:
Je déclare la séance ouverte.
Nous devions nous réunir pendant quatre heures. Nous continuerons jusqu'à 20 heures, si nous avons la permission, mais nous ne pourrons pas dépasser 20 heures. Nous n'aurons donc pas une rencontre de quatre heures, mais presque.
Si vous ne le saviez pas, M. Longfield avait le souffle court et il n'était pas très bien la fin de semaine dernière. Il est allé à l'hôpital et il y est resté toute la fin de semaine. On lui a inséré une endoprothèse coronaire et tout va bien. Il a même pu voter tout à l'heure. Il retournera au travail vendredi, paraît-il. Il ne sera pas parmi nous aujourd'hui. M. Han Dong le remplace.
Nous vous souhaitons la bienvenue, monsieur Dong.
Nous accueillons également M. John Moffet, sous-ministre adjoint à la Direction générale de la protection de l'environnement, que nous connaissons très bien, et M. Douglas Nevison, sous-ministre adjoint à la Direction générale des changements climatiques.
[Traduction]
J'aimerais donner aux membres du Comité quelques instructions et observations sur la façon dont nous procéderons à l'étude article par article du projet de loi. Il est explicite qu'il s'agit d'un examen de tous les articles dans l'ordre où ils apparaissent dans le projet de loi. Je vais mettre chaque article aux voix successivement, et chacun peut faire l'objet d'un débat et d'un vote.
S'il y a un amendement à un article, je donnerai la parole au député qui propose l'amendement pour qu'il puisse l'expliquer. L'amendement pourra ensuite faire l'objet d'un débat. Lorsque les députés auront fini d'intervenir, l'amendement sera mis aux voix. Les amendements seront examinés dans l'ordre où ils apparaissent dans le projet de loi ou dans la liasse que chacun a reçue de la greffière. Les amendements doivent être soumis par écrit à la greffière du Comité, ce qui a été fait. On me signale que vous pouvez présenter un amendement du parquet.
Je vais procéder lentement pour permettre aux membres du Comité de bien suivre les délibérations. Les amendements sont désignés au moyen de chiffres et de lettres. Il n'est pas nécessaire que quelqu'un appuie un amendement proposé. Une fois qu'un amendement est proposé, il faut le consentement unanime pour le retirer.
Les députés sont autorisés à proposer des sous-amendements, mais ils doivent les soumettre par écrit à la greffière, qui les distribuera. Ces sous-amendements n'ont pas à être approuvés par l'auteur de l'amendement. On ne peut étudier qu'un seul sous-amendement à la fois, et ce sous-amendement ne peut pas être modifié.
Une fois que chaque article aura été mis aux voix, le Comité se prononcera sur le titre et le projet de loi proprement dit, et il devra ordonner au président de faire rapport de ce dernier à la Chambre.
C'est essentiellement ainsi que nous allons procéder. Comme il y a quelques amendements à l'article 2, qui est un article d'interprétation, je suggère qu'on en reporte l'étude à la fin. Cela nous permettra de voir quels amendements adoptés pourraient avoir une incidence sur les définitions qui s'y trouvent.
Je vous rappelle qu'il ne convient pas de proposer un amendement de fond à l'article d'interprétation d'un projet de loi, à moins que d'autres amendements aient été adoptés qui justifieraient de procéder ainsi.
Monsieur le président, j'ai reçu des commentaires, et je pense qu'il est important que le Comité en prenne connaissance. Je crois comprendre qu'une grande majorité des mémoires qui ont été présentés, 62 sur 70, nous ont été remis hier. C'était évidemment après l'échéance qui avait été fixée à vendredi dernier pour soumettre des amendements. C'est du moins ce que l'on m'a dit.
Je voulais simplement mentionner que les commentaires que j'ai reçus laissent entendre que le Comité n'était pas sérieux en disant: « Veuillez nous faire part de vos réflexions. Même si vous ne pouvez pas comparaître comme témoin, nous voulons entendre ce que vous avez à dire. » La personne qui m'a contacté m'a dit qu'elle avait l'impression que le Comité précipitait les choses et qu'il n'était pas réellement de bonne foi dans sa façon d'aborder le processus.
D'aucuns diront que mon parti s'oppose au projet de loi . Ils ont peut-être raison. C'est certainement le cas pour moi et pour les électeurs que je représente... à tout le moins certains de ceux qui ont une opinion bien arrêtée sur ce sujet.
Monsieur le président, je parle ici du processus proprement dit. À ceux qui font état d'un certain cynisme, par exemple, je répondrai simplement que nous avons soulevé ces préoccupations très tôt dans le processus, au moment où le Comité a choisi d'accélérer son étude. Cette précipitation semble avoir donné l'impression à certains que nous les avons évincés du processus.
Je tiens à souligner cela, non pas pour pointer du doigt qui que ce soit, mais simplement pour dire que nous devons faire mieux la prochaine fois, monsieur le président. J'invite tous les membres du Comité à réfléchir à ces commentaires. Vous en avez peut-être vous-mêmes entendu parler, mais le fait que la présentation de la majorité de ces mémoires ait été prévue si tard dans le processus a vraiment irrité beaucoup de gens, qui ont eu l'impression que nous n'avons jamais eu l'intention de les écouter.
J'ai parlé du processus. Nous pouvons débattre du produit de ce projet de loi, mais je pense qu'il est important que les gens puissent nous faire confiance et que nous respections ce processus public. Malheureusement, nous n'avons pas réussi cet exercice.
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Oui, mais je dois d'abord faire un petit rappel au Comité. Je suis ici parce que vous avez adopté une motion, une motion à laquelle je me suis opposée. Une motion identique a été adoptée par tous les comités, ce qui me contraint à être ici. Vous n'êtes probablement pas au courant de cela, parce que cela ne vous concerne pas directement, mais ce processus réduit le droit que j'aurais autrement de présenter des amendements à l'étape du rapport — des amendements de fond dont je pourrais parler longuement.
Le processus actuel est nouveau. Il a été créé lorsque Stephen Harper était premier ministre pour me punir pour les 432 amendements que j'avais présentés en vue d'essayer d'apporter des changements à la loi omnibus mettant en œuvre le budget, le projet de loi . Je n'entrerai pas dans les détails, parce que nous n'avons pas le temps, mais étonnamment, le même processus se poursuit sous les libéraux et nous prive nous, les députés des petits partis, de droits que nous aurions autrement.
Je tiens à ce que cela figure au compte rendu, parce qu'il ne fait aucun doute qu'à un moment donné, lorsque j'interviendrai au sujet de mes 37 amendements, vous regretterez peut-être que je sois ici, mais je suis ici parce que vous avez créé une situation qui me contraint à être ici, et mes amendements sont réputés avoir été présentés parce que je n'ai pas le droit de les présenter moi-même et que je n'ai pas le droit de les mettre aux voix.
Je vais en parler brièvement et je veux mentionner que j'ai envoyé à la greffière et aux membres du Comité une liste de témoins qui auraient pu l'aider dans ses travaux, y compris le ministre du Changement climatique de la Nouvelle-Zélande, l'honorable James Shaw, qui vient de présenter une loi sur la responsabilité en matière de climat dans ce pays, et le directeur du Sabin Center for Climate Change Law de la faculté de droit de l'Université Columbia.
Des membres du Comité ont décidé à huis clos d'agir si rapidement que ces témoins n'ont pas pu être entendus. Aucun témoin autochtone ni aucun jeune n'a comparu devant le Comité, et aucun exposé de climatologues n'a été présenté sur les raisons de l'urgence.
Je passe rapidement à mon amendement. Soit dit en passant, monsieur le président, je pense que lorsque le gouvernement du Canada, sous Stephen Harper, a vu la première lettre du nom de mon parti en anglais, il a décidé qu'il ne pouvait pas garder le G de Green pour éviter la confusion avec le G de gouvernement, et c'est pourquoi nos amendements sont précédés de PV pour Parti vert.
Cet amendement vise à corriger une inexactitude scientifique qui figure dans le projet de loi, dans le titre même du projet de loi, ainsi que dans le préambule. En d'autres termes, on a choisi à dessein certaines données scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat pour mettre l'accent sur la carboneutralité en 2050, sans tenir compte du fait que ce groupe affirme que, pour limiter l'élévation de la température moyenne mondiale à 1,5 °C — ce qui est l'objectif de l'Accord de Paris — et la contenir le plus possible en dessous de 2 °C, il faudra agir bien avant 2030.
Encore une fois, j'aurai probablement une autre occasion de l'expliquer, mais lorsque nous disons qu'une élévation de 1,5 °C signifie que nous atteindrons la carboneutralité d'ici 2050, c'est vrai. Toutefois, il n'est pas scientifiquement exact de dire que si nous pouvons atteindre la carboneutralité d'ici 2050, nous aurons la certitude que l'élévation de la température se limitera à 1,5 °C. Le GIEC a été très clair: sans des réductions spectaculaires immédiates, au cours de la présente décennie, le seuil de 1,5 °C disparaîtra à jamais avant 2030.
Pour être conforme à l'Accord de Paris, l'objet de la loi doit inclure les notions d'urgence et de mesures immédiates et ambitieuses. C'est le but de l'amendement que je propose pour la ligne 13. Cela ferait en sorte que lorsque nous parlons des cibles, nous parlons des cibles à court terme, et non pas seulement de celles de 2050. J'espère que cet amendement sera approuvé par la majorité des membres du Comité.
Merci, monsieur le président.
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Je suis vraiment désolé. Cela m'a échappé. Je m'excuse.
Chers collègues, nous allons finir par atteindre notre vitesse de croisière.
Si l'amendement PV-2 est adopté, l'amendement NDP-1 ne peut pas être proposé, puisqu'il modifie la même ligne en français.
Merci beaucoup, monsieur Maziade.
Nous pouvons procéder au vote par appel nominal maintenant.
(L'amendement est rejeté par 10 voix contre 1.)
Le président: Cela signifie que nous passons à l'amendement NDP-1.
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Je vous remercie, monsieur le président.
L'amendement proposé par Mme May est bon, mais je veux préciser que celui qui suivra, proposé par le Bloc québécois, est presque pareil, à une précision près: il indique dans l'objet de la loi que l'objectif n'est pas seulement d'accéder à la carboneutralité en 2050, mais aussi d'atteindre les cibles de 2030 précisées dans l'Accord de Paris. Cela se fera en établissant des mécanismes de responsabilisation dans la loi. L'amendement est sensiblement le même, sauf qu'il ajoute une précision.
J'invite donc les députés à prendre en compte l'amendement qui suivra, parce que, selon ce que je comprends, si celui de Mme May est adopté, nous ne pourrons pas voter sur l'amendement suivant, étant donné que cela vient modifier les mêmes lignes. Est-ce que c'est bien cela?
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Je suis désolée d'avoir perdu mon sang-froid, monsieur le président, mais cela fait des années que je dois me déplacer d'un comité à l'autre parce que chacun d'eux adopte une motion identique en se fondant sur la fiction selon laquelle il est responsable de son propre processus et en est maître. L'idée que tous les comités de la Chambre des communes aient adopté simultanément un libellé identique pour réduire mes droits ne résiste pas à l'examen. Excusez-moi, mais cela fait presque 10 ans que les grands partis réduisent les droits d'un parti beaucoup plus petit. Nous n'avons pas beaucoup de droits.
Brièvement, je tiens à remercier M. Albas, parce que, je le répète, il n'est pas redondant d'inclure ce segment dans le projet de loi. Le résumé de John Moffet est exact. En matière d'« interprétation des lois 101 », dans n'importe quelle faculté de droit du pays, tout le monde sait que le préambule a très peu d'impact et qu'il ne peut être utilisé que pour l'interprétation. Si un juge était saisi de la question, il tiendrait compte du contenu du préambule, mais ce contenu n'aurait pas le même impact que s'il était inscrit dans la loi.
Je pense que les libéraux ici présents seraient fiers d'adopter un objectif de 1,5 degré Celsius, ne serait-ce que pour laisser une trace historique. À la COP21 de Paris, la toute première ministre de l'Environnement d'un pays industrialisé à dire que le texte de l'Accord de Paris devrait fixer un objectif de 1,5 degré Celsius a été Catherine McKenna. Elle a été la première, et tous les autres ont suivi. Nous poursuivons désormais l'objectif de carboneutralité d'ici 2050, au lieu de dire fermement et clairement que le projet de loi doit viser à maintenir la température à 1,5 degré Celsius.
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Oui. Merci. Je suis invitée à parler de mon amendement en vertu de la motion du Comité.
Il s'agit essentiellement de rappeler aux membres du Comité le témoignage d'expert livré par Andrew Gage, l'avocat interne de la West Coast Environmental Law. Contrairement à certains de mes autres amendements, je me suis précipitée pour préparer celui-ci après avoir entendu son témoignage.
La notion de carboneutralité est évidemment différente du concept proposé par Mme Michaud — oh, je ne suis sur aucun canal d'interprétation. Excusez-moi. Mme Michaud a dit que l'objectif de son amendement rejeté était de procéder « le plus rapidement possible ».
Cet amendement-ci porte sur une question différente: non pas l'échéance, mais le concept d'absence totale d'émissions par opposition à celui de la carboneutralité. Je fais remarquer que Mme Michaud aussi renvoie à l'absence totale d'émissions, ce qui est différent de la carboneutralité, c'est-à-dire le stade où l'on arrive une fois épuisée toute l'activité de séquestration des végétaux à feuilles vertes ou peut-être celle d'une nouvelle technologie capable d'absorber le carbone de l'air. La carboneutralité n'est pas l'absence totale d'émissions.
L'amendement que je propose est inspiré de la West Coast Environmental Law et de sa suggestion d'associer la carboneutralité à une réduction des émissions de gaz à effet de serre d'au moins 90 % au-dessous des niveaux de 2005 au cours de la même période, pour éviter que, par exemple, nous achetions de grandes quantités de crédits d'autres pays au lieu de faire le travail chez nous pour réduire nos émissions.
Merci, monsieur le président.
:
On me dit que cet amendement est problématique, et cela m'amène à conclure qu'il n'est pas recevable. Je vais vous expliquer pourquoi.
Le projet de loi dispose que des cibles nationales de réduction des émissions de gaz à effet de serre doivent être fixées dans le but d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050. Il définit la carboneutralité comme l'état où les émissions anthropiques de gaz à effet de serre dans l'atmosphère sont compensées par l'absorption anthropique de ces gaz au cours d'une période donnée.
L'amendement PV-4 prévoit d'atteindre la carboneutralité à raison d'une réduction des gaz à effet de serre d'au moins 90 % par rapport aux niveaux de 2005, ce qui n'est pas prévu dans le projet de loi.
Dans la troisième édition de La procédure et les usages de la Chambre des communes, on peut lire ce qui suit:
Un amendement à un projet de loi renvoyé à un comité après la deuxième lecture est irrecevable s’il en dépasse la portée et le principe.
À mon avis, l'amendement PV-4 introduit un nouveau concept qui dépasse la portée du projet de loi. Je dois donc le déclarer irrecevable.
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Merci, monsieur le président.
Je pense que cette discussion montre, avec le recul, l'avantage d'accorder plus de temps aux membres du Comité pour entendre différents témoins.
Je vais citer Andrew Gage, un expert en droit climatique. Il est avocat et il comprend la législation. Voici ce qu'il fait remarquer. C'est l'un de ses amendements, qui nous vient de la West Coast Environmental Law, et il dit que le ministre peut fixer des cibles supplémentaires. Contrairement à la version exécutoire antérieure, j'espère que celle-ci sera approuvée par la greffière et par les conseillers législatifs et que le libellé proposé s'inscrit dans la portée du projet de loi:
Le ministre peut fixer des cibles supplémentaires en matière de réduction absolue des émissions de gaz à effet de serre.
Je voudrais citer Andrew Gage au sujet de la reddition de comptes. Il dit ceci:
La reddition de comptes, dans le domaine du climat comme dans celui des finances, peut [...] être compromise par des règles trop faibles autorisant des subterfuges comptables qui donnent une apparence de responsabilité. La réglementation devrait exiger des moyens d'atteindre ces cibles pour maximiser les réductions absolues plutôt que permettre des mesures moins sûres comme les systèmes de compensation et des technologies non éprouvées.
Il y a une différence entre l'absence d'émissions et la carboneutralité. La carboneutralité d'ici 2050 est évidemment une bonne cible, pour autant qu'il y aura, tout au long du processus, des réductions absolues sur la seule voie qui, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, nous permettra de conserver un climat hospitalier et une planète vivable, c'est-à-dire qu'il faudra procéder à des réductions importantes bien avant pour nous maintenir à 1,5 °C.
Le point de non-retour où nous perdrions 1,5 °C pour toujours est en fait 2030. Des cibles de réduction absolue des émissions pourraient être nécessaires, et le ministre serait en mesure, avec cet amendement, de prendre ce genre de décision. Ce n'est pas du tout incompatible, mais bien conforme aux objectifs de cette loi.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Les conservateurs ont examiné l'amendement. Nous ne l'appuierons pas. Nous pensons que c'est important pour tout le monde, d'autant plus que la COP26 comprendra, j'en suis sûr, une solide discussion sur l'utilisation du stockage non anthropique, de la séquestration, des solutions climatiques naturelles, etc. Même le gouvernement, j'en suis convaincu, ne serait probablement pas d'accord... puisqu'il a publié des directives définissant les moyens de compensation— par exemple, la plantation d'arbres qui ne seront pas coupés avant une centaine d'années.
Je rappelle que certains protagonistes du secteur privé estiment que leurs activités de séquestration sont également valables. Je sais bien que des gens aimeraient qu'on accepte un plus grand nombre de ces compensations naturelles et je peux comprendre pourquoi d'autres s'y opposent. Mais, s'il faut s'attendre à d'importants investissements en capital, je crois que le gouvernement et le Parlement devraient formuler des directives précises et fournir quelques éléments de certitude sur les règles du jeu. Il est cependant tout à fait légitime de contester ces règles ou de demander qu'elles soient plus strictes.
Monsieur le président, nous n'appuierons pas cet amendement. Pas une seule des cibles fixées par les libéraux n'a jamais été atteinte. Et, si la cible n'était pas atteinte, cela ne ferait qu'accroître l'incertitude réglementaire et le cynisme.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les membres du Comité d'examiner l'amendement CPC-1. L'objectif de la lutte contre les changements climatiques exige évidemment une réponse pangouvernementale, ce qui suppose l'adhésion du gouverneur en conseil ou, pour ceux qui ne sont peut-être pas familiers de l'appellation « gouverneur en conseil », du Cabinet, puisque c'est lui qui prend les décisions. Le ministre fixerait une cible nationale de réduction des gaz à effet de serre et la soumettrait au gouverneur en conseil. Puis le gouverneur en conseil en débattrait.
D'après ce que nous avons entendu aujourd'hui, certains voudraient plus d'action, d'autres ne voudraient pas de changement, et d'autres encore voudraient simplement un changement d'orientation parce que la technologie évolue constamment. Nous vivons dans un grand pays, où les gouvernements des provinces changent. Peut-être apprendrons-nous quelque chose de nouveau. En abordant la question du point de vue du gouverneur en conseil, avec l'appui du Cabinet, nous pensons que ce projet de loi sera plus solide. D'autres ministères y adhéreront progressivement, puisque les ministres respectifs auront participé à la ratification de cette décision.
Je demande à tous les membres du Comité s'ils estiment que nous aurions un bien meilleur projet de loi si une cible raisonnée est fixée et remise au Cabinet afin que celui-ci en délibère, tire une conclusion et s'y rallie.
S'il y a débat, je devrai peut-être intervenir pour apporter des précisions, mais l'idée, monsieur le président, est d'obtenir une réponse pangouvernementale.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
La plupart des témoins que nous avons entendus, ceux qui ont présenté des mémoires écrits et les participants aux discussions publiques sur la faiblesse du projet de loi, ont soulevé plusieurs observations communes. La principale, bien sûr, est le fait que la première année jalon devrait être fixée à 2025 et non à 2030.
Je vais expliquer la raison pour laquelle nous présentons trois amendements petit à petit moins ambitieux. Selon le libellé du projet de loi, si nous fixions simplement l'année jalon à 2025 sans indiquer notre cible, nous compliquerions beaucoup le processus de consultation prévu dans le projet de loi. Voilà pourquoi, je pense, de nombreux membres du gouvernement ont l'impression que, quoi que nous fassions, nous n'atteindrons pas notre cible avant 2030. Cependant, le Royaume-Uni a tout de suite adopté son projet de loi en 2008 en fixant sa première année jalon à 2013. Il en a été de même pour la Nouvelle-Zélande, qui vient d'adopter sa loi, comme je l'ai mentionné, en 2020. Sa première année jalon est 2025. Ces deux pays ont choisi une voie différente. Ils ont demandé à un groupe de scientifiques de leur dire quelles cibles ils pourraient atteindre en cinq ans, pour leurs années jalons.
En fait, la plateforme libérale m'a laissé croire que nous fixerions la première année jalon en 2025, puis les autres tous les cinq ans. Le document de décision de la COP21 prévoit que nous améliorerions graduellement nos cibles. En 2020, on a encouragé les pays à resserrer leurs cibles, à accroître leurs contributions nationales et, selon le libellé du document de décision de la COP21, de le faire tous les cinq ans.
Comme la structure du projet de loi rend le processus d'atteinte de la cible de l'année jalon 2025 plutôt lourd, je propose dans ces amendements, à commencer par l'amendement PV-6, l'amendement 6 du Parti vert, que la cible soit enchâssée dans le projet de loi. Nous avons maintenant plus d'appui pour cette suggestion qu'à l'étape de la première lecture, parce que le gouvernement accepte maintenant, si j'ai bien compris, que la cible de 2030 soit enchâssée dans le projet de loi. Il sera donc utile d'y enchâsser aussi la cible de 2025.
Je tiens à souligner une chose aux membres du Comité. Nous avons déjà souscrit, à l'article 14 de l'Accord de Paris, à l'obligation de produire un rapport d'étape mondial, un « bilan mondial », en 2023. Si nous fixions notre année jalon à 2025, comme le propose cet amendement, nous déclencherions le processus avec deux ans d'avance. Nous produirions donc notre bilan en 2023, puis tous les cinq ans après cela, ce qui nous permettrait de nous aligner naturellement sur l'échéancier quinquennal établi par l'Accord de Paris.
Tout repose sur la suggestion d'enchâsser dès maintenant dans le projet de loi notre intention de réduire les niveaux de 2005 de 25 % d'ici à 2025. C'est très serré, parce que le gouvernement parle de réduire ces niveaux de 40 à 45 % d'ici à 2030, mais ce serait un bon début...
Je vais traiter des trois amendements simultanément, monsieur le président, pour ne pas me répéter.
Dans mon premier amendement, je propose que nous agissions comme il convient de le faire. Les États-Unis visent à réduire de 50 % les niveaux de 2005 d'ici à 2030. Ramenons notre année jalon cinq ans plus tôt avec une cible serrée. Notre proposition est plus ambitieuse que celle du NPD. Ne nous contentons pas de présenter un rapport d'étape; fixons une année jalon en 2025 en visant une réduction de 25 %.
Pour ajouter une certaine souplesse à cette cible, mon deuxième amendement, le GP-7, propose de réduire de moitié les niveaux prévus pour 2030. Nous sommes heureux que le ait resserré cette cible. Il ne répond pas aux exigences du GIEC, mais au moins nous prévoyons que d'ici à 2030, nous aurons réduit les niveaux de 2005 de 40 à 45 %.
Eh bien, pour y parvenir, nous devons fixer notre premier jalon à 2025. Nous verrons bien si nous réussissons à réduire les niveaux de 20 % d'ici à 2025.
Ce sera dur, mais c'est le seul moyen de résoudre cette crise. Nous faisons face à une situation d'urgence. Pendant la COVID, nous n'avons pas dit à Theresa Tam: « Vous nous dites que selon les preuves scientifiques, nous devrions nous tenir à six pieds les uns des autres, mais nous vous donnons trois pieds, cela vous suffira. C'est notre interprétation politique de la science ».
Non. Nous devons respecter les faits scientifiques. Pour maintenir la température à 1,5 °C, nous devrions réduire les niveaux de 2005 de bien plus que 40 à 45 % . Notre deuxième amendement demande une réduction de 20 % des niveaux de 2005 d'ici à 2025.
Si vous préférez la solution de facilité en commençant lentement pour voir s'il est vraiment possible de réduire les émissions, voici notre troisième amendement. Jusqu'à maintenant, le Canada n'a jamais atteint ses cibles. En fait, il s'est régulièrement éloigné des cibles qu'il avait fixées. C'est notre problème le plus grave. Ce troisième amendement prévoit donc une réduction de 15 % des niveaux de 2005 d'ici à 2025.
Chacun de ces trois amendements contribuera à renforcer ce projet de loi. Évidemment que la meilleure solution sera de réduire les niveaux de 2005 de 25 % en fixant l'année jalon à 2025. Nous nous conformerons ainsi à l'obligation de participer au bilan mondial de 2023. Nous saurons si nous nous dirigeons vers l'atteinte de nos cibles ou non. En fixant une année jalon, nous acceptons d'en prendre la responsabilité. Nous examinerons notre rendement deux ans avant le jalon. Nous pourrons ainsi corriger notre tir.
J'exhorte le Comité à examiner l'un ou l'autre de ces trois amendements — PV-6, PV-7 ou PV-8. Il est évident que nos enfants voteraient pour le PV-6 si nous leur en donnions l'occasion.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à répondre à la suggestion de notre collègue Mme May.
La responsabilisation est extrêmement précieuse, mais nous avons choisi ce chiffre. Nous pourrons nous entendre pour dire... ce chiffre est-il trop élevé ou trop bas? Nous pouvons en discuter. En fin de compte, si nous présentons au gouvernement une cible qui n'est pas raisonnable et qu'il ne pourra pas atteindre, nous nous exposerons à de gros échecs et à beaucoup de cynisme.
Je préférerais de loin que le gouvernement adopte, comme je l'ai dit plus tôt, une approche pangouvernementale — ce qui n'est peut-être pas possible, car un de nos amendements a été rejeté —, qu'il en discute avec le groupe d'experts et avec les Canadiens, puis qu'il affiche la cible. Il pourra ensuite être tenu responsable, parce qu'il aura pris cette décision après en avoir discuté avec beaucoup de gens.
À mon avis, si nous choisissons un chiffre très différent de ce qui a été promis et que nous le lui imposons... Par exemple, monsieur le président, vous étiez là lorsque M. Harper a collaboré avec ses homologues provinciaux et leur a demandé leur avis sur les cibles à atteindre dans le cadre de l'Accord de Paris. Il a ensuite présenté à Paris, monsieur, le résultat de discussions entre 10 provinces, trois territoires et le gouvernement fédéral pour désigner la contribution déterminée au niveau national. Voilà ce qu'il a fait. Je ne crois pas qu'il serait utile que nous essayions de deviner la cible qui conviendrait le mieux.
Cela dit, une fois que le gouvernement annoncera cette cible, il devra faire tous les efforts possibles pour l'atteindre, et nous n'avons pas encore vu ce gouvernement se lancer ainsi à l'action.
Je ne vais pas appuyer cet amendement, mais j'espère que ma collègue, Mme May, comprendra qu'il s'agit seulement d'un désaccord sur le chiffre. Je n'affirme aucunement que le gouvernement ne devrait pas prendre de mesures pour collaborer avec l'industrie, avec d'autres gouvernements, avec différents intervenants et avec les Premières Nations pour en arriver à un chiffre réaliste sur lequel les Canadiens pourront compter. Alors seulement, nous les parlementaires pourrons exiger qu'il rende des comptes.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis heureux de pouvoir présenter cet amendement, d'en débattre et de voir ce qu'en pensent les autres membres du Comité. Comme je l'ai dit plus tôt, les changements climatiques sont très réels. Chacun doit faire sa part: chaque personne, chaque collectivité, chaque province, le gouvernement fédéral, tout le monde. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous croyons que le gouverneur en conseil ou le Cabinet devrait ratifier ces cibles avant qu'on les annonce, afin qu'ils soient assujettis à...
Comme nous le savons, monsieur le président, les cabinets ne sont pas tous égaux, mais je pense que tous les gouvernements canadiens, depuis la fondation de notre pays, se sont efforcés d'entendre des opinions très diverses, qu'il s'agisse de critères régionaux ou autres. C'est pourquoi nous pensons qu'une approche pangouvernementale aura plus de chances d'être adoptée. Lorsque le gouverneur en conseil ou le Cabinet ratifie une cible, c'est qu'il est important. Tout le monde s'y met.
Monsieur le président, tout ce que je peux ajouter, c'est que mon chef a parlé de la nécessité d'agir et de bien informer ceux qui siègent autour de la table pour collaborer. Nous ne voyons pas cela souvent, et je crois que les Canadiens voudraient le voir davantage.
Je demande à tous les membres du Comité d'examiner cet amendement et de l'adopter.
Merci.
:
Ce sera avec plaisir. Je vous remercie, monsieur le président.
Ce que nous proposons, avec cet amendement, c'est la nouvelle cible du Bloc québécois. C'est ce que nous voulons proposer au gouvernement. Comme je le disais un peu plus tôt, nous parlons ici d'utiliser 1990 plutôt que 2005 comme année de référence. C'est ce que font les 27 pays de l'Union européenne ainsi que le Québec.
Nous pensons que la cible annoncée récemment par le gouvernement pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, soit de 40 % à 45 % d'ici 2030, n'est pas assez ambitieuse. De plus, c'est trompeur, étant donné que l'on utilise 2005 comme année de référence plutôt que l'année 1990.
Je précise que l'Union européenne, pour sa part, vise une réduction des émissions de GES de 55 % par rapport à 1990. À notre avis, c'est l'année 1990 qui doit être utilisée dans la loi comme année de référence. La cible du Canada doit être au moins aussi ambitieuse que celle du Québec, qui vise une réduction de 37,5 % des émissions de GES par rapport à 1990.
:
Merci, monsieur le président.
Je n'ai qu'une question à poser et un commentaire à présenter à ma collègue. Elle pourrait peut-être d'abord répondre à la question, parce que j'ai du mal à comprendre.
Tout d'abord, j'ai parlé tout à l'heure des difficultés que pose l'incertitude réglementaire. Les gouvernements se plaisent à modifier continuellement les jalons. Cela complique beaucoup la vie de l'industrie. De toute évidence, la société canadienne ne se limite pas à l'industrie, mais elle est importante, parce qu'elle crée beaucoup d'emplois. Comme je l'ai dit tout à l'heure, le processus de l'Accord de Paris a été long et ardu, et la province du Québec, comme toutes les autres provinces, a présenté les cibles qu'elle pensait pouvoir atteindre.
Ma collègue a-t-elle consulté le gouvernement du Québec avant de proposer d'enchâsser cette cible dans le projet de loi?
:
Oui, je veux répondre à la question.
À mon avis, cette cible est manifestement atteignable si le Canada cesse de contribuer à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, ce qu'il fait en continuant de subventionner les industries les plus polluantes, dont les industries gazières et pétrolières.
Pour répondre au commentaire de M. Bachrach, je veux dire que c'est l'essence même de cette loi d'y inclure une cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2030, qui est notre cible principale. Le gouvernement s'est engagé à inclure sa cible dans la loi. En jetant un coup d'œil aux amendements qui s'en viennent, je comprends qu'il ne le fera pas. Il ne tiendra pas sa parole, malheureusement.
Je pense que, pour avoir une loi sur le climat qui soit respectable pour un pays comme le Canada, nous avons besoin d'inclure dans ce projet de loi une cible respectable et réalisable. C'est la raison pour laquelle je pense que c'est tout à fait faisable d'inclure cette cible dans la loi.
Comme il n'y a plus d'intervenant, nous pouvons procéder au vote.
Je dois souligner que, si nous adoptons l'amendement BQ-7, nous ne pourrons pas traiter de l'amendement G-3. Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, ces deux amendements portent sur la même ligne.
Nous pouvons procéder au vote par appel nominal, madame la greffière.
Le vote porte sur l'amendement BQ-7.
(La motion est rejetée par 10 voix contre 1.)
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je veux juste mentionner que, en réponse à une question que j'ai posée au , à la Chambre des communes, ce dernier m'a répondu que le gouvernement allait inclure sa nouvelle cible dans la loi. À ce comité, la semaine dernière, à une question que j'ai posée au , il m'a répondu que le gouvernement inclurait sa nouvelle cible dans la loi. Ce que je constate, c'est que le gouvernement ne le fait pas.
Aujourd'hui, le gouvernement a refusé une main tendue du Bloc québécois pour inclure une cible dans la loi à partir de l'année de référence 1990. Nous en prenons bonne note. Nous prenons également bonne note du fait que le NPD a dit que cela ne servait à rien d'inclure une cible dans cette loi-ci. Étant donné que le Canada doit, de toute façon, fournir sa CDN, soit sa contribution déterminée au niveau national, il n'y a aucune valeur ajoutée à cet amendement. Je pense que c'est un moyen que le gouvernement a trouvé de ne pas inclure sa propre cible dans sa propre loi, et c'est désolant.
Je voulais que cela soit consigné dans les archives de ce comité. Tout ce qu'il fait, c'est de remplacer un article selon lequel le gouvernement allait établir une cible inconnue dans les six mois suivant l'entrée en vigueur de cette loi par un article selon lequel, d'ici novembre 2021, le gouvernement établira une cible, peu importe laquelle.
Je trouve qu'il est extrêmement désolant que le gouvernement ne tienne pas parole. Il s'y était engagé publiquement à deux reprises. C'est le moyen qu'il a trouvé pour se défiler.
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Encore une fois, monsieur le président, je crois que la plupart des gens penseraient que si nous considérons la consommation carboneutre comme un objectif désirable, nous établirions des processus graduels, qu'ils soient technologiques ou réglementaires, pour réduire les émissions. Pour revenir à ce que je disais tout à l'heure, Mme Michaud souhaite que l'on établisse des objectifs précis. C'est un moyen d'accroître la certitude, mais je dirais simplement qu'au lieu de choisir une cible en particulier, il semble que dans cette motion, on accorde au gouvernement une plus grande marge de manœuvre pour modifier les cibles.
Par exemple, nous avons vu ce ministre [difficultés techniques] trois versions différentes de la taxe sur le carbone. , l'ancienne ministre de l'Environnement, visait simplement, au départ, à ne pas augmenter la taxe sur le carbone après 2019. Elle allait la maintenir à 50 $, comme toutes les provinces en avaient convenu. Eh bien, il ne s'agissait pas de toutes les provinces, car l'une d'elles s'y est opposée dès le début, puis d'autres ont abandonné le programme. L'an dernier, on a annoncé un autre changement dans le budget. Nos cibles et notre approche en matière de tarification du carbone provoquent certainement des vagues d'incertitude.
Nous n'appuierons pas cet amendement, mais nous sommes d'accord pour en débattre sérieusement. Tout le monde devrait savoir quelles sont ces cibles, au lieu que la cible soit en constante évolution. Le gouvernement semble la changer continuellement. Je ne sais pas pourquoi. Il essaie peut-être de plaire aux électeurs au lieu de demander la collaboration de tous à l'atteindre de cibles communes.
Monsieur le président, j'espère que vous ne vous sentez pas insulté, parce que les conservateurs n'appuieront pas cet amendement. En toute honnêteté, nous croyons qu'il s'agit en grande partie de mesures normatives qui donnent au gouvernement une plus grande marge de manœuvre .
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Oui, monsieur le président. Merci.
D'ailleurs, comme je ne suis pas intervenus sur les autres, l'amendement de M. Saini, soit dit en passant, est conforme à l'Accord de Paris, qui exige déjà que chaque fois que nous proposons une nouvelle cible, elle soit supérieure à la précédente. Je suis heureuse que cette disposition se trouve dans ce projet de loi, mais je voulais souligner que l'Accord de Paris l'exige déjà.
Pour ce qui est de changer les cibles et de créer de la certitude ou de l'incertitude, je repense à notre passé. Lorsque Stephen Harper était premier ministre, il a modifié notre cible en 2006, en 2009 et en 2015. Il n'a jamais consulté le Parlement et le grand public pour cela. En outre, le Canada a miné à lui seul la comparabilité des différentes cibles. En 2006, il a cessé d'utiliser l'année de référence 1990 en la remplaçant par 2006, puis par 2005. Il a ainsi sapé tout le système que nous élaborions depuis que j'ai commencé à collaborer aux négociations de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en 1990. Notre intention avait toujours été d'utiliser l'année de référence 1990. Vous l'avez mentionnée à quelques reprises, alors je voulais préciser cela.
Je vais brièvement intervenir sur celui-ci, parce que je suis très heureuse de voir l'amendement G-4 proposé par le gouvernement. Il permettra d'atteindre l'objectif recommandé par la West Coast Environmental Law et par de nombreux autres groupes de défense de l'environnement qui ont comparu devant le Comité. Autrement dit, dans le cadre des ambitions immédiates, la loi sur la consommation énergétique carboneutre devrait fournir suffisamment de certitude et de clarté en définissant les cibles à moyen et à long terme, et notre planification consisterait à fixer des cibles d'émissions de gaz à effet de serre au moins 10 ans à l'avance. C'est ce que fait l'amendement PV-9.
Merci, monsieur le président.
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Monsieur le président, je pense qu'il règne une certaine confusion autour de la table.
En voyant tous mes collègues voter contre une motion identique à celle que les néo-démocrates et des libéraux ont l'intention d'appuyer, j'ai supposé... De toute évidence, il y a eu des échanges auxquels je n'ai pas été invitée à participer, puisque je ne suis pas membre de ce comité, mais il me semble clair que l'intention du gouvernement, avec le soutien d'un nombre suffisant de députés, est de modifier l'article 7 pour fixer l'échéance à au moins 10 ans avant l'année jalon. Je pense qu'il y a eu une certaine confusion, puisqu'ils ont rejeté mon amendement qui était identique. J'ai été déconcertée parce que je pense que l'intention du Comité est d'adopter l'amendement G-4.
Comme l'amendement G-4 n'a pas encore été mis aux voix, je pense donc que nous devrions demander à la greffière de vérifier si la confusion entourant mon amendement... Mon intention n'est pas du tout de mettre le logo du Parti vert sur un amendement. Cela m'est bien égal, mais le but de cette motion et celui du Comité est d'améliorer le projet de loi. C'est justement ce que feront les amendements G-4 et PV-9.
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'ai quelques observations à faire.
Peu importe que vous l'ayez dit ou non, en tant que parlementaires, nous savons tous que nous devons respecter la procédure parlementaire. Les membres d'un comité peuvent très facilement exercer leurs droits, mais quand ils ne le font pas, quand ils décident de ne pas le faire... Dans ce cas-ci, le Comité a clairement choisi, à la majorité, de voter contre l'amendement précédent.
À certaines occasions, il nous est arrivé — je sais que cela m'est arrivé — de nous retrouver dans une situation semblable. L'idée, c'est de mettre fin aux arguments vexatoires et de cesser de tourner en rond et de faire des propositions du genre « Neuf ans, ça ne vous plaît pas? D'accord, nous allons mettre huit ans et 364 jours. Oh, ça ne vous plaît pas non plus? Très bien, nous allons mettre neuf ans et un jour. » Nous gaspillons le temps de ce comité.
Le Comité a clairement pris une décision. Chacun de nous a des droits ici. Nous avons le droit d'exprimer nos préoccupations et si nous décidons de ne pas l'exercer, c'est notre choix; ce n'est pas celui de la présidence.
Monsieur le président, je propose que nous poursuivions notre examen. Je le répète, les membres peuvent faire valoir leurs droits à la Chambre des communes. Si la Chambre des communes décide, à la majorité, de faire cela, les députés pourront exprimer leur opinion. Il pourra y avoir un débat sur la question. Monsieur le président, nous devons bien faire notre travail.
Je dois dire que j'ai siégé au sein de plusieurs comités où nous avons eu du mal à nous sortir de cette situation. Même s'il doit parfois se prononcer sur des questions très difficiles et controversées, ce comité a été très productif et nous avons eu une incidence sur des idées et des politiques. Nous avons fait de la politique autour des idées, mais pas autour des personnes.
Monsieur le président, j'exhorte mes collègues à tirer des leçons de cette expérience et à aller de l'avant, à exercer leurs droits à la Chambre des communes et à travailler ensemble pour corriger ce qu'ils jugent nécessaire de corriger, sans imposer de contraintes au Comité, parce que c'est une arme à double tranchant. Si la situation se reproduit à l'avenir, il se peut que ce soit l'inverse et que ce soit moi qui souhaite présenter une motion pour contourner l'esprit d'un vote précédent. J'espère alors que vous me rappellerez pourquoi nous avons ces règles. Elles visent en partie à mettre la procédure à l'abri de ces scénarios de tournage en rond, monsieur le président, ce qui est très frustrant et ne mène nulle part.
Je vous remercie.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur Bachrach.
Je voulais aussi faire valoir le fait que, avant la pause, M. Bachrach a pu prendre la parole, alors que j’attendais mon tour.
Je dois dire, d'abord, que je suis étonnée du vote sur l'amendement PV-9, étant donné que l'on y dit la même chose. On n’a pas voulu voter sur celui du Parti vert, mais on était prêt à voter sur celui du gouvernement. Est-ce pour une raison idéologique? Je me questionne.
Si on lit bien l'amendement, on voit qu'il propose que le ministre établisse la cible nationale en matière d’émissions de gaz à effet de serre au moins dix ans avant le début de l'année jalon. Or, dans les définitions, à la page 2, on voit que l’année jalon est 2030. Autrement dit, comme on mentionne que cela doit être fait dix ans avant le début de l’année jalon, il aurait fallu voter à ce propos en 2020. Or, nous sommes en 2021. Cela n'a pas de sens.
Vous avez voté tantôt contre l'amendement BQ-9, alors que la solution s'y trouvait. On propose 2025, mais dans l'amendement BQ-9, on dit « postérieure à celle de 2025 », puisque si l'on mentionne qu'il faut que ce soit fait au moins cinq ans avant le début de l’année jalon, il faut que ce soit après 2025.
Dans le cadre actuel, cela n’a pas de sens. Les amendements PV-9 et G-4 n’avaient aucun sens. Il aurait fallu établir les cibles en 2020. Nous voulons qu'il soit fait mention, dans les définitions, d'une année jalon en 2025. Autrement, vu la tournure que prennent les choses, rien ne va se faire avant 2025.
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Merci, monsieur le président.
Je pense que c'est une question très importante. Je suis heureux que nous prenions le temps de nous assurer que le projet de loi reflète la volonté du Comité. Pour atteindre l'objectif de carboneutralité d'ici 2050, les gouvernements actuels et futurs devront prendre des mesures pour réduire les émissions de façon urgente à court terme, mais il leur faudra aussi prendre des mesures plusieurs années à l'avance pour nous permettre de réduire suffisamment nos émissions à moyen et à long terme.
L'amendement G-4 — ou celui que M. Bachrach a maintenant proposé et qui modifie la période d'un jour — ferait en sorte que les cibles d'émissions de gaz à effet de serre postérieures à 2030 soient obligatoirement fixés au moins 10 ans à l'avance, ou dans le cas présent 10 ans et 1 jour, et non 5 ans à l'avance, comme le prévoit actuellement le projet de loi. Cela obligerait le gouvernement à planifier les cibles futures et à prendre des mesures plus tôt. Cela donnerait plus de visibilité aux autres intervenants qui doivent planifier eux-aussi. Cela s'harmonise également avec la pratique actuelle du Canada en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
J'appuie la proposition de M. Bachrach, et j'espère que les membres du Comité...
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Je n'ai pas l'intention de parler d'autre chose. Étant donné que mon amendement était identique, je ne crois pas outrepasser la portée de la motion adoptée par le Comité en soulignant que ni mon amendement, ni celui de M. Baker, ni la version modifiée de M. Bachrach ne posent le problème souligné par mon amie Monique Pauzé.
Il faut examiner les articles précédents pour se rendre compte qu'en parlant des cibles nationales ultérieures de réduction des gaz à effet de serre, nous faisons référence à la cible postérieure à 2030. Cela n'a pas l'inconvénient de créer une obligation rétrospective à faire quelque chose que l'on n'aura pas le temps de faire avant. Le paragraphe 4, notamment, parle précisément des années jalons ultérieures. Les années jalons ne sont pas définies de façon hypothétique, mais le sont précisément à partir de 2030. Nous parlons donc maintenant des années ultérieures, 2035, 2040 et 2045.
Je n'essaie pas de modifier la motion de M. Bachrach. J'aurais fait les choses différemment. J'aurais dit que l'année jalon suivante doit être définie en 2025, etc. Mais d'un point de vue procédural, c'est suffisant pour aller de l'avant. Seulement, je ne voudrais pas que les gens pensent que nous créons une impossibilité en adoptant une motion maintenant et en la corrigeant à l'étape du rapport, ce qui obligerait le gouvernement à avoir recours à un dispositif digne de Retour vers le futur.
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Cela représentera la même charge de travail, mais je dirais simplement, monsieur le président, que c'est une solution à double tranchant et qu'elle sème la confusion. Je ne suis pas contre les principes démocratiques, mais je crois que si vous avez de tels principes, vous devez vous y tenir et respecter tous les partis. Les règles doivent être suivies.
M. Bachrach trouvera peut-être que ce n'est pas commode, mais il ne suffit pas d'invoquer des excuses bidons pour demander que ce soit révisé et que l'on recommence... On peut toujours s'essayer, mais je ne crois pas que ce soit la bonne façon de procéder, monsieur le président.
Je crois que, si les députés libéraux et néo-démocrates avaient voulu inscrire dix ans, ils auraient appuyé la motion d'Elizabeth May à ce sujet. Ils se seraient contentés de dire: « Inscrivons cela dans le projet de loi. Qui se soucie de savoir à qui revient le mérite? » Je ne pense pas que Mme May se serait mise en avant en disant: « Regardez-moi. Regardez-moi. Regardez ce que j'ai fait. » Je pense qu'elle aurait parfaitement compris la décision du Comité d'amender le projet de loi, peu importe le vote de chaque parti.
Monsieur le président, je dois dire que je suis profondément déçu du déroulement de la séance d'aujourd'hui. Je vais essayer de m'en remettre. Croyez-moi, je ne vais pas me lamenter à ce sujet en rentrant chez moi, mais je pense que les députés... Écoutez, une injustice en répare peut-être une autre, mais ce n'est pas la chose à faire. Je vous dirais plutôt, la prochaine fois, de voter pour le premier amendement qui appuie ce que vous jugez important pour le projet de loi, plutôt que de vous conformer aux lignes partisanes.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je présente cette motion pour ajouter le nouveau paragraphe 7(5). Il vient en complément de celui que nous venons d'adopter et qui exige que les cibles soient fixés 10 ans à l'avance ou, maintenant, 10 ans et 1 jour à l'avance.
Il exige que le ministre de l'Environnement publie, dans l'année suivant l'établissement de la cible pour les années 2035, 2040 ou 2045, une description détaillée des principales mesures de réduction des émissions pour atteindre cette cible, ainsi que les plus récentes projections des émissions de gaz à effet de serre. Cela permettra, par exemple, de s'assurer que la cible fixée pour 2035 en 2025 sera accompagné d'une description détaillée des mesures et des projections pour atteindre cette cible.
En résumé, cela garantirait que les futurs gouvernements non seulement établissent des cibles à l'avance, mais aussi qu'ils publient des plans afin qu'ils puissent être tenus responsables de l'atteinte de ces cibles.
Nous allons mettre aux voix l'amendement G-5.
(L'amendement est adopté par 7 voix contre 4.)
Le président: Nous passons maintenant à l'article 7 modifié.
(L'article 7 modifié est adopté par 6 voix contre 5. [Voir le Procès-verbal])
(Article 8)
[Français]
Je viens de remarquer que M. Drouin est avec nous.
Monsieur Drouin, je vous souhaite la bienvenue au Comité permanent de l'environnement et du développement durable.
Nous allons poursuivre avec l'article 8 et l'amendement CPC-4, proposé par les conservateurs. Je tiens à signaler que, si l'amendement CPC-4 est adopté, les amendements PV-10 et G-6 ne pourront être étudiés, parce qu'ils visent à amender la même ligne que l'amendement CPC-4.
Je crois que c'est M. Albas qui va proposer l'amendement CPC-4.
Monsieur Albas, vous avez la parole.
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Merci. Je suis sûr que Mme Saks veut invoquer le Règlement, elle n'aura qu'à le faire, et je lui céderai le micro.
L'amendement CPC-4 est bref. il dit simplement que le gouverneur en conseil doit tenir compte des meilleures données scientifiques. Encore une fois, il s'agit simplement d'une approche différente de ce qui est proposé jusqu'ici dans le projet de loi . Le Cabinet lui-même doit tenir compte de l'information qu'un ministre... Aussi important que soit le ministre de l'Environnement et du Changement climatique, je vous rappelle que le gouvernement s'est laissé une certaine marge de manœuvre. Il peut nommer un autre ministre s'il le veut. Les députés libéraux voudront peut-être expliquer exactement pourquoi ils voudraient changer cela.
En fin de compte, nous croyons que, pour lutter du mieux possible contre les changements climatiques, il est important que tout le monde soit mobilisé. Il serait bien, selon moi, que le Cabinet lui-même — en fait, officiellement, le gouverneur en conseil — tienne compte des meilleures données scientifiques disponibles dans son examen de ce qui est envisagé à l'article 8. J'encourage tous les députés à appuyer cette façon de voir, ne serait-ce qu'une seule fois. Dites « oui » pour une fois.
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Merci, monsieur le président.
Je vais parler de l'amendement de M. Albas afin de nous assurer que nous ne nous retrouvons pas dans la même situation que la dernière fois. Je crois comprendre que, d'une part, si nous votons en faveur de l'amendement CPC-4, celui-ci ferait tomber les amendements PV-10 et G-6. Cependant, si nous nous y opposions, puis que nous passions à l'amendement PV-10 et que celui-ci soit rejeté à son tour, qu'adviendrait-il de l'amendement G-6?
Je suis un joueur d'échecs, je l'admets. Je ne veux pas que nous nous retrouvions dans la même situation qu'auparavant, et je veux m'assurer que tous les membres du Comité comprennent parfaitement les conséquences de chaque étape, tout étant lié.
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Merci, monsieur le président.
Avec tout le respect que je dois à tous les députés, je vais répéter qu'il s'agit d'un enjeu qui n'est pas comme les autres. Comme pour la COVID, la science doit dicter nos actions. Les cibles politiques ne sont pas politiques. L'échec n'est pas une option. Si nous ne respectons pas notre engagement de protéger un monde où il fait bon vivre, les humains... Ce que je dis n'a rien de rhétorique, car j'exprime une réalité scientifique selon laquelle notre civilisation fait face à une menace existentielle. Si nous nous loupons, il n'y aura pas de revenez-y. Si nous nous trompons, personne ne pourra écrire de livres d'histoire pour dire à quel point nous nous sommes fourvoyés. Nous devons respecter les principes scientifiques. L'idée qu'en fixant une cible, le ministre ne doit « tenir compte » que des meilleures données scientifiques disponibles est une abomination. Le ministre doit fonder sa cible sur les meilleures données scientifiques disponibles.
Comme je l'ai relevé, nous n'avons pas dit à Theresa Tam: « Nous sommes désolés, docteur, vous voulez que nous nous tenions à six pieds l'un de l'autre; nous vous en donnerons trois, et c'est plus que ce que les conservateurs vous en concéderaient. » Il ne serait certainement pas approprié de faire ce genre de déclaration — et que mon ami Dan Albas et d'autres veuillent bien m'excuser de les avoir écorchés au passage —, mais il semble que cette façon de voir domine, c'est-à-dire qu'on considère que les cibles ne sont qu'une barre à franchir à des fins électorales.
Eh bien, non. Nous devons bien faire les choses en fonction des données scientifiques, et je peux vous assurer que l'atmosphère n'est pas intéressée à négocier avec l'humanité. Nous ne sommes pas aux commandes ici, sauf pour contrôler nos propres actions. Nous savons, o combien, il est difficile de limiter l'augmentation de la température à 1,5oC. La situation va exiger beaucoup plus de nous que ce que nous envisageons de faire, mais de nombreux témoins nous ont indiqué qu'une cible fondée sur les meilleures données scientifiques disponibles... En fait, nous n'avons pas eu autant de témoins que cela, mais les groupes de lutte contre les changements climatiques et plus particulièrement la West Coast Environmental Law nous ont dit que, pour arrêter des cibles et des plans qui soient davantage fondés sur des données scientifiques et sur les conseils d'experts indépendants, la loi sur la responsabilité en matière de climat devrait exiger que: « les cibles et les plans soient fondés sur les meilleures données scientifiques disponibles ».
Je reconnais qu'il y a un conflit de lignes, et d'autres membres du Comité l'ont remarqué. Au stade où nous en sommes, il demeure possible — mais ce ne le sera plus après — de modifier l'amendement PV-10 de façon qu'il puisse être très facilement intégré à l'amendement G-6, mais il faudrait que cela vienne de quelqu'un d'autre que moi. Je ne suis pas autorisée à modifier mes propres amendements, mais quelqu'un d'autre pourrait le faire. Il serait certainement logique de dire que le ministre doit se fonder « sur les meilleures données scientifiques disponibles » dans l'amendement G-6 et ensuite, pour ce qui est des alinéas 8b), 8c) et 8d), de préciser que le ministre « tient compte » des autres facteurs. De toute évidence, nos cibles doivent être fondées sur les exigences scientifiques, et non seulement sur les facteurs à prendre en considération.
Merci, monsieur le président.
Je soupçonne que cet amendement sera adopté et je n'aurai pas l'occasion de parler de la façon dont nous aurions pu rendre cet article plus complet. Beaucoup de témoins ont appuyé cette position.
Je trouve intéressant que le gouvernement ait inclus le savoir autochtone dans cet article, puisqu'il n'y a eu aucune conversation avec les Autochtones avant le dépôt du projet de loi. Aucun témoin autochtone n'est venu ici pour représenter les différents groupes. Encore une fois, le symbolisme, par opposition à un véritable processus, est préoccupant.
Nous sommes convaincus que la prise de décisions serait améliorée si cet article traitait de la compréhension des impacts. Cela ne veut pas dire que les meilleurs conseils scientifiques ne permettraient pas de progresser, mais avec cet amendement, l'article ne comprendra même pas ce que votre ministre a déclaré être important. Quand nous avons parlé de l'interdiction des plastiques, nous avons appris qu'aucune évaluation des répercussions n'a été faite.
Une partie de cet ajout est acceptable, mais une partie a été faite sans consultations appropriées. Il manque beaucoup de choses qui pourraient être importantes, alors nous ne l'appuierons pas, du moins, pas moi.
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Je veux simplement dire que nous allons nous y opposer dans sa forme modifiée. Il est malheureux que le gouvernement ne semble pas avoir jugé important d'inclure différents facteurs, comme des facteurs économiques et certains facteurs sociaux. Si vous regardez n'importe quelle émission-débat ou baladodiffusion qui traite de ces questions, vous savez qu'il y aura des impacts, et je pense qu'il incombe au gouvernement, quand il propose une nouvelle règle ou un nouveau régime, de tenir compte de certains facteurs.
Écoutez, je n'ai rien contre le savoir autochtone — même si, quand nous parlerons de la définition de savoir autochtone, j'entends éventuellement poser quelques questions —, mais je reviens à ce que la Mme McLeod a dit, soit qu'on n'a pas beaucoup essayé de consulter les Premières Nations. Il n'y a pas grand-chose dans cet article qui parle des répercussions sociales, économiques ou même de l'unité nationale, et nous pensons qu'il est important que le gouvernement, quand il prend ce genre de décisions, dise aux gens exactement ce que cela signifie pour eux, parce que certaines régions du pays seront plus touchées que d'autres. C'est pourquoi les conservateurs ne croient pas que le gouvernement ou le Comité a bien fait les choses.
J'aurais aimé avoir la possibilité de tenir un débat complet sur cette question, parce que notre amendement, je crois, aurait au moins permis que ces choses soient présentées. Cependant, je respecte le Comité et nous allons en rester là.
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Il semble que nous ayons tous les deux eu tort.
Cet amendement vise à imposer la reddition de comptes dans la loi et à faire en sorte que le ministre soit ultimement responsable de la coordination des mesures relatives aux objectifs climatiques. Vous remarquerez la tournure prescriptive de la disposition proposée. L'amendement est le suivant:
Le ministre veille à ce que toutes les mesures et stratégies relevant de la compétence fédérale soient mises en œuvre de manière à garantir 1'atteinte de la cible nationale en matière d'émissions de gaz à effet de serre pour chaque année jalon et pour 2050.
Deux choses sont importantes pour assurer l'application de cette disposition: le fait que le ministre est investi de la responsabilité de coordonner les divers éléments requis pour atteindre les objectifs de responsabilisation en matière de lutte contre les changements climatiques, et la formulation prescriptive qui sous-entend qu'il y est tenu.
L'amendement lui-même a été proposé par West Coast Environmental Law, mais je l'ai également présenté à un de nos autres témoins, M. Wright, de la faculté de droit de l'Université de Calgary. Vous vous souviendrez peut-être que je lui ai demandé si nous n'améliorerions pas la loi en étant plus prescriptifs dans ce qui est attendu du ministre. Vous vous souviendrez de la discussion au sujet de la justiciabilité et de la meilleure façon de veiller à ce que la loi prévoie une certaine reddition de comptes et des moyens d'application par les citoyens.
Il est peu probable que cela aboutisse devant un tribunal — les tribunaux détestent ce genre de chose. Cependant, c'est la raison pour laquelle le libellé est aussi ferme et qu'il comprend des choses que tout ministre veillera indéniablement à coordonner, c'est-à-dire toutes les mesures et stratégies relevant de l'autorité fédérale qui sont mises en œuvre afin que les cibles nationales soient atteintes.
Je ne peux pas être plus brève que cela, monsieur le président, et je pense que ces modifications renforcent nettement la loi.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier mon collègue de la Colombie-Britannique d'avoir présenté cette motion.
Encore une fois, nous avons toujours essayé de renforcer ce projet de loi en veillant à ce que tout le fardeau ne repose pas sur les épaules d'un seul ministre, mais sur l'ensemble du Cabinet. Nous croyons qu'il faut adopter une approche coordonnée, pangouvernementale. Malheureusement, je ne pense pas que la bonne approche consiste à faire en sorte qu'un ministre comme le ministre Wilkinson — ou comme ses successeurs à la tête d'Environnement et Changement climatique Canada — doive composer avec les actions des sociétés d'État qui relèvent d'autres ministres, et des ministères généralistes dont il n'est pas plus responsable, .
Je comprends tout à fait que la députée veuille accroître la reddition de comptes, mais, encore une fois, pour être juste envers ce ministre, celui-ci n'a pas nécessairement de comptes à rendre. Le premier ministre et son Cabinet sont ceux qui devraient assumer le plus de responsabilités. C'est pourquoi les conservateurs ne cessent de dire que, si une mesure est prise, elle peut effectivement être présentée par un ministre, sur recommandation du Cabinet, mais qu'il appartient au Cabinet lui-même de l'appuyer, d'en débattre, d'en délibérer et de mettre les mécanismes en place.
Nous n'appuierons pas cette motion, mais je félicite la députée d'avoir pris le temps de concocter ce texte sur le thème de la reddition de comptes. Il m'arrive souvent de constater que ce gouvernement ne rend pas de comptes. Il préfère les effets d'annonces au fait de contrôler ce qui est mis en œuvre pour s'assurer que les choses sont bien faites et de façon compétente.
De notre côté, nous allons voter en faveur de cet amendement.
D'abord, j'aimerais rappeler que plusieurs témoins ont comparu devant le Comité et ont demandé que le projet de loi soit renforcé. Or, jusqu'à maintenant, les amendements que nous avons adoptés ne renforcent pas grand-chose. Je me dis que nous avons peut-être maintenant une chance d'écouter enfin ce que les témoins sont venus dire au Comité. Au-delà de toute partisanerie, je pense que cet amendement peut justement faire ce pour quoi il a été proposé, c'est-à-dire donner plus de force à cette loi pour qu'elle permette d'atteindre les objectifs fixés.
Je voudrais ajouter que, de toute façon, le ministre de l'Environnement ne travaille pas tout seul. Il collabore aussi avec tous les ministres de l'Environnement des provinces, qui se consultent également beaucoup. C'est pour cette raison que je ne crains pas que cela donne des pouvoirs à un « super » ministre.
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Oui. Merci beaucoup, monsieur le président.
Encore une fois, dans le cadre d'une approche pangouvernementale, axée sur la collaboration de tous les intervenants, nous dirions: « Il [le gouverneur en conseil] prépare le plan de réduction des émissions ».
Nous nous trouvons, là aussi, à renforcer le projet de loi et à accroître la responsabilité du gouvernement à l'égard de ses entreprises. Chaque ministre du Cabinet, après la ratification de ce projet de loi, fera alors partie de la solution plutôt que de rester sur la touche. Je ne sais pas si vous en avez déjà entendu dire cela, monsieur le président, mais on fait parfois remarquer que le gouvernement travaille en vase clos. L'objectif de ces amendements est d'abattre les cloisons, de faire en sorte que les ministres discutent d'idées et en arrivent à un consensus au Cabinet, puis appuient ces idées dans leurs différents ministères.
Laisser à un seul ministre le soin d'administrer tous les régimes, comme c'est actuellement prévu... Écoutez, je sais par expérience personnelle — dans le monde des affaires ou depuis que je suis député — que, lorsqu'on rassemble une équipe pour lui faire part de certaines idées, les gens améliorent souvent ce qui leur est présenté, et parfois de beaucoup. Beaucoup vous diraient que c'est même peu dire.
Je veux simplement, encore une fois, encourager tous les membres à voter en faveur de cette motion, parce que s'ils veulent des améliorations, il leur faut changer leur façon de faire. Je pense que le fait de responsabiliser davantage le gouverneur en conseil et de lui demander plus de comptes permettrait de parvenir à des améliorations.
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Merci, monsieur le président.
Je vais, de nouveau, apporter une précision... Bien que l'année 2025 y soit mentionnée comme point de référence, cet amendement, contrairement à beaucoup de mes amendements précédents qui ont été rejetés, ne vise pas à créer une année jalon en 2025.
S'agissant de l'amendement de l'article 9, l'article en question se lit actuellement ainsi:
Le ministre prépare le plan de réduction d’émissions pour l’année 2030 dans les six mois suivant la date d’entrée en vigueur de la présente loi.
Mon amendement exigerait un plan pour 2025 et pour 2030. Sans créer une année jalon en 2025, un plan serait exigé en 2025, dans les six mois suivant l'entrée en vigueur de la loi, en même temps que le plan pour 2030. Cela ne peut qu'améliorer nos chances d'être sur la bonne voie, d'avoir un plan pour 2025 dans les six mois suivant l'entrée en vigueur de la loi.
Je me sens plutôt désespérée à ce stade, monsieur le président, mais on ne sait jamais. J'espère que le Comité votera en faveur de cette motion.
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Merci, monsieur le président.
Cet amendement est semblable à celui que le Comité vient de rejeter, mais je pense qu'il vaudrait la peine de mentionner l'avis d'autres témoins et de ceux qui n'ont pas pu témoigner en personne.
Comme Cathy McLeod l'a mentionné, aucun témoin autochtone n'a comparu devant le Comité, mais dans un mémoire écrit de la Nation Tsleil-Waututh, on nous a demandé de mentionner l'année 2025, tout comme le Réseau canadien d'action pour le climat, bien sûr. Generation Squeeze est un autre témoin qui a réclamé la même chose, tout comme Eco-Elders for Climate Action, le plan 2025 étant essentiel si nous voulons voir des mesures précoces.
Pour que nous soyons tous au diapason, il s'agit de l'amendement PV-13, qui modifie la même ligne, mais qui, cette fois-ci, souligne la nécessité d'un plan pour 2025 dans les six mois suivant l'entrée en vigueur de la loi.
Merci, monsieur le président.