Bienvenue à la neuvième séance du Comité permanent du commerce international. Nous allons avoir aujourd'hui une discussion au sujet de notre étude sur les relations commerciales Canada-États-Unis.
Ce matin, nous allons entendre Randy Williams, président-directeur général et Christopher Jones, vice-président, Affaires publiques, de l'Association de l'industrie touristique du Canada, et Shirley-Ann George, première vice-présidente, Politiques — bienvenue encore une fois, Shirley — et Ryan Stein, de la Chambre de commerce du Canada.
Je pense que nous allons commencer, comme d'habitude, par demander aux témoins de nous présenter un exposé d'ouverture qui sera suivi par les questions des membres du comité.
Je crois savoir, madame George, que vous devez partir vers 10 h 30. Est-ce bien exact?
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Merci, monsieur le président. Je suis heureux d'avoir la possibilité de vous parler aujourd'hui.
Permettez-moi, tout d'abord, de remercier le comité de la possibilité de comparaître aujourd'hui pour vous aider à situer où se trouve le secteur du tourisme dans votre étude sur les relations commerciales Canada-États-Unis.
Comme c'est le cas dans de nombreux autres secteurs, les États-Unis sont le premier partenaire commercial du Canada pour le tourisme. Quatre-vingts pour cent des voyageurs non résidents qui viennent au Canada, arrivent des États-Unis, et le dynamisme du secteur touristique dépend des séjours que font chez nous nos voisins américains, soit qu'ils viennent passer une nuit au Canada, soit qu'ils fassent un séjour d'une seule journée. Nous continuons toutefois à enregistrer des chiffres très inquiétants qui montrent que ce marché clé est en train de diminuer. Pour commencer, le nombre total des Américains qui viennent au Canada a chuté de façon considérable ces dernières années, puisqu'il s'est contracté de 41 p. 100 depuis 2000. Les visiteurs en provenance des États-Unis ont fait 5,2 millions de séjours d'une nuit au Canada pendant le premier trimestre de 2008. C'est le chiffre du troisième trimestre le plus faible qui ait jamais été enregistré depuis que nous conservons des statistiques, à savoir, depuis 1972. Au cours de ce même trimestre, le nombre de voyageurs provenant des principaux États américains a chuté, tandis que les dépenses effectuées par les visiteurs américains se sont élevées à 2,8 milliards de dollars, ce qui représente une chute de 8,4 p. 100 par rapport au même trimestre de l'année précédente?
Je vous ai cité beaucoup de chiffres, mais que veulent-ils dire? Je peux vous dire, pour avoir parlé à nos membres des différentes régions du pays, que ces chiffres ont une grande influence sur leurs bénéfices et sur leur avenir.
Pour les entreprises touristiques qui exercent une activité dans nos villes et dans nos collectivités, ces chiffres se traduisent par une diminution des réservations, du nombre de clients et une stabilité moindre. Ils veulent dire que, parmi le groupe traditionnel des voyageurs qui traversent la frontière, il y en a un bon nombre qui ne viennent pas au Canada ou qui y restent moins longtemps. Ils veulent dire que les petites et moyennes entreprises — le secteur vital du secteur touristique canadien, si ce n'est de l'économie entière — sont obligées de faire davantage avec moins pour demeurer compétitives. Ces chiffres veulent dire que ces entreprises ne sont pas en mesure d'améliorer leurs services ni d'investir pour étendre leurs activités. Ils veulent dire également parfois que ces entreprises n'embaucheront pas d'employés, et dans certains cas, en congédieront.
Il existe un certain nombre de facteurs qui contribuent à ces déclins, et étant donné qu'il y en a certains que nous ne pouvons contrôler, il est d'autant plus urgent d'agir là où nous le pouvons, pour faciliter le passage de notre frontière à nos chers clients américains.
Cela dit, je vais aborder aujourd'hui deux aspects essentiels du secteur du tourisme: l'état de l'infrastructure et de la technologie canadiennes à la frontière et les répercussions que va avoir l'initiative relative au voyage dans l'hémisphère occidental, l'IVHO, aux points d'entrée terrestres et dans nos ports. Je vais aborder ces deux aspects, en prenant toutefois le temps de mentionner certains investissements qui ont été faits récemment dans ces deux domaines.
Le budget 2009 promettait d'affecter 12 milliards de dollars sur deux ans à la construction de routes, ponts et postes frontaliers. Auparavant, en 2008, le gouvernement avait annoncé qu'il investirait 14 millions de dollars sur deux ans pour étendre le programme NEXUS qui est destiné aux personnes qui traversent fréquemment la frontière et représentent un risque faible, ainsi que six millions de dollars sur deux ans pour aider les provinces et les territoires à planifier l'introduction d'un permis de conduire amélioré. Il s'agissait là de mesures importantes qui visaient à régler les problèmes qui se posent à nos frontières, mais il demeure encore des questions essentielles qui exigent qu'on s'y attaque immédiatement.
D'une façon générale, les tracasseries administratives qu'entraîne le passage de la frontière sont à l'origine de la perception selon laquelle il est de plus en plus difficile et coûteux de passer cette frontière. Les temps d'attente aux périodes de pointe sont souvent frustrants et vont même jusqu'à dissuader certains de venir au Canada et les programmes destinés aux voyageurs préapprouvés, comme NEXUS, n'ont pas toujours entraîné la création de voies de circulation réservées ni la construction des infrastructures d'inspection nécessaires.
Le secteur du tourisme canadien comprend bien qu'à notre époque, il est absolument nécessaire d'avoir un système de sécurité solide à nos postes frontaliers. Cependant, nous allons devoir lutter contre les lenteurs du passage de la frontière sans compromettre la sécurité, si nous voulons encourager la libre circulation des résidents entre les deux pays.
Que pouvons-nous faire pour régler ces problèmes? Premièrement, et surtout, le gouvernement du Canada doit investir les sommes nécessaires dans les infrastructures physiques et technologiques de nos frontières. Cela veut dire, construire de nouveaux édifices pour abriter les centres d'inspection frontaliers, créer une infrastructure de voies réservées pour les personnes titulaires de documents de voyage préapprouvés qui respectent l'IVHO, utiliser la technologie de lecture à distance de documents, les lecteurs IRF, les aides électroniques pour les voyageurs et diffuser un état des postes frontaliers de façon à diriger les voyageurs vers les points d'entrée peu occupés ou vers des aires de repos pour éviter les files d'attente.
Au-delà de ces améliorations de l'infrastructure, il faut que les agences qui surveillent les frontières s'engagent à devenir plus efficaces et à mieux accueillir les voyageurs. Cela veut dire augmenter le nombre des personnes qui travaillent pendant les périodes de pointe, offrir des services permanents à tous les points de passage importants et faire adopter aux garde-frontières une nouvelle attitude axée sur le souci d'accueillir avec amabilité les voyageurs qui arrivent au Canada. Ces agents sont les premières personnes que les voyageurs américains rencontrent lorsqu'ils voyagent au Canada et leur comportement laisse une impression durable à nos clients.
Bien entendu, toutes ces questions vont se poser de façon plus aiguë à nos frontières au moment où l'initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental entrera en vigueur aux points de passage terrestre et dans nos ports d'entrée, le 2 juin. Annoncée en 2005, l'IVHO oblige tous les voyageurs à présenter un passeport valide ou un autre document de sécurité approuvé pour entrer aux États-Unis. L'IVHO est applicable aux passagers aériens depuis janvier 2007. On avait toujours considéré que cette initiative n'aurait qu'un effet minime sur les voyageurs aériens, étant donné que la plupart d'entre eux possèdent déjà un passeport.
Mais la question plus vaste qui se pose aux acteurs du secteur touristique canadien, qui dépend énormément des voyageurs américains qui font de courts séjours au Canada, est celle de savoir s'il y aura en circulation, avant le 1er juin 2009, suffisamment de documents respectant l'IVHO pour permettre le passage des frontières terrestres et maritimes. Les derniers chiffres dont nous disposons ne sont guère prometteurs. Vingt-huit pour cent seulement des Américains détiennent actuellement un passeport, contre 53 p. 100 de Canadiens. Sept cent mille Américains possèdent actuellement une carte de passage. À l'heure actuelle, 300 000 Canadiens et Américains sont titulaires de la carte NEXUS. L'autre option consistant à accorder des permis de conduire améliorés a été mise en oeuvre ces dernières années par plusieurs États américains et provinces canadiennes pour offrir à leurs ressortissants un autre type de document de sécurité. Cependant, le nombre des demandes de ces permis de conduire, incorporant une preuve de citoyenneté, est demeuré modeste.
C'est finalement la situation actuelle, alors qu'il nous reste 90 jours avant la mise en oeuvre de ces politiques frontalières très strictes et l'arrivée de notre haute saison touristique d'été. La récession risque d'inciter les Américains à moins voyager, mais les risques de problèmes à la frontière préoccupent gravement le secteur touristique canadien à mesure que nous approchons de cette période de l'année, cruciale pour nous.
Nous avons un urgent besoin, à l'heure actuelle, de lancer une campagne de communication plus globale et mieux financée qui viserait à faire connaître tant aux voyageurs américains que canadiens les nouvelles obligations qu'ils devront respecter pour traverser les frontières terrestres et maritimes. Si nous n'arrivons pas à mieux faire connaître ces nouvelles obligations, nous risquons de compromettre certains festivals et événements de marques prévus pour l'été prochain. Prenez par exemple, les Jeux mondiaux des policiers et des pompiers qui vont se tenir à Burnaby, en Colombie-Britannique, du 31 juillet au 9 août. Les organisateurs s'attendent à ce que plus de 10 000 athlètes et leurs familles assistent à cet événement. Pensez-vous au Festival international de jazz de Montréal prévu pour juillet, qui attire un nombre important de visiteurs des États américains du nord-est. Compte tenu de la proximité de ces lieux avec la frontière, et du caractère international des deux événements, un grand nombre de participants et de spectateurs vont traverser la frontière entre le Canada et les États-Unis pour y assister.
Dans le cas de l'événement de Burnaby, ce sera une répétition très importante avant les Jeux olympiques, pour le personnel, l'infrastructure et la technologie de l'Agence des services frontaliers du Canada. À mesure que s'approche Vancouver et Whistler 2010, nous devons faire en sorte que les visiteurs potentiels puissent traverser la frontière et venir au Canada de façon facile et agréable, si nous voulons vraiment demeurer une destination touristique compétitive.
Merci de votre temps. Je vais m'arrêter ici et serai heureux de répondre à vos questions.
Merci.
Bonjour, monsieur le président et messieurs les membres du comité.
La Chambre de commerce du Canada est heureuse de vous présenter ses commentaires sur la question vitale que constituent les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis par le biais de la question de notre frontière commune. Je ne vais pas parler de l'industrie touristique, puisque Randy a déjà très bien présenté ce sujet.
Nous nous trouvons dans une situation mondiale difficile et nous devons faire en sorte que les éléments fondamentaux de notre économie fonctionnent bien. En tant que nation commerçante, l'accès aux marchés étrangers est un pilier essentiel de notre économie et nous n'avons pas de partenaire commercial plus important que les États-Unis.
Vous connaissez tous très bien les chiffres. La relation commerciale entre le Canada et les États-Unis est la première relation de ce genre au monde, avec 1,6 milliard d'échanges commerciaux et 300 000 passages de frontière par jour. Plus du tiers de ces échanges s'effectuent à l'intérieur de la même entreprise, et concernent notamment la livraison de produits nécessaires à la fabrication, parce que nous construisons effectivement des produits ensemble. Cette relation offre de grands avantages, puisqu'elle se traduit par 10 millions d'emplois aux États-Unis et trois millions au Canada, aspect que nos amis américains ne comprennent pas toujours.
Si l'Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis a aplani en partie les obstacles, a créé un espace économique nord-américain intégré, les questions de sécurité qui se sont posées après le 9 septembre ont entraîné l'application d'un ensemble disparate de nouvelles procédures de passage de la frontière. Nous avons aujourd'hui une frontière où le passage est ralenti, une frontière qui est plus chère pour les entreprises et les voyageurs, ce qui met en danger un bon nombre de ces 10 millions d'emplois.
La nouvelle administration américaine nous donne l'occasion de ranimer notre partenariat traditionnel, et de renforcer notre sécurité physique et économique. Nous devons tirer parti de la visite du président Obama au Canada, au cours de laquelle nos dirigeants se sont engagés à renforcer la sécurité nord-américaine et à revoir la gestion de la frontière entre le Canada et les États-Unis.
Au cours d'une rencontre que j'ai eue l'année dernière avec la gouverneure Napolitano, il m'est apparu clairement qu'elle comprenait l'importance de concilier la sécurité et la libre circulation. Elle est profondément convaincue qu'il est possible d'atteindre ces deux buts et je pense que c'est une excellente chose pour tous les Canadiens.
Pour améliorer la libre circulation, nous avons présenté cinq recommandations à court terme et une vision à long terme de la frontière que nous voulons vous présenter aujourd'hui. Chacune de ces recommandations peut sembler porter sur un aspect isolé, mais combinées, elles feront de l'Amérique du Nord une région plus sécuritaire et plus compétitive.
Premièrement, nous avalisons fortement les programmes volontaires pour voyageurs et expéditeurs préapprouvés, qui renforcent la sécurité de la chaîne d'approvisionnement et des voyages. Mis en oeuvre correctement — et je dis bien « correctement », ces programmes devraient uniformiser les formalités frontalières, réduire les coûts et diminuer les inspections pour les participants. Les agences frontalières pourraient ainsi concentrer leur attention sur le contrôle des cargaisons et des personnes inconnues, la proverbiale recherche de l'aiguille se faisant dans une botte de foin plus petite.
Le coût initial de la participation à ces programmes préapprouvés peut s'élever jusqu'à 100 000 $ et il faut parfois jusqu'à deux années pour obtenir l'agrément, mais nous pensons qu'il s'agit là d'une mesure nécessaire pour renforcer la chaîne d'approvisionnement; les participants devraient être récompensés par la possibilité de traverser la frontière sans pratiquement avoir à s'arrêter. Un certain nombre d'entreprises ont toutefois rapporté que le nombre d'inspections dont elles font l'objet n'a pas diminué avec leur participation au programme et peu d'entre elles pensent que l'investissement effectué offre suffisamment d'avantages pour en justifier le coût.
Il faut traiter les voyageurs et les expéditeurs préapprouvés différemment des expéditeurs et des voyageurs inconnus. Il faudrait, pour cela, adopter une approche à la gestion de la frontière axée sur le risque, augmenter le nombre de participants aux programmes des expéditeurs et des voyageurs préapprouvés, et fournir des avantages clairs, mesurés et visibles aux participants. Il faudrait également étendre ces programmes pour que les entreprises, qui sont réglementées par d'autres agences gouvernementales que l'ASFC, puissent également y participer, ce qui n'est pas permis à l'heure actuelle.
Le deuxième grand problème que connaissent les entreprises canadiennes et américaines est qu'il n'y a pas suffisamment de voies d'ouvertes pendant les heures de pointe pour le passage des marchandises et des voyageurs. Ce n'est malheureusement pas un problème très grave aujourd'hui, mais nous espérons revenir bientôt à une circulation normale. Cette circulation, en particulier lorsqu'il s'agit de la circulation des camions, est assez facilement prévisible et le nombre des agents frontaliers de service devraient dépendre de l'affluence et non pas de l'heure de la journée. Nous recommandons que le Canada et les États-Unis offrent un accès permanent aux principaux postes frontaliers, grâce notamment à l'utilisation de kiosques frontaliers et d'inspections secondaires — et j'insiste sur l'expression « inspections secondaires » — ainsi qu'à des services de soutien à la frontière.
Le troisième problème est l'absence d'un système unique de déclaration des importations et des exportations à la frontière entre le Canada et les États-Unis, ce qui continue à frustrer les entreprises. Les cargaisons sont réglementées par différents ministères et agences gouvernementales. Si les agences frontalières du Canada et des États-Unis se sont données comme objectif de mettre sur pied des systèmes de déclaration électroniques pour les importations et les exportations, d'autres ministères utilisent encore d'autres systèmes et bien souvent, encore le papier.
La transmission de données électroniques sur les cargaisons facilite la gestion des risques à la frontière. L'adoption d'un système uniforme pour tous les ministères faciliterait la diffusion de l'information au sein des gouvernements et simplifierait l'établissement de déclarations pour les entreprises. Nous appuyons vivement l'initiative du guichet unique lancée au Canada ainsi que le système de données sur le commerce international adopté par les États-Unis.
Nous recommandons que les deux gouvernements préconisent la mise en oeuvre de systèmes de déclaration uniformes et que cela constitue un point de départ pour une stratégie à long terme visant à mettre en oeuvre un régime douanier entièrement sécurisé et interopérable en Amérique du Nord. Il y a une chose que vous pouvez faire qui serait très efficace et que je vous invite à faire, c'est d'inviter les représentants des ministères qui ne participent pas à l'initiative du guichet unique pour leur demander pourquoi les petites entreprises et toutes les entreprises canadiennes devraient adopter un système de déclaration électronique pour passer la frontière, puisque que c'est dans l'intérêt de notre pays et dans celui de notre sécurité, alors que les ministères ne sont pas tenus d'appliquer la même norme.
Une pandémie, une catastrophe naturelle ou un acte terroriste pourraient entraîner la fermeture totale ou partielle de la frontière. L'importance que représente la frontière pour ces 10 millions d'emplois exige que l'on mette en oeuvre un plan d'urgence solide qui nous permette de faire face à ce genre de situation. Nous nous félicitons des progrès réalisés dans ce domaine par les agences frontalières canadiennes et américaines et nous les encourageons à achever ce travail. Nous sommes fortement en faveur d'un plan d'urgence frontalier et recommandons la mise en oeuvre d'un plan de communications pour être en mesure de rouvrir la frontière après un incident, en particulier pour nos voyageurs et expéditeurs préapprouvés.
Le cinquième problème, comme Randy l'a mentionné, est l'IVHO, l'Initiative des voyages dans l'hémisphère occidental. Nous sommes heureux de constater que lorsque l'IVHO sera mise en oeuvre, dans les postes-frontière terrestres et maritimes, les gens pourront utiliser leurs cartes de voyages préapprouvés ainsi que les permis de conduire améliorés. Nous craignons toutefois de ne pas pouvoir atteindre une masse critique de documents conformes à l'IVHO et que cela décourage les visiteurs et entraîne l'engorgement de la frontière.
Nous pensons que les permis de conduire améliorés, qui indiquent l'identité du titulaire et sa citoyenneté avec une technologie d'IRF sécuritaire, représentent une forme de documents moins coûteuse et plus pratique qu'un passeport pour les nombreux Américains et Canadiens qui utilisent uniquement les postes frontaliers terrestres. Nous félicitons les gouvernements provinciaux et étatiques qui ont mis en place cette option et nous les encourageons vivement à étendre cette participation et nous souhaitons également que les autres le fassent également rapidement.
J'aimerais maintenant parler du long terme. Les recommandations que je viens d'énumérer sont des solutions aux problèmes frontaliers à court terme, mais ils constituent la base d'une vision de la frontière à plus long terme. Pour l'avenir, nous devons renforcer notre collaboration traditionnelle à la frontière. Il existe déjà des modèles de collaboration réussis entre nos deux pays, notamment le NORAD, la Voie maritime du Saint-Laurent et la Commission mixte internationale.
Nous recommandons de faire passer la collaboration frontalière au niveau logique supérieur qui serait la cogestion de la frontière par des représentants des agences frontalières et des infrastructures canadiennes et américaines, avec peut-être une présidence tournante comme cela se fait pour le NORAD. On pourra mettre à l'essai cette idée en mettant sur pied un projet pilote dans un poste frontalier existant, pour les expéditeurs et voyageurs préapprouvés qui représentent un faible risque. Nous avons des postes-frontière qui seraient dès aujourd'hui disposés à participer à une telle initiative. La cogestion de la frontière facilitera la planification uniforme des questions liées à la frontière, la coordination des ressources des agences, l'harmonisation des projets d'infrastructure transfrontaliers, et renforcera le protocole de sécurité aux points d'entrée et en dehors des points d'entrée ainsi que les réponses aux situations d'urgence.
Les relations entre le Canada et les États-Unis et notre capacité à faciliter le passage de la frontière sont une priorité internationale très forte pour les entreprises canadiennes. Nous vous félicitons de reconnaître l'importance de cette question en tenant ces auditions.
Je vous remercie de m'avoir donnée la possibilité de vous parler aujourd'hui, et nous serons très heureux de répondre à vos questions.
J'ai beaucoup aimé également vos commentaires lorsque vous avez dit qu'il fallait faciliter et améliorer les services offerts à ceux qui passent la frontière et adopter une nouvelle politique pour nos agents frontaliers. Je pense que vous avez utilisé des paroles très polies et très aimables, mais que vous avez été également très ferme.
Je peux vous parler de ma propre expérience personnelle. J'aimerais faire une critique constructive de ce qui se passe lorsqu'on revient au Canada et de la façon dont les agents vous posent des questions, façon que je trouve tout à fait inacceptable, et j'ajouterais également que... Cela découle des commentaires que vous avez également faits, Mme George, au sujet de la cogestion de la frontière. C'est une idée merveilleuse, et je suis sûr que vous reconnaissez toutefois qu'il faut être deux pour la mettre en oeuvre.
Il y a effectivement des situations pénibles. Je me souviens d'un ancien collègue, un député, qui faisait partie d'une délégation qui allait visiter des représentants américains à Washington et je peux vous dire qu'il a été très mal traité par les agents à la frontière parce qu'il était né... Je ne vais pas dire le pays; je ne vais pas préciser son origine ethnique. Mais cela va dans les deux sens.
Pensez-vous que l'autre partie est prête à écouter ce que nous avons à dire? Il y a bien souvent, dans ce pays, une mentalité, un blocage, que je pourrais qualifier de paranoïaque, faute d'autre mot. Avons-nous fait des progrès, d'après vous, pour ce qui est de l'autre côté? Nous entendons des commentaires sur les choses qui se produisent là-bas, ce que nous comprenons, mais on nous reproche parfois des choses qu'on ne devrait pas en fait nous reprocher. Comment résoudre tout cela? Vous avez également mentionné la ministre Napolitano. Là encore, c'est une mentalité différente de celle de nos prédécesseurs. Comment tout cela va-t-il s'harmoniser?
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J'aimerais faire quelques remarques.
Madame George, vous avez parlé de façon optimiste de l'avenir des relations Canada-États-Unis et des questions touchant la frontière. L'approche qu'a adoptée la secrétaire Napolitano à l'égard de ces questions est influencée par la frontière mexicaine, qui est très différente de la conception qu'a de notre frontière le secrétaire d'État Ridge de Pennsylvanie. Son point de vue sur les questions de frontière est davantage influencé par la frontière du nord. Les États-Unis ont en ce moment tendance à privilégier le trilatéralisme, qui les amène à considérer de la même façon ces deux frontières. C'est une grave source d'inquiétude pour le Canada, parce que nous constatons que la situation au Mexique s'est considérablement aggravée ces dernières semaines pour ce qui est de la sécurité.
Il y a quelques semaines, j'ai rencontré trois sénateurs et membres du Congrès républicain qui avaient, au sujet du Canada, l'opinion propagée par Fox News, à savoir que notre politique concernant l'immigration est la principale cause d'insécurité dans leur esprit. Je m'inquiète de voir la secrétaire Napolitano effectuer une étude sur la sécurité de la frontière nord qui pourrait déboucher sur des conclusions très négatives pour nous et prendre certaines autres initiatives du genre. C'est un aspect que les deux organismes, que vos homologues... Les membres du Congrès et les sénateurs ne sont pas élus ni financés par les législateurs canadiens, mais vos homologues américains s'intéressent de très près aux votes ainsi qu'aux fonds accordés par les législateurs américains. C'est la raison pour laquelle je pense que ces homologues jouent un rôle important dans la diffusion de ce message.
Pour ce qui est de l'entrée en vigueur, le 1er juin, de l'initiative IVHO, nous avons entendu un représentant du gouvernement qui ne savait pas très bien quelle était la position du gouvernement canadien sur cette question. Pour ma part, je ne pense pas que cela soit vraiment inévitable. Nous avons encore la possibilité de changer les choses. Si cette initiative est mise en oeuvre, quel en sera l'impact? Je vais vous donner un exemple. Vous avez mentionné un événement, monsieur Williams, mais que se passera-t-il pour les Jeux olympiques de 2010? Quels seront les effets de cette initiative sur la frontière entre l'État de Washington et la Colombie-Britannique, si nous n'agissons pas rapidement et efficacement?
J'aimerais remercier nos invités d'être venus aujourd'hui.
Je viens de London en Ontario, et nous sommes à moins de deux heures de quatre postes frontaliers, de sorte que, pour nous, toute la question du passage de la frontière et des voies d'accès est très importante. London est un grand centre de transport et c'est pour cette ville une question essentielle. Lorsqu'on parle des lenteurs à la frontière, et nous avons tous connu cela, cela m'inquiète.
Très récemment, quelques fonctionnaires nous ont parlé du nombre de Canadiens qui possédaient un passeport et du nombre d'Américains qui en avaient un. Monsieur Williams, votre chiffre indiquant que quelque 53 p. 100 des Canadiens possédaient un passeport m'intéressait. Je pense que les chiffres qui nous ont été donnés l'autre jour étaient plus élevés.
Je m'inquiète, pour un certain nombre de raisons, du fait que vous parlez des Jeux olympiques de 2010 comme une façon de faire connaître le Canada. À tout le moins, une partie de cette image est influencée par les événements du 11 septembre et nous voulons montrer que nous entretenons d'excellentes relations avec un excellent voisin, et que les Américains vont venir jeter un coup d'oeil — comme les habitants des autres pays. Mais voilà ce qui me préoccupe. Nous savons que de nouvelles conditions pour le passage de la frontière vont entrer en vigueur en juin 2009. Vous avez mentionné qu'il est difficile de reporter cette date parce que si l'entrée en vigueur est effectivement reportée, les Américains vont se dire qu'elle n'est reportée qu'une fois de plus et qu'ils pourront reporter indéfiniment cette entrée en vigueur. Mais, pensez-vous, de votre point de vue, qu'il serait peut-être bon, puisqu'il y a déjà eu un report — de reporter cette entrée en vigueur au moins jusqu'après les Jeux olympiques de 2010? Un tel report ne serait-il pas avantageux pour le Canada?
J'ai entendu dire qu'on pouvait facilement obtenir des cartes d'accès d'une journée, mais je n'en vois guère l'intérêt si l'on veut assister à des événements qui durent deux ou trois jours ou à une série d'événements, et il est, de toute façon, impossible de visiter Vancouver en une journée, de sorte que je vois bien la différence qui peut exister entre ce genre de carte et une carte forfaitaire pour un événement. Pensez-vous qu'il pourrait être avantageux d'essayer de négocier le report de l'entrée en vigueur de ces nouvelles exigences jusqu'après les Jeux olympiques de 2010 dans l'intérêt du tourisme et de nos relations?
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Et en plus, avec un dollar à 80 ¢, cela rend le voyage plus attractif.
Je ne suis pas sûr que nos fonctionnaires soient du même avis. Je ne suis pas 100 p. 100 certain que ce soit le cas, mais j'ai l'impression que juin 2009 était une date-butoir. Je suis sûr que vous avez fait part de la nécessité de procéder ainsi à ces fonctionnaires et aux autres intéressés.
J'aimerais également répondre à une autre remarque que vous avez faite, M. Williams. J'aime votre commentaire au sujet de « Bienvenue au Canada », mais d'après mon souvenir, parce que je voyage assez souvent entre le Canada et les États-Unis, il y a toujours une affiche qui dit « Bienvenue au Canada ». Et c'est peut-être parce que les habitants de London sont plus gentils, je n'en sais rien, mais lorsque je traverse la frontière, je n'ai pas senti cette hostilité — elle est peut-être là — et j'ai effectivement connu des délais. Mais je suis un de ceux qui possèdent une carte NEXUS et cela facilite beaucoup les choses.
Vous avez également fait une remarque, et j'en ai d'ailleurs pris note, au sujet de « l'arme à feu dans son étui » qui soulève des inquiétudes à propos de la décision de donner des armes à feu aux garde-frontières. La plupart des gardes que je vois sont assis dans leur kiosque. On ne remarque même pas qu'ils sont armés, à moins qu'ils soient appelés à sortir de leur kiosque et à procéder à une inspection. J'espère sincèrement que ce n'est pas ce que pensent vos membres, parce que l'idée de donner des armes à nos garde-frontières fait faire des cauchemars à certaines personnes. Il est évident que cette mesure a été prise pour des raisons de sécurité, ce qui paraît une excellente chose et tout à fait raisonnable d'ailleurs. J'espère que, lorsque vous avez fait ce commentaire, vous ne pensiez pas que cette décision rendait les gardes un peu plus hostiles aux voyageurs ou moins accueillants. Nous avons peut-être bien d'autres problèmes à régler, mais je ne pense pas qu'ils viennent du fait que nous avons décidé de distribuer des armes à feu pour assurer la sécurité de notre personnel aux frontières. Je me demandais si vous pouviez répondre à tout cela.
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Le commentaire au sujet des armes visait uniquement la perception que cela donne aux voyageurs. Cela ne veut absolument pas dire que nous pensons que nous sommes une nation plus hostile. C'est la perception qui a changé. Les douaniers n'étaient pas armés auparavant; maintenant ils le sont. Je parle en fait de la perception qu'a le voyageur.
Nous avons tous voyagé dans des pays dans lesquels nous avons vu des gens armés dans les aéroports et dans d'autres parties de ces pays; cela a un effet sur nous. J'ai déjà parlé à des voyageurs qui ont mentionné que le fait d'être entouré de personnes portant une arme les inquiétait. C'est une perception qui fait problème pour les voyageurs.
Nous avons, à juste titre, d'après moi, décidé de fournir des armes à nos douaniers. C'est très bien. Je crains simplement l'image que cela donne aux voyageurs. Je demande tout simplement de compenser l'effet de cette mesure en demandant à ces agents de souhaiter la bienvenue aux voyageurs. À mon avis, une affiche ne souhaite pas la bienvenue aux voyageurs. C'est peut-être ce qu'elle dit, mais elle ne donne pas cette impression.
À l'heure actuelle, lorsque nous traversons la frontière — j'ai une carte NEXUS, mais il m'arrive parfois de passer la frontière normalement, parce que je voyage avec quelqu'un qui n'a pas la carte NEXUS — on nous jette un simple coup d'oeil ou on nous fait le geste de passer. Je préférerais que les agents qui travaillent à la frontière disent « Bienvenue au Canada », pour commencer la discussion.
C'est d'après moi une mesure simple qui aide à atténuer l'effet des armes.
J'aimerais poser quelques brèves questions. Mon collègue John Cannis veut également poser des questions.
Bien évidemment, une partie des questions que nous avons soulevées et auxquelles pensent les gens en général, concernent la frontière et ce qui va s'y passer; nous nous demandons tout ce qu'il est possible de faire pour que le passage de la frontière soit aussi agréable que possible. Cela me paraît très important. Il faut également que les agents frontaliers soient des gens aimables.
Lorsque je passe la frontière, je constate — des deux côtés, soit quand je me rends aux États-Unis ou même en en revenant — qu'il n'y a pas beaucoup d'amabilité. C'est un peu étrange, étant donné qu'en Europe — j'ai également une citoyenneté européenne, parce que je suis né au Portugal — il n'y a pas de frontières. Des gouvernements de couleurs politiques très diverses, de l'extrême gauche à l'extrême droite, ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour intégrer le marché et faciliter la circulation des personnes.
Il semble que nous allions dans une direction pratiquement opposée avec un de nos meilleurs partenaires commerciaux au monde — historiquement et sur le plan des chiffres et du reste. Il est un peu surprenant de constater que nous semblons reculer plutôt qu'avancer. C'est une des raisons pour lesquelles nous avons posé, même ici devant le comité, la question de savoir si le gouvernement fait tout ce qu'il peut pour retarder l'entrée en vigueur de ce projet. Le passeport... Cela nous inquiète beaucoup.
Il y a un autre aspect qu'il faut également mentionner — il ne l'a pas été et je crois que c'est une question importante au sujet de laquelle vous voudrez peut-être faite des commentaires — elle concerne la circulation des marchandises à la frontière et la question de savoir s'il y a suffisamment de points d'entrée. La ville de Windsor s'est beaucoup inquiétée du fait que les marchandises prenaient beaucoup de temps à traverser la frontière. Cela fait déjà très longtemps que l'on parle, du côté canadien, de construire un tunnel qui serait consacré à la circulation des marchandises et des camions et du reste.
Je ne comprends pas très bien pourquoi nous avons tous ces longs débats, compte tenu de la situation économique. Nous voulons que les choses avancent. C'est dans notre intérêt national, et dans notre intérêt économique. Si vous pouvez faire quoi que ce soit pour inviter le gouvernement à agir plus rapidement, ce serait vraiment très bien. Nous faisons également tout ce que nous pouvons de notre côté. Il est vraiment étonnant, connaissant toute l'importance des relations entre nos deux pays, que nous fassions durer les choses. Je trouve cela tout à fait désolant. Cela ne touche pas uniquement les gens de Windsor. Cela touche tous les Canadiens.
Je me demande ce que vous pensez de tout ceci.
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Merci, monsieur le président.
Pour répondre à mon excellent ami, monsieur Holder, j'aimerais penser qu'il y a aussi des gens tout aussi extraordinaires à Toronto et à Scarborough, des visages aimables. D'après les commentaires que j'ai entendus, ce n'est pas tant la présence ou la visibilité d'un pistolet, par exemple, mais plutôt le genre de commentaires que font les agents, qui sont là pour servir la population et souhaiter directement la bienvenue au Canada aux voyageurs.
Si je peux dire quelques mots à ce sujet, c'est le genre d'attitude — et je souligne ce mot, attitude — et le genre de questions, au point où la personne avec qui je voyageais, a déclaré à l'agent frontalier: Si vous n'aimez pas votre travail, pourquoi n'essayez vous pas d'en trouver un autre. Voilà le point où en était arrivée cette personne... Ce doit être très stressant, monsieur le président. Je ne sais pas. Je suis bien sûr en faveur d'agir.
Permettez-moi de demander si le remboursement de la TPS aux touristes a eu un effet. C'est une des questions sur laquelle j'aimerais avoir vos commentaires.
Deuxièmement, vous avez parlé de la nouvelle technologie de lecture de cartes dans les nouveaux édifices. Je sais que lorsque nous avons terminé notre examen au comité de l'industrie, après le 11 septembre, nous avons beaucoup investi dans l'équipement — les lecteurs, la nouvelle technologie, etc. — cela s'élevait à des milliards de dollars. Cela est-il dépassé ou est-ce que ces projets n'ont pas été intégralement mis en oeuvre?
Pour ce qui est des nouveaux édifices, j'aimerais conclure en revenant sur ce qu'a dit mon collègue, monsieur Silva, et avec l'exemple de Windsor: Pendant des années, on s'est renvoyé la balle des compétences législatives. Que pouvons-nous faire, à part être présents comme nous l'avons tous fait? Qu'avez-vous fait et que pouvez-vous faire à ce sujet et que pouvez-vous nous suggérer de faire collectivement? Nous savons qu'il y a eu des discussions, des décisions, un nouveau maire, un nouveau représentant, etc. ce qui est peut-être une des difficultés. On a investi de l'argent, on a fait des études de faisabilité, on place toujours la barre un peu plus haut après quelques années, etc.
J'aimerais beaucoup que vous nous donniez votre point de vue sur ces aspects.
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Merci, monsieur le président.
Et merci encore à nos témoins.
Je tiens simplement à réaffirmer à M. Williams que ma collègue du caucus, , défend avec acharnement la cause du tourisme. Chaque fois qu'elle en a l'occasion, elle ne manque pas de le faire. À l'intérieur du caucus et en présence de chacun de ses interlocuteurs, elle insiste sur l'importance du tourisme pour chacune des provinces de notre pays.
Le tourisme est l'une des principales composantes de l'économie de notre région, de la Colombie-Britannique et de la vallée de l’Okanagan, et tant sur le plan du tourisme et de l'économie que du point de vue de la circulation des biens et des services, nous nous intéressons de près aux questions de frontières.
Comme l'a indiqué un peu plus tôt mon honorable collègue Scott Brison, dans le cadre des travaux du groupe interparlementaire Canada–États-Unis, nous avons envoyé récemment une délégation et nous allons continuer à exercer des pressions à ce sujet, car vous savez que le président Obama vient d'annoncer cette semaine un certain nombre d'initiatives en matière de commerce comportant certaines mesures de plus en plus protectionnistes qui nous inquiètent.
Madame George, j'apprécie le travail de la Chambre canadienne ainsi que celui de M. Beatty sur toute cette question. J'aimerais savoir quels sont les entretiens que vous avez avec la Chambre des États-Unis s'agissant de l'importance de supprimer les mesures protectionnistes prises dans le cadre des politiques commerciales de ce pays.
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Vous avez effectivement raison parce qu'à bien des égards, vous comprendrez... C'est un mystère de l'humanité. Souvent, pourquoi faire simple — comme on le dit — quand on peut faire compliqué? Il y a bien des domaines où on complique les choses et on s'en amuse presque. On sait très bien que les Américains ont une propension au protectionnisme. D'une certaine manière, on pourrait aussi penser que, justement, sous des prétextes de sécurité, ils installent des systèmes qui sont, à toutes fins pratiques, des irritants. Prenons seulement le cas des passeports. Les gens des États-Unis considèrent cela comme un irritant, mais dans le fond, c'est leur propre pays qui veut les contrôler à l'entrée. Nos frontières ont toujours été passablement ouvertes et, bien sûr, on souhaitait correctement la bienvenue aux personnes qui visitaient le Canada. Avec ou sans armes, la bienvenue était là. Je considère que j'avais plus de problèmes à revenir au Canada, face aux douaniers du Canada, à l'époque où je voyageais surtout par voie terrestre, que lorsque j'allais aux États-Unis. J'avais toujours l'impression d'être malhonnête et coupable, quand je rentrais au Canada.
Pour les gens des États-Unis, c'est un irritant. D'ailleurs, c'est prouvé, les gens ne sont pas intéressés à obtenir un passeport ou différents moyens d'identification. Donc, cela devient aussi un élément que je qualifierais quasiment de protectionniste. C'est la même chose en ce qui a trait aux douanes. La difficulté de franchir la frontière, le ralentissement, les dédoublements font que, comme vous le dites, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Cela fait combien d'années que de nouvelles politiques ont été instaurées? Je ne sais pas où ça bloque réellement. Il y a de la mauvaise volonté et il y a des gens qui essaient de compliquer les choses, car ça devrait être d'une fluidité exemplaire, à la frontière entre le Canada et les États-Unis.
J'examine vos recommandations à court et à moyen terme et vos projets-pilotes. La frontière est longue, extrêmement longue. Donc, il faut concentrer les efforts pour pouvoir faire quand même un minimum d'inspections, même si on veut autoriser des choses au préalable. Alors, je ne sais pas comment vous voyez réellement la situation et comment y remédier rapidement. Pourriez-vous nous faire un exposé assez rapide des moyens d'y parvenir. Je ne veux pas chercher des coupables, mais j'ai l'impression qu'il y en a une multitude. Comment va-t-on faire pour améliorer vraiment la situation, et rapidement?
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Mme George a bien raison de souligner l'importance du protectionnisme au niveau des instances régionales aux États-Unis et la vulnérabilité de notre pays. J'invite les membres du gouvernement à faire en sorte que l'on tienne compte de ce problème dans nos discussions avec les provinces.
Il faut que votre organisation recommande entre autres que cette question fasse l'objet d'une discussion entre le gouvernement fédéral et les provinces, parce que c'est l'une de nos principales faiblesses. La majeure partie des crédits consacrés à la relance vont être dépensés au niveau des gouvernements régionaux. Cette vulnérabilité nous est propre et ne touche pas la plupart des partenaires commerciaux des États-Unis. C'est un véritable problème.
Rapidement, en ce qui a trait à l’IVHO, l'initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental, et à l'appellation du pays d'origine, ce sont deux choses dont il va falloir bientôt nous occuper. J'ai trouvé que l'idée de M. Williams d'envisager une « troisième voie » pour l'IVHO était intéressante.
Nous serons à Washington dans quelques semaines, en avril; nous comptons y rencontrer les législateurs. Nous aimerions bien que vos deux organisations nous remettent une série de recommandations précises et pratiques — vous pourriez même les faire entériner par un certain nombre de vos homologues aux États-Unis, en tant que modèle, surtout dans les États frontaliers, dans le domaine du tourisme, par exemple — pour que nous puissions présenter aux législateurs des États-Unis des possibilités de solutions plus compatibles avec nos intérêts mutuels tout en étant réalistes. Je sais que c'est là vous demander beaucoup, car cela exige que vos homologues parlent avec leurs députés pour essayer de voir ce qu'on peut faire, tout en effectuant une partie du travail de base.
Si nous pouvions nous présenter là-bas avec un message très ciblé et des exigences très précises, sans nous contenter par exemple de dire « ne faites pas ceci ou cela » mais plutôt en leur précisant « si vous procédez de telle ou telle manière, accordez-nous une année de grâce pour que nous puissions nous adapter », ou quelque chose comme cela... Nous avons besoin d'une solution très pratique sur une question délicate qui aura pour nous des incidences immédiates. Je suis sûr que pour M. Julian, de la Colombie-Britannique, avec les jeux olympiques qui se profilent, et pour nous tous sur les questions commerciales, notamment pour tous ceux qui représentent des villes frontalières dans leur circonscription, c'est un problème essentiel qui se présente à nous. Nous avons besoin d'une solution pratique que nous puissions faire comprendre et faire accepter par nos homologues aux États-Unis.
Je pense que nous ne pouvons pas nous permettre d'abandonner; je ne crois pas qu'il soit trop tard, à condition d'adopter cette « troisième voie ». Est-ce que vos deux organisations sont en mesure de nous présenter des recommandations très pratiques?
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Je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'en délibérer. Quelqu'un a-t-il des commentaires à faire?
(La motion est adoptée.) [Voir le Procès-verbal]
Le président: La motion a été adoptée à l'unanimité.
En second lieu, un sénateur de la République de Colombie, qui doit assister les 24 et 26 mars aux réunions du Congrès du travail du Canada ici même à Ottawa, a demandé à comparaître devant notre comité.
Je pense que c'est tout à fait pertinent et que ça tombe à point. D'ailleurs, dans le document que nous avons évoqué, nous avons prévu une séance libre. Le 26 mars, nous avions prévu une autre séance — une cette semaine-là sur les échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis et une autre sur un autre sujet. Il semble donc que nous pourrions faire concorder la comparution de ce témoin avec la tenue d'une séance sur la Colombie le 26 mars.
Je pense que nous allons très bientôt avoir une discussion d'ensemble sur les questions liées à l'Amérique du Sud, notamment avec le Brésil et d'autres intervenants.
S'il n'y a aucune objection, je vais accéder à cette demande.
Monsieur Silva, qui sera suivi de M. Cardin.