:
Je me suis entretenu avec la plupart des membres du comité, et je pense qu'ils appuient la motion. Vous vous souviendrez tous que le 22 octobre dernier, nous avons accueilli quelques agriculteurs de l'Ouest ainsi que des représentants du Canadien National, qui ont comparu devant la commission pour répondre à des questions sur l’avis donné par le Canadien National concernant, premièrement, la fermeture de 53 lieux désignés de chargement de wagons de producteurs au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta et, deuxièmement, le retrait des voies d’évitement qui desservent ces lieux.
Je me souviens de certaines des réponses qu'on a données à nos questions. J'ai rarement vu les membres du comité se mettre d'accord sur un même enjeu — la fermeture des voies d’évitement et des lieux de chargement de wagons de producteurs. Le CN a fait preuve de mépris à l’égard de la responsabilité publique — et ce, de façon répréhensible — lorsque ses représentants ont dit que leur travail ne consistait qu’à déplacer des wagons. Il a fallu que nous leur rappelions que leur travail, c'est de fournir des services aux agriculteurs de l'Ouest canadien.
Je pense d'ailleurs qu'ils ont comparé leur travail là-bas à la vente de beignes. S'ils n’arrivaient pas à vendre des beignes, c’était signe qu’ils devaient fermer boutique. Les agriculteurs nous ont dit que ces lieux de chargement étaient d'une importance cruciale pour leur travail. Ils ont affirmé avoir besoin de plus de temps et ils ont proposé diverses échéances qui conviendraient mieux.
Les agriculteurs ont essayé d’organiser une réunion avec les représentants du CN. Nous savons que le maintien de ces voies ne coûte pas les yeux de la tête. Les coûts peuvent être absorbés ailleurs dans le système et n'entraîneraient aucune perte de revenu.
Nous ne voulons pas avoir recours aux routes locales. Au moment où chacun de nous reconnaît le besoin d'utiliser les chemins de fer plutôt que les routes, je pense qu'il est avisé que notre gouvernement prenne immédiatement les mesures qui s'imposent — qu’il s’agisse d'enquêtes ou de modifications aux lois ou aux règlements — pour empêcher la radiation et la fermeture subséquente de ces sites et ce, comme je l’ajoute, « aussi longtemps que le gouvernement, de son propre avis et après consultation de tous les intervenants, le jugera souhaitable et dans le meilleur intérêt de toutes les parties concernées ».
Je ne veux pas lier les mains du gouvernement. Je tiens à ce qu'il fasse une enquête et qu'il se serve de sa discrétion pour examiner ce dossier, sous réserve d'une consultation de tous les intervenants. J'espère bien que tout le monde verra le mérite de cette motion et l’appuiera.
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D'accord. En tout cas, ils ont procédé comme si de rien n'était, monsieur le président. Je crois que c'est un grave problème.
Même si Frank est mon collègue, je vais remettre en question un peu sa motion. En fait, je suis plutôt d’avis qu’il faut fixer une échéance pour ce projet, mais nous verrons ce qui va se passer. Je maintiens — et ce, bien avant l'arrivée au pouvoir du gouvernement — que le ministère des Transports devrait être rebaptisé le ministère des Chemins de fer, parce qu'il appuie constamment ce secteur au détriment de l'intérêt public.
Je tiens aussi à ajouter que nous n'avons même pas obtenu de réponses directes de la part des représentants de CN lorsqu'ils ont comparu devant nous. Je me rappelle leur avoir posé une question sur le rendement sur le capital investi de la société, qui était de 20 p. 100 avant l'entrée en vigueur du plafond sur la subvention du Nid-de-Corbeau. Ils semblaient ne rien savoir là-dessus. Quant à la représentante de Transports Canada qui a comparu, elle a admis que le rendement de 20 p. 100 sur les investissements du CN était garanti et que c'est maintenant inclus dans la formule, même si ce n'est pas nécessairement les mêmes 20 p. 100 puisque ce taux changerait avec le temps. Quoi qu’il en soit, le rendement sur le capital est garanti.
Alors, la réalité est que même pour les voies d’évitement que le CN tente de fermer, son rendement sur le capital investi est garanti. Les agriculteurs ne seraient-ils pas heureux d'avoir la même chance?
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Monsieur le président, puisqu'on étudie des motions, j'en ai une qui est en suspens depuis quelque temps concernant les MRS. J'ai des éléments nouveaux à communiquer pour convaincre les membres du comité de voter en faveur de cette motion. Je rappelle qu'elle vise à recommander au gouvernement de mettre immédiatement en place un programme orienté vers l'industrie bovine pour l'aider à couvrir les frais de 31,70 $ par tête, ce qui représente l'écart de compétitivité observé avec les États-Unis, et qui sont causés par les normes canadiennes sur les matières à risque spécifiées.
La semaine dernière, j'étais à la rencontre de l'Union des producteurs agricoles qui tenait son 85e congrès à Québec. Dans son discours, le ministre de l'Agriculture du Québec a justement mentionné que, concernant les MRS, le gouvernement fédéral n'avait pas pris ses responsabilités et devait le faire.
Je dis cela d'autant plus qu'aucun représentant du gouvernement fédéral n'était présent. J'y étais et certains de mes collègues y étaient également. M. Ritz, on le sait, ne pouvait pas être présent puisqu'il était parti avec le premier ministre. Par contre, M. Blackburn était ici à Ottawa. Il aurait pu se rendre à Québec pour parler directement aux producteurs. Il ne l'a pas fait. Cela a été très mal perçu qu'il ne se présente pas à Québec pour parler directement aux producteurs agricoles. Je pense qu'il a offert d'envoyer un message sur DVD. Par tradition, les producteurs veulent avoir une interaction. Cela aurait pu être réalisé par vidéoconférence ou en personne. Cela aurait été l'idéal.
Le ministre de l'Agriculture du Québec a répondu, quant à lui, aux questions des producteurs agricoles et a parlé du dossier des MRS.
De plus, deux questions m'ont été posées de la part du gouvernement. J'ai eu l'occasion de discuter avec des producteurs et des gens de l'industrie lors de mon passage à ce congrès sur le fait qu'on va aider les producteurs agricoles dans le dossier des bovins de plus de 30 mois. Ma motion demande exactement la même chose que les producteurs. Si rien n'est fait, si on ne donne pas un coup de main pour combler l'écart entre les Américains et nous en raison des normes mises en place par le Canada sur les MRS, le secteur des bovins de plus de 30 mois va complètement disparaître à plus ou moins brève échéance. Le fait que l'argent du gouvernement conservateur ne sera pas directement versé aux producteurs agricoles est une préoccupation que je partage. Quand j'en ai parlé au président de la Fédération des producteurs de bovins du Québec, il a dit être conscient du problème. Il est conscient également que les abattoirs perdent de l'argent. Il faut que l'argent soit investi dans les abattoirs.
Au Québec, l'abattoir Levinoff-Colbex appartient aux producteurs agricoles. Même si l'argent ne va pas directement dans leurs poches, ils sont conscients qu'il va ultimement pouvoir leur donner un coup de main. Si rien n'est fait concernant ce dossier, il est certain qu'en définitive, ce sont les producteurs agricoles eux-mêmes qui vont en payer le prix. D'ailleurs, c'est ce qui arrive actuellement. Au sujet de ces deux questions qui venaient de la part des membres conservateurs du comité, je tiens à dire que les producteurs sont tout à fait d'accord sur le libellé de ma motion. J'invite donc les membres du comité à l'appuyer.
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Monsieur le président, j'aimerais rappeler au comité que la motion de M. Bellavance a déjà été déposée, ce qui signifie qu'elle est mise de côté. Elle n'entre pas en ligne de compte pour l'instant. Elle a été déposée il y a une ou deux séances, et elle est essentiellement hors-jeu, à moins que l'opposition vote pour la réactiver. Je suis surpris de voir M. Bellavance essayer de la remettre sur la table, monsieur le président.
[Français]
Je peux dire que du côté conservateur, nous sommes déçus parce que nous aimerions continuer notre travail sur le rapport. Nous travaillons sur une étude depuis un an au sujet de la compétitivité dans le secteur agricole. Nous avons reçu beaucoup de témoins, et nous avons maintenant un rapport. Nous essayons de finaliser le rapport.
Il faut dire que pendant la révision de notre rapport, les députés de l'opposition ont déposé non pas une, non pas deux, non pas trois, mais cinq motions à débattre. Quant à nous, les députés de l'opposition retardent le processus, parce qu'il faut avoir un débat sur chaque motion, et cela retarde notre travail. Je vous rappelle que les gens du secteur agricole attendent notre rapport. Au début, nous voulions finaliser notre rapport avant Noël, ce qui est presque impossible. Nous avons une séance aujourd'hui, une autre jeudi, et nous sommes encore en train de discuter des motions.
La solution de l'opposition est toujours de nous demander de voter pour la motion tout de suite pour continuer ensuite avec le rapport. Ils ont dit cela il y a deux réunions, et tout de suite après, ils ont déposé d'autres motions. Ainsi, il y a des motions sans cesse.
[Traduction]
On n'en sort pas, et cela retarde les travaux du comité. Aucune de ces motions ne traite du rapport sur la compétitivité, monsieur le président, et je crois que c'est là le problème.
Des témoins ont comparu devant le comité. Si ce point est mentionné dans le rapport, alors parlons-en dans le rapport. Si M. Bellavance s'y oppose et affirme que cette question se trouve dans le rapport, alors qu'il en soit ainsi et qu'on passe à l'étude du rapport, monsieur le président. D'ici là... Lorsque le comité présentera son rapport devant la Chambre des communes, il aura plus d'impact que le simple fait de déposer une motion qui est semblable à ce qui se trouve dans le rapport. Nous devrions mettre de côté ces motions pour pouvoir terminer notre rapport.
Je crois qu'il s'agit d'un point important.
[Français]
Pendant la dernière réunion, monsieur le président, j'ai parlé longtemps avec mes collègues du Parti libéral et du NPD. Malheureusement, M. Bellavance n'était pas ici, et je n'ai pas eu l'occasion de parler avec Mme Bonsant.
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Monsieur le président, j'allais justement dire que nous devons aller de l'avant avec le rapport et j'aimerais déposer une motion en ce sens. Je veux donc déposer maintenant une motion proposant que le comité cesse de convoquer des témoins et de débattre des motions jusqu'à ce que l'examen de notre rapport sur la compétitivité soit terminé. Si je présente une motion semblable, monsieur le président, c'est parce que nous devons nous concentrer sur ce rapport.
Il semble y avoir consensus — un consensus de la base, je dirais — parmi mes collègues ici présents pour que nous ciblions nos efforts afin d'en finir avec ce rapport. Mais il faudra une motion comme celle-ci pour contraindre, disons, le comité à concentrer ses efforts et ses ressources pour mener à terme ce rapport.
Si nous n'adoptons pas une motion semblable pour guider en quelque sorte le comité dans la direction du rapport, monsieur le président, nous allons probablement voir un autre député — de l'opposition, sans doute — déposer une nouvelle motion à débattre devant le comité, alors que nous devrions examiner notre rapport. C'est là où je veux en venir, monsieur le président. Comme je l'ai indiqué au départ, il y a actuellement cinq motions de l'opposition dont le comité a été saisi, et toutes ces motions ont été déposés après que nous avons amorcé notre étude du rapport. À mon sens, toutes ces motions dont il faut débattre ont pour effet de nous ralentir dans notre examen du rapport et de nous empêcher de régler rapidement cette question.
C'est donc le but de ma motion, monsieur le président. Au cours de la dernière séance, j'ai eu de longues discussions — je dirais de 45 minutes à une heure — avec mes collègues que j'exhorte maintenant à appuyer ma motion de sorte que nous puissions vraiment aller de l'avant avec le rapport, comme mes collègues en ont exprimé clairement la volonté lors de nos débats de la semaine dernière.
:
Merci, monsieur le président.
Je m'oppose à cette motion en raison de l'effet qu'elle aurait. Le comportement du secrétaire parlementaire est fort intéressant: certains jours, il veut débattre des motions et en d'autres occasions, cela ne lui dit plus rien. Ces gens-là souhaitaient vraiment discuter de la motion que j'avais présentée, si je ne m'abuse, au sujet des prisons agricoles, malgré que cela ralentissait le travail du comité, parce que la majorité voulait alors défaire cette motion. Et je m'incline, ma motion a été rejetée. Cela ne me dérange aucunement. Je disais d'ailleurs à mes collègues de ne pas s'inquiéter; ils pouvaient voter contre ma motion sans problème. Voilà donc une motion à oublier.
Mais le député essaie de donner l'impression que ce sont ses collègues de l'opposition qui gaspillent le temps de travail du comité. Ce n'est pas le cas du tout. Lorsqu'il y a des jeux politiques au sein de ce comité, ils sont plus souvent le fait du gouvernement que de l'opposition.
Nous souhaitons effectivement que l'on puisse mener à terme notre rapport sur la compétitivité. Cela ne fait aucun doute. Mais de là à appuyer une motion qui empêche le comité de se pencher sur d'autres questions... Si nous devions adopter cette motion, le rapport pourrait fort bien, pour une raison ou une autre, demeurer inachevé pendant des mois.
J'estime que la motion de M. Bellavance a un caractère urgent. Elle répond à une demande pressante que nous a adressée l'industrie. Il s'agit d'une mesure que le gouvernement pourrait tout simplement appuyer. Comme je le disais précédemment, il y a deux ans exactement en décembre — sous la présidence de James Bezan — nous avons déposé un rapport à la Chambre sur cette même question, et le gouvernement n'y a toujours pas donné suite. Je crois donc qu'il est de notre devoir comme comité de...
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Je pensais vraiment avoir présenté une motion pour parler de ma motion, ce que je ferai dans quelques instants. En ce qui a trait à la motion de M. Lemieux, j'y suis opposé. Il est assez ironique d'entendre quelqu'un proposer une motion pour qu'il n'y ait plus de motions, alors que chaque fois qu'il s'agit de motions de l'opposition, les gens du Parti conservateur font tout ce qu'ils peuvent pour prendre des mesures dilatoires. Ils disent que la motion n'est pas bonne, qu'elle est irrecevable, ils prennent un temps de parole indéterminé pour nous empêcher d'arriver à voter sur notre motion.
En effet, les conservateurs voient la démocratie comme un problème. Dans ce comité, jusqu'à ce jour, chaque fois qu'on a présenté des motions, on a fini non pas par s'entendre mais par passer au vote, comme on l'a fait, d'ailleurs, avec la motion de M. Lemieux, sur les MRS, sur le même sujet. Je me suis prononcé. À mon avis, la motion était trop faible, mais j'étais quand même d'accord sur ce qu'elle proposait. On a voté, il n'y a pas eu de discussions indues à ce sujet. On vient d'en adopter une présentée par M. Valeriote. Tout le monde avait l'air bien content de commencer la réunion du comité avec cette motion, nous étions tous d'accord.
Dès que les conservateurs ne sont pas d'accord, comme ici par exemple, on les entend dire que l'opposition fait des problèmes et que l'opposition essaie de retarder le bon rapport sur la compétitivité. Je répète, monsieur le président, que j'étais au congrès de l'UPA, la semaine dernière. Pas un chat ne m'a parlé du rapport sur la compétitivité. Par contre, beaucoup de personnes m'ont parlé de MRS, d'Agri-flexibilité, de l'entente avec l'Union européenne, alors qu'on a laissé la gestion de l'offre sur la table. J'ai eu beaucoup de discussions sur ces sujets.
Il faut aussi penser au présent et répondre aux demandes de nos producteurs quand il y a urgence, comme celle du problème que posent les MRS. C'est tout ce que j'essaie de faire en présentant ma motion, je n'essaie pas d'être plus fin qu'un autre. Elle répond directement à une demande des producteurs du Québec. Je suis convaincu que c'est aussi une demande des producteurs du Canada parce qu'on a entendu des témoignages sur ces sujets précis qui faisaient l'unanimité: on demandait un programme visant à compenser l'écart sur le plan de la compétitivité, à cause des MRS, entre les Américains et les Canadiens.
Je ne vois donc pas ce qu'il y a de si épouvantable chez l'opposition qui fait en sorte que les gens du gouvernement ne sont pas capables de passer au vote et de passer à autre chose. Il faut qu'on finisse par discuter du rapport. Je suis donc opposé à la motion de M. Lemieux.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aurais quelques commentaires à l'intention de M. Bellavance, un collègue que je respecte beaucoup. Il vous suffit de consulter le compte rendu de notre séance du 19 novembre dernier, si je ne m'abuse, pour constater qu'il a appliqué, de concert avec d'autres députés de l'opposition, une stratégie d'obstruction systématique à l'occasion du débat sur deux motions présentées par l'opposition elle-même. Il a fallu deux bonnes heures avant que l'on puisse mettre ces motions aux voix. Il ne faudrait donc pas laisser entendre que les jeux politiques sont le fait d'un côté plus que de l'autre. Nous nous opposons légitimement à certaines motions. Vous vous opposez légitimement à certaines motions.
Je suis toutefois vexé par les commentaires incessants au sujet du processus démocratique. Vous parlez de démocratie et de l'importance de s'y soumettre uniquement lorsque vous êtes six à siéger de votre côté; vous vous plaignez du fait qu'une majorité peut imposer sa voix seulement lorsque nous sommes six de ce bord-ci. Il y a donc des jeux politiques de part et d'autre, monsieur Bellavance.
En fin de compte, je ne suis pas d'accord avec la motion présentée par M. Lemieux, et ce, sous différents aspects. Tout d'abord, on prive un député de l'un de ses privilèges si on l'empêche de présenter des motions devant un comité. J'estime que c'est un privilège que nous a tous accordé la Chambre des communes. Je crois que les députés devraient agir de façon responsable en ne déposant pas des motions à des fins dilatoires, ce qui arrive parfois — surtout en provenance des députés d'en face, mais peu importe.
Par ailleurs, je crois que le comité a déjà établi l'orientation qu'il compte prendre. Le comité a indiqué qu'il veut régler la question du rapport. Voilà un an maintenant que nous le répétons. Je ne sais pas pourquoi l'opposition s'emploie systématiquement à freiner son adoption. On ajoute des amendements; on voudrait pour ainsi dire réécrire entièrement le rapport. Les députés de l'opposition veulent retarder le processus; ils ont cinq ou six motions dans la file d'attente pour ce faire. Voilà qu'aujourd'hui nous essayions de travailler sur le rapport et ces gens-là ont détourné notre ordre du jour et reporté par un vote cette étude aux travaux du comité, contre mon gré, de sorte que nous devons maintenant débattre de toutes ces motions. Et ils savent pertinemment qu'il nous faudra une réunion complète, voire deux réunions, avant de pouvoir revenir au rapport.
Je ne sais pas de quel aspect de la compétitivité dans le secteur agricole l'opposition veut éviter de débattre, mais le comité a déjà établi un plan très clair pour la suite de ses travaux. Et c'est justement parce que tout cela a déjà été établi, et ce, deux fois plutôt qu'une, que je m'oppose à la motion de M. Lemieux. N'avons-nous pas déjà adopté une motion très semblable à celle-ci? Je vous dirai aussi pourquoi je ne suis pas d'accord avec la motion de M. Bellavance au moment où il la présentera, s'il décide effectivement d'aller de l'avant. Reste quand même que des membres de ce comité utilisent leurs privilèges de député pour détourner un ordre du jour qui a été établi par le comité dans son ensemble afin de définir l'orientation que nous entendons prendre. Je pourrais faire plaisir à M. Easter en citant l'O'Brien-Bosc ainsi que le code de procédure pour vous montrer que tout cela est inadmissible, mais je vais m'en abstenir.
En dernière analyse, je crois vraiment que nous avons un travail à faire et que nous devrions nous efforcer de progresser le plus rapidement possible vers l'adoption de ce rapport. J'ose espérer que les députés d'en face sauront faire preuve de bonne foi en renonçant à quelques-unes de ces motions dont ils nous gratifient sans cesse, ou en nous permettant, si nous acceptons de débattre d'une motion...
:
Merci, monsieur le président.
Je veux simplement souligner le fait que la motion que je propose vise à amener le comité à se concentrer sur sa tâche, qui est de parachever son rapport. Comme je l'ai dit, c'est ce que souhaitent sûrement tous les députés présents. Ma motion n'est pas partisane. Elle ne vise à blâmer personne. Elle vise simplement à rappeler le comité à son devoir: terminer le rapport. Je veux que ce soit clairement compris, parce que, jusqu'ici, nos discussions donnent l'impression que les enjeux sont plus élevés, mais ils ne le sont pas.
En outre, je comprends les propos de M. Storseth sur le droit des députés de déposer des motions n'importe quand. Ils peuvent continuer à le faire. Tout ce que je propose, c'est de différer le débat sur leurs motions. Je ne propose pas d'étouffer le débat ni de l'interdire. Je propose simplement de le retarder tant que nous n'en aurons pas fini avec le rapport.
Je pense que c'est tout à fait raisonnable, d'autant plus que c'est ce que nous faisons sans cesse dans notre travail de comité et avec les témoins. Nous avons souvent des motions au programme, mais nous n'en discutons pas. Pourquoi? Parce que des témoins sont devant nous. Dans une séance, nous accueillons deux groupes de témoins et nous accordons une heure à chacun, sans avoir le temps d'étudier les motions. Dans les faits, nous acceptons d'en discuter plus tard. C'est même une habitude.
De fait, l'une des critiques que je formulerais à l'égard de notre méthode de travail, c'est de souvent ne pas donner assez de temps au comité pour faire son travail. Le comité n'a pas seulement à écouter des témoins. Je dis que dans le cours normal de nos travaux, nous remettons volontiers à plus tard le débat sur les motions. Nous le faisons tout le temps pour écouter les témoins, nous avancer dans notre rapport, rassembler de l'information, faire toutes sortes de choses. Or, le simple fait de proposer une motion qui reconnaît par écrit le comportement que nous avons eu cette année offense l'opposition. C'est à n'y rien comprendre.
Logiquement, nous devrions nous concentrer sur le rapport. Accueillons les motions, mais différons-en la discussion. En fait, c'est ce que je réclame dans ma motion: que nous n'invitions plus de témoins. À partir de maintenant nous essayons de nous concentrer sur le travail que nous avons abattu cette année. Ne discutons plus de motions. Ma motion ne dit pas de cesser de déposer des motions ni de ne plus donner d'avis de motion. Elle dit simplement de ne plus débattre de motions tant que notre rapport sur la compétitivité ne sera pas terminé. Elle demande simplement au comité de différer le débat sur les motions tant que nous n'aurons pas terminé ce travail, qui est plus important.
C'est tout à fait raisonnable, monsieur le président, et je prie mes collègues d'appuyer ma motion pour que nous accomplissions notre tâche et terminions notre rapport.
:
Merci, monsieur le président.
Je m'oppose à ce que l'on saisisse de nouveau le comité de cette motion.
[Français]
Le comité a discuté de la motion proposée par M. Bellavance. On en a déjà débattu. À la fin du débat, le comité avait décidé de mettre la motion de côté. Je ne sais pas comment on dit en français « tabling a motion ».
[Traduction]
Mais c'est la mettre de côté, ne plus en faire un objet de débat.
[Français]
Il faut dire aussi que M. Bellavance a proposé sa motion après que j'ai déposé la mienne sur le même sujet. Ma motion encourageait le gouvernement à trouver des solutions, sans les spécifier de façon précise. On ne peut pas préciser maintenant les solutions. Il faut encourager le dialogue, et avoir d'autres réunions avec les organisations et les éleveurs de bœufs.
Je dis cela parce que, si je me rappelle bien, j'ai donné un bel exemple lors du dernier débat. On proposait une solution dans le cas du porc, à savoir le paiement d'un montant d'argent à chaque producteur de porc.
Monsieur le président, beaucoup de travail a été fait, et finalement, ce n'était pas la meilleure solution. C'était une proposition mais pas une solution. La solution est un programme en trois différents volets, dont chacun s'applique différemment à chaque segment de l'industrie porcine.
[Traduction]
Je veux dire que je ne sais pas pourquoi la motion se retrouve de nouveau devant le comité. Elle a une portée très étroite. C'est exactement ce qui avait été proposé au comité. On nous demande maintenant de l'adopter avant que le comité ait eu l'occasion d'approfondir la question —du moins pour le moment.
Le comité a déjà voté à l'unanimité pour une motion visant à obtenir les renseignements nécessaires pour qu'on puisse proposer des solutions aux difficultés que les matières à risque spécifiées causent aux éleveurs de bovins de boucherie. La question est très importante, pour répondre à une question qu'a posée M. Valeriote. C'est pourquoi nous avons entendu tous ces témoins. C'est pourquoi nous les avons écoutés. C'est pourquoi j'ai proposé ma motion. C'est une question d'une importance absolue.
Je ne suis pas sûr que, si tôt dans nos travaux, ce soit la solution. Le problème, ici, c'est que la motion est formulée de manière — si elle revient devant le comité — à passer pour « la solution ».
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je voudrais faire valoir premièrement que nous ne devrions pas examiner cette motion, qui n'aurait d'ailleurs jamais dû être jugée recevable, car elle annule celle que le comité a déjà adoptée à l'unanimité.
Monsieur Lemieux, j'ignore si vous avez encore en main la motion adoptée, mais celle-ci prescrivait de mettre à contribution l'industrie pour trouver les solutions. Et voilà qu'une semaine plus tard, nous sommes saisis d'une motion dans laquelle on dit que, tout bien considéré, nous avons fait fausse route et qu'il n'est pas nécessaire de collaborer avec l'industrie parce que nous avons déjà la solution.
Premièrement, cette motion est irrecevable, selon moi. Deuxièmement, nous avons déjà adopté une motion. Encore une fois, le comité a emprunté la voie que nous avons adoptée, et nous avons pris position, puis M. Bellavance a décidé d'aller un peu plus loin en proposant ce qu'il estime être la solution. On nous accuse maintenant de faire la sourde oreille aux agriculteurs: ce ne sont pas eux qui ont comparu devant le comité, ce sont les représentants du secteur de la transformation.
La semaine dernière — monsieur Bellavance, je ne citerai pas qui était présent et qui ne l'était pas —, des représentants de Jeunes Agriculteurs d'élite du Canada ont comparu. À tour de rôle, nous leur avons tous demandé si, selon eux, cette motion... du moins, je leur ai demandé s'ils la recommanderaient. Tous ont répondu par la négative.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis d'avis que nous devrions débattre de cette motion. Le secrétaire parlementaire a fait valoir à juste titre qu'une autre motion avait été précédemment adoptée à l'unanimité. Nous avions convenu que le gouvernement devrait se pencher sur la question et que le comité devrait faire de même.
Cependant, je suis convaincu que la motion vise à occulter l'échec du gouvernement dans cette question. Je le répète monsieur le président, nous avons adopté en décembre 2007 une recommandation préconisant que le gouvernement prenne des mesures concernant l'élimination des MRS. Le gouvernement n'en a pris aucune. Mes collègues d'en face prétendent écouter les agriculteurs, mais ils viennent de prouver aujourd'hui le contraire.
Cette salle était bondée, je crois, le jour où les représentants de l'ensemble de l'industrie ont comparu. C'était exceptionnel que tous ces intervenants soient présents et s'entendent sur une proposition. Lorsque je parle de l'ensemble de l'industrie, j'entends par là les producteurs et les transformateurs: l'Association canadienne des éleveurs de bovins, les Producteurs laitiers du Canada, la Fédération canadienne de l'agriculture et le Conseil des viandes du Canada.
C'est pourquoi j'estime que nous avons une obligation somme toute assez simple. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi les ministériels ont refusé, pendant environ quatre réunions dont une consacrée à l'obstruction, ont refusé dis-je la convocation d'autres témoins. Reconnaissons à André le mérite d'avoir présenté sa motion, que nous avons l'obligation d'examiner et de présenter au gouvernement avec sa recommandation sur une question précise. Nous ne disons pas au gouvernement que son rôle se limite à cela, car il y a bien d'autres mesures qu'il devrait prendre, mais le Cabinet devrait examiner la recommandation à sa prochaine réunion et affecter le montant proposé pour au moins améliorer un tant soit peu la compétitivité de notre industrie par rapport à celle des États-Unis. Cela tombe tout simplement sous le sens.
Ce qui n'est pas logique par contre, ce sont les tactiques employées par les ministériels — et j'en ignore les raisons — pour refuser de satisfaire aux besoins des producteurs agricoles.
:
Merci, monsieur le président.
Je ne pense pas que la question soit aussi simple que mes collègues de l'opposition voudraient nous le faire croire. Le fait est que M. Laurent Pellerin a déclaré ceci lorsqu'il a comparu devant nous:
En tant qu'agriculteur, je ne pense pas que nous nous attendions d'avoir un rendement sur ces 31,70 $, particulièrement pour le veau de naissage et le bovin gras.
C'est ce qu'il a déclaré lors de son témoignage devant notre comité. Je pense qu'il existe une foule de solutions possibles.
Je veux simplement vous lire ce que nous avons adopté immédiatement après la comparution de nos témoins. M. Easter n'apprécie pas le fait que ma motion d'alors découlait directement des propos des témoins, que nous avions en fait écoutés.
Voici le libellé de ma motion:
Que, après avoir entendu les témoignages concernant des matières à risque spécifiées, le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire aimerait encourager le gouvernement à collaborer avec le secteur afin de trouver des solutions aux problèmes existants.
Il y a une précision que je dois apporter. La dernière fois qu'un gouvernement libéral a versé des fonds aux producteurs bovins, ce fut un fiasco, un fiasco gigantesque. Il a même dû procéder à une étude... en fait ce n'était même pas une étude, parce qu'il ignorait à qui l'argent avait été affecté. Il a dû plutôt examiner toutes ses méthodes et ses modalités pour déterminer où l'argent était passé. Il s'est finalement rendu compte qu'il s'était trompé de destinataires. Les fonds n'ont pas été versés...
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Merci, monsieur Easter. Ce n'était pas vraiment un rappel au Règlement. Quoi qu'il en soit, je veux signaler que les fonds ont été mal affectés, ce que M. Easter vient d'admettre. C'était un programme judicieux, mais l'argent a été mal affecté. Ce n'est pas la bonne branche du secteur bovin qui l'a reçu. La même erreur pourrait fort bien se répéter avec la motion dont nous sommes saisis, et c'est ce qui me préoccupe.
Ma motion encourage le gouvernement à collaborer avec le secteur afin de trouver des solutions aux problèmes existants. De toute évidence, les MRS sont un problème. Nous le savons. Il n'y a cependant pas lieu de prétendre dès maintenant que nous avons une solution qu'il faudrait soumettre à la Chambre. Jusqu'à présent, nous n'avons entendu qu'un groupe de témoins. Lorsque les libéraux formaient le gouvernement, les fonds ont été mal affectés. Je ne pense donc pas qu'ils sont en mesure de nous dicter la meilleure façon d'aider le secteur agricole ou le secteur bovin.
Telle est ma préoccupation par rapport à la motion dont nous sommes saisis. Nous l'avons déjà examinée et mise aux voix. La majorité des membres du comité ont décidé de réserver la motion, c'est-à-dire de la mettre de côté. Nous ne l'examinerons pas, du moins pas maintenant. Nous avons d'autres questions à étudier.
J'en ai signalé déjà une aujourd'hui: notre rapport. Cependant, les députés de l'opposition s'entêtent. Quelle que soit la proposition que nous présentons, ils font front commun pour la refuser d'emblée. Ils ont évoqué la démocratie, mais veulent cependant restreindre le débat sur les motions. C'est ce qu'ils proposent. Je pense que c'est M. Eyking. Je pense que nous devrions réserver la motion et nous attaquer à notre rapport.
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Comme bon nombre de mes collègues, je me demande s'il convient de discuter de cette motion. Je vais tenter d'expliquer ma position à mes collègues d'en face. La motion de M. Lemieux, que nous avons adoptée à l'unanimité, proposait essentiellement que nous examinions des options afin de régler la question des MRS. Comme nous ne l'avons pas fait, nous pouvons difficilement revenir la semaine suivante pour dire au ministre ce qu'il doit faire. Nous avons entendu un groupe de témoins à ce sujet, mais nous n'avons pas beaucoup parlé de la question avec d'autres intervenants de l'industrie. Nous en avons débattu et avons adopté la motion de M. Lemieux à l'unanimité.
J'aimerais souligner certains faits. Des mécanismes sont actuellement en place pour régler cette question, notamment un fonds d'aide de 50 millions de dollars destiné aux abattoirs. Je crois comprendre que Keystone et Levinoff ont reçu 10 millions de dollars chacun. Je présume qu'une partie de cet argent servira à déterminer comment procéder pour éliminer les MRS des aires de productions.
J'aimerais voir ce qui se passe là-bas. Nous envisageons également de recourir à la réglementation concernant les MRS. Ce qui devrait nous inquiéter, c'est la somme d'environ 30 millions de dollars que M. Bellavance veut verser à Cargill et Excel. Ces sociétés ont-elles besoin que le gouvernement leur verse des millions de dollars de plus? Non, et je crois que les producteurs de ma région répondrait la même chose si je leur posais la question. Ils ont tous en mémoire le scandale de l'ESB et se souviennent que l'argent a filé droit dans les coffres des usines de transformation sans qu'ils n'en voient la couleur. Allons-nous maintenant recommander que le ministre octroie encore plus d'argent à ces usines?
Je me demande si nous avons suffisamment réfléchi à la question. Avons-nous laissé assez de temps à la motion de M. Lemieux? Avons-nous accordé à ce fonds de 50 millions de dollars suffisamment de temps pour qu'il donne des résultats? Allons-nous discuter de cette motion? Si le gouvernement va de l'avant avec cette initiative, nous verserons 10 millions de dollars à Levinoff, montant que nous bonifierons de quelques millions supplémentaires? Ferons-nous la même chose pour Cargill? Est-ce la chose à faire? Voilà la question que je pose à mes collègues d'en face.
Nous voulons tous aider les agriculteurs, j'en suis convaincu. Je vous regarde, de l'autre côté de la salle, et je sais que vous souhaitez venir en aide aux agriculteurs et cherchez la meilleure façon de faire. Or, ce n'est pas toujours simple. Ce n'est pas toujours rapide et facile. Si nous allons de l'avant et nous retrouvons à payer des droits compensateurs, tous les efforts que nous avons déployés pour ouvrir de nouveaux marchés seront anéantis. Ces usines de transformation fermeraient leurs portes, et notre industrie bovine tomberait de Charybde en Scylla. Voulons-nous que nous démarches débouchent sur un tel scénario? Non, je ne le crois pas.
Je suis d'accord avec M. Lemieux: mettons cette motion de côté. Examinons plutôt celle qu'il nous a proposée; je crois qu'elle a du bon. Elle contient des recommandations à l'intention du ministre. Attendons de voir quelles options ils trouveront en plus de celles qu'ils ont déjà. Laissons aller les choses pour voir ce qui se produira.
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Monsieur le président, je crois... je laisserai M. Easter intervenir brièvement, mais je me suis mal exprimé et j'aimerais lui présenter des excuses. J'ignore s'il se trouve dans sa circonscription ou sur l'Île-du-Prince-Édouard comme telle; j'aimerais donc rectifier mes propos. M. Easter a raison.
Je sais toutefois, de la bouche même de M. Easter, qu'il fait la grève du silence et ne parlera plu au nom des agriculteurs canadiens. Si ces derniers ne sont pas prêts à courir de risques pour lui, il ne le fera pas pour eux non plus.
Au final, monsieur le président, je peux vous affirmer que les membres de mon parti continueront de défendre les producteurs de vaches, de veaux et de porcs, et les hommes et les femmes présents ici la semaine dernière.
Et ils se demandent pourquoi nous ne nous prononçons pas en faveur de cette motion. Nous ne voterons pas pour un autre paiement par tête. M. Easter le sait.
Monsieur Easter, répondez à cette question dans votre prochaine intervention: où ira la plus grande partie de ce paiement? Directement dans les poches des abattoirs.
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Bien sûr, et très brièvement, parce que j'aimerais qu'on vote. La motion indique au gouvernement, comme je l'ai dit à de nombreuses reprises, qu'il pourrait y avoir d'autres solutions. C'est la raison pour laquelle j'ai voté en faveur de la motion de M. Lemieux, qui était très ouverte. Par contre, je trouve qu'elle était trop faible.
D'autres interrogations ou affirmations ont été émises plus tôt dans le cadre de la discussion. On pourrait même dire que de la part des membres du Parti conservateur, il s'agissait de faussetés. On a dit que ce n'était pas les producteurs agricoles qui demandaient ça. Or c'est complètement faux. M. Dessureault, qui est président de la Fédération des producteurs de bovins du Québec, est un producteur agricole. Il a comparu devant nous à plus d'une reprise.
Je disais plus tôt à Randy — mais bien sûr, mon micro n'était pas ouvert — que les normes en matière de MRS avaient été mises en vigueur il y a deux ans et que depuis deux ans, les producteurs de bovins nous demandaient de l'aide à cet égard. J'étais en faveur de la motion de M. Lemieux en ce qui a trait à la discussion qui devrait se tenir entre le gouvernement et les producteurs de bovins.
Ma motion ne vient pas de nulle part; elle n'est pas non plus le fruit d'une inspiration qui me serait venue au cours de l'une de mes nuits mouvementées: elle émane directement des producteurs et de l'industrie en général. Comme Wayne le disait plus tôt, cette motion fait l'unanimité au sein de l'industrie bovine. La partie gouvernementale est la seule à faire exception, malheureusement.
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Merci, monsieur le président.
Nous sommes en train de discuter de cette motion et bien franchement, je me demande pourquoi nous en sommes encore là. La motion qui avait été proposée...
Nous avons eu d'excellentes discussions ici la semaine dernière avec les Jeunes agriculteurs d'élite, et elles n'avaient rien de politique. Nous avons entendu un certain nombre d'entre eux, dont le président suppléant, qui avait déjà participé à ce programme. Randy Hoback était également présent. Nous leur avons témoigné beaucoup de respect. Pour tout vous dire, c'était très agréable d'écouter ces jeunes entrepreneurs novateurs, qui font face à des situations très difficiles au sein de leur industrie.
Certains d'entre eux se tirent bien d'affaire actuellement, surtout dans l'industrie de la pomme de terre, ainsi que dans la gestion de l'offre. Au cours des deux ou trois dernières années, certains producteurs de grains et d'oléagineux ont bien réussi, mais il y a des facteurs dans notre industrie qui posent problème, et je n'ai jamais entendu personne dire qu'une solution unique réglerait tout. En fait, j'ai plutôt entendu le contraire. Distribuer des dollars — et il serait intéressant de jeter un coup d'oeil aux bleus à ce sujet —, ce n'est pas la solution pour réussir en tant que nouveaux agriculteurs. Ils ne sont pas tous jeunes, mais beaucoup sont nouveaux dans le domaine.
En fait, le couple qui a présenté l'exposé travaillait dans l'industrie porcine. Ces personnes nous ont parlé de capacité concurrentielle et de règles du jeu équitables, ainsi que de compétitivité dans l'industrie porcine, notamment.
Je vais bientôt présenter une motion qui concerne la compétitivité. Dans l'industrie porcine, les producteurs américains utilisent un produit que nos producteurs canadiens ne peuvent utiliser. Quel est le problème? C'est la réglementation relative à l'attribution de permis, et l'une des choses que les agriculteurs nous demandent sans cesse, c'est ce que nous pouvons faire pour établir des règles du jeu équitables.
On ne parle pas ici d'accorder 31,70 $ par tête, mais plutôt de faire en sorte que les agriculteurs puissent soutenir la concurrence. Ils savent qu'ils travaillent bien. Ils nous l'ont dit. Ils savent qu'ils sont bons, qu'ils sont efficaces, et que leur productivité est aussi bonne que celle de quiconque, surtout en comparaison avec celle de nos principaux concurrents, mais certaines questions liées à la réglementation leur nuisent.
Parmi ces questions, il y a notamment les MRS, ainsi que l'étiquetage indiquant le pays d'origine, et la fluctuation du dollar canadien. Nous pouvons essayer de résoudre quelques-uns de ces problèmes; certains sont plus importants, comme celui de la valeur du dollar canadien, mais en ce qui concerne les MRS — et j'en ai discuté avec les producteurs de bovins —, nous sommes confrontés à des situations où nous sommes désavantagés sur le plan de la concurrence et de la compétitivité par rapport à nos voisins. Ce sont essentiellement des questions liées à la réglementation, tant du côté de l'industrie que du gouvernement.
Nous devons savoir ce que nous faisons quand nous investissons 50 millions de dollars pour la rénovation des abattoirs et que nous accordons des fonds aux industries mentionnées par mon collègue, y compris les 10 millions à Keystone et à Levinoff-Colbex. Dans cette motion, nous parlons d'investir la quasi-totalité de nos fonds dans deux ou trois grandes entreprises de conditionnement. À quelles fins utilisent-elles l'argent que nous leur versons? S'en servent-elles pour faire progresser la technologie et améliorer la capacité d'éliminer les MRS de façon plus concurrentielle et écologique?
En vertu de notre réglementation, nous ne pouvons même pas transformer les MRS pour les utiliser comme engrais. Cela nous désavantage par rapport à nos compétiteurs.
Pourquoi cela? C'est une question touchant la réglementation, mais c'en est une d'importance.
Je serai toujours d'avis que nous devons chercher des solutions qui vont dans le même sens que la motion adoptée. Je crois que tout le monde l'a fait de bonne foi, parce que c'est ce que nous devons faire. Mais cette motion ne porte pas là-dessus; elle vise plutôt la mise en place immédiate d'un programme d'aide à l'intention de l'industrie bovine, pour couvrir les frais de 31,70 $ par tête, ce qui représente l'écart concurrentiel entre les États-Unis et le Canada en ce qui concerne les MRS. Cela semble très avantageux. C'est peut-être le montant nécessaire, mais ce n'est pas une panacée à ce problème. Cela ne le réglera pas.
Pour une question aussi complexe que celle des MRS, compte tenu des normes, de la concurrence des exportateurs qui viennent au Canada et de ceux d'entre nous qui exportent leurs produits dans d'autres pays, ce n'est pas la solution si nous ne menons pas de discussions approfondies sur les mesures que nous pouvons prendre pour... Il s'agit d'une aide ponctuelle de 31,70 $. Dans un mois, le problème financier restera entier, mais nous aurons déjà dépensé ces 31,70 $, soit 23 millions de dollars en tout, si je ne m'abuse.
Nous avons déjà investi 50 millions de dollars pour accroître la capacité d'abattage et favoriser l'innovation afin d'aider les abattoirs, les entreprises de conditionnement, à mieux gérer certaines de ces questions. Elles reviendront peut-être nous demander 23,50 $ de plus ou un autre montant. Je ne sais pas. Mais c'est ce qui se produit quand on essaie uniquement de distribuer des dollars — sauf que l'on pourrait nous imposer des droits compensateurs, et tout l'argent versé serait gaspillé.
Je comprends tout à fait ce que tente de faire André avec sa motion. Je ne le blâme pas du tout d'écouter certains producteurs ou un organisme. Mais ce que nous avons devant nous, c'est une solution unique — une aide financière ponctuelle qui ne sera pas versée aux producteurs, mais aux entreprises de conditionnement. Rien ne garantit que les producteurs verront la couleur de cet argent. Nous devrions apprendre de nos erreurs; cela n'a pas fonctionné la dernière fois, avec l'ESB.
André, je comprends très bien votre désir d'aller de l'avant et d'intervenir pour les producteurs de bovins, comme nous voulons tous le faire. Toutefois, je ne peux tout simplement pas appuyer le fait de leur envoyer 31,70 $ sans que l'on ait examiné cette question complexe, et d'accorder un montant unique par tête, en risquant de nous voir imposer des droits compensateurs.
Pour être juste envers tous les producteurs que nous...
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Merci, monsieur le président.
Le secrétaire parlementaire a exprimé sa déception à l'égard des députés de l'opposition, mais je crois que la communauté agricole doit être extrêmement déçue du gouvernement.
Quant à la motion d'André, nous ne la proposons pas comme solution unique, mais comme une chose que le gouvernement pourrait faire dans l'immédiat. Cela nécessiterait une action immédiate et ce pourrait être fait par le cabinet avant Noël. Si l'aide était versée à l'industrie de la transformation pour couvrir ces frais, les producteurs bénéficieraient aussi indirectement de cet investissement. C'est donc quelque chose que le gouvernement pourrait faire avant Noël.
La motion présentée par le secrétaire parlementaire illustre très bien ce que fait le gouvernement depuis des années: il tient un beau discours, mais il ne fait à peu près rien.
J'aimerais examiner quelques éléments. La motion du secrétaire parlementaire vise à ce que le comité recommande au gouvernement d'examiner ces questions et de prendre des mesures. Voilà.
Monsieur le président, prenons un peu de recul. Vous rappelez-vous que durant la dernière campagne électorale, le gouvernement actuel a promis de réduire de 2 cents le prix du carburant pour la communauté agricole? L'a-t-il fait?
Une voix: Non.
L'hon. Wayne Easter: Cela faisait partie de votre programme électoral. Vous l'aviez promis, mais vous ne l'avez pas fait. Nous n'avons pas vu cette réduction.
Le premier ministre lui-même avait promis aux agriculteurs 100 millions de dollars par année dans un programme fondé sur le coût de production, mais il est revenu sur sa parole. C'était dans le dernier budget. Il n'a pas tenu sa promesse. Les producteurs n'ont pas reçu un sou, et le programme n'existe plus.
Parlons maintenant du fonds Agri-flexibilité. Je crois que le ministre de l'Agriculture a déclaré, lors d'un débat auquel nous avons assisté, qu'il accepterait la proposition de la Fédération canadienne de l'agriculture concernant le fonds Agri-flexibilité. Or, lorsqu'est venu le temps d'attribuer les fonds, il n'a pas du tout versé à la fédération ce qu'elle avait demandé; c'est une caisse noire, sans flexibilité.
Je pense que le gouvernement actuel a également affirmé qu'il supprimerait le PCSRA. Pourtant, tout ce qu'il a fait, c'est de changer le nom du programme pour l'appeler Agri-stabilité.