avions formulé des avis aux voyageurs et nous leur avions demandé d'éviter les voyages non essentiels. Nous avons reconnu le risque que le retour de ces voyageurs représentait pour les Canadiens. Il y a plus d'un an, nous avons donc commencé à mettre en œuvre des mesures rigoureuses. La grande majorité des Canadiens les ont respectées, mais nous savons que certaines personnes, pour différentes raisons, peuvent décider de voyager. Nous savons également qu'en vertu de la Constitution, les Canadiens, les résidents permanents et les Autochtones ont le droit de rentrer au Canada. Les mesures que nous avons mises en œuvre visaient à respecter ce droit.
En même temps, nous avons indiqué très clairement que les mesures de mise en quarantaine que nous avons imposées aux personnes qui voyagent pour des raisons non essentielles... Je tiens à préciser que les preuves selon lesquelles ces mesures sont les plus efficaces abondent. En effet, la quarantaine, combinée aux mesures de dépistage et aux tests exigés, a été la mesure la plus efficace pour protéger les Canadiens contre la propagation de la COVID-19. Nous continuons d'ajouter des niveaux de protection. Les Canadiens font preuve de coopération.
Je dirai aux membres du Comité que lorsque nous avons exigé que les gens subissent un test avant l'embarquement et, maintenant, avant leur arrivée aux frontières terrestres, et qu'ils présentent un résultat négatif obtenu depuis au plus trois jours, de nombreuses personnes nous ont dit que c'était trop dispendieux et difficile à faire. Je pense que nous avons tous vu, dans les médias, des reportages sur des personnes qui ont fièrement résisté à ces exigences. Mais en réalité, la très grande majorité des Canadiens ont respecté ces exigences et s'y sont conformés à plus de 99 %. Lorsque des gens choisissent de ne pas se conformer, il existe des moyens appropriés pour remédier à la situation. Par exemple, il est possible d'imposer des amendes, mais notre objectif a toujours été la conformité, et non l'application des règles. Je suis donc très fier de dire que la très grande majorité des Canadiens ont respecté ces règles et leur raison d'être, et qu'ils s'y conforment réellement.
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Avec plaisir. Je vous remercie beaucoup. Bonsoir à tous. Je m'appelle Isaac Bogoch. Je suis un médecin spécialiste des maladies infectieuses et un scientifique qui travaille à l'Hôpital général de Toronto ainsi qu'à l'Université de Toronto. Je vous remercie beaucoup de m'avoir invité à m'adresser au Comité permanent de la sécurité publique et nationale.
Le principal sujet de discussion est bien entendu les hôtels de quarantaine, mais il est clair que ce sujet est lié à une vaste question, c'est-à-dire la façon de protéger les Canadiens contre l'introduction au pays de la COVID-19 en appliquant des mesures judicieuses visant la frontière et les voyages.
Le contexte change rapidement en ce moment. Nous avons besoin d'une politique frontalière qui s'adaptera à l'immunité grandissante attribuable à l'augmentation de la vaccination au Canada, aux États-Unis et ailleurs dans le monde.
La politique que nous appliquons aujourd'hui sera, je l'espère, très différente de celle que nous allons appliquer dans les mois à venir, à mesure que l'immunité augmentera au sein de la population et que nous comprendrons mieux la véritable protection qu'offrent les vaccins contre, par exemple, les nouveaux variants préoccupants dont nous avons beaucoup entendu parler.
Dans l'immédiat, cependant, nous devons bien entendu discuter de ces hôtels de quarantaine. Il est clair qu'ils sont une source de problèmes. Nous avons entendu parler des cas troublants d'agressions sexuelles, des problèmes de logistique, des coûts et des lacunes.
Il est important de se rappeler que l'objectif principal est de prévenir l'introduction de la COVID-19 et des variants préoccupants, qui sont plus facilement transmissibles et qui ont le potentiel de contourner l'immunité. Essentiellement, le but est de gagner du temps au Canada pour nous permettre de vacciner la population.
Ce qui est intéressant, c'est que, depuis mars 2020, l'Agence de la santé publique du Canada demande à tous les Canadiens d'éviter tous les voyages à l'étranger non nécessaires. Cela fait donc un an.
Les mesures les plus récentes ont eu deux effets qui sont corrélés. Elles ont essentiellement découragé les voyages en ajoutant des coûts et des inconvénients, mais elles ont aussi créé des mécanismes pour diminuer la probabilité que la COVID-19 et les variants préoccupants se propagent au Canada par l'entremise de personnes qui arrivent de l'étranger.
À quel point ces mesures sont-elles utiles? À quel point les hôtels de quarantaine sont-ils utiles? Les nouvelles données permettront de répondre à ces questions et de déterminer si ces mesures procurent véritablement des avantages supplémentaires, et si c'est le cas, dans quelle mesure.
Bien entendu, il ne s'agit pas d'une stratégie à long terme, alors quelles sont les solutions de rechange qui seraient meilleures? Il existe de nombreux moyens d'empêcher la maladie d'entrer au Canada ou dans un pays en général et de s'assurer que les gens respectent les mesures de quarantaine. Pris séparément, ces moyens ne sont pas parfaits, mais combinés ensemble, ils rehaussent la sécurité.
Les principaux moyens sont les suivants.
Il y a premièrement l'interdiction de voyager. Il faut empêcher les gens d'entrer au pays ou d'en sortir. Il ne s'agit pas d'une solution idéale à long terme.
Le deuxième est le dépistage. Nous avons vu qu'on procède au dépistage avant le départ et à l'arrivée. Il s'agit d'une mesure très efficace et utile.
Le troisième est la quarantaine à domicile. On peut procéder en outre à des vérifications périodiques par téléphone ou en personne et, bien entendu, on peut avoir recours à la technologie pour s'assurer que les personnes restent chez elles en suivant leurs déplacements.
Je ne suis pas en train de dire que c'est ce que nous devrions faire; je présente seulement des options qui sont à notre disposition.
Quatrièmement, il y a la quarantaine à l'hôtel. Nous savons déjà quels problèmes comportent cette solution. C'est une option onéreuse, c'est un milieu qu'il est difficile de contrôler et il y a des difficultés sur le plan de la logistique, mais il reste que c'est une option.
Il y a quelques éléments dont nous devrions tenir compte. Les mesures adoptées doivent être proportionnelles à l'ampleur des menaces actuelles et futures.
Le problème est que nous n'avons pas une bonne idée des répercussions des variants préoccupants. Dans quelle mesure est-ce qu'ils contournent l'immunité? Quel est le niveau de protection des vaccins actuellement approuvés au Canada en ce qui a trait à ces variants?
De nouvelles données indiquent que certains des vaccins, comme celui de Pfizer, pourraient offrir une protection satisfaisante contre l'ensemble des principaux variants préoccupants. Beaucoup de questions restent sans réponse, toutefois, et nous en saurons davantage dans les semaines et les mois à venir.
Nous devrions aussi tenir compte du fait que les personnes entièrement vaccinées ne constituent pas une grande menace. Les vaccins ne sont pas parfaits, mais ils sont très bons. Il y aurait lieu de commencer à discuter de la question de permettre aux personnes entièrement vaccinées de voyager, peut-être si elles peuvent fournir un résultat négatif à un test de dépistage.
Des directives ont déjà été émises aux États-Unis en ce qui concerne les personnes vaccinées. Par exemple, le CDC a affirmé que les personnes entièrement vaccinées n'ont pas besoin de s'isoler si elles ont été en contact avec une personne atteinte de la COVID-19 et qu'elles sont asymptomatiques. D'autres pays, comme Chypre, ont récemment annoncé qu'ils allaient accepter bientôt d'accueillir des touristes entièrement vaccinés.
Exiger une preuve de vaccination à la frontière comporte bien entendu des problèmes d'ordre éthique, mais il est fort probable que cette exigence soit mise en place dans de nombreux pays dans le monde. Cependant, ces questions d'éthique et d'équité peuvent être atténuées d'une façon imparfaite en offrant gratuitement la vaccination à la frontière. Nous pouvons également faire passer la période d'isolement à 7 ou 10 jours et procéder à un dépistage au terme de cette période.
Enfin, je crois qu'il est important de savoir que près de 75 % des personnes qui traversent la frontière terrestre ne sont pas assujetties aux règles sur la quarantaine, alors c'est une bonne idée d'accorder la priorité aux personnes qui effectuent des voyages essentiels pour ce qui est de la vaccination.
En résumé, il est important d'adhérer au principe de précaution vu la menace inconnue et potentiellement dévastatrice que posent les variants préoccupants, qui sont plus facilement transmissibles, qui peuvent être plus mortels ou qui peuvent contourner l'immunité.
Dans les semaines à venir nous allons mieux comprendre la menace que posent ces variants et quels seront les résultats de la vaccination. Nous devons examiner les données dont nous disposons, qui sont de plus en plus nombreuses, et nous devons examiner les données relatives aux hôtels de quarantaine. Nous pourrons ensuite poser un jugement et déterminer s'il vaut la peine de continuer à mettre en œuvre ce plan à court terme tout en envisageant une stratégie de sortie fondée largement sur le dépistage et peut-être la quarantaine à domicile, à laquelle s'ajouteraient des outils et des mesures de soutien pour assurer un meilleur suivi.
Nous devons également nous attendre à ce que toutes ces mesures changent au fil du temps, à mesure que la population canadienne et mondiale sera immunisée.
Je vous remercie de votre temps.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vais commencer.
Je souhaite également remercier les honorables députés.
Je voudrais commencer par faire écho au sentiment qui a été exprimé, puisque les voyageurs qui sont en quarantaine doivent se sentir en sécurité à tout moment.
[Français]
Aujourd'hui, je suis ici pour vous parler des mesures qui sont en place à la frontière pour protéger les Canadiens contre la COVID-19 et ses variants.
Bien que le gouvernement du Canada recommande que les Canadiens évitent tout voyage pour le moment, toute personne qui voyage doit être au courant des restrictions actuellement en place.
[Traduction]
À quelques exceptions près, les personnes entrant au Canada doivent se placer en quarantaine pendant 14 jours, à compter du jour de leur arrivée.
Les voyageurs qui se rendent au Canada doivent soumettre leurs informations de voyage, leurs coordonnées et un plan de quarantaine approprié via l'application ArriveCAN, avant de monter à bord de leur vol ou de traverser la frontière canadienne.
Avant de monter à bord d'un vol à destination du Canada, un voyageur doit fournir la preuve d'un test moléculaire COVID-19 négatif, effectué jusqu'à 72 heures avant le décollage. Le voyageur peut également fournir la preuve d'un test positif effectué de 14 à 90 jours avant son arrivée au Canada.
Le test moléculaire doit avoir été effectué aux États-Unis pour les voyageurs arrivant par voie terrestre qui fournissent la preuve d'un résultat négatif.
Les voyageurs arrivant au Canada par voie terrestre ou aérienne, à quelques exceptions près, doivent également subir un test moléculaire COVID-19 à leur arrivée. En outre, ils devront subir un autre test vers la fin de leur période de quarantaine de 14 jours.
Toujours à quelques exceptions près, les voyageurs qui arrivent par avion doivent effectuer une réservation préalable et passer jusqu'à trois nuits dans un établissement autorisé par le gouvernement du Canada en entendant les résultats de leur test à l'arrivée.
[Français]
Le coût de l'hébergement à l'hôtel est à la charge du voyageur et comprend les frais associés à la nourriture, à la sécurité, au transport et aux mesures de prévention et de contrôle des infections.
[Traduction]
Si le voyageur reçoit un résultat de test négatif, il peut se rendre sur son lieu de quarantaine pour terminer sa période d'isolement. Si le résultat du voyageur est positif, il sera transféré vers un établissement de quarantaine désigné par le gouvernement du Canada ou vers un autre emplacement approprié, afin de terminer sa période d'isolement de 14 jours.
Des employés du gouvernement du Canada et du personnel de sécurité sont affectés aux installations de quarantaine désignées pour s'assurer que les points d'entrée et de sortie sont sécurisés, contrôlés et surveillés.
Les voyageurs qui doivent séjourner dans l'une de ces installations reçoivent des informations qui précisent les détails de l'obligation de quarantaine. Ces informations comprennent un code de conduite et des amendes potentielles en cas de comportement non conforme.
[Français]
L'Agence de la santé publique du Canada a récemment renforcé sa présence en matière de sécurité dans les installations de quarantaine et continuera d'apporter des ajustements, au besoin, pour garantir la sécurité de toute personne qui y séjourne.
[Traduction]
Nous augmentons la formation du personnel travaillant dans les installations et nous avons développé et élaboré des politiques et des procédures améliorées.
L'Agence de la santé publique du Canada travaille avec la GRC et les services de police provinciaux et municipaux pour vérifier le respect de l'ordonnance de quarantaine, d'isolement et d'autres obligations.
De plus, les représentants désignés fournissent aux voyageurs des informations concernant les exigences à respecter pendant leur période d'isolement ou de quarantaine. Les représentants désignés communiquent ensuite régulièrement avec les voyageurs au cours de cette période pour leur rappeler les exigences.
Nous avons également mis sur pied des visites de vérification pour nous assurer de la conformité aux exigences de quarantaine. Ces visites sont en cours et sont gérées par des entreprises de sécurité tierces. Si un voyageur ne peut être joint, ou s'il semble ne pas se conformer aux exigences, on le réfère aux forces de l'ordre locales. Monsieur le président, les voyageurs peuvent être condamnés à des peines pouvant aller jusqu'à six mois de prison, ou 750 000 dollars d'amende.
[Français]
Alors que nous continuons à répondre à la pandémie de COVID-19, nous continuerons à évaluer les mesures frontalières que nous avons mises en place pour nous assurer qu'elles sont efficaces et qu'elles réduisent au minimum l'introduction de nouveaux cas de COVID-19.
[Traduction]
Je voudrais terminer en soulignant que ce n'est pas le moment de voyager et que le gouvernement du Canada continue de déconseiller les voyages non essentiels à destination et en provenance du Canada.
Je vous remercie, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président. J'ai réglé mes problèmes techniques.
Je remercie les témoins d'être parmi nous et de répondre à nos questions.
J'imagine que, si le gouvernement a rendu obligatoire la quarantaine à l'hôtel, c'est parce que l'Agence de la santé publique a jugé que, pour éviter la propagation du virus, cette façon de procéder était plus efficace que la quarantaine à la maison. Or, on se rend compte que des gens ont trouvé une façon de contourner cette règle en passant par la frontière terrestre. C'est un fait. Le nombre de voyageurs à la frontière terrestre a augmenté de 11 % au cours des deux dernières semaines. Cela a été rapporté par Radio-Canada dans les derniers jours.
Pourquoi n'assujettit-on pas également les gens qui passent par la frontière terrestre à la règle que doivent respecter les gens qui arrivent par voie aérienne? Je crois qu'ils sont tout aussi susceptibles de propager le virus. Je ne parle pas des travailleurs, ici. Le ministre a parlé tout à l'heure des travailleurs qui passent à la frontière et qui sont majoritaires, c'est vrai. Par contre, des gens qui reviennent de voyages non essentiels arrivent par la frontière terrestre. Pourquoi ne sont-ils pas, eux aussi, assujettis à une quarantaine obligatoire à l'hôtel?
Je ne sais pas qui est le plus à même de répondre à cette question.
:
Je vous remercie de votre question.
Monsieur le président, dès les premiers jours de la pandémie, et même avant cela, nous avons tourné notre attention vers le soutien de nos agents en première ligne. Cela a débuté au mois de janvier 2020, lorsque nous avons commencé à nous intéresser à ce qui se passait en Chine à ce moment-là, ce qui est devenu ensuite la grande pandémie.
Nous avons travaillé avec Santé Canada pour nous assurer que nous avions toutes les directives, les protocoles et l'équipement nécessaires en matière de santé et de sécurité au travail, car en tant qu'agents qui appliquent la Loi sur la mise en quarantaine, nous examinons les gens et leur santé en tout temps. On se souvient de l'Ebola et du virus H1N1. Il s'agissait de revoir ce que nous avions, d'être informés par des données scientifiques à jour et de mettre en place des mesures comme l'assainissement des lieux et le port du masque, puis l'installation de panneaux en plexiglas, la distanciation sociale, et ainsi de suite.
C'est donc toujours un élément très important, et nous nous sommes assurés de travailler avec notre syndicat et le comité de santé et de sécurité de l'Agence, ce qui nous a permis de bien collaborer et d'assurer la santé de nos agents.
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Très bien, je vous remercie.
En nous comparant à d'autres pays, en particulier nos voisins, les États-Unis, nous constatons que nous avons bien mieux réussi qu'eux à maîtriser la COVID, si l'on peut le dire ainsi, et ce, en grande partie grâce à nos mesures de quarantaine à la maison.
Comme de nombreux Canadiens, je me demande ce que les nouvelles règles de quarantaine obligatoire à l'hôtel ajoutent. Il va sans dire que cette nouvelle exigence n'est pas aussi largement acceptée que l'obligation de la quarantaine à la maison.
Nous avons tous entendu parler de gens qui tentent de contourner les règles ou qui trouvent les règles injustes. À leur arrivée à l'hôtel, certains voyageurs ont appris que leur chambre n'était pas prête et ils ont dû attendre dans une pièce remplie d'autres voyageurs. Un de mes électeurs m'a appelé pour me dire qu'il se serait senti beaucoup plus en sécurité à la maison, que sa quarantaine aurait été beaucoup plus sûre et réussie s'il avait pu la faire chez lui.
Quel est votre avis à ce sujet?
Nous vous écoutons, madame Diogo.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être parmi nous ce soir.
D'entrée de jeu, il est manifeste que les incidents qui ont été signalés à Montréal et à Oakville sont absolument troublants. Il est impératif de faire la lumière sur ces incidents. Je souhaite revenir sur l'enquête de l'Agence de la santé publique du Canada, si le temps me le permet un peu plus tard.
Quant au principe même de la quarantaine obligatoire dans des hôtels, je suis étonné d'entendre les conservateurs prôner, ce soir, des mesures moins strictes aux frontières et s'opposer, pratiquement, à la quarantaine obligatoire dans des hôtels désignés par le gouvernement, alors même qu'on voit l'éclosion de variants très contagieux partout dans le monde, pour lesquels on a peu d'information, et que, au Québec, on impose depuis cette semaine le port du masque aux enfants du primaire. Je trouve ahurissant de les entendre, ce soir, suggérer que cette politique aurait été guidée par des motifs politiques obscurs. On voit que des pays comme l'Australie, l'Inde, la Nouvelle-Zélande, Israël, le Qatar, la Corée du Sud, les Philippines et le Royaume-Uni ont imposé, d'une manière ou d'une autre, une quarantaine obligatoire dans des hôtels désignés par le gouvernement. Je n'y vois pas de motifs politiques, ni ici ni ailleurs, j'y vois plutôt l'application du principe de précaution. Selon moi, on ne peut pas reprocher à un pompier d'éteindre un feu avec trop d'eau.
Docteur Bogoch, j'aimerais entendre votre opinion à ce sujet. Selon votre expertise, comment s'inscrit ce genre de mesure dans la constellation de mesures qu'on doit mettre en œuvre pour lutter contre la COVID-19, à l'ère où des variants apparaissent un peu partout sur la planète?
Monsieur le président, je suis très surpris que les membres libéraux du Comité évitent le sujet qui nous amène ici aujourd'hui, c'est-à-dire les incidents survenus, les circonstances les entourant et les mesures à prendre pour éviter qu'ils ne se reproduisent.
Ma question s'adresse au Dr Kochhar. Durant la première heure de la réunion, nous avons tous entendu le ministre de la Sécurité publique admettre, essentiellement, sa responsabilité. Puis, le ministère de la Sécurité publique a rejeté toute la responsabilité de la sécurité publique sur l'ASPC. Il lui a fait porter le chapeau.
Ensuite, lorsque la question leur a été posée, les agents de l'ASPC ont répondu que la sécurité relevait de l'Association des hôtels.
D'abord, le ministre de la Sécurité publique affirme que l'ASPC est responsable de la sécurité. Puis, l'ASPC déclare qu'elle relève plutôt de l'Association des hôtels. Enfin, en réponse aux questions de M. Harris, le sous-ministre associé Kochhar reconnaît que du personnel de sécurité engagé par contrat par le gouvernement est posté dans les hôtels. Cela signifie que le gouvernement est bel et bien responsable de la sécurité des gens mis en quarantaine obligatoire.
Voyez-vous les choses de la même façon? Pouvez-vous confirmer que c'est exact, docteur Kochhar?
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Merci, monsieur le président. Je vais partager mon temps de parole avec ma collègue, madame Damoff, également, mais je vais commencer.
D'abord et avant tout, je veux, au nom de tous mes concitoyens, remercier tous les fonctionnaires et le Dr Bogoch d'être ici.
Merci du travail incroyable que vous faites tous depuis environ un an au milieu de cette pandémie.
Je veux parler un peu de certaines préoccupations et plaintes que j'ai entendues directement de la part de certains de mes électeurs. Je représente la circonscription de Brampton-Ouest, et il y a certainement des gens qui ont voyagé et qui ont exprimé des préoccupations concernant les retards dans les réservations, les difficultés à obtenir des repas ou de l'eau en temps opportun, et le fait que les mesures de santé publique ne sont pas suivies ou appliquées. Je sais qu'un grand nombre de ces préoccupations sont légitimes, mais je sais aussi qu'il y a beaucoup de désinformation.
Je sais que c'est un terrain inconnu pour tout le monde. Nous travaillons avec un très grand nombre d'agences et d'instances, avec des acteurs tels que l'Association des hôtels du Canada et même des entrepreneurs tiers.
Ma question s'adresse à l'ASPC. Pouvez-vous nous parler un peu de la façon dont ces préoccupations sont traitées afin que les Canadiens puissent avoir l'assurance que leurs préoccupations sont prises au sérieux?
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Je peux commencer, monsieur le président, puis j'inviterai mes collègues à intervenir.
En réalité, ce que nous avons constaté au fil du temps avec la progression de la COVID-19 a été l'émergence de l'une des plus grandes menaces, soit les variants de la COVID-19. Ces variants étaient réellement préoccupants en raison de leur transmissibilité accrue.
De plus, à ce moment-là, nous en étions encore à la collecte d'informations sur l'incidence sur nos tests, sur notre capacité d'avoir des contre-mesures médicales.
Monsieur le président, l'approche graduelle a d'abord été de suspendre les vols en provenance du Royaume-Uni. C'était la première fois que nous entendions parler d'un variant britannique. Avec le temps, lorsque nous avons commencé à regarder ce qui se passait ailleurs, nous avons pris connaissance de l'expérience d'autres pays, comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Nous avons été informés des résultats des projets pilotes que nous menions dans divers aéroports, notamment en Alberta, où certaines données indiquaient que des personnes infectées arrivaient au pays.
Cela nous a incités à chercher d'autres mesures pour arrêter l'importation de la COVID-19 et, plus particulièrement, l'importation des variants de la COVID-19.
Voilà le contexte dans lequel nous avons travaillé.