:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Distingués membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui.
[Français]
Je suis ravi d'avoir l'occasion de vous parler du rapport annuel 2020 du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement, ou CPSNR.
[Traduction]
Je suis en compagnie de Sean Jorgensen. M. Jorgensen est le directeur des opérations du Secrétariat de notre comité et il est ici pour répondre aux questions et fournir des renseignements techniques.
Chers collègues, depuis 2017, nous avons mené sept examens qui ont donné lieu à trois rapports annuels et deux rapports spéciaux. Nous menons actuellement deux nouveaux examens, l'un sur les activités de sécurité et de renseignement d'Affaires mondiales Canada, et l'autre sur la cyberdéfense, et nous venons d'en lancer un troisième, sur le mandat de police fédérale de la GRC.
Ce rapport annuel 2020 est le seul aperçu consolidé des menaces pour la sécurité nationale au Canada.
[Français]
J'aimerais souligner que les rapports du CPSNR sont unanimes et non partisans. Nous préparons et mettons au point les rapports par consensus, et tous les membres s'entendent sur le contenu final, les évaluations et les recommandations.
[Traduction]
J'en viens maintenant au rapport de Jim Judd, à propos du Protocole public en cas d'incident électoral majeur.
Comme le comité l'a mentionné dans son étude de 2019 sur l'ingérence étrangère, un certain nombre d'États tentent de s'ingérer dans les processus électoraux du Canada. Ils utilisent un certain nombre de méthodes, notamment en tentant secrètement, par exemple, d'influencer les candidatures, cherchant à promouvoir les unes et à miner les autres. Il peut s'agir de contributions illégales à des campagnes électorales et d'efforts visant à mobiliser les fonctionnaires pour exercer des pressions.
Cela arrive à tous les partis, dans tous les ordres de gouvernement. Les cibles peuvent être volontairement ou involontairement soumises à des activités d'ingérence étrangère. Dans le domaine cybernétique, cela pourrait supposer le déploiement d'efforts par d'autres pays pour amplifier les divisions sociales, alimenter la haine en ligne ou aiguiser les différences partisanes.
Ce dernier point est important: les États étrangers tentent d'utiliser des groupes partisans, même des partis politiques, pour poursuivre leurs propres objectifs.
[Français]
Par conséquent, le CPSNR a appuyé les recommandations de M. Judd visant à rétablir le Protocole public en cas d'incident électoral majeur bien avant la prochaine élection fédérale et à étendre le mandat du Protocole à la période préélectorale.
Le CPSNR estime également que le gouvernement devrait se pencher sur quatre autres questions.
[Traduction]
Premièrement, s'assurer que le mandat du protocole englobe toutes les formes d'ingérence étrangère.
Deuxièmement, considérer l'inclusion de Canadiens éminents à titre de membres du groupe d'experts. Si un État étranger tente de manipuler des groupes partisans, il pourrait être plus efficace qu'un Canadien respecté et éminent alerte le public sur ce qui se passe.
Troisièmement, s'assurer par-dessus tout que tous les partis comprennent l'objet du protocole et le processus de signalement d'un problème potentiel.
Quatrièmement, considérer la façon dont le groupe d'experts informerait réellement les Canadiens d'un incident d'ingérence étrangère. Ceci est important: les États étrangers tentent d'attiser les différences partisanes. Nous devrons être prudents, quant à la diffusion de ces efforts et l'attribution de comportement à des pays particuliers.
Monsieur le président, je passe maintenant à l'aperçu du rapport annuel sur les cinq menaces à la sécurité nationale du Canada: le terrorisme, l'espionnage et l'ingérence étrangère, les cybermenaces, le crime organisé, et la prolifération des armes de destruction de masse.
Je vais me concentrer sur les trois premières puisque ce sont elles qui ont le plus changé depuis 2018, quand le CPSNR a commencé à s'y intéresser.
Le terrorisme d'abord.
[Français]
La défaite de Daech en Syrie et en Irak, en 2019, a été une étape importante dans les efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme salafiste-djihadiste. Cependant, elle a créé d'autres problèmes. Nous nous demandons notamment quoi faire avec les Canadiens qui s'étaient déplacés dans la région pour soutenir des groupes terroristes. Comme le CPSNR le sait bien, ces personnes peuvent continuer de représenter une menace pour le Canada et pour ses alliés.
[Traduction]
En même temps, nous avons assisté à la croissance d'autres « extrémistes violents à motivation idéologique ». Il s'agit de personnes et de groupes qui adoptent la violence xénophobe, la violence antiautorité et la violence selon les genres.
Alors que les restrictions imposées dans le cadre du confinement lié à la COVID-19, comme les restrictions des déplacements, ont perturbé les efforts de facilitation du terrorisme, la pandémie et les manifestations concurrentes contre le racisme ont accru la rhétorique antigouvernementale liée à un extrémisme violent motivé par des considérations idéologiques.
Je dois être clair que l'espionnage et l'ingérence étrangère sont tout à fait différents. L'espionnage suppose le vol d'information, l'ingérence étrangère suppose l'utilisation de moyens clandestins ou de menaces pour promouvoir une certaine position ou un certain objectif. Cependant, l'appareil de la sécurité nationale les traite souvent comme une menace unique parce que les auteurs, les États étrangers, les poursuivent souvent en collaboration.
En 2019, le comité a conclu que l'ingérence étrangère constituait une menace importante pour la sécurité du Canada. Et cela continue aujourd'hui.
[Français]
Le changement le plus important est la menace posée par l'espionnage. Les États étrangers ciblent de plus en plus les secteurs des sciences et de la technologie du Canada.
La pandémie a créé des occasions pour les États étrangers, notamment la Russie et la Chine, de cibler le secteur de la santé du Canada, plus particulièrement dans le domaine du développement de vaccins.
[Traduction]
En ce qui concerne les cyberactivités malveillantes, le Canada fait face à un large éventail de cybermenaces. Dans le cas des menaces sophistiquées d'origine étatique, la Russie et la Chine sont responsables des plus importantes.
Ces pays continuent de cibler les systèmes gouvernementaux et non gouvernementaux, y compris ceux qui fournissent une infrastructure essentielle au sein du Canada et plus récemment ceux qui participent au développement de vaccins.
[Français]
Nous avons également vu des acteurs étatiques mener des campagnes de désinformation en ligne au Canada et parmi nos alliés. Ces mêmes acteurs utilisent également des méthodes sophistiquées pour cibler, harceler ou menacer les dissidents au Canada.
[Traduction]
En conclusion, monsieur le président, je dirai que les menaces à la sécurité du Canada sont fluides, elles changent. Ce sont autant de choses auxquelles nous, parlementaires de tous les horizons politiques, devons continuer de porter attention et chercher des moyens d'aborder dans le cadre de nos audiences, de notre travail sur la législation et de notre engagement auprès des Canadiens.
Je serai heureux de répondre aux questions des membres du Comité, par votre entremise, monsieur le président, en leur rappelant que les membres du CPSNR ont renoncé à leur privilège parlementaire. Bien entendu, je devrai faire preuve de circonspection dans mes réponses à des questions qui pourraient m'amener sur le terrain de l'information classifiée.
Merci, monsieur le président.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d'être avec nous aujourd'hui.
Monsieur McGuinty, je vous remercie de vous être joint à nous. L'une des choses qui ressortent de votre rapport, c'est l'évolution de la menace terroriste au Canada. Vous parlez, entre autres choses, de la menace grandissante que représente l'extrémisme violent à caractère idéologique au Canada. Vous citez notamment l'augmentation assez préoccupante de 320 % des incidents liés à ce genre d'extrémisme de 2013 à 2018. C'est sans compter les tragédies qui ont eu lieu à Christchurch, à El Paso et en Allemagne, qui sont liées à l'extrémisme violent à caractère idéologique.
En même temps, vous mentionnez dans votre rapport que ce type d'extrémisme diffère de celui qui est inspiré par des idéologies comme celle de Daech ou d'Al-Qaïda, en ce sens qu'il est moins affilié à un groupe et moins centralisé, et qu'il s'agit souvent de constellations d'acteurs diffus.
Il s'agit d'une nouvelle menace, et son organisation est différente des menaces un peu plus traditionnelles que nous avons vues au cours des dernières décennies. Quels défis cela représente-t-il pour nos agences de renseignement au Canada et pour nos alliés?
Comment nos agences s'adaptent-elles à cette menace, que vous qualifiez de grandissante?
:
Je vous remercie beaucoup de la question, monsieur Lightbound.
Dans le rapport, nous avons essayé de présenter clairement ce que nous avons entendu de la part de la communauté de la sécurité et du renseignement dans ce domaine.
Ce qui nous a surpris le plus en 2020, c'est l'augmentation des activités des extrémistes violents à caractère idéologique, ou EVCI. La dynamique qui sous-tend ces activités ne semble pas ralentir. Au contraire, celles-ci semblent aller de plus en plus vite et dans de plus en plus de groupes et de participants.
Nous savons que le dialogue extrémiste n'est pas nécessairement criminel, mais nous savons aussi que le Canada a une base qui devient de plus en plus large pour ce qui est du recrutement. Ils peuvent aller chercher de plus en plus de gens qui sont sensibles à une possible radicalisation.
Nos services de sécurité et de renseignement craignent ce qui se passe dans le domaine et l'augmentation des activités. Nous l'avons vu à l'étranger, comme en Nouvelle-Zélande. Or plusieurs épisodes cités au paragraphe 35 se sont produits au Texas et en Allemagne, à deux reprises. Il y a aussi le problème des groupes composés de célibataires involontaires.
[Traduction]
Ces extrémistes représentent également une menace croissante. Nous savons qu'il y a de plus en plus de chevauchements avec d'autres types d'extrémisme violent à caractère idéologique ou EVCI. Rappelons-nous évidemment l'attaque à la fourgonnette en avril 2018. Nous avons aussi été témoins d'une attaque au poignard en juin 2019 à Sudbury. Nous avons vu une autre agression au couteau à Toronto par une personne ayant épousé l'idéologie incel, celle du « célibat involontaire », en février 2020.
C'est peut-être pour nous l'aspect le plus frappant de notre examen, monsieur le président, en ce qui concerne la surveillance de la tendance. M. Lightbound a souligné à juste titre que ce fut une surprise pour nos services de sécurité et du renseignement qui sont très préoccupés par cette question en raison de ce que nous avons vu et de l'information que nous avons obtenue.
:
Je vais faire de mon mieux.
À partir du paragraphe 45, nous décrivons la question de l'espionnage dans le domaine des sciences et de la technologie à l'intention des députés et des Canadiens. Nous parlons du Programme des mille talents. Nous parlons des menaces que font peser la Russie et la Chine. Nous parlons des nouvelles technologies qui sont de plus en plus ciblées par les États étrangers, et nous parlons des risques pour les infrastructures essentielles, comme notre réseau électrique.
Pour ce qui est de l'intégrité des élections, c'est précisément pour cette raison, monsieur Kurek, que notre comité s'intéresse autant au rapport de Jim Judd. Nous cherchons à voir s'il n'y aurait pas lieu d'élargir le mécanisme mis en place par le gouvernement, actuellement limité à un groupe de cinq personnes changées de traiter de l'ingérence étrangère, principalement de nature cybernétique.
Nous avons formulé quatre ou cinq recommandations. Nous avons notamment recommandé de mener davantage d'actions d'interception de l'ingérence étrangère traditionnelle, c'est-à-dire en personne. Nous avons aussi formulé des recommandations sur la façon de communiquer le plus normalement possible les informations recueillies aux Canadiens, car l'ingérence étrangère se produirait durant une campagne électorale habituellement animée et partisane.
Toutefois, nous voulons nous être certains que, si cela devait se produire comme c'est arrivé aux États-Unis et dans d'autres pays, nous soyons aussi préparés que faire se peut pour composer avec la situation.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur McGuinty, c'est un grand plaisir de vous accueillir.
Comme vous le savez, je siégeais au comité de la sécurité publique à l'époque où nous avons étudié le projet de loi qui a donné lieu à la création de votre comité. C'est grâce à mon amendement que vous êtes ici, aujourd'hui. C'est qui, lors de la dernière législature, m'a rappelé que j'avais proposé cet amendement. Je suis très fière du travail que vous et les autres membres du CPSNR avez accompli et de l'importance que vous accordez à la communication de ce rapport, à l'intention des parlementaires et des Canadiens. Je vous en remercie.
Je regardais le rapport au moment où M. Van Popta vous a demandé à quoi ressemblaient les groupes concernés et vous en avez parlé un peu plus tôt. Selon votre rapport, il s'agit d'une forme d'extrémisme qui englobe la violence xénophobe, la violence antiautoritaire, la violence sexiste et d'autres types de revendications. On lit plus loin que, selon le SCRS, dans son désir de réussir ou de survivre, nulle société ou civilisation ne peut faire fi des actions violentes menées contre tout groupe perçu comme menaçant. Il s'agit, par exemple, des élites, des minorités visibles, des groupes religieux, des entreprises, des immigrants, des capitalistes et du gouvernement.
Ces deux dernières années, j'ai remarqué un durcissement du ton des réactions à mes publications en ligne. J'ai trouvé vraiment troublant ce que dit le rapport quant au nombre de Canadiens... Selon le rapport de l'Institut pour le dialogue stratégique que vous avez cité, des Canadiens sont très actifs dans 6 600 canaux, pages, groupes et comptes d'extrémistes de droite. Comme ils ont tendance à s'organiser en ligne, cela signifie que leurs messages sont diffusés plus rapidement.
J'aimerais savoir ce que vous pensez du rôle que joue cette présence en ligne. Il est possible que vous ne puissiez rien nous dire à ce sujet, et ce n'est pas grave si vous ne le pouvez pas. En quoi une présence en ligne permet-elle à ces groupes EVCI de propager plus rapidement leurs messages?
:
J'aimerais bien pouvoir être plus précis, monsieur le président. Nous avons été aussi précis que possible dans le rapport en ce qui a trait au contexte canadien.
Je répéterais toutefois que les faits montrent que cela se produit dans le contexte de tous les partis politiques du pays, à tous les paliers de gouvernement. Il s'agit du déploiement de personnes en sol canadien dirigées par un acteur d'un État étranger.
J'attire l'attention des membres du Comité et des Canadiens sur les paragraphes 70 et 74 pour montrer jusqu'où ira l'acteur étranger. Nous décrivons ce qui s'est manifestement produit lors du lancement — probablement par la Chine — d'une cyberattaque contre le Parlement australien et ses trois principaux partis politiques avant les élections générales australiennes du début de 2019.
Nous décrivons ensuite ce qui s'est produit en juin 2020 lorsque la Chine aurait mené une autre cyberattaque à grande échelle contre des entreprises, des hôpitaux, des écoles et des fonctionnaires australiens.
Dans le cas des États-Unis, au paragraphe 74, depuis la publication de notre rapport, le département de la Justice des États-Unis et le département de la Sécurité intérieure ont confirmé que leurs machines à voter n'étaient pas nécessairement trafiquées, mais la Russie a clairement tenté d'exercer une influence sur les élections au moyen de campagnes sophistiquées de désinformation en ligne.
Nous en avons parlé dans le rapport pour souligner la nature, la portée et le degré d'intervention de certains acteurs étatiques pour perturber notre démocratie, et c'est pourquoi nous avons fait quatre ou cinq recommandations importantes au au sujet du groupe de cinq experts, qui sont là pour aider à dénoncer, le cas échéant, les irrégularités importantes qui pourraient se produire au cours d'une élection canadienne. Nous pensons que ce groupe devrait être élargi et avoir une composition plus diverse, et que la façon de renseigner les Canadiens devrait être gérée avec beaucoup de prudence.
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Merci, monsieur le président.
Je pense que nous avons tous été bouleversés et troublés par ce que nous avons entendu de la part de M. McGuinty et lorsque nous avons lu son rapport. Des députés libéraux vous ont donc fait parvenir une lettre en vertu du paragraphe 106(4) du Règlement.
Dans la lettre, nous citons le rapport de 2020 du Service canadien du renseignement de sécurité, qui dit ceci:
Depuis 2014, des personnes canadiennes motivées en tout ou en partie par des opinions relevant de l'extrémisme violent à caractère idéologique (EVCI) ont tué 21 personnes et en ont blessé 40 autres au pays — plus que ceux qui se réclament de l'extrémisme violent à caractère religieux (EVCR) ou de l'extrémisme violent à caractère politique (EVCP). […]
La pandémie de COVID-19 a exacerbé les discours à caractère xénophobe et antiautoritaire, dont beaucoup peuvent influer, directement ou non, sur des considérations relatives à la sécurité nationale. En ligne, des extrémistes violents continuent d'exploiter la pandémie en amplifiant de fausses informations sur les mesures gouvernementales et le virus lui-même. Certains ne mettent pas en doute l'existence de la COVID-19, mais se réjouissent de cette crise susceptible d'accélérer l'effondrement de la société occidentale. D'autres adoptent des théories du complot sur la pandémie afin d'essayer de rationaliser et de justifier le recours à la violence. Ces discours contribuent à l'effritement de la confiance dans l'intégrité du gouvernement et des forces de l'ordre et à l'incitation à la méfiance à l'égard des experts scientifiques. Si certains aspects des théories du complot relèvent d'une revendication légitime de la liberté d'expression, les discours tenus en ligne sont de plus en plus violents et appellent à l'arrestation et à l'exécution de certaines personnes, ce qui est très inquiétant.
Cela vient du Service canadien du renseignement de sécurité. Nous venons d'entendre M. McGuinty, le président du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement, dire que ce qui est très grave et très frappant dans l'examen qu'il a fait, c'est exactement cette augmentation du nombre de groupes extrémistes violents à caractère idéologique — une hausse de 320 %.
Nous sommes le comité de la sécurité publique. Nous avons envoyé cette lettre avant le témoignage de M. McGuinty, mais à la lumière de ce témoignage, je pense qu'il est encore plus urgent pour le comité chargé de veiller à la sécurité du public d'appuyer cette motion.
Je crois que c'est M. Harris qui a posé une question au sujet de l'homme qui a tenté d'entrer à Rideau Hall pour s'en prendre au . Le chef du parti de M. Harris, , a été suivi l'été dernier par quelqu'un qui a proféré des menaces à son endroit. À la Chambre, M. Singh a dit que le gouvernement doit utiliser tous les outils disponibles pour lutter contre la prolifération des suprémacistes blancs et des groupes haineux. En fait, c'est dans une motion qu'il a présentée à la Chambre qu'il a été demandé que les Proud Boys soient inscrits sur la liste des entités terroristes.
Ce n'est pas du tout un enjeu partisan, mais c'en est un qui préoccupe énormément les Canadiens. Il y a des menaces réelles à l'heure actuelle. Je sais que d'autres comités parlementaires ont étudié les activités à caractère haineux en ligne. Le comité du patrimoine a mené une étude sur la lutte contre le racisme en 2018. Il s'agit d'enjeux très différents. Le comité du patrimoine s'est penché sur la montée du racisme et sur la façon de la contrer. Bon nombre des recommandations se situaient au niveau communautaire. En 2019, le comité de la justice a étudié les activités à caractère haineux en ligne.
La question qui nous occupe est très différente et beaucoup plus urgente, et elle constitue une menace pour les Canadiens. Je pense qu'il nous incombe, en tant que comité chargé d'examiner les questions urgentes pour les Canadiens, de procéder à cet examen.
Par conséquent, monsieur le président, je propose la motion suivante:
Que, conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité permanent de la sécurité publique et nationale amorce immédiatement une étude, au plus tard le 10 mai, sur l'extrémisme violent à caractère idéologique (EVCI) au Canada; que l'étude comporte quatre réunions; que le Comité invite des représentants de nos agences de sécurité nationale et des personnes qui ont été touchées par l'EVCI; que le Comité fasse rapport de ses conclusions à la Chambre; et que, conformément à l'article 109 du Règlement, le gouvernement dépose une réponse complète au rapport.
Merci, monsieur le président.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Madame Damoff, je vous remercie d'avoir déposé cette motion. Je suis totalement d'accord sur le fait qu'il s'agit d'un sujet extrêmement pertinent sur lequel le Comité devrait se pencher.
Par contre, je ne peux m'empêcher de faire un commentaire. À mesure que le temps passe, cette situation devient un petit peu frustrante, parce que le Comité s'est entendu, dès le début, sur plusieurs motions. Ces motions ont été à peu près toutes adoptées à l'unanimité. Nous nous sommes entendus sur les études que nous voulions entreprendre. Nous n'avons toutefois pas réussi à nous entendre sur l'ordre dans lequel nous voulions le faire.
Depuis le début, nous n'avons pas beaucoup avancé pour plusieurs raisons. Nous travaillons encore sur le rapport qui porte sur le racisme systémique et sur celui portant sur la mort de Mme Marylène Levesque, notamment parce que les conservateurs ont déposé quelques motions qui donnent priorité à certaines études. C'est la même chose du côté des libéraux. Je trouve cela frustrant pour M. Harris et pour moi-même, même si je comprends que c'est ainsi que la démocratie fonctionne.
Si plus de députés de notre parti siégeaient au Comité, nous utiliserions nous aussi cette partie de l'article 106(4) afin que les motions que nous avons déposées auparavant aient la priorité.
C'est un peu tannant de le faire de cette façon, parce que nous nous étions entendus sur la motion de M. Lightbound au sujet des discours haineux sur les réseaux sociaux, laquelle était sensiblement la même. Je comprends que ce n'est pas la même chose et que cela a été étudié par d'autres comités— c'est d'ailleurs un argument qui revient souvent. Quand nous voulons déposer certaines motions, on nous répond que d'autres comités se sont déjà penchés sur le sujet.
Malgré cela, je crois qu'il s'agit d'une motion importante. Cependant, j'aimerais proposer un amendement à la motion. Au lieu de l'étudier immédiatement, je pense que nous pourrions l'étudier dès que nous aurons terminé les trois rapports sur lesquels nous travaillons en ce moment.
On peut rédiger l'amendement de n'importe quelle façon, c'est-à-dire en y mentionnant le nom des rapports ou en inscrivant que cette étude sera amorcée dès que le Comité aura terminé ses travaux actuels. À mon avis, cela va nous mener à la fin de mai ou au début de juin pour cette étude. Je pense que cela serait raisonnable de le faire de cette façon. Si nous le faisons immédiatement, cela va repousser les travaux sur lesquels nous travaillons en ce moment, qui sont tout aussi importants.
Je voudrais donc proposer cet amendement favorable.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
J'essaierai d'être relativement bref.
Pour répondre aux commentaires de Mme Michaud, je dirai que je suis d'accord que certains éléments de la motion que j'avais déposée et de cette motion se recoupent. Cependant, sauf erreur, la motion sur la haine en ligne et l'extrémisme que j'avais présentée avait été adoptée en priorité après que sont survenus les cas de racisme systémique et la mort de Mme Levesque.
Toutefois, il y a quand même une différence, en ce sens où la motion qui est présentée relativement à l'article 106(4) traite précisément de l'extrémisme violent motivé idéologiquement. Nous venons d'entendre le président du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement nous dire que c'était l'aspect le plus frappant du rapport déposé par ce comité. Il a dit que la progression fulgurante de ce type de groupes au Canada et ailleurs en Occident était une surprise pour nos agences de renseignement et pour les forces policières, ici comme ailleurs en Occident.
Je pense que cela démontre l'importance de se pencher sur la question. Nous avons vu les événements qui se sont produits un peu partout aux États-Unis et en Europe. Ici, au Canada, nous avons vu la montée de ces groupes. Je crois qu'il n'y a pas de sujet plus pressant pour le Comité permanent de la sécurité publique et nationale que celui-ci.
J'encourage donc tous mes collègues à soutenir la motion qui est présentée. On y propose la tenue de quatre rencontres sur une période de deux semaines. Cette motion qui est présentée nous permettrait d'obtenir de l'information pertinente qui éclairerait les décisions du gouvernement relativement à ce problème, qui, de l'avis du président du CPSNR chargé d'évaluer les menaces à la sécurité nationale du pays, pourrait difficilement être plus urgent et plus pressant.
:
Merci beaucoup, monsieur le président, et je remercie Mme Michaud... Tout d'abord, je tiens à remercier Mme Damoff d'avoir présenté cette motion. J'aimerais ajouter mes commentaires sur la nécessité de s'attaquer à toutes les formes d'extrémisme. Nous devons régler ce problème.
J'ai deux ou trois choses à dire. Pour ce qui est du calendrier, j'aimerais certainement respecter les décisions du Sous-comité et proposer un amendement favorable à l'amendement de Mme Michaud, mais je tiens d'abord à souligner deux ou trois choses.
Il s'agit d'une étude importante. J'aimerais commencer par un préambule. Au cours des cinq dernières années, il y a eu plus de 2 800 fusillades à Toronto seulement. Ce n'est pas la région du Grand Toronto, mais Toronto seulement. Au cours de cette période, 361 personnes ont été blessées dans ces fusillades et plus de 82 personnes ont été tuées. En ce qui concerne l'urgence des débats, il y a beaucoup de nouveaux événements qui touchent les Canadiens dans l'immédiat. Ils ne sont pas plus ni moins importants que cette étude.
Nous avons aussi d'autres études à l'ordre du jour. Je propose que nous poursuivions avec l'ordre du jour que nous avons, qui va jusqu'au début de juin, si je ne m'abuse. À ce moment-là, nous pourrons tenir quatre réunions, ou le nombre que nous déciderons aux termes de cette motion particulière, ce qui nous permettra d'agir avec diligence et de traiter de façon responsable cette question très importante.
Madame Michaud, si vous êtes d'accord pour un amendement favorable à votre amendement, je propose que nous supprimions « au plus tard le 10 mai » et que nous ajoutions, après « extrémisme violent à caractère idéologique au Canada », la mention « après la conclusion des autres travaux déjà prévus dans le rapport du Sous-comité du 3 mai ».
Cela nous mènera au 2 ou au 7 juin, ou quelque chose comme ça. Tout ce qui a été décidé lundi au sujet du rapport du Sous-comité va de l'avant comme prévu et, immédiatement après, nous savons ce que nous aurons au programme pour le reste du mois de juin.
Si vous êtes d'accord, ce sont là mes commentaires sur l'amendement, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Je regarde le rapport du Sous-comité et j'y réfléchis. Je ne pense pas que nous soyons prêts à abandonner les études que nous avons déjà entreprises. Je pense que nous devons terminer les rapports. Même dans l'amendement, il y a une certaine souplesse. Pour l'étude consolidée, nous avions prévu peut-être trois réunions. Pour cette étude, nous en prévoyons quatre. Nous pourrions peut-être la terminer en trois, parce que ce que nous essayons de faire, c'est d'attirer l'attention du pays sur cette question en allant plus loin que le témoignage de M. McGuinty aujourd'hui. Je pense que c'est un objectif louable.
Je crois que toute étude du genre de l'étude supplémentaire dont parle M. Motz ne peut certainement pas être terminée d'ici la fin de juin — une étude entièrement nouvelle comme celle-là, d'une telle ampleur. Il n'est pas nécessaire de tout laisser de côté pour cela. Si nous arrivons au bout des 15 minutes et que nous devons nous réunir de nouveau, peut-être pourrions-nous nous entendre d'ici lundi pour avoir une certaine souplesse.
Soit dit en passant, je ne suis pas certain qu'il faudra deux heures complètes pour les instructions de rédaction concernant l'étude Levesque. C'est quelque chose que je voulais ajouter. Il ne serait pas mal d'avoir une séance d'information d'une heure lundi si nous pensons pouvoir régler les instructions de rédaction en une heure.
Je suis peut-être trop optimiste, monsieur le président. Vous le savez mieux que moi, mais je pense que s'il y a une certaine marge de manœuvre, nous pouvons faire ce qui figure au programme du Sous-comité, en plus d'avoir au moins trois réunions — et il n'est pas nécessaire qu'elles se suivent toutes — sur le sujet présenté dans la motion. Je pense qu'il est tout à fait légitime que nous fassions ce que nous pouvons pour attirer l'attention sur cet enjeu — nous verrons si quelqu'un a une solution à proposer — et évidemment pour nous assurer que le public est bien au courant de la menace qui se pose.
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Je conviens avec vous, monsieur le président, qu'il sera difficile de faire venir des témoins lundi, étant donné que, lorsque nous envoyons des invitations, nous essayons habituellement de leur donner le temps de se préparer et tout le reste. Ils ne seront pas tous à Ottawa, j'en suis sûr, mais comme ils pourraient comparaître à distance, ce serait...
Je suis d'accord avec M. Harris. C'est une étude importante qui doit être faite. Comme je l'ai déjà dit, ce n'est pas moins important ou plus important que certaines des autres choses qui figurent déjà à notre calendrier. Je préférerais consacrer trois ou quatre réunions à cette étude, et obtenir un peu de détails sur ce que nous essayons de définir, plutôt que de procéder à la pièce, lorsque nous avons du temps, entre d'autres travaux.
Il y a des questions importantes dont nous devons nous occuper. Nous devons terminer le rapport sur le racisme systémique. Nous devons terminer le rapport sur le décès de Marylène Levesque. Il y a la motion de M. Harris... qui a une incidence directe sur la vie des gens tous les jours en ce moment même. Le fait de ne pas travailler sur ces choses aura des répercussions sur la vie des gens au quotidien, et cela se produit en temps réel.
Encore une fois, je suis d'accord, monsieur Harris. J'aimerais pouvoir trouver un terrain d'entente nous permettant d'aller de l'avant, mais il faut que chacun y mette du sien, et je suis d'accord avec votre évaluation. Il est tout à fait faux de prétendre que de donner la priorité aux autres études équivaut à ne pas appuyer la motion ou à la retirer. Nous sommes absolument contre cette idée.
Plutôt que de tourner en rond, prenons une décision. Allons de l'avant et essayons de prendre une décision. Qu'y a-t-il dans le rapport qui pourrait nous donner une journée pour faire quelque chose avant la mi-juin? Y a-t-il quelque chose qui pourrait faire une différence? Je ne connais pas la réponse à cette question.
Est-ce que c'est le rapport Bastarache que nous pouvons remettre à plus tard, jusqu'à ce que nous ayons du temps libre? Il est en suspens... Il a été rédigé il y a longtemps. Il a été proposé et nous a été présenté il y a un certain temps. Nous en avons déjà parlé dans le rapport sur le racisme systémique qui sera publié. Pouvons-nous y consacrer une journée de moins pour faire progresser le reste de la question du racisme systémique, sur la motion de M. Harris, de sorte que d'ici le 1er ou le 2 juin, nous tenions quatre réunions complètes ou ce qu'il faudra, trois ou quatre réunions, au sujet de ce rapport sur l'extrémisme?
Ce serait un compromis raisonnable de part et d'autre.
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Merci, monsieur le président.
Je pense que les gens doivent sortir leur calendrier. Nous commencerons l'étude de M. Harris le 31 mai. Nous avons ensuite ce qui est proposé dans l'étude sur les frontières, qui a déjà été examiné par le vérificateur général. À mon avis, ce n'est pas une urgence. Je pense que vous devez regarder vos calendriers. Le 31 mai, nous commençons l'étude de M. Harris. Ensuite, il y a celle sur les frontières. Puis, nous avons l'étude Levesque. Vous ne pouvez pas dire que le fait de retarder cela ne torpillera pas le rapport — à moins que tous les membres du Comité soient prêts à siéger tout l'été — parce qu'il est impossible de faire le travail proposé avant d'entreprendre cette étude.
Soit nous estimons qu'il s'agit d'une étude importante que nous devons faire... et en fait, la raison pour laquelle les libéraux ont envoyé cette lettre, c'est que nous estimons qu'il y a urgence. Nous croyons que c'est une question qui doit être traitée en priorité par le Comité. C'est aussi quelque chose qui n'a jamais été étudié par ce comité. Il s'agit d'un problème émergent. J'en avais entendu parler, mais je n'en connaissais pas la gravité avant de lire le rapport de M. McGuinty. Je pense que tous les membres du Comité devraient être saisis de cette question immédiatement.
Nous pouvons tous dire que nous voulons travailler ensemble, et je n'essaie pas de semer la bisbille ici, mais le fait est que nous n'arriverons jamais à cette étude si nous attendons que tout le travail prévu soit fait. Ou bien nous voulons nous pencher sur cette question pressante... et M. McGuinty lui-même a dit que c'était l'aspect le plus frappant de l'examen. Il suffit de regarder en ligne, de voir tous les problèmes qui existent, pour le constater.
Je sais que nous débattons uniquement de l'amendement, et je vais peut-être trop vite, mais je crois que si nous supprimons les mots « immédiatement » et « dès le 10 mai », nous allons effectivement invalider cette motion, à moins que nous décidions tout de suite de choisir d'autres dates à la fin de mai et au début de juin. Autrement, cela ne se produira jamais.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Sauf votre respect, je pense qu'il y a un déséquilibre énorme. Cela a été présenté au Parlement et au Comité avant la dernière réunion du Sous-comité. Laisser entendre que nous n'accordons pas la priorité à cette question parce que nous voulons poursuivre le bon et important travail... dont l'un des aspects concerne en fait une motion d'urgence. Je pourrais être très critique relativement à certains retards. Je ne le ferai pas, dans un effort pour assurer une certaine collaboration.
Tous s'entendent pour dire que c'est un enjeu important. Je crois que tout le monde l'a dit, même si je pense qu'il est tout à fait raisonnable de discuter de l'échéancier. S'il n'y a pas de volonté de tenir cette discussion, alors je remettrais en question l'intention [Difficultés techniques] quand et comment cette question a été soulevée.
Comme je l'ai dit, j'ai l'intention d'appuyer la motion. Je pense que s'il y avait une plus grande collaboration pour nous assurer de trouver une certaine capacité de faire cela... Personnellement, je n'ai aucun problème à siéger tout l'été. Je l'ai fait l'été dernier. Je crois qu'il y a encore quatre possibilités de réunions en juin. S'il y a une certaine souplesse, si des témoins annulent ou si certaines situations évoluent, je pense que l'on peut faire beaucoup. Il s'agit simplement de savoir si nous pouvons nous entendre sur le fait que, oui, c'est important, ce que nous faisons tous, je crois, et travailler ensemble pour essayer de trouver une façon d'y arriver.
Le Parlement ajourne le 23 juin. Le Comité peut siéger tout l'été. C'est à lui d'en décider. Il est faux de prétendre que cela invalidera l'étude. Le Parlement reprendra ensuite ses travaux en septembre. Le déséquilibre dans ce cas me préoccupe. C'est une question importante. Chose certaine, j'espère que nous pourrons collaborer pour aller de l'avant.
J'aimerais souligner, monsieur le président, que nous avons largement dépassé les 15 minutes. Si vous êtes d'accord, je demande simplement que nous passions au vote.
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Merci, monsieur le président.
J'examinais en détail ce que nous essayons d'accomplir, et je pense qu'il est très peu probable que nous puissions produire un rapport sur l'EVCI, ou sur le Service correctionnel du Canada ou SCC. Nous nous sommes entendus pour faire les deux études.
Mme Damoff a présenté des arguments très convaincants, sur lesquels nous nous sommes tous entendus la semaine dernière, selon lesquels l'étude sur l'EVCI devrait se faire le plus rapidement possible. Compte tenu du fait qu'il nous reste 10 séances après celle d'aujourd'hui, de façon réaliste, la chose sensée, à mon avis, est de consacrer deux d'entre elles, de façon assurée, à l'EVCI et deux au SCC. Nous nous sommes déjà engagés à consacrer une séance au racisme, et j'espère que nous allons terminer ce travail. Sinon, nous aurons peut-être besoin d'une autre séance.
Nous nous sommes engagés à mener une étude sur la frontière. Nous nous sommes certainement engagés à consacrer une séance au rapport Bastarache, celle où nous recevrions la commissaire Lucki et le ministre et où nous pourrons peut-être donner les instructions de rédaction. Nous semblons également nous être engagés à tenir au moins deux séances pour étudier l'affaire Levesque, et j'espère que nous réussirons à rédiger un rapport. Tout cela donne neuf séances, ce qui nous laissera une séance de battement que nous pourrons consacrer à autre chose.
À l'automne, si nous siégeons à l'automne, nous pourrons soit terminer l'étude sur le SCC et produire un rapport, achever l'étude sur l'EVCI et faire un rapport, soit, si l'étude de l'affaire Levesque n'est pas terminée, produire un rapport. Nous pourrions nous engager à terminer l'étude sur le racisme et l'étude du rapport Bastarache, et essayer d'étudier l'affaire Levesque si nous le pouvons.
S'il nous reste une séance, nous pouvons en faire la troisième séance consacrée à l'EVCI ou au SCC. Ce serait un compromis par lequel tout le monde convient que nous ne pourrons terminer trois rapports. Nous aurions de la chance si nous terminions les études sur le racisme, sur le rapport Bastarache et sur l'affaire Levesque, et même cela risque d'être difficile.
Autrement, nous ne pourrons pas accomplir ce que nous avons convenu de faire d'ici le 23 juin. Voilà ce que je propose. Quant à savoir quand ces séances auront lieu, j'ai aussi des idées à ce sujet, mais ce n'est qu'un détail. Si nous pouvons nous entendre sur le fait que nous aurons deux séances pour l'EVCI, deux pour le SCC, une pour l'étude de la frontière, une pour l'étude du racisme, deux pour l'affaire Levesque et une pour le rapport Bastarache, cela donnera neuf séances et une séance de battement.
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Le 2 juin est déjà pris. C'est clair. Nous nous sommes mis d'accord là-dessus.
La date du 12 mai pour l'EVCI me convient. Le 26 mai est libre, et j'espère que nous terminerons ce jour-là, mais rien ne le garantit. Je suis d'accord pour laisser l'EVCI inscrit au programme du 31 mai, si cette date est disponible, mais pas si l'étude sur le racisme n'est pas terminée.
Quant à la comparution de M. Blair et de Mme Lucki et au rapport Bastarache, j'espère que cela prendra une seule journée. Si nous pouvons définir les instructions pour la rédaction ce jour-là, nous pourrons obtenir un rapport sur Bastarache d'ici la fin juin.
Le 7 juin est réservé à l'affaire Levesque.
Le 9 juin, je voudrais entamer l'étude sur le SCC. Je veux que nous nous y mettions sans tarder. Pour l'étude sur la frontière, il y a peut-être plus de latitude, et nous pourrions choisir le 16, et nous pouvons prévoir le 9 juin pour l'étude sur l'affaire Levesque afin, espérons-le, d'arriver à quelque chose, faire l'étude sur le SCC le 9 ou le 14 juin. Ensuite, il reste trois jours. Nous aurons peut-être besoin de temps pour le rapport Bastarache. Nous aurons encore une deuxième journée pour l'étude sur le SCC, après quoi nous aurons une journée de battement.
C'est ainsi que je verrais les choses se placer. Si nous terminions l'étude de l'affaire Levesque, ce serait merveilleux. Sinon, à l'automne, nous pourrions achever l'étude sur le SCC, terminer le rapport sur l'EVCI si nous n'avons pas le temps tout de suite, puis conclure l'étude de l 'affaire Levesque. Nous pourrions consacrer deux séances à l'EVCI en mai et une autre en juin, si nous trouvons un moment en dehors des dates que j'ai énumérées.
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous aussi, monsieur Harris.
Mme Damoff a dit quelque chose il y a quelques minutes, et je pense, monsieur le président, que vous avez abondé dans le même sens. Certains de ces rapports ne parviendront pas à la Chambre, malgré toute notre bonne volonté, avant la pause, à la fin de juin. L'étude sur le SCC ne sera pas terminée, comme M. Harris l'a dit, avant la fin de juin, pas plus que l'étude sur l'extrémisme. Cela dit, il est certes important que nous amorcions au moins ces deux études, mais nous sommes pressés de réaliser les études dont nous devons présenter le rapport avant l'ajournement. Nous les reportons.
Honnêtement, l'étude sur l'affaire Levesque n'est pas si longue. Il devrait être facile de rédiger le texte d'ici le 31, parce que ce n'est pas une étude très longue. Nous pourrons nous en occuper dès que possible. La Chambre a voté à l'unanimité pour renvoyer la question au Comité pour étude. Ce serait donc négligent de notre part de ne pas communiquer notre rapport à la Chambre avant l'ajournement.
L'étude sur le racisme a certainement été plus longue, et nous avons un calendrier en conséquence. J'espère que... Si nous avons une séance le 31, ramenons l'étude de l'affaire Levesque à cette date. Nous pouvons commencer l'étude sur l'extrémisme mercredi. Nous avons des témoins que nous sommes prêts à faire comparaître — je suis sûr que nous en avons tous — pendant cette journée. Mettons l'étude de l'affaire Levesque au programme le 31 pour arriver à nous faire une bonne idée, quitte à faire comparaître et Mme Lucki le 2. L'affaire Levesque pourra revenir le 7, et nous pourrons achever cette étude. Nous pourrons ensuite passer à l'étude de M. Harris sur le SCC plus tôt, j'en conviens. Nous allons avoir une journée... Fixons une autre date pour l'étude sur l'extrémisme avant la fin juin également. Au moins, nous pourrons nous attaquer au sujet. Nous pouvons faire parvenir à la Chambre les rapports que nous nous sommes engagés à produire avant Noël. Nous voulons qu'ils soient déposés à la Chambre. Nous n'avons pas encore eu cette possibilité. Il serait sage de notre part d'agir de la sorte.
L'étude du SCC et l'étude sur l'extrémisme pourraient nous mener plus loin. Je ne voudrais pas commencer parce que nous savons que nous devrons les terminer en septembre. Elles ne seront pas achevées avant l'ajournement.
Pourquoi nous imposons-nous des contraintes qui nous empêcheraient de faire certaines autres choses à temps pour pouvoir présenter des rapports avant l'ajournement de la Chambre? C'était l'essence de ma motion, la dernière fois, monsieur le président, de mon amendement favorable à l'amendement proposé par Mme Michaud concernant les dates. Voilà de quoi il retourne.
Si nous pouvons en arriver à un compromis pour que la séance du 31 soit consacrée à l'affaire Levesque, que nous entendions, et Mme Lucki et que la séance du 7 porte sur l'affaire Levesque, nous accéderions aux vœux de M. Harris, étant donné qu'il veut depuis un bon moment que le Comité fasse cette étude sur le SCC. Nous pensons certainement qu'il y a là des choses que le Comité doit prendre en considération. Cela nous laisse encore une date pour l'étude sur l'extrémisme, que ce soit le 14, le 16, le 21 ou le 23. L'un de ces quatre jours, nous pourrions consacrer une autre séance à l'étude sur l'extrémisme avant la pause estivale.
Voilà ce que je propose, monsieur le président. Nous pouvons essayer de faire en sorte que cela fonctionne.
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Merci, monsieur le président.
Sauf erreur, à part M. Motz, nous nous étions entendus jusqu'au 7 juin. Ensuite, je pense que M. Harris voulait que nous parlions du SCC ou de l'affaire Levesque le 9 juin, je ne sais plus trop. Nous serions d'accord.
Je voudrais cependant en revenir au SCC. C'est une question que nous avons étudiée à plusieurs reprises au cours de la dernière législature. Aucun membre du Comité n'est plus déterminé que moi à examiner ce qui se passe dans le système correctionnel, mais revenons au fait que les députés libéraux ont présenté cette motion d'urgence au Comité de la sécurité publique, parce qu'ils s'inquiètent, compte tenu de ce que le SCRS et le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement ou CPSNR ont dit. Pas plus tard qu'aujourd'hui, le a parlé de ses préoccupations au sujet de l'EVCI.
À l'occasion d'une arrestation à Edmonton, le 29 avril, la GRC a déclaré:
L'utilisation de l'Internet et des médias sociaux pour diffuser des messages visant à inciter à la violence, à radicaliser ou à faire l'apologie de visions extrémistes est une tendance et un problème préoccupants pour les organismes d'application de la loi...
Il s'agissait d'une arrestation faite là-bas:
Comme nous l'avons vécu lors de cette enquête récente, l'accusé communiquait en ligne avec personnes qui avaient le même point de vue que lui et publiait des textes extrémistes qui l'ont mené à commettre des actes criminels qui posaient un risque considérable pour le public et la police, actes qui ont mené à son arrestation.
Je veux revenir sur le fait que nous, libéraux, estimions que cette question nécessitait une attention immédiate. Je me réjouis donc que tout le monde soit d'accord. Nous avons un problème de temps. Nous en sommes probablement au 9 juin au moins, et au 14 juin pour l'étude sur la frontière. Le 9 juin, nous pourrions soit étudier la situation du SCC, soit poursuivre l'étude de l'affaire Lévesque, selon ce que M. Harris proposera.
Dans le calendrier, je n'ai pas oublié de tenir compte du temps qu'il faut pour traduire les textes. Nous n'avons pas du tout cherché à retarder le rapport sur l'affaire Levesque. C'est plutôt qu'il faut tenir compte des délais de traduction des documents. Il faut en être conscient.
Plus nous mettons de temps à terminer l'étude de l'affaire Levesque, moins il est probable que le rapport sera déposé à la Chambre. Je pense que nous voulons tous faire ce travail en une journée, si possible, mais j'avoue que c'est extrêmement optimiste.
Je vais en rester là pour l'instant, monsieur le président.
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J'essaie moi aussi de m'y retrouver. Nous devons tous le faire. Nous essayons de nous dépêtrer. L'étude sur le racisme sera abordée le 26 mai. Le 31 mai, pour l'instant je crois, sera peut-être aussi réservé à l'étude sur le racisme.
Il ne faut pas oublier non plus, si nous envisageons constamment d'établir un horaire complet, que nous risquons de perdre du temps, parce que c'est la saison folle, comme le sait quiconque siège au Parlement depuis un certain temps. Il y a beaucoup de votes et bien d'autres choses qui peuvent nuire à notre travail.
Il faut préserver une certaine souplesse, et c'est pourquoi j'ai fait la proposition initiale. Je ne suis pas sûr que l'accord sur le 31 mai soit total, parce qu'il faudra peut-être donner la priorité à l'étude sur le racisme. J'ai réfléchi à l'ordre de priorité. Pour moi, la priorité est l'étude sur le racisme et la rédaction du rapport sur Bastarache — parce que c'est faisable —, ce qui signifie qu'il faut entendre les témoins le 2 juin, afin que nous ayons beaucoup de temps pour produire un rapport à ce sujet. Si nous ne le faisons pas le jour même, nous risquons de nous retrouver avec autre chose.
La troisième priorité est le rapport sur l'affaire Levesque, si nous pouvons y arriver. Quant à l'EVCI et au SCC, je ne pense pas que nous pourrons produire des rapports à ce sujet, à moins que quelqu'un ne veuille proposer une motion particulière qui prendrait la forme d'un rapport.
Nous pourrions étudier le rapport sur l'affaire Levesque le 7 juin. Comme vous l'avez dit, monsieur, le 9 juin pourrait être consacré à l'EVCI, à la frontière ou au SCC. On dirait la même chose pour le 14 juin: EVCI, frontière ou SCC. Une séance doit permettre d'aborder l'étude de la frontière, et nous utiliserons l'autre pour terminer le rapport sur l'affaire Levesque, si c'est bien ce que nous voulons faire. Il nous reste donc du temps pour les trois derniers jours, s'ils sont disponibles, pour terminer l'étude de l'affaire Levesque, avec une troisième séance portant sur l'EVCI, si elle n'a pas déjà eu lieu, et une deuxième séance pour le SCC, si elle n'a pas déjà eu lieu. Nous n'avons toujours qu'une seule séance de battement.
Je ne m'inquiète pas tellement de ce qui se passera les 16, 21 et 23 juin, pour peu que nous soyons tous ici le 23 juin. Que la Chambre siège ou non, nous pouvons toujours poursuivre notre travail, ce que je ferai avec plaisir.
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame Michaud. C'est ce que je pense aussi.
Comme je l'ai déjà dit, monsieur le président et chers collègues, ce qui me préoccupe, c'est le 31. Je pense que nous pouvons nous accommoder de quelques ajustements. Les analystes ne nous ont pas dit s'il serait possible le 31 de reprendre l'étude sur Mme Lévesque après aujourd'hui — nous pouvons nous y remettre aujourd'hui — et si nous serons en mesure d'envisager autre chose, et ensuite pour le 7 également. Nous avons un peu de flexibilité avec le 9, le 14, le 16, le 21 et le 23, comme le signalait M. Harris, pour placer l'extrémisme, la frontière et le SCC, mais nos priorités demeurent l'étude sur le racisme et le rapport sur la mort de Mme Lévesque. Je ne pense pas que nous puissions continuer de reporter ces sujets-là pour quelque raison que ce soit.
Je ne sais pas où nous en sommes avec le sujet du racisme. Est-ce que tout sera prêt pour nous le 26? Je ne sais pas. Je l'espère en tout cas.
Mettons les dates ici. S'il y a une date [Difficultés techniques] je propose. Comme je disais, trouvons quelque chose de différent pour le 31, cela me convient personnellement. Nous devons nous attaquer aux sujets que nous nous sommes engagés à déposer à la Chambre, à savoir le racisme et Mme Lévesque, qui sont incontournables.
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Non, monsieur le président, je suis désolée. J'avais levé la main.
Tout d'abord, les conservateurs tiennent à remercier les libéraux d'avoir présenté cette motion. Nous sommes convaincus comme vous de son importance et nous avons certainement eu la même information que vous de la part du SCRS et du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement.
Dans ce cas, madame Damoff, accepteriez-vous un amendement favorable, ou verriez-vous comme favorable un amendement qui élargirait la portée de votre motion au lieu de la garder étroite comme elle est actuellement, étant donné que le SCRS et le comité des parlementaires, par exemple, considèrent toujours comme une menace majeure l'extrémisme violent à caractère religieux? Après tout, ce sont les Juifs qui sont les personnes les plus menacées au Canada.
Ce phénomène de l'extrémisme violent, qui se manifeste souvent en ligne aussi, comme vous l'avez dit plus tôt, je me demande si, pour rendre votre motion plus inclusive, au lieu de limitative et prescriptive, vous seriez ouverte à l'ajout des mots « extrémisme violent à caractère politique » et « extrémisme violent à caractère religieux » immédiatement après les mots « extrémisme violent à caractère idéologique », de sorte que notre étude engloberait toute la gamme des menaces à la sécurité personnelle et publique qui — les conservateurs sont d'accord avec vous — existent et vont en grandissant.
En conséquence, le passage de la motion qui dit plus loin « qui ont été touchées par l'EVCI » dirait simplement « qui ont été touchées par l'extrémisme violent ».
Comme cela, on couvrirait tout le sujet, non?
Monsieur le président, voulez-vous que je présente une motion officielle?
Je trouve malheureux que les députés du gouvernement qui siègent à ce comité ne veuillent pas élargir la portée de l'étude d'une manière qui me semble fondamentalement raisonnable. J'ai lu le rapport du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement et j'ai suivi de près d'autres travaux, et il est dit très clairement en fait — je dis cela de mémoire — que la plus grande menace pour les Canadiens est l'extrémisme à caractère religieux.
Il nous incombe à tous de veiller, je pense, lorsque nous entamons ces études, à ce que le Comité ne préjuge pas d'une conclusion. L'amendement proposé par Mme Stubbs, qui est très raisonnable à mon avis, ferait en sorte que le Comité puisse vraiment aller au fond des choses en s'attaquant à ces problèmes qui sont indubitablement...
Je pense qu'il y a unanimité ici pour dire qu'il y a des problèmes à régler; mais en restreignant la portée de notre étude, je trouve que nous limitons ce que le Comité peut faire pour bien s'attaquer à ce qui constitue, je pense, le cœur de cette motion, du moins je l'espère.
J'ai l'intention d'appuyer l'amendement. Je trouve qu'il enrichit l'étude proposée par le parti au pouvoir, et qu'il permettrait d'accomplir ce que j'espère être notre objectif ici.
Il serait malheureux que le Comité limite son action et préjuge de ses conclusions. Il est malheureux que cet amendement ne soit pas vu comme favorable, mais comme il nous permettrait de faire du bon travail, j'espère que les membres envisageront de l'appuyer.