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Nous entamons la 17
e séance du Comité permanent du commerce international.
Nous poursuivons aujourd'hui notre débat sur le projet de loi C-24, Loi portant mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange entre le Canada et la République du Pérou, de l'Accord sur l'environnement entre le Canada et la République du Pérou et de l'Accord de coopération dans le domaine du travail entre le Canada et la République du Pérou.
Tout d'abord une annonce d'ordre technique. Nous avions prévu accueillir M. Luis Carlos Rodrigo, de Lima, qui est le président de la Chambre de commerce Canada-Pérou, et des représentants de la Commission canadienne du blé mais, malheureusement, des problèmes techniques les empêchent d'entrer en contact avec nous. Il s'agit d'un problème d'équipement éprouvé à notre édifice; ni Winnipeg, ni Lima ne sont en cause dans ce contretemps.
Je suis ravi toutefois d'accueillir la Fédération canadienne de l'agriculture, représentée par Laurent Pellerin et Robert Godfrey.
Je pense que nous allons probablement passer une heure avec ces témoins. Nous allons leur accorder une heure entière, soit jusque vers 10 h 15, après quoi, nous nous consacrerons aux affaires du comité. Nous devons discuter de plusieurs déplacements.
Cela étant dit, je vais demander à Laurent Pellerin de nous présenter sa déclaration liminaire au nom de la Fédération canadienne de l'agriculture.
Monsieur Pellerin.
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Je ferai une bonne partie de ma présentation en français. Je vais peut-être parfois parler en anglais, mais je vais essayer de faire ma présentation en français.
D'abord, je veux vous remercier de l'invitation que vous nous avez faite de participer à ce comité sur le commerce. Pour les agriculteurs canadiens, l'ouverture et la fermeture des frontières sont des questions très importantes. Vous connaissez la situation de certaines productions, en particulier la production porcine. Ce sont plus des fermetures de frontières qui ont lieu actuellement. Ce sont des choses qu'on suit de très près.
On nous a sollicités pour participer à ce comité lundi, en fin d'après-midi. Vous comprendrez qu'on n'a pas de document imprimé à distribuer à tout le monde. Je vais plutôt me baser sur mes notes portant l'accord de libre-échange entre le Canada et le Pérou, un dossier que nous suivons d'ailleurs depuis un certain nombre de mois.
La Fédération canadienne de l'agriculture est la plus grande organisation de producteurs au Canada: elle représente au-delà de 200 000 agriculteurs canadiens. Une très vaste majorité des producteurs canadiens sont membres de l'une ou l'autre des associations provinciales et des associations de produits. On a consulté chacune de ces associations pour préparer le document et les commentaires qu'on vous transmet aujourd'hui. Les impacts de l'accord de libre-échange entre le Canada et le Pérou varieront d'une production à l'autre. Pour certains producteurs, il est plus avantageux, alors que pour d'autres, c'est presque le statu quo. D'autres encore n'ont pas beaucoup d'intérêt pour la signature d'une entente avec le Pérou.
J'aimerais tout d'abord dire qu'il faudrait mettre en application cet accord le plus rapidement possible. Ce n'est pas une grande réalisation pour les objectifs des producteurs agricoles, mais certaines améliorations méritent d'être mises en place.
On négocie cet accord à peu près en même temps que les États-Unis, ou un peu plus tard. Nous pensons qu'il faut à tout le moins s'assurer qu'à l'avenir, lors de négociations, de conclusion de contrats ou d'accords de libre-échange avec des pays comme le Pérou, on obtiendra des conditions assez semblables à celles obtenues par les Américains. Dans le cas du Pérou, malheureusement, le Canada est loin d'obtenir la même chose que les États-Unis. Nous reconnaissons que le marché du Pérou est probablement plus important pour les États-Unis que pour le Canada, mais tout de même, la parité aurait été un objectif très souhaitable.
Si les États-Unis obtiennent, dans le cas du Pérou, des réductions tarifaires plus rapidement et, dans certains cas, un accès sans douane et, dans d'autres, des quotas plus élevés, même si le Canada obtient de meilleures conditions qu'actuellement, les Américains ayant eu des réductions ou des accès complètement free avant nous, le marché, la simple business, va privilégier les produits américains plutôt que nos produits. Il faut garder cet aspect à l'esprit.
Par conséquent, il est important, quand on négocie des contrats avec des pays comme le Pérou, de s'assurer qu'on obtient des conditions semblables à celles qu'obtiennent les autres pays, en particulier notre voisin américain avec lequel on fait déjà beaucoup d'affaires.
Certains secteurs sont plus gagnants, tandis que pour d'autres, cet accord ne change pas grand-chose. Les secteurs pour lesquels cette entente est plus intéressante sont sans aucun doute les producteurs de céréales, de blé et d'orge et les pulse growers, les producteurs de légumineuses, soit tous les pois et oléagineux. Nos producteurs canadiens étaient présents dans ce marché. La réduction ou l'accès rapide sans tarif dans ce domaine va sûrement améliorer ou faciliter le commerce des produits céréaliers.
Quelques lignes tarifaires feront l'objet d'une réduction plus rapide que celle des Américains. Elles ne sont pas nombreuses, mais il y en a un certain nombre pour ce qui est, par exemple, de l'ail, des pois congelés et des épinards congelés. Pour ces produits, la réduction tarifaire du Canada est plus rapide que celle des Américains. Il ne s'agit pas de volumes extrêmement importants, mais il faut en tirer profit.
Pour d'autres secteurs, cette entente est plus problématique ou ne laisse pas entrevoir de grandes possibilités. Par exemple, les tarifs seront immédiatement presque tous supprimés sur la viande de boeuf des États-Unis, alors qu'une partie seulement des tarifs seront supprimés sur celle provenant du Canada. Cela va entraîner une plus grande concurrence avec les États-Unis.
À court terme, les États-Unis obtiennent immédiatement l'accès pour toutes les classes de boeuf Prime et Choice, plus un quota qui, au départ, sera établi à 800 tonnes par année et qui va augmenter à 1 433 tonnes la 11e année de l'entente.
Par rapport à la production canadienne, ces 800 tonnes des États-Unis — qui atteindront 1 433 tonnes — ne représentent pas des volumes très importants. Pour le Canada, durant la même période, les producteurs vont aussi obtenir un accès sans douane pour les classifications de coupe Pérou fine, qui correspondent à Canadian Prime et à AAA, plus un quota de boeuf désossé qui, au départ, sera de 100 tonnes et augmentera à 122 tonnes la 5e année. Vous voyez que c'est encore beaucoup moins significatif pour le Canada.
Beaucoup d'abats de boeuf — offal, en anglais — frais, réfrigérés et congelés sont échangés entre le Canada et le Pérou. Dans ce domaine, l'élimination tarifaire se fera sur les produits congelés en même temps pour le Canada et les États-Unis, mais il faut prendre note que le quota ou le volume exporté par les États-Unis est le double de celui du Canada. Encore une fois, l'accord va privilégier le marché américain.
À long terme, il y aura un accès complètement sans douane pour les carcasses et les coupes de porc, tant pour le Canada que pour les États-Unis. À court et à moyen terme, l'entente est beaucoup plus avantageuse pour les Américains et pourrait affecter sérieusement les produits venant du Canada parce que là encore, les tarifs sur le porc américain seront éliminés à partir de la 5e année, alors que pour le Canada, ils ne le seront qu'à partir de la 17e année. L'écart est extrêmement important dans un domaine où le Canada est très présent sur les marchés d'exportation. Un de nos principaux compétiteurs sur les marchés mondiaux, les États-Unis, auront un avantage significatif.
Toujours dans le domaine du porc, toutes les coupes qui se trouvent dans la catégorie des abats — offal, pig fat et bellies — vont démarrer à 325 tonnes par année, pour augmenter à 504 tonnes au bout de la 10e année. Encore une fois, ce ne sont pas des quantités extrêmement importantes. Le Conseil canadien du porc nous dit que malgré tout, il faut appuyer cette entente et qu'une entente avec des quantités qui croissent un peu vaut mieux que pas d'entente du tout avec des risques de représailles. Ils sont d'accord sur ces mesures.
Les pommes de terre sont un marché où on est extrêmement présents également. L'accès sans douane favorise beaucoup plus les États-Unis que le Canada, en particulier durant les neuf premières années. Les tarifs sur les pommes de terre fraîches et réfrigérées — ce qui exclut les semences — provenant des États-Unis seront éliminés immédiatement. Quant aux tarifs sur les pommes de terre canadiennes, ils sont sujets à une réduction par étapes et seront éliminés à partir de la 10e année. Là aussi, notre petit marché au Pérou risque de se faire remplacer par des produits américains qui seront plus compétitifs parce qu'ils pourront y entrer sans douane.
Dans le domaine des pommes de terre congelées, le Canada est assez actif...
Des voix: Oh, oh!
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En ce qui concerne les pommes de terre congelées, il n'est pas nécessaire de nommer les grandes compagnies canadiennes qui oeuvrent dans ce secteur, vous les connaissez. C'est un marché dans lequel nous sommes très actifs aussi, et les producteurs de pommes de terre du Canada comptent sur ce marché, en particulier sur celui de la frite congelée. Si l'entente est conclue, les tarifs sur les pommes de terre congelées des États-Unis seront immédiatement éliminés alors que les tarifs sur les pommes de terre canadiennes seront éliminés par étapes, et le seront complètement à la fin de la 10
e année de l'entente. C'est un marché qui, potentiellement, pourrait être intéressant pour le Canada, mais vous comprendrez qu'au cours des 10 prochaines années, les États-Unis auront un avantage concurrentiel important dans le secteur des pommes de terre. Ce n'est donc pas un très gros gain pour le Canada.
En ce qui concerne tout ce qu'on peut classer dans la catégorie des beans, qu'elles soient sèches ou en can, les tarifs sur les produits américains seront immédiatement éliminés. Comme pour ce qui est des deux domaines dont je vous ai parlé précédemment, les tarifs sur les produits canadiens seront éliminés à la fin de la 10e année de l'entente.
Alors, si on faisait le commerce avec le Pérou, il y a un risque que le produit canadien soit remplacé par un produit américain d'ici les 10 prochaines années à cause d'un avantage concurrentiel. Les producteurs américains n'auront pas besoin de payer ce tarif d'entrée. Il y a donc un risque de perte de marché dans les trois secteurs dont je viens de vous parler.
De façon générale, la réduction des tarifs américains prendra quatre ans de moins à se réaliser que celle des tarifs canadiens. Je pourrais le dire autrement: la baisse des tarifs canadiens prendra quatre ans de plus à se faire que la baisse de tarifs sur les produits provenant des États-Unis. Il y a donc un risque que les produits américains remplacent les produits canadiens sur le marché du Pérou.
En dehors des questions de réduction tarifaire, il y a deux autres conditions importantes qu'il faudra aussi surveiller. En ce qui concerne le preference matching provisions for U.S.-Peru Free Trade Agreement, le Canada n'a pas obtenu le même engagement que les États-Unis. Le Pérou pourrait privilégier les produits des États-Unis sans aucune possibilité de recours de notre part, mais le Canada n'a pas obtenu le même engagement en ce qui concerne les produits d'ici. Alors, vous voyez que, là aussi, il y a un traitement différent.
Il y a un système de prix intérieurs contrôlés au Pérou pour protéger les marchés péruviens des produits d'importation. Dans le cas des produits américains, cette réglementation péruvienne ne s'applique pas du tout, alors que le Pérou pourra mettre en place un Price Band System sur les produits canadiens durant toute la durée de l'entente.
On n'a pas obtenu, là non plus, une considération équivalente à celle accordée aux Américains. Je pourrais reprendre l'exemple des pommes de terre. Si leur importation heurte le marché local des pommes de terre au Pérou, ce dernier n'a pas le droit de mettre en place son système de contrôle des prix pour empêcher l'entrée des pommes de terre américaines. Mais si les pommes de terre proviennent du Canada, le Pérou pourrait appliquer son système de contrôle des prix, pour empêcher leur entrée sur le marché péruvien. C'est une disposition qui pourrait nuire à certaines de nos productions.
De façon générale, l'accord donne quand même certaines garanties d'accès au Canada en ce qui concerne le blé, l'orge et toute la catégorie des légumineuses, pulse . La Fédération canadienne de l'agriculture reconnaît que le volume d'exportation au Pérou n'est pas très élevé, mais pour ce qui est des produits concernés, il est quand même important.
En conclusion, je répéterai ce que j'ai dit en introduction. Dans l'éventualité où on signe cette entente avec le Pérou, il faudrait s'assurer que, dans le cadre de futures négociations bipartites avec d'autres pays, le Canada obtiendra un traitement équivalent à celui accordé à des partenaires commerciaux importants pour nous, comme les États-Unis. Sinon, ça place nos productions et nos commerçants dans une situation de risque sur ces marchés.
Ce sera mon dernier commentaire au sujet de ce projet d'entente avec le Pérou.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur Pellerin et monsieur Godfrey. Vous avez effectivement raison, et le dicton prend tout son sens: ce n'est vraiment pas le Pérou. Je comprends que vous avez fait votre analyse. Vous avez, à toutes fins utiles, fait une étude d'impact concernant tout le monde de l'industrie agricole. Vous pouvez donc nous dire assez rapidement que, même si on est en arrière des États-Unis, sur une plus longue période, on va quand même brasser des affaires avec le Pérou, et ce, même si les écarts ne sont pas tellement élevés.
Lorsqu'on nous présente un projet d'accord de libre-échange, ici, il y a rarement une étude d'impact complète qui porte sur l'ensemble des industries. Vous, vous l'envisagez du point de vue de l'agriculture et nous, du point de vue de l'ensemble des industries.
Je peux comprendre votre position. Le Bloc québécois s'oriente présentement plutôt vers un désaccord en ce qui concerne l'accord de libre-échange pour d'autres... En plus, en agriculture, la gestion de l'offre est protégée. D'ailleurs, cela fait bien notre affaire, c'est évident. Les études d'impact sont donc concluantes pour vous. Cependant, elles le sont moins d'un point de vue global.
C'est aussi un reproche qu'on fait au gouvernement de ne jamais nous présenter d'étude d'impact globale. Bien sûr, c'est facile, jusqu'à un certain point, de nous donner des indications sur l'orientation.
Plus tôt, vous avez fait allusion à la clause de la nation la plus favorisée. Vous me direz si je me trompe, mais la notion que j'ai de cette clause est que même si on signe un accord de libre-échange — les accords de libre-échange ne sont pas nécessairement touchés par la clause de la nation la plus favorisée, ça nous touche par rapport à d'autres pays qui relèvent de l'OMC. Même avec la clause de la nation la plus favorisée, nos conditions ne seraient pas ajustées à celles des États-Unis, puisque ce ne sont pas des choses que nous avons négociées.
Par le fait même, vous avez aussi fait allusion à un certain manque au niveau des négociations.
C'est donc pour ces raisons que je me pose des questions. Même si en matière d'agriculture, vous êtes d'accord et que vous espérez que ce soit fait le plus rapidement possible, il reste qu'une étude d'impact globale aurait été utile pour conclure cette entente. On n'en a pas et on doit toujours tenter de deviner ce qu'elle pourrait être.
C'étaient mes commentaires plutôt éditoriaux. Étant donné que j'ai un spécialiste de l'agriculture avec moi, je vais lui céder la parole immédiatement.
Bonjour, monsieur Pellerin. Bonjour, monsieur Godfrey. M. Cardin a fait un bon commentaire sur ce qu'est la vision du Bloc québécois.
Monsieur Pellerin, ça fait longtemps que je vous connais. Vous avez représenté les producteurs agricoles du Québec en Afrique, particulièrement avec l'UPA DI. Vous avez été présent partout et vous avez toujours été un grand défenseur de l'équité entre les agriculteurs du Québec, du Canada et de partout sur la planète.
Plus tôt, votre analyse était technique et commerciale. C'était bien et très clair.
Ce que nous déplorons de cette entente de libre-échange avec le Pérou et de celle avec la Colombie, que nous traitons en même temps, c'est qu'il y a de très grandes faiblesses au niveau de la responsabilisation, plus particulièrement en ce qui a trait à une véritable politique de responsabilisation par rapport aux droits humains, entre autres.
Dans le domaine qui vous intéresse — et qui m'intéresse aussi particulièrement en tant qu'agriculteur —, quelle est votre vision d'une bonne entente qui permettrait d'être efficace sur le plan commercial, mais aussi qui donnerait la possibilité aux agriculteurs concernés de retirer un revenu juste et équitable partout sur la planète?
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Aussi bien à l'UPA, du temps où j'y étais, qu'à la Fédération canadienne de l'agriculture à l'heure actuelle, on est d'accord sur l'idée d'un cadre de commerce mondial plus équitable pour tout le monde. Donc, on est favorable aux négociations de l'OMC qui visent à obtenir des conditions commerciales plus équitables.
Malheureusement, on voit dans les textes proposés, autant à l'OMC que dans des contrats particuliers de ce genre, que les résultats ne sont pas toujours très intéressants. On s'aperçoit que le commerce pour le commerce a pris beaucoup de place. On peut facilement penser que certains font des pressions en ce sens. Les grandes multinationales sont des spécialistes de ce genre de commerce, qui n'est pas toujours équitable et profitable pour les producteurs. Ces gens font beaucoup de pression pour promouvoir des ententes comme celle qui est présentée actuellement.
C'est probablement la raison pour laquelle l'on a dit qu'il était si difficile, à l'OMC, de s'entendre sur un texte qui ferait l'affaire de tout le monde. Idéalement, il y aurait un cadre commercial mondial plus équitable, acceptable pour les producteurs agricoles. On pourrait alors faire des affaires différemment. Ces ententes bipartites, tripartites ou multipartites, dans le cas de contrats établis entre plusieurs pays, par exemple le Canada, le Mexique et les États-Unis, sont une sorte de substitut à un contrat commercial mondial, qui ferait l'affaire. C'est la raison pour laquelle je ne suis pas vraiment surpris de voir que, dans des contrats de ce genre, établis entre deux pays, on ne réussit pas à réaliser tous nos objectifs.
Malgré les risques que comporte un contrat comme celui avec le Pérou et le fait que les améliorations en matière de douane ne sont pas très significatives, dans certains cas, on pense que ça vaut la peine. Il y a une amélioration du côté des productions impliquées au Pérou, particulièrement les productions céréalières de blé et d'orge. On va se reprendre avec le temps. De cette façon, on va au moins stabiliser cette partie-là. De plus, quand il n'y a pas de contrat de commerce avec un pays, il y a toujours un risque de recul, c'est-à-dire le risque de perdre des marchés. Au moins, ça établit une base avec le Pérou à partir de laquelle on peut développer un peu ces marchés.
Par ailleurs, on a tenté d'attirer votre attention sur les deux éléments suivants. Il devrait y avoir un suivi relativement à l'impact de ce contrat mais surtout concernant les quantités qu'on va exporter ou celles qu'on va perde. Si ça ne donne vraiment pas les résultats escomptés, je pense que les négociateurs canadiens devraient s'orienter rapidement vers les négociations qui se font présentement avec d'autres pays.
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J'hésite à répondre oui ou non à cette question, car la réponse n'est probablement pas oui ou non.
Voici la réponse: on doit tenir compte des stratégies d'exportation de chacun des secteurs canadiens. On doit sûrement garder en tête les produits canadiens du domaine agricole — je ne connais pas les autres domaines. Et on doit aussi garder en tête que là où l'on est le plus actif c'est, par exemple, dans les secteurs du blé, du porc, du boeuf et dans quelques autres.
Considérons aussi l'argument de vente qu'on a utilisé partout dans le monde. Probablement qu'à cause de cet argument de vente, ça prend moins d'argent pour promouvoir notre produit. Notre argument de vente, c'est un produit de très haut standard, de très grande qualité, et une réputation canadienne qui n'a jamais fait défaut. C'est notre élément de vente partout dans le monde. C'est sûr que ça prend moins d'argent pour faire ça.
Par contre, d'autres pays ont choisi des stratégies de dumping. Par exemple, des surplus européens ont été dispersés sur les marchés mondiaux à de très bas prix. C'est sûr qu'éliminer ces surplus coûte plus cher qu'utiliser notre stratégie de vente ici, au Canada.
Le Canada devrait-il affecter plus d'argent pour promouvoir ses exportations? En tant que producteur et partenaire de gens qui exportent nos produits, c'est sûr qu'on pense qu'il devrait y avoir des bonifications de ce côté. Il n'y a pas de doute. On pourrait faire un meilleur travail encore s'il y avait plus d'argent, mais ce n'est pas seulement une question d'argent, il faut aussi retenir ça.
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J'aurais deux ou trois observations à faire.
D'abord, vous avez raison, et c'est d'ailleurs pourquoi, à mon avis, il serait bon de conclure cet accord et de le signer dans les plus brefs délais. Dans l'ensemble, il atteint la cible, avec quelques points faibles et quelques points forts en certains endroits, en comportant certains risques et nécessitant aussi qu'on le suive de près, mais il faut inscrire cette exigence dans le texte.
L'accord déçoit par le fait que le Canada n'obtiendra pas d'office les meilleures conditions auxquelles d'autres pays, dont les États-Unis, auront accès. Cela est dommage pour nous. À l'avenir toutefois, il y aura moyen d'ajouter une clause de ce genre dans l'accord.
Enfin, il est sans doute plus avantageux d'être assis du côté américain lors d'une négociation, mais je préfère carrément m'asseoir du côté canadien, je n'en ai pas le moindre doute.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Il y a deux mois, j'ai eu le privilège de me rendre au Pérou, dans le cadre du Forum interparlementaire des Amériques, organisme auquel nous tenons beaucoup. Mon but était donc différent du libre-échange. Il s'agissait de nous prévaloir du forum pour encourager les Péruviens à collaborer avec les autres démocraties en Amérique.
Pendant mon séjour, j'ai eu l'occasion de rencontrer le président du Congrès, le président de la Chambre de commerce ainsi que bon nombre de législateurs, et nos conversations, d'abord centrées sur le FIPA, ont rapidement bifurqué vers le libre-échange. Chacune des personnes que j'ai rencontrées m'a demandé quand le Canada allait enfin agir pour passer au libre-échange. Nous avons beau tous le savoir, je tiens à le rappeler officiellement ici, depuis le 1er février, une entente de libre-échange est entrée en vigueur entre les États-Unis et le Pérou. Et bien, je le dis à tous les membres de notre comité: notre non-participation à un accord de ce genre nous désavantage considérablement face aux Américains dans nos rapports commerciaux avec le Pérou.
Je rappelle aussi qu'en raison de l'accord, 95 p. 100 de nos exportations entrent en franchise dans ce pays. Aujourd'hui, nous avons mentionné certaines marchandises qui peuvent immédiatement entrer en franchise de droits, dont le blé, l'orge et les pois. Cependant, nous avons omis le bois et les produits forestiers, le coton, les tissus, les machines ainsi qu'un accès amélioré encore davantage pour nos produits miniers et énergétiques, qui comptent énormément dans notre économie. Je suis donc renversé lorsque les autres partis adoptent des positions différentes de la nôtre à cet égard, car j'estime qu'un accord de ce genre est à l'avantage du Canada et représente une occasion exceptionnelle.
Bien entendu, cet accord n'est pas parfait, et ici je reprends à mon compte les observations de M. Pellerin, mais, tout comme lui à mon tour, je conseillerais vivement à mes collègues de l'adopter sans plus tarder. On ne saurait être plus clair.
Un des députés du Bloc s'est rendu au Pérou et a pu constater ce qui s'y passe, tout comme des représentants du Parti libéral et moi-même, qui m'y suis rendu au nom du Parti conservateur. Nous avons pu y observer la marque laissée par le Canada.
Par conséquent, je le répète, je suis consterné de voir que les autres partis ne s'en rendent pas compte, car notre influence se fait sentir jusque dans la vie des gens d'autres pays, que nous contribuons à améliorer. Je vous rappelle aussi qu'en 2008, l'économie du Pérou a connu une croissance de près de 10 p. 100. Cela nous permet de nous implanter encore mieux dans un pays qui s'efforce d'encourager la démocratie chez lui.
J'aimerais donc vous demander comment nos atermoiements nous nuisent? Étant donné la mise en vigueur du libre-échange avec les États-Unis, en quoi notre retard nous cause-t-il du tort?
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Sans répéter ce que j'ai dit plus tôt, il est certain que la Fédération canadienne de l'agriculture plaide depuis longtemps pour la nécessité d'un accord-cadre commercial mondial et équitable,
fair, pour les producteurs agricoles du monde entier, ce qui n'est pas le cas actuellement.
Malheureusement après avoir suivi toutes les réunions de l'OMC depuis les 15 dernières années, je constate qu'on n'arrive pas à accoucher d'un texte qui accomplisse cet objectif d'un cadre commercial mondial plus équitable pour les producteurs agricoles. Personne ne peut dire si l'OMC en viendra à une entente dans trois ou six mois, et encore moins dire combien intéressante sera cette entente. On n'en a aucune idée, ça progresse tellement lentement et il y a tellement d'intérêts variés.
À défaut d'un cadre commercial mondial plus équitable pour les producteurs, entre-temps je pense que la stratégie de considérer des ententes bipartites ou tripartites n'est pas mauvaise. Il faut au moins s'assurer d'avoir des contrats commerciaux avec des pays partout dans le monde. Je crois que c'est un minimum à accomplir durant la prochaine période, dans l'attente d'une volonté réelle d'obtenir un accord mondial plus équitable et plus humain, aussi, pour les producteurs agricoles.
Présentement, dans le cadre des négociations, les grands ténors des discussions commerciales mondiales ne parlent que de commerce, et de commerce pour commerce. Alors, il n'y a pas vraiment de commerce pour une meilleure vie des citoyens et ou de commerce pour le bien-être des États. C'est comme si on déléguait nos pouvoirs à quelqu'un qui administrerait à partir de Genève les questions commerciales du monde entier. Il faut qu'il se glisse un peu d'humanité dans ces questions commerciales.
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Je pense que vous avez raison, le moment est propice à l'avancement sur le plan international de nouvelles idées. La crise financière a eu un impact, c'est clair, mais si on pense à la situation d'il y a à peine 12 mois, on se souvient qu'on connaissait alors une crise alimentaire mondiale ou, à tout le moins, une crise des prix des aliments. Cette crise a fait réfléchir beaucoup de gens.
Ici, au Canada, on peut en discuter bien assis, tranquillement, parce que peu de gens au Canada ont de la difficulté à s'alimenter. J'ai visité certains pays d'Afrique à plusieurs occasions et, l'automne dernier, je suis allé en Inde et en Chine, ainsi qu'ailleurs en Asie. On se rend compte que, dans certains pays, nourrir les populations est une préoccupation quotidienne, un défi quotidien.
J'ai participé à plusieurs réunions d'experts l'an dernier en Europe. J'ai été invité plusieurs fois à titre de conférencier au Parlement européen et à d'autres endroits. J'ai répété à toutes ces occasions qu'en cette période de crise alimentaire — l'hiver dernier —, on devait prendre conscience du fait qu'on a été chanceux durant toutes les années précédentes de ne pas connaître de crise alimentaire.
Il n'y a pas de plan mondial visant à s'assurer qu'on aura assez d'aliments sur la planète. On a laissé au marché, au hasard, à la chance le soin d'assurer qu'il y ait assez de nourriture pour tout le monde sur la planète. L'hiver dernier, des gens se sont réveillés et ont pris conscience du fait qu'il y avait un risque qu'il n'y ait pas assez d'aliments pour tout le monde sur la planète et qu'il faudrait se doter d'un plan.
J'espère que, quand on discutera des questions commerciales à l'avenir à Genève, on inclura aussi la nécessité de développer un plan stratégique pour s'assurer que, année après année, il y aura suffisamment d'aliments pour nourrir tout le monde sur la planète et qu'on créera une réserve, parce que ça en prendra une. Il suffirait d'une mauvaise année de récolte, dans quelques pays de la planète et on connaîtrait des ruptures de stock partout. Vous avez vu ce que les pays ont fait quand ils étaient en rupture de stock: ils ont imposé des restrictions à l'exportation. Ils ont gardé leurs aliments, ce qui était tout à fait normal. L'Inde compte un milliard d'habitants. Vous comprenez le président de l'Inde qui a décidé qu'il n'exporterait pas de riz. Il était préférable pour lui de ne pas en exporter parce qu'il aurait eu des problèmes face à sa population. Les agriculteurs n'étaient pas contents parce qu'ils avaient l'occasion de vendre le riz à un meilleur prix, mais c'était impossible à réaliser.
On a besoin d'une discussion commerciale qui inclura d'autres paramètres, et pas seulement le commerce pour le commerce.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Ma mère a probablement inventé l'expression, « ouvrage hâté, ouvrage gâté ». L'accord sur le bois d'oeuvre est un exemple à mes yeux des raisons pour lesquelles nous ne devrions pas nous précipiter dans nos négociations avec le Pérou, après avoir entendu un seul témoin.
Une voix: C'est votre mère qui a inventé cette expression?
M. Peter Julian: Oui, c'est elle.
J'ai quelques très brèves questions.
En premier lieu, la fédération a-t-elle étudié l'incidence de l'accord sur les régions rurales du Pérou? Nous avons bien vu ce qui s'est passé au Mexique après l'adoption de l'ALENA, où il y a eu un véritable effondrement dans les régions rurales. A-t-on étudié les conséquences que l'accord pourrait avoir sur l'agriculture dans les régions rurales du Pérou?
[Français]
Il existe un système de traçabilité au Québec. Cela peut aider à augmenter la présence de produits comme le porc et le boeuf sur les marchés internationaux. Votre fédération a-t-elle adopté une position sur ce sujet? Le système de traçabilité du Québec devrait-il être élargi à tout le Canada?
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La Fédération canadienne de l'agriculture n'a pas fait de travaux pour mesurer l'impact sur la situation rurale au Pérou. Par ailleurs, dans une autre vie, j'ai eu l'occasion de rencontrer et de travailler avec le ministre de l'Agriculture du Pérou à quelques occasions. Au Québec, les producteurs ont une expertise au chapitre du crédit agricole, en particulier sur l'assurance récolte. Le ministre de l'Agriculture, qui voulait se doter d'un programme d'assurance récolte, est venu voir ce qu'on faisait au Québec. Il y a eu des contrats de travail et des échanges avec le Pérou, afin de bâtir un programme d'assurance récolte pour mieux protéger les producteurs péruviens.
Je sais au moins une chose en ce qui a trait à l'appui aux petits paysans péruviens et au développement de l'agriculture, il faut s'assurer, quand ils vont cultiver des produits, de partager le risque avec l'ensemble des citoyens. C'est une chose sur laquelle il faut travailler.
En ce qui concerne la traçabilité, j'ai eu l'occasion de participer, avec la Canadian Cattlemen's Association, à une mission au Mexique. Chacun a expliqué comment fonctionnait son système de traçabilité. On a constaté que le Mexique avait le même système français que le Québec. Il y avait donc, même si le Mexique est loin, une proximité sur le plan des problématiques.
Il y a une très grande différence entre le système de traçabilité au Canada et celui au Québec. Au fond, le système canadien est plutôt un système d'identification. Il n'est pas vraiment en mesure d'assurer la traçabilité du produit de la naissance à la consommation, alors que le système du Québec, quand il sera rôdé, constituera un système de traçabilité qui débutera à la naissance et qui suivra toutes les opérations jusqu'à la consommation.
Mettre en place de tels outils constitue un défi de taille. Il faut qu'il y ait beaucoup de collaboration et d'investissements de la part des producteurs. Il faut aussi un investissement public parce que ces choses sont extrêmement coûteuses.
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Monsieur Pellerin, pas plus tard que la semaine dernière, nous étions à Washington. Au cours de toutes nos rencontres, il a grandement été question d'agriculture. On a même eu une rencontre au département de l'Agriculture des États-Unis. Vous savez sûrement que ce ministère est assez différent d'Agriculture Canada et du MAPAQ.
En tant qu'agriculteur, j'ai constaté que les élus américains, que certains intellectuels américains et des représentants du département de l'Agriculture des États-Unis ne nous connaissaient pas beaucoup, ne connaissaient pas bien les agriculteurs du Québec et du Canada. Toutefois, à ma grande surprise, ils ont fait montre de beaucoup d'ouverture et souhaitaient nous connaître encore plus.
M. Julian a parlé de traçabilité. Aux États-Unis, on parle de l’étiquetage d’origine obligatoire, ou COOL. Je dois vous avouer qu'on a fait un peu de chemin sur le plan de la traçabilité. J'ai constaté que les oreilles étaient ouvertes relativement à cette question.
Vous avez beaucoup parlé des États-Unis, notre gros partenaire. Vous êtes président. Votre organisation a-t-elle une stratégie pour aller aux États-Unis rencontrer des gens, des élus, et leur parler de ce qu'est l'agriculture au Québec et au Canada? Avez-vous une stratégie en ce sens?
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Nous n'avons pas de stratégie impliquant que nous soyons présents aux États-Unis pour expliquer le système canadien ou ce que nous faisons au Canada, mais nous en avons une qui consiste à faire part aux producteurs américains de ce que nous faisons ici.
Depuis plusieurs années, la Fédération canadienne de l'agriculture a des échanges constants avec le NFU et le Farm Bureau, les deux principales associations de producteurs aux États-Unis. Parmi nos membres, le Conseil canadien du porc a des échanges réguliers avec le National Pork Producers Council des États-Unis. De la même façon, dans le domaine du boeuf, de la pomme de terre, de l'horticulture, il y a des échanges réguliers entre les groupes de producteurs américains et canadiens.
Je pense que les producteurs se connaissent bien et qu'ils connaissent bien les stratégies utilisées des deux côtés de la frontière. Les producteurs de lait canadiens ont souvent tenu des discussions et ont souvent été invités aux États-Unis, en tant que conférenciers, pour expliquer le système canadien de gestion de l'offre du lait. Les États-Unis ont aussi leur système, mais il est différent du nôtre. Ils le mettent en application présentement en abattant des vaches. Étant donné qu'il y a trop de lait, le gouvernement applique un programme d'abattage des vaches. Plusieurs centaines de milliers de vaches sont abattues de façon à réduire la production. Le volume est contrôlé. Toutes les compagnies font de même, de toute façon. Les gens du domaine de l'automobile essaient d'ajuster leur volume au marché. Il en est allé de même pour l'aluminium il y a quelques années. Dans l'Ouest canadien, les mines de potasse ont ajusté leur production au marché. En fait, elles ont arrêté de produire pour empêcher une baisse des prix.
En octobre prochain, la Fédération canadienne de l'agriculture sera l'hôte de la Réunion AN/UE, qui se tient alternativement en Amérique et en Europe. Lorsque cette rencontre se tient en Amérique, elle a lieu alternativement au Canada, au Mexique et aux États-Unis. En octobre prochain, c'est à Niagara Falls, en Ontario, que cet événement réunissant tous les producteurs des pays développés se tiendra.
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... que nous sachions dire ça suffit. Nous le ferons cette fois-ci si la cause s'y prête. Bien entendu.
À mon avis, les producteurs de bovins et de porcs et tous ceux qui seront affectés par le projet COOL sont d'accord avec cela et suivent de près le dossier. Demain après-midi, je dois participer à une conférence téléphonique avec des producteurs de bovins et de porcs tant mexicains que canadiens, donc de chaque côté des États-Unis. Les producteurs mexicains sont du même avis que nous par rapport à cette question. Nous en avons d'ailleurs discuté en mars lors d'une réunion commune.
Il est temps que nous ramenions les gens aux préoccupations de leur vie réelle, surtout dans le secteur porcin, compte tenu de la situation actuelle. Pour ma part, je demeure un éleveur de porcs et de bovins et nous passons par un mauvais moment.
Il faut que nous fassions quelque chose pour améliorer la situation. Je m'inquiète beaucoup de ce qui se passera dans notre pays avec les produits de ces deux élevages, le porc et le boeuf. Si nous ne faisons rien, je ne serais pas étonné qu'on assiste à un déclin considérable.
Il faut que nous agissions très vite dans les deux cas. Vous savez, nous ne nous sommes jamais remis de la crise de l'ESB. Notre situation est pire maintenant qu'il y a six ou sept ans, en 2003. Certes, nous exportons davantage de bétail aux États-Unis, mais sans participer au Canada à l'abattage, à la transformation et aux activités à valeur ajoutée. Dans le secteur porcin, c'est encore pire.
Il faut que nous fassions quelque chose. Nous devons concevoir un plan qui nous permette de passer à travers les mauvaises périodes. Si non, nous perdrons des producteurs, une grande part de l'industrie et notre compétitivité à l'échelle internationale et nous serons réduits à jouer un rôle très secondaire.
N'oublions jamais que bien que notre commerce porcin soit modeste, l'ensemble de nos activités commerciales nous met au deuxième ou au troisième rang mondial. Notre pays est celui qui dépend le plus des exportations, car nous exportons 50 ou 60 p. 100 de notre production. Aucun autre pays n'exporte autant ses produits que nous.
Nous sommes très affectés par la moindre évolution, comme la fermeture des frontières décrétée par certains pays ces derniers jours. Nous devons suivre cela de très près.