:
Un grand merci d'avoir invité l'Université McMaster à participer à l'étude de votre comité sur l'efficacité du régime de propriété intellectuelle au Canada.
Je vais vous présenter le point de notre bureau qui offre du soutien et des services aux fins de l'administration de la recherche dans notre université. À ce titre, notre bureau s'acquitte de différentes fonctions liées à la gestion de la propriété intellectuelle de l'université. Nous nous employons notamment à négocier les droits de propriété intellectuelle découlant des travaux de recherche menés en collaboration avec l'industrie; à évaluer les inventions émanant de la recherche universitaire et à obtenir les brevets pour protéger la propriété intellectuelle afférente; et à élaborer et mettre en oeuvre des stratégies de commercialisation de cette propriété intellectuelle via l'octroi de licences ou la création d'entreprises.
L'étude du comité permanent sur le régime de propriété intellectuelle et les mécanismes de soutien à l'innovation au Canada tombe vraiment à point nommé pour notre université qui procède actuellement à un examen de ses politiques et procédures en la matière.
Cela étant dit, il faut noter que la commercialisation de la technologie issue de la recherche universitaire est une fonction auxiliaire au mandat principal de notre université qui comprend l'enseignement, la recherche et les publications savantes. En conséquence, les ressources consacrées à la commercialisation de ces technologies sont souvent très modestes et le deviendront encore davantage compte tenu des contraintes budgétaires globales avec lesquelles toutes les universités doivent composer.
Les technologies créées dans les universités en sont généralement à un stade très précoce de leur développement, une étape où les risques techniques sont élevés et imprévisibles, et où la voie vers la commercialisation est longue et ardue. Compte tenu des budgets limités consacrés par les universités aux brevets, des coûts élevés associés à la rédaction et à la poursuite des demandes de brevet ainsi que des longs délais pour l'émission de ces brevets dans le système canadien, il est très rare que le processus soit mené à terme par l'université elle-même. Cependant, la plupart des sources de financement gouvernemental pour les activités plus approfondies de recherche et de développement menées à l'université en vue d'une commercialisation exigent une forme quelconque de protection de la propriété intellectuelle, généralement au moyen d'un brevet.
L'Université McMaster a actuellement comme pratique de déposer des demandes de brevet. Mais sans l'accès à une source de financement additionnelle, qu'il s'agisse d'un partenaire de l'industrie, d'un investisseur ou d'un conseil subventionnaire, de nombreuses demandes sont abandonnées avant l'étape de la commercialisation. Ces problèmes sont amplifiés dans les secteurs de la biotechnologie et des sciences de la santé où l'on a généralement besoin non pas d'un seul, mais de toute une série de brevets bien protégés pour la commercialisation, ce que les universités n'ont pas les moyens de réaliser. Cela peut étouffer le développement de produits vraiment novateurs ou entraîner la vente précoce de bon nombre de ces nouveaux concepts à de grandes multinationales avec très peu d'avantages pour l'économie canadienne.
Dans d'autres secteurs où l'évolution technologique est très rapide, comme celui du logiciel, nous ne déposons généralement pas de demande de brevet. Pour obtenir un avantage concurrentiel, il convient d'investir nos ressources limitées en vue d'être les premiers à mettre le produit sur le marché, plutôt que d'avoir recours à des brevets.
Il faut également considérer les coûts associés à une demande de brevet au Canada. Pour bien des inventions, les débouchés commerciaux sont beaucoup plus considérables aux États-Unis ou sur d'autres marchés internationaux. L'Université McMaster poursuit actuellement ses demandes de brevet au Canada, mais nous essayons de déterminer dans quelle mesure cette stratégie est vraiment profitable. Nous savons que d'autres universités se sont donné comme règle de ne pas présenter de demande au Canada.
Le gouvernement a récemment pris des mesures en vue d'encourager les universités à extraire une valeur accrue de leur portefeuille technologique, mais on ne devrait pas mesurer cette valeur en se limitant aux seuls revenus générés. On devrait également tenir compte de l'impact de nos activités sur la création d'emplois, l'accroissement de la productivité des entreprises grâce aux collaborations en matière de recherche et la formation des étudiants entrepreneurs.
Une université peut créer une culture de la commercialisation de la recherche appliquée en favorisant l'intérêt de ses enseignants pour le transfert des innovations technologiques. Une université peut également être une composante importante de l'écosystème d'innovation qui comprend des éléments internes à l'université, mais aussi des vecteurs externes qui favorisent l'innovation et la suivent de près.
Nous encourageons le gouvernement du Canada à chercher des moyens de mobiliser la totalité des ressources matérielles, comme le financement, l'équipement et les installations; du capital humain, comme les enseignants, le personnel, les étudiants et les chercheurs de l'industrie; et des éléments institutionnels, comme l'infrastructure universitaire, les centres d'excellence financés par le gouvernement, les organismes de financement et les partenaires industriels en mode de partage des locaux. Ce sont là des éléments essentiels à l'écosystème axé sur l'innovation dont les entrepreneurs et les entreprises ont besoin pour appuyer leurs activités.
L'Ontario peut actuellement compter sur un certain nombre d'écosystèmes d'innovation efficaces gravitant autour du District de la découverte MaRS à Toronto et de Communitech à l'Université de Waterloo, mais il en faudrait davantage. L'université peut jouer un rôle important au sein d'un tel écosystème en appuyant la recherche fondamentale et appliquée, en concluant des accords de recherche avec des promoteurs industriels, en formant du personnel très spécialisé, et en favorisant le transfert technologique aux premières étapes du développement. Un soutien plus senti serait toutefois le bienvenu afin de créer des écosystèmes s'appuyant sur une meilleure formation des entrepreneurs, des sources de financement plus considérables pour la recherche et les brevets, la création d'organismes de services pour le lancement d'une entreprise, et l'établissement de programmes de mentorat pour les gestionnaires.
En ne prenant pas les moyens pour optimiser les retombées des investissements consentis pour la recherche universitaire, on prive tant l'université que la société dans son ensemble de bénéfices auxquels elles devraient avoir droit.
Je vous remercie.
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Bonjour à tous et merci de m'avoir invité à cette réunion de votre comité permanent.
Au fil des ans, j'ai pu lire bien des rapports sur la commercialisation et la protection de la propriété intellectuelle. Je trouve plutôt rafraîchissant d'avoir l'occasion de vous présenter directement le point de vue d'un praticien.
Pour que vous puissiez bien situer mes observations dans leur contexte, je vais d'abord vous parler brièvement de l'Université de Waterloo.
C'est une université relativement nouvelle qui n'a été instituée qu'en 1957. Parmi les principes fondamentaux qui ont guidé sa création, il y a le programme d'alternance travail-études. On voulait ainsi établir des liens plus étroits entre l'industrie et le milieu universitaire. Grâce aux étudiants qui retournent en classe après avoir acquis des compétences pratiques en milieu de travail, les enseignants peuvent se tenir constamment au fait de ce qui est pertinent et utile pour l'industrie, et intégrer le tout à leur formation théorique.
Parallèlement à cela, l'université a choisi au départ de mettre l'accent sur le génie et les mathématiques. Nous avons d'ailleurs été la première université à avoir une faculté de mathématiques. Cette décision était largement motivée par notre volonté de collaborer étroitement avec l'industrie pour régler ses problèmes. L'identité de l'université était donc définie par ses liens étroits avec l'industrie et sa détermination à dispenser un enseignement pertinent pour l'industrie.
Le troisième pilier fondamental qui a guidé la création de l'industrie a été l'adoption d'une politique conférant la propriété intellectuelle aux inventeurs. On partait ainsi du principe que les incitatifs stimulent l'activité de commercialisation. Il s'agissait de fournir aux chercheurs la motivation nécessaire pour développer leurs innovations de telle sorte qu'elles se retrouvent un jour sur le marché.
Cette politique conférant la propriété à l'inventeur a permis d'attirer un plus grand nombre d'enseignants tournés vers l'entrepreneuriat. L'Université de Waterloo a ainsi pu recruter des enseignants qui s'intéressaient à l'activité commerciale. Et c'est justement le type d'enseignants qui entretiennent de bons liens avec l'industrie, ce qui crée une dynamique fort intéressante. C'est une culture sur laquelle l'université a misé dès le départ.
Ainsi, contrairement à ce qui se passe aux États-Unis où les établissements d'enseignement détiennent la propriété intellectuelle en vertu de la Loi Bayh-Dole, chaque université canadienne peut adopter ses propres politiques en la matière. Environ 40 p. 100 d'entre elles confèrent la totalité ou une partie des droits de propriété à l'inventeur. Pour les autres, c'est bien évidemment l'université qui conserve ces droits.
Comme je l'ai déjà indiqué, l'Université de Waterloo a comme politique de laisser les droits à l'inventeur. On veut ainsi attirer des chercheurs de talent axés sur l'entrepreneuriat en misant sur le fait que les incitatifs constituent la meilleure motivation qui soit pour favoriser le transfert technologique. De l'avis de tous, l'Université de Waterloo offre donc un environnement de recherche parmi les plus favorables à l'entrepreneuriat au Canada.
On peut s'interroger sur la présence d'un bureau responsable du transfert technologique à Waterloo dans un contexte où la propriété intellectuelle est détenue par les enseignants. Il faut toutefois penser que ce ne sont bien évidemment pas tous les enseignants qui ont l'esprit d'entreprise. Bon nombre d'entre eux préfèrent s'en tenir à leurs activités scolaires. Notre bureau fait alors partie des options qui s'offrent aux inventeurs et aux créateurs aux fins des activités de commercialisation.
Il nous faut donc faire connaître nos services aux membres du personnel enseignant. Cela nous oblige à adopter une approche davantage axée sur le client. Nous devons nous montrer proactifs pour recruter les meilleurs chercheurs et mettre en valeur nos services de manière à leur présenter une proposition qu'ils pourront juger valable.
Ceux qui choisissent de travailler avec nous peuvent conserver 75 p. 100 des revenus tirés de leurs créations, les autres 25 p. 100 allant à l'Université de Waterloo. Cette combinaison du partage des revenus et de la politique conférant la propriété aux inventeurs nous permet d'offrir l'un des cadres de commercialisation les plus intéressants pour les enseignants qui font de la recherche au Canada.
On ne peut parler de propriété intellectuelle sans qu'il soit question de commercialisation. La propriété intellectuelle, sous forme de brevets tout particulièrement, est presque toujours un prérequis à la commercialisation, exception faite des logiciels pour lesquels des brevets ne sont pas vraiment nécessaires. L'institut ontarien pour la compétitivité et la prospérité a indiqué que le nombre de brevets est une indication importante de la capacité d'innovation d'une région. Comparativement à des régions assimilables des États-Unis, le taux de brevets par habitant est de 55 p. 100 inférieur en Ontario. En outre, la propriété intellectuelle représente de 45 p. 100 à 75 p. 100 de la valeur des grandes entreprises figurant dans le palmarès Fortune 500. Il est donc évident que la propriété intellectuelle et les investissements dans les brevets sont des éléments essentiels à la création de débouchés commerciaux et de richesse.
Plus souvent qu'autrement, les universités doivent consentir des investissements très précoces et, par conséquent, très risqués dans la propriété intellectuelle. On nous présente des projets qui n'en sont qu'à leurs premiers balbutiements. Il n'est pas rare pour mes homologues et moi-même de voir arriver dans nos bureaux des enseignants qui veulent que nous présentions une demande de brevet deux jours à peine avant la tenue d'une conférence où ils doivent présenter une nouvelle technologie. Il nous faut donc prendre des décisions très rapidement.
Heureusement, il existe des façons peu coûteuses de demander un brevet pour protéger ces découvertes, mais nous nous retrouvons parfois dans un environnement où les choses évoluent très rapidement, ce qui nous force à évaluer des propositions qui n'en sont qu'aux premières étapes de leur développement sans disposer de beaucoup de données sur les possibilités de mise en marché.
Nous nous retrouvons en fait à créer un actif en investissant pour protéger un débouché commercial à venir. Regardons maintenant au-delà de la seule propriété intellectuelle qui sert essentiellement d'atout dans le jeu de la commercialisation. La plupart du temps, les universités interviennent aux étapes préalables à la commercialisation. Nous passons beaucoup de temps à confirmer le rendement technologique au moyen de prototypes et de projets pilotes. Différents programmes fédéraux et provinciaux permettent de financer ces activités, notamment grâce à l'appui du CRSNG pour les programmes d'innovation. Nous multiplions les efforts pour réduire les risques associés aux innovations technologiques afin d'attirer des intérêts commerciaux. Cette atténuation des risques est très importante tant pour les titulaires de licence qui souhaitent appliquer la technologie que pour les détenteurs de capital de risque qui voudraient investir en créant une nouvelle entreprise.
C'est le secteur privé qui se charge de la commercialisation par la voie des investissements ou des licences. Les universités ne s'occupent pas de mise en marché. Elles essaient de créer les conditions propices à une future commercialisation. Je crois que c'est une distinction très importante. Beaucoup de gens parlent d'universités et de commercialisation. On devrait considérer que nous sommes davantage là pour préparer le terrain en vue de la mise en marché.
Pour les nouvelles entreprises, l'Université de Waterloo s'inspire du dicton voulant qu'il faille un village pour élever un enfant. Les nouvelles entreprises ont besoin de soutien de la part du gouvernement, des milieux financiers, de l'industrie ainsi que de la communauté. À Waterloo, nous avons un écosystème fortement axé sur l'entrepreneuriat. Il y a en ville un centre d'incubation pour les technologies et les nouvelles entreprises, ainsi qu'une association de l'industrie, Communitech, qui s'emploie très activement à aider ces nouvelles entreprises à avoir accès à des services de mentorat, à des pratiques exemplaires et à du financement.
Je vous remercie.
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Nous allons le partager, si la chose est possible.
Le président: Tout à fait. Nous vous écoutons.
M. David Barnard: Merci. Nous sommes heureux d'avoir l'occasion de comparaître devant vous. Nous sommes conscients que votre horaire a été modifié; le nôtre également. En conséquence, toutefois,
[Français]
nous n'avons pas de fiches en français aujourd'hui.
[Traduction]
Nous vous prions de nous en excuser, mais nous n'avions tout simplement pas assez de temps.
Nous voudrions que nos travaux de recherche aient davantage d'impact. Pour ce faire, nous avons un cadre de planification stratégique qui cherche à miser sur les points forts de l'université, en tenant compte de la réalité manitobaine, car le lieu où nous nous trouvons influe sur ce que nous sommes. Dans le cadre de ce plan stratégique, nous avons dû revoir certains aspects de l'infrastructure globale de l'université, y compris au chapitre de ses politiques et notamment de celles touchant la propriété intellectuelle. Nous discutons actuellement d'une nouvelle approche en la matière. Nous n'en sommes encore qu'aux premières étapes, mais nous avons pensé que cela pouvait être intéressant pour le comité. Si vous le permettez, je vais demander à mon collègue, M. Digvir Jayas, vice-président à la recherche et aux relations internationales, de vous décrire cette approche.
:
Je vous suis très reconnaissant de me donner l'occasion de prendre la parole devant le comité.
Selon la politique actuelle de l'Université du Manitoba, la propriété intellectuelle est détenue conjointement par l'université et l'inventeur. Nous divisons la propriété intellectuelle en deux catégories distinctes, à savoir celle pouvant être commercialisée et les oeuvres protégées en vertu de la Loi sur les droits d'auteur qu'il s'agisse de littérature, de dramaturgie, de musique, de beaux-arts ou de performances.
Nous distinguons ces deux types de propriété intellectuelle et nous les traitons différemment. Les oeuvres appartiennent à leurs créateurs alors que les autres types de propriété intellectuelle sont détenus conjointement. Nous mettons en marché ces autres formes de propriété intellectuelle par l'entremise du bureau de transfert technologique de l'université, que ce soit via l'octroi de licences ou la création d'entreprises.
Lorsque nous réalisons des projets en collaboration avec l'industrie, celle-ci aimerait bien obtenir une cession des droits ou une licence exclusive à l'égard de la propriété intellectuelle. Les négociations peuvent être longues. En vertu de l'approche que nous préconisons, lorsque l'industrie participerait à un projet, nous lui permettrions de jouir des droits exclusifs à l'égard de la propriété intellectuelle créée. D'une certaine manière, l'industrie exercerait le plein contrôle sur la propriété intellectuelle.
Nous voulons que l'industrie se charge de déterminer s'il y a lieu de protéger la propriété intellectuelle et de la gérer tout au long de son cycle de vie. Si des étudiants participent, nous souhaiterions naturellement qu'ils puissent obtenir leur diplôme et défendre leur thèse. Par ailleurs, nous serions disposés à retarder d'une période maximale de six mois, voire un an dans les cas exceptionnels, la présentation de leurs travaux de recherche de telle sorte que leur carrière n'en souffre pas. Les chercheurs pourraient publier le travail réalisé en collaboration avec l'industrie, mais celle-ci aurait un droit de regard sur les documents pour déterminer s'il y a matière à protection. Les partenaires de l'industrie permettraient à l'université de continuer d'utiliser la propriété intellectuelle pour ses travaux de recherche internes sans vocation commerciale. Comme ils sont propriétaires de leurs travaux, les chercheurs accepteraient de permettre à l'industrie d'y avoir accès pour utilisation à l'interne.
En retour, nous demandons à nos partenaires de l'industrie d'établir la valeur de la propriété intellectuelle sur laquelle ils exercent un plein contrôle. Ils nous indiquent le pourcentage de redevances que nous pourrions toucher en leur laissant le plein contrôle de la propriété intellectuelle. Nous tenons des consultations auprès des chercheurs qui nous ont indiqué que c'est un modèle qui leur conviendrait. La plupart des industries que nous avons consultées apprécient également le modèle que nous proposons.
Cette approche est avantageuse du fait que l'université continuerait de recevoir des revenus de redevances que nous partagerions à parts égales avec nos inventeurs. Ainsi, la contribution de l'inventeur serait encore reconnue et l'université obtiendrait un certain rendement sur ses investissements. Les partenaires de l'industrie absorbent déjà cette propriété intellectuelle. En leur conférant le droit à cette capacité d'absorption, on réglerait les problèmes afférents. Cette propriété intellectuelle les intéresse; ils veulent qu'elle puisse être vendue pour pouvoir poursuivre leur croissance.
On économiserait beaucoup au chapitre des négociations, car les pourcentages seraient déjà convenus. L'approche semble plutôt bien accueillie par l'industrie qui souhaiterait que ce modèle soit mis en place. On réduirait aussi considérablement les délais de négociation, ce qui favoriserait une collaboration beaucoup plus grande entre l'université et l'industrie.
Pour nos étudiants, nous voyons notamment comme avantage qu'ils devraient travailler sur des problèmes concrets en respectant des délais très serrés. Dans un tel contexte, ils seraient exposés à la fois à la recherche fondamentale requise pour un cas d'application et à un problème véritable à régler. Il va de soi que certains pourraient considérer que l'université rend service à l'industrie. Mais comme nous sommes prêts à aider toutes les industries souhaitant travailler avec l'université, on ne pourra pas dire que nous voulons collaborer seulement avec telle ou telle industrie. Il s'agit d'un modèle très souple en ce sens que nous sommes disposés à coopérer avec toutes les industries intéressées. Les chercheurs voudront travailler dans le cadre d'une approche semblable, car elle sera profitable pour leur programme de recherche en lui permettant de prendre de l'expansion au fil des ans. Dans l'ensemble, nous estimons que cette approche nous permettra d'accroître notre collaboration avec l'industrie et la mise en valeur de la propriété intellectuelle aux fins de la croissance économique des provinces et du Canada tout entier.
Je vous remercie.
[Traduction]
Je présume que vous avez reçu mon exposé en français et que vous avez accès à des services d’interprétation en anglais. Oui.
[Français]
Je vais alors continuer en français.
Mon point de vue est légèrement différent de celui de mes collègues.
Je fais mon témoignage ce matin en tant qu'utilisatrice des données de brevet pour mes recherches. Il y a deux sujets dont je veux parler ce matin. Le premier porte sur l'utilisation et l'impact de la propriété intellectuelle sur les entreprises de haute technologie, en particulier sur la biotechnologie. Le second, qui peut sembler de moindre importance, c'est la propriété intellectuelle générée en tout ou en partie dans les universités. Je réalise que c'est exactement le sujet que mes collègues ont mentionné ce matin.
Concernant le premier sujet, depuis 2007, j'ai la chance d'utiliser les données des quatre enquêtes de Statistique Canada sur l'utilisation et le développement de la biotechnologie au Canada. Ces enquêtes ont été menées en 1999, 2001, 2003 et 2005. Elles ont été par la suite jumelées au Registre des entreprises de Statistique Canada, ce qui nous permet d'évaluer leur taux de croissance et de survie jusqu'en 2009.
Dans ces études, le rôle de la propriété intellectuelle dans une industrie comme la biotechnologie est très important. En ce qui a trait à la survie des entreprises de biotechnologie qui ont moins de 50 employés, nos résultats montrent qu'un plus grand nombre de brevets augmente la probabilité de ne pas survivre jusqu'à la prochaine année de 0,72 p. 100, ce qui veut dire qu'un brevet supplémentaire réduit la chance de survivre d'une année supplémentaire de 0,72 p. 100. Ce n'est pas énorme, mais cela suggère qu'il faudrait mettre en place des mécanismes d'aide à la propriété intellectuelle, particulièrement pour les petites entreprises.
Pour ce qui est des mesures de croissance, nos résultats démontrent que le nombre de brevets ne semble pas affecter la performance des entreprises. Toutefois, si on se penche plus particulièrement sur des modèles qui traitent d'un effet non linéaire, on se rend compte que l'effet des brevets est positif sur la croissance des entreprises jusqu'à un certain point. Après ce point-là, qui tourne autour d'une soixantaine de brevets, l'effet devient négatif. L'entreprise met trop d'énergie dans la poursuite d'un brevet. On voit cela à court terme, soit deux ans, et à moyen terme, soit quatre ans.
On a aussi examiné la croissance de ce qu'on appelle les « gazelles », soit les entreprises qui ont une croissance très rapide. Une croissance rapide ici signifie qu'une entreprise double ses effectifs en-dedans de quatre ans. Dans ce cas-ci, les brevets des petites et moyennes entreprises à forte croissance ont un effet clair et positif sur leur croissance. Il est fort probable que les brevets de ces entreprises sont ce qu'on appellerait de bons brevets, puisqu'ils contribuent à la croissance rapide de ces entreprises.
Il est important de noter qu'on ne peut pas évaluer la qualité des brevets des entreprises à l'aide des données de Statistique Canada. Pour cela, il aurait fallu jumeler les données des brevets avec celles de l'Office canadien des brevets, l'USPTO, l'EPO, le JPO, etc. Pour l'instant, ce genre d'études est très compliquée à réaliser.
Pour ce qui est des facteurs qui contribuent à cette innovation, comme je ne dispose que de sept minutes, je n'aurai pas le temps de vous en parler, mais je serai très heureuse de répondre à vos questions par la suite.
Le deuxième sujet, qui colle un peu plus avec ce que mes collègues ont dit, concerne d'une certaine façon l'université entrepreneuriale. J'ai étudié l'influence des brevets sur la production scientifique, de même que la propension à breveter des chercheurs universitaires en biotechnologie et en nanotechnologie. Quels sont les facteurs qui influencent ces deux mesures? Dans le premier cas, nos études démontrent, à l'instar de la littérature, un effet de renforcement des brevets sur la publication scientifique. Il n'y aurait pas d'effet de substitution, donc pas de choix entre breveter ou publier; les deux se font. En revanche, cet effet de renforcement disparaît au-delà d'environ 20 brevets. L'effet devient négatif au-delà de 20 brevets. On pense que ce qui arrive, c'est que cela devient carrément un choix du chercheur de breveter plutôt que de publier.
En ce qui a trait à la qualité des publications, on observe une courbe en u inversé, qui correspond aussi à une diminution des citations des brevets au-delà d'un certain nombre de citations obtenu. Cela réfère encore au choix du chercheur.
Pour ce qui est de la propension à breveter de la part des chercheurs universitaires, nos recherches démontrent que c'est surtout le fait de collaborer avec l'entreprise privée, mesuré par le montant des contrats octroyés aux chercheurs, qui influence la propension à rechercher des brevets de plus grande portée. Ils ont un plus grand nombre de revendications et ils obtiennent davantage de citations. Le nombre de citations et le nombre de revendications sont donc deux indicateurs de la qualité des brevets.
Si l’on s’attarde uniquement aux brevets des inventeurs universitaires, nos recherches démontrent que les contrats ont un effet positif sur le nombre de citations obtenues pour ces brevets. En revanche, le financement public a un effet positif sur la qualité des brevets, et ce, jusqu’à environ cinq brevets. Par la suite, l’effet devient négatif.
En d’autres mots, le financement privé et, jusqu’à un certain point, le financement public influencent la quantité des brevets, mais seul le financement public influence la qualité de ces brevets, qui est mesurée par le nombre de citations.
Avant de conclure, j'aimerais mentionner un sujet connexe sur lequel je n'aurai pas le temps d'élaborer. Cela concerne la fuite de la propriété intellectuelle hors du Canada. Il s’agit des brevets auxquels ont travaillé des inventeurs canadiens et qui appartiennent à des intérêts étrangers.
En nanotechnologies, un peu plus de 40 p. 100 de la propriété intellectuelle fuient nos frontières. C'est une amélioration considérable depuis le milieu des années 1970, alors qu'environ 60 ou 70 p. 100 de la propriété intellectuelle fuyaient nos frontières. En outre, ce sont les brevets qui obtiennent le plus de revendications. Par conséquent, ce sont ceux qui ont, en théorie, la portée la plus vaste.
Y a-t-il lieu de s’inquiéter de ce phénomène? Il serait pertinent d’examiner la question dans tous les secteurs au Canada, ce que je prévois faire cet été.
Comme j'ai touché à un sujet très vaste, que peut-on conclure de toutes ces études?
Du côté des entreprises de biotechnologie, la course au Bureau des brevets semble fragiliser les petites entreprises et compromettre leur survie. Il faut donc mettre en place des mécanismes de soutien à la protection de la propriété intellectuelle pour les petites entreprises.
Il est aussi impératif de permettre et de faciliter le jumelage des données sur les entreprises, leur rendement et les caractéristiques de leur propriété intellectuelle, et de réaliser des études longitudinales sur le rendement des entreprises sur le plan de la croissance et de l’innovation. Autrement, on ne sera jamais en mesure de dire s'il y a un impact ou non et si on veut changer le régime de propriété intellectuelle.
À l’aide de ces indicateurs, les modifications au régime pourront être optimisées de façon à assurer un meilleur rendement des entreprises canadiennes.
Du côté de l’université entrepreneuriale, l’importance des liens avec l’entreprise n’est plus à démontrer. Il faut toutefois être prudent et ne pas négliger la recherche en amont, qui est généralement financée par le secteur public et qui alimente ces applications, car la source risquerait de se tarir. Il serait également important d’examiner l’impact de la fuite de la propriété intellectuelle hors de nos frontières parce que cela ne génère pas de valeur au Canada.
Je vous remercie de votre attention. Il me fera plaisir de répondre à vos questions en français ou en anglais et de vous donner de plus amples précisions sur mes recherches.
Merci beaucoup.
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Je me ferais l’écho de certains des commentaires de Gay. Les États-Unis offrent un processus de demande de brevets très informel. Il s’agit d’un brevet américain provisoire. Ce n’est vraiment pas cher. Vous n’avez pas besoin d’investir beaucoup d’argent avec les agents de brevets en vue de structurer officiellement le brevet en ce qui a trait aux revendications qui y sont typiquement associées.
On peut littéralement prendre un document, payer les frais de 150 $ et obtenir un sceau. Vous obtenez une date à laquelle vous revendiquez votre invention. Après cette date, vous avez un an pour officialiser votre brevet par l’entremise de n’importe quel organisme de délivrance de brevets sur la scène internationale. La prochaine étape est une demande PCT. Nous avons donc un an pour déposer une demande. Nous pouvons déposer une demande PCT au Canada. Une telle demande nous permet de transférer le tout dans un autre pays dans un délai de 18 mois à compter de la première date de dépôt.
Il s’agit donc d’une stratégie utilisée par pratiquement tous les bureaux de transfert de la technologie non seulement au Canada, mais aussi partout dans le monde, parce que les États-Unis offrent un moyen informel de déposer rapidement et à faible coût une demande de brevet. Tous les autres organismes responsables de l’examen des brevets le reconnaissent. C’est ce que j’appellerais la pratique courante.
Donc, la vraie décision doit être prise dans un délai d’un an. Nous avons une période de 12 mois au rabais. Au cours de cette période, si nous avons l’intention d’investir de l’argent, il faut trouver l’endroit où sont les marchés et les possibles partenaires commerciaux. Les gros investissements commencent au douzième mois par le dépôt de la demande PCT au Canada. Ensuite, les frais sont beaucoup plus élevés dans les autres pays en raison des divers coûts liés à la traduction, et nous continuerons d’investir dans les brevets que s’il y a un certain intérêt commercial. Avons-nous trouvé quelqu’un qui s’intéresse à notre technologie, qui veut l’exploiter et qui est prêt à assumer les coûts à mesure que nous progressons?
Vous devriez voir les universités comme des entrepôts. Nous essayons de créer un bien et de le conserver pendant un certain temps, mais nous sommes en mesure de le faire que durant un temps limité. Si votre produit ne suscite pas l’intérêt commercial de partenaires canadiens ou ne reçoit pas le financement de jeunes entreprises ou de sociétés internationales, il faut laisser tomber à un certain moment. Il nous est impossible de continuer d’assumer les coûts des brevets seulement dans l’espoir que des opportunités se présentent.
Selon moi, cette notion de pratiques exemplaires est une bonne façon d’aborder cet argument ou ce sujet. Il est clair que, dans de nombreux domaines, il y a des pratiques exemplaires qui surpassent les autres. Toutefois, la vérité, c’est que, dans les milieux universitaires, la plupart de ces accords ont été négociés dans le cadre de conventions collectives, qui ne sont pas simples à modifier. Je dirais que la suggestion que nous avons présentée est une façon d’envisager de faire des progrès, sans avoir à réexaminer les paramètres fondamentaux des accords négociés, et d’exhorter tout le monde à simplifier le processus.
Nous pouvons réaliser des progrès plus rapidement en modifiant certains des paramètres et la façon dont nous manions l’outil que nous avons en main. Donc, il se peut que la clé à molette dont nous disposons diffère légèrement de celle de Scott, mais nous pouvons obtenir des résultats semblables en utilisant la nôtre d’une façon légèrement différente. Au lieu de renégocier les accords que nous avons conclus avec nos collègues afin de procéder exactement comme Scott ou, inversement, de demander à ce dernier de renégocier ses accords afin de faire exactement comme nous, l’approche que nous proposons à nos collègues et à nos partenaires industriels potentiels — et qui semble engendrer de nombreuses réactions positives — tente de masquer les détails du mécanisme sous-jacent à l’aide d’une méthode de mise en oeuvre qui progresse plus rapidement.
Donc, oui, en un sens, il peut être tentant d’envisager d’uniformiser toutes ces politiques mais, parce qu’elles sont intégrées dans des ententes compliquées — habituellement des conventions collectives —, il serait difficile de s’engager dans cette voie. En revanche, nous n’aurions probablement pas trop de mal à réaliser des progrès, si certains d’entre nous faisaient les choses de manière plus créative que nous le faisions auparavant.
M. Phil McColeman: Digvir?
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Je dirais que l’évolution des politiques en matière de PI qui s’opère dans nos universités ressemble sûrement à celle qu’on observe dans les pays du G8 ou les pays développés. La plupart des politiques en matière de PI des universités sont identiques, en ce sens que nous présentons la demande initiale et disposons d’une année pour décider si nous souhaitons protéger davantage la PI. Nous nous efforçons de trouver un partenaire qui est prêt à nous aider à la protéger, à promouvoir et à élaborer les politiques.
Les différences qu’on observe d’une université à l’autre ont trait à la façon dont les revenus générés par la PI sont partagés entre les investisseurs. Par exemple, certaines universités, comme l’Université de Waterloo, utilisent un ratio 75-25. Le nôtre est 50-50. Dans d’autres établissements, la proportion pourrait être 20-80. Voilà l’une des variations.
Une autre variation est liée à la propriété des inventions. Elle peut être accordée entièrement aux chercheurs, comme c’est le cas à Waterloo, ou aux établissements d’enseignement, comme c’est le cas aux États-Unis, en vertu de la Bayh-Dole Act. On peut aussi trouver un moyen terme. Par exemple, à l’Université du Manitoba, la propriété est répartie également entre l’inventeur et l’université.
En ce qui concerne l’orientation générale, si l’on examine les données sur la propriété intellectuelle recueillies par l’Association of University Technology Managers, qui indiquent le nombre de brevets déposés par million de dollars investis dans la recherche, on constate que le Canada s’en tire relativement bien, surtout comparativement aux États-Unis.
Par conséquent, les différences en matière de politiques tiennent à la façon dont les revenus sont distribués et à la propriété des inventions. Sinon, le cadre est le même.
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Merci, monsieur le président. Oui, il y a si peu de temps, madame.
Je vous remercie tous de votre attention aujourd'hui.
Madame Beaudry, vous avez fait un exposé qui, je pense, était important pour les audiences d'aujourd'hui. Vous avez parlé de brevets et de la créativité de type blue-sky et de la nécessité de trouver des moyens de les financer, par opposition au fait de financer strictement ce qui, de toute évidence, sera commercialisé dès le départ. Je pense qu'il est très important d'être dans cette position vis-à-vis l'innovation et la créativité. C'est ce que nous ont dit le rapport Jenkins et d'autres. En tant que pays, nous voulons stimuler la créativité et trouver une façon de créer davantage. Ce qui filtre jusqu'à la commercialisation, qu'il s'agisse de quelque chose qui débute ou de quelque chose qui évolue, nous devons garder cette porte ouverte. Je vous félicite de vos observations.
Au début, vous avez dit, madame Yuyitung, qu'à l'Université McMaster, vous avez tendance à aller aux États-Unis pour obtenir très rapidement ces brevets initiaux. Je crois que c'était vous ou M. Inwood.
Je voulais connaître la différence de coûts. Qu'est-ce qui pousse les gens à aller aux États-Unis? Vous en avez parlé comme d'un processus d'enregistrement plus simple, moins coûteux pour les brevets initiaux. Est-ce une question sur laquelle le Canada devrait se pencher sérieusement? Comment garder ces idées créatrices et novatrices ici? Est-ce que nous sommes perdants dès le départ?
Peut-être vais-je commencer par l'Université McMaster, s'il vous plaît.
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Merci, monsieur le président, mais ce n'est vraiment pas ce que j'avais l'intention d'aborder.
Je ne suis pas un membre régulier au comité, mais j'ai, moi aussi, trouvé le débat fort encourageant.
Comme M. Baird et moi représentons la région de Waterloo, je suis sûr que vous vous attendez à ce que nous fassions la promotion de l'Université de Waterloo et de certaines de ses réalisations. J’y reviendrai dans un instant, mais j’aimerais d’abord vous lire un extrait d’un discours que le recteur de l'Université de Waterloo, M. Feridun Hamdullahpur, a donné en Arabie saoudite il y a moins d'un mois. Son discours portait sur l'importance de trouver un juste milieu entre la recherche et le milieu universitaire, l'instruction et la commercialisation, et l’utilité de l'alternance travail-études.
En passant, je vais lire le texte à partir d’un PlayBook, qui est un outil formidable conçu dans la région de Waterloo. J'espère que vous en avez tous un. Si vous n'en avez pas, sachez que c’est une excellente tablette d’un bon rapport qualité-prix.
Voici les propos de M. Hamdullahpur:
Dans les années 1980, Mike Lazaridis était un étudiant de premier cycle à Waterloo lorsqu’il a eu l'idée du BlackBerry. Au lieu de le pousser à terminer ses études, ses professeurs qui avaient l’esprit d’initiative l'ont encouragé à développer le concept sur le plan commercial. C’est ainsi qu’est née Research in Motion, une société qui a permis la création nette de 17 000 nouveaux emplois partout dans le monde.
M. Hamdullahpur évoque ensuite les défis actuels, puis il ajoute:
Un élément typique de la culture de Waterloo, c'est notre politique sur la propriété intellectuelle qui permet aux inventeurs, c’est-à-dire aux étudiants et au personnel, de maintenir les droits intellectuels liés à leurs inventions. La politique rend les frontières entre l'université, les entreprises et l'industrie encore plus poreuses, favorise des partenariats productifs et donne lieu à un solide bilan en matière de commercialisation. Plus de 75 entreprises dérivées de haute technologie ont été créées pour commercialiser les technologies mises au point par le corps professoral, les étudiants et les diplômés de l'Université de Waterloo.
Le recteur parle ensuite des plus de 700 entreprises de haute technologie, notamment Research in Motion, Google Waterloo, OpenText, etc. En tout cas, vous comprenez là où je veux en venir.
Ma question va dans le sens de certaines des questions précédentes en ce qui concerne la commercialisation. Monsieur Inwood, vous avez fait valoir qu'on accorde la priorité aux solutions industrielles.
J'ai participé, à différentes occasions, aux discussions tenues à l'Université de Waterloo sur l'éventualité d'établir des partenariats avec une industrie donnée qui voulait obtenir de l'aide pour la recherche et le développement d'une technologie particulière — et ce n’était pas nécessairement dans le domaine des communications. Par exemple, je me souviens d’avoir été là lors d’un projet de recherche qui visait à créer de meilleurs lampadaires pouvant absorber l'impact des chocs en vue de protéger des vies. C'était, pour moi, étrange de voir une université faire cela. Un autre projet auquel nous avons récemment participé était la mise au point d'un châssis de voiture ultraléger.
Je me demande si vous pourriez fournir quelques exemples de cas où, comme vous l'avez dit, le secteur privé s'est occupé de la commercialisation. Il ne fait aucun doute que le secteur privé profite de l'accès au milieu universitaire.
Si vous pouviez nous donner un ou deux exemples, ce serait vraiment bien.
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Je ne vais certainement pas céder la parole de si tôt.
L’objet de ma motion porte sur un sujet dont on a beaucoup entendu parler dans les médias. Les députés des deux côtés de la Chambre en ont aussi beaucoup parlé. Les trois partis semblent s'entendre sur l’importance cruciale du programme « Constellation Radarsat ». Toutefois, MDA a annoncé son intention de renvoyer au moins une centaine de personnes.
L’entreprise a déjà perdu certains de ses principaux ingénieurs et scientifiques. Il s'agit là de quelques-uns des esprits les plus brillants du Canada. Ce sont eux qui contribuent à la propriété intellectuelle, et c'est justement l’objet de notre étude. Si nous n'appuyons pas des entreprises comme MDA, ces gens iront en Allemagne, au Japon et aux États-Unis, et nous perdrons tous leurs savoirs et talents. Nous serons alors aux prises avec un grave exode des cerveaux.
Tous s'attendaient à ce que le budget prévoie des fonds supplémentaires pour le programme « Constellation RADARSAT ». Le manque de financement a déstabilisé MDA, parce que les modèles sont déjà prêts et tout le travail est déjà accompli pour les trois des quatre phases de développement. Il ne reste plus qu’à passer à la dernière étape, soit la fabrication. MDA a besoin du contrat afin de construire les satellites.
D'après ce que nous avons cru comprendre, le programme a subi des changements qui risquent d’accroître les coûts; par exemple, le ministère de la Défense nationale et l'Agence spatiale canadienne ont modifié les spécifications, et le gouvernement est revenu sur sa décision. On était censé procéder à un seul lancement de trois satellites, mais à ce qu’il paraît, on demande maintenant deux lancements distincts: le premier inclura deux satellites et le second, un seul. Bien entendu, lancer un satellite dans l'espace n'est pas une mince affaire. Rien qu’avec ce changement, le coût du programme augmente de presque 100 millions de dollars.
Je crois qu'il est important pour nous, en tant que membres du Comité de l'industrie, d’entendre les témoignages d'Industrie Canada et de MDA pour savoir où l’on en est avec le programme. Quels sont les obstacles, et quelles mesures le comité peut-il prendre pour faire avancer le projet afin que nous ne perdions pas cet élément crucial de notre industrie aérospatiale, ainsi que tous les talents connexes, comme ce fut le cas pour d'autres programmes qui ont été abolis dans le passé?
Je ne pense pas que ce soit la bonne voie à suivre. On devrait y consacrer une réunion. Il est vrai qu'on n'a pas indiqué expressément que j'allais proposer une motion à la séance d’aujourd’hui, mais c’est la seule occasion que j’aurai de le faire, puisque notre prochaine réunion aura lieu le 29 mai.
Voilà pourquoi je propose la motion. Je crois que M. Regan veut proposer un amendement qui sera, selon moi, favorable.