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Merci, monsieur le président.
Je suis très heureux d'être avec vous aujourd'hui pour vous présenter les grandes lignes d'un certain nombre de mesures que le gouvernement entend prendre pour soutenir l'industrie manufacturière canadienne et, plus particulièrement, l'industrie canadienne de la construction navale. En tant que député de Parry Sound—Muskoka, j'ai l'habitude de ne traiter que de navires à vapeur, alors je suis ravi de pouvoir parler de bâtiments plus imposants et de leur importance pour l'industrie canadienne.
Comme vous le savez, l'ensemble du secteur manufacturier canadien subit de fortes pressions économiques. Le contexte économique actuel pose de nombreux défis à nos entreprises et à nos travailleurs, et à l'échelle mondiale, comme nous le savons, les conditions économiques se sont dégradées au point où le FMI prévoit une croissance internationale d'à peine 0,5 p. 100 en 2009. Vous connaissez peut-être déjà certaines de ces statistiques, mais sachez tout de même que le FMI prévoit toutefois que le Canada surpassera les autres pays du G7, principalement en raison des mesures déjà adoptées par notre gouvernement et du système financier relativement sain et efficace que nous connaissons au Canada.
Je ne suis évidemment pas en train de vous dire que l'avenir sera facile — loin de là. Nous savons tous que le Canada n'est pas immunisé contre les conditions économiques mondiales qui prévalent. Nous savons également que le FMI prévoit un repli de l'économie canadienne en 2009.
[Français]
Le gouvernement du Canada reconnaît l'importance de l'industrie de la construction navale. Une industrie de la construction navale qui est commercialement viable favorise l'exécution de politiques gouvernementales en matière de souveraineté, de sûreté et de sécurité pour tous les Canadiens.
Récemment, le gouvernement du Canada a annoncé des contrats d'approvisionnement en matériel naval d'une valeur approximative de 43 milliards de dollars au cours des 30 prochaines années. Nous sommes conscients du fait que le maintien de la nature concurrentielle de l'industrie de la construction navale au pays est vital pour garantir que le Canada pourra assurer la réalisation de ces projets et qu'il pourra en tirer le maximum d'avantages économiques.
[Traduction]
En 2008, l'industrie de la construction navale donnait de l'emploi à près de 5 000 personnes et générait des revenus approximatifs de 525 millions de dollars. De nos jours, les niveaux d'emplois sont très inférieurs à ceux des années 1980 et 1990, évidemment, mais l'industrie a connu une importante croissance depuis 2001 et le nombre d'emplois a augmenté de plus de 20 p. 100.
Vous le savez probablement déjà, mais l'industrie est composée de 13 grands chantiers maritimes et de 20 chantiers plus petits répartis dans toutes les régions du pays. Parmi ces chantiers, cinq — le Washington Marine Group en Colombie-Britannique, le Seaway Marine de St. Catharines en Ontario, le chantier Davie à Lévis au Québec, l'Irving Shipbuilding à Halifax en Nouvelle-Écosse, et le chantier Kiewit de Marystown à Terre-Neuve — peuvent vraiment répondre aux exigences actuelles du gouvernement fédéral en matière d'approvisionnement de grande envergure.
Dans le cadre de nos discussions d'aujourd'hui sur l'accord passé avec l'Association européenne de libre-échange et sur les répercussions qu'il aura sur l'industrie de la construction navale, je crois qu'il est important de noter que les produits les plus sensibles en matière de construction navale pour le Canada, comme les transbordeurs, les navires annexes, les remorqueurs et les bateaux pousseurs, les dragueurs, les navires de sauvetage ainsi que les bateaux-feux, verront la suppression graduelle des tarifs actuels de 25 p. 100 au cours des 15 prochaines années. Pour les produits moins sensibles, comme les bateaux-citernes, les navires de pêche, les plates-formes de forage et de production, les câbliers et les navires de recherche, la suppression graduelle des tarifs se fera sur dix ans. Dans tous les cas, cependant, les tarifs à l'importation ne subiront aucune baisse au cours des trois premières années de l'accord. De plus, l'ALECE comprend aussi des mécanismes de sauvegarde qui offrent une protection additionnelle à l'industrie canadienne de la construction navale. Si des importations provenant de l'AELE causent des préjudices aux constructeurs canadiens de navires au cours de la période de suppression graduelle de 10 ou de 15 ans, le taux de ces tarifs pourra être ramené au niveau précédant l'Accord de libre-échange, soit 25 p. 100, pendant une période de temps pouvant atteindre trois ans.
[Français]
Le Canada n'ouvrira pas son marché gouvernemental d'approvisionnement en matière de construction navale dans le cadre de ses négociations sur les accords de libre-échange. Les gouvernements fédéral et provinciaux auront toujours le droit de restreindre leurs demandes de soumission pour les seuls chantiers maritimes canadiens dans le cadre d'achats, de location, de réparation ou de réfection de tous les types de navires.
En vertu des dispositions de l'ALECE, le Canada n'a pas l'obligation de modifier sa politique d'achats au Canada pour l'approvisionnement en navires. Comme vous le savez tous, dans le cadre de la politique d'achats au Canada, le gouvernement s'est engagé à poursuivre la politique d'acquisition, de réparation et de réfection des navires au Canada, sous réserve des nécessités du service et de l'existence continue d'un marché concurrentiel.
[Traduction]
Il est clair que les négociateurs canadiens étaient sensibilisés à l'importance de la construction navale. La durée des périodes de suppression graduelle des tarifs relatifs à cette industrie est sans précédent, et ces longues périodes de suppression des tarifs donnent aux constructeurs canadiens suffisamment de temps pour tirer profit de ces mesures gouvernementales.
Parmi ces mesures, mentionnons: l'approvisionnement national, le mécanisme de financement structuré, ou MFS, le programme d'amortissement accéléré, le financement à l'exportation assuré par EDC et les mesures fiscales relatives aux investissements en capital annoncées lors du dépôt du dernier budget.
Monsieur le président, je souhaite attirer votre attention sur les deux premiers éléments.
Comme je l'ai déjà indiqué, le gouvernement a fait connaître son intention d'acquérir des navires, au cours des 30 prochaines années, dont la valeur dépassera les 43 milliards de dollars. Plus tôt cette année, le budget de 2009 mettait l'accent sur les investissements de l'ordre de 175 millions de dollars, selon la comptabilité de caisse, pour l'acquisition de nouveaux navires à l'intention de la Garde côtière et pour des travaux de réfection de navires vieillissants. Étant donné notre engagement à respecter la politique d'achat au Canada, ces contrats d'approvisionnement fourniront d'importantes occasions d'affaires pour les constructeurs canadiens de navires, et ce, pendant de nombreuses années.
Comme nombre d'entre vous le savez déjà, l'industrie de la construction et de la réfection navales espère la résolution rapide de la question des contrats d'approvisionnement fédéraux. Le problème qui persiste avec les contrats d'approvisionnement de la marine est la nature cyclique du processus d'approvisionnement. Bon nombre de grands chantiers navals dépendent financièrement des marchés publics; or, il n'y a aucune continuité dans les projets. Ce cycle en dents de scie fait en sorte que les chantiers navals canadiens hésitent énormément à investir dans de nouveaux projets d'infrastructure interne, puisqu'il n'y a aucune garantie que le chantier réutilisera l'infrastructure améliorée après la complétion du projet. Cette situation réduit la capacité de construction navale du Canada, qui constitue pourtant un élément important de la stratégie de défense navale du Canada.
C'est pour cette raison que, lorsqu'il a renouvelé la politique nationale de construction navale en 2007, le gouvernement fédéral s'est engagé à se servir des marchés publics comme d'un outil pour appuyer l'industrie de la construction navale, lorsqu'il faudra commencer à concrétiser ces volumineux marchés publics. Afin d'améliorer la situation, Industrie Canada travaille avec diligence avec ses homologues au ministère de la Défense nationale, à la Garde côtière canadienne et à Travaux publics et Services gouvernementaux du Canada, de même qu'avec une série d'intervenants externes, afin d'obtenir un résultat acceptable et efficace. Bien que nous reconnaissions qu'il s'agisse de tout un défi, nous sommes convaincus d'obtenir un résultat dans un avenir rapproché qui répondra aux besoins de prévisibilité de l'industrie et qui respectera les nombreuses exigences techniques de la Marine et de la Garde côtière, tout en tenant compte des contraintes budgétaires du gouvernement fédéral.
Je crois important d'indiquer que nous devons compter sur une industrie canadienne de construction de navires qui soit commercialement viable pour garantir l'exécution de ces contrats d'approvisionnement pour le gouvernement fédéral. Pour y parvenir, le gouvernement a annoncé le 7 juin 2007 le renouvellement du mécanisme de financement structuré jusqu'au 31 mars 2011. Doté d'un budget de 50 millions de dollars, le MFS permet au gouvernement de fournir un soutien financier aux propriétaires de navires canadiens et étrangers, tout en accordant un allègement des intérêts à payer lorsque des entreprises choisissent un chantier canadien pour la construction ou la modernisation de navires. De ce budget de 50 millions de dollars, 28,3 millions de dollars sont encore disponibles pour soutenir des projets.
Bien que des représentants de notre ministère tiennent toujours des discussions de haut niveau avec des demandeurs potentiels, la situation économique mondiale qui prévaut actuellement a malheureusement eu de graves répercussions négatives sur les carnets de commande de construction navale, autant au pays que sur la scène internationale.
[Français]
Plus tôt, j'ai parlé de la politique d'achats au Canada et du Mécanisme de financement structuré. Ces deux éléments font partie du groupe de quatre éléments de la politique canadienne de construction navale. Les deux autres éléments sont le programme d'amortissement accéléré qui permet aux acheteurs nationaux de navires construits au Canada d'éliminer, sur le plan fiscal, le navire de leur bilan en seulement quatre ans; le dernier élément est le tarif à l'importation de 25 p. 100 qui est imposé sur les navires fabriqués à l'extérieur du Canada, à l'exception des pays avec lesquels nous avons actuellement des ententes commerciales.
[Traduction]
Notre politique sur la construction navale ne comprend pas de subventions directes; elle mise sur une stratégie exhaustive et, à mon avis, solide, qui met l'accent sur la viabilité à long terme de cette industrie par l'innovation, les occasions d'affaires, les technologies, le commerce et les investissements. La politique est plus conçue pour encourager l'innovation et la croissance, en accordant la priorité au développement des technologies et des compétences associées aux travaux à valeur ajoutée que pour instaurer de nouvelles formes de protection. Cette mesure raisonnable et équilibrée vise à aider l'industrie à trouver des solutions aux difficultés qu'elle rencontre, dans un monde où, nous le savons, la concurrence est vive.
En définitive, le succès de l'industrie de la construction navale repose sur sa capacité de développer de nouvelles idées et de nouvelles solutions. Puisque la construction de navires et la marine industrielle sont des industries tournées vers l'avenir et qui dépendent beaucoup de la haute technologie, nous croyons qu'avec le soutien de la politique nationale sur la construction navale, cette industrie est en excellente position pour traverser la tempête économique actuelle, et pour exploiter de nouveaux marchés d'exportation au cours des prochaines années.
En assurant la viabilité permanente de cette industrie, nous veillons à ce qu'elle génère d'autres avantages économiques pour les industries canadiennes en aval. Les industries qui peuvent tirer profit d'un solide secteur de la construction navale comprennent la marine industrielle et les industries pétrolière et gazière.
Nous savons que le commerce international dans le secteur de la construction navale est faussé par diverses mesures adoptées par d'autres gouvernements, comme des subventions, des mesures à la frontière et des préférences en matière d'approvisionnement.
[Français]
En ce qui concerne les subventions, le gouvernement continuera de collaborer avec l'Organisation mondiale du commerce en vue de prévoir de nouvelles sanctions disciplinaires à leur sujet et de créer ainsi un environnement plus concurrentiel pour le secteur de la construction navale et les autres industries canadiennes. Mais son action ne se limitera pas à l'OMC. Par exemple, le gouvernement du Canada a participé plus activement aux discussions de l'Organisation de coopération et de développement économique sur la réintroduction des conditions concurrentielles normales pour l'industrie mondiale de la construction navale.
De plus, le gouvernement et la société Exportation et développement Canada continueront de jouer un rôle actif dans la formulation et l'élaboration des mesures disciplinaires internationales visant les crédits à l'exportation, afin de veiller à ce que les exportateurs du monde entier se fassent concurrence sur un pied d'égalité.
[Traduction]
Je tiens à ce que vous sachiez que le gouvernement s'est engagé à fournir les efforts nécessaires pour rendre les entreprises canadiennes plus productives et plus concurrentielles sur l'échiquier de l'économie mondiale. Évidemment, l'un des meilleurs moyens pour y parvenir est de pratiquer le commerce. Le flot des échanges commerciaux et la circulation des investissements sont les principaux moteurs de la productivité et de l'innovation. Nous le savons, et il s'agit d'ailleurs de priorités pour notre gouvernement. Ainsi, le gouvernement a négocié et continue de négocier des accords de libre-échange avec des pays de toutes les régions du monde.
Le résultat ultime sera l'atteinte de plusieurs objectifs stratégiques clés: négocier des accès aux autres marchés qui soient plus sécuritaires et de meilleure qualité pour les exportateurs canadiens, par l'imposition de tarifs plus faibles et l'élimination des barrières non tarifaires; clarifier les règles relatives à certaines méthodes de financement ou améliorer les règles relatives aux investissements étrangers et mettre l'accent sur des secteurs précis en raison de leur nature dominante ou de l'importance qu'ils représentent pour l'économie.
L'accord avec l'AELE est un exemple concret de cette démarche. Lorsque cet accord entrera en vigueur, il éliminera les tarifs sur tous les produits industriels, à l'exception de ceux imposés par le Canada sur l'importation de navires. Parmi les secteurs d'activité canadiens qui pourraient en profiter, mentionnons: le papier journal et les produits du bois, les produits cosmétiques et les bâtiments préfabriqués. Les plus grands avantages seront ressentis par le secteur agricole, qui peut prévoir des économies immédiates de 4,4 millions de dollars en droits.
Comme vous devez le savoir, notre gouvernement a aussi entrepris des consultations à grande échelle avec les Canadiens et les chefs de file des industries canadiennes, afin de découvrir comment le Canada pourra traverser la période actuelle de récession. Notre plan d'action économique a mis de l'avant une gamme étendue de mesures qui visent à stimuler l'économie, à protéger ceux qui sont le plus durement touchés par cette récession mondiale et à veiller à ce que le Canada puisse ressortir plus forts de cette phase de marasme économique.
Je pourrais vous parler plus longuement de ce plan, mais je sais que le temps file. Je me contenterai de terminer en disant que nous avons l'intention de collaborer avec l'industrie manufacturière canadienne, et plus particulièrement avec l'industrie de la construction navale, afin qu'elle demeure une composante solide, concurrentielle et cruciale de notre économie. Nous croyons qu'en travaillant ensemble, industries et gouvernement, nous réussirons à surmonter les défis qui se dressent devant nous, et que nous sortirons de cette expérience plus forts et plus concurrentiels.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais souhaiter la bienvenue au ministre et à ses fonctionnaires et les remercier d'être venus nous rencontrer aujourd'hui.
Il s'agit d'un important traité. C'est le premier accord de libre-échange pour le Canada depuis un certain temps. C'est un accord important qui nous ouvre les portes de l'Europe et nous espérons qu'il sera fructueux.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à M. Savage au Comité. Il est aussi un député de la Nouvelle-Écosse. Je suis heureux de l'avoir entendu dire qu'il appuie cette mesure législative parce qu'elle est très importante.
M. Michael Savage: Je vous en prie.
M. Gerald Keddy: Je suis sincère.
Puisque nous parlons ce matin de l'industrie navale, nous aurions tort à mon avis de ne pas mentionner le très bon travail du capitaine et de l'équipage du Leonard J. Cowley, qui ont rescapé un capitaine, 20 matelots, et des observateurs internationaux de la pêche dans les Grand Bancs avant-hier.
J'aimerais signaler aux fins du procès-verbal, monsieur le président, qu'à mon avis certains des commentaires faits par des députés néo-démocrates dans ce dossier sont absolument inacceptables. J'en parlerai au Comité des Pêches après notre réunion.
Monsieur le ministre, je crois qu'une question sur laquelle ce comité s'est penché, question en fait qui doit nous être expliquée clairement, est celle de la façon dont le mécanisme de financement structuré et la déduction pour amortissement accéléré s'appliquent ensemble à l'industrie de la construction navale. Je crois que c'est vraiment la question essentielle que nous essayons de régler.
L'opposition semble toujours oublié que si les deux mécanismes étaient disponibles en même temps, les entreprises du secteur privé seraient dans une position de désavantage. Certains ne seraient peut-être pas en mesure d'avoir accès à la déduction pour amortissement accéléré, mais pourraient avoir accès au mécanisme de financement structuré. En fait, vous créeriez des gagnants et des perdants puisque certaines entreprises, certains propriétaires exploitants ne pourraient pas avoir accès aux deux systèmes. N'est-ce-pas?
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Merci, monsieur le président.
Vous vous souviendrez qu'au début de la session, j'avais fait une mise au point à propos de quelques situations qui pouvaient se présenter à l'occasion. À vrai dire, j'avais aussi fait une mise en garde contre certaines procédures expéditives dans un contexte qui nécessite une traduction et où l'on doit entendre l'ensemble de ce qui se dit.
Mardi dernier, sensiblement la même chose s'est produite. Je trouve la situation déplorable et je trouve d'autant plus inacceptable la façon dont cela s'est passé, compte tenu de la réglementation et de la procédure. L'incident portait évidemment sur l'avis de motion de M. Keddy, qui proposait qu'on procède à l'étude article par article dès le 3 mars. Lors de la discussion, M. Julian a pris la parole alors que je l'avais moi-même demandée. Le climat est devenu plus ou moins tumultueux et cacophonique. En de telles occasions, il arrive souvent que des interventions se fassent directement et qu'on fasse appel à des procédures que je qualifierais d'expéditives, qui ne donnent aucun temps de réaction. Vous avez demandé qu'on passe au vote, alors que je considérais avoir demandé la parole afin de pouvoir m'exprimer à cet égard, ce qui n'a pas été possible. On a procédé au vote rapidement et on en connaît les résultats. Je voulais intervenir, mais je n'ai pas pu le faire. Comme on dit, le vote a été « canné » rapidement. Je trouve cela excessivement décevant, d'autant plus que cela crée une atmosphère plutôt négative pour les discussions du comité.
Je conteste cette décision prise mardi dernier. Je voudrais qu'on y revienne et qu'on termine la discussion qui avait été entamée et à laquelle je voulais participer.
Monsieur le président, c'est dans ce cadre que je conteste le déroulement des événements de mardi dernier et que je conteste automatiquement votre position à cet égard. Je voudrais que nous procédions à nouveau au vote sur la motion de M. Keddy, dans la forme et le décorum voulus. J'aimerais aussi que nous ayons une discussion rapide, le plus tôt possible, afin d'éclaircir cette situation et d'éviter qu'elle ne se reproduise.
Dès le début de la session, je vous avais prévenu honnêtement et humblement que je n'arrivais pas à suivre au même rythme que tous les autres députés les discussions qui se tiennent rapidement en anglais. J'en saisis des bouts, mais j'en perds quelques-uns. C'est d'autant plus difficile pour les interprètes de traduire rapidement tout ce qui se dit.
Je réitère donc ma demande. Quand de telles situations se produisent, on doit prendre le temps nécessaire pour que les décisions prises respectent la volonté du comité dans son ensemble, sans exclusion volontaire ou involontaire.
Voilà pourquoi je conteste réellement ce qui s'est passé mardi dernier, monsieur le président, et je voudrais qu'on y revienne le plus rapidement possible.
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Merci, monsieur le président.
Je ne veux pas nécessairement invoquer le Règlement, monsieur le président, mais simplement apporter un éclaircissement. Je me sens obligé de clarifier certaines choses, si vous le permettez.
Quand nous avons discuté de cette question, j'étais tourné vers vous, monsieur, et je vous adressais mes observations. Comme je crois l'avoir fait remarquer ce jour-là, étant donné les contraintes de temps — comme vous l'avez bien fait remarquer, il y avait des gens qui entraient dans la salle —, j'ai simplement voulu m'assurer que nous puissions terminer notre travail dans les limites de temps qui nous étaient fixées pour l'occupation de la salle.
Je me dois, par ailleurs, de répondre à la préoccupation de M. Cardin. Si je dois faire des excuses, je n'y vois aucun inconvénient. J'estime qu'il n'y a pas d'hommes sages et courageux qui ne sachent s'excuser. Ils ne s'en portent que mieux après. Je n'ai pas vu qu'il avait la main levée pour invoquer le Règlement, parce que j'étais tourné vers vous, monsieur. Aussi, je lui présente mes excuses.
Je tiens toutefois à revenir sur un mot qu'il a utilisé pendant la discussion. Il a parlé de « cacophonique ». D'après moi, le mot « cacophonique » décrit certains adjectifs, et je ne pense pas que ce genre d'adjectif a été utilisé dans cette salle. Je crois que nous avons eu un débat animé, voire vigoureux, mais il n'y a certainement pas eu de discussion cacophonique — de ma part, en tout cas, ni de la part des autres membres — au sein de notre merveilleux comité. Nous arrive-t-il de nous emballer et de nous échauffer? Cela fait partie de la démocratie. Cela fait partie du débat.
Monsieur le président, j'aimerais dire en terminant que je comprends le problème de décalage avec lequel M. Cardin doit composer pour obtenir la traduction de l'anglais au français, car j'ai le même problème. Je parle seulement anglais — et grec aussi, soit dit en passant, mais je ne m'attends pas à recevoir une traduction en grec. Mais il y a ce décalage, je le reconnais.
Dans le même sens que M. Julian tout à l'heure, je dirais que nous avons toujours eu un merveilleux comité. J'en ai déjà été le président, et c'est maintenant vous qui jouez ce rôle, monsieur. D'après l'expérience que j'ai du travail du Comité ces derniers temps, j'ai l'impression que nous allons faire de l'excellent boulot. Assurons-nous de travailler dans un climat positif, et non pas dans un climat toxique.
Merci de m'avoir donné la parole, monsieur.