:
Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous les membres du comité.
[Français]
C'est un plaisir d'être ici aujourd'hui.
On voit que le temps file. En effet, beaucoup de travail a été fait au cours de l'année qui vient de s'écouler. J'aimerais vous mettre au fait de ces travaux et des priorités du ministère de l'Industrie. On pourra parler, évidemment, des mesures qui découleront du Plan d'action économique 2013.
Les enjeux touchent: premièrement, le renforcement du secteur de la fabrication; deuxièmement, la stimulation de l'innovation des entreprises; troisièmement, la promotion de l'entrepreneuriat et du capital de risque; quatrièmement, l'amélioration des cadres du marché, et, cinquièmement, le soutien de l'économie numérique. Ça a été adopté et ça continue. Il y a du travail en cours. Je me ferai un plaisir de vous donner plus de détails là-dessus.
Je suis en présence de mon sous-ministre John Knubley, de Mme Bincoletto, qui est dirigeante principale des finances au ministère de l'Industrie, de Mme Thivierge et de M. Stewart. N'hésitez pas à nous poser des questions. Nous avons les gens qu'il faut pour y répondre. Nous allons le faire du mieux que nous pouvons.
Monsieur le président, après plusieurs années consécutives de croissance économique inégale, le monde entier est encore à la croisée des chemins. En tant que gouvernement, nous allons poursuivre nos efforts afin de traverser cette tourmente mondiale et de favoriser la création d'emplois, la croissance économique ainsi que la prospérité à long terme au Canada.
Les efforts ont donné des résultats. Pas moins de 465 000 emplois ont été créés, soit un niveau supérieur au sommet atteint avant la récession. C'est la plus forte croissance de l'emploi parmi les pays du G7 pendant cette crise. En outre, le PIB réel du Canada se situe bien au-dessus des niveaux d'avant la récession. C'est aussi la meilleure performance du G7.
Nous allons continuer à investir dans les moteurs de croissance, la création d'emplois, l'innovation, l'investissement et les compétences. Nous demeurons déterminés à maintenir les impôts à un faible niveau — ce qui ne déplaira sûrement pas à mon collègue qui est ici, à ma gauche — et à renouer avec l'équilibre budgétaire.
[Traduction]
J'en viens au sujet de la séance d'aujourd'hui: Industrie Canada recevra 1,16 milliard de dollars dans le Budget principal en 2013-2014, ce qui contribuera directement à notre programme de création d'emplois et de croissance. En outre, si le Parlement le veut bien, Industrie Canada et le Portefeuille de l'industrie mettront en oeuvre les mesures énoncées dans le Plan d'action économique de 2013 et les priorités connexes.
L'une des priorités d'Industrie Canada est d'aider les manufacturiers à réussir sur les marchés mondiaux. Je vous signale que le secteur manufacturier représente 1,1 million d'emplois à la grandeur du Canada, qu'il génère 13 % du PIB canadien et qu'il exécute près de la moitié des activités de R-D au Canada. Je m'attarderai surtout aux domaines clés que sont les secteurs de l'automobile, de l'aéronautique et de l'aérospatiale, les marchés de la défense et la fabrication de pointe.
Vous vous souviendrez que le a annoncé en janvier dernier un investissement supplémentaire de 250 millions de dollars sur cinq ans dans le Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile.
Au mois de mars, nous avons annoncé dans le cadre de notre plan d'action économique le maintien du financement destiné à soutenir et à bonifier l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense, en octroyant 110 millions de dollars sur quatre ans pour créer un programme de démonstration de la technologie aérospatiale et tenir prochainement des consultations sur la création d'un réseau national de recherche et technologie dans ce domaine. Ces mesures devraient renforcer la position du Canada comme chef de file mondial de la production de biens et services aéronautiques et aérospatiaux.
Nous nous sommes aussi engagés dans notre plan d'action économique de 2013 à réformer le processus d'approvisionnement, à renforcer les principales capacités industrielles et à examiner des façons de cibler des retombées industrielles et régionales. Ces mesures favoriseront la création de possibilités d'exportation et aideront à garantir que tous les projets d'approvisionnement importants prévoient des retombées pour l'industrie canadienne.
Industrie Canada collaborera aussi avec l'Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l'Ontario afin d'élaborer des initiatives de calibre mondial dans le secteur manufacturier, dans le cadre d'un programme quinquennal doté d'une enveloppe de 200 millions de dollars qui amorcera ses activités en 2014.
[Français]
Le Plan d'action pour le capital de risque du gouvernement a été annoncé dans le cadre du Plan d'action économique 2013. C'est un ensemble de mesures qui ont pour but de promouvoir davantage le système canadien de capital de risque. Une somme de 60 millions de dollars, répartie sur cinq ans, va être allouée au soutien des incubateurs et des accélérateurs d'entreprises pour permettre d'élargir leurs services. De plus, un montant de 18 millions de dollars, réparti sur deux ans, ira à la Fondation canadienne des jeunes entrepreneurs pour aider nos jeunes entrepreneurs. De plus, la Banque de développement du Canada fera des investissements additionnels dans des entreprises sortant avec succès des accélérateurs d'entreprises et établira de nouveaux Prix Entrepreneurship. Dans bien des cas, c'est lors du démarrage qu'il y a un manque. Certains projets sont étranglés. Cette forme de financement sera donc accessible à nos entreprises.
Quant à l'innovation, c'est un facteur important que nous continuons d'accroître pour favoriser la croissance, améliorer la productivité et rehausser notre niveau de vie.
L'année dernière, j'ai mentionné au comité que le ministre d'État Goodyear dirigeait les travaux sur la réponse à donner aux recommandations formulées par le groupe d'experts de M. Tom Jenkins. Nous avons donné suite à ces recommandations. Dans le budget de 2012, nous nous sommes engagés à verser 1,1 milliard de dollars répartis sur cinq ans, notamment pour doubler le soutien au fameux PARI, soit le Programme d'aide à la recherche industrielle, pour rendre permanent le programme des Réseaux de centres d'excellence, qui sont dirigés par l'industrie, et pour recentrer le mandat du Conseil national de recherches afin de l'axer sur la demande et l'orienter vers les entreprises.
Dans le Plan d'action 2013, nous avons aussi annoncé un appui additionnel dans ce domaine, soit le financement de nos conseils subventionnaires, comme le CNRC et Génome Canada. Je sais que vous avez vu cela plus en détail avec le ministre Goodyear.
[Traduction]
En plus de maintenir les impôts à un faible niveau, de réduire la paperasse et de défendre un traitement tarifaire équitable, une autre grande priorité consiste à renforcer nos politiques d'encadrement du marché énonçant les conditions susceptibles de permettre aux sociétés d'être compétitives, d'innover et d'investir. Nous avons aussi modifié notre processus d'examen des investissements, notamment les lignes directrices relatives aux entreprises d'État, les délais des examens relatifs à la sécurité nationale et les seuils applicables aux examens des investissements aux termes de la Loi sur Investissement Canada.
Après avoir fait adopter la l'an dernier, nous continuons de renforcer nos protections de la propriété intellectuelle. Comme vous le savez, nous avons récemment présenté la .
[Français]
Il est toujours important de mettre en avant la promotion d'une économie numérique de calibre mondial. Nous voulons, pour ce qui est des prochaines étapes, que notre innovation future soit alimentée par les technologies numériques afin de soutenir cette économie numérique et faire du Canada un chef de file. Nous avons pris plusieurs mesures essentielles, par exemple en ajoutant un volet numérique au CNRC et en réorientant le mandat de la Banque de développement du Canada. Un programme d'adoption des technologies numériques est offert par l'entremise de la BDC. La vente aux enchères du spectre 700 MHz, qui se tiendra d'ici la fin de l'année, suscitera beaucoup d'activités en matière d'économie numérique.
Je suis déterminé à mettre en avant ces mesures et d'autres enjeux, à savoir examiner les façons de renforcer le marché numérique, soutenir les compétences numériques, encourager l'adoption de technologies par les entreprises et favoriser l'accès pour les Canadiens. Je sais que le comité se penche sur cette question présentement et je serai ravi de prendre connaissance des travaux qu'il réalise.
Monsieur le président, j'estime qu'en se concentrant sur les priorités que j'ai présentées aujourd'hui, Industrie Canada et le gouvernement contribueront à renforcer la compétitivité et à soutenir le but de notre gouvernement, qui est de créer des emplois et de stimuler la croissance pour tous les Canadiens.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis heureux d'être parmi vous cet après-midi.
Vous m'offrez l'occasion de parler de mon portefeuille, à savoir les petites entreprises et le tourisme.
Je suis accompagné aujourd'hui de la sous-ministre adjointe et collaboratrice, Marie-Josée Thivierge, et de M. Stewart. Je les remercie d'être présents.
[Traduction]
J'aimerais aussi profiter de cette occasion pour vous faire part du travail important que le gouvernement a accompli pour appuyer deux secteurs qui ont une grande valeur pour le Canada: la petite entreprise et le tourisme.
[Français]
Comme plusieurs d'entre vous le savent, je suis originaire de la Beauce, une région qu'on surnomme le royaume des entreprises au Québec. Je suis un fier Beauceron. Ces gens d'affaires, qui sont débrouillards et ingénieux, ont fait le succès de la région beauceronne.
C'est un honneur pour moi de défendre les intérêts des entrepreneurs canadiens. Je le fais en m'assoyant à la table du Cabinet et en rencontrant les entrepreneurs. Mon rôle est en quelque sorte de les représenter à la table de décisions du gouvernement.
Comme vous le savez, les petites et moyennes entreprises sont importantes. Elles représentent 99 % des entreprises au Canada. Elles contribuent à plus de 40 % du produit intérieur brut de notre pays. Les PME créent la moitié des emplois dans le secteur privé.
Je rencontre des femmes et des hommes d'affaires dans mon comté ou ailleurs au Canada. Dans mon comté, quand je fais du porte-à-porte, ou ailleurs au Canada, lorsque je tiens des tables rondes avec les entrepreneurs, je leur dis toujours la même chose. Je leur dis, bien simplement, merci. Je les remercie parce que ce sont eux qui créent les emplois et la richesse et qui ont permis au Canada de se sortir de la dernière récession mondiale, soit la crise financière que nous avons connue en 2008.
[Traduction]
Et que répondent les exploitants de petites entreprises? Ils me disent toujours la même chose. Le gouvernement est trop sur le dos des entreprises et il vient trop piger dans leurs poches.
[Français]
Le but de notre gouvernement est d'abord de créer un climat d'affaires qui permet aux entreprises de croître. Pour cette raison, nous avons fait en sorte que les entrepreneurs puissent garder leur argent dans leurs coffres afin de réaliser leurs projets de développement et de créer de la richesse. Nous avons fait passer l'impôt des petites entreprises de 12 % à 11 %. Nous avons établi un crédit d'impôt destiné aux entrepreneurs pour les inciter à embaucher un nouvel employé et nous avons réduit la « paperasse ». Les entrepreneurs nous ont dit que le gouvernement était trop sur leur dos, qu'il y avait trop de règlements et de « paperasse ».
J'ai eu la chance de présider une commission, avec quelques-uns de mes collègues parlementaires et des gens du secteur privé, en vue de remettre un rapport au gouvernement. Ce dernier a décidé, par l'entremise du président du Conseil du Trésor, mon collègue Tony Clement, de donner suite à l'ensemble de nos recommandations.
Les entrepreneurs nous ont fait part de plus de 2 300 irritants qu'ils devaient surmonter chaque jour. Ces irritants proviennent de plus de 18 ministères et organismes du gouvernement fédéral. Nous avons écouté les entrepreneurs, et nous pouvons vous dire aujourd'hui que plus de 40 % des recommandations sont maintenant en vigueur. Les autres le seront d'ici un an.
[Traduction]
La principale recommandation de la Commission sur la réduction de la paperasse a déjà été mise en oeuvre. C'est la règle du un pour un. Si le gouvernement veut instaurer un nouveau règlement, il doit en éliminer un. Notre gouvernement croit que cette nouvelle règle mettra un frein aux tracasseries administratives afin que les entrepreneurs puissent consacrer leur temps à faire grandir leurs entreprises, au lieu de faire grandir l'appareil d'État.
[Français]
Nous avons aussi conclu des partenariats avec 9 provinces, 3 territoires et plus de 650 municipalités en vue d'offrir le programme PerLE. Ce programme, qu'on appelle en anglais BizPal, offre aux Canadiens qui veulent se lancer en affaires un site Internet qui regroupe toutes les exigences administratives du gouvernement fédéral, des gouvernements provinciaux et des municipalités.
Le site est très fréquemment consulté. Il est très utile pour les entrepreneurs ou les entrepreneurs en devenir. Nous espérons que le Québec sera bientôt la dixième province à participer à ce programme très populaire.
[Traduction]
Nous avons aussi un très bon partenariat avec la Fondation canadienne des jeunes entrepreneurs qui a aidé plus de 5 000 jeunes canadiens à lancer leur entreprise.
[Français]
Notre gouvernement appuiera toujours la création d'emplois au Canada. Comme vous le savez, je suis aussi très fier de travailler étroitement avec des intervenants du milieu touristique canadien. Les nouvelles sont bonnes en ce qui concerne l'industrie touristique. Cette industrie est en croissance cette année. Il y a eu 13 trimestres consécutifs de croissance depuis la dernière récession mondiale.
Les dépenses touristiques effectuées au Canada, c'est-à-dire l'argent dépensé en billets d'avion, chambres d'hôtel, restaurants et ainsi de suite ont atteint un niveau record l'an dernier, soit 8,1 milliards de dollars. C'est une hausse de 4,2 % par rapport à 2011. Le nombre d'emplois dans le secteur touristique a aussi augmenté de 2 %, pour atteindre 614 600 l'an dernier.
Pour appuyer cet important secteur, j'ai lancé en octobre dernier la Stratégie fédérale en matière de tourisme, qui se trouve sur le site Internet du gouvernement. Cette stratégie très simple répond aux préoccupations des gens de l'industrie touristique en éliminant les irritants de ce secteur pour que celui-ci puisse croître encore plus rapidement au cours des prochaines années.
Un point important est que, dans le cadre de cette stratégie, nous avons établi un comité directeur, qui est présidé par la sous-ministre adjointe Mme Thivierge. Ce comité rencontre régulièrement les intervenants de l'industrie pour évaluer les progrès de la stratégie, mais aussi pour s'assurer que l'ensemble du gouvernement ainsi que les divers ministères et ministres impliqués ont en tête la priorité de l'industrie touristique.
Je vais vous donner un exemple. Mon collègue , qui est ministre de l'Immigration et dont la collaboration est importante, a augmenté considérablement le nombre de centres de traitement des visas, partout dans le monde. C'était une demande de l'industrie touristique. Si on veut attirer plus d'étrangers au Canada, il faut leur faciliter la tâche lorsqu'ils veulent obtenir un visa. Le nombre de centres de traitement des visas est donc passé à 130, dans 95 pays. L'année dernière, le Canada a d'ailleurs émis un nombre record de visas, soit près d'un million.
Nous allons continuer à promouvoir le Canada auprès des marchés touristiques étrangers. En février dernier, j'ai eu l'honneur de participer en Inde, avec la Commission canadienne du tourisme et sa présidente-directrice générale Mme McKenzie, à Focus Canada-Inde 2013, un événement organisé par la Commission canadienne du tourisme pour promouvoir l'industrie touristique canadienne auprès des acheteurs indiens. Je peux vous dire que le nombre de touristes provenant de l'Inde et de la Chine a augmenté encore cette année. La Commission canadienne du tourisme a comme mandat de se concentrer sur ces marchés émergents à grand potentiel au cours des prochaines années.
En terminant, je tiens à vous dire que je suis disponible pour répondre à vos questions. Je vous remercie de nous avoir invités à participer à vos délibérations.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, messieurs les ministres, de prendre le temps de venir nous présenter votre plan et votre mise à jour, malgré vos horaires très chargés.
J'aimerais m'attarder à la petite entreprise parce que c'est dans ce domaine que j'ai gagné ma vie pendant 25 ans. Avant de venir à Ottawa, je possédais une entreprise dans le secteur de la construction. J'ai souvent animé des tables rondes avec des gens d'affaires et d'autres avec des économistes pour préparer nos budgets et je comprends exactement ce que M. Bernier a dit au sujet de la paperasse.
Une autre préoccupation que j'entends souvent concerne les redondances qui multiplient les coûts d'exploitation d'une petite entreprise. Dans mon coin de pays, le sud-ouest de l'Ontario, des politiques que je qualifierais de provinciales exigent certaines choses dans le secteur immobilier et dans le secteur de la construction qui sont répétées à l'échelon fédéral dans plusieurs ministères.
Est-ce que votre ministère collabore avec les provinces et les territoires, « collaborer » n'est peut-être pas le bon mot, mais à tout le moins, est-ce qu'il s'assure que lorsqu'il y a redondance, on examine l'exigence de près afin de déterminer si elle est absolument nécessaire?
Je vous donne un exemple. À l'échelon provincial, un terrain vierge dont le zonage autorise à juste titre le développement nécessite souvent des études environnementales ou patrimoniales. Ces études sont répétées au fédéral. Lorsqu'on présente une demande au fédéral, on se fait dire: « Nous n'acceptons pas le rapport que vous avez remis à la province. Repartez de zéro. Recommencez le tout. » Par conséquent, il faut compter jusqu'à cinq ans avant de mettre en exploitation des installations industrielles sur un terrain correctement zoné à cette fin.
Je vous parle ici d'un exemple bien concret et je vous demanderais de bien vouloir le commenter. Il faut non seulement réduire et simplifier de façon appréciable la paperasse et le traitement administratif, mais aussi ses chevauchements.
Monsieur Bernier.
Avant de répondre à votre question, je tiens à me corriger. Dans mes remarques préliminaires, j'ai dit que les dépenses dans l'industrie touristique s'élevaient à 8,1 milliards de dollars. C'est plutôt de l'ordre de 81,9 milliards de dollars. C'est l'argent dépensé dans l'industrie touristique en un an. Donc, ce n'est pas 8,1 milliards, mais bien 81,9 milliards de dollars par an de dépenses dans le secteur touristique. Je suis désolé.
Quant à votre question, vous avez absolument raison. C'est pourquoi nous avons créé le site Web intitulé PerLE. C'est très simple et je vous invite, mesdames et messieurs, à googler « PerLE ». Vous verrez tous les règlements auxquels les gens d'affaires doivent se conformer lorsqu'ils veulent lancer une entreprise. Si vous êtes dans l'industrie de l'alimentation ou la restauration, ou des choses du genre, il y a là tous les secteurs. Si vous vivez à London, en Ontario, vous pourrez connaître tous les règlements qui vous concernent en tant que personne qui veut lancer une entreprise — aux échelons municipal, provincial et fédéral. Cela représente parfois beaucoup de règlements.
Quand nous avons tenu notre consultation alors que je présidais la Commission pour la réduction de la paperasse, les gens d'affaires nous ont dit: « C'est très bien si vous réduisez la paperasse fédérale, mais pourquoi ne parleriez-vous pas à vos vis-à-vis provinciaux parce qu'il y a beaucoup de règlements là aussi? » Ma réponse était très simple. Nous n'avons pas compétence sur les provinces, mais j'ai promis aux gens d'affaires et aux Canadiens que nous allions communiquer avec nos homologues provinciaux pour les inviter à faire le même exercice.
Je sais qu'en Colombie-Britannique, beaucoup d'efforts sont faits pour réduire les tracasseries administratives qu'ils imposent à leurs petites entreprises. J'espère que des provinces s'inspireront de notre rapport et s'emploieront à mettre en oeuvre le même genre de mesures à l'échelon provincial.
Toutefois, vous avez absolument raison. Comme vous le savez, le temps, c'est de l'argent. Moins les gens d'affaires consacreront de temps à travailler gratuitement pour le gouvernement, plus ils auront de temps pour travailler pour eux-mêmes et créer de la richesse et des emplois au Canada. Notre objectif est de faire de notre mieux à l'échelon fédéral, mais par ailleurs, c'est certain que les provinces peuvent faire la même chose. Nous avons besoin de la volonté politique dans chaque province. Je suis ravi de voir ce qui se fait en Colombie-Britannique et j'espère que les autres provinces suivront notre exemple.
:
Je vous félicite pour votre français limpide, cher collègue.
Pour ce qui est des priorités, ce qui ressort clairement du Plan d'action économique 2013, c'est le secteur manufacturier. Des mesures ont été prises depuis notre arrivée au pouvoir en 2006. Mon collègue, le ministre Bernier, a parlé de la réduction de la « paperasse » inutile, mais il y a également les baisses d'impôt. Le taux d'impôt des entreprises est maintenant de 15 %, ce qui fait du Canada un des pays les plus concurrentiels du G-7. Nous allons poursuivre en ce sens.
Parmi les secteurs ciblés, il y a celui de l'automobile, avec le fonds renouvelé de 250 millions de dollars réparti sur cinq ans. C'est une occasion majeure. On parle en effet d'un fonds d'innovation qui fait tourner une économie parallèle au secteur de l'automobile, qui regroupe 440 000 emplois directs et indirects.
Une somme de 1 milliard de dollars est assurée pour les cinq prochaines années dans le domaine de l'aérospatiale. Il y a aussi, dans la foulée des recommandations du rapport Emerson, les projets de démonstration de technologies. C'est très intéressant.
Encore une fois, vous pouvez constater que nous visons toujours l'innovation et la haute technologie. Il y a un autre aspect que le gouvernement veut appuyer. C'est bien de créer de l'innovation, mais il faut ensuite la vendre, sinon ça ne vaut rien. C'est là qu'on procure de la plus-value au pays, qu'on crée de la richesse. Nous avons souvent entendu parler de problèmes d'accès au capital. C'est la raison pour laquelle nous avons créé des fonds de capital de risque. De plus, comme je l'expliquais plus tôt, 60 millions de dollars vont être consacrés aux incubateurs et un fonds va être octroyé au Conseil national de recherches pour qu'il crée un réseautage entre les universités et collèges et les PME, de sorte que ces dernières aient accès à cette expertise.
Enfin, en matière d'approvisionnement militaire, nous voulons optimiser les retombées industrielles. À ce sujet, Tom Jenkins a produit un rapport. Dans le Plan d'action économique 2013, le ministre des Finances établissait clairement que nous voulions suivre cette direction, à savoir l'optimisation des fonds en termes de retombées canadiennes. Même pour les projets d'approvisionnement canadiens, des facteurs seront pris en compte pour ce qui est de l'embauche de la main-d'oeuvre, qu'il s'agisse d'une première expérience ou d'une autre situation.
Ce Plan d'action économique est prometteur. Je pense que pour le secteur manufacturier, la mesure qu'il ne faudrait pas passer sous silence est le prolongement de deux ans de la déduction temporaire pour amortissement accéléré. Cet appui de 1,8 milliard de dollars permet aux gens d'acquérir plus rapidement de la machinerie, ce qui accroît la productivité et, par conséquent, la compétitivité.
Comme nous le savons, il y a un problème entre les États-Unis et le Canada au chapitre de la productivité. Une bonne façon d'en sortir consiste à intéresser nos gens à investir dans une meilleure technologie, ce qui permettrait de faire plus avec moins. C'est exactement ce qui se produit présentement. Nous avons observé une tendance à la hausse au cours des derniers mois. Au prorata, il y a plus d'investissements dans la machinerie du côté canadien que du côté américain. Nous sommes donc sur la bonne voie, mais il ne faut pas nous asseoir sur nos lauriers. Il faut continuer. Pour cette raison, il serait important d'adopter le Plan d'action économique 2013. Cela nous permettrait de progresser dans cette direction.
:
Vous venez de la région — c'est 440 000 emplois directs et indirects.
Lorsqu'il est question de volume, dans le monde d'aujourd'hui, des économies comme celles du Mexique ou des États du sud des États-Unis sont très compétitives en termes de volume. Toutefois, lorsqu'il est question de haute technologie, d'innovation et de nouveaux produits, le Canada peut être très concurrentiel. Nous avons un corridor de centres d'excellence en recherche en Ontario et au Michigan, un élément très attrayant pour les investisseurs.
En voici un bon exemple: lorsque Toyota a décidé d'installer son programme de développement de la Lexus hybride à Cambridge, ce qui est une très bonne nouvelle, le Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile a fait partie de cette solution.
C'est dans ce domaine que nous pouvons être des champions. C'est dans ce domaine que nous essayons d'attirer des investissements de fabricants d'équipement d'origine, les OME. C'est important parce que nous avons en Ontario un important secteur spécialisé dans la fabrication de pièces. Nous devons garder cette main-d'oeuvre et la façon de la garder est de garantir que la grappe comporte quelques OME.
Nous sommes très confiants que nous aurons du succès avec le fonds reconduit de 250 millions de dollars parce que jusqu'à présent, le secteur privé a investi plus de 1 milliard de dollars depuis que nous avons annoncé le premier Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile. Nous constatons qu'il génère de l'activité économique et des dividendes et qu'il aide à réaliser l'objectif du Canada d'être à la fine pointe de la technologie, ce qui est à mon avis la meilleure image de marque du Canada que nous pouvons véhiculer.
Nous n'hésitons pas à dire aux investisseurs que nous avons une main-d'oeuvre qualifiée, une main-d'oeuvre très compétente. Nous avons probablement la meilleure main-d'oeuvre au monde et le Canada offre un merveilleux milieu de vie. Nous pouvons être concurrentiels quand il est question de haute technologie, d'innovation et du secteur à valeur ajoutée.
Je vais profiter de cette occasion pour répondre aussi aux questions que nos collègues du NPD ont posées sur les dépenses à la CCT. Comme vous le savez, le gouvernement du Canada a beaucoup investi dans le tourisme, non seulement par l'entremise de la CCT, mais aussi avec d'autres ministères et organismes. Si nous prenons le budget global du gouvernement, 939 millions de dollars ont été consacrés à des activités de projets et de programmes dont le secteur touristique a bénéficié en 2010 et 2011. Ce sont des sommes dépensées par d'autres ministères qui auront un effet positif sur l'industrie touristique.
Nous devons examiner le budget de la CCT, mais nous devons aussi examiner le budget global du gouvernement. Je suis très fier du travail qu'ils accomplissent à la CCT. Oui, ils ont dû gérer une compression de 9,8 % de leur budget, mais c'est une compression avec laquelle ils peuvent composer assez bien. Ils sont très compétents. Ils concentreront désormais leur énergie et leur budget sur des marchés où la croissance est très forte, comme l'Inde et la Chine. En outre, nous n'oublierons pas les États-Unis et les autres marchés que nous connaissons. La façon de le faire, c'est de cibler les activités de marketing sur ce qu'il faut voir dans notre pays. Je peux vous dire qu'il y a beaucoup d'intervenants autour de la CCT et ils font la promotion de toutes les choses fantastiques que les visiteurs peuvent voir ici au Canada — le Stampede, le Vieux-Québec, les Rocheuses et tout le reste. Ils le font sous l'égide de la CCT, la Commission canadienne du tourisme.
J'étais très fier d'être en Inde et de parler à des entrepreneurs de l'industrie touristique. Ils étaient très heureux du soutien qu'ils avaient reçu de la CCT et ils étaient aussi enthousiastes à l'idée de recevoir en Inde de nouveaux visiteurs. Si vous voulez des détails sur les marchés que la CCT ciblera, le principal marché est la Chine. Nous avons observé la plus forte augmentation du nombre de visiteurs de la Chine. De 2010 à 2012, le nombre de visiteurs de la Chine a augmenté annuellement de 20 %. Il faut en conclure que les interventions de la CCT sont efficaces. En 2012, la Chine a pris le pas sur l'Australie parmi les cinq premiers marchés touristiques du Canada. Près de 300 000 visiteurs chinois sont venus au Canada en 2012. Nous observons la même tendance pour l'Inde et d'autres marchés similaires. C'est grâce au travail de la CCT et de l'industrie.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais remercier nos invités de rester un peu plus longtemps et de nous accorder ce temps pour répondre à nos questions.
Ma question s'adresse à M. Knubley. En fait, j'aimerais lui poser la même question qu'au ministre.
Dans le projet de loi , à la section 6, on propose des modifications assez importantes à la Loi sur Investissement Canada.
De moins en moins de transactions seront couvertes par la Loi sur Investissement Canada. À Industrie Canada, a-t-on étudié les impacts que cela pourrait avoir sur l'économie canadienne? A-t-on l'intention de faire des études à ce sujet et d'examiner plus en détail ces conséquences?
Dans le cadre de la fameuse transaction CNOOC-Nexen, il y a eu un genre de branle-bas de combat. On se demandait si c'était une bonne chose pour le Canada. Lors de la conférence de presse du premier ministre, on a pu constater, soudainement, que les règles seraient changées. On semble fonctionner un peu à la pièce.
A-t-on vraiment l'intention de déterminer les conséquences reliées au fait que moins de transactions seraient examinées en vertu de la Loi sur Investissement Canada?
:
Monsieur le président, je ferai cela très volontiers.
Le 27 février 2012, le gouvernement du Canada a demandé l'étude Emerson. Je crois que les travaux portaient particulièrement sur la compétitivité du secteur de l'aérospatiale. Bien sûr, le secteur de l'aérospatiale est extrêmement important dans tout le pays, en particulier au Québec et en Ontario, mais aussi en Colombie-Britannique; il y a par ailleurs certaines activités importantes, à ma connaissance, dans le Canada atlantique, où j'ai travaillé autrefois.
L'honorable David Emerson était à la tête de l'étude, appuyé par un conseil consultatif de trois membres: la sénatrice Pupatello, de l'Ontario, Jim Quick, qui vient de l'association, et Jacques Roy. Le rapport définitif a été publié le 29 novembre. Celui-ci comportait deux parties, une portant exclusivement sur le secteur aéronautique, et l'autre sur le secteur spatial.
Quant à la réaction des intéressés, celle-ci a été très positive. Je crois que tout au long du processus, David Emerson et son conseil consultatif ont consacré beaucoup de temps à faire participer les intéressés. Il y a eu plusieurs sous-comités saisis de questions particulières, ce qui a mené, en bout de compte, aux recommandations précises. Les thèmes clés dans le rapport étaient l'innovation, le développement des marchés et l'accès à ces marchés, l'expansion du réseau de fournisseurs, le développement des compétences et la formation de la main-d'oeuvre et, bien sûr, l'approvisionnement. L'approvisionnement a été mis en relief dans le budget, comme vous l'avez vu, non seulement en ce qui concerne l'aérospatiale, mais aussi d'une façon plus générale.
En ce qui concerne l'avenir, nous travaillons avec le gouvernement pour nous assurer que nous réagissons rapidement aux recommandations. Le budget lui-même mentionne 1 milliard de dollars sur cinq ans pour l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense, et 110 millions de dollars sur quatre ans, puis 55 millions de dollars chaque année, par la suite, à la création du programme de démonstration de technologies en aérospatiale, dont M. Paradis a fait allusion.
Nous allons également lancer dans les prochains mois des consultations concernant la création d'un réseau national de recherche et de technologies en aérospatiale. C'est quelque chose qui est ressorti des consultations menées dans le cadre du rapport. Les intéressés s'intéressent particulièrement à la création d'un réseau national. Je crois qu'il y a déjà un réseau très solide au Québec, un réseau que nous voulons augmenter, et celui-ci a été cité en tant que pratique exemplaire.
Enfin, en ce qui concerne l'avenir, et ceci est le domaine de Transports Canada, il y a un examen des taux de recouvrement des coûts de la certification de sécurité des aéronefs, une initiative visant à faire en sorte que le programme national de certification des aéronefs puisse répondre et réagir à la demande. Cet examen est en réponse à une demande particulière des intéressés qui reconnaissent avoir besoin d'une réponse rapide au niveau de la sécurité du transport dans le domaine de l'aéronautique s'ils veulent être concurrentiels à l'échelle mondiale.
:
Je dirais peut-être que le ministère a actuellement trois objectifs stratégiques et cela paraît généralement dans notre documentation. Ces trois objectifs méritent probablement d'être passés en revue, et ils portent sur les deux points que vous avez soulevés.
Le premier objectif est de s'assurer que le marché canadien est efficient et concurrentiel. Il s'agit d'établir le bon cadre économique; par conséquent, bien sûr, les enjeux qui interviennent ici portent sur les politiques et les programmes, les lois et stratégies visant à appuyer la concurrence, les investissements, les lois sur l'insolvabilité des entreprises, les droits d'auteurs, les brevets et les marques de commerce. Vos récents travaux portent particulièrement sur cet objectif stratégique, en ce qui concerne un régime de propriété intellectuelle, et nous serons heureux de continuer à examiner le travail que vous avez accompli ici et à collaborer avec vous à ce sujet.
Notre deuxième objectif stratégique porte sur l'amélioration de l'économie fondée sur le savoir grâce à l'innovation, la recherche et le développement. Le ministre , qui a comparu ici il y a quelques semaines, a parlé de ces questions de façon très détaillée, je crois. Mais l'objectif stratégique d'Industrie Canada est d'instituer des mesures qui aideront les entreprises et les universités canadiennes à être à l'avant-garde de l'innovation et du développement scientifique dans le monde. Bien sûr, dans le récent budget, nous avons pris un certain nombre de mesures pour ce qui est du refinancement des conseils subventionnaires. Le financement du Conseil national de recherches et la transformation de cet organisme sont des exemples du genre d'initiatives relevant de cet objectif stratégique.
Enfin, le troisième objectif stratégique vise à mettre l'accent sur les entreprises et les collectivités canadiennes; par conséquent, tout ce dont nous avons parlé concernant les petites entreprises et le tourisme fait partie intégrante de cet objectif.
Ces trois thèmes sont en réalité les priorités fondamentales du ministère, et ce, dans le but, bien sûr, d'aider les entreprises et les industries canadiennes à être plus concurrentielles et plus productives.