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Je viens tout juste de donner avis d'une motion, monsieur le président. Le greffier l'a en sa possession. Je vais la lire pour qu'elle figure dans le compte rendu de sorte qu'elle puisse faire l'objet d'une discussion à la prochaine réunion. La motion dit: « Que, dès à présent, seul le Sous-comité du programme et de la procédure soit chargé de la planification de la comparution de tous les témoins devant le comité. »
Je vais présenter cette motion à la prochaine réunion. La raison est simple, monsieur le président. Nous faisons une étude sur la compétitivité. Nous avons déjà reçu un certain nombre de témoins. Nous avons demandé à la Commission canadienne du blé d'en faire partie. Je sais maintenant que, à la réunion, on a demandé à la Western Canadian Wheat Growers Association de comparaître en même temps. Elle a déjà témoigné devant le comité sur la compétitivité le 31 mars.
Les Producteurs de grains du Canada ont aussi été invités. Ils ont comparu le 24 mars. Dans une certaine mesure, toutes ces organisations, c'est vraiment du pareil au même. Je ne vois pas pourquoi nous entenderions deux groupes de témoins deux fois. L'Alberta Barley Commission et Grain Vision doivent aussi témoigner en même temps. C'est correct, mais il est clair que la pression vient de l'autre côté, monsieur le président. Je sais aussi qu'on a dit à la Commission canadienne du blé que le comité allait probablement lui poser des questions à propos de ses derniers rapports financiers.
Les membres peuvent poser les questions de leur choix. Toutefois, ces personnes sont ici pour discuter du dossier de la compétitivité. Il est clair que la liste des témoins qui figure actuellement à l'ordre du jour a été constituée dans le but de faire une attaque en règle contre la Commission canadienne du blé. Ce n'est pas le genre d'audience que nous sommes censés avoir.
L'objet de la motion est que, désormais, le Sous-comité du programme et de la procédure —
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Merci, monsieur le président et chers membres du comité. Nous tenons à vous remercier tous de nous donner l'occasion de témoigner devant cet important comité. Nous faisons partie de l'industrie agricole, et il est essentiel pour l'avenir de l'économie canadienne qu'elle soit en bonne santé et dynamique.
L'Institut canadien des engrais, l'ICE, est une association professionnelle à but non lucratif qui représente des fabricants, des grossistes, des importateurs et des détaillants d'engrais à base d'azote, de phosphore, de potasse et de soufre. Nos membres, dont les installations se trouvent partout au Canada, produisent plus de 25 millions de tonnes métriques d'engrais chaque année et en exportent plus de 20 millions dans plus de 70 pays. Ils importent également plus d'un million de tonnes d'engrais par an.
Notre mission est de parler d'une seule voix au nom de l'industrie canadienne des engrais en encourageant la production, la distribution et l'utilisation responsables, durables et sécuritaires des engrais. Aujourd'hui, nous allons discuter de la façon dont, par la concrétisation de cette mission, l'industrie des engrais peut favoriser la compétitivité des agriculteurs canadiens et les aider à rester compétitifs sur les marchés agricoles mondiaux d'aujourd'hui.
Je céderais maintenant la parole à Clyde Graham, notre vice-président, Stratégie et alliances. Il abordera quelques-uns des points principaux de notre exposé.
Les engrais constituent un groupe de produits primaires dont on fait le commerce partout dans le monde. Les sites de production dépendent de la proximité des matières premières telles que le gaz naturel et les gisements minéraux, l'accès aux réseaux de transport par voie fluviale et ferroviaire, et aux marchés. Les engrais constituent le plus important intrant agricole. Les agriculteurs canadiens ont accès à de l'engrais de qualité en grande quantité fabriqué au Canada ou importé par plusieurs de nos 43 entreprises membres. Chaque année, les agriculteurs canadiens dépensent environ 3,2 milliards de dollars en engrais.
Aujourd'hui, la croissance économique mondiale dans les pays en développement génère une demande mondiale de céréales de plus en plus importante. La raison n'est pas tant l'augmentation de la population mondiale que l'accroissement des attentes d'une nouvelle classe moyenne en pleine expansion à l'égard de l'amélioration du régime alimentaire. Il faut de trois à sept livres de céréales pour produire une livre de poulet, de porc ou de boeuf. Récemment, on a porté une vive attention aux autres utilisations des céréales, par exemple les biocarburants, mais c'est la demande de meilleurs régimes alimentaires dans les pays en développement qui stimule vraiment le marché. Cette demande entraîne à son tour une demande croissante d'engrais pour produire des céréales. La Chine et l'Inde représentent environ la moitié de la demande mondiale totale d'engrais. Les décisions prises par les agriculteurs en Chine et en Inde détermineront les marchés mondiaux des engrais.
Le diaporama de l'ICE, que nous avons remis au comité, est un exemple de l'information que notre industrie a présentée au cours de la dernière année à des centaines d'agriculteurs, de dirigeants agricoles et de représentants du gouvernement sur les marchés mondiaux des engrais. L'hiver passé, l'ICE et des représentants de l'industrie ont parlé à des agriculteurs et à des associations professionnelles agricoles de Wolfville, en Nouvelle-Écosse, jusqu'à Edmonton, en Alberta. L'article du magazine Top Crop Manager, auquel participe l'un des analystes commerciaux de notre industrie, porte un regard incisif sur le fonctionnement des marchés.
Comme vous le savez tous, les marchés ont connu des perturbations au cours de la dernière année. Malgré la difficulté généralisée des conditions économiques actuelles, les perspectives pour l'agriculture restent parmi les plus positives de toutes les industries.
L'industrie canadienne des engrais contribue à la compétitivité des producteurs de cultures de plusieurs façons. Elle veille à ce que les agriculteurs aient un accès fiable à des produits d'engrais de haute qualité. Elle livre l'engrais en temps voulu du district de la rivière de la Paix jusqu'à la vallée de l'Annapolis. Elle donne les derniers conseils scientifiques parus pour permettre aux agriculteurs de rentabiliser le plus possible leurs engrais. Elle prend en charge des programmes de gestion pour protéger l'environnement et protéger le public contre les accidents ou l'utilisation criminelle. Elle facilite l'accès des agriculteurs aux dernières technologies des engrais et des suppléments au moyen du Forum canadien sur les produits fertilisants. Elle enseigne au public le rôle essentiel que jouent les éléments nutritifs pour les végétaux dans l'alimentation de la population mondiale.
Les engrais sont à la base de l'agriculture canadienne. Lorsqu'ils utilisent des engrais, les agriculteurs augmentent le rendement de leurs cultures et dégagent des profits supplémentaires qu'ils n'auraient pas pu générer autrement. Tout au long de cet hiver, il était évident qu'il faudrait prendre plusieurs décisions difficiles. L'effondrement économique de l'automne dernier a laissé des engrais très coûteux dans les entrepôts de toute l'Amérique du Nord. De nombreux agriculteurs ont retardé leurs achats d'engrais, espérant que les prix baisseraient. Cette situation a fait peser des pressions sur le cycle du transport et sur les engrais à mesure que les stocks augmentaient. Les engrais restent un investissement indispensable chaque année. Il n'existe aucun produit de substitution permettant de nourrir les cultures de façon adéquate. C'était vrai l'année dernière, et ce l'est encore cette année.
L'ICE aimerait attirer l'attention du comité sur une déclaration faite le 17 avril par le Conseil canadien du canola, à laquelle se rallient des groupes représentant des producteurs de canola:
Certains producteurs de canola pourraient avoir envie d'utiliser moins d'engrais ce printemps, mais ils devraient y réfléchir à deux fois.
« Le prix du canola a baissé par rapport à son prix le printemps dernier et le prix des engrais reste relativement élevé, les producteurs pourraient donc vouloir réduire leur taux d'utilisation d'engrais pour réduire leurs coûts », affirme John Mayko, spécialiste agronome principal du Conseil canadien du canola, « mais ces producteurs de canola qui réduisent l'utilisation d'engrais pourraient bien finir par réduire leurs profits également. »
Le prix du canola étant plus élevé que la normale, les occasions de dégager de bonnes marges sont bien réelles; cependant, les producteurs devront utiliser des quantités élevées d'azote pour que leurs bénéfices nets soient optimaux. Les éléments nutritifs tels que le phosphore et le soufre devront également être utilisés à des niveaux appropriés pour optimiser les rendements.
« Les cultures hybrides d'aujourd'hui ont besoin d'un niveau adéquat d'azote si l'on veut optimiser leur rendement potentiel, affirme M. Mayko. Même s'il est important de comprendre la situation de chaque exploitation agricole pour ce qui est des bénéfices possibles, réfléchissez à ceci: le canola étant à 9 $/boisseau et l'azote coûtant environ 0,60 $ la livre, chaque fois que 10 livres d'azote sont épandues, un gain de trois quarts de boisseau par acre suffira pour récupérer ce coût. Passé ce stade, tout le reste n'est que bénéfice. »
Les agriculteurs canadiens ont la chance d'avoir accès non seulement aux engrais canadiens, mais aussi aux engrais produits à l'étranger. Le Canada est une nation qui pratique le marché libre, et l'industrie canadienne des engrais continue de militer pour des marchés plus ouverts.
Par exemple, en janvier 2009, le gouvernement canadien a pris la décision de réduire les droits de douane dissuasifs de Libye, fixés à 35 p. 100. L'Institut canadien des engrais ainsi que le gouvernement de l'Alberta ont soutenu cette initiative. Ces nouveaux droits modifiés permettent de réduire le coût d'importation des engrais d'urée de Libye, et donnent aux agriculteurs canadiens une nouvelle source d'engrais importé.
J'aimerais souligner que les détaillants agricoles constituent, pour les agriculteurs, la meilleure source d'information sur le marché des engrais, mais ils ont besoin de bons renseignements rapidement de la part de leurs clients pour qu'ils puissent prévoir leurs stocks. Un partenariat permettant de trouver des fournisseurs et de distribuer efficacement des engrais serait bénéfique à la fois pour les détaillants agricoles et les agriculteurs.
Comme le temps file, je vais sauter certains passages. J'aimerais toutefois attirer votre attention sur quelques points.
L'industrie canadienne des engrais a joué un rôle prépondérant dans l'élaboration et la promotion du cadre de gestion des éléments nutritifs BON PRODUIT @ BONNE DOSE, BON MOMENT, BON ENDROITMC, qui revêt une importance non seulement pour le Canada mais partout dans le monde, car il assure une gestion adéquate des engrais et vise à faire en sorte que les investissements des agriculteurs pour l'achat d'engrais aient le meilleur rendement économique possible.
En ce qui a trait aux retombées économiques des engrais au Canada, on attend de notre industrie qu'elle contribue à piloter la récupération économique. L'industrie de la potasse apporte environ 20 p. 100 des revenus du gouvernement provincial de la Saskatchewan, et ses entreprises ont annoncé un investissement canadien de 10 milliards de dollars.
Sur le plan environnemental, notre industrie, comme toutes les autres, se fait presser — et c'est à juste titre dans bien des cas — d'améliorer sa performance environnementale. Le gouvernement fédéral ne doit pas oublier que l'industrie canadienne des engrais relève des défis particuliers lorsqu'il s'agit de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
Selon Environnement Canada:
Le secteur des engrais fait face à des défis particuliers liés à sa dépendance à l'égard de la matière première utilisée (le gaz naturel), à la concurrence internationale féroce, à sa faible capacité à répercuter les coûts, et aux risques élevés de délocalisation à l'extérieur du Canada.
En ce qui concerne la réduction des émissions d'oxyde nitreux, ou des gaz à effet de serre, notre industrie joue un rôle prépondérant dans l'élaboration d'un protocole de réduction les émissions d'oxyde nitreux afin de rémunérer les agriculteurs canadiens avec des crédits compensatoires pour les GES lorsqu'ils réduisent des émissions de N2O de leur exploitation. Si les agriculteurs respectent les critères décrits dans le protocole, ils sont admissibles à un crédit compensatoire qui peut se traduire en un paiement de 5 à 10 $ par acre.
Notre industrie joue également un rôle prépondérant en ce qui concerne la sécurité de nos produits. Les initiatives que le Conseil de la sécurité en fertilisation a récemment adoptées veillent à ce que les Canadiens qui manipulent de l'ammoniac puissent suivre des normes de sécurité uniformes au moment de manipuler et d'entreposer de l'ammoniac dans des installations de détail agricoles au Canada.
L'ICE pense que le gouvernement du Canada a l'obligation de participer au coût de renforcement des mesures de sécurité publique tout comme il a l'obligation de partager les coûts de la mise en oeuvre de mesures de sécurité plus strictes aux ports de mer canadiens. Je crois que la Canadian Association of Agri-Retailers est venue témoigner devant le comité à ce sujet, et nous aimerions simplement souligner notre appui.
Je vais passer directement à la conclusion.
Notre industrie s'attend généralement à ce que la force des marchés agricoles entraîne une reprise de la demande mondiale d'engrais en 2009, malgré l'incertitude économique actuelle dans le monde. Nos membres transforment cette croyance en décisions d'investissement, et créent des emplois spécialisés et à rémunération élevée dans les régions rurales du Canada qui permettront un approvisionnement en engrais stable à l'avenir.
Bien entendu, nous sommes disposés à répondre à vos questions.
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Je pourrais peut-être ajouter quelque chose à ça.
La structure de l'industrie a changé avec le temps. Les usines canadiennes sont des installations manufacturières de classe mondiale. Elles ont les ressources et l'économie d'échelle qui permettent de réduire les coûts de production et le coût des engrais pour les fermiers.
À titre d'exemple, si nous étions entièrement dépendants du marché canadien de la potasse, nous ne pourrions même pas justifier la moitié d'une seule mine et le coût de production de la potasse ne serait sans doute pas concurrentiel. Nous avons donc recours aux marchés mondiaux pour créer les capacités manufacturières que nous avons.
Pour ce qui est du reste du monde, on observe parfois le contraire. Les plus importantes mines de phosphate et les plus importantes sources d'approvisionnement en phosphate au monde se trouvent en Floride, en Caroline du Nord, au Maroc ainsi que dans une nouvelle mine située en Arabie saoudite. Ces mines sont bien plus grandes que les usines d'engrais phosphatés que nous avons vues au Canada il y a 20 ans. Elles jouissent de l'économie d'échelle et elles offrent des produits à coût moindre. Les fermiers du monde entier profitent de ce marché mondial et du libre-échange des engrais, ce que nous appuyons fortement.
Les principaux producteurs et exportateurs d'engrais azotés se trouvent dans l'Ouest canadien. Les stocks que les fermiers achètent dans l'Est du Canada ont sans doute été importés par bateaux du Golfe arabe.
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Avez-vous pris connaissance d'une étude commandée par la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec?
D'ailleurs, cette fédération n'a pas été la première à le faire: le comité a aussi commandé une étude pour comparer aux nôtres les prix des engrais aux États-Unis, particulièrement à la frontière. L'étude a démontré que certains engrais coûtaient beaucoup moins cher aux États-Unis, mais n'est pas arrivée à une conclusion semblable pour tous les produits utilisés par les agriculteurs.
La Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec vient de publier récemment — les comparaisons ont été faites le 13 mars 2009 — des chiffres montrant que les producteurs d'au moins quatre États américains paient leurs engrais beaucoup moins cher que leurs homologues du Québec.
Je vous donne un exemple. L'urée 4600, qui se vend en moyenne 563 $ la tonne au Kansas, 599 $ en Ohio et 614 $ au Minnesota, coûte à peu près 900 $ au Québec.
Avez-vous pris connaissance de cette étude? La fluctuation est-elle attribuable à la période où l'étude a été menée? Convenez-vous que, dans bien des cas et pour plusieurs produits, c'est moins cher aux États-Unis?
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Nous avons vu diverses vérifications ponctuelles comme celle-ci dans le passé. Keystone Agricultural Producers en a fait une il y a un an, et elle n'a pas été corroborée lorsque vous avez, en fait, effectué une analyse au même moment et au même endroit.
La frontière est ouverte. Nous appuyons l'ouverture des frontières — tous nos membres, nos fabricants, nos détaillants, nos importateurs. Si un agriculteur peut trouver un meilleur produit et une meilleure gamme de services, il doit utiliser cette situation dans le cadre de ses négociations ou prendre la décision de procéder à un achat.
Mais comme je l'ai dit, cette année, vous constaterez que... Par exemple, si un détaillant a acheté des engrais en juillet, en août ou en septembre dernier, le coût de ces engrais serait beaucoup plus élevé que ce qu'il l'aurait été s'il avait pu aller sur le marché, disons, en décembre dernier pour acheter le produit. Ainsi, nous entendons des commentaires dans l'industrie selon lesquels certains membres détaillants ont procédé à une énorme réduction des coûts. Nous avons entendu parler de certaines situations où il aurait pu y avoir un manque de soutien de la part des banques pour certains commerces de détail en raison de la réduction de la valeur des inventaires. On m'a parlé d'une entreprise en Alberta, un détaillant, qui a dû fermer ses portes depuis janvier, et on a indiqué que l'état de l'inventaire avait probablement été une des causes de la fermeture.
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Merci, monsieur le président.
Merci, messieurs, pour vos exposés.
J'aimerais attirer votre attention sur vos déclarations concernant la taxe sur le carbone et le système d'échange et de plafonnement, et j'aimerais avoir votre avis sur les répercussions des prix des engrais.
Vous parlez des deux taxes sur le carbone, il me semble, dans le texte anglais à la page 7, où vous indiquez que toute taxe sur le carbone serait nuisible pour la compétitivité. Je crois que cela signifie une taxe sur le carbone plus directe. C'est le point sur lequel je voulais mettre l'accent en ce qui concerne ce texte. Au bas de la page 7, vous déclarez que les propositions américaines concernant le système d'échange et de plafonnement nuirait aux agriculteurs en raison de l'instabilité accrue des prix. Je suppose que vous considérez que cela constitue aussi un coût supplémentaire, qu'il s'agit en quelque sorte d'une taxe sur le carbone, si on veut, selon la façon dont on le regarde.
Vous pourriez peut-être me dire brièvement ce que vous en pensez. J'ai l'impression que les États-Unis sont en train de mettre en place un système d'échange et de plafonnement. Je pense que le président l'a établi assez clairement. Donc, le fait de dire que ça nous coûtera plus cher n'est qu'une évidence. Quel est le plan qui nous permettrait de faire face à la situation? Cela a des conséquences sur les agriculteurs canadiens et américains dans un marché mondialisé où d'autres ne feraient pas partie d'un système d'échange et de plafonnement.
De quelle façon voyez-vous ces répercussions, que nous devions être impliqués ou non? Il semble que c'est ce qui va se passer aux États-Unis.
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En fin de compte, il n'existe aucun moyen gratuit de réduire les gaz à effet de serre, il faudra donc assumer un fardeau économique. Notre industrie soutient les réductions d'émissions de gaz à effet de serre. Au cours des dernières années, nous avons fait beaucoup d'effort dans le but d'accroître notre efficacité énergétique en raison des coûts élevés du gaz naturel dans le passé.
Peu importe le type de régime qui sera imposé, qu'il s'agisse du système de volume des émissions proposé par le gouvernement conservateur dans le passé ou d'un changement en faveur d'un système d'échange et de plafonnement, ou même purement et simplement d'une taxe sur le carbone, je pense qu'il faut trouver un moyen dans ce système d'assurer une certaine souplesse aux industries qui soient stratégiques, ont une forte consommation d'énergie et sont également dépendantes du commerce, afin qu'elles puissent demeurer compétitives à l'échelle internationale, surtout pendant la période de transition au cours de laquelle certains pays mettront en oeuvre des programmes plus dynamiques que dans d'autres pays.
Les Européens ont manifestement pris des mesures afin de réduire les répercussions de leurs systèmes sur les engrais en Europe. De leur côté, il est évident que les Américains ont pris fortement en considération cette situation. Les Américains considèrent que les engrais et l'approvisionnement alimentaire sont de nature très stratégique, et qu'il s'agit presque d'une question de sécurité nationale.
Dans le document « Prendre le virage », le gouvernement a indiqué qu'il faudrait porter une attention particulière à l'industrie des engrais, en raison de sa situation en ce qui concerne sa grande utilisation de gaz naturel ainsi que la grande concurrence à l'échelle internationale.
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Après avoir vu le texte, j'ai noté que vous aviez un modèle de gestion 4R. Le modèle vise à obtenir le bon produit au bon prix et ce, au moment opportun et au bon endroit. À votre avis, est-ce que les agriculteurs adoptent ce modèle? Dans l'ensemble, est-ce que les agriculteurs disent que c'est un bon modèle? Est-ce que vous discutez avec les agriculteurs qui ne sont pas d'accord?
Habituellement, les agriculteurs ont une longueur d'avance en ce qui concerne leurs propres exploitations agricoles, et ils s'assurent que tout fonctionne bien, qu'ils comprennent les prix, et qu'ils comprennent la nécessité d'être efficaces et de faire ce qu'il faut. Je crois que personne ne conteste ce fait. Y a-t-il des occasions qui s'offrent aux agriculteurs qui n'ont pas pris les devants — parce qu'il y a toujours des gens qui sont à l'avant-garde et d'autres qui suivent derrière? Existe-t-il des moyens dans votre industrie pour les aider à aller dans ce sens, et votre industrie fait-elle ce qu'il faut en ce sens?
D'une certaine manière, selon vous, quelles sont les répercussions des 4R? En termes clairs, si on parle du bon produit, c'est évident, mais lorsqu'on parle du bon prix, au bon moment et au bon endroit, il s'agit vraiment de réduire les quantités que vous utilisez, de réduire la quantité que vous mettez sur votre terrain si vous n'avez pas besoin de le faire, et il s'agit d'utiliser la bonne quantité au bon moment. Est-ce que vous pensez que cela aura des répercussions sur votre industrie?
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En ce qui concerne le point que vous avez soulevé concernant le bon prix, il ne s'agit pas de réduire l'épandage d'engrais dans toutes les circonstances si vous avez adopté ce système. Dans certaines parties de la Saskatchewan, tout comme dans d'autres provinces, les agriculteurs n'utilisent pas assez d'engrais pour répondre aux besoins des récoltes. Cette conclusion est fondée sur des recommandations scientifiques. Nous avons cité le Conseil canadien du canola, et depuis des années, le Conseil canadien du canola a eu des inquiétudes en ce qui concerne l'utilisation insuffisante d'engrais pour le canola dans cette province, car le nombre d'acres de terrain servant à faire pousser du canola est limité chaque année par les exigences relatives à la rotation des terres. L'industrie du canola doit fournir des produits aux usines de trituration dans des marchés étrangers comme le Japon. Il existe certainement beaucoup de preuves scientifiques qui montrent que l'important n'est pas de réduire la quantité d'engrais; l'important est plutôt d'utiliser les bonnes quantités d'engrais pour répondre aux besoins de remplacement.
Dans certains cas, en effet, il peut y avoir une trop grande quantité d'engrais épandu, mais dans d'autres cas, les agriculteurs n'en utilisent pas assez. Je crois que cela s'applique également à d'autres nutriants. Par exemple, l'utilisation de la potasse n'apporte pas d'avantage immédiat. Cependant, avec le temps, si on n'utilise pas une bonne combinaison de nutriants, y compris la potasse, on ne peut pas obtenir le rendement voulu. Il y a donc probablement une sous-utilisation de la potasse dans certaines régions du Canada également.
Actuellement, en général, nous avons un bon niveau de fertilité au Canada. Mais si on retourne à la crise des années 1930, un des principaux facteurs qui a contribué à la création d'une zone semi-désertique est que nous avons exploité le sol pendant des décennies au Canada. Lorsqu'il y avait une période sèche, le sol ne contenait pas le carbone nécessaire pour retenir la terre, et cette dernière était transportée dans les airs. Nous n'en sommes pas là — nous en sommes loin de là, en fait —, mais avec le temps, on ne peut pas surexploiter le sol. C'est un jeu à somme nulle. On ne peut se contenter de faire la moisson sans remettre ce qu'on a pris.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci aux témoins qui sont présents ici aujourd'hui.
Les agriculteurs doivent vraiment affronter à de nombreux défis aujourd'hui, comme nous le reconnaissons tous, et les difficultés touchent certainement votre secteur également, comme vous nous l'avez indiqué clairement dans votre exposé ce matin. Le gouvernement n'a pas de contrôle sur un grand nombre de ces facteurs, mais il y a certainement quelques éléments pour lesquels le gouvernement a vraiment un rôle à jouer.
Je vis dans une circonscription rurale, juste à côté d'Ottawa. L'agriculture est au coeur de l'économie de la circonscription. Les gens, agriculteurs depuis longtemps, sont très déterminés à continuer d'être agriculteurs et ils veulent que les jeunes prennent le relais dans le secteur de l'agriculture également. Ils ont très peur des coûts des facteurs, de chacun des coûts des facteurs, car ce sont ces coûts qui ont des répercussions en fin de ligne.
Ce qui me préoccupe, c'est ce que j'appellerais un multiplicateur de coût des facteurs. J'appelle ça un multiplicateur, car il aura des effets sur chacun des coûts des facteurs — pas sur un seul, mais sur l'ensemble de ces coûts. Bien entendu, je parle d'une taxe sur le carbone. Je veux simplement présenter certains faits. Ces faits concernent une taxe sur le carbone.
En premier lieu, la taxe sur le carbone est l'invention de M. Ignatieff, le chef du Parti libéral. C'est lui qui a eu l'idée de la taxe sur le carbone, et si les gens croient que j'exagère, ils n'ont qu'à vérifier ce qui a été dit lors de la course à la chefferie de 2006. Ils pourront constater que c'est M. Ignatieff qui a proposé la taxe sur le carbone. C'est purement et simplement son idée à lui. Il est le plus grand défenseur de cette idée.
En second lieu, le congrès libéral vient tout juste d'avoir lieu. C'est un fait. Les libéraux ont adopté une motion qui appuie fortement l'idée d'une taxe sur le carbone. Cela devrait constituer un avertissement pour tous les agriculteurs et pour les industries comme la vôtre.
En troisième lieu, il y a moins d'un mois, M. Ignatieff a déclaré que les libéraux allaient augmenter les taxes. Il n'a pas dit « nous devrions » ou « nous pensons », ou « il pourrait être nécessaire dans l'avenir ». Il a plutôt dit « nous allons augmenter les taxes ».
Ces trois points sont réunis en ce moment. Il s'agit d'un multiplicateur de coûts des facteurs, car cela aura des effets sur chacun des coûts des facteurs.
Je me souviens avoir lu dans les journaux, il y a quelques jours, que M. Ignatieff avait déclaré qu'il devrait hausser les taxes. L'article était en anglais, et je traduirais son titre par « Les Canadiens sont-ils prêts à entendre la vérité? » L'article n'indiquait pas que M. Ignatieff faisait une blague, qu'il a été mal cité, qu'il ne voulait pas vraiment dire ce qu'il avait dit. L'article indiquait qu'il pensait vraiment ce qu'il avait dit: Est-ce que nous, en tant que Canadiens, nous sommes prêts à entendre cela?
Un des points que je veux souligner, c'est qu'il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi. Nous, du gouvernement conservateur, nous réduisons les taxes. Nous avons réduit les taxes, et cela aide les agriculteurs et aide votre industrie.
Voici la question que j'aimerais poser. Quelles seraient les répercussions d'une taxe sur le carbone sur votre industrie?
Messieurs, je dois quitter dans quelques minutes et j'ai plusieurs choses à dire.
Comme vous le savez, l'étude que nous menons actuellement porte sur la compétitivité, ou l'absence de compétitivité dans bon nombre de cas. L'industrie a toujours eu la possibilité de recouvrer ses coûts — et la plupart du temps elle a capitalisé sur cette possibilité et bien d'autres. Nous sommes ici pour essayer d'aider nos producteurs locaux et pour garantir la viabilité de leurs entreprises tout en nous assurant de pouvoir compter sur une bonne quantité d'aliments sains et de grande qualité au Canada.
Je sais que jusqu'en 2007, l'industrie céréalière, qui est un important utilisateur d'engrais, a connu quatre ou cinq très mauvaises années de suite où les producteurs n'ont eu aucun revenu; en fait, certaines années, ils ont même perdu de l'argent. Ils dépendent beaucoup des engrais. Comme je l'ai dit, je sais qu'enfin, en 2007, ils ont obtenu des prix records, ce qui était une bonne chose. La contrepartie malheureuse est que le prix des engrais a probablement augmenté dans la même proportion dans la foulée des hausses importantes du prix des aliments, voire même de façon plus importante. L'an dernier, certains témoins devant le comité ont admis qu'on s'était abstenu davantage d'influencer les prix. M. Larry parle même de prix abusifs.
Je crois qu'il n'y a aucun doute là-dessus. Selon votre évaluation, à combien s'élevaient ces prix abusifs? Une augmentation de 10, de 25 p. 100?
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Monsieur Miller, je ne suis pas du tout d'accord avec votre déclaration. Les entreprises membres de notre institut évoluent dans un marché libre et, comme toutes les entreprises dans ce marché, leur travail vis-à-vis de leurs actionnaires consiste à gérer le mieux possible des entreprises rentables, tout comme les agriculteurs font.
Je dirais que si vous examinez le revenu agricole des producteurs de cultures, à l'exclusion du secteur du bétail, qui a connu certaines années difficiles, et même encore aujourd'hui, le revenu agricole net des producteurs de cultures au Canada a connu une hausse importante au cours des dernières années et, franchement, une grande part de cette augmentation de leur profit est attribuable à l'utilisation des produits fertilisants.
Traditionnellement, le prix des engrais tend à suivre assez étroitement le prix des céréales et la raison en est simple. Lorsque le prix des céréales est à la hausse et que la demande est bonne, les agriculteurs, partout dans le monde, utilisent beaucoup d'engrais ou reviennent à une utilisation raisonnable des engrais, afin de profiter de cette petite hausse du marché. Comme il y a plus d'agriculteurs qui ont besoin d'engrais, le prix de ces engrais tend à augmenter étant donné que la production ne peut se faire instantanément. Il faut compter environ cinq ans pour ouvrir une nouvelle mine de potasse et cela, uniquement à compter du moment où vous avez les autorisations nécessaires. De plus, il faut de trois à cinq ans pour établir une nouvelle usine de produits azotés. On ne peut mettre sur pied un nouveau site de production d'engrais en une nuit. Alors, lorsque les producteurs de céréales décident que les prix sont favorables à leurs produits et qu'ils doivent optimiser leurs récoltes, ils vont influencer sur les taux d'engrais recommandés dans le monde, ce qui entraîne une augmentation de la demande à laquelle le marché doit répondre.
Alors ce qui se produit au bout du compte, à cause du manque d'aide du gouvernement au Canada, c'est que nos ventes de fertilisants au niveau du commerce de détail ne sont pas concurrentielles.
Maintenant, Clyde, au début, vous avez parlé des facteurs qui influent sur la demande du marché, et parlé du fait que la consommation au Canada et en Inde contribue réellement à la hausse des prix des engrais. Cet argument était valable il y a un an, mais pas davantage je pense. Je ne pense pas qu'il tienne la route aujourd'hui. Pour répondre à une question posée par le président, les compagnies productrices de potasse ont indiqué qu'elles ont en fait réduit leur production, et cela même si elles font encore du profit, autant que je sache, sur le prix de la potasse crue, à la sortie de la mine. Alors, nous aimerions savoir quelle a été l'ampleur de cette réduction.
Vous êtes probablement au courant aussi, je pense, des lettres de l'ancien ministre de l'Agriculture, Eugene Whelan, dans lesquelles, au fond, il accuse les trois — je crois qu'il existe trois compagnies de potasse dans le monde aujourd'hui — de créer une rareté. Je pense que s'il dit cela, c'est parce que nous assistons à une attaque en règle contre la gestion de l'offre. Si tant est que la gestion de l'offre existe, nous la voyons à l'oeuvre dans le secteur de la potasse, qui réduit sa production parce que ses profits ne sont pas suffisamment importants.
Alors, ma question est de savoir pourquoi les producteurs canadiens paient autant. Actuellement, dans ma circonscription, des producteurs de pommes de terre importent des fertilisants, du 16-16-16, de la Russie. Ils le font venir par conteneurs à cause du prix trop élevé des fertilisants au Canada. Ils peuvent ainsi économiser 60 000 $ sur la production de 400 acres de pommes de terre, en important de la Russie.
Avez-vous une idée de la raison pour laquelle les prix sont si élevés au point de vente? Est-ce le résultat de la spéculation antérieure sur le marché, ou pour une autre raison?
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Je vais essayer de vous répondre rapidement.
Si je devais parler aux compagnies de détail qui ont importé le produit et l'ont fourni aux agriculteurs de l'Est du Canada, que ce soit à l'Île-du-Prince-Édouard ou au Québec, ce qu'ils diraient, c'est que pour assurer l'approvisionnement de leurs agriculteurs l'an dernier — en juillet, en août et en septembre — ils ont acheté des engrais d'un peu partout dans le monde, à des prix globalement élevés, comparativement aux prix d'aujourd'hui. C'est ce qui explique la perturbation du marché que nous voyons aujourd'hui.
En termes de profitabilité, des compagnies cotées en bourse comme Viterra et Agrium ont annoncé qu'elles avaient déprécié la valeur des engrais qu'elles avaient en inventaire. Hier, Agrium affichait une perte de 60 millions de dollars au premier trimestre. On constate donc que les bouleversements sur le marché ont effectivement des répercussions sur les compagnies d'engrais.
Bill Doyle a fait une déclaration aux analystes des marchés la semaine dernière à propos de la demande de potasse et de la réduction de ce qu'on produit pour faire face à la demande qui existe sur le marché aujourd'hui. Il a aussi parlé de la nécessité de procéder à des investissements de l'ordre de 10 à 12 milliards de dollars dans de nouvelles mines. Il a indiqué que ces prix étaient nécessaires pour permettre de tels investissements.
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Merci, messieurs, d'être revenus aujourd'hui.
En fait, je vais poursuivre dans la même veine que Wayne, puisque Wayne a commencé à examiner certaines questions pour lesquelles je pense vraiment qu'il nous faut des réponses.
Moi qui suis un fermier de la Saskatchewan, j'ai une relation d'amour-haine avec la potasse. Comme contribuable, je me réjouis du fait que nous tirons 20 p. 100 de nos recettes de la potasse. Cela nous a permis d'éponger une large part de notre déficit au cours de la dernière année. Et je me dois de féliciter le Parti de la Saskatchewan, pour avoir instauré un climat favorable à l'ouverture de ces nouvelles mines. Je sais que le gouvernement antérieur n'aurait jamais permis que cela se produise, et cela vous montre ce qui se produit lorsque vous laissez le champ libre à la libre entreprise s'exprimer.
L'une de mes plus grandes préoccupations — nous l'avons vu le printemps dernier, et nous le verrons encore ce printemps — concerne la logistique, c'est-à-dire la livraison du produit à l'agriculteur. Nous avons vu, le printemps dernier, des fermiers qui attendaient de l'ammoniac anhydre, qui attendaient des engrais, du soufre; or, on avait l'impression que l'industrie ne l'avait pas prévu. Cela m'a surpris parce que l'industrie savait que l'utilisation de ces produits à l'automne de l'année précédente avait diminué. Alors l'industrie savait qu'une quantité x de produit serait nécessaire, et pourtant vous avez été incapable de livrer le produit en temps voulu.
Pouvez-vous me garantir que cette année, vous allez vraiment vous assurer que tous ces engrais seront livrés et que les agriculteurs recevront le produit lorsqu'ils en auront besoin?
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Vous devez vous rappeler une chose, c'est qu'il n'y a pas de « vous autres ». L'industrie des engrais, je veux parler du nombre de nos compagnies membres, est constituée de 43 compagnies en activité au Canada, auxquelles il faut en ajouter de nombreuses autres plus petites qui sont des joueurs importants sur le marché également. Tous dans ce marché, puisqu'il s'agit d'un libre marché, prennent leurs propres décisions de fonctionnement.
Nous savions, l'automne dernier, que le marché était en profonde transformation. Il est clair que certaines personnes, dans l'industrie du détail, se sont retrouvées du mauvais côté de la clôture, avec des inventaires à prix élevés. Les compagnies de détail se retrouvaient donc en position difficile. Elles devaient, soit maintenir leur prix, soit le réduire. Au cours de la dernière année, les compagnies ont eu à prendre des décisions à cet égard.
Les agriculteurs ont eu des décisions difficiles à prendre, eux aussi. Les agriculteurs se sont dits qu'ils pouvaient attendre et voir si le prix allait descendre. Par contre, s'ils tardent à soumettre leur commande, il est toujours possible qu'ils ne puissent pas s'approvisionner. Tel est le genre de décisions difficiles qui doivent se prendre au sein d'un marché lorsque se produit un choc comme celui que nous avons connu l'été dernier.
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Merci, messieurs, d'être ici aujourd'hui. Je sais que la tâche n'est pas toujours facile quand vous vous présentez devant ce comité.
J'aimerais d'abord remettre les pendules à l'heure concernant certains commentaires de M. Easter sur la loi agricole américaine. C'est en fait le gouvernement libéral qui a signé l'entente de l'OMC permettant aux États-Unis d'inclure d'importantes subventions à sa loi agricole — et à l'Europe aussi —, ce qui nuit à nos agriculteurs car nous ne pouvons en faire autant ici.
Mais il est clair qu'il y a un problème, puisque je suis d'accord avec M. Easter sur un point. Il faut que vous fassiez quelque chose. Je dis « vous » parce que quand les marchés sont hauts, les agriculteurs sont perdants, et quand les marchés sont bas, les agriculteurs sont tout aussi perdants. Vous êtes venu ici l'an dernier pour témoigner, et chaque fois il était question de la hausse des prix — c'est pourquoi ça a toujours été mené de la sorte, et les agriculteurs le savent; quand ils font plus d'argent, ils dépensent plus.
Vous venez vous plaindre aujourd'hui en parlant du prix du canola et en disant que les agriculteurs devraient utiliser davantage d'engrais, mais ça ne change rien au fait que le revenu agricole n'est pas un argument au libre marché. Je ne peux dire à quel point je suis fatigué d'entendre cet argument pour expliquer que les prix montent et qu'ils restent hauts. Et maintenant vous réduisez la quantité de produits utilisés par vos organisations.
Les agriculteurs de mon comté ont été particulièrement touchés dans les circonstances. Certains bateaux sont arrivés, comme l'a dit M. Easter. La plupart des producteurs de Westlock, de Bon Accord et de Gibbons ne veulent pas aller en Russie. Ils ne veulent pas faire affaire à l'étranger; ils veulent faire affaire dans la région.
L'an dernier, vous êtes venu ici et nous avez recommandé de donner aux agriculteurs un accès au crédit durant toute l'année pour qu'ils puissent acheter dans les périodes creuses. Mais il n'y a pas eu de périodes creuses l'année dernière. Certaines personnes ici présentes ont dit qu'ils avaient été gardés à un niveau artificiellement élevé. Quoi que vous disiez, le fait est qu'ils ont été gardés à un niveau ridiculement haut durant toute la saison des achats et qu'ils n'ont fait que monter encore davantage quand les agriculteurs n'ont eu d'autre choix que de faire des achats. L'accès au crédit n'a donc vraiment pas été un facteur déterminant dans ma région, mais je ne peux parler que pour mon comté.
Ma première question est la suivante: quand mes agriculteurs finiront-ils par voir leurs taux baisser pour refléter la baisse du prix du gaz naturel que nous connaissons en ce moment, et dont vous avez parlé l'an dernier?
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D'accord. C'est une merveilleuse réponse, et brève en plus.
Étant donné que je suis ici comme visiteur, j'aimerais tous vous remercier de me permettre d'assister à cette réunion et de manger avec vous et tout.
Je me demandais si vous alliez soulever un point de droit autour de cette question, et je me suis aperçu qu'il y en avait un énorme.
L'époque où j'allais à la faculté de droit correspond à la période où le gouvernement a adopté la Loi relative aux enquêtes sur les coalitions, comme on l'appelait dans le temps. C'est Lawson Hunter, de la faculté de droit de l'Université du Nouveau-Brunswick, qui a été le premier commissaire chargé d'appliquer cette loi, maintenant connue sous le nom de Loi sur la concurrence.
À ma connaissance, la Loi sur la concurrence n'a pas suffisamment de mordant pour permettre d'intervenir dans quoi que ce soit qui n'est pas lié au prix payé par le consommateur final. Je sais qu'il y a eu des différends avec certains de vos clients ou certains représentants de société. Elle semble totalement inadéquate dans ce cas-ci. Ce que j'entends... et les partis sont presque tous d'accord, ce qui ne devrait jamais se produire dans cette chambre; les gens pourraient croire que nous ne sommes pas à couteau tiré comme c'est généralement le cas. Il semble que nous ayons tous le sentiment, quoique celui-ci ne s'appuie pas sur des preuves tangibles, qu'il y a une fixation des prix ou une restriction de l'approvisionnement de la potasse au Canada et dans le reste du monde, ce qui a une incidence pour les agriculteurs canadiens. Je ne sais pas comment vous pouvez continuer de le nier, quand vous commencez par dire que la production a été réduite et que des emplois ont été perdus, alors que vous parlez — peut-être dans le monde entier — de demande insuffisante.
Mettons cartes sur table. Je ne suis pas un agriculteur et je ne m'y connais pas en engrais, mais je connais le libre marché dont nous avons parlé aujourd'hui... M. Hoback s'est dit très content de constater qu'en Saskatchewan, le libre marché est souverain et que d'autres mines d'extraction de potasse allaient bientôt devenir de nouveaux joueurs sur le marché. Les grandes explications dans lesquelles il s'est lancé méritent, selon moi, qu'on les examine afin de déterminer comment le libre marché fonctionne en ce qui concerne le prix de la potasse, ce qui nuit aux agriculteurs canadiens.
Y a-t-il une fixation des prix? Y a-t-il une restriction de l'approvisionnement imposé par les trois ou quatre entreprises qui contrôlent ce secteur? Oui ou non?
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Merci, monsieur le président. Je remercie également les témoins de leur présence.
Les agriculteurs avec qui j'ai des échanges pratiquement chaque jour, tout particulièrement dans ma circonscription... Les gens de ma circonscription oeuvrent dans des secteurs diversifiés: il y a les cultures commerciales, les céréales et les oléagineux, mais aussi l'industrie de l'élevage.
Quand notre président, M. Miller, a soulevé la question, vous avez dit que le prix de l'engrais avait tendance à suivre celui des produits de base. Je ne sais pas comment ça fonctionne, car vous n'avez pas expliqué ce que vous entendiez par produits de base. Même si le prix de ces produits a connu une légère augmentation — pour les céréales et les oléagineux, essentiellement —, ils ont aussi chuté au sein de l'industrie de l'élevage, industrie qui a besoin des cultures pour nourrir les animaux.
De dire que le prix de l'engrais suit le prix des produits de base n'est absolument pas justifié si on tient compte des besoins et des coûts opérationnels de la production. Si on regarde les prix donnés pour 2004, alors que le maïs valait un peu plus de 2 $, et qu'on les compare à ceux de 2005, on constate, surtout dans le cas de l'ammoniac, que les prix augmentent tandis que le prix des produits de base baisse.
Puis soudainement, en 2006, quand tout le monde nous disait que... Bien honnêtement, aucun des spécialistes du marketing avec qui j'ai parlé n'a pu me prévenir de la hausse prochaine des prix des produits de base. En 2006, quand ils ont commencé à grimper, ils se sont stabilisés un moment avant de se remettre à croître, parce que, bon sang, regardez ce que les agriculteurs produisent. Il faut qu'on monte dans le train en marche.
Actuellement, la situation fait en sorte que des agriculteurs compétents de ma région ne peuvent pas se permettre de telles dépenses parce que les détaillants ont fait de mauvais achats par l'entremise de votre organisation.
Actuellement, en agriculture, on a toujours l'idée que c'est le producteur primaire qui paie. Cette vision des choses est toujours là. Vous avez parlé d'une diminution des profits. Je peux vous faire visiter toutes les exploitations agricoles les unes après les autres et vous montrer leurs livres. Non seulement ils ont perdu de l'argent pendant le premier trimestre, mais ils enregistrent des pertes depuis trois ou quatre ans. Pour le dire franchement, il n'y avait pas de sympathie pour votre industrie. Je dis « votre » industrie parce que c'est vous qui êtes ici pour la représenter. L'industrie n'a pas fait preuve de considération envers les agriculteurs lorsque les prix étaient bas.
Il me faut des réponses. Pourquoi pense-t-on toujours que le prix de l'engrais suit celui des produits de base? Ce n'est pas une raison valable.
Vous avez également parlé de sensibiliser la population aux avantages liés à l'utilisation d'engrais. Mais en toute franchise, je n'ai rien entendu dans votre exposé à propos des occasions d'aide et de collaboration offertes aux agriculteurs, qui sont vos clients. Ce sont eux qui signent les chèques de vos détaillants. Vous ne nous avez pas du tout parlé des préoccupations, ni de la collaboration avec les agriculteurs pour les aider à être rentables de sorte que vous et vos représentants puissiez l'être aussi. Vous dépensez de l'argent pour sensibiliser les gens et nous dire à nous, les consommateurs, que si les agriculteurs utilisent de l'engrais, ça nous sera profitable. Mais vous n'avez rien dit — et c'est ce que j'attends — à propos de ce que vous avez fait, concrètement, pour sensibiliser et aider les agriculteurs. Ce qu'ils ont dû faire, ils l'ont fait seuls.
Je crois que le mot d'ordre est de le faire au bon endroit, au bon moment, avec la bonne dose. Cette méthode était répandue dans toute l'industrie et, en grande partie, c'est ce qui a stimulé la technologie en agriculture, non seulement pour l'utilisation d'engrais organiques, mais aussi pour l'utilisation d'engrais synthétiques. Il me faut comprendre cette situation; je dois savoir ce que vous faites pour aider les agriculteurs et les sensibiliser à l'utilisation d'engrais, de sorte que l'industrie en profite.
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Parlons d'abord des produits de base qui influent sur le prix de l'engrais. Les céréales et les oléagineux — le maïs, le soja, le blé, le riz et le canola — sont les principaux produits de base au Canada. Il est bien évident que les éleveurs ont connu des temps difficiles, mais sur les marchés, c'est principalement la demande en céréales et en oléagineux qui donne le ton. On constate une augmentation de l'élevage en Asie. Les gens de cette région consomment plus de viande. La demande en céréales fourragères est donc plus élevée que jamais là-bas, car les gens gagnent davantage et veulent se nourrir mieux grâce à de meilleures sources de protéines animales. Ce facteur a eu un impact important sur le marché et a fait augmenter la demande en engrais.
Passons maintenant à la question de la sensibilisation. Notre industrie a participé à la mise en oeuvre en sol canadien du programme de conseillers agricoles certifiés, qui établit des normes rigoureuses pour les conseils donnés aux agriculteurs. Au Canada, la plupart des conseillers agricoles certifiés travaillent pour des détaillants agricoles. Ce sont eux qui leur versent leurs salaires et font en sorte que les agriculteurs puissent profiter de leurs conseils. Dans bien des cas, ces conseils font partie du service offert à l'achat de fournitures agricoles, de pesticides et d'engrais.
Notre industrie a procédé ainsi parce qu'elle souhaitait combler une lacune. Presque tous les gouvernements provinciaux ont cessé d'offrir les services d'appoint sur lesquels pouvaient habituellement compter les agriculteurs. Je dirais que le Manitoba est l'une des seules provinces qui possède toujours un programme d'appoint efficace. Notre industrie a remédié à la situation.
Les fondements scientifiques sur lesquels reposent les conseils proviennent de l'International Plant Nutrition Institute, dont le siège social est à Atlanta; on compte toutefois trois docteurs en sciences au Canada qui fournissent ces services d'appui.
Selon nous, notre industrie a pris un engagement sérieux: celui de donner des conseils aux agriculteurs. Nous ne leur conseillons pas uniquement d'acheter plus d'engrais; nous les aidons aussi à obtenir le maximum avec leurs récoltes. L'information qu'ils reçoivent est rigoureuse et a été évaluée par des pairs. Bien des gouvernements provinciaux dépendent de cette information aussi.
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Ça représente bien toute l'industrie, alors.
Je n'aime pas devoir ajouter ma voix à tous les sermons que vous avez entendus aujourd'hui, mais je crois que je n'ai pas le choix, car quand je discute avec les agriculteurs de ma circonscription, nos conversations portent principalement sur les points qui ont été soulevés à maintes reprises aujourd'hui.
Une des grandes questions qui revient tout le temps est celle du coût des intrants: il est évident que le prix des céréales et des produits est loin d'avoir connu la même augmentation que les coûts des intrants au cours des dernières années. Dans bien des cas, les coût de ces facteurs ont augmenté de manière exponentielle, et les engrais sont un des premiers sur la liste.
Au nom des agriculteurs que je représente, je me dois d'insister sur le fait qu'ils sont grandement préoccupés. Je ne pense pas que les agriculteurs seraient nombreux à croire que l'augmentation des prix — par exemple, quand le prix des récoltes augmente et entraîne une augmentation correspondante du prix de l'engrais — est une coïncidence, une réaction à une force extérieure qui tire les ficelles ou une conséquence de la situation mondiale.
C'est une question sur laquelle il faut se pencher pour nos agriculteurs. Je sais que vous avez dit que l'influence mondiale est un problème, mais laissez-moi vous répéter ce que bien des agriculteurs me disent, et avec raison: ils constatent que les prix sont souvent beaucoup moins élevés dans d'autres pays comparativement au Canada, et que les changements sont mis en oeuvre plus rapidement à l'étranger qu'ici.
M. Miller a indiqué plus tôt qu'il croyait détecter une forme d'abus. C'est exactement ce que me disent les agriculteurs. Vous devez en être conscient et vous devez savoir que c'est ce que les agriculteurs me disent. Je crois qu'on vous a lancé ce message des deux côtés de la salle aujourd'hui. C'est le même son de cloche qui provient de nous et de tous les agriculteurs au pays, et à mon avis, vous devez vous pencher sur la question.