:
Merci, monsieur le président. Bonjour à tous.
[Traduction]
Merci infiniment de bien vouloir nous accorder ce temps aujourd'hui.
Comme le président vient de le dire, je suis accompagné de Stewart Beck. Dans la deuxième partie de la réunion, David Plunkett, qui est assis derrière moi, discutera avec vous des négociations commerciales bilatérales et régionales, et de l'AELE notamment.
Je suis ravi d'être ici ce matin pour vous parler de certaines des priorités de notre ministère. Nous attachons une très grande importance au travail accompli par le comité. D'ailleurs, d'autres comités ont préparé des rapports, comme celui intitulé « Les composantes d'une stratégie canadienne à l'égard des marchés émergents » et ont effectué dans certains pays des visites qui nous ont permis de réorienter nos priorités.
Donc, votre travail contribue grandement à orienter notre vision du monde et notre conception des mesures qu'il convient de prendre. Nous espérons pouvoir continuer à collaborer étroitement avec vous à l'avenir, surtout à cette époque de grave instabilité dans l'économie mondiale.
Ainsi nous ne devons pas perdre de vue l'importance que revêt le fait de participer à l'investissement et aux échanges internationaux. Un exemple flagrant de ce phénomène se déroule actuellement sous nos yeux aux États-Unis, où nous déployons des efforts assidus avec nos partenaires internationaux pour exercer des pressions contre les mesures protectionnistes proposées dans le plan de relance américain. Selon nous, la dernière chose dont le monde a besoin à l'heure actuelle, c'est de restreindre les échanges.
Pour se sortir de la crise actuelle, les pays du monde entier doivent entretenir leur croissance respective, en tant que partenaires. Ils doivent notamment promouvoir vivement l'ouverture des marchés, ce qui stimulera l'économie, créera des emplois et leur permettra de faire face à ces difficultés avec vigueur.
Nous reconnaissons également la concurrence soutenue qui règne au sein de l'économie mondiale, en particulier en provenance des géants émergents comme la Russie, le Brésil, l'Inde et la Chine. Parallèlement, les gouvernements rivalisent entre eux pour aider leurs entreprises et leurs investisseurs à rester sur la bonne voie, dans les bons marchés et avec les bons outils.
Les ministres Day et Cannon veillent à ce que l'économie figure au tout premier plan des priorités du MAECI.
Notre stratégie commerciale mondiale vise justement à faire face à ces difficultés. Elle repose sur trois piliers, à savoir, faire du Canada le meilleur partenaire commercial possible, assurer l'accès aux marchés — pas dans le sens strict du terme, c'est-à-dire les marchés proprement dits — mais plutôt aux capitaux, à la technologie et au talent; et jumeler les opportunités à l'étranger avec nos entreprises. Il s'agit d'un élément fondamental de notre stratégie pour les Amériques et de notre démarche auprès des États-Unis, au même titre que les marchés émergents et en expansion. Pour nous, il s'agit d'une feuille de route qui a pour objectif d'aider nos entreprises et nos investisseurs à s'adapter aux complexités du commerce d'aujourd'hui.
Nous sommes entrés dans une période marquée par ce que nous appelons le « commerce d'intégration », soit toutes les façons pour les entreprises canadiennes d'ajouter de la valeur à l'économie mondiale. Il s'agit du commerce. Il s'agit de l'investissement. Il s'agit des chaînes de valeur mondiales. Il s'agit enfin d'autres secteurs comme l'innovation, la science et la technologie, les services de transport aérien et bon nombre d'autres outils à valeur ajoutée et mécanismes stratégiques que les gouvernements peuvent offrir.
Notre stratégie commerciale mondiale représente notre plan pour offrir aux entreprises et aux investisseurs canadiens l'aide dont ils ont besoin pour continuer à nouer des liens sur les marchés mondiaux.
Bien sûr, l'accès aux marchés de nos entreprises et de nos investisseurs restera toujours pour nous une priorité absolue. L'OMC demeure notre tribune de prédilection pour discuter de l'accès aux marchés. Bien que l'avenir soit incertain, du moins à court terme, nous continuerons de collaborer avec nos partenaires pour obtenir la conclusion du Cycle de Doha au cours de l'année à venir.
En attendant, nous intensifions nos efforts sur le plan bilatéral, tout d'abord, en tant que partenaire au sein de la plateforme commerciale nord-américaine, laquelle connaît un franc succès.
L'Accord de libre-échange nord-américain profite grandement au Canada. Nous collaborons étroitement avec les États-Unis et le Mexique sur divers dossiers pour faciliter la circulation des marchandises, de l'investissement et de la main-d'oeuvre à nos frontières et pour que le partenariat nord-américain reste dynamique et prospère. Comme je l'ai mentionné, nous coopérons étroitement avec ces deux pays pour veiller à ce que les portes du commerce restent ouvertes.
Nous commençons également à déployer davantage d'efforts sur le plan bilatéral en dehors de l'Amérique du Nord. Comme vous le savez, le premier accord de libre-échange du Canada depuis 2001, lequel a été conclu avec les membres de l'Association européenne de libre-échange, soit l'Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein, passe en ce moment devant les comités parlementaires.
Par ailleurs, nous avons récemment signé des accords de libre-échange avec le Pérou et la Colombie. Nous avons également engagé un certain nombre de négociations en vue de conclure un accord de libre-échange avec de nombreux pays partout dans le monde, essentiellement en Asie et dans les Amériques. De plus, nous collaborons étroitement avec l'Union européenne en vue de resserrer notre partenariat économique.
Comme je l'ai déjà mentionné, David Plunkett, directeur général de la Politique commerciale bilatérale et régionale, nous parlera plus en détail de ces initiatives un peu plus tard, notamment de l'AELE et de l'accès aux marchés à l'échelle régionale, bilatérale et multilatérale. Mais pour l'instant, laissez-moi vous assurer que l'accès aux marchés restera toujours une priorité absolue pour notre ministère.
Toutefois, nous nous efforçons également de conclure d'autres types d'accords, comme par exemple les accords de transport aérien. Nous en comptons actuellement plus de 70.
Un autre exemple serait les accords d'investissement. Le commerce d'intégration constituant le moteur de l'économie mondiale d'aujourd'hui, nous comprenons l'importance que revêt le fait d'encourager l'investissement bilatéral. Stewart Beck vous décrira plus en détail les efforts que nous déployons actuellement en vue de présenter le Canada comme une destination pour l'investissement, notamment en nous appuyant sur la Porte d'entrée de l'Asie-Pacifique et les Jeux olympiques de 2010 pour attirer davantage l'attention, et l'investissement, sur le Canada.
Mais, cette stratégie comprend également un élément politique. Le Canada compte à l'heure actuelle plus de 20 accords sur la promotion et la protection des investissements étrangers, ou APIE, accords qu'il a conclus avec des partenaires clés du monde entier. D'autres sont également en négociation. Ces accords offrent aux investisseurs canadiens et étrangers le milieu stable et prévisible dont ils ont besoin pour investir.
Stewart vous dira également à quel point nous reconnaissons l'importance de l'innovation ainsi que de la science et de la technologie dans le cadre de nos activités. La science et la technologie influent assurément sur l'investissement, les échanges et l'image de marque du Canada.
Par ailleurs, nous sommes tout à fait conscients du rôle important que peuvent jouer les services stratégiques offerts par le gouvernement dans le jumelage des entreprises et des investisseurs aux débouchés mondiaux. Par exemple, nous collaborons étroitement avec les sociétés canadiennes pour élaborer un ensemble de plans de développement des marchés ciblés et axés sur des secteurs clés, et ce, pour les principaux marchés. Ces plans touchent toutes les activités relatives au commerce international, des exportations aux importations, en passant par l'investissement, la science et la technologie, la délivrance de licences et les négociations visant à conclure des accords sur le commerce et l'investissement garantissant l'accès aux marchés.
Par ailleurs, nous bénéficions également d'un large réseau commercial international — le service de délégués commerciaux. Ces hommes et ces femmes dévoués, affectés partout au Canada et dans les bureaux commerciaux à l'étranger, peuvent aider les entreprises canadiennes à trouver rapidement des contacts sur les principaux marchés mondiaux. De plus, ils comprennent la demande qui existe dans le monde car, même en cette période de difficultés économiques, les marchés présentent des débouchés. La recherche de ces débouchés revient toutefois trop cher aux entreprises canadiennes et leur prend trop de temps si elles le font toutes seules.
Au fil des ans, nous avons recueilli un nombre considérable de commentaires positifs de la part de clients satisfaits. De nombreuses entreprises nous ont dit que nos délégués commerciaux leur avaient fait gagner du temps et de l'argent en les mettant en rapport avec des personnes qui comptaient sur les marchés mondiaux, en trouvant des débouchés pour leurs produits ou leurs services dans des marchés partout dans le monde et en leur communiquant des renseignements déterminants, leur permettant ainsi de ne pas commettre d'erreurs coûteuses.
Nous comptons actuellement près de 950 délégués commerciaux qui sont présents dans plus de 150 villes du monde entier et notamment dans 17 bureaux régionaux partout au Canada. Chaque année, ils aident des milliers de compagnies canadiennes, notamment les PME, et la demande en pour nos services est en hausse.
Tandis que de nouveaux modèles opérationnels et de nouvelles activités commerciales non traditionnelles continuent de voir le jour dans le monde entier, les entreprises canadiennes dépendent de plus en plus des services que leur fournissent nos délégués commerciaux. En fait, la demande de ces services devrait augmenter d'au moins 15 p. 100 au cours des cinq prochaines années, ce qui explique notre décision de renforcer notre présence au sein des bureaux commerciaux existants, à la fois au Canada et à l'étranger, et d'ouvrir de nouveaux bureaux dans des marchés clés comme la Chine, le Brésil, la Mongolie et l'Inde.
À l'interne, nous cherchons à créer un meilleur équilibre entre les postes au Canada et à l'étranger. À cette fin, il faudra réaffecter des postes et des ressources de l'administration centrale à Ottawa, là où ils pourront faire une plus grande différence dans nos bureaux commerciaux à l'étranger. De façon plus générale, nous nous efforçons également de réorienter les services offerts par le SDC en fonction des réalités et des débouchés de chaque marché. Par exemple, dans certains marchés, les délégués commerciaux s'attardent plus aux questions d'investissement qu'aux activités traditionnelles d'exportation. Certains bureaux commerciaux ne s'occupent que de l'innovation des partenariats technologiques et la science et la technologie. D'autres s'emploient à appuyer l'accès aux marchés ou les négociations commerciales. Certains seront chargés des activités plus traditionnelles de promotion des exportations, alors que d'autres se verront attribuer toutes ces fonctions. Bref, nous avons différentes priorités pour différents marchés; nous n'appliquons plus l'ancien concept, qui consistait à mener exactement les mêmes activités partout dans le monde.
L'objectif reste le même, soit d'établir des liens pour les Canadiens au sein des chaînes de valeur mondiales et d'approvisionnement. Toutefois, la façon d'atteindre cet objectif sera différente d'un marché à l'autre, selon la nature du modèle de commerce d'intégration qui prime. Nos délégués commerciaux s'adaptent à ces nouvelles réalités mondiales et appuient les entreprises canadiennes dans le cadre des efforts qu'elles déploient pour assurer la prospérité des Canadiens, trouver des débouchés et créer des partenariats bénéfiques aux économies des deux parties avec des pays du monde entier.
Comme vous pouvez le constater, la stratégie commerciale mondiale est notre feuille de route pour aider nos entreprises et nos investisseurs à s'adapter aux complexités du commerce du XXIe siècle, en particulier en cette période de difficultés économiques.
Je vous remercie de votre attention.
Je vais maintenant céder la parole à Stewart, pour qu'il fasse ses remarques liminaires, et nous serons ensuite à votre disposition pour vous écouter et pour répondre à vos questions.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président et membres du comité.
[Traduction]
Comme Ken vient de vous le faire remarquer, nous ne pouvons perdre de vue l'importance d'être un des acteurs du commerce et de l'investissement à l'échelle internationale; nous ne pouvons perdre de vue non plus que nous sommes une nation commerçante.
Vous venez d'entendre Ken nous exposer de quelle façon la stratégie commerciale mondiale continue de positionner énergiquement le Canada sur les marchés traditionnels, tels que les États-Unis, et sur ceux des géants émergents, comme l'Inde et la Chine. Ken a également mentionné en quoi la concurrence la plus vive est le fait des gouvernements nationaux qui s'appliquent pleinement à faire de leurs marques nationales d'inestimables moyens de dynamiser leurs économies. Pensez à l'Irlande au cours des 15 dernières années. À l'Australie. Même les États-Unis et l'Allemagne, deux puissances économiques indiscutables, ont injecté des millions de dollars dans leurs campagnes de valorisation de leurs marques nationales.
Grâce à la SCM, nous nous sommes dotés d'outils pour faire face à la concurrence, et nous faisons de même sur les fronts de l'attraction, de la promotion et de la rétention de l'investissement. Les faits sont incontestables: l'investissement est un générateur colossal de richesses pour le Canada. Il constitue également une source d'apports financiers pour la recherche et le développement. Je reviendrai d'ailleurs plus en détail sur ce point par la suite.
Outre nos efforts à l'échelle nationale, nous devons également tirer parti d'événements d'envergure et de prestige. Ainsi nous avons lancé une campagne de marketing internationale à l'appui aux Jeux olympiques d'hiver de 2010 à Vancouver, baptisée « 2010 raisons de faire des affaires au Canada ». Dans notre contexte économique actuel, nous devons nous montrer dynamiques et faire valoir les forces du Canada, dès que l'occasion se présente, et tout particulièrement lorsque le monde aura les yeux tournés vers Vancouver.
L'innovation est un autre moteur essentiel de création de la richesse. La recherche et le développement ainsi que les sciences et la technologie enrichissent et diversifient notre base économique. De fait, les sièges canadiens de multinationales étrangères — les grandes compagnies pharmaceutiques, par exemple — investissent davantage dans la recherche et le développement que ne le font les entreprises canadiennes. Nous affichons le plus haut taux de financement public en recherche et développement au monde, pourtant nous n'atteignons même pas le 15e rang lorsqu'il s'agit de concrétiser nos idées sur le marché et d'établir les entreprises de demain. Dans ce domaine, notre réseau est idéalement positionné pour améliorer ce classement.
Ken a déjà mentionné nos accords en sciences et technologies. Voici un exemple qui illustre en quoi ceux-ci constituent un bon rendement sur nos investissements, en plus d'être un important moteur de croissance. L'été dernier, en vertu des accords que nous avons conclus, nous avons lancé des initiatives conjointes avec l'Inde et la Chine. Nos appels d'offres avec concours ont reçu un accueil très favorable, comme en témoignent les 135 manifestations d'intérêt pour des projets en Chine. À l'issue du processus de sélection, nous avions retenu un total des huit projets qui seront intégralement financés. Nous avons contribué à ces projets à hauteur de 2,2 millions de dollars par l'entremise de notre Programme de partenariats internationaux en science et technologie, lequel a mobilisé, à son tour, 9,2 millions de dollars supplémentaires auprès de nos partenaires nationaux et internationaux. Notre action ciblant l'Inde a tout autant été fructueuse. Sur 67 cas d'intérêt exprimé, huit se sont vu accorder une contribution totale de 2,2 millions de dollars, financement qui, en retour, a mobilisé 15,2 millions de dollars supplémentaires auprès de nos partenaires nationaux et internationaux. De ces initiatives conjointes résulteront des technologies et des projets scientifiques prêts à être commercialisés. C'est grâce à des accords de cette nature que le Canada continue d'avancer sur la voie d'une économie plus novatrice et plus productrice.
La participation active de groupes de recherche, d'entreprises et de partenaires du secteur public est l'une des composantes de notre offre unique aux entreprises canadiennes. C'est également la raison pour laquelle nous avons adapté notre modèle d'entreprise afin de répondre aux réalités liées au commerce d'intégration auxquelles nos entreprises font face et ce, quotidiennement.
Nous mettons à profit notre réseau composé de 140 points de contact situés dans le monde entiers pour démontrer notre valeur ajoutée aux entreprises canadiennes. Autrefois axé sur l'aide aux entreprises désireuses de vendre leurs produits à l'étranger, notre réseau a évolué, établissant aujourd'hui des liens entre les entreprises et les groupes de recherche, contribuant aux transferts et à l'acquisition de technologies, prêtant main forte aux sociétés qui souhaitent vendre leurs technologies, garantissant les investissements ou encourageant les sociétés à investir à l'étranger. Nous avons également donné une nouvelle image au Service des délégués commerciaux dans le but de mieux faire connaître sa valeur ajoutée: le SDC permet aux entreprises de réellement économiser temps et argent dans le cadre de leurs échanges à l'étranger.
Nous ferons une promotion énergique de ce service et exploiterons au maximum les médias traditionnels et non traditionnels, notamment le Web 2.0. Ainsi, nous nous assurons que lorsque reviendra la stabilité économique, nous aurons mis les entreprises canadiennes en position favorable pour tirer le meilleur profit des débouchés mondiaux.
Dans l'intervalle, à court terme, nous avons demandé à nos bureaux régionaux et à nos missions d'informer les clients de la vaste gamme de services et de programmes gouvernementaux offerts en plus de notre programme de commercialisation. Nous nous sommes efforcés activement de renforcer la collaboration avec nos partenaires du portefeuille Commerce international, soit EDC et la CCC, et de plus en plus, la BDC. En fait, nous avons des agents dans quatre bureaux de la BDC au Canada.
Le budget de 2009 a permis d'accroître la capacité et la latitude d'EDC afin de s'assurer que les sociétés canadiennes aient accès à un financement adéquat afin de maintenir le commerce et l'investissement au cours du ralentissement économique mondial. Par conséquent, EDC dispose de 350 millions de dollars supplémentaires afin de financer l'augmentation de la capacité de crédit à hauteur de 1,5 milliard de dollars et de contribuer à alléger les nouvelles pressions et à combler les besoins financiers dans le secteur canadien des exportations.
En somme, la stratégie commerciale mondiale, notre nouveau modèle commercial, nos efforts de commercialisation et l'intégration accrue du portefeuille du Commerce international nous ont permis de jeter de bonnes bases pour aider les entreprises canadiennes maintenant et dans le futur. Toutefois, cela nécessitera un suivi constant, des évaluations, des réaffectations et des réinvestissements afin de veiller à ce que les Canadiens en soient les premiers bénéficiaires.
Je vous remercie.
:
Je suis très heureux d'avoir de nouveau l'occasion de me présenter devant le comité pour discuter de l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Association européenne de libre-échange — cette fois-ci, dans le cadre du projet de loi . Comme vous le savez, l'Accord de libre-échange Canada-AELE était, en février 2008, le premier traité à avoir été déposé au Parlement en vertu du nouveau processus de dépôt des traités devant cette institution.
[Français]
Ce comité a procédé à un examen rigoureux du document, au terme duquel il a convenu de son bien-fondé. Aujourd'hui, j'aimerais revenir brièvement sur certains des avantages de l'Accord de libre-échange Canada-AELE et discuter de façon plus générale de la mise en oeuvre du projet de loi . Mes collègues et moi serons ensuite à votre disposition pour répondre à vos questions.
[Traduction]
L'Accord de libre-échange entre le Canada et l'AELE est une grande réussite pour notre pays. Il s'agit du premier accord de libre-échange entre le Canada et des pays européens. Cet accord donnera aux entreprises canadiennes la possibilité d'accéder à certaines des économies les plus riches et les plus avancées de la planète, et leur fournira un mécanisme pour tirer parti des chaînes de valeur européennes.
Les pays de l'AELE, qui sont déjà d'importants partenaires économiques, représentent certains des marchés les plus riches et les plus avancés. Ces pays affichent également un PIB par habitant parmi les plus élevés. Ensemble, ils figurent au rang des 17 premières puissances commerçantes de la planète et, en 2007, ils ont été la cinquième destination des exportations de marchandises canadiennes.
En 2007, les échanges bilatéraux de marchandises entre le Canada et les pays de l'AELE se sont élevés à 12,9 milliards de dollars, la valeur des exportations et des importations canadiennes se situant respectivement à 5,2 et 7,7 milliards de dollars. Pendant la même période, le Canada a exporté plus de 89 millions de dollars de produits agroalimentaires vers les pays de l'AELE. Il a aussi importé de cette région des produits agricoles d'une valeur de 130 millions de dollars environ. De plus, l'investissement direct bilatéral s'est chiffré à près de 28,4 milliards de dollars.
La même année, la Norvège a connu la deuxième augmentation la plus importante, selon la valeur en dollars, du volume des exportations canadiennes. Toujours en 2007, la valeur des exportations de produits canadiens vers la Suisse a fait un bond de 33 p. 100, principalement grâce aux exportations d'or. C'est ainsi que, en 2007, le Canada a exporté davantage de produits vers les pays de l'AELE que vers les 10 principaux marchés d'Amérique du Sud conjugués, à savoir l'Argentine, la Bolivie, Le Brésil, le Chili, la Colombie, l'Équateur, le Paraguay, le Pérou, l'Uruguay et le Venezuela.
[Français]
La mise en oeuvre de l’Accord de libre-échange Canada-AELE se traduira par une progression considérable de ces chiffres, déjà fort impressionnants. Bien que l’ALE Canada-AELE soit un accord portant uniquement sur les biens, il est opportun de rappeler que la Suisse et la Norvège sont des investisseurs significatifs au Canada. Sur une base individuelle, en 2007, la Suisse était le cinquième plus important investisseur direct étranger au Canada, alors que la même année, la Norvège était le onzième plus important investisseur direct étranger au Canada.
[Traduction]
Pour ce qui est des avantages de cet accord, les exportateurs et les producteurs canadiens devraient tirer largement parti de la réduction ou de l'élimination des droits de douane prévus dans l'Accord de libre-échange Canada-AELE. Les avantages prévus comprennent l'élimination immédiate des droits sur tous les produits industriels, sauf les navires canadiens. Cela comprend notamment de nombreux droits de douane moins importants, mais qui alourdissent le fardeau administratif des exportateurs canadiens, et que notre secteur privé qualifie de taxe superflue au commerce inter-entreprises; l'élimination ou la réduction des droits de douane sur certains produits agricoles; l'interdiction, pour les pays de l'AELE, de subventionner l'exportation vers le Canada de certains produits agricoles visés par l'Accord; et un traitement analogue à celui des exportateurs des pays de l'Union européenne dans les marchés de l'AELE, pour ce qui est des droits sur un grand nombre de produits agroalimentaires transformés. Les avantages immédiats comprendront une réduction annuelle de 5 millions de dollars des droits de douane sur les exportations agricoles canadiennes.
[Français]
Les pays de l’AELE sont également étroitement intégrés au marché de l’Union européenne puisqu’ils appartiennent à l’Espace économique européen. Aussi, l’accord permettra-t-il aux entreprises canadiennes de renforcer leurs liens commerciaux avec les pays de l’AELE, en particulier, et avec ceux de l’Union européenne, en général.
Il convient aussi de citer les avantages suivants:
Dans le préambule, les parties s’engagent à respecter les principes du développement durable et les droits des travailleurs; le maintien de l'exemption culturelle canadienne;
[Traduction]
Les régimes canadiens de gestion de l'offre concernant les produits laitiers, les oeufs et les produits avicoles sont pleinement protégés en vertu de cet accord. Les importations hors-contingent pour ces produits ne sont pas visées, de sorte qu'elles ne sont pas sujettes à quelque réduction que ce soit, ni aux dispositions sur le règlement des différends prévues par l'ALE Canada-AELE.
Les membres du comité se souviendront certainement que la question du traitement des navires a constitué un enjeu critique dans ce dossier. Je peux vous assurer que, pendant les négociations, les représentants du gouvernement ont largement consulté l'industrie canadienne de la construction navale et ont examiné avec celle-ci la meilleure façon de prendre en compte les priorités de ce secteur. Un certain nombre de dispositions tiennent justement compte des opinions exprimées par les intervenants clés de l'industrie, qui étaient souvent contradictoires: premièrement, dans le cas des produits les plus sensibles, l'élimination progressive des droits de douane s'échelonnera sur 15 ans, soit la période la plus longue jamais obtenue dans un accord de libre-échange auquel le Canada est partie. Deuxièmement, pour les autres pays sensibles, l'élimination des droits de douane se fera sur 10 ans. Troisièmement, dans les deux cas, il y aura une période intermédiaire initiale de trois ans, au cours de laquelle les droits de douane seront maintenus au niveau consenti à la nation la plus favorisée (NPF).
[Français]
Enfin, conformément aux modalités d’élimination progressive, des droits de douane s’appliqueront – au retour au Canada – aux réparations ainsi qu’aux modifications effectuées sur des navires canadiens dans des pays de l’AELE.
[Traduction]
À la demande de l'industrie, l'Accord renferme également des dispositions sur les règles d'origine, renégociées à l'avantage du Canada, de sorte qu'il ne sera pas nécessaire — et j'insiste là-dessus — de modifier la politique voulant qu'on donne la préférence aux produits nationaux pour les marchés publics dans le secteur de l'industrie navale.
[Français]
En bref, la mise en oeuvre de l’Accord de libre-échange Canada-AELE se fera par l’intermédiaire du projet de loi C-2, grâce à l’adoption d’un certain nombre de dispositions générales, et par la modification de trois textes juridiques: la Loi sur le Tribunal canadien du commerce extérieur, la Loi sur les douanes, et les Tarifs douaniers.
[Traduction]
Ces modifications législatives tiennent compte de réductions de droits de douane convenues et des mécanismes y afférents, tels que les contrôles douaniers et les mesures d'urgence, notamment diverses dispositions administratives au titre des articles 9 à 15, sur la mise en oeuvre de l'Accord, et relatives aux accords bilatéraux sur l'agriculture, en général, ainsi que des dispositions visant à faciliter le fonctionnement du comité mixte et des tribunaux d'arbitrage. Les articles 16 à 37 modifieront la Loi du Tribunal canadien du commerce extérieur, la Loi sur les douanes et le Tarif des douanes et ce, conformément aux nouveaux droits et obligations du Canada découlant de l'Accord.
[Français]
À l’origine, nous avions convenu avec nos partenaires de l’AELE que l’accord entrerait en vigueur le 1er janvier 2009. Nos collègues du Secrétariat de l’AELE nous ont affirmé avoir pris les mesures nécessaires pour tenir cet engagement, mais les circonstances n’ont pas permis au Canada de le respecter.
[Traduction]
Monsieur le président, mes collègues — à condition qu'ils arrivent bientôt — et moi serons heureux de répondre aux questions du comité sur l'Accord Canada-AELE. À mesure qu'ils arriveront, je vais vous les présenter.
[Français]
Merci.
:
Merci, monsieur le président, et merci à nos témoins.
Je voudrais d'abord aborder la question des dispositions favorisant l'achat de produits américains que renferme le projet de loi qui est actuellement devant le Sénat américain. Nous savons que ce projet de loi sera adopté aujourd'hui. Hier, une majorité de plus de 60 sénateurs américains a voté en faveur de la clôture. Il est tout à fait clair que le projet de loi dont la Chambre des représentants est actuellement saisie comporte des dispositions visant à exiger l'achat de produits américains. Il est clair que la Conférence voudra inclure la disposition en question. Le président Obama a déclaré jeudi qu'il compte l'approuver. Donc, de toute évidence, la stratégie du gouvernement n'a pas réussi à contrer le discours de l'Administration Bush.
Ma question à ce sujet — et je voudrais vous poser tout de suite mes quatre questions pour que vous y répondiez l'une après l'autre — est la suivante: Le ministère a-t-il préparé un plan de contingence? Quelle structure a-t-il établie pour la conclusion d'un accord sectoriel sur le fer et l'acier, c'est-à-dire un accord de commerce administré? Nous savons que le Canada achète plus d'acier aux États-Unis qu'il ne leur en vend. La stratégie depuis toujours aurait dû consister à reconnaître la raison pour laquelle le président Obama a été élu, à savoir insister sur la nécessité d'effectuer une réforme massive des pratiques commerciales, au lieu d'essayer de plaire aux adeptes de l'ancien discours politique, de façon à faire progresser ce dossier conformément à la volonté de la population américaine. Quel est donc votre plan B dans ce domaine?
Ma deuxième question concerne l'ALENA. Malheureusement, monsieur Sunquist, je ne suis pas d'accord avec vous, et la majorité des Canadiens ne seront pas non plus d'accord avec vous en ce qui concerne notre prospérité, car la plupart des Canadiens gagnent moins maintenant qu'en 1988, avant la mise en oeuvre de l'ALENA. Le président Obama a été élu avec un mandat clair, soit celui de réformer les règles commerciales. Le président Calderon a également déclaré que, en raison des pressions massives qui s'exercent sur les régions rurales du Mexique, il est maintenant disposé à renégocier l'ALENA. Quels plans le ministère a-t-il élaborés devant ce qui semble être un réel désir, de la part de nos deux partenaires de l'ALENA, de réformer cet accord afin qu'il repose davantage sur un modèle de commerce loyal, prévoyant ainsi des protections en matière sociale, environnementale et de travail?
Ma troisième question porte sur la promotion de nos produits et la publicité qui est faite à l'étranger. Quel budget le Canada a-t-il prévu pour la promotion directe de nos produits et la publicité directe au sujet de ces mêmes produits?
Ma quatrième question est liée à vos remarques au sujet de l'accord conclu par le Canada et la Colombie. J'aimerais savoir si, au cours des six derniers mois, le ministère a surveillé les statistiques concernant le nombre de syndiqués et de militants qui défendent les droits civils et les droits de la personne qui ont été assassinés par des groupes paramilitaires liés au régime colombien. Suivez-vous ces statistiques, et dans l'affirmative, comment faites-vous cela? Êtes-vous en mesure de me dire combien de personnes ont été assassinées par des groupes paramilitaires liés à ce régime avec lequel nous souhaitons conclure un accord commercial?
Voilà donc mes quatre questions. Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je désire remercier les témoins pour leur présence parmi nous aujourd'hui.
Je voudrais réagir à certaines de vos remarques, monsieur Beck, concernant la recherche et le développement, et la commercialisation des résultats de la recherche. Je suis toujours content de voir une étude qui préconise ce genre de choses. En ce qui me concerne, c'est l'occasion rêvée, pour les Canadiens, de mettre en marché et de commercialiser nos technologies. À mon avis, nous ne profitons pas de cette occasion.
D'ailleurs, nous pourrions passer la journée à ne discuter que de cela. Parlez-nous donc un peu des défis auxquels nous sommes confrontés, en tant que Canadiens, pour ce qui est de notre capacité en matière de commercialisation. Encore une fois, je comprends que cela suppose un niveau élevé de recherche et de développement. Mais, il me semble que les entreprises étrangères, peut-être grâce aux partenariats qu'elles établissent, profitent davantage des résultats de notre recherche que ne le font les entreprises canadiennes. Donc, ma question concerne le fait de savoir si c'est une question de capital — en d'autres termes, peut-être n'avons-nous pas accès à suffisamment de capital de risque. Pourtant nous avons des sociétés privées et de capital-risque. Le problème est-il, encore une fois, que l'accès au capital coûte trop cher pour permettre de commercialiser les idées? Est-ce simplement une question de sensibilisation?
Je suis ravi de voir que nous établissons des partenariats avec d'autres compagnies dans le contexte de coentreprises dans d'autres pays. Et, encore une fois, je pense que cette question globale mériterait de faire l'objet d'une étude en comité — d'ailleurs, je vais en faire la recommandation — car il y a tellement de possibilités ici et là dont nous ne profitons pas. Encore une fois, en trois minutes et demie, pouvez-vous me dire en quoi consistent vos activités dans tous ces différents domaines?
Que pouvons-nous faire pour sensibiliser les entreprises canadiennes aux possibilités qui existent? Est-ce un problème de capital? En ce qui vous concerne, quels sont les facteurs qui nous permettront de plus facilement commercialiser les résultats des excellents projets de recherche et de développement qui se déroulent au Canada?
:
C'est une question qui me tient à coeur; je m'occupe beaucoup de ce dossier.
C'est comme un écosystème. Si vous en faites l'analyse, vous constatez que cet écosystème comporte différentes dimensions, y compris une dimension culturelle. D'une certaine façon, j'hésite à vous dire cela mais une partie de l'explication repose sur la façon dont nous avons grandi comme pays et sur l'approche qui caractérise le milieu universitaire. Parmi les pays membres de l'OCDE, nous sommes au premier rang pour ce qui est de la recherche et du développement financé au moyen de deniers publics, étant donné que nous dépensons beaucoup dans les universités. Nous avons également d'excellents universitaires. Mais, le fait est que leur instinct naturel n'est pas de commercialiser les produits qu'ils mettent au point. Telle n'est pas la priorité dans ce milieu.
J'ai passé les quatre premières années de ma carrière dans la Silicon Valley, et je peux dire que la culture et l'attitude à l'égard du risque et de la technologie y est complète différente. Les professeurs qui enseignent aux universités Stanford et Berkeley, et dans d'autres établissements de ce genre pensent à la recherche qui doit se faire, mais aussi à la façon de commercialiser les résultats de cette recherche et d'en tirer profit. Cela fait partie de leur culture. C'est quelque chose qu'il faut analyser. Les attitudes changent avec le temps et en fonction des personnes concernées. Elles changent également en fonction du système d'éducation et des écoles commerciales. Il y a toute une série de facteurs qui entrent en ligne de compte.
Le deuxième élément qui revêt une grande importance pour la recherche et le développement est l'argent, comme nous le savons tous. Le capital de risque au Canada n'existe plus pour ainsi dire au Canada. L'un des problèmes que nous devrons régler, en tant qu'économie, consiste à déterminer comment nous pouvons réapprovisionner en liquidités ce secteur. Les entreprises privées de capital de risque ont vraiment du mal en ce moment.
Il y a différents moyens que nous examinons en vue d'y parvenir. Nous examinons différents mécanismes qui permettraient d'encourager un apport de capital de risque étranger en vue de soutenir les entreprises canadiennes, qu'il s'agisse de capital de risque émanant des États-Unis, de l'Europe ou de l'Asie.
En fin de compte — et, encore une fois, c'est la nature même de notre pays — les grappes sont avantageuses. Prenons le cas de Toronto et de son excellent système hospitalier, grâce auquel nous obtenons d'excellentes nouvelles technologies. Dans le secteur des médias numériques, les entreprises de Montréal mettent au point d'excellentes technologies, encore une fois en raison des grappes qui y existent. Il en va de même pour Vancouver. Donc, nous avons ces grappes industrielles. Mais, il faut arriver à établir des liens plus étroits entre elles. En essayant de faire du Canada un pôle d'attraction pour les investissements, nous devons être en mesure d'expliquer ce qui se produit au Canada et pourquoi cela se produit, et de soutenir cette grappe. Ce n'est pas uniquement l'écosystème universitaire qui soit concerné; c'est aussi l'écosystème du secteur privé, de même que le système de soutien qui l'accompagne. Voilà le genre de choses que nous essayons actuellement de prendre en compte.
Pour répondre à la question de M. Guimond, tout cela dépend de nos liens internationaux. Il n'est pas possible de faire cavalier seul dans l'environnement actuel. Il faut absolument établir des partenariats internationaux afin de mettre au point ces produits. Il n'est pas possible de mettre au point un produit, du début jusqu'à la fin du processus, et de le commercialiser aussi. C'est-à-dire qu'une seule compagnie ne peut pas faire tout cela toute seule. Il faut qu'elle puisse profiter de l'écosystème global dans son ensemble.
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Merci, monsieur le président.
S'agissant du mécanisme de financement structuré, bon nombre d'entre vous savent déjà que cette politique a été renouvelée en juin 2007 pour une période de trois ans, avec un financement de 50 millions de dollars; donc, tout cela fait partie de l'approche actuelle du gouvernement vis-à-vis du secteur de la construction navale.
La possibilité de combiner la déduction pour amortissement avec l'autre élément du mécanisme de financement structuré a été soulevée à différentes reprises par divers groupes ou personnes. Dans la mesure où cela touche des mesures fiscales, c'est la responsabilité du ministère des Finances. Donc, En tant que responsables du MAECI, nous ne participerions pas directement aux discussions dans ce contexte, mais il est certain que le ministère de l'Industrie et celui des Finances sont au courant de l'intérêt que suscite une telle possibilité.
De plus, en 2007, le gouvernement a annoncé un programme de marchés publics d'une valeur de 8 milliards de dollars pour des navires qui seront construits au Canada par des chantiers maritimes canadiens. Il ne fait aucun doute que l'accord dont il est question ce matin — c'est-à-dire l'Accord de libre-échange Canada-AELE n'influe aucunement sur la capacité du gouvernement de mettre en oeuvre son programme d'achats publics.
Comme le disait David tout à l'heure, et vous avez peut-être déjà abordé certains de ces éléments, l'accord proprement dit comporte des dispositions sans précédent en ce qui concerne la période d'élimination progressive des tarifs visant le secteur de la construction navale. Comme on vous l'expliquait il y a quelques instants, ces dispositions ont été négociées à la suite de consultations suivies et intensives auprès de l'industrie, consultations auxquelles ont participé d'autres ministères fédéraux également.
Pour être un peu plus précis, depuis que nous négocions des ALE, nous n'avons jamais réussi à obtenir une période d'élimination progressive de 15 ans pour les tarifs visant un produit industriel canadien. La période d'élimination progressive la plus longue que nous ayons jamais obtenue était de 10 ans. Donc, pour les produits les plus sensibles, il est prévu qu'il y ait une période d'élimination progressive de 15 ans de même qu'une période de transition de trois ans, et pour tous les autres produits sensibles du secteur de la construction navale, il y aura une période d'élimination progressive de 10 ans et une période de transition de trois ans.
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L'autre élément qu'il faut garder à l'esprit — et à la fois Ken et Stewart en ont parlé — c'est que lorsqu'on parle d'accords, il faut savoir que nous avons également conclu d'autres types d'accords, comme ceux portant sur la protection des investissements étrangers, la science et la technologie et les négociations relatives au transport aérien. Donc, lorsqu'on parle d'accords, il convient de se rappeler qu'il existe tout un éventail d'outils auxquels nous avons recours, comme nous l'avons déjà vu, afin d'aider les entreprises canadiennes d'un bout à l'autre du pays.
Pour ce qui est de l'Union européenne, vous vous souviendrez que, lors du sommet Canada-UE tenu en octobre de l'an dernier, le premier ministre, M. Sarkozy et M. Barroso ont annoncé qu'ils chercheraient à obtenir un mandat pour lancer des négociations commerciales d'envergure le plus rapidement possible en 2009.
Depuis le sommet, nous collaborons avec la Commission européenne à une sorte d'exercice d'évaluation qui consiste à déterminer l'étendue et les limites d'un éventuel accord, si des négociations devaient être lancées. Nous avons réalisé beaucoup de progrès ces derniers temps, et nous espérons que cette partie du processus sera bientôt terminée.
Pour nous, l'idéal serait que des négociations officielles soient lancées avec l'Union européenne au prochain sommet Canada-UE, mais il y a plusieurs étapes à passer avant que cela puisse se faire. Nous devons d'abord conclure l'exercice d'évaluation qui est actuellement en cours — ce qu'on appelle normalement des discussions exploratoires, discussions que nous engageons avec tous nos partenaires commerciaux. Il s'agit essentiellement de s'asseoir avec ces interlocuteurs afin de déterminer quels éléments seraient inclus dans la négociation, et lesquels seraient exclus. Une fois que nous aurons une idée de ce sur quoi vont porter les négociations, nous devrons demander un mandat officiel de la part du Cabinet, et après cela les négociations pourraient être engagées.
Donc, pour le moment, nous passons à travers les différentes étapes du processus, qui est essentiellement le même que pour tous nos partenaires commerciaux. Nous traitons avec l'Union européenne car, comme je l'ai dit tout à l'heure, cette dernière représente 27 États membres. Tout ce qu'on fait avec l'UE est nécessairement un peu plus compliqué que de traiter avec un pays individuel.
Donc, le processus suit son cours. Pour le moment, nous…