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Je m'appelle Jean-Jacques Ruest. Je suis premier vice-président du marketing au CN. Nous vous remercions de nous donner aujourd'hui l'occasion de comparaître devant le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
J'aimerais souligner l'engagement du CN à l'égard des agriculteurs des Prairies qui choisissent de charger des wagons de producteurs. Nous sommes ravis d'être ici aujourd'hui et avons hâte d'offrir davantage d'information au comité sur notre décision de rayer de la liste 53 des 176 sites du CN où nous avons des stations de chargement pour les wagons de producteurs.
Mais parlons brièvement de notre engagement face au chargement de wagons de producteurs comme l'une des façons de déplacer les céréales vers les ports de l'Ouest. Le CN est engagé envers la clientèle qui choisit de charger des wagons de producteurs. Toute déclaration indiquant le contraire est non fondée, car les vrais faits, soit les chiffres de la Commission canadienne des grains, sont éloquents.
Permettez-moi de vous donner des chiffres. Par exemple, au cours de la dernière campagne agricole — d'août à juillet à chaque année — un nombre record de wagons de producteurs ont été chargés dans l'Ouest du Canada, dont 65 p. 100, ou les deux tiers, ont été chargés sur les wagons du CN. Ainsi, 8 262 wagons ont été chargés au cours de la campagne agricole 2008-2009.
Ce que nous avons constaté l'année dernière s'inscrivait dans le cadre d'une tendance plus importance qui se manifeste année après année en matière de chargement de wagons de producteurs. L'année dernière n'était pas une exception, et il y a eu une augmentation d'environ 22 p. 100 comparativement à la campagne agricole précédente. Cela représente une hausse des affaires de 22 p. 100 en matière de wagons de producteurs comparativement à l'année précédente, ce qui constitue une augmentation considérable pour ce secteur. De plus, près de la moitié des wagons de producteurs chargés au CN ont été expédiés par la route la plus efficace, soit celle qui passe par le nord de la Colombie-Britannique et qui se dirige vers le port de Prince-Rupert.
Notre entreprise déplace des wagons, qu'il s'agisse de wagons à céréales, de wagons à produits forestiers ou de tout autre produit de base. Il s'agit d'une réussite en matière de croissance pour notre clientèle et pour le CN. Pourquoi le nombre de wagons de producteurs est-il en hausse ces dernières années? Nous croyons que la hausse est en partie attribuable à nos efforts délibérés de cibler individuellement les clients qui chargent les wagons de producteurs de céréales et de travailler avec eux.
Par exemple, le groupe Saskatchewan West Central Road and Rail charge des céréales à quatre des cinq principales stations de wagons de producteurs du CN. Les stations d'Eston, de Laporte, de Beechy et de Lucky Lake, en Saskatchewan, sont beaucoup utilisées à cette fin. Les clients à ces quatre stations de chargement ont chargé 2 100 wagons au cours de la dernière campagne agricole.
Un autre exemple de réussite: le sud-ouest de Camrose, en Alberta, de la subdivision CN Alliance. Le nombre de wagons chargés par le groupe de wagons de production Battle River l'année dernière a augmenté de plus d'un tiers. Ces clients ont récemment signé une entente d'exploitation d'une ligne de chemin de fer d'intérêt local avec le CN qui permettrait aux wagons de production d'être utilisés encore davantage dans les années à venir.
Le dernier exemple que j'aimerais porter à l'attention des membres du comité est celui des villages manitobains d'Oakville et de Laurier, où sont situées deux des stations de chargement de wagons de production qui obtiennent le plus de succès au CN. Les clients de chacun de ces deux sites ont chargé plus de 135 wagons de producteurs l'année dernière, et nous nous attendons à ce que la croissance se poursuive dans les années à venir.
Ces réussites démontrent clairement que nous ne faisons pas de discrimination contre les chargeurs de wagons de producteurs dans le cadre de notre approvisionnement de wagons vides lorsque ceux-ci doivent charger des produits à des fins d'exportation. En fait, c'est plutôt le contraire. Le CN consacre du temps et des ressources considérables à la négociation d'ententes commerciales avec des groupes ou des clients qui veulent charger des wagons de producteurs. Par conséquent, les stations de chargement de wagons de production demeurent ouvertes et viables. Pour être viables, il faut faire des affaires.
De plus, lorsque nous cernons des lacunes, nous agissons. L'année dernière, nous avons reconnu que pour un client producteur qui désirait avoir une idée du moment où son approvisionnement de wagons vides allait arriver, la prévisibilité n'était pas aussi bonne qu'exigée, et nous avons apporté des changements à notre site web afin que le producteur puisse être avisé lorsque les wagons vides arrivaient au site, compte tenu de ses exigences. Le système permet au producteur de planifier plus efficacement le transport des céréales à la station, puisqu'il peut faire le suivi du cheminement du wagon et déterminer quand il arrivera à la station.
Bref, nous faisons en sorte qu'il soit possible pour les clients qui choisissent de charger un wagon de producteur d'y arriver, grâce à l'approvisionnement en wagons et aux outils comme ceux que nous avons sur le site web; ainsi les clients peuvent savoir quand les wagons arriveront au site.
Parlons maintenant de la baisse de l'utilisation des stations, soit un autre sujet dont nous voulons parler ici aujourd'hui. Nous constatons que bien que le nombre total de wagons de producteurs, le nombre de livraisons, ait augmenté de plus de 8 000 wagons par année, la grande majorité de ces wagons proviennent d'un nombre relativement petit de stations. Il y a donc plus de produits expédiés par wagons de producteurs, mais le nombre de stations utilisées est, en fait, très concentré et diminue avec le temps.
Durant la campagne agricole 2007-2008, quatre wagons de producteurs sur cinq, ou 80 p. 100, provenaient d'un nombre limité de stations — seulement 29. Alors, 29 stations étaient utilisées pour 80 p. 100 des chargements déplacés, et les affaires sont en hausse. Les 20 p. 100 de stations qui restent, ou 147 stations, étaient liées aux déplacements de moins de 2 000 wagons et, en fait, c'est vraiment là que commence le problème.
Examinons ces autres stations. De toute évidence, ces sites sont utilisés de façon minimale, et dans certains cas, pas du tout. Et c'est un choix: les producteurs décident du site à partir duquel ils expédieront un chargement, et non pas le chemin de fer.
L'année dernière, vers la fin de la campagne agricole, à un moment donné au printemps ou au début de l'été, nous avons entamé un examen intégral de tous les sites de chargement, nous avons découvert que 47 des 53 stations qui devaient fermer n'avaient pas fait circuler de wagons pendant la campagne agricole 2008-2009. On parle de 47 stations sans aucune activité au cours de la campagne agricole, alors que 39 stations n'ont pas été utilisées au cours des trois dernières années. Cette tendance avait été constatée dans les années précédentes, alors que les producteurs choisissaient moins de sites pour charger un nombre croissant de wagons. Voilà donc où semble se diriger le choix des expéditeurs, le choix des consommateurs.
Le CN a réagi comme toute entreprise responsable le ferait. Nous devons gérer les coûts, alors, lorsque l'équipement n'est pas utilisé ou lorsque l'équipement ne sert à rien, nous choisissons de fermer les stations qui ne sont pas utilisées afin que nous puissions éviter les coûts et les risques liés à ces installations inactives. Les producteurs ont démontré la redondance de ces sites en choisissant de ne pas les utiliser, et nous avons par la suite pris cette décision de les fermer pour atténuer les coûts et la gestion des risques.
Le CN a publié un avis relativement aux fermetures de ces 53 stations dans les journaux locaux conformément à la réglementation de l'OTC. Nous avons commencé à le faire au début du mois de juillet. C'est un processus de 60 jours. Au-delà des exigences réglementaires, le CN a aussi cru bon de communiquer avec les collectivités directement touchées. Nous avons établi plus de 100 contacts. La plupart ont, en fait, été établis avant même la publication des avis dans les journaux. Les municipalités touchées ont été averties, et nous avons parlé aux élus et aux agents administratifs principaux pour les informer de la fermeture à venir et de nos intentions.
Dans la plupart des cas et, en fait, dans la grande majorité des cas, la réaction de ces gens a été négligeable, et la plupart comprenaient les raisons pour lesquelles on fermait ces sites qui n'avaient pas été utilisés par les producteurs ou qui ne comptaient pratiquement aucune activité. Même une poignée d'élus dans les trois provinces des Prairies qui avaient des préoccupations comprenaient les raisons d'affaires de la fermeture de ces sites si ces sites n'allaient pas être utilisés par les utilisateurs, par les expéditeurs.
Quant au processus réglementaire, la période de 60 jours a pris fin au début du mois de septembre. Suite à la période d'avis de 60 jours, 40 des 53 stations ont été rayées de la liste sur notre site web à partir de la deuxième semaine de septembre.
Après avoir examiné de près ce que nous avons fait l'été dernier lorsque nous avons choisi les journaux pour la publication des avis de fermeture, nous avons constaté que dans 13 cas, le journal choisi n'était pas le bon. Il n'était pas assez près des sites touchés. Alors, dans le cas de ces 13 stations, la fermeture a été retardée; elles figurent toujours sur la liste et nous avons l'intention de publier des avis concernant leur radiation de la liste à partir du 1er novembre. Le CN fera l'annonce des 13 autres sites touchés et donnera encore une fois un avis minimum de 60 jours, ce qui correspond au même délai que pour les 40 stations qui ont déjà été rayées de la liste.
Les affaires publiques du CN ont également indiqué au ministre Merrifield que, nonobstant l'avis que nous avons fourni et le fait que les sites ont été rayés de la liste, le CN demeure prêt à négocier avec tout groupe de producteurs ou expéditeurs ou municipalités qui voudraient louer ces sites et faire des affaires, soit expédier des produits à partir de là. Afin d'accorder du temps à cette fin, nous avons également convenu, sur une base volontaire, de ne pas toucher à l'infrastructure de ces sites avant le 31 décembre de cette année, ce qui donne davantage de temps pour la prise en considération de certaines options.
Après la radiation de la liste de ces 53 stations, les producteurs auront toujours accès à des stations de rechange à une distance raisonnable. En fait, 49 stations comptent sur une station de rechange sur le réseau du CN ou du CP à moins de 50 kilomètres.
Le CN aura toujours 123 stations après les fermetures. Elles ont toutes connu un certain niveau d'activité ces dernières années. Si vous ajoutez les 129 stations du CP, les options sont considérables, puisqu'on compte au total dans les Prairies, 252 stations pour le chargement par les producteurs pour le transport des céréales, en plus des possibilités offertes aux expéditeurs par les entreprises céréalières.
Pour respecter le temps qui m'est imparti, je vais peut-être passer à nos conclusions.
En conclusion, le CN demeure engagé à déplacer les wagons de producteurs de céréales des Prairies. En fait, nous cherchons à avoir davantage de clients. La saison des céréales a commencé avec un peu moins de vigueur qu'on ne l'aurait espéré, et c'est la même chose pour ces sites.
Mais en fait, ce qui nous permettra de garder ces sites ouverts, c'est l'activité. S'il n'y a pas d'activité, les sites finiront par disparaître. C'est la même chose pour n'importe quelle autre entreprise, qu'il s'agisse d'un café ou d'une station-service. S'il n'y a pas de clients, le propriétaire de la station-service finit par fermer son commerce pour réduire ses coûts.
Avons-nous encore du temps?
Je m'appelle Larry Hill. Je suis le président du conseil d'administration de la Commission canadienne du blé, et j'exploite une ferme à Swift Current, en Saskatchewan. Comme on l'a dit, j'ai à mes côtés aujourd'hui M. Ian White, président-directeur général de la CCB.
Je tiens à remercier le comité d'avoir convié la CCB à donner son avis sur cette question aujourd'hui.
La CCB commercialise le blé et l'orge des agriculteurs de l'Ouest canadien. À ce titre, elle joue un important rôle dans le réseau de manutention et de transport du grain et se préoccupe au plus haut point de la façon dont ce réseau est structuré et dont il fonctionne.
La CCB a toujours approuvé le principe du chargement des wagons directement par les producteurs parce qu'il permet à ces derniers de faire des économies, et aussi parce qu'il apporte un important élément de concurrence dans un réseau qui continue de se consolider.
En expédiant leur grain directement, les agriculteurs peuvent économiser entre 800 $ et 1 200 $ par wagon, selon le point d'origine. Cela se traduit à terme par des recettes de près de 10 $ la tonne. Pour une ferme typique, dans le contexte actuel des prix à la baisse, cela peut faire la différence entre faire des pertes ou dégager une marge de profit. C'est en grande partie pourquoi de plus en plus d'agriculteurs s'intéressent à charger eux-mêmes les wagons.
Au cours de la campagne agricole 2008-2009, on a recensé un volume record de grain expédié par les wagons de producteurs dans l'Ouest canadien. En tout, 12 447 wagons ont été chargés de cette manière. Cela représente plus de 1,1 million de tonnes de grain. Si on considère qu'il y a seulement 10 ans, on ne dénombrait plus que 3 000 wagons chargés par les producteurs, il est clair qu'une nouvelle tendance se dessine.
Il est également utile de noter que la plupart du grain expédié par wagons de producteurs est constitué de blé, de blé dur et d'orge vendu par la CCB pour le compte des producteurs. La CCB facilite les ententes contractuelles et les autorisations portuaires qui doivent être en place avant l'expédition du grain. Elle collabore également avec la Commission canadienne des grains pour assurer que les compagnies de chemin de fer fournissent des wagons aux producteurs expéditeurs.
Au-delà de l'incidence directe que les wagons de producteur peuvent avoir sur la rentabilité des entreprises agricoles, il faut mentionner un certain nombre de retombées indirectes auxquelles les producteurs de grain font souvent référence lorsqu'ils expliquent pourquoi ils attachent de l'importance à cette solution. L'expédition de grain dans des wagons de producteur permet de réduire les distances d'acheminement par camion. Cela réduit la détérioration des routes rurales et permet de garder l'argent dans les communautés rurales et de stimuler l'économie locale. Toutes ces raisons sont bénéfiques et valides.
Par conséquent, la CCB est en faveur d'un réseau de manutention et de transport du grain qui soit structuré de manière à offrir aux agriculteurs le choix de charger leur grain eux-mêmes dans les wagons, aujourd'hui et dans les années à venir. Dans le même souffle, la CCB est opposée aux mesures susceptibles de nuire à l'effort de l'expédition de grain par wagon de producteur dans l'Ouest canadien.
L'élimination de 53 points de chargement de wagons de producteur par le CN préoccupe certainement la CCB. La perte de ces nombreux embranchements ne peut qu'avoir un impact négatif sur les agriculteurs de l'Ouest canadien et sur la possibilité d'expédier du grain par les wagons de producteur.
La CCB applaudit les efforts déployés par le gouvernement fédéral pour obtenir que le CN reporte l'abandon de ces points de chargement jusqu'à 2010 au plus tôt. Cela donnerait à toutes les parties le temps d'examiner plus en détail la proposition et de déterminer si elle servira vraiment les intérêts de l'Ouest canadien.
Parmi les aspects de la question qui devront être réexaminés pendant cette période, la CCB aimerait proposer les suivantes.
Compte tenu de la hausse du nombre d'expéditions par wagon de producteur, il ne faudrait pas se fier uniquement au passé en déterminant si un point de chargement doit être abandonné. Lorsqu'un embranchement est rayé de la liste, c'est pour toujours. Il faudrait donc tenir compte du futur potentiel d'utilisation des points de chargement.
Le processus d'élimination des points de chargement doit être plus transparent. Comme la Saskatchewan Association of Rural Municipalities l'a mentionné lorsqu'elle a comparu devant le comité, plusieurs parties préoccupées par cette proposition ont déposé des plaintes et présenté des commentaires après la période d'avis de 60 jours. Cela indique qu'il faut trouver d'autres manières d'aviser le public en général et les agriculteurs en particulier. En outre, il faudrait plus de transparence dans la façon dont les sociétés de chemin de fer déterminent quels embranchements supprimer de la liste, afin que les parties concernées puissent être en meilleure position pour élaborer des stratégies à long terme dans le but de conserver leurs points de chargement de wagon de producteur et d'atténuer la menace de fermeture de ces points.
La CCB croit donc qu'il serait utile de faire en sorte que les points de chargement reçoivent le même traitement concernant le processus de fermeture que ceux en région métropolitaine. L'article 146.2 de la Loi sur les transports au Canada exige un préavis de 12 mois avant la fermeture d'un point de chargement urbain.
En plus de devoir faire figurer sur leur site Web la liste des voies d'évitement urbaines dont la radiation est proposée, les sociétés ferroviaires doivent aviser les parties intéressées, y compris les divers niveaux de gouvernement ainsi que les administrations locales du transport, de leurs intentions. De plus, l'ensemble du processus de radiation des voies d'évitement urbaines est bien défini dans la Loi sur les transports. Il y a lieu d'établir le même genre de garantie et de protocole pour ce qui est des voies d'évitement des wagons de producteurs.
En résumé, la CCB collabore étroitement avec de nombreux producteurs qui estiment que la capacité d'expédier leur propre grain par wagons de producteur constitue un élément important de leur attirail de commercialisation du grain. La CCB souhaite veiller à ce que la capacité de recourir à cet outil important ne leur soit pas retirée progressivement.
Merci. Nous serons heureux d'accueillir vos questions plus tard.
Je tiens à remercier le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire d'accorder tout le sérieux voulu à la question de la radiation par le CN de sites publics de chargement et de m'avoir invité à vous en parler.
Mon nom est Cam Goff, et comme vous le saviez peut-être déjà, je suis un directeur élu de la Commission canadienne du blé. Cependant, je comparais aujourd'hui en tant que chargeur de wagons de producteurs et je ne représente pas la commission.
Je tiens à exprimer mes inquiétudes quant aux intentions du CN. En effet, je pense que leurs projets nuiront grandement à l'accessibilité actuelle et future des agriculteurs de l'Ouest canadien au transport ferroviaire local qui leur permet de transporter leurs céréales vers les marchés.
Je possède une ferme familiale près de Hanley, juste au sud de Saskatoon, en Saskatchewan, où nous cultivons une variété de blé d'automne et de printemps, le blé dur, l'orge commune, l'avoine, le canola, le lin, etc. Mes frères et moi chargeons des wagons de producteurs depuis environ 15 ans.
Les sites de chargement publics disséminés dans les Prairies fournissent aux agriculteurs une possibilité additionnelle d'expédier leur grain et servent à équilibrer le système de manutention et de transport des grains. Leur existence oblige les grands intervenants à jouer franc jeu et assure une concurrence nécessaire dans le cadre de l'intégration du secteur céréalier qui est en cours.
C'est leur vaste positionnement géographique, d'une densité suffisante, qui fait que ces sites publics sont utiles pour les agriculteurs comme l'est une valve de sécurité efficace. La fermeture de ces sites augmentera inévitablement la distance que la majorité des agriculteurs devront parcourir en camion, ce qui réduira à la fois les possibilités et les profits.
Le CN soutient qu'une baisse de fréquentation fait en sorte que ces sites ne sont pas nécessaires, et qu'ils ralentissent l'économie du système de chemin de fer. À titre de comparaison, le chauffe-eau que nous avons à la maison possède une valve de sécurité qui sert à prévenir une explosion en cas de défectuosité des commandes. Ces valves sont obligatoires selon la loi sur tous les chauffe-eau en fonction dans ce pays. Le fait que très peu de ces valves ont à exécuter leur fonction ne diminue en rien la nécessité absolue de cette pièce et ne permet pas au fabricant de les retirer à titre de mesure économique.
Au cours des 12 dernières années, l'utilisation de wagons par les producteurs n'a cessé d'augmenter. Le nombre de wagons est passé de 3 000 à un nombre record de 12 467. Cela indique, selon moi, que le nombre de sites publics devrait être augmenté, et non réduit. Les économies pour les producteurs qui choisissent de charger leurs propres wagons peuvent avoisiner les 2 000 $ par wagon. Ces économies et l'activité économique générées localement dans le village où se trouve la voie d'évitement, et le maintien au niveau communautaire du service local de chemin de fer, sont menacés par cette proposition.
Les producteurs doivent avoir le choix de pouvoir utiliser le chargement par wagon pour transporter leur grain. D'ailleurs, le fait d'avoir le nombre maximum de sites publics de chargement disponibles contribue à assurer un accès à cette option d'économie de coûts.
Il faut se rendre compte que de nombreux facteurs influencent l'esprit pratique d'une personne qui utilise un wagon de producteur. Le CN garantit seulement une période de chargement de huit heures sans pénalité, alors l'essentiel est de ne pas perdre de temps. Un agriculteur doit transporter en camion une vis sans fin jusqu'au site de chargement (le temps est limité à cause de la vitesse du tracteur de transport, installer l'équipement, retourner à la maison, charger son ou ses camions, se rendre au site, et commencer à charger le wagon. Toutes ces étapes se déroulent après qu'il se soit rendu au site pour confirmer que le wagon était bien sur place et que ce wagon était en mesure de transporter le grain.
D'après mon expérience, le rendement du CN pour ce qui est du temps de livraison et de l'état des wagons peut encore être amélioré de beaucoup. Il est imprudent de la part du producteur de présumer qu'un wagon arrive à l'heure prévue et en bon état.
Le droit d'accès d'un agriculteur aux sites publics de chargement pour les wagons de producteurs a été garanti par la loi au tournant du XXe siècle, après une bataille ardue contre les compagnies céréalières et ferroviaires de l'époque. Cet accès a été légiféré pour assurer que les agriculteurs aient le choix d'opter pour les services offerts par les grandes entreprises ou pour les économies et les avantages d'un chargement local fait par soi-même.
Aujourd'hui, ces questions sont plus pertinentes que jamais. L'accès des agriculteurs aux sites publics de chargement pour les wagons de producteurs n'a pas été accordé pour les commodités et les avantages économiques du chemin de fer, mais bien au profit des producteurs de céréales. Le droit juridique de commander un wagon est inutile si aucun mécanisme n'est en place pour assurer la mise en place de wagons à une distance fonctionnelle.
Les sites publics de chargement ont prouvé leur utilité à plusieurs reprise. Je connais deux cas où des groupes de producteurs ont été en mesure d'utiliser leur voie d'évitement publique locale pour obliger le CN à entamer des négociations.
Ces groupes avaient tenté de ratifier des ententes commerciales avec le CN pour mettre en place des installations pour le chargement des wagons de producteurs, mais il y avait de l'opposition et un manque de coopération. Le CN est entré en négociation à contrecoeur seulement lorsque son attention a été attirée par le fait que les groupes d'agriculteurs se sont mis à faire des chargements à différents sites publics et à devenir ainsi une source d'irritation pour le CN. Également, dans une affaire toujours en cours, le CN a ignoré deux groupes différents qui ont tenté de mettre en place des installations commerciales pendant plusieurs années.
Une de mes préoccupations les plus sérieuses est le processus qui permet l'abandon potentiel de 30 p. 100 des sites de chargement répertoriés du CN à la seule discrétion de cette entreprise. Le CN a peut-être suivi toutes les procédures prescrites par la loi, mais la loi a un point faible à cet égard. Je demande votre aide pour corriger cette faiblesse dans la loi afin de maintenir le choix des producteurs. Cet aspect doit être traité par les organismes appropriés.
Des décisions qui ont une aussi grande incidence que celles-ci, et qui affectent un grand nombre de personnes sur une grande échelle, ne doivent pas être laissées à une seule partie motivée par des intérêts personnels. Un système transparent devrait comprendre un système d'avis public beaucoup plus efficace. Les agriculteurs et tous les ordres de gouvernement devraient être impliqués.
Les compagnies de chemin de fer devraient avoir la responsabilité de prouver pourquoi ces sites devraient être abandonnés. Tout le système de chargement de wagons de producteurs devrait être sujet à un examen rigoureux par toutes les parties concernées, et il devrait être conçu pour assurer la meilleure répartition des sites et la meilleure utilisation des ressources. Toutes les parties concernées doivent réaliser que si un site est abandonné et l'infrastructure supprimée, alors ce seront des pertes perpétuelles pour notre système de chemin de fer.
Dans un monde où l'on reconnaît que le chemin de fer est le moyen de transport terrestre le plus efficace et où on lutte pour réduire la consommation de ressources non renouvelables, nous devons maximiser l'utilisation des actifs écologiques. Les sites publics de chargement n'ont jamais été conçus comme source de revenu supplémentaire pour la société ferroviaire. Elles visaient à assurer un équilibre en permettant aux agriculteurs d'expédier leurs productions d'une autre façon et à partir d'emplacements relativement pratiques.
J'estime que les discussions commerciales n'ont rien à voir avec les sites publics pour le chargement des wagons de producteurs, qui relèvent d'un problème de réglementation, et non d'un problème commercial. Les producteurs renonceraient à leur protection conférée par la réglementation en acceptant un accord commercial sur ces sites, ce qui est, en fait, une capitulation inacceptable et inutile face à la stratégie du CN pour éliminer le choix des agriculteurs.
Pouvez-vous imaginer une entreprise de transport urbain qui argumente sur le fait qu'arrêter à tous les trois pâtés de maison n'est pas économique, étant donné le temps supplémentaire requis pour démarrer et s'arrêter, l'usure de l'équipement, le carburant supplémentaire consommé, le salaire du conducteur, etc. La réduction du nombre d'arrêt en mettant des intervalles de 1 km entre chacun d'eux diminuerait certainement les coûts du système de transport en commun, mais elle pourrait aussi mener à un point où l'usage du système en entier pourrait être abandonné.
En conclusion, je vous demande de faire ce qui est en votre pouvoir pour arrêter le retrait de ces sites publics des répertoires. Nous devons nous assurer que les lois protègent le maximum d'agriculteurs et maintiennent l'accès autant que possible à cette importante avenue du transport du grain. On ne doit pas sous-estimer la fonction d'équilibrage que joue ces sites publics à l'avantage des producteurs. Notre expérience récente de la crise économique devrait nous avoir appris de ne pas permettre à de grandes entreprises de s'autoréglementer.
Je demande que vous fassiez part de cette situation dans les plus brefs délais à vos collègues des ministères appropriés. Veuillez leur demander de s'engager le plus tôt possible dans ce processus. J'aimerais vous rappeler que le CN a accepté de laisser intacts ces 53 sites que jusqu'au 1er janvier 2010.
Merci de votre attention. J'espère obtenir une réponse favorable.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'être venus aujourd'hui. Je tiens à ce que vous compreniez à quel point ce sujet est important pour notre gouvernement. Les exploitations agricoles se posent beaucoup de questions.
Cam, j'ai aimé travailler avec vous par le passé sur le même sujet et j'espère que notre collaboration se poursuivra dans l'avenir.
J'ai beaucoup de préoccupations, mais malheureusement je n'ai que sept minutes.
Vous avez parlé du manque d'utilisation qui justifierait l'abandon des sites. Mais de Tisdale jusqu'à la Baie d'Hudson, il y a une ligne de chemin de fer qui n'a probablement pas été utilisée depuis 10 ans. C'est comme un joli terrain de stationnement, mais pourtant, ce site ne fait pas partie de votre liste de radiation.
Quand je vois cela, j'ai l'impression que vous n'êtes pas tout à fait honnête lorsque vous dites que vous fermez ces sites en raison d'une utilisation insuffisante. Il y a l'exemple d'une ligne qui serait extrêmement utile aux agriculteurs de la région, s'ils pouvaient l'utiliser, mais elle n'est ni en service ni fermée. Comment pouvez-vous justifier l'abandon de toutes ces lignes s'il s'en trouve une qui devrait être utilisée, et qui permettrait même aux agriculteurs d'économiser beaucoup d'argent? Cela me préoccupe, et je voulais vous poser la question.
Mon autre point, c'est que dans la ville de Tisdale, la Northern Steel utilise cet embranchement. Cette entreprise n'est pas une société céréalière. Il s'agit d'une société manufacturière qui utilise cette ligne pour acheminer de l'acier. Comment cette entreprise a-t-elle été consultée?
Tout comme Cam l'a indiqué, j'ai parlé avec les autorités de Tisdale, et on m'a affirmé que personne ne les avait consultés. J'aimerais avoir une liste des personnes que vous avez consultées. Vous affirmez avoir parlé à tous ces responsables de municipalités rurales et de collectivités, alors pouvez-vous remettre la liste des personnes consultées au comité s'il vous plaît?
J'aimerais aussi avoir davantage de précisions sur le point soulevé par Wayne au sujet des embranchements et des coûts. Vous affirmez avoir effectué des inspections des dispositifs d'aiguillage chaque semaine, alors vous devez sans doute avoir de la documentation à l'appui. Pouvez-vous nous remettre quatre ou cinq échantillons de documents indiquant que vous dépensez autant d'argent à l'inspection de ces voies?
Je veux aller dans les détails de la question des lignes de courtes distances et des subventions que vous accordez aux silos terminaux intérieurs. Vous placez 100 wagons dans un silo terminal intérieur qu'ils appartiennent à un agriculteur ou qu'il s'agisse d'un terminal céréalier, mais dans le cas d'une ligne de courte distance, vous n'offrez pas les mêmes avantages. Pourquoi? Vous avez plein d'options pour bonifier les incitatifs au chargement de wagons de producteurs, mais vous vous êtes engagés sur une toute autre voie. Vos décisions ont plutôt comme conséquence de décourager les agriculteurs à utiliser les wagons de producteurs. Vous auriez pu utiliser les lignes déjà en place, mais vous avez décidé de faire le contraire.
Je crains que ces lignes soient toutes abandonnées et, soudainement, les mesures incitatives qui ont été introduites pour les sociétés céréalières, les agriculteurs et les terminaux vont aussi disparaître. Alors, il n'y aura plus de concurrence.
Je vous ai posé cinq ou six questions, et peut-être s'agissait-il plutôt d'un cours magistral, c'est parce que je ne suis pas d'accord. Je veux faire remarquer que nous devons attendre jusqu'en janvier, mais nous voulons des résultats.
Le ministre m'a dit qu'il s'attendait à ce qu'il y ait une sorte de processus qui soit mise en place et que vous alliez collaborer avec les agriculteurs, la Commission canadienne du blé, les entreprises céréalières et tout autre utilisateur de ces lignes. Avez-vous réfléchi à la façon dont vous allez interagir avec les agriculteurs et les différents groupes?
J'aimerais que vous répondiez d'abord à cette question, monsieur Ruest. Avez-vous pensé au processus et à la forme qu'il prendra?
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je dois préciser que ce n'est pas la première fois que je fais affaire avec les compagnies ferroviaires au sujet de certaines de ces questions. Je l'ai fait en tant que membre du Comité des transports. Je me réjouis toutefois de voir que le CN a modifié sa façon d'envisager la sécurité, car je dois dire que nous avons quasiment été obligés d'assigner le CN et le CP à comparaître devant notre comité pour discuter de sécurité et du nombre de déraillements survenus il y a deux ans.
Il n'a pas été très facile d'obtenir que le CN vienne à notre comité. J'ai peine à imaginer comment font les maires et les préfets de petites localités pour réussir eux aussi à faire venir des représentants du CN chez eux. En fait, je peux imaginer car je me suis entretenu avec plusieurs d'entre eux, qui étaient très mécontents de vous entendre dire à quel point il est facile de maintenir l'intégrité de vos lignes et de vos zones de chargement. Or, je connais justement des agriculteurs qui ont de la difficulté à transiger avec le CN et qui offrent même de payer l'entretien des sites de la compagnie. Ils ne réussissent même pas à franchir tous les paliers bureaucratiques et à parler à des gestionnaires disposés à prendre des décisions sur ces questions.
Le député de Peace River et moi-même nous sommes déplacés pour parler aux représentants de quelques-unes des collectivités où vous voulez mettre fin à votre service. Eh bien, ils se plaignent essentiellement du faible niveau de service offert à leur collectivité et du faible niveau d'entretien des lieux dont ils se servent actuellement.
J'ai donc peine à croire qu'à Westlock, en Alberta, vous dépensez 12 000 $ par mois en frais d'entretien de tels lieux, car vous n'y tondez même pas le gazon, et d'après ce que j'ai pu observer, il est assez difficile de marcher sur la voie. Il est plutôt difficile pour les agriculteurs qui veulent utiliser ces lieux de le faire compte tenu des conditions dans lesquelles on les laisse.
J'aimerais maintenant passer à des questions plus productives. Vous avez affirmé que très peu de wagons de producteurs sont chargés sur ces lieux, or d'après ce que j'ai compris — et corrigez-moi si je suis dans l'erreur —, ainsi que M. Goff l'a souligné, il est presque impossible pour un producteur de charger un produit hors-commission sur vos wagons. Toutefois, en fin de compte, tout au moins dans mon coin des Prairies, on produit de plus en plus de céréales hors-commission.
La situation vous permettrait donc d'offrir davantage de services, d'ajouter davantage de wagons et de récolter davantage de profits et, malgré tout, ces agriculteurs viennent me dire qu'ils ne peuvent tout simplement pas faire transporter leurs céréales hors-commission vers des wagons de producteurs.
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L'autre chose qui m'a quelque peu irrité, c'est quand vous avez dit à mon collègue que le niveau de service fourni par le CN n'a rien à voir avec la question des zones de chargement des wagons de producteurs. À mon avis, cela est au contraire très pertinent car la plupart des expéditeurs ne peuvent pas se permettre de payer les coûts et les amendes qui leur sont imposés si vos wagons arrivent à temps mais si eux sont en retard. Par ailleurs, ils ne peuvent pas non plus se permettre de payer des gens pour attendre sur place, parfois un jour ou deux, que votre wagon arrive. Le niveau de service que nous avons connu dans les Prairies a été lamentable. L'examen qu'on est en train d'en faire nous permet d'ailleurs d'en avoir une idée plus précise.
Quoi qu'il en soit, pour avoir consulté la déclaration des droits des expéditeurs que nous avons mise en oeuvre il y a deux ans, je peux vous dire qu'il a été très décourageant de parler à de nombreux de ces producteurs qui essaient de vivre de leur métier. Les coûts leur retombent toujours dessus. Comme l'a dit M. Valeriote, c'est un des rares cas où, de ce côté-ci, nous n'aurions rien à redire à la Commission canadienne du blé si elle témoignait devant notre comité, car le niveau de service est tout à fait pertinent au sujet.
Le maintien en service de ces gares n'est pas aussi simple que la gestion d'une station-service, d'un café ou d'un commerce de beignets. Les chemins de fer ne font pas seulement partie de notre patrimoine; ils constituent un système de transport national qui a été privatisé. Justement, de ce côté-ci, nous sommes convaincus du bien-fondé d'une telle privatisation, et pourtant, nous nous demandons si c'est bien ce qu'il fallait faire dans le cas de notre système ferroviaire.
Tout compte fait, j'aimerais obtenir réponse à de nombreuses questions. Ainsi par exemple, j'aimerais qu'on tire au clair les coûts réels que vous affirmez devoir payer. Je tiens d'ailleurs à les obtenir pour toutes les gares que vous avez l'intention de mettre hors service. Si je parcours cette liste, je doute fort que vous dépensiez 12 000 $ par année sur certains de ces endroits.
J'aurais aussi une question à vous poser au sujet des 29 gares. Avez-vous en main une carte ou quelque chose afin que nous les voyons, elles qui sont à la source de ce 80 p. 100? Pour ma part, ce que j'ai retenu de votre argumentaire, c'est qu'à la longue, vous allez tenter de maintenir en service seulement ces 29 gares les plus rentables. Toutefois, pourquoi n'utiliseriez-vous pas le même argument pour mettre fin aux activités de toute les autres?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence parmi nous aujourd'hui.
J'aimerais d'abord faire quelques remarques au sujet des propos tenus par la Commission canadienne du blé car ils me paraissent très intéressants. Ce n'est pas que je ne lui suis pas reconnaissant de son appui sur la question qui nous occupe. Toutefois, j'ai été quelque peu étonné de l'entendre parler de mettre de l'argent dans les poches des agriculteurs en créant de la concurrence. J'ai aussi été surpris qu'elle parle de transparence et de l'obligation de faire preuve de transparence, des choix disponibles et de l'accès à ces derniers, et enfin, de l'importance pour les producteurs de pouvoir expédier leurs céréales par wagon de producteur en reconnaissant que c'est un mécanisme important à leur disposition.
Étant donné les antécédents de la commission pour ce qui est de permettre aux agriculteurs de vendre leur propre grain, ces propos me paraissent particulièrement hypocrites. Lorsque j'entends parler de transparence, d'accès à des choix, d'un encouragement à la concurrence et de la possibilité pour les agriculteurs de faire leur propre choix, je tiens donc à dire à la commission que ce qui est bon pour l'un est bon pour l'autre, et qu'elle garde cela bien à l'esprit.
Cela étant dit, aujourd'hui, nous partageons le même avis sur le sujet qui nous réunit et je vous suis donc reconnaissant de votre appui. J'aimerais maintenant soulever quelques points importants que vous avez vous-mêmes soulignés. J'aimerais adresser mes remarques aux représentants des chemins de fer et entendre leur réaction sur le sujet.
J'aimerais centrer mes observations sur les témoignages de la Commission canadienne du blé.
En premier lieu, on parle de la radiation de certaines gares de la liste des points de service et du fait que cela se fera sans qu'on donne l'assurance aux producteurs que les tarifs-marchandises refléteront la baisse des coûts structurels. Il y a donc mise hors service de certains points du réseau sans qu'on donne l'assurance à l'expéditeur qu'il profitera de la réduction des coûts.
Aussi, selon une étude réalisée en 2007 par le spécialiste des questions ferroviaires, M. John Edsforth, les compagnies ferroviaires imposaient des tarifs exorbitants aux producteurs à hauteur de 100 millions de dollars par année. J'aimerais savoir ce que vous pensez de cela.
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Merci, monsieur le président.
Je pense que M. Atamanenko faisait tout simplement allusion à un entretien que nous avons eu lui et moi l'autre jour au sujet d'un amendement.
Tout d'abord, la gestion de l'offre est extrêmement importante pour les Canadiens, et je pense aussi pour les membres de notre comité. La gestion de l'offre a créé des emplois, la prospérité pour les Canadiens depuis les 40 dernières années, et elle continue de créer la prospérité dans nos collectivités rurales et dans nos centres urbains. Dans ma circonscription de Glengarry—Prescott—Russell, il y a certainement beaucoup de gestion de l'offre.
Cela aide non seulement les dizaines de milliers d'agriculteurs canadiens et leurs familles, mais aussi les fournisseurs, les transformateurs, l'industrie de l'alimentation, les transporteurs, essentiellement tous les intervenants dans la chaîne des valeurs, depuis la ferme jusque dans l'assiette du consommateur — et comme je le disais, je peux certainement donner des exemples de gestion de l'offre dans ma propre circonscription.
On retrouve la gestion de l'offre dans cinq industries, mais je voudrais tout simplement souligner le cas de l'industrie laitière. Il s'agit là d'un important moteur de l'économie. Ce secteur génère cinq milliards de dollars de recettes à la ferme, 60 000 emplois pour les Canadiens et des ventes qui se chiffrent à 13 milliards de dollars. Ce secteur assure aux consommateurs un approvisionnement constant de produits sûrs et de grande qualité. Il permet d'offrir aux consommateurs une bonne valeur et aux agriculteurs un rendement décent sur leur investissement. Lorsque notre gouvernement appuie le secteur laitier, nous appuyons la gestion de l'offre; et à l'inverse, lorsque nous appuyons la gestion de l'offre, nous appuyons notre industrie laitière.
Nos producteurs comprennent certainement ce message, et je veux être bien clair ici: notre gouvernement conservateur a toujours fermement appuyé la gestion de l'offre. Nous avons toujours appuyé la gestion de l'offre à partir du premier jour, et nous obtenons ce que je considère comme étant des résultats réels, concrets.
Par exemple, je pense que mon collègue M. Atamanenko et mes autres collègues se souviendront que nous sommes intervenus en vertu de l'article XXVIII de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce visant à limiter les importations de concentrés de protéines de lait assujetties à des faibles droits en établissant un nouveau taux tarifaire. Cela a été très avantageux pour les exploitants de ferme laitière.
À l'Organisation mondiale du commerce, nous continuons de promouvoir les intérêts des exportateurs et des producteurs et de défendre fermement les intérêts qui sont importants pour les industries assujetties à la gestion de l'offre.
Par ailleurs, notre gouvernement s'est engagé à mettre en oeuvre la sauvegarde agricole spéciale de l'OMC pour les produits assujettis à la gestion de l'offre. Donc, à l'échelle internationale, nous nous prononçons en faveur de la gestion de l'offre.
La sauvegarde agricole spéciale de l'OMC permet aux pays membres de l'OMC d'aider les industries vulnérables en imposant des surtaxes temporaires en réponse à une augmentation soudaine des importations de quotas ou à des réductions importantes des prix des importations de quotas. Donc, ces sauvegardes spéciales constituent un outil que plusieurs partenaires commerciaux, notamment l'Union européenne, les États-Unis et le Japon, ont utilisé régulièrement, et les industries assujetties à la gestion de l'offre demandent au gouvernement de s'assurer que le Canada est bien placé pour exercer ce droit en vertu de l'OMC.
Nous défendons par ailleurs la gestion de l'offre, notamment les intérêts du secteur laitier, lors des négociations agricoles à l'OMC, et le Canada a été très clair au sujet de sa disposition à Genève.
Notre gouvernement appuie la gestion de l'offre, et nous adoptons une position ferme à la table de négociations sur les intérêts qui sont importants pour nos industries qui sont assujetties à la gestion de l'offre.
J'ai des lettres du ministre de l'Agriculture, l'honorable Gerry Ritz, adressées à son Excellence Crawford Falconer, l'ambassadeur de la Nouvelle-Zélande à l'OMC et le président des négociations agricoles de l'OMC, et je vais déposer ces lettres auprès de la greffière tout de suite après mon exposé. J'aimerais cependant vous lire ce que notre ministre et notre gouvernement ont dit dans ces lettres.
Permettez-moi de citer brièvement ce qu'il a dit:
Comme vous le savez, le Canada a un système de gestion de l'offre pour certains produits (produits laitiers, volaille, oeufs). Ce système a très bien fonctionné pour ces producteurs et ces derniers et le gouvernement du Canada sont absolument résolus à le maintenir.
L'approche que vous adoptez dans votre ébauche à l'égard des produits vulnérables n'est absolument pas acceptable pour le Canada...
Le ministre poursuit en disant:
... en ce qui concerne la question du traitement, vous connaissez notre opposition de longue date aux réductions tarifaires ou à l'expansion des contingents tarifaires pour les produits vulnérables. Je tiens à réitérer l'engagement du gouvernement du Canada à l'égard de cette position. Nous continuons de nous opposer fermement à l'approche du traitement [dans votre aperçu].
Et dans une autre lettre adressée à l'ambassadeur, M. Ritz écrit:
Le Canada a une position très ferme en ce qui concerne les négociations relatives aux produits vulnérables. Cette position est ancrée dans l'appui très ferme du gouvernement du Canada à l'égard de son système de gestion de l'offre. Le Canada continue de s'opposer fermement à toute réduction tarifaire ou à toute extension des contingents tarifaires aux produits vulnérables. Cela représente un élément fondamental de la position de négociations du Canada.
Comme vous pouvez le constater, le ministre s'est prononcé très fermement pour appuyer notre système de gestion de l'offre, et il l'a fait de façon officielle dans deux lettres qu'il a écrites pour appuyer la gestion de l'offre.
Notre gouvernement s'efforce également d'éliminer les obstacles commerciaux à la frontière. L'industrie laitière canadienne a marqué un point important lorsque la règle no 2 est entrée en vigueur et a réouvert le marché américain aux bovins plus âgés et aux animaux reproducteurs. C'était une bonne nouvelle pour les exploitants de ferme laitière.
Cette bonne nouvelle s'appuie sur tout l'excellent travail effectué par les groupes de producteurs et les gouvernements, et ce bon travail s'étend bien au-delà de nos voisins les plus proches. Par exemple, le Mexique a recommencé à importer les génisses laitières de remplacement canadiennes et les bovins reproducteurs. Ce commerce ne se faisait plus depuis 2003.
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Merci, monsieur le président.
Le Mexique a également accepté d'inclure des animaux plus vieux pour l'exportation, et il a entre-temps éliminé les restrictions temporaires qui s'appliquent aux importations d'animaux reproducteurs en provenance de l'Alberta. Nous poursuivons nos efforts pour résoudre les problèmes qui restent, rétablir le plein accès pour le bovin et tirer partie des occasions de marché pour d'autres produits. De plus, nous défendons fermement les éleveurs canadiens sur la question de l'étiquetage du produit d'origine, ou COOL. Au début de décembre, nous avons entamé des consultations officielles avec les États-Unis et l'Organe de règlement des différends de l'OMC, ce qui illustre encore plus notre détermination à défendre les producteurs canadiens. Et nous avons récemment annoncé que le Canada passait à l'étape suivante dans sa remise en question du COOL, en lançant un groupe spécial de l'OMC.
Monsieur le président, le premier ministre et le gouvernement ont été très clairs avec les Américains: en l'absence d'une solution au problème, nous le soumettrions à l'OMC. La contestation de cette pratique commerciale illustre de façon éclatante combien ce gouvernement tient à protéger nos producteurs et leurs intérêts. C'est pour cela que nous n'avons épargné aucun effort pour lutter contre le COOL aux États-Unis. Le COOL menaçait notre secteur agricole, notamment nos éleveurs de bovins et de porcs, ainsi que la transformation de la viande. Il risquait de créer de la paperasserie et des coûts inutiles dans un système hautement intégré qui, l'an dernier, a facilité près de quatre milliards de dollars de ventes d'animaux d'élevage, de boeuf et de porc aux États-Unis.
Le travail acharné du Canada l'an dernier s'est traduit par un résultat positif pour les producteurs canadiens, et les producteurs sont de notre bord, monsieur le président. Laissez-moi citer Brad Wildeman, de la Canadian Cattlemen's Association: « Les répercussions négatives » de la Loi sur l'étiquetage du produit d'origine « vont aller en grandissant », si bien que nous sommes heureux que le gouvernement ait « demandé la création d'un groupe spécial de l'OMC ». Jurgen Preugschas, du Conseil canadien du porc, déclare quant à lui: « Notre gouvernement mesure les répercussions du COOL sur les producteurs et va continuer à travailler de concert avec le secteur de l'élevage pour défendre nos droits commerciaux devant l'OMC ».
Et nos producteurs ne sont pas les seuls à agir ainsi. Nos partenaires provinciaux et territoriaux en font autant. Ainsi, Bob Bjornerud, ministre de l'Agriculture de la Saskatchewan, affirme: « Ces mesures manifestement protectionnistes imposent un fardeau indu aux éleveurs canadiens » et « nous sommes heureux que le gouvernement fédéral ait été demandé à l'OMC de remédier à la situation ».
En fait, monsieur le président, nous avons bien l'intention de continuer à défendre nos producteurs chaque fois qu'ils risquent de perdre leur accès à un marché quelque part.
D'un point de vue national, les exemples du soutien de ce gouvernement pour le secteur laitier et pour la gestion de l'offre sont nombreux, à commencer par nos mesures pour clarifier et harmoniser les normes de composition du fromage. Elles assurent au consommateur canadien les produits de haute qualité qu'il attend. La Cour fédérale a récemment pris notre partie dans un jugement selon lequel la protection de la gestion de l'offre par le biais de normes de composition du fromage est constitutionnelle et appropriée.
Bref, ce gouvernement soutient notre secteur laitier par ses actions tant au Canada que sur la scène internationale. Il appuie aussi la gestion de l'offre. Il appuie les efforts des producteurs pour faire ce qu'ils ont toujours fait: assurer des produits sains, salubres et nutritifs pour tous.
Vous n'êtes pas obligés de me croire sur parole. Croyez-en plutôt les producteurs de produits laitiers, de poulet, de dinde et d'oeufs, qui défendent, mieux que tout autre peut-être, ce que nous avons fait pour la gestion de l'offre. Jacques Laforge, président des Producteurs laitiers du Canada, indique: « Ces deux dernières années, le gouvernement canadien a montré à plusieurs reprises qu'il tenait à appuyer » les accords commerciaux portant sur l'agriculture et qu'il maintiendrait la gestion de l'offre.
Gyslain Loyer, président de l'Office canadienne de commercialisation des oeufs d'incubation de poulet à chair, déclare: « Nous trouvons encourageante la ferme détermination du gouvernement à défendre sa position et à obtenir des résultats pour les producteurs de produits laitiers, de volaille et d'oeufs... »
Selon Laurent Souligny, président des Producteurs d'oeufs du Canada, « le gouvernement s'est engagé à ne pas compromettre les solides fondements de l'économie agricole canadienne, y compris la gestion de l'offre... »
Monsieur le président, je tiens à souligner ce qui suit pour les Canadiens et les Canadiennes, nos agriculteurs, nos producteurs et les personnes présentes à cette réunion de comité: il est manifeste que notre gouvernement appuie la gestion de l'offre.
Je regrette que le libellé de la motion de M. Atamanenko ne reflète pas notre plein appui à la gestion de l'offre. La gestion nous demande simplement de changer un libellé à l'OMC, c'est tout. Or, nous savons tous que ce n'est pas ainsi qu'il faut procéder. Il faut être proactif dans notre soutien à la gestion de l'offre. Si le comité le souhaite, nous devrions envoyer un message incontrovertible au négociateur, au lieu de nous attacher à ce petit libellé. Il conviendrait que le comité lui fournisse des lignes directrices claires. Nous ne pouvons pas nous pointer et demander à ce que le libellé soit changé, puis, si cela ne se fait pas, passer à autre chose. Je dirais que les députés d'en face prennent à la légère la question de la gestion de l'offre et que, de plus, ils devraient reconnaître le soutien que nous apportons aux industries d'exportation, dont celles du boeuf et du porc, que j'ai évoquées plus tôt, ainsi que les mesures positives que nous prenons, par le biais du processus devant l'OMC.
C'est pourquoi, monsieur le président, je propose un amendement à la motion de M. Atamanenko. J'en ai discuté hier avec certains membres de l'opposition, dont l'auteur de la motion, bien sûr. Je vais suggérer un amendement, monsieur le président, qui, selon moi, formule mieux le message que veut transmettre le comité à notre négociateur, quant à notre soutien à la gestion de l'offre, mais aussi à nos autres producteurs. Nous voulons appuyer tous les producteurs, quelles que soient leurs spécialités.
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Très rapidement, je n'entrerai pas dans les détails, monsieur le président, mais... Non, je ne ferai pas un discours. Nous en avons déjà entendu un. Et nous n'avons pas beaucoup de temps.
Je veux dire que nous ne souscrivons absolument pas aux remarques du secrétaire parlementaire lorsqu'il essaie de couvrir toute la série d'échecs qu'a connus le ministre Ritz pour soutenir les agriculteurs du Canada. Le secrétaire parlementaire a parlé en long et en large de l'étiquetage du pays d'origine, et même si nous sommes d'accord avec la contestation auprès de l'OMC, nous regrettons beaucoup que le gouvernement n'ait rien fait en attendant pour les éleveurs de bovins et les éleveurs de porcs, à part leur proposer un prêt qui les endettera davantage quand on sait qu'ils le sont déjà énormément.
Alors essentiellement, pendant que le gouvernement du Canada tergiverse, nous attendrons, peu importe le temps que cela prendra, que l'OMC prenne une décision sur l'étiquetage du pays d'origine. Pendant ce temps, les producteurs vont se retirer de ce secteur, tandis que les Américains continueront de diriger la production au Canada. Nous constatons un déclin dans l'industrie de l'élevage porcin et bovin et plus particulièrement chez les éleveurs naisseurs et les abatteurs. Notre marché d'exportation vers les États-Unis n'est plus qu'à environ 50 ou 60 p. 100 pour ce qui est du porc, je pense. Il y a également eu des baisses pour ce qui est des bovins d'engraissement, des éleveurs de veaux et des engraisseurs. En dépit de tout cela, les Américains continuent d'exporter leurs produits vers le Canada.
Le deuxième élément du programme d'élevage porcin, qui fait en sorte que les producteurs quittent l'industrie, est en fait terrible parce qu'il établit un système d'enchères, un système d'adjudication, où les producteurs de porcs enchérissent les uns contre les autres pour déterminer qui sera le moins disant. Ce n'est pas ainsi qu'on assurera un revenu aux producteurs ou qu'on leur permettra de quitter l'industrie avec dignité. Le producteur le moins disant sera celui qui pourra obtenir une petite part des 75 millions du gouvernement du Canada.
Pour terminer, je veux parler des prêts pour les producteurs bovins et porcins, surtout des prêts pour les producteurs porcins qui ont été annoncés par le gouvernement. J'estime qu'il s'agit de la meilleure fraude pyramidale jamais inventée. Que peut-on obtenir avec ces emprunts? La première condition pour obtenir un emprunt... Vous allez à la banque et vous obtenez une garantie de la part du gouvernement. Ce n'est pas des farces. Des producteurs appellent tous les jours pour dire qu'ils font faillite. Il n'y a pas de quoi rire. Ils sont nombreux à téléphoner. Et, par conséquent, il y a beaucoup de critiques à l'égard du Conseil canadien du porc.
Mais qu'est-ce qui se produit? Vous allez et vous essayez d'obtenir un prêt garanti de la banque, et par la suite...