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Merci, monsieur le président.
Je suis heureuse d'avoir été invitée aujourd'hui pour discuter du Budget principal des dépenses de 2017-2018 de Santé Canada et des dépenses que nous avons proposées et qui ont été cernées dans le cadre du budget de 2017.
Depuis ma comparution de l'année dernière pour présenter le Budget principal des dépenses, j'ai eu l'occasion de voyager un peu partout au pays et de visiter les Canadiens et d'entendre ce qu'ils avaient à dire au sujet des enjeux liés à la santé qui les préoccupent. Je sais que vous tous, en tant que membres du Comité, avez aussi entendu ce que bon nombre de Canadiens ont à dire, y compris les membres des communautés autochtones du pays.
[Français]
Ma carrière comme médecin m'avait déjà amenée à constater à quel point il est nécessaire d'améliorer les résultats en ce qui concerne la santé des Canadiens et des Canadiennes. Mes expériences en tant que ministre au cours de la dernière année l'ont confirmé.
[Traduction]
Je suis très heureuse d'avoir l'occasion de discuter des ressources que nous, le gouvernement fédéral, consacrons pour apporter ces genres d'améliorations.
Merci, monsieur le président, d'avoir présenté les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui. Je ne vais pas répéter leurs noms. Je suis heureuse qu'ils soient là.
[Français]
Je prononcerai d'abord quelques mots, puis je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
[Traduction]
Comme vous pouvez le voir dans le Budget principal des dépenses de 2017-2018, Santé Canada réalise de nombreuses initiatives prioritaires pour le gouvernement. Ces initiatives entraîneront environ 4 milliards de dollars de dépenses autorisées en 2017-2018. Il s'agit d'une augmentation nette de plus de 500 millions de dollars comparativement à 2016-2017, et il y aura beaucoup d'investissements supplémentaires qui ont été mentionnés dans le budget de 2017 et qui seront cernés dans le cadre des exercices futurs liés aux budgets principal et supplémentaires des dépenses.
[Français]
J'aimerais mettre en lumière certaines des priorités en santé de notre gouvernement et les mesures que prend mon ministère pour y donner suite.
[Traduction]
Le système de santé publique du Canada, comme vous le savez, est une grande source de fierté pour les Canadiens. Le gouvernement fédéral, en collaboration avec ses partenaires provinciaux et territoriaux, reconnaît le besoin de renforcer le système de santé afin qu'il puisse s'adapter, qu'il puisse innover et qu'il puisse relever les nombreux nouveaux défis auxquels les Canadiens sont confrontés chaque jour.
Je suis heureuse de dire que presque toutes les administrations ont maintenant accepté l'offre de nouveaux investissements en santé du gouvernement fédéral. On parle ici de beaucoup de nouvel argent, et plus particulièrement pour nos priorités communes, y compris la santé mentale et les soins à domicile.
Vous remarquerez que, au cours des cinq prochaines années, on s'attend à ce que les montants transférés par Santé Canada aux provinces et aux territoires atteignent environ 200 milliards de dollars, ce qui constitue un financement à long terme, prévisible et de plus en plus élevé à l'intention de nos partenaires provinciaux et territoriaux.
Par exemple, le financement de cette année sera d'environ 1,1 milliard de dollars plus élevé qu'il ne l'était l'année dernière.
Dans le cadre de nos délibérations avec les provinces et les territoires, nous avons cerné certaines priorités en matière de soins de santé, et plus précisément la santé mentale et les soins à domicile.
L'une des choses que j'ai apprises en tant que médecin, et je suis sûre que vous le comprendrez tous, vous aussi, c'est qu'il n'y a pas de santé sans santé mentale.
[Français]
Pendant les derniers mois, j'ai eu des rencontres dans l'Est du Canada et j'ai participé à une table ronde à Toronto. Les intervenants m'ont parlé de ce que nous pourrions faire pour améliorer les services de santé mentale, surtout en ce qui concerne les jeunes, et de la nécessité de faire le suivi de ces améliorations.
[Traduction]
Les Canadiens sont de plus en plus sensibilisés à l'importance de la santé mentale et au fait qu'un grand nombre de Canadiens sont aux prises avec des problèmes dans ce domaine. En effet, la plupart des Canadiens sont touchés, soit directement, soit indirectement, par les enjeux liés à la santé mentale.
On reconnaît aussi l'importance majeure des soins à domicile et les besoins de plus en plus élevés dans ce dossier. Comme nous en avons peut-être déjà discuté, environ 15 % des places en hôpitaux sont actuellement occupées par des patients qui préféreraient recevoir des soins à domicile ou qu'il serait préférable de traiter dans un contexte communautaire quelconque.
Le budget de 2017 propose de fournir 6 milliards de dollars sur 10 ans pour les soins à domicile, et 5 milliards de dollars sur 10 ans pour soutenir un meilleur accès aux soins en santé mentale. Ces initiatives rendront les systèmes de soins de santé du Canada plus adaptés aux besoins et attentes de tous les Canadiens.
[Français]
Deux autres priorités ont été relevées lors des discussions menant à un accord sur la santé renouvelé, à savoir rendre les médicaments d'ordonnance plus abordables et faire en sorte que nos soins de santé soient plus axés sur l'innovation.
[Traduction]
Pour améliorer l'accès aux médicaments sur ordonnance et réduire les prix des médicaments, le budget de 2017 propose d'investir 140 millions de dollars au cours des 5 prochaines années. On soutiendra ainsi les importants travaux réalisés par Santé Canada, le Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés et l'Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé. Pour accroître les initiatives sur les ordonnances électroniques et les soins virtuels et faciliter l'adoption et l'utilisation des dossiers médicaux électroniques, nous proposons 300 millions de dollars au cours des 5 prochaines années pour soutenir l'Inforoute Santé du Canada.
Nous proposons aussi d'investir 51 millions de dollars sur 3 ans dans la Fondation canadienne pour l'amélioration des services de santé, de façon à accélérer l'innovation au sein de notre système de santé. Nous prévoyons investir 53 millions de dollars au cours des 5 prochaines années pour permettre à l'Institut canadien d'information sur la santé d'améliorer les processus décisionnels et de renforcer les processus redditionnels associés aux principes et résultats liés à la santé.
À la lumière de mes observations durant mes nombreux déplacements dans des communautés des Premières Nations et inuites de partout au pays, je crois fermement que l'amélioration de la santé des Autochtones au Canada doit être une priorité de notre gouvernement.
[Français]
La Commission de vérité et réconciliation du Canada a demandé au gouvernement fédéral de combler les écarts dans les résultats en matière de santé entre les collectivités autochtones et les collectivités non autochtones. C'est exactement ce que nous sommes en train de faire.
[Traduction]
Dans le budget de 2017, nous proposons d'investir 813 millions de dollars en nouveaux fonds destinés aux services de santé pour les Premières Nations et les Inuits. Cela inclut de nouveaux fonds pour accroître les programmes communautaires de lutte contre les maladies infectieuses, améliorer l'accès aux infirmières praticiennes et aux services de médecin, améliorer l'accès aux services de santé mentale et de bien-être et accroître les services de soins à domicile et communautaires dans les réserves.
Comme vous pouvez le voir dans le Budget principal des dépenses, les fonds de Santé Canada destinés aux programmes de santé pour les Premières Nations et les Inuits augmenteront d'environ 440 millions de dollars cette année. Cela inclut 82 millions de dollars pour des réparations majeures, des agrandissements et de nouveaux projets de construction liés à l'infrastructure en santé, comme des postes de soins infirmiers, des centres de santé, des installations de soins actifs et des centres de traitement contre les dépendances aux drogues et à l'alcool.
Le budget inclut aussi des mesures de soutien liées à trois autres enjeux connexes: 58 millions de dollars pour continuer à remplir nos obligations juridiques en vertu de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens; 27 millions de dollars pour fournir aux collectivités des Premières Nations dans les réserves un accès à des systèmes d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées sécuritaires et fiables; et 25 millions de dollars pour répondre aux besoins urgents de ces collectivités en matière de santé mentale.
Enfin, nous allons aussi investir, cette année, 137 millions de dollars pour des réformes provisoires liées au principe de Jordan. On s'assurera ainsi que les enfants des Premières Nations qui vivent dans les réserves ont accès aux mêmes services de santé et services sociaux publics que les autres Canadiens, et qu'aucun enfant ne passe à travers les mailles du filet. Le besoin d'une telle mesure est évident. En juillet 2016, nous avons annoncé un financement de 382 millions de dollars sur 3 ans. Depuis, plus de 3 300 demandes de services et de soutien liées au principe Jordan ont été approuvées pour des enfants des Premières Nations.
Une autre priorité en matière de santé à laquelle nous donnons suite, c'est la crise des opioïdes au pays.
[Français]
Je me suis rendue en Colombie-Britannique et je suis allée voir ceux qui doivent affronter la crise, les premiers répondants qui sont appelés à intervenir à répétition dans les cas de surdose, de même que les familles et les amis qui déplorent la perte d'un être cher.
Je tiens aussi à remercier le Comité du travail qu'il a fait jusqu'à maintenant, notamment en vue d'accélérer l'adoption du projet de loi par le Parlement.
[Traduction]
Les taux de dépendance et les taux de surdose augmentent, et notre réaction doit être exhaustive, fondée sur la collaboration, la compassion et des données probantes.
[Français]
En décembre dernier, j'ai annoncé la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances, qui remplacera l'actuelle Stratégie nationale antidrogue. Elle rétablit la réduction des méfaits comme un des piliers clés de nos politiques en même temps que la prévention, le traitement et l'application de la loi.
[Traduction]
En février, cette année, nous avons annoncé 65 millions de dollars sur 5 ans pour la prise de mesures nationales visant à réagir à la crise, et le budget de 2017 propose 35 millions de dollars supplémentaires, pour de nouveaux investissements totaux de plus de 100 millions de dollars au cours des 5 prochaines années.
Notre gouvernement est en bonne voie de légaliser le cannabis, de le réglementer de façon stricte et d'en limiter l'accès.
Pour ce qui est de l'ACIA, la santé des familles canadiennes dépend de l'accès à des aliments salubres et nutritifs. Vous vous rappellerez que le budget de 2016 avait prévu 38,5 millions de dollars sur 2 ans pour des investissements dans des systèmes qui ciblent les aliments produits au pays et importés à risque élevé de façon à aider à renforcer le système de sécurité alimentaire de classe mondiale du Canada. Le budget de 2017 continue dans cette direction, et propose de fournir jusqu'à 149 millions de dollars au cours des 5 prochaines années à l'Agence canadienne d'inspection des aliments pour réaliser ce travail.
[Français]
Ces fonds permettent à l'ACIA de mettre au point des règlements plus rigoureux et uniformes en matière de salubrité des aliments ainsi que de moderniser les programmes de base d'inspection de la salubrité des aliments. Ainsi, le Canada sera mieux en mesure de prévenir, de détecter et de contrer les risques liés à la salubrité des aliments.
[Traduction]
De plus, plusieurs des priorités du budget de 2017 exigeront que des organismes de tout le portefeuille de la Santé continuent de travailler en collaboration sur les nombreuses priorités en matière de santé. Par exemple, le budget de 2017 propose une affectation de 47 millions de dollars sur 5 ans à Santé Canada, à l'Agence de santé publique du Canada et aux Instituts de recherche en santé du Canada pour leur permettre de créer et mettre en oeuvre un plan d'action national visant à s'attaquer à un large éventail de risques liés à la santé découlant des changements climatiques.
Je suis sûre que les montants mentionnés dans notre Budget principal des dépenses et les fonds cernés dans le budget de 2017 vont nous aider à continuer à mieux soutenir les résultats en matière de santé de tous les Canadiens et à créer un pays encore plus en santé.
Je remercie à nouveau le Comité de nous avoir invités à comparaître aujourd'hui. Nous vous remercions de vos contributions. J'ai bien hâte de répondre à vos questions.
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Très bien. Merci, madame la ministre.
Je m'excuse. Je ne voulais pas vous interrompre. Je n'ai qu'une minute.
J'aimerais soulever un autre sujet qui me passionne vraiment. L'an dernier, l'un de mes collègues, le député d'Edmonton Manning, , a présenté un projet de loi visant à créer un registre national des dons d'organes et de tissus. Cette idée a été très bien reçue par de nombreux Canadiens, mais le gouvernement libéral a voté contre son initiative. Certes, quelques libéraux, y compris notre président — merci, monsieur le président — avaient voté en faveur du projet de loi, mais il a été rejeté.
Parmi ceux qui se sont opposés à cette proposition d'importance vitale, mentionnons vous-même, madame la ministre, ainsi que la députée , qui représente Humber River—Black Creek. Imaginez ma surprise, madame la ministre, lorsque, quelques mois plus tard, le 28 novembre 2016, j'ai pris connaissance de la motion numéro 98 déposée par Mme Sgro. Je vous la lis:
Que la Chambre souligne sa volonté et son engagement afin d’établir un registre national des donneurs d’organes et demande au gouvernement de consulter les provinces, les territoires et les autres intervenants pertinents afin de concevoir et d’adopter le cadre législatif et réglementaire nécessaire pour établir ce registre.
Je vous demande tout simplement, madame la ministre, si vous pouvez expliquer cela. Comment les libéraux peuvent-ils voter contre un registre national des dons d'organes et de tissus en juin et en proposer un en novembre? Est-ce que le gouvernement admet qu'il a fait une erreur et qu'il est maintenant prêt à soutenir une si formidable initiative ou n'est-ce pas plutôt que les libéraux étaient déterminés à ne pas voter en faveur d'un projet de loi conservateur dans le seul but de pouvoir dire plutôt que c'est une motion libérale qui a été adoptée?
J'espère sincèrement que ce n'est pas le cas, parce qu'il y a des gens qui meurent, madame la ministre. Pourriez-vous m'expliquer cela?