Au nom d'Emploi et Développement social Canada, j'aimerais remercier le comité de m'avoir invité aujourd'hui pour parler des engagements du gouvernement à améliorer les compétences et les possibilités d'emploi de la population autochtone au moyen de ses programmes relatifs au marché du travail pour les Autochtones.
[Traduction]
EDSC entretient des relations positives avec de nombreuses organisations autochtones et les considère toutes comme d'importantes partenaires pour le développement social et économique.
Je sais que le comité souhaite obtenir des renseignements et des réponses à des questions précises concernant les programmes relatifs au marché du travail pour les Autochtones d'EDSC et leurs répercussions sur la population autochtone. Je ferai de mon mieux pour répondre à ces questions. J'aimerais tout d'abord présenter un aperçu du contexte du marché du travail autochtone au Canada. Je serai ensuite très heureux de répondre à vos questions.
La population autochtone continue d'être confrontée à des défis complexes et tenaces qui ont une incidence sur sa participation au développement économique et social du Canada.
Le taux de chômage de la population autochtone constitue un bon exemple de ces défis. En 2011, ce taux était de 15 %, par rapport à 7,5 % pour la population non autochtone. La ventilation des données donne les chiffres suivants pour chacun des trois groupes autochtones en 2011: Métis 10,4 %, Premières Nations 18,3 % et Inuits, qui affichaient le taux de chômage le plus élevé, 19,6 %.
Ces statistiques nous montrent que, dans une optique d'efficacité du marché du travail, la population autochtone est une source de main-d'oeuvre sous-utilisée.
[Français]
À cette situation s'ajoute le fait que la population autochtone représente le plus jeune segment de la population canadienne, avec un âge médian de 13 ans de moins que celui de l'ensemble de la population du pays.
La population autochtone augmente quatre fois plus rapidement que la population non autochtone. En effet, entre 2006 et 2011, la population autochtone a augmenté de 20,1 %, comparativement à une augmentation de 5,2 % de la population non autochtone.
La population canadienne continue de vieillir, et plusieurs personnes quittent leur emploi pour la retraite.
Par ailleurs, la demande en ressources naturelles canadiennes a entraîné une croissance des attentes quant aux possibilités d'emploi alors qu'augmenteront les besoins en matière de main-d'oeuvre qualifiée. Pour plusieurs collectivités des Premières Nations, la proximité des emplacements où se réalisent des projets économiques d'envergure offre la formidable possibilité de remédier à certaines des pénuries de compétences du Canada tout en améliorant les possibilités économiques pour la population autochtone.
[Traduction]
Cette source sous-utilisée et inexploitée de main-d'oeuvre met en évidence la raison pour laquelle les investissements d'EDSC dans le développement des compétences et la formation des Autochtones sont en ce moment d'une importance vitale.
[Français]
EDSC appuie depuis longtemps le développement des compétences et la formation des Canadiens autochtones en travaillant avec les organismes autochtones dans le but de concevoir et d'offrir des programmes relatifs au marché du travail adaptés qui satisfont aux besoins uniques de leur population cliente.
[Traduction]
Je voudrais vous parler aujourd'hui de trois programmes clés qui aident les Autochtones à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour participer à l'économie canadienne. Il est important de souligner que deux des programmes sont offerts à tous les Autochtones — Premières Nations, Inuits et Métis — indépendamment de leur lieu de résidence (dans une réserve ou hors réserve), alors que le troisième est destiné aux membres des Premières Nations vivant dans les réserves.
La Stratégie de formation pour les compétences et l'emploi destinée aux Autochtones, que nous appelons la SFCEA, est le programme phare d'EDSC. Il aide les Autochtones, c'est-à-dire les Premières Nations, les Inuits et les Métis, à se préparer au marché du travail, puis à trouver et à conserver un emploi dans un secteur à forte demande.
Lancée en avril 2010, la SFCEA doit investir 1,68 milliard de dollars sur 5 ans, entre 2010 et 2015, dans des organisations autochtones de prestation de services qui offriront à la population autochtone des possibilités de formation et de perfectionnement des compétences partout dans le pays. Il y a 85 de ces organisations qui gèrent plus de 600 points de service au Canada, aussi bien en milieu urbain que dans les régions rurales et éloignées.
La SFCEA est fondée sur trois piliers stratégiques: fournir des possibilités de développement des compétences axées sur la demande, promouvoir les partenariats avec le secteur privé et d'autres ordres de gouvernement et garantir la responsabilité des intervenants à l'égard de l'amélioration des résultats.
La SFCEA produit des résultats de plus en plus positifs en matière d'emploi et de retour aux études. Depuis 2010, les efforts déployés dans le cadre de la SFCEA ont permis à quelque 48 000 clients de trouver un emploi, à 22 000 autres de retourner aux études et à 128 000 de terminer une intervention ou plus. Dans l'ensemble, plus de 50 % des clients ont décroché un emploi ou sont retournés aux études.
Je tiens également à mentionner un élément important des programmes de la SFCEA qui facilite la participation des clients à la formation et à l'éducation: la garde d'enfants. Dans le cadre de la SFCEA, 55 millions de dollars par an sont investis dans l'Initiative de services de garde pour les Premières Nations et les Inuits en vue d'appuyer un réseau de 8 500 places en garderie dans plus de 450 établissements des collectivités inuites et des Premières Nations du Canada.
La garde d'enfants constitue une dépense admissible dans le cadre des programmes de la SFCEA. Tout organisme de prestation de services de la SFCEA peut donc utiliser une partie des fonds qu'il reçoit de la SFCEA pour financer la garde d'enfants de parents en formation. Cela s'applique aux Métis, aux Indiens non inscrits et aux membres des Premières Nations vivant hors réserve.
Compte tenu de l'orientation de l'étude du comité, j'aimerais vous faire part d'un exemple de la façon dont le programme a aidé un participant à acquérir les compétences et la formation nécessaires pour trouver un emploi.
Lucien Ledoux est un soudeur autochtone qui travaille pour Running Deer Resources, au Manitoba. Il a été choisi comme modèle afin de parler au nom des jeunes lors d'une conférence autochtone sur l'exploitation minière. Il a dit: « Être certifié [en tant que soudeur] m'a permis d'avoir accès à des possibilités que je n'aurais pas eues autrement. Ma vie est maintenant structurée et je trouve que les choses que j'ai acquises ont davantage de valeur parce que je les ai méritées. » II a ajouté: « On a l'impression d'avoir vraiment réalisé quelque chose quand on sait que ce qu'on a construit sera encore là pour les générations à venir. » Il a noté que les membres de sa famille sont très fiers de ses réalisations qui les ont amenés à faire eux-mêmes davantage d'efforts pour améliorer leur vie. Son succès a été possible grâce à la SFCEA, qui a fourni du soutien financier à un organisme local de prestation de services de la SFCEA à Winnipeg, au Manitoba.
[Français]
Dans le cadre de la SFCEA, les organisations des Premières Nations, des Inuits et des Métis encouragent une main-d'oeuvre plus forte et plus dynamique par l'entremise de partenariats avec les employeurs de partout au Canada. Que les organismes autochtones encouragent les petites entreprises à embaucher des Autochtones grâce à des subventions salariales ou qu'ils négocient des partenariats multilatéraux complexes avec d'importantes entreprises, le résultat demeure le même: une formation harmonisée à des occasions d'emploi concrètes.
[Traduction]
Le Fonds pour les compétences et les partenariats, ou FCP, est le deuxième programme relatif au marché du travail autochtone géré par EDSC. Le FCP a été lancé en juillet 2010 et bénéficie d'un financement de 210 millions de dollars sur cinq ans.
Le FCP est un programme flexible axé sur les projets qui tire parti des partenariats et répond aux priorités du gouvernement et aux besoins émergents et inexploités du marché du travail afin de permettre aux Autochtones de trouver des emplois. Le FCP encourage les Autochtones à acquérir des compétences et à obtenir de la formation, notamment pour des emplois spécialisés dans les secteurs à forte demande.
Le programme cible également de grands projets économiques de formation menant à l'emploi dans les secteurs à forte demande. Jusqu'ici, le FCP a lancé trois appels de propositions. Les deux premiers étaient ouverts et de nature générale. Ils ont permis de financer plusieurs projets à court terme de petite et moyenne envergure (jusqu'à 3 millions de dollars) axés sur l'acquisition de nouvelles compétences pour de petites et moyennes initiatives à court terme de développement des compétences et d'innovation dans la prestation de services.
Dans le cadre des deux premiers appels de propositions, le FCP a pu obtenir diverses contributions partenariales des employeurs. En 2012, le troisième appel de propositions comprenait une approche ciblée pour appuyer des projets du secteur des ressources naturelles, et plus particulièrement dans les domaines des mines et de l'énergie.
Cette approche s'est fondée sur les réussites et les pratiques exemplaires du programme de Partenariat pour les compétences et l'emploi des Autochtones. Elle se concentrait sur les secteurs où il y a une demande connue d'emplois à long terme, et prévoyait une contribution minimale de 50 % des partenaires, qu'il s'agisse du secteur privé, des provinces et territoires ou d'établissements d'enseignement.
Le FCP aide les collectivités et organisations autochtones à former des partenariats avec l'industrie dans le cadre d'importants projets de développement économique afin de créer des emplois et de procurer des avantages économiques aux collectivités situées dans la zone de recrutement de ces projets.
Par exemple, certains projets sont réalisés dans des secteurs à forte demande, comme le Cercle de feu dans le nord de l'Ontario, la construction navale dans la région de l'Atlantique et les projets de pipelines en Colombie-Britannique.
[Français]
À l'heure actuelle, 80 projets sont mis en oeuvre au titre du FCP, et la majorité d'entre eux sont des initiatives de formation menant à l'emploi. Ainsi, des employeurs ont ciblé les emplois disponibles et se sont associés avec des organismes en vue de former les Autochtones pour ces emplois. Le FCP devrait aider plus de 8 000 personnes à décrocher un emploi pendant la durée du programme. Tous les fonds du FCP sont alloués jusqu'en 2015.
[Traduction]
Enfin, mes collègues d'Affaires autochtones et Développement du Nord Canada vous parleront du projet de réforme de l'aide au revenu dans les réserves. En effet, le gouvernement a annoncé dans le budget 2013 qu'il avait l'intention d'améliorer le programme d'aide au revenu dans les réserves, qui est conjointement géré par AADNC et EDSC. La réforme de l'aide au revenu est une initiative de quatre ans qui bénéficiera d'un financement de 241 millions destiné à réduire la mesure dans laquelle les réserves dépendent de l'aide au revenu.
Le Fonds pour l'emploi des Premières Nations, qui représente la partie du projet relevant d'EDSC, sera doté d'un financement de 109 millions de dollars. Le programme offrira de la formation en milieu de travail à des jeunes de 18 à 24 ans désignés par les collectivités participantes des Premières Nations. Le FEPN sera mis en oeuvre par l'entremise du réseau de prestation de services de la SFCEA et appuiera les mêmes activités que celles qui sont financées en vertu de la stratégie.
La SFCEA et le FCP prendront fin le 31 mars 2015. Par conséquent, EDSC cherche à obtenir le renouvellement du mandat des programmes relatifs au marché du travail pour les Autochtones. Le ministère a engagé à cette fin des discussions avec les organismes de prestation de services de la SFCEA et du FCP, les organismes autochtones nationaux, les provinces et les territoires, d'importants employeurs et d'autres intervenants afin de planifier l'avenir des programmes relatifs au marché du travail pour les Autochtones après 2015.
[Français]
EDSC a tenu, de septembre à novembre, 15 séances régionales de mobilisation au pays. En plus de ces séances, EDSC a rencontré les provinces et territoires ainsi que les employeurs, et a visité certains projets au titre du FCP. Les enjeux soulevés lors de ces discussions constituent un élément important et de valeur pour éclairer l'élaboration de nos activités stratégiques à venir.
[Traduction]
De plus, EDSC a officiellement formé des partenariats avec des organismes autochtones nationaux, notamment pour s'occuper de priorités stratégiques conjointes et recueillir le point de vue des intervenants sur la façon d'améliorer les programmes relatifs au marché du travail pour les Autochtones. Ces consultations serviront de base à la définition de l'orientation future des programmes autochtones. De telles ententes de partenariat ont été conclues avec l'Assemblée des Premières Nations, l'Inuit Tapiriit Kanatami, le Ralliement national des Métis, le Congrès des peuples autochtones, l'Association des femmes autochtones du Canada et l'Association nationale des centres d'amitié. Les trois derniers organismes représentent les membres des Premières Nations vivant hors réserve.
[Français]
Au cours des prochains mois, nous analyserons les commentaires des intervenants lors de nos activités de mobilisation. Une analyse des données et des résultats des programmes est actuellement menée, mais il serait prématuré, pour le moment, de tirer toute conclusion à propos de l'avenir de ces programmes au-delà de 2015.
[Traduction]
Pour conclure, je voudrais dire qu'EDSC est déterminé à travailler en étroite collaboration avec les organisations autochtones, y compris celles qui travaillent dans les réserves, hors réserve, en milieu urbain et dans les régions rurales et éloignées, pour s'assurer que les populations autochtones jouent un rôle actif dans le développement économique et social du Canada.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir donné la possibilité de m'adresser à vous aujourd'hui. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
Madame la présidente, honorables membres du comité, nous avons été heureux d'apprendre que vous étudiez les perspectives de participation des Autochtones à la population active et, plus particulièrement, l'aide que le gouvernement du Canada met à leur disposition. C'est un plaisir pour nous de contribuer à votre étude en décrivant quelques-unes des initiatives prises par Affaires autochtones et Développement du Nord Canada à ce chapitre.
Je concentrerai mes observations sur certains des changements que nous apportons aux programmes dans les domaines du développement social et de l'éducation. Allan Clarke vous parlera du secteur des terres et du développement économique de notre ministère.
Dans le contexte du marché du travail, l'une des priorités du gouvernement du Canada ainsi que des Premières Nations est de mettre à la disposition des Premières Nations les compétences et les possibilités dont elles ont besoin pour participer pleinement à l'économie. Dans son exposé, mon collègue James, d'Emploi et Développement social Canada, a décrit quelques-uns des principaux moteurs du marché du travail et des obstacles que doivent affronter les Autochtones. Les statistiques et les données démographiques sont bien connues dans ce domaine: taux de chômage élevés persistants et population très jeune à très fort taux de croissance. Plus de 600 000 jeunes Autochtones pourraient entrer sur le marché du travail d'ici 2026.
J'aimerais ajouter quelques statistiques comparatives. Le taux d'obtention d'un diplôme parmi les étudiants des Premières Nations est de 38 % par rapport à 87 % dans la population non autochtone. De plus, le taux de dépendance de l'aide au revenu est de 35 % dans les réserves des Premières Nations par rapport à une moyenne nationale de 5 %. Cette dynamique est à la base de quelques-unes des réformes que nous mettons en oeuvre pour harmoniser les programmes sociaux et d'éducation réalisés dans les réserves avec les systèmes et mécanismes de soutien des gouvernements provinciaux.
James a parlé tout à l'heure de nos efforts de réforme de l'aide au revenu. Depuis le milieu des années 1990, les gouvernements provinciaux et territoriaux ont fait évoluer leurs régimes d'aide sociale, les faisant passer de ce qu'on appelle une approche passive, consistant simplement à verser des prestations aux personnes admissibles, à une approche plus active comprenant une intervention auprès des intéressés dans le but de les intégrer de façon durable dans le marché du travail.
Ces dernières années, Affaires autochtones et Développement du Nord Canada a favorisé des approches semblables parmi les Premières Nations qui souhaitaient essayer ce genre de mesures actives. Pour le faire, le ministère a lancé des projets pilotes ou formé des partenariats avec l'industrie et les provinces, mais pas d'une façon globale ou soutenue.
Les investissements du plan d'action économique 2013 — 241 millions de dollars sur quatre ans — permettront d'améliorer considérablement le Programme d'aide au revenu dans les réserves de façon à mettre en place une approche active de gestion de cas qui s'harmonise davantage avec les pratiques provinciales. Ce financement s'ajoute aux 861 millions de dollars consacrés aux programmes courants de 2012-2013, y compris l'aide de base au revenu, qui connaît un taux de croissance d'environ 4 % par an.
Voici ce que nous entendons par un changement d'approche. À l'heure actuelle, la majorité des Premières Nations qui assurent la mise en oeuvre d'un programme d'aide au revenu ne fournissent pas aux bénéficiaires l'appui dont ils auraient besoin pour s'intégrer dans la population active. Pour l'instant, elles se contentent d'évaluer l'admissibilité des demandeurs et, le cas échéant, de leur verser des prestations. Cette approche n'aide pas les jeunes hommes et femmes des Premières Nations à accéder à des programmes de formation, à perfectionner leurs compétences et à trouver et garder de bons emplois.
Le gouvernement veut aider les jeunes des Premières Nations à recevoir de la formation et à trouver des emplois avant de prendre l'habitude de compter à long terme sur l'aide au revenu. Dans le volet de la prestation améliorée des services, qui représente les 132 millions de dollars du fonds qui seront administrés par mon ministère, les Premières Nations — ou, dans la plupart des cas, des groupes d'organismes des Premières Nations — établiront un système de gestion de cas dans le cadre duquel des agents interviendront individuellement auprès des intéressés pour cerner les obstacles à l'emploi et élaborer des plans personnalisés destinés à les surmonter. La gestion de cas comportera plusieurs étapes: admission, évaluation de l'employabilité, élaboration d'un plan d'action obligatoire et, dans bien des cas, renvoi à un service de formation.
L'étape du renvoi est celle où notre partenariat avec Emploi et Développement social Canada entrera en action. Les clients du programme d'aide au revenu ayant fait l'objet d'une recommandation personnalisée de formation seront aiguillés vers un organisme financé par le Fonds pour l'emploi des Premières Nations. Comme l'a expliqué M. Sutherland dans son exposé, le fonds sera administré par Emploi et Développement social Canada, principalement par l'entremise du réseau de prestation existant de la SFCEA. Cela permettra de s'assurer que les ressources, les liens et les réseaux existants sont utilisés dans la mesure du possible et que les organismes des Premières Nations n'ont pas constamment à réinventer la roue pour prendre contact avec des employeurs et des fournisseurs de formation locaux.
La composante de la prestation améliorée des services et le nouveau Fonds pour l'emploi des Premières Nations ont été conçus pour se compléter l'une l'autre afin d'améliorer le Programme d'aide au revenu dans les réserves. Le programme amélioré permettra d'inciter les bénéficiaires de l'aide au revenu âgés de 18 à 24 ans, qui peuvent donc travailler, à participer à la formation nécessaire pour obtenir un emploi. Leurs prestations dépendront de leur participation à la formation, conformément aux pratiques en vigueur dans la plupart des provinces.
Le gouvernement prévoit une mise en oeuvre progressive de ces améliorations de l'aide au revenu dans les réserves. Elle visera au départ les fournisseurs de services des Premières Nations qui veulent et peuvent participer. Plusieurs Premières Nations ont déjà manifesté le désir d'adopter cette nouvelle approche. Dans l'ensemble, 26 des 36 organisations des Premières Nations invitées à présenter des propositions dans le cadre de la première campagne l'ont fait dans les délais fixés. Ces organisations représentent plus de 70 collectivités.
[Français]
Je vais maintenant parler de la réforme de l'éducation. Bien que la réforme de l'aide au revenu soit axée sur les jeunes âgés de 18 à 24 ans, la corrélation entre le rendement scolaire et la participation au marché du travail est probante, et suggère par conséquent de mettre l'accent sur l'éducation primaire et secondaire.
Ici aussi, le gouvernement du Canada a déployé des efforts de réforme complets afin de s'assurer que des élèves des Premières Nations ont accès aux mêmes chances que tous les Canadiens au chapitre de l'éducation qu'ils reçoivent. Les élèves des Premières Nations dans les réserves sont les seuls élèves en Amérique du Nord dont l'éducation n'est encadrée par aucun pilier juridique et pour lesquels aucun système officiel n'est en place afin d'assurer une éducation de qualité.
C'est pourquoi le gouvernement s'est engagé, dans le Plan d'action économique de 2012 et de 2013, à adopter de nouvelles lois pour l'éducation primaire et secondaire des Premières Nations, qui établiraient les structures et les normes à l'appui de systèmes d'éducation robustes et responsables dans les réserves.
La loi proposée offrirait aux Premières Nations la maîtrise de l'éducation de leurs membres, ce qui leur permettrait, à elles ou à leurs autorités scolaires, de créer et d'exécuter des programmes d'enseignement qui tiennent compte de leurs besoins et de leurs intérêts linguistiques et culturels uniques, tout en garantissant l'application de normes de qualité de l'éducation équivalentes à celles des systèmes scolaires hors réserve.
L'avant-projet de loi vise à améliorer les résultats des élèves des Premières Nations, afin de s'assurer qu'ils obtiennent des diplômes d'études secondaires et qu'ils sont dotés des compétences et des outils dont ils auront besoin pour poursuivre une éducation postsecondaire ou entrer dans le marché du travail. Un meilleur rendement scolaire mènera inévitablement à une plus grande participation au marché du travail.
[Traduction]
Je vais maintenant céder la parole à mon collègue, M. Allan Clarke, directeur général du Secteur des terres et du développement économique, qui présentera la suite de cet exposé sur le rôle assumé par le ministère pour s'assurer que les Autochtones reçoivent de la formation et trouvent un emploi grâce au Fonds pour les compétences et les partenariats et à d'autres programmes de développement économique.
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Je vais essayer d'avancer rapidement puisqu'il ne reste plus beaucoup de temps. Je vous remercie de l'occasion que vous nous avez donnée.
L'emploi et la croissance économique sont indispensables à l'amélioration de la qualité de vie des Autochtones au Canada. Les possibilités qui s'offrent aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis sont plus grandes que jamais.
En 2009, le gouvernement du Canada a lancé le Cadre fédéral pour le développement économique des Autochtones. Il s'agit là d'une approche moderne et globale du développement économique des Autochtones, qui est axée sur les possibilités et sur la création de partenariats stratégiques avec les groupes autochtones, le secteur privé et les provinces et territoires.
Le mandat de plus de 20 ministères et organismes fédéraux comporte un volet de développement économique des Autochtones. Le cadre est une approche pangouvernementale visant à coordonner l'action de tous ces intervenants. Il se base sur cinq priorités stratégiques: axer l'action du gouvernement fédéral sur un rôle de facilitation visant à éliminer ou réduire les obstacles au développement économique, surtout dans les réserves; utiliser des partenariats et des ressources pour saisir les occasions qui se présentent et tirer parti de l'intérêt accru manifesté par le secteur privé; accroître la valeur des biens des Autochtones au moyen d'un régime moderne de gestion des terres et des ressources et d'initiatives législatives et réglementaires visant à tirer parti du bassin croissant de terres et de ressources; favoriser un climat propice aux affaires dans les réserves et renforcer l'entrepreneuriat autochtone en facilitant l'accès aux capitaux, aux possibilités d'approvisionnement et à une prestation locale améliorée des services; et appuyer les besoins du marché du travail axés sur la demande au moyen d'investissements stratégiques dans le perfectionnement du capital humain, comme vous en avez déjà entendu parler.
En nous conformant au cadre, nous avons réussi à obtenir des résultats très positifs et prometteurs. Nous avons un certain nombre d'exemples dans le domaine des achats, y compris le projet de 1,17 milliard de dollars de la 5e Escadre Goose Bay de la Force aérienne à Terre-Neuve-et-Labrador et la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale de 33 milliards. Grâce à des projets de cette envergure qui s'étendent sur 20 à 30 ans, les entreprises et les particuliers autochtones auront maintenant accès à des occasions d'approvisionnement et d'emploi valant des millions de dollars.
L'année dernière, le ministère a investi 16 millions de dollars dans le cadre du Programme d'opportunités économiques. Ces fonds ont permis de financer quelque 200 projets dans les réserves, ce qui a créé des emplois, produit des revenus, intensifié l'utilisation des terres et des ressources et amélioré les infrastructures grâce aux contrats et aux ventes des entreprises locales.
D'importants efforts sont aussi déployés en vue d'éliminer des obstacles attribuables à la Loi sur les Indiens, qui freinaient le développement économique dans les terres de réserve. Ces efforts aident à établir des conditions propices à la réussite économique. Ainsi, le régime de gestion des terres des Premières Nations autorise ces dernières à se soustraire aux 34 articles de la Loi sur les Indiens qui traitent des terres et des ressources des réserves pour en assumer elles-mêmes le contrôle et être ainsi en mesure de fonctionner au rythme des affaires. De janvier à septembre 2013, 36 autres Premières Nations ont adhéré à ce régime.
Depuis son lancement en 2010, l'Initiative sur les partenariats stratégiques, ou IPS, a appuyé le développement des capacités de 329 collectivités et organisations autochtones, établi 83 nouveaux partenariats, et obtenu près de 43 millions de dollars de financement supplémentaire auprès de sources non fédérales et privées.
Important programme du cadre, l'IPS a eu un grand succès en peu de temps et a joué un rôle de catalyseur en préparant les Autochtones et leurs collectivités à tirer parti de nombreuses occasions économiques importantes.
Les nouvelles possibilités économiques sont de plus en plus étendues et complexes. Vous savez sans doute qu'on prévoit réaliser dans la prochaine décennie plus de 600 projets de mise en valeur de ressources qui coûteront plus de 650 milliards de dollars. Cela ouvre d'énormes possibilités pour les Autochtones du Canada.
Tout cela met en évidence la nécessité pour le gouvernement fédéral de coordonner les efforts, d'y participer dès les premiers stades et de mieux cibler son appui aux collectivités autochtones. C'est dans ce domaine que l'IPS a joué un rôle important.
Sur la côte Ouest, il faudra tenir compte de la hausse considérable de la demande mondiale de gaz naturel qui se produira dans les 20 prochaines années, surtout à cause de la croissance économique rapide de l'Asie. À l'heure actuelle, six projets de gaz naturel liquéfié sont à l'étude sur la côte Ouest.
En octobre, l'IPS a financé deux rencontres pour permettre à des groupes autochtones de mieux connaître le secteur énergétique en Colombie-Britannique. Ces manifestations ont rassemblé des dirigeants des Premières Nations, des représentants du gouvernement et des partenaires de l'industrie afin de renseigner les participants autochtones sur les complexités, les risques et les perspectives des grands projets d'exploitation des ressources.