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La séance est ouverte. Bienvenue à la 17
e séance du Comité permanent de l'environnement et du développement durable de la Chambre des communes.
Nous nous réunissons aujourd'hui, conformément au paragraphe 81(5) du Règlement, pour examiner le Budget supplémentaire des dépenses (C) de 2020-2021, renvoyé au Comité le mardi 16 février 2021.
Tout le monde connaît les règles, mais je vais les mentionner quand même.
Les députés peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont offerts. Vous pouvez sélectionner la langue que vous souhaitez entendre avant de prendre la parole. N'oubliez pas d'activer votre microphone. Les témoins et les députés doivent adresser toutes leurs observations et questions à la présidence.
Soyez le bienvenu, monsieur le ministre. Nous recevons également Christine Hogan, sous-ministre, et Stuart Parley, directeur général de la Direction de la gestion financière et adjoint au dirigeant principal des finances.
Nous accueillons aussi deux représentants de Parcs Canada: le président et directeur général, Ron Hallman, et la vice-présidente de la Direction des finances, Catherine Blanchard.
Monsieur le ministre, vous avez cinq minutes pour faire vos observations préliminaires.
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Monsieur le président, membres du Comité, je suis ravi de me joindre à vous pour une quatrième fois en tant que ministre de l'Environnement et du Changement climatique afin de discuter du Budget supplémentaire des dépenses (C) 2020-2021 pour Environnement et Changement climatique Canada ainsi que pour Parcs Canada.
[Traduction]
Je me joins à vous aujourd'hui depuis North Vancouver, qui se trouve sur les territoires traditionnels, ancestraux et non cédés des Squamish, des Tsleil-Waututh et des Musqueam.
Comme le président l'a dit, je suis accompagné de plusieurs fonctionnaires.
Il y aura environ un an demain que je me suis présenté pour la première fois devant le Comité en tant que ministre de l'Environnement et du Changement climatique pour discuter du Budget supplémentaire des dépenses (B); c'était la veille de la fermeture du Parlement en raison de la pandémie.
Ce fut une année difficile pour tous les Canadiens. Malgré les défis posés par la pandémie, j'ai apprécié notre collaboration continue, même si elle devait se faire en mode virtuel uniquement.
Depuis notre dernière rencontre en décembre, le gouvernement a maintenu le cap en travaillant principalement à aider les familles et les entreprises canadiennes à surmonter la crise créée par la COVID.
Les mesures que nous prendrons pour lutter contre les changements climatiques, mettre un frein à la disparition de la biodiversité et combattre le fléau de la pollution de notre environnement naturel sont cruciales. Elles seront décisives pour l'avenir de nos enfants et petits-enfants.
Le plan climatique renforcé, que le et moi avons présenté le 11 décembre, comprend des mesures fédérales nouvelles et renforcées visant non seulement à atteindre l'objectif fixé au titre de l'Accord de Paris, mais aussi à le dépasser.
[Français]
Le Budget supplémentaire des dépenses (C) 2020-2021 reflète une partie importante du travail qui sera nécessaire. Pour Environnement et Changement climatique Canada, le montant représente une augmentation nette de 70,7 millions de dollars, ce qui porterait le total des autorisations du ministère à 2,1 milliards de dollars.
[Traduction]
La demande la plus importante, qui se chiffre à 55,1 millions de dollars, soutient les mesures de protection de l'habitat et les mesures directes de rétablissement pour stabiliser les populations du groupe du centre de caribous des montagnes du Sud en Colombie-Britannique, tout en soutenant les moyens de subsistance des travailleurs et de leurs collectivités.
Par ailleurs, la demande d'accès à 9,2 millions de dollars en fonds de fonctionnement nous permet de continuer à verser les recettes issues de la tarification de la pollution grâce au Fonds d'incitation à l'action pour le climat.
Il y a une demande visant à maintenir en activité l'observatoire du réseau de veille de l'atmosphère du globe Neil Trivett à Alert, au Nunavut, et l'augmentation de 2,4 millions de dollars aidera le ministère à moderniser les mesures d'application des lois et règlements sur l'environnement. Il y a aussi un montant de 1,3 million de dollars pour l'entretien des biens communs sur les sites de surveillance hydrométrique. Ces hausses seront compensées par les partenaires provinciaux et territoriaux.
Enfin, il y a des transferts d'Agriculture et Agroalimentaire Canada pour l'écologisation de la croissance dans le secteur agricole et agroalimentaire et à Pêches et Océans Canada pour soutenir la proposition de campagne nationale d'éducation sur le climat d'Ocean Wise.
[Français]
Passons maintenant à Parcs Canada, monsieur le président.
Au printemps dernier, Parcs Canada a pris des mesures pour limiter la propagation de la COVID-19 en suspendant temporairement l'accès et les services aux visiteurs dans les parcs nationaux, les lieux historiques nationaux et les aires marines nationales de conservation du pays. Entre les mois de juin et de décembre, Parcs Canada a progressivement rouvert des sites, permettant à plus de 13,4 millions de visiteurs de profiter de la nature et du plein air de manière sécuritaire et responsable.
[Traduction]
Au moyen du Budget supplémentaire des dépenses (C) de 2020-2021, l'Agence Parcs Canada cherche à accroître ses niveaux de référence d'un montant de près de 54,2 millions de dollars. Jusqu'à 54 millions de dollars de ce montant couvriront les éventuelles pertes de revenus, au cours des six derniers mois de l'exercice, provenant des visites et d'activités comme la vente de permis et de services. À ce montant s'ajoute un transfert de Pêches et Océans Canada pour soutenir le travail lié au Plan d'action pour les sites contaminés fédéraux.
Enfin, il y a d'autres ajustements, qui ne modifient pas le niveau de référence de l'Agence: un transfert interne de crédits de 9,3 millions de dollars pour le compte des nouveaux parcs et lieux historiques, ainsi qu'un transfert interne de subventions de 10 millions de dollars pour mettre en oeuvre les ententes sur les répercussions et les avantages concernant la réserve du parc national Nahanni.
[Français]
Monsieur le président, je vais m'arrêter ici.
J'espère que ce résumé donne aux membres du Comité un bon aperçu du Budget supplémentaire des dépenses (C).
J'aurai maintenant le plaisir de répondre aux questions des membres du Comité.
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Je vous remercie, monsieur le président et chers collègues.
[Traduction]
Je vous souhaite la bienvenue, monsieur le ministre, et je vous remercie beaucoup de votre comparution. Je sais que vous prenez ces audiences très au sérieux. Je vous suis reconnaissant de votre présence et je suis heureux d'avoir l'occasion de vous poser quelques questions. Entrons dans le vif du sujet.
Lors des élections de 2019, votre parti, qui forme le gouvernement, s'est engagé à planter deux milliards d'arbres dans le cadre de son effort, d'une valeur de 3 milliards de dollars, pour déployer des solutions naturelles aux changements climatiques. Au Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes, où je siège, des fonctionnaires du ministère et d'autres témoins ont indiqué qu'il n'y avait toujours aucun plan, un an plus tard, pour concrétiser cet engagement. En fait, après avoir creusé un peu, nous avons découvert qu'ils ne savaient pas comment, où, quand, ni même pourquoi ils feraient ce travail — et ce, après moult questions de notre part.
Vous ne le savez peut-être pas, mais l'industrie forestière elle-même plante environ 600 millions d'arbres par année — trois pour chaque arbre qu'elle abat —, donc environ 400 millions, si vous dites qu'une telle quantité d'arbres seront plantés... Le plan du gouvernement ne semble pas représenter un total de plus de cinq ans. Or, le gouvernement se donne 10 ans pour y arriver.
Le stock forestier du Canada compte environ 380 milliards d'arbres. Votre plan en matière de solutions environnementales naturelles représente la moitié de 1 % du stockage du carbone par les arbres au cours des 10 prochaines années. Qui plus est, la plupart de ces arbres ne commencent pas à absorber une quantité importante de carbone avant d'avoir au moins 10 ans, de sorte que vous n'accomplirez rien d'ici 2030.
Pouvez-vous nous expliquer, s'il vous plaît, comment ce plan contribue aux efforts de décarbonisation de notre pays?
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Oui, bien sûr, et je vous remercie de votre question.
Tout d'abord, je pense qu'il faut probablement s'assurer de bien distinguer les choses. Si vous parlez de l'industrie forestière, il s'agit de planter des arbres dans le but de les régénérer, puis de les abattre. Le programme que nous avons mis en place, celui des deux milliards d'arbres, vise plutôt à planter des arbres dans des zones où ils seront essentiellement maintenus pour non seulement séquestrer le carbone, mais aussi pour améliorer la biodiversité.
Nous nous sommes engagés à planter deux milliards d'arbres. Vous avez sans doute constaté que l'énoncé économique de l'automne prévoyait 3,6 milliards de dollars, à partir de 2021-2022, pour planter ces arbres. Nous avons déjà présenté une expression d'intérêt pour la phase initiale, qui se déroulera cette année, et pour les phases ultérieures, où il y aura une intensification progressive.
Je vous dirais que vous avez certainement raison de dire que la quantité de mégatonnes de carbone absorbé par les arbres à court terme n'est pas énorme, mais d'ici 2050, le cumul sera assez important, et il y a un immense avantage connexe du point de vue de la biodiversité, car la plantation d'arbres le long des lignes sismiques permet de protéger le caribou boréal. D'ailleurs, cela fait partie du travail que nous effectuons avec le gouvernement de l'Alberta pour protéger le caribou boréal. C'est donc un élément tout à fait important. Les Canadiens veulent que les solutions naturelles fassent partie des moyens par lesquels nous luttons contre les changements climatiques.
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Merci. Je n'ai pas bien suivi tous vos propos.
À vrai dire, votre budget prévoyait 3,16 milliards de dollars pour ce programme, mais immédiatement après, le directeur parlementaire du budget a déclaré que le coût minimal serait de 5,94 milliards de dollars, et ce, si la plantation devait se limiter aux terres agricoles planes. C'est à croire qu'il n'y a pas de collines ni de vallées.
Par ailleurs, le gouvernement affirme qu'il veut commencer le tout dans les villes. Compte tenu du niveau de référence dont il est question, combien cela représenterait-il? S'agit-il d'environ 160 $ par arbre? Le directeur parlementaire du budget a établi un chiffre de référence par arbre qui est environ deux fois plus élevé que celui pour les terrains plats ou les terres agricoles.
En fait, selon les estimations d'Arbres Canada, un organisme qui plante des arbres dans les centres urbains, où votre gouvernement dit qu'il va lancer cette initiative, le coût minimal est de 25 $ par arbre en pot. Pensez-y: si un cinquième des arbres que vous comptez planter se trouvent dans des zones urbaines, vous aurez déjà largement dépassé le budget.
Expliquez-moi comment vous avez obtenu les chiffres quant aux répercussions de ce programme sur les Canadiens.
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Je serai ravi de le faire, mais permettez-moi d'abord de corriger certaines choses que vous avez dites.
Il est important de planter certains de ces arbres dans les zones urbaines, car cela permet de créer de l'ombre, de favoriser la nature et d'offrir des possibilités à cet égard en milieu urbain, comme c'est le cas pour la création de parcs urbains. Toutefois, la grande majorité des arbres ne seront pas plantés dans les zones urbaines, et personne n'a jamais dit qu'il en serait ainsi.
Le directeur parlementaire du budget a passé en revue ce programme. Je me contenterai de vous dire que le directeur parlementaire du budget a choisi certains types d'arbres que l'on ne planterait pas normalement dans l'écosystème envisagé. Nous restons convaincus que le nombre et le montant que nous avons prévus sont suffisants pour pouvoir planter les deux milliards d'arbres.
On parle d'un total de 3,12 milliards de dollars, mais on prévoit, dans l'ensemble, 3,6 milliards de dollars pour les solutions axées sur la nature, car cela comprend aussi la remise en état des milieux humides et des prairies.
Je me suis entretenu hier avec le premier ministre Kenney et d'autres ministres du gouvernement de l'Alberta au sujet de la création d'un groupe de travail sur la capture et la séquestration du carbone dans le cadre de la collaboration fédérale-provinciale.
Le ministre Nixon et moi en parlons depuis longtemps dans le contexte d'une approche qui tient compte également d'autres domaines dans lesquels le gouvernement de l'Alberta est certainement disposé à travailler: l'hydrogène, les biocarburants, et j'en passe.
Il est clair que nous devons avoir des solutions qui s'appliquent à toutes les régions du pays. Je dirais simplement que, pour les gens qui comprennent en profondeur le dossier des changements climatiques, la capture et la séquestration du carbone peuvent s'avérer un outil utile; par contre, ce n'est pas un plan de lutte contre les changements climatiques.
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Merci, monsieur le ministre. J'espère que vous m'entendez toujours. Je suis désolé pour les problèmes d'Internet.
Monsieur le ministre, nous passons beaucoup de temps au Parlement à discuter des lois qui devraient être adoptées pour protéger notre environnement, mais bien sûr, une grande partie de la protection de notre environnement dépend de l'application des lois qui sont déjà en vigueur. Dans le Budget supplémentaire des dépenses, on demande un financement d'environ 2,4 millions de dollars pour moderniser l'application des lois et des règlements environnementaux.
Pourriez-vous nous dire quelles lois ce financement nous permettra d'appliquer et comment il nous aidera à mieux protéger notre environnement?
Je crois qu'il me reste une minute avant que je cède la parole à Mme Saks.
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Merci, monsieur Baker, et merci à vous, monsieur le président.
Monsieur le ministre, c'est la première fois que nous avons l'occasion de nous rencontrer, même si c'est en mode virtuel. C'est pour moi un honneur de faire partie du Comité, et je suis ravie de vous parler aujourd'hui.
Bon nombre de mes concitoyens profitent du Fonds d'incitation à l'action pour le climat et appuient notre tarification de la pollution par le carbone. Malheureusement, il subsiste beaucoup d'idées fausses sur la façon dont la tarification de la pollution par le carbone et le Fonds d'incitation à l'action pour le climat permettent réellement de réduire les émissions.
Je remarque une ligne concernant le Fonds d'incitation à l'action pour le climat dans le Budget supplémentaire des dépenses. Pouvez-vous nous expliquer comment le programme fonctionne dans les provinces qui n'imposent pas de prix pour le carbone et nous parler des avantages environnementaux et financiers que les familles canadiennes en tireront?
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C'est une excellente question. Je vous remercie beaucoup.
Permettez-moi d'abord d'être clair sur l'objectif de la tarification de la pollution. La tarification de la pollution par le carbone ne vise pas à augmenter les revenus. Elle a pour objet de reconnaître que la pollution a un coût, de responsabiliser les Canadiens et d'encourager une croissance plus propre et un avenir plus durable. La tarification envoie un signal.
En tant que mécanisme axé sur le marché, la tarification du carbone est largement perçue comme étant la mesure économique la plus efficace pour réduire les émissions. C'est exactement ce que vous dira la grande majorité des économistes du Canada et d'ailleurs.
Aux termes de la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre, toutes les sommes perçues comme redevance sur les combustibles fossiles doivent être retournées à la province ou au territoire où elles ont été perçues.
C'est une mesure qui, en fait, favorise la majorité des familles canadiennes, puisque ces dernières récupèrent plus d'argent que ce qu'elles paient pour cette tarification. De plus, nous utilisons une partie de l'argent pour aider les entreprises et les écoles à améliorer leur efficacité énergétique, à réduire leurs coûts énergétiques et à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre.
Les Canadiens savent que la tarification de la pollution contribuera à réduire les émissions et à protéger l'environnement pour les générations futures. La restitution des recettes provenant de cette tarification rend la mesure plus viable sur le plan économique. C'est l'un des éléments importants d'une politique climatique réfléchie et complète.
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J'ai une autre question pour vous, monsieur le ministre.
Je vis dans une circonscription du nord de Toronto, et nous aimons nous décrire comme la ville dans le parc. C'est devenu encore plus vrai pendant la pandémie, car nous recherchons des espaces verts, comme cet incroyable réseau de ravins qui caractérise Toronto. En fait, je vis à côté de l'un de ces ravins. Ces derniers sont une façon formidable de s'évader à la ville, mais ils sont aussi un élément essentiel pour la conservation de la faune, la qualité de l'air et la gestion des eaux pluviales.
Le budget prévoit des fonds supplémentaires pour les programmes de conservation de la nature. Pouvez-vous décrire les objectifs du gouvernement en matière de préservation et de conservation du patrimoine naturel, et les mesures prises pour les atteindre?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le ministre ainsi que les autres invités de leur présence aujourd'hui.
Je veux rappeler que la configuration fait en sorte que je dispose de peu de temps au deuxième tour de questions. Je vous saurais gré de formuler vos réponses en ayant en tête que j'aurai très peu de temps à ma disposition.
Monsieur le ministre, les programmes de votre ministère ont de beaux titres: le Fonds d'incitation à l'action pour le climat; le Programme de croissance propre; et le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques. Ce sont de beaux noms de programme.
Aujourd'hui, sous la rubrique du Fonds d'incitation à l'action pour le climat, le montant prévu est de 9,1 millions de dollars. Récemment, en février, l'Institut international du développement durable publiait un rapport sur les subventions fédérales accordées au secteur des énergies fossiles. Il y avait des noms de programmes tels que le Fonds stratégique pour l'innovation, le Programme d'innovation énergétique et Technologies de développement durable Canada, entre autres.
Ces programmes ont consacré leurs fonds, à hauteur de 55 millions de dollars pour 2020 seulement, à la commercialisation d'une technologie propre pour le secteur pétrolier et gazier. En fait, il les consacrent au financement de quatre projets pétroliers et gaziers de 2019 et 2020. Ils fournissent une assistance pour les initiatives de réduction de gaz à effet de serre dans le secteur des énergies fossiles.
Je reviens au rapport, qui insiste sur le manque de transparence concernant l'argent public qui chemine encore et toujours vers le secteur pétrolier et gazier, ainsi que sur des titres de programmes gouvernementaux qui induisent parfois en erreur et créent de la confusion quant à la destination de cet argent.
Je comprends qu'on ne peut pas poser de questions à la Banque du Canada, à Exportation et développement Canada ou au ministère des Ressources naturelles.
Toutefois, monsieur le ministre, pour ce qui est des programmes qui sont sous votre responsabilité, pouvez-vous me confirmer que le Fonds d'incitation à l'action pour le climat ne soutient pas de projets concernant l'industrie des énergies fossiles?
Si j'ai la permission du président d'en faire la demande, j'aimerais recevoir les détails des projets qui bénéficient du Fonds d'incitation à l'action pour le climat.
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Je vous remercie, monsieur le ministre.
J'aimerais effectivement recevoir les détails des projets depuis 2015, parce que je suis en poste depuis cette date.
J'aimerais aussi vous parler de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Dans le budget supplémentaire des dépenses (C), les crédits 1c et 5c inscrits sous la rubrique du Fonds pour moderniser l'application des lois et règlements environnementaux totalisent près de 2,4 millions de dollars. Le mot « moderniser » me dérange, car il est souvent utilisé à droite et à gauche. De plus, on ne comprend pas tellement quel est l'engagement.
Par contre, dans le discours du Trône, on a vu qu'il était question de moderniser la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Vous savez, j'ai beaucoup regretté l'absence du Comité pendant une bonne moitié de 2020, et je suis certaine que le sentiment est partagé par les membres qui le composent. Je me doute que les fonctionnaires du ministère ont travaillé fort et je me demande si cet engagement a occupé vos équipes.
Est-ce qu'au moins une partie de ce montant de près de 2,4 millions de dollars est consacrée à la planification de votre engagement à moderniser la Loi canadienne sur la protection de l'environnement?
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Merci, monsieur le président, et merci, monsieur le ministre, d'être ici aujourd'hui.
Dans votre déclaration liminaire, vous avez parlé de l'importance de dépasser nos objectifs climatiques, mais la réalité est que nous ne sommes pas en voie de les atteindre. Nous sommes le seul pays du G7 dont les émissions ont augmenté au lieu de diminuer.
La responsabilisation sur le plan climatique doit être associée à une action climatique, et je ne vois rien dans ce budget qui ressemble au type d'action climatique audacieuse dont nous avons besoin. Nous avons besoin d'investissements qui nous assureraient une reprise équitable et durable, comme l'ont fait d'autres pays comme l'Allemagne et la France. Même le président Biden a un plan de relance économique qui mise beaucoup sur les investissements liés au climat, un plan de deux mille milliards de dollars.
Les petits investissements ne suffiront pas. Ici au Canada, nous sommes en train de rater cette incroyable opportunité de devenir une figure de proue de l'économie propre et de créer de bons emplois qui nous aideront à combattre la crise climatique. On a l'impression que le Canada reste sur le quai.
Pourquoi le gouvernement ne fait-il pas d'investissements à la hauteur de l'ampleur de la crise?
Merci de cette question, madame Collins.
Je comprends ce que vous me dites et je suis d'accord avec vous en ce qui concerne l'urgence de la crise. Je ne suis toutefois pas d'accord avec vous en ce qui concerne l'urgence de l'action du gouvernement.
Nous sommes sur la bonne voie pour atteindre et dépasser nos objectifs de 2030. Si vous regardez le plan de lutte qui a été publié en décembre, vous allez voir que le Canada a peut-être le plan climatique le plus détaillé au monde. Il est entièrement modélisé, entièrement chiffré, et il ne tient compte que des choses qui ont été financées à ce jour.
Depuis 2016, nous avons investi 100 milliards de dollars pour lutter contre la crise climatique. Nous travaillons activement avec le président Biden. En fait, il y a aux échelons supérieurs un nouveau dialogue que je dirige avec M. John Kerry, qui se concentre sur la façon dont nous pouvons accélérer, dans les deux pays, l'action climatique dont nous avons si désespérément besoin.
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Les milliards de dollars dont je parle — ceux que le gouvernement a l'intention de dépenser pour le projet d'expansion du réseau Trans Mountain et ceux qui ont été remis à Imperial Oil et à d'autres entreprises qui ont profité de subventions pour les combustibles fossiles — ne sont pas inclus dans les exemples que vous venez de donner.
Cependant, j'aimerais passer à la nature et aux solutions qui la concernent. L'une des choses que nous avons entendues de la part de Nature Canada, c'est que, selon la Coalition du budget vert dont elle fait partie, nous aurions en fait besoin de 4,8 milliards de dollars supplémentaires sur cinq ans pour respecter l'engagement pris par le Canada en matière de zones protégées.
Une partie des engagements du gouvernement en matière de conservation est de 25 % d'ici 2025, 30 % d'ici 2030. Le gouvernement a beaucoup parlé de solutions naturelles à la crise climatique. Nous sommes confrontés à cette crise de la biodiversité, et ces choses sont très étroitement liées. Vous savez que nous ne sommes pas près d'atteindre nos objectifs climatiques ou de respecter nos engagements en matière de conservation. Voyons-nous un financement réellement adéquat pour ces programmes qui sont censés nous aider à préserver la nature?
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Merci, monsieur le président.
Bon retour parmi nous, monsieur le ministre. Nous sommes toujours heureux de vous accueillir au Comité pour parler du Budget supplémentaire des dépenses.
C’est à Guelph que se trouve l’université des sciences alimentaires du Canada, qui met l’accent sur l’approche « une seule santé » axée sur des gens en santé, une planète saine et des animaux en santé de sorte à nourrir la planète grâce à une flore et à une faune saines.
Le crédit 10c indique un transfert au ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. J’ai également fait partie du Comité de l’agriculture au cours de la dernière session parlementaire, donc je trouve intéressant de voir que 375 000 $ sont versés au secteur agricole.
Pourriez-vous nous expliquer de quelle façon ces fonds serviront à la promotion de pratiques agricoles durables?
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C’est manifestement une question très importante.
Je commencerais en vous disant que l’Université de Guelph, qui, comme je le sais, vous tient tout particulièrement à cœur, est un établissement extraordinaire et un partenaire scientifique très estimé. En fait, je crois que plus de 1 million de dollars en subventions et contributions ont été versés à l’Université de Guelph depuis 2015 pour l’étude de diverses choses, dont la charge en polluants phosphorés du lac Simcoe.
Les fonds auxquels vous faites référence serviront à payer l’analyse différentielle effectuée par l’Institut pour l’IntelliProspérité et l’Université d’Ottawa. Le but est d’examiner les possibilités de décarbonisation du secteur agricole et d’établir de quelle façon concevoir et déployer en contexte canadien des outils d’intervention de nature non réglementaire de sorte à cerner d’autres types de politiques et de programmes favorisant une promotion plus poussée d’une croissance propre et de l’innovation dans les secteurs agricole et de l’agroalimentaire. Ceux-ci sont des sources d’émissions importantes au sein de l’économie, mais ce sont également des moteurs de croissance, ce qui les rend très importants sur le plan économique. Nous voulons donc nous assurer de travailler de pair avec la communauté agricole.
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C’est une bonne question.
Nous appliquons un prix à la pollution parce que nous estimons qu’il ne devrait pas être permis de polluer gratuitement au Canada. Dans les provinces qui ont choisi de ne pas faire de même, notre plan prévoit une remise annuelle aux Canadiens par l’intermédiaire de leur déclaration de revenus grâce à l’Incitatif à agir pour le climat, de même que le financement de bons projets qui aident les entreprises et les écoles canadiennes, comme vous le dites, à réduire la pollution et leurs besoins énergétiques.
Comme nous l’avons précisé dans le rapport complémentaire sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre de l’an dernier, tout écart entre la remise et les produits réels est reporté à l’année suivante, et nous sommes tenus par la loi de retourner tous les produits au gouvernement de l’administration où ils ont été générés. Il va sans dire que c’est important. Dans le plan climatique renforcé, nous déclarons également que nous commencerons à retourner les incitatifs aux familles chaque trimestre plutôt qu’une fois l’an.
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... de sorte que ces familles pourront payer leurs dépenses.
Merci, monsieur le ministre.
Une dernière question. Il y a quelques années, j’ai pu visiter la station météorologique d’Environnement Canada, à Eureka, sur l’île d’Ellesmere. Cette station sert également d’installation de recherche; elle est dirigée par un chercheur de Guelph, M. Pierre Fogal, qui mène ses travaux sous l’égide de l’Université de Toronto. Je note, sous le crédit 5c, la somme de 750 000 $ pour « garantir l’exploitation continue de l’observatoire de veille de l’atmosphère du globe du Dr Neil Trivett à Alert ».
Pourriez-vous nous parler de l’importance de la recherche arctique du point de vue des changements climatiques?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vais poursuivre dans la même veine que M. Jeneroux, mais probablement sous un angle différent.
J’ai lu récemment dans le National Observer que l’industrie s’oppose à l’inscription des articles manufacturés en plastique sur la Liste des substances toxiques au titre de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement ou LCPE, et ce, malgré le fait qu’elle soit très justifiable et légitime. L’article en question traite entre autres de la façon dont les gens ordinaires associent le mot « toxique » à quelque chose de nocif ou de délétère, tandis que, dans la LCPE, la définition est un peu plus large. Une substance peut être légalement désignée toxique si elle met en danger l’environnement, la diversité biologique, la santé humaine ou une combinaison de ces éléments.
Je suis profondément consciente que le gouvernement a fait certaines promesses quant à l’interdiction des plastiques à usage unique dangereux d’ici la fin de l’année. Pouvez-vous nous fournir une mise à jour sur l’échéancier pour l’inscription de ces plastiques, leur interdiction et d’autres aspects réglementaires essentiels pour remédier à la crise causée par la pollution plastique au Canada?
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Merci pour cette remarque.
Oui, vous avez raison: ce terme est utilisé de diverses façons. Dans une certaine mesure, c’est malheureux, car cela entraîne un faux débat, puisque l’on débat de choses différentes.
Nous continuons de travailler très dur sur le plan d’élimination globale des déchets de plastique. En fait, j’ai rencontré mes homologues provinciaux et territoriaux il y a quelques semaines à peine pour faire le point sur le travail relatif à la pollution plastique. Comme vous le comprendrez sûrement, beaucoup des outils sont de nature provinciale, mais la réglementation des plastiques devra être uniforme à l’échelle du pays, entre autres en ce qui a trait à la responsabilité élargie des producteurs, afin que l’industrie puisse adopter des mesures qui ont une assez grande portée du point de vue du marché.
Nous continuons de travailler là-dessus. L’état de ces travaux sera au cœur de la réunion des ministres de l’Environnement cet été. Nous allons certes travailler très dur afin de progresser autant que possible au cours des mois à venir.
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Merci d’être des nôtres, monsieur le ministre.
Je vais vous lire un extrait de la réglementation proposée sur les crédits compensatoires publiée la semaine dernière. Elle dit ceci: « Plusieurs gouvernements provinciaux [...] sont en voie d’établir [...] des systèmes de crédits compensatoires pour soutenir leurs programmes [...] de tarification de la pollution par le carbone [...] Le système fédéral de crédits compensatoires est destiné à compléter ces systèmes. » Elle donne l’exemple de la Saskatchewan.
En Saskatchewan, l’agriculture est évidemment un aspect fondamental de la province. La réglementation semble établir des périodes de comptabilisation de 30 ans pour la foresterie, de 20 ans pour tout autre projet de séquestration biologique et de 8 ans pour les autres types de projets. Selon ce cadre, un produit cultivé doit être sous terre pendant 20 ans pour être admissible à un crédit de carbone. Évidemment, c’est impossible quand on sait que le cycle de culture est de quatre à six mois.
Comment pouvez-vous, d’une part, affirmer que cela figure dans le cadre pancanadien et reconnaître le système de crédits compensatoires mis en place par la Saskatchewan et, d’autre part, ne pas tenir compte de la production agricole?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le ministre et ses hauts fonctionnaires de leur participation à la séance et du temps qu'ils passent avec nous. Je trouve cela très instructif, et je vous souhaite la bienvenue, à vous et à vos fonctionnaires.
Je veux me concentrer sur le Budget supplémentaire des dépenses (C).
Je constate que, dans le Budget supplémentaire des dépenses (C), il y a une réaffectation interne de fonds à Parcs Canada en vue de créer de nouveaux parcs nationaux et d'agrandir d'autres parcs. Là où je vis, dans le sud-ouest de l'Ontario, on retrouve le niveau de biodiversité le plus élevé au pays, mais aussi le plus grand nombre d'espèces en péril, ce qui est malheureux.
Quelles sont, selon vous, les principales possibilités d'expansion des terres protégées dans le sud de l'Ontario?
:
Voilà une excellente question.
Les gens pensent souvent aux espaces protégés du Nord, à Tallurutiup Imanga ou dans la réserve de parc national Nahanni.
Au cours de la pandémie de COVID-19, nous avons pu constater l'importance que les espaces naturels revêtaient pour les personnes vivant en milieu urbain. Nous devons donc réfléchir à la manière dont nous pouvons garantir que tous les gens ont accès à ce type d'espaces.
Nous avons développé une stratégie en trois volets. L'un de ces volets est vraiment axé sur la partie sud du Canada, qui est la région où la plupart d'entre nous vivent. Ce volet vise à mettre en valeur les espaces naturels existants — les corridors écologiques, les espaces comme les ravins de Toronto — et à créer des parcs nationaux urbains en collaboration avec les municipalités. Nous avons parlé du parc urbain national de la Rouge à Toronto. M. Redekopp est au courant des conversations que nous avons eues au sujet de Wanuskewin.
Nous essayons de nous assurer que nous offrons ces possibilités, mais aussi de l'espace, en particulier dans les zones qui ont une grande valeur écologique.
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Merci, monsieur le président.
Je vais en fait reprendre la conversation là où elle s'est arrêtée. Je pense qu'il est malheureux que le ait dû partir, car je pense que mes questions portent vraiment sur certains des rouages du Budget supplémentaire des dépenses.
C'est un sujet qui me tient à cœur, mais la demande la plus importante du Budget supplémentaire des dépenses (C) s'élève à 55,1 millions de dollars et vise la conservation du groupe central de caribous des montagnes du Sud en Colombie-Britannique.
Leur population est estimée à environ 230 caribous, ce qui veut dire que 55 millions de dollars seront dépensés pour protéger environ 230 caribous. Compte tenu de ces 55 millions de dollars, quelqu'un peut-il me dire ce que vous prévoyez faire pour protéger ces hardes au cours des dix prochaines années? D'ici la dixième année, quelle sera la population de ces hardes, selon vous?
La grande majorité des fonds sont destinés à l'achat de terres. On dirait que vous envisagez d'acheter des terres à nos entreprises forestières.
L'une de mes préoccupations est que la province et le gouvernement fédéral confient à quelqu'un la tâche d'établir des dialogues, et je dirais que le gouvernement entame souvent des dialogues, mais il oublie des acteurs très importants lorsqu'il consulte les communautés. Je pense au cas des Wet'suwet'en, où le gouvernement a oublié de parler aux chefs héréditaires. Le gouvernement examine la situation du caribou des montagnes, mais il néglige de parler aux maires et à l'industrie forestière.
Oui, je reconnais l'importance d'une conversation de nation à nation, mais, en ce qui concerne l'oubli des tiers, les maires et les communautés approuvent-ils tous le plan?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence ce soir.
Ma première question s'adresse aux représentants de Parcs Canada.
La conservation de la nature est l'un des enjeux les plus importants pour les gens de ma circonscription, Vaudreuil—Soulanges. Je vois plusieurs éléments des dépenses qui pointent dans cette direction, dont le crédit 1c, qui prévoit 9,3 millions de dollars pour l'agrandissement des parcs nationaux et plus encore.
La conservation aide non seulement à protéger nos écosystèmes et à freiner le déclin de la biodiversité, elle aide aussi à rapprocher les gens de la nature, un élément devenu de plus en plus important depuis le début de la pandémie.
À ce titre, quel rôle a joué Parcs Canada dans l'atteinte des objectifs de conservation du Canada de 17 % pour les espèces terrestres et de 10 % pour les milieux marins d'ici 2020?
Dans la même veine, est-ce que Parcs Canada joue un rôle important pour atteindre les cibles ambitieuses de 25 % d'ici 2025 et de 30 % d'ici 2030?
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Je vous remercie, monsieur Hallman.
Parcs Canada a apporté des contributions substantielles aux aires protégées. En fait, nous protégeons 3,53 % des 12,1 % des terres qui sont protégées. Il s'agit de la plus importante contribution du gouvernement fédéral — dont nous fournissons jusqu'à 75 % de l'apport — et de toute autre organisation. De même, nous protégeons 2,12 % des aires marines, faisant ainsi la deuxième contribution en importance à cet égard. Ce sont là des contributions de taille.
Nous avons un certain nombre de nouveaux projets en cours, notamment deux parcs nationaux et cinq aires marines nationales de conservation, et d'autres intérêts exprimés à l'égard de projets futurs.
De plus, en ce qui concerne les espèces menacées, dont il a été question, nous avons réalisé des gains considérables. Parcs Canada en protège 220. Nous avons élaboré 22 plans d'action visant des espèces multiples et sommes en voie de respecter les pourcentages que nos actions visent à atteindre. Nous investissons annuellement quelque 2,5 millions de dollars dans des projets visant des espèces menacées et nous sommes en voie d'atteindre nos objectifs.
Je vous remercie.
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Bien sûr, je peux continuer.
Il y a trois autres choses réellement importantes sur le plan des aires protégées en ce qui concerne leur gestion.
Dans le cadre d'un de nos programmes, nous investissons environ 15 millions de dollars par année dans des projets de conservation et de restauration, avec pour objectif de maintenir ou de rétablir l'intégrité écologique dans 92 % des cas. Nous en sommes maintenant à 86 % et en voie d'atteindre nos objectifs en 2023.
En outre, dans le cadre des plans d'action visant des espèces multiples dont j'ai parlé, nous comptons réaliser 50 % des mesures de rétablissement prévues, et nous en sommes à 31 % actuellement.
Enfin, au chapitre de la connectivité écologique, les parcs nationaux sont des endroits importants pour la protection des espèces et pour le passage de corridors de connexion également. Une trentaine d'initiatives de conservation sont actuellement en cours. Nous collaborons avec des partenaires, des Autochtones et des habitants des environs pour améliorer la connectivité de nos parcs nationaux.
Je vous remercie.
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Monsieur le président, voilà une excellente question. Je la renverrai peut-être à certains de mes collègues, M. Michael Nadler et M. Andrew Campbell, dans quelques instants.
Si vous me le permettez, je voudrais profiter de l'occasion pour exprimer mon immense fierté à l'égard du dévouement et du travail de nos 5 800 employés, qui ont réussi à tout fermer en mars pour rouvrir les aires protégées le 1er juin afin de permettre à plus de 13 millions de Canadiens d'accéder, au cours de l'été, à de vastes lieux ouverts au bénéfice de leur bien-être mental et physique, tout en assurant la sécurité de tous nos employés et des Canadiens au cours de ces visites.
Avec votre permission, monsieur le président, je voudrais maintenant céder la parole à M. Michael Nadler, vice-président des relations externes et de l'expérience du visiteur, qui travaille avec M. Andrew Campbell, vice-président des opérations, pour qu'ils traitent des principes clés qui continueront de nous guider alors que nous nous préparons pour la saison qui s'en vient.
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Je serai très bref. Je vous remercie, monsieur Hallman et monsieur le président.
Nous ouvrirons certainement nos parcs et lieux historiques et sommes impatients de reprendre nos activités au printemps.
Au pays, comme l'an dernier, les visiteurs doivent s'attendre à ce que les choses soient différentes dans un certain nombre de cas. Notre objectif est de protéger la santé et la sécurité de nos visiteurs, mais aussi celles de nos employés et de tous les Canadiens.
Nos parcs et lieux historiques se trouvant à proximité de centaines de communautés canadiennes, nous prenons avec le plus grand sérieux notre obligation de prendre des mesures qui respectent les directives régionales, provinciales et nationales en matière de santé et de sécurité, et nous gérons les choix des visiteurs pour que leur visite soit sécuritaire.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins qui nous accordent aujourd'hui de leur temps pour nous permettre de mieux comprendre ce qui se passe.
J'aimerais revenir à la plantation d'arbres. Au sujet de la promesse consistant à planter 2 milliards d'arbres, lorsque le ministre a comparu devant nous, le 2 décembre dernier, il a confirmé, en réponse à une question de M. Albas, qu'aucune subvention ne serait accordée à des entreprises forestières.
Pouvez-vous confirmer que les industries ne recevront pas de subventions dans le cadre de cette opération de plantation?
Dans ce programme, on parle toujours du bon arbre planté au bon endroit. Or j'ai rencontré des gens cette semaine à ce sujet. Ils se demandent quelles essences seront plantées, si ces arbres s'adapteront aux changements climatiques et si, dans 75 ans, ils seront en effet au bon endroit.
Le problème est que les pépinières ont besoin de garanties avant d'investir. Or personne au gouvernement fédéral n'a rencontré les gens de l'Office des producteurs de plants forestiers du Québec. Rien ne va donc se faire au printemps, même si les conditions sont bonnes. C'est impossible. Selon ce que nous avons calculé, il faudrait que 40 millions d'arbres soient ajoutés annuellement pour que cette promesse électorale soit respectée. Je ne sais pas si quelqu'un a un commentaire à émettre sur cette question.
J'aimerais que des informations précises sur la planification de cet engagement du gouvernement nous soient envoyées.
Est-ce qu'une personne représentant Parcs Canada peut répondre à cela?
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Je peux ajouter quelques mots. Je suis sous-ministre adjoint du Service canadien de la faune.
Dans le cas de cette initiative, nous travaillons très étroitement avec nos collègues de Ressources naturelles Canada. Elle comprend la plantation des arbres et les interventions touchant les milieux humides et les terres agricoles. Pour ce qui est de la plantation des arbres, je peux vous dire que ceux qui seront plantés pourront survivre aux changements climatiques.
En ce qui concerne la disponibilité des arbres, un appel de manifestations d'intérêt a été lancé il y a quelques semaines et va durer jusqu'à la fin de mars. On s'est adressé aux producteurs et aux pépinières, partout au Canada, pour s'assurer qu'ils seront en mesure d'assumer cette première étape du programme, qui va durer 10 ans.
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'ai quelques questions de suivi.
D'abord, à la suite de la question de Mme McLeod, je m'interroge sur le moment choisi pour demander 55,1 millions de dollars supplémentaires pour la protection du groupe du centre du caribou des montagnes du Sud en Colombie-Britannique. En février 2020, le gouvernement fédéral, le gouvernement de la Colombie-Britannique et les Premières Nations de West Moberly et de Saulteau ont conclu deux ententes pour la protection du caribou des montagnes du Sud en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Or, c'est la première fois que nous voyons une demande de financement concernant ces ententes signées il y a plus d'un an. En 2020, le gouvernement a révélé que le nombre de caribous de ce groupe avait diminué, comme Mme McLeod l'a indiqué, et s'élève maintenant à 230 têtes. Je me demande pourquoi nous avons attendu un an pour demander du financement.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je pense vraiment que le ton sur lequel nous posons nos questions devrait refléter le respect que nous avons pour nos témoins et le temps qu'ils nous accordent. Personnellement, je leur suis reconnaissant de leur temps.
Monsieur Campbell, je suis très heureux de vous revoir. Je constate que votre frère Malcolm, à l'Université de Guelph, participe à un projet sur la COVID-19 auquel vous n'êtes pas lié, et je lui parlerai donc des différences entre les membres d'une famille. Mais je vous remercie tous d'être ici aujourd'hui.
La ville de Guelph tire son eau d'un puits. C'est l'une des seules villes au Canada — surtout une ville de cette taille — qui dépend d'un puits. C'est pourquoi, à Guelph, la conservation de l'eau est aussi importante que la conservation de l'énergie.
Madame Hogan, dans quelle partie du Budget supplémentaire des dépenses l'eau se trouve-t-elle? Nous avons quelques rubriques générales, mais est-ce que le développement de l'Agence canadienne de l'eau se trouve quelque part dans le Budget supplémentaire des dépenses? Quels programmes en matière de protection, de conservation et de traitement de l'eau sont mis sur pied?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous avoue que je n'ai pas compris la réponse à ma question tantôt à propos des parcs nationaux et des nouvelles aires marines nationales de conservation. Elle était en lien avec le crédit 1c et j'aimerais avoir la réponse par écrit si possible.
Par ailleurs, au Comité, nous avons beaucoup parlé des véhicules à zéro émission. Or la performance des véhicules légers de l'année 2017 en matière d'émissions de gaz à effet de serre, les GES, s'est améliorée de 17 %, mais l'objectif était de 21 %.
Pourquoi cette performance ne s'est-elle pas améliorée autant que prévu? Combien de tonnes de GES ces véhicules ont-ils émises?
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Monsieur le président, j'ai une question pour les représentants de l'Agence Parcs Canada.
Il semble que ce budget ne prévoit pas de crédits pour les dépenses en immobilisations. Si nous tenons compte des dépenses prévues dans le Budget principal des dépenses et le Budget supplémentaire des dépenses (A) et des dépenses reportées de 2019 à 2020, les dépenses en immobilisations de Parcs Canada en 2020-2021 seront inférieures de 145 millions de dollars, soit 16 %, à celles de l'exercice précédent.
En même temps, l'évaluation des risques dans le plan ministériel 2020-2021 de Parcs Canada indique que le vieillissement de l'infrastructure, les niveaux inadéquats de réfection et d'entretien, le changement climatique et les effets de l'inflation signifient que Parcs Canada pourrait ne pas être en mesure de maintenir un portefeuille d'actifs durables, ce qui représente une menace à la sécurité publique, au patrimoine culturel et à la réputation de l'organisme. Le plan indique également que Parcs Canada poursuit ses efforts pour obtenir un financement supplémentaire en 2020-2021 et en 2021-2022, afin de faire face a cette diminution prévue.
Quelles seront les répercussions de cette diminution prévue sur l'organisme, sur ses actifs et sur sa capacité d'atteindre ses objectifs? Combien de fonds supplémentaires Parcs Canada tentera-t-il d'obtenir en 2021-2022, et comment ces fonds seront-ils utilisés?
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Je peux certainement donner une réponse générale, et Mme Blanchard pourrait ensuite ajouter quelques détails financiers.
Comme vous le savez peut-être, nous avons brièvement cessé nos activités en 2020 pour nous préparer et nous adapter au contexte de la COVID-19. Nous avons ensuite ouvert un nombre plus restreint de places que d'habitude, et nous avons également dû limiter certaines des activités qui seraient normalement proposées aux visiteurs, par exemple des événements et des activités comme le Festival de la plume.
Dans l'ensemble, le taux de fréquentation des sites de Parcs Canada a représenté environ 66 % du taux habituel pendant la saison touristique et même à l'automne. Nous aurons probablement environ 15,4 millions de visiteurs de mars à mars, ce qui représente une diminution. Nos revenus ont également été touchés. Puisque nous avons dû limiter l'offre aux visiteurs afin de protéger leur santé et leur sécurité, et comme il y avait moins de places disponibles, nos recettes ont représenté environ 36 % des revenus habituels.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je tiens également à remercier les témoins d'être ici aujourd'hui.
J'aimerais vous poser ma première question, madame la sous-ministre. Vous pouvez demander à quelqu'un d'autre d'y répondre si vous le souhaitez, mais je pense que cette question est pour vous.
Dans le Budget supplémentaire des dépenses, vous avez demandé un financement supplémentaire de 9,2 millions de dollars pour soutenir les activités du Fonds d'incitation à l'action pour le climat. Selon vous, ce Fonds atteint-il ses objectifs, et pourriez-vous expliquer pourquoi, le cas échéant?
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D'accord, je vous remercie.
Je vous remercie, madame Hogan.
Mes questions resteront dans le même domaine. Le financement demandé dans le Budget supplémentaire des dépenses doit servir à retourner les produits provenant de la tarification du carbone à l’administration d’origine. C'est le libellé qui a été utilisé.
Lorsque je participe à une réunion de comité, je tiens à garder à l'esprit que mes électeurs d'Etobicoke-Centre, ainsi que le reste des Canadiens, nous regardent. Ils ne sont peut-être pas au courant de toutes les politiques, mais ils tentent de comprendre les mesures que nous prenons pour lutter contre le changement climatique.
En tenant compte de ces gens, pourriez-vous expliquer pourquoi ces revenus doivent être retournés et pourquoi c'est important dans le cadre de la lutte contre le changement climatique?
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Je serai certainement heureux de répondre à la question.
En ce qui concerne le Fonds d'incitation à l'action pour le climat, il est évident que les paiements de ce fonds représentent la majeure partie de l'argent qui retourne aux Canadiens, et tout cela est enchâssé dans la loi concernant le système de tarification du carbone.
Une mince tranche, à savoir environ 10 %, est remise aux petites entreprises et aux écoles par l'entremise de ce programme. Nous avons investi dans les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique et l'amélioration du chauffage et de la ventilation dans les écoles, ce qui a eu des avantages connexes inattendus, mais utiles, en cette période de COVID-19, car cela a permis d'améliorer la qualité de l'air dans les écoles tout en réduisant les émissions. Nous sommes donc satisfaits de ces investissements. Je pense que nous avons plus de 400 ententes avec des petites entreprises dans le cadre du programme.
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Je pense que cette question s'adresse surtout à Mme Blanchard.
Dans ma circonscription, il y a un canal historique, c'est-à-dire le canal de Sainte-Anne-de-Bellevue. J'ai été approché par la mairesse Paola Hawa au sujet d'un projet de rénovation de la jetée et du canal qui a débuté en 2016. Le projet se déroulait très bien jusqu'aux inondations de 2017. Apparemment, cela a causé des dommages aux travaux qui étaient en cours, et des fonds supplémentaires ont donc dû être consacrés à la réparation des dommages causés par l'inondation.
D'après ce que je comprends, le projet initial de 2016 n'est pas terminé, mais comme des travaux supplémentaires ont été nécessaires en raison de l'inondation, si j'ai bien compris, le budget est épuisé. Je me demande donc si on a prévu de terminer le projet initial dans un avenir rapproché.
Pensez-vous pouvoir répondre à cette question, madame Blanchard?
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C'est formidable. La mairesse m'a dit qu'elle était très satisfaite des travaux effectués à ce jour. Je vous remercie de garder ce projet dans votre ligne de mire.
J'aimerais maintenant remercier les témoins de la discussion très intéressante que nous avons eue aujourd'hui.
Chers collègues, nous devons prendre environ cinq minutes pour voter sur le Budget supplémentaire des dépenses (C).
Encore une fois, je tiens à remercier les témoins. Bien entendu, vous pouvez rester et assister au vote, si vous le souhaitez.
Nous devons voter sur les quatre crédits suivants: le crédit 1c, le crédit 5c et le crédit 10c sous la rubrique Ministère de l'Environnement et le crédit 1c sous la rubrique Agence Parcs Canada.
Le crédit 1c, sous la rubrique Ministère de l'Environnement, est-il adopté?