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C'est un plaisir d'être ici, monsieur le président, mesdames et messieurs.
Bonjour, merci de l'occasion qui m'est ici donnée de m'entretenir avec vous. La CAAR a plusieurs fois déjà comparu devant le comité, et nous vous avons fait parvenir en avril une déclaration écrite, dont j'espère que vous avez également copie. Nous n'avions à l'époque pas comparu en personne, et nous nous excusons de notre absence. Vous pourrez cependant vous reporter à ce document-là également.
En ce qui concerne la compétitivité de l'agriculture, nous pouvons vous fournir des mises à jour sur certains des plus récents développements dans le secteur des intrants agricoles qui ont une incidence directe sur les détaillants agricoles et les agriculteurs au Canada.
Depuis notre dernier échange, les marchands d'engrais ont vécu plusieurs difficultés et défis. Les résultats et les conséquences varient, mais dans tous les cas la situation a nui à la rentabilité des détaillants agricoles, ce qui a à son tour eu une incidence néfaste sur les cultivateurs en leur refusant l'accès à des produits et en réduisant la concurrence. Les quatre principaux développements auxquels se sont trouvés confrontés les détaillants agricoles et qui ont eu une influence sur la compétitivité au cours de l'année écoulée sont les suivants, et je vais les examiner tous les quatre dans le détail.
Premièrement, de nombreux marchands d'engrais ont investi à l'été 2008 dans des positions à plus long terme pour les engrais, ce dans le but de se mettre à l'abri d'une explosion des prix du marché et pour éviter des pénuries ponctuelles. Mais ces marchands ont payé les pots cassés lorsque le marché des marchandises s'est effondré en septembre 2008, pris qu'ils étaient avec de gros inventaires d'engrais qui valaient beaucoup moins que ce qu'ils les avaient payés. Ce que l'on est convenu d'appeler l'inventaire toxique ne pouvait être vendu que moyennant des pertes considérables, ce qui a obligé les marchands à subir des réductions de valeur qui se sont chiffrées dans les millions de dollars. Les marchands s'efforçaient simplement d'assurer des inventaires suffisants pour leurs clients et de mettre ces derniers à l'abri des prix du marché ouvert lorsque les cours se sont effondrés.
Nous n'avions jamais vécu ce genre de volatilité au préalable. Lorsque les choses se sont calmées, plusieurs marchands ont constaté qu'ils n'avaient d'autre choix que de céder leurs opérations à leurs fournisseurs parce qu'ils ne pouvaient pas couvrir leurs dettes et parce que les fournisseurs appliquaient strictement ce que nous appelons « l'intégrité contractuelle ». Ces marchands qui ont survécu aux dépréciations vivent toujours des tensions financières du fait que le marché n'ait pas complètement récupéré. Beaucoup vous diraient que les ventes d'engrais demeurent bien en deçà des niveaux historiques, ce qui fait qu'il leur est encore plus difficile de couvrir leurs pertes originales.
La viabilité opérationnelle est devenue une sérieuse préoccupation, surtout pour les détaillants indépendants plus petits, qui ont un accès limité au capital. Ce n'est plus une question de rentabilité; c'est une question de survie.
Deuxièmement, bien que toujours chancelants sous l'effet de ces inventaires massivement dépréciés et de ces réductions de valeur de produit, les marchands se trouvent aujourd'hui confrontés à des coûts d'observation de règlements visant les engrais et les produits chimiques qui sont prohibitifs. Qu'elles aient été élaborées en tant que code pour l'industrie ou en tant que règlements gouvernementaux, ces nouvelles normes amènent des coûts opérationnels réels, et les détaillants d'intrants de culture sont sans cesse pris avec la note. Aucun règlement n'est à lui seul responsable. Cependant, c'est le coût cumulatif de la succession d'exigences existantes et nouvelles qui menace la rentabilité de nombreux intervenants. La norme CSA B620, le code de pratique concernant l'ammoniac, les règlements provinciaux sur les chaudières, l'Association pour les normes d'entreposage des produits agrochimiques, les programmes d'aide en cas de situation d'urgence, les règlements sur les composants limités et maintenant le Règlement sur le transport des marchandises dangereuses constituent un obstacle insurmontable pour les détaillants agricoles, dont le combat est presque futile. Ce fardeau réglementaire cumulatif est tout simplement trop lourd pour la plupart des détaillants agricoles. Le marché des intrants ne tolérera pas d'augmentations de prix à une époque où les clients remettent déjà leurs achats à plus tard et où les marges sont rendues plus minces encore lorsqu'on fait la moyenne avec l'inventaire à prix supérieur.
La CAAR a déjà comparu devant le comité au sujet de cette question, l'avertissant que si un programme de contribution pour la sécurité et la sûreté des lieux n'était pas créé, alors les marchands se verraient obligés d'abandonner certains produits, voire même le marché tout entier. C'est ce que l'on est en train d'observer aujourd'hui. De nombreux marchands ont analysé les coûts que leur impose le stockage de produits comme l'ammoniac anhydre et ont conclu qu'il n'est tout simplement pas profitable de continuer d'offrir ces produits. Plusieurs marchands, dont un important réseau en Alberta, ont récemment décidé d'arrêter de vendre l'ammoniac anhydre. Les conséquences pour les cultivateurs sont évidentes: concurrence réduite, accès réduit au produit, coût de transport accru et, ultérieurement, bien sûr, prix plus élevés.
Le fardeau de la réglementation va maintenant être alourdi encore par de nouveaux règlements en matière de sécurité qui sont en train d'être élaborés en vertu de la Loi remaniée sur le transport des marchandises dangereuses. Malheureusement, les organes de réglementation et les ministères perçoivent chaque règlement isolé comme étant très peu prescriptif, mais du point de vue des détaillants agricoles, lorsqu'on considère ces règlements comme un tout, car c'est ce qu'il faut, alors le fardeau cumulatif devient prohibitif. En d'autres termes, une mort par mille coupures est tout aussi finale.
La CAAR a par le passé proposé un protocole intégré de sécurité des intrants de culture englobant dans une seule et même initiative tous les intrants, de manière à ce que nous n'ayons pas à traiter de la sécurité selon une approche inefficace et morcelée, produit par produit. Mais cette proposition continue de rester lettre morte, en dépit de recommandations en sa faveur émanant et du comité de la Chambre et du comité sénatorial de l'agriculture.
Les détaillants agricoles et cultivateurs canadiens subissent aujourd'hui un désavantage concurrentiel par rapport à leurs homologues américains du fait de l'adoption du gigantesque U.S. Farm Bill, créant un crédit d'impôt pour la sécurité dans l'agro-alimentaire, qui partage en définitive le coût de la sécurité des lieux entre le gouvernement et l'industrie. Le Congrès américain a par ailleurs adopté un programme de subvention pour l'acquisition de matériel de sécurité spécialisé. Le comité a déjà souligné le désavantage que cette disparité inflige à l'agriculture canadienne, et cela se trouve reflété dans les recommandations qu'il a déposées. Or, rien n'a encore été fait en la matière.
J'ai récemment assisté à un sommet sur la sécurité dans le secteur chimique tenu à Baltimore, dans le Maryland, par le Department of Homeland Security, et j'ai été très frappé par le niveau de collaboration entre le gouvernement et l'industrie relativement à la sécurité chimique. Non seulement le gouvernement américain en partage le coût, mais il a été créé des groupes de travail de l'industrie pour conseiller et consulter le Department of Homeland Security sur des solutions pragmatiques ne mettant pas en péril la viabilité opérationnelle du secteur privé.
Chose ironique, ici au Canada, la CAAR n'a même pas pu obtenir du ministère de la Sécurité publique que celui-ci s'engage dans une discussion. Le ministre de la Sécurité publique nous a donné pour instruction de soulever la question auprès du ministre de l'Agriculture, qui a alors transmis le dossier à Agriculture Canada.
En dépit de plusieurs réunions avec des fonctionnaires d'AAC, le dossier est à toutes fins pratiques en train d'être ignoré. En fait, une récente demande d'accès à l'information de la CAAR a révélé qu'AAC évite et contourne la question à l'interne à chaque occasion. Le personnel d'AAC a insisté pour que nous produisions des preuves de l'appui de l'industrie en faveur de notre proposition, et nous avons donc obtenu le consensus de l'industrie canadienne des engrais en ce qui concerne les coûts de la sécurité et avons même reçu une lettre d'appui, mais le ministère a alors insisté pour dire qu'il fallait l'appui des cultivateurs. Nous nous sommes donc fait accompagner par des représentants des Producteurs de grains au Canada, qui se sont assis à nos côtés lors des rencontres. Nous avons également déposé des lettres d'appui de la FCA. Mais cela n'a pas suffi. AAC veut maintenant davantage de preuves des conséquences pour l'industrie, alors nous leur avons répercuté des courriels sur les prises de contrôle et forclusions qui s'opèrent, mais cela ne suffit toujours pas. La chose est clairement devenue une chasse au dahu.
La CAAR aimerait savoir quand le gouvernement compte prendre au sérieux la question de la sécurité des intrants et s'engager de bonne foi dans des négociations avec les parties prenantes de l'industrie en vue d'en arriver à une solution commune. Quand les milliers de détaillants agricoles du Canada vont-ils recevoir une réponse à leur question? Le gouvernement va-t-il aider à niveler le terrain de jeu concurrentiel dans un secteur essentiel en partageant avec nous le coût d'une initiative bénéficiant à tous les Canadiens? Notre secteur, d'une valeur annuelle de 10 milliards de dollars, a le droit de demander pourquoi la question est en train d'être ignorée.
Il semble que les récents gros titres dans la presse au sujet des 18 terroristes de Toronto n'aient rien fait pour nous rappeler la menace posée par les cellules terroristes qui mènent leurs activités autour de nous et que les intrants de culture sont l'arme préférée de ceux qui souhaitent s'en prendre aux citoyens et à l'infrastructure du Canada.
La question de l'inventaire toxique, les coûts de réglementation prohibitifs et les désavantages concurrentiels internationaux ont tous lourdement grevé les plus petits marchands indépendants au Canada, car ceux-ci ont un accès limité au capital et au crédit. Ils sont de ce fait devenus des cibles inopinées de mainmise par de plus grosses agro-entreprises, dont des producteurs d'engrais. Récemment, Viterra et Agrium se sont agressivement lancées à la poursuite des marchands indépendants de l'Alberta. Les deux sociétés cherchent à grossir leur division d'intrants de culture au moyen de stratégies de prise de contrôle. Agrium a aux États-Unis une forte présence sur le marché du détail et cherche manifestement à établir une position semblable au Canada. Que peut faire un détaillant indépendant lorsque son fournisseur devient son plus gros concurrent?
Chacun d'entre vous s'est fait remettre une copie d'un récent article de première page du Western Producer qui parle de l'inquiétude entourant les rachats en rafale de négociants indépendants dans l'Ouest canadien. La CAAR n'a pas pris position officiellement sur la consolidation de l'industrie à proprement parler; il s'agit en fait d'une donnée incontournable, mais son effet net est une réduction indéniable de la concurrence. Les acquisitions réduisent l'empreinte des détaillants indépendants au Canada, ce qui se soldera par des oligopoles régionaux pour les principaux secteurs agroalimentaires.
L'actuel scénario de guerre des prix dont bénéficient aujourd'hui les cultivateurs ne sera que temporaire et finira par être remplacé par des options limitées qui les obligeront à s'engager contractuellement auprès de fournisseurs uniques pour des grappes de services. L'époque de la poignée de main avec son marchand local est aujourd'hui révolue. Un moins grand nombre de négociants est synonyme d'un moins grand nombre de choix. Cela ne peut qu'amener des prix supérieurs pour les cultivateurs, au fur et à mesure que ceux-ci sont versés dans un marché plus captif. Il est peu probable que le gouvernement puisse, ni même doive, intervenir directement dans ces fusions et acquisitions, mais il pourrait atténuer les conditions qui poussent les détaillants agricoles à baisser les bras au départ.
En résumé, les conditions et développements dont j'ai fait état se trouvent réunis dans une tempête parfaite de circonstances néfastes pour les détaillants agricoles. D'aucuns disent qu'il s'agit d'un processus naturel, presque darwinien, de rationalisation du marché, mais les conséquences sont indéniablement réelles et sont en train de modifier de manière irréparable la pratique de l'agriculture et la vie dans les collectivités rurales. L'élimination du détaillant indépendant du paysage agricole n'est qu'un symptôme d'un plus vaste problème qui se fait ignorer depuis des années. Même dans un marché sain, les détaillants agricoles ne devraient pas être seuls assujettis à tout le poids d'exigences réglementaires qui n'ont rien à voir avec la production de récoltes, surtout pas au moment même où ils subissent des pertes record.
Le secteur des intrants de culture a urgemment besoin de l'aide du gouvernement pour rétablir équilibre et concurrence dans le marché. La CAAR vient sur la Colline depuis au moins trois ans pour proposer la même solution et faire les mêmes mises en garde quant aux circonstances que nous avons aujourd'hui devant les yeux. Mais après des centaines de réunions, de lettres et de comparutions, aucun progrès appréciable n'a été fait. Que va-t-il falloir pour que le gouvernement écoute et prenne des mesures?
Les détaillants agricoles sont des partenaires essentiels aux côtés des cultivateurs dans le secteur des productions végétales au Canada, mais ils sont menacés. Un programme de sécurité pour les intrants de culture, dont les coûts seraient partagés avec le gouvernement, ferait beaucoup pour revitaliser le secteur et veiller à ce qu'une saine concurrence continue de bien servir les cultivateurs canadiens. Nous vous supplions de faire tout en votre pouvoir pour que cela devienne réalité.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les membres du comité, merci de l'occasion qui m'est ici donnée d'être des vôtres aujourd'hui.
La Fédération canadienne du mouton est une organisation nationale sans but lucratif qui représente plus de 11 000 producteurs d'ovins. Elle compte huit membres provinciaux et trois membres associés: la Canadian Cooperative Wool Growers, la Canadian Sheep Breeders' Association et la Canadian National Goat Federation.
La Fédération canadienne du mouton a comparu devant le sous-comité chargé d'examiner la salubrité des aliments et y a brièvement soulevé la question de la compétitivité, dans le contexte, surtout, de la nécessité pour les producteurs canadiens d'exercer des prix compétitifs. Pendant cette comparution, il a été souligné que des programmes tels celui des pratiques salubres à la ferme et le programme canadien d'identification des ovins avaient le potentiel d'augmenter les coûts de production des producteurs d'agneau, étant donné que ceux-ci ont peu d'options sur le plan récupération des coûts. D'autre part, l'on dit souvent que l'élaboration et la mise en oeuvre de ces programmes sont motivées par la demande du public ou par le bien public. Les coûts permanents de ces programmes peuvent être très lourds et constituer une barrière conséquente, non seulement en ce qui concerne les profits à la ferme, mais également la compétitivité de l'industrie des petits ruminants.
L'industrie des petits ruminants recommande que les gouvernements fédéral et provinciaux s'engagent à assurer un financement à long terme tant pour les programmes de traçabilité que pour les programmes de salubrité des aliments à la ferme. La question de la compétitivité est fort complexe et s'étend au-delà de la compétitivité sur le plan des prix et du coût de la mise en oeuvre des différents programmes. Mon objet aujourd'hui est de faire la lumière sur certaines des questions qui ont une incidence sur la capacité de l'industrie du mouton au Canada non seulement d'être concurrentielle, mais également de réaliser son potentiel.
Depuis 2004, l'industrie du mouton a vu son troupeau de reproducteurs rétrécir de l'ordre de 100 000 brebis, ce qui a résulté en une baisse de 8 p. 100 du nombre d'agneaux transformés au Canada. Cela survient au moment même où la demande d'agneaux a augmenté de 10 p. 100. De fait, l'agneau est l'un des seuls aliments de la catégorie des protéines qui ait vécu une augmentation régulière de la demande. L'industrie canadienne du mouton pourrait doubler sa production sans pour autant satisfaire la demande actuelle. La question est la suivante. Pourquoi les bergers canadiens n'augmentent-ils pas leur productivité? La réalité est qu'encourager les producteurs à augmenter leur production devient une dure lutte lorsque ceux-ci sont confrontés à des problèmes comme la prédation, l'incapacité d'accéder aux médicaments et aux vaccins dont ils ont besoin, une frontière qui demeure fermée et des intrants leur coûtant toujours de plus en plus cher.
La prédation est une importante désincitation quant à la croissance de l'industrie ovine canadienne et est un facteur contributif dans l'attrition continue chez les éleveurs de mouton au Canada. Les prédateurs sont responsables de la perte dévastatrice de précieux animaux d'élevage et de revenus agricoles. Par exemple, un agriculteur saskatchewanais a cette seule année perdu 150 agneaux, d'une valeur totale de 30 000 $, du fait de prédateurs. Le coût de la prédation est également élevé pour les gouvernements provinciaux. En 2007, le gouvernement de l'Alberta a versé près de 1 million de dollars au titre de demandes de dédommagement pour prédation, tandis que le gouvernement de la Saskatchewan a à ce chapitre déboursé plus de 600 000 $. En 2008, le gouvernement de l'Ontario a versé 1,33 million de dollars aux producteurs de bétail, toutes espèces confondues, à cause de la prédation.
L'industrie va tenir, le 9 novembre à Toronto, une réunion sur la prédation, dont l'objet est d'entamer une discussion avec les gouvernements provinciaux sur la nécessité de s'attaquer à la question de la prédation, sur les outils qu'utilisent à l'heure actuelle les producteurs et sur la façon d'augmenter le nombre d'outils disponibles. Nous éprouvons cependant certaines difficultés pour y faire venir les personnes qui devraient participer. Étant donné que la prédation relève des provinces, il est important que les représentants provinciaux, non seulement du ministère de l'Agriculture, mais également de ceux des Ressources naturelles et de l'Environnement, soient présents. Or, de nombreux gouvernements provinciaux ont gelé les fonds disponibles pour les déplacements, et Agriculture et Agroalimentaire Canada ne peut pas couvrir les frais de voyage d'employés provinciaux. Il en résulte que le produit de la rencontre pourrait être compromis du fait que toutes les parties ne soient pas présentes. La question de la prédation, en ce qui concerne surtout l'atténuation, doit être examinée au niveau tant national que provincial et par tous les ministères concernés. En conséquence, il est recommandé que les politiques gouvernementales soient suffisamment souples pour mobiliser les personnes et les ressources requises pour s'attaquer à une question qui a une incidence sur les producteurs, une question, surtout, qui est directement liée à l'abandon de l'industrie par certains producteurs.
Le manque de disponibilité de produits pharmaceutiques et de vaccins défavorise l'industrie des petits ruminants comparativement aux autres industries d'élevage au Canada et comparativement aux autres gros pays exportateurs d'agneau comme la Nouvelle-Zélande. L'insuffisance de produits pharmaceutiques et de vaccins homologués pour le traitement et la prévention de maladies chez les petits ruminants est une grave préoccupation pour l'industrie, en ce qui concerne non seulement sa capacité d'accroître la production et de demeurer compétitive, mais également de se plier aux exigences du programme de salubrité des aliments à la ferme. Par exemple, l'une des exigences essentielles du programme est que tous les médicaments administrés à des ovinés portent un numéro d'identification du médicament, signifiant que le produit a été approuvé pour utilisation au Canada par la Direction des médicaments vétérinaires. Cependant, chose frustrante, les médicaments couramment utilisés dans d'autre pays grands producteurs d'ovinés ne sont pas disponibles au Canada, même pas en vertu de « permis d'importation pour usage personnel ». Un exemple est le moxidectin, un breuvage antiparasitaire. Ce produit vétérinaire est disponible partout dans le monde, mais pas au Canada.
La Direction des médicaments vétérinaires a, pour alléger le problème, établi un cheminement d'approbation « usage limité, espèce mineure », mais celui-ci en est encore au stade embryonnaire et aucun médicament n'est encore passé par le programme. Un programme semblable en vue de l'approbation de vaccins par l'Agence canadienne d'inspection des aliments est également nécessaire.
J'ai souligné plus tôt que le troupeau de reproducteurs canadien avait diminué de 100 000 brebis depuis 2004. Il vaut la peine de souligner que l'industrie était en pleine expansion lorsqu'a été fermée la frontière et, depuis, l'industrie se contracte.
Avant 2003, le commerce d'agneaux destinés à être vendus vivants aux États-Unis représentait jusqu'à 20 p. 100 de notre production annuelle. La fermeture de la frontière a également amené la perte d'importants marchés de vente de reproducteurs aux États-Unis et au Mexique. Avant la fermeture de la frontière, les importateurs de ces deux pays étaient extrêmement intéressés par la génétique canadienne. En 2002, les petits ruminants exportés par le Canada ont représenté 12,5 millions de dollars, somme qui devait augmenter de 71 p. 100 en 2003.
L'industrie canadienne des petits ruminants travaille depuis six ans avec acharnement pour récupérer l'accès aux marchés américain et mexicain. Aux côtés de l'ACIA, l'industrie a instauré le programme volontaire de testage des troupeaux pour la tremblante du mouton et le programme national de génotypage pour la tremblante du mouton. La mise en oeuvre de programmes d'éradication de la tremblante du mouton est essentielle pour que l'industrie des petits ruminants regagne l'accès à ces marchés.
Bien que l'ACIA ait annoncé son engagement à l'égard d'un programme national de surveillance active de la tremblante du mouton, l'industrie n'a pas encore accès à un financement à long terme pour la surveillance ainsi que pour la détermination de la prévalence de la tremblante du mouton au Canada. Or, la détermination de la prévalence de la maladie est extrêmement importante pour que l'industrie puisse se fixer une date cible d'éradication.
Les États-Unis ont, depuis 2001, investi 120 millions de dollars dans l'éradication de la tremblante du mouton et ont déclaré que le pays en sera libre d'ici 2017. Le Canada doit prendre des mesures semblables. Si nous ne le faisons pas, nous risquons de ne pas pouvoir regagner notre accès aux marchés américain et mexicain. Nous risquons par ailleurs de perdre des marchés que nous avons récemment décrochés, par exemple la Russie, les États-Unis devenant la principale menace sur la scène internationale du fait de son statut de pays exempt de tremblante du mouton.
Il est essentiel que les politiques en matière d'importation et d'exportation soient fondées sur la science et que lorsqu'une frontière demeure fermée pendant six ans le gouvernement canadien intervienne activement avec des mesures d'aide et de lobbying en vue d'en obtenir la réouverture. Nous demandons que le même effort que celui accordé aux autres secteurs d'élevage soit consenti pour aider les industries des petits ruminants à regagner leur accès au marché américain.
Les bergers canadiens se trouvent par ailleurs confrontés à des coûts de production croissants. Par exemple, il a été rapporté que cette année les producteurs seront confrontés à une hausse d'environ 25 p. 100 du coût des aliments pour animaux par rapport à l'an dernier. Ajoutez à cela le prix élevé de la terre, la faible valeur et les faibles rendements pour la production alimentaire du fait de politiques à long terme de nourriture bon marché et la perte d'accès à la main-d'oeuvre et à des ressources de soutien et le résultat potentiel est la perte d'une masse critique dans le troupeau national du fait de la faiblesse des marges. Cela met sérieusement en péril la production et l'infrastructure de l'industrie.
Il importe que soit élaborée une stratégie visant à résoudre ces problèmes afin que l'industrie ovine puisse à la fois conserver les producteurs actuels et en attirer de nouveaux.
Il existe pour l'industrie ovine canadienne un réel potentiel de croissance. C'est une industrie qui pourrait grossir sa production sans nuire à l'une quelconque des autres industries d'élevage. Pour ce faire, cependant, l'industrie des petits ruminants a besoin du gouvernement pour l'aider à faire face aux questions telles la traçabilité, la salubrité des aliments, les dommages causés par la faune, la santé animale, l'accès aux marchés et la durabilité à long terme des producteurs engagés dans l'agriculture fondée sur des animaux.
Merci.
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Oui. Je pense moi aussi que nous serions en mesure de vous fournir de bons conseils. C'est une excellente question, et notre conseil serait que, oui, premièrement, il existe des règlements qui ne sont pas très bien harmonisés. Il n'est même pas nécessaire que ces règlements chevauchent des barrières provinciales-fédérales. Souvent, ce peut même être des codes fédéraux ou émanant de l'industrie et qui ne s'harmonisent pas très bien avec la réglementation fédérale. L'approche logique, l'approche commerciale, plus efficiente, serait, bien évidemment, d'essayer d'harmoniser le plus possible les différents éléments.
Le gouvernement — c'est en tout cas ainsi que je perçois Transports Canada — fait un assez bon travail d'approche de l'industrie, afin qu'experts et spécialistes s'engagent dans leurs groupes de travail pluriministériels ou dans quelque groupe de travail industriel qui conseille et consulte le gouvernement sur des solutions pratiques et rentables ne nuisant pas aux activités des détaillants agricoles.
Nous avons cette possibilité avec Transports Canada. Dans le cas de la norme CSA B620, par exemple, nous avons en vérité participé à la rédaction du règlement, afin que celui-ci passe mieux dans notre industrie. Cela ne s'est cependant pas reproduit dans le cas d'autres règlements. Par exemple, dans le cas de la Loi sur le transport des marchandises dangereuses, le projet de loi a en fait été adopté, mais nous ne savons pas ce que va prévoir le règlement, et nous craignons donc de ne pas pouvoir consulter le gouvernement du tout en la matière. Je vais revenir un petit peu en arrière. Une partie de notre problème est que nous ne savons pas quel ministère devrait travailler avec nous. L'on penserait, intuitivement, que ce serait celui de la Sécurité publique, s'il s'agit de questions relatives à des produits pouvant présenter des problèmes de sécurité, mais on nous a renvoyés au ministère de l'Agriculture dans le cas qui nous occupe. Je pense que même le ministère de l'Agriculture est un petit peu inconfortable avec l'idée que ce soit lui qui soit chargé d'en traiter. C'est ce que les gens là-bas nous disent.
Un groupe de travail pluriministériel serait l'approche à suivre en prévision de l'adoption de tout règlement, et il s'agirait de faire des projections pour dans 10 ans — non pas d'intervenir produit par produit, comme c'est le cas aujourd'hui, mais de prévoir les produits que nous voudrons réglementer à l'avenir. Nous savons que l'urée va un jour être ciblée. L'urée a des caractéristiques explosives, mais n'est présentement pas réglementée en vertu du Règlement sur les composants d'explosifs limités. Nous savons que cela s'en vient, alors pourquoi voudrions-nous construire une clôture aujourd'hui pour que vous nous disiez ensuite demain qu'il nous faut travailler sur notre urée et ériger les clôtures? Cela ne serait ni pratique, ni rentable. Alors prévoyons où nous en serons dans 10 ans et enfermons tout à l'intérieur d'un protocole unique de sécurité pour les intrants de culture qui soit logique pour les citoyens du Canada, pour le gouvernement et pour nous, d'un point de vue commercial.
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Merci, et merci d'être des nôtres. Je m'excuse d'être arrivé en retard, mais j'ai votre texte devant moi.
Ma question s'adresse à ces deux messieurs. Lorsque nous regardons votre industrie, il semble qu'il y ait un effet boule de neige: plus il y a consolidation et, plus vous êtes nombreux à fermer boutique. Cela devient plus difficile pour les agriculteurs, et tout le monde y perd, sauf les gros joueurs.
Nous voyons de l'autre côté de la frontière un gouvernement qui semble être proactif. Il est allé jusqu'à même introduire des mesures protectionnistes et des exigences en matière d'indication du pays d'origine sur les étiquettes. Vous avez fait état d'un crédit d'impôt pour la sécurité chez les détaillants agricoles. Nous avons vu cela dans les abattoirs. Nos abattoirs n'obtiennent aucune aide pour l'élimination des MRS. Ils n'obtiennent aucune aide à l'appui de leur compétitivité. C'est presque comme si nous faisions face à une approche gouvernementale non interventionniste ici et à des pratiques interventionnistes chez nos concurrents. Comme nous l'a dit un producteur de porc dans le plaidoyer qu'il nous a fait, aidez-nous à concurrencer les gouvernements étrangers.
J'ai constaté la chose dans ma collectivité. Dans l'industrie des pâtes et papiers, lorsque les usines de pâte à papier américaines ont commencé à toucher des crédits d'impôt pour la liqueur noire, il a fallu longtemps avant que nous n'obtenions enfin de l'aide, alors que nos producteurs de pâte essayaient de les concurrencer. Je ne sais pas quel est le problème. Nous avons glissé dans cette direction, et je ne sais pas sur qui il nous faut rejeter le blâme. Je pense que nous avons tous au fil des ans eu notre part de responsabilité. Nous nous sommes enfoncés petit à petit dans ce non-interventionnisme en disant que nous allions laisser le marché décider. Le gouvernement, il faut le reconnaître, est en train d'essayer d'ouvrir de nouveaux marchés, et c'est tout à son honneur, mais en même temps il semble que nous ne soyons pas en train d'intervenir pour vous aider à être compétitifs et pour appuyer les petites entreprises, qui sont la source de vitalité de nos collectivités rurales. J'ignore quelle est la réponse, en dehors de ce que vous demandez.
Il existe un précédent. Il y a le Programme de contribution pour la sûreté maritime. Ce n'est pas comme s'il s'agissait de quelque chose de nouveau pour nous.
Je ressens de la frustration à entendre de nouveau cela de votre bouche et à voir ce qui se passe. Je ne sais si vous auriez d'autres commentaires à ajouter.
Et j'aimerais encore poser une question à Mme MacTavish.
Je vais commencer avec vous, madame MacTavish. Je vous suis certainement reconnaissant d'être ici au nom des éleveurs de mouton. Je n'ai pas beaucoup de producteurs de mouton dans ma circonscription, mais j'en ai, et il se trouve près de Carstairs une très grosse filature de laine. Mon oncle était en fait autrefois éleveur de mouton, alors j'ai une certaine connaissance du secteur.
J'aurai plusieurs questions à poser. Vous avez parlé des producteurs d'ovins et de certains des problèmes qu'ils ont avec des prédateurs. Je sais que tous les agriculteurs dans ma circonscription, qu'il s'agisse de producteurs de mouton ou autre, ont des problèmes semblables avec des prédateurs, tels des coyotes ou des marmottes. L'une des choses qu'ils m'ont très clairement exposée est que le registre des armes d'épaule est un réel problème pour eux. Cela leur cause d'énormes difficultés face aux animaux nuisibles et aux prédateurs. La plus grosse plainte que j'entends vraisemblablement dans ma circonscription, en tout cas de la part d'agriculteurs, concerne le registre des armes d'épaule. La seule chose pouvant lui faire concurrence serait sans doute le monopole de la Commission canadienne du blé. Ce sont là les gros dossiers pour les agriculteurs dans ma circonscription.
Vous parlez de mesures à prendre face aux prédateurs. Notre gouvernement convient de la nécessité d'arrêter de courir après les fermiers et chasseurs et autres qui sont des citoyens respectueux des lois et qui veulent simplement pouvoir utiliser leurs armes à feu pour traiter de problèmes comme les prédateurs qu'ils ont sur leurs fermes. Nous sommes sensibles à cela et avons déposé un projet de loi, le projet de loi , en vue d'éliminer le registre des armes d'épaule. Le plus gros problème que nous avons en la matière est qu'il y a des députés de l'opposition représentant des régions rurales et qui ne défendent pas les intérêts de leurs électeurs. Il me semble qu'ils sont prêts à prendre leurs ordres de leurs maîtres politiques ici à Ottawa au lieu d'écouter leurs électeurs et de défendre les agriculteurs et de nous appuyer dans nos efforts visant à éliminer le registre des armes à feu.
Les agriculteurs que vous représentez, les éleveurs de mouton que vous représentez, aimeraient-ils voir disparaître le registre des armes à feu afin que la nuisance ne soit plus là et qu'ils puissent s'occuper de ces prédateurs?
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La motion est assez simple, mais elle vient étendre ce sur quoi se penche le comité. La motion est la suivante:
Que le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire étudie l'avenir de l'agriculture, en particulier chez les jeunes agriculteurs.
Cela fait presque un an que nous étudions la compétitivité de l'agriculture. L'une des choses qui ressortent inévitablement est le nombre d'agriculteurs qui quittent l'industrie. Comment faire pour amener les jeunes agriculteurs à y demeurer? Que pouvons-nous faire par le biais de politiques gouvernementales pour attirer des jeunes vers l'agriculture? D'autre part, que pouvons-nous faire pour aider ces agriculteurs qui s'intègrent dans l'industrie dans le cadre d'une exploitation familiale?
Il nous faut être clairs. Lorsque nous disons « exploitation familiale », cela donne souvent lieu à des malentendus. Il y a de cela plusieurs années, nous aurions envisagé l'exploitation familiale comme étant une ferme de 300 acres peut-être, avec quelques vaches laitières, quelques bovins de boucherie ou du porc.
J'ai pour ma part eu une ferme laitière avec des vaches Holstein de race pure. Le camion de lait sillonnait les routes et s'arrêtait à toutes les trois fermes environ, parce que c'était une ferme laitière. De nos jours, il me faudrait rouler pendant 20 minutes environ avant de trouver une ferme laitière. Ce n'est pas qu'il y a moins de production; il y a tout simplement davantage de production avec moins d'animaux sur des fermes plus efficientes.
Aujourd'hui, les exploitations familiales sont plus grosses, avec de plus grandes superficies et davantage de têtes. La plupart de ces fermes, pour des raisons fiscales, sont devenues des corporations. Je ne voudrais pas donner l'impression que lorsque nous parlons de « fermes familiales », il s'agit de celles qui existaient il y a de cela 30 ans. Je veux en fait parler des fermes familiales modernes et créer une vision de ce que nous pouvons faire aujourd'hui pour elles.
Que pouvons-nous faire pour que l'industrie soit plus attrayante et pour qu'elle demeure viable pour celui ou celle qui veut s'y intégrer ou y demeurer? Nous avons fait quelque chose par le biais du programme Cultivons l'avenir, avec la Loi canadienne sur les prêts agricoles, prévoyant 1 milliard de dollars sur cinq ans. Cela aidera les jeunes agriculteurs qui n'ont auparavant pas eu accès à du financement.
Pour ce qui est de la fiscalité des entreprises, le régime d'imposition du revenu des sociétés a quelque peu changé, mais j'ignore si le changement a été le bon. Je ne sais pas s'il y a eu suffisamment de changement. Ces jeunes agriculteurs font souvent partie d'une grosse société, aux côtés de leurs parents. S'agit-il là de quelque chose que nous devrions examiner?
Lorsque vous transférez des terres, il s'agit là de gros avoirs. L'exemption pour gains en capital a été augmentée. Elle est passée de 500 000 $ à 750 000 $. Mais pour ce qui est de la transmission de ces fermes à des agriculteurs qui ne font que débuter, devrions-nous discuter de l'exemption pour gains en capital? Est-ce là quelque chose qui bénéficierait aux jeunes agriculteurs? Y a-t-il quelque chose que nous devrions emprunter aux mesures prises pour l'industrie et le secteur manufacturier, par exemple?
Au début de la récession, nous nous sommes penchés sur les déductions pour amortissement. Alors que nous voulions donner un coup de fouet à l'économie, l'industrie disait qu'elle avait eu à consentir ces grosses dépenses en immobilisations, pour des technologies de pointe et du matériel, mais qu'elle n'avait pas bénéficié de déduction pour amortissement accéléré, ce qui lui aurait au moins assuré de la valeur, ou en tout cas un avantage concurrentiel, ce qu'il lui fallait face à certains de ses homologues. Nous avons un tableau de déduction pour amortissement qui a été modifié. Le taux avait été supérieur, mais il a été réduit.
Je me demande s'il n'y aurait pas moyen de discuter de cela en vue d'offrir aux jeunes agriculteurs une certaine valeur qui puisse les aider à progresser. Encore une fois, il y a toujours beaucoup de discussions au sujet de la gestion de l'offre, et c'est de là que la chose est venue. Il s'agit d'une industrie importante et même essentielle au Canada.
Nous avons constaté que les Dairy Farmers of Ontario, ou DFO, ont pris certaines mesures. Ils ont, dans l'industrie laitière qui est la leur, pris certaines mesures pour aider les jeunes agriculteurs, ou les agriculteurs débutants, à se lancer dans l'industrie, avec l'attribution de quotas, les possibilités d'achat de quotas, en leur accordant certaines concessions financières pour qu'ils puissent se lancer dans l'industrie, du fait de son importance. Différentes mesures ont été prises.
J'ai été heureux d'entendre Jennifer MacTavish, du secteur du mouton, nous dire aujourd'hui que son président est une jeune personne, d'une trentaine d'années environ. Il nous faut continuer d'intégrer ces genres de personnes dans notre industrie.
Monsieur le président, je demanderais au comité d'envisager cette motion en vue de la poursuite de nos travaux.
En ce qui concerne la concurrence, j'envisage avec plaisir la rédaction du rapport afin que nous puissions utiliser certaines des initiatives pouvant en découler. Nous pourrons peut-être nous attarder sur certaines de ces personnes et les faire revenir pour qu'elles nous expliquent ce que nous pourrions faire pour susciter encore plus d'enthousiasme, afin d'attirer vers l'agriculture des fermiers débutants.
Monsieur le président, voilà le préambule que je voulais donner en prévision de la discussion sur la motion.
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On ne peut pas être contre la tarte aux pommes. Cependant, ce que je reproche aux motions de mes collègues du Parti conservateur — ce n'est pas la première fois qu'on voit ça —, c'est que c'est tellement large, c'est tellement vaste, que ça va accaparer tout le temps du comité si l'on accepte d'étudier ce genre de dossiers.
C'est un peu comme le sujet de la compétitivité d'ailleurs. On y travaille encore, on va avoir un rapport très épais.
Ça intéresse tout le monde et on a tous de bonnes idées à mettre en avant. Cependant, si l'on n'avait pas de problèmes présentement dans le domaine de l'agriculture, c'est le genre de sujets qu'on devrait étudier en priorité.
Mais étant donné que, présentement — le présent est pour moi plus important que l'avenir dans le milieu de l'agriculture —, il y a de graves problèmes, c'est ça qu'on doit étudier avant d'étudier l'avenir de l'agriculture, en particulier chez les jeunes agriculteurs.
On ne peut pas être contre ce genre de motion, on ne peut pas être contre l'étude de ce qui s'en vient, de ce que devrait être notre vision de l'agriculture, particulièrement chez les jeunes.
Cependant, présentement, il y a un paquet de problèmes qu'on doit étudier, et on doit se pencher sur ces questions. Je n'ai pas besoin de vous rappeler la situation dans le domaine porcin et dans le domaine bovin: tout le dossier de la révision des programmes, ce qui a été mis en avant par le gouvernement, comment ça fonctionne actuellement, afin de savoir si les producteurs en profitent ou non.
J'aimerais poser une question à mon collègue qui a présenté la motion, M. Shipley.
Voulez-vous, monsieur Shipley, refaire le cadre stratégique agricole? Vous savez que votre gouvernement a mis un cadre stratégique agricole en place pour les cinq prochaines années. Je croyais que ce cadre représentait la vision du gouvernement pour les cinq prochaines années, incluant ce qui concerne les jeunes agriculteurs. Ce que vous nous présentez, ça équivaut presque à dire qu'il n'y a rien, et que vous allez essayer de mettre en place une vision.
À moins que je ne me trompe, il y a actuellement un cadre stratégique agricole qui a été adopté par votre gouvernement pour les cinq prochaines années. Moi, je pensais que c'était ça, la vision, et qu'on s'en allait dans cette direction.