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Je tiens à remercier chaleureusement le comité de nous avoir invités à participer à la séance. Je m'appelle Jurgen Preugschas, et je suis le président du Conseil canadien du porc, et Martin Rice, notre directeur exécutif, m'accompagne aujourd'hui. Nous vous sommes très reconnaissants de l'occasion que vous nous donnez de vous parler, car nos producteurs de porc connaissent encore des pertes sans précédent au sein de leurs exploitations.
Nous en sommes à notre troisième année, à l'heure actuelle, et les producteurs se débattent encore pour tenter de surmonter la série de bouleversements qui accablent leur secteur. La crise a d'abord été déclenchée par le taux de change de l'argent canadien qui s'est mis à grimper en flèche ainsi que par la hausse du prix des moulées, mais ces problèmes se sont estompés aujourd'hui. Malheureusement, ils ont été remplacés par toute une crise économique mondiale, qui réduit l'accès au crédit. Et ensuite, bien sûr, il y a le règlement américain sur l'étiquetage obligatoire du pays d'origine.
Puisque notre secteur dépend tant des exportations — en fait, deux porcs sur trois nés au Canada sont exportés soit vivants, soit sous forme de viande —, il est particulièrement vulnérable aux perturbations qui se produisent à l'échelle internationale.
Nous souhaitons d'abord remercier les membres de votre comité d'avoir prêté attention au secteur de l'élevage au cours de ces périodes extrêmement difficiles, et nous remercions également le gouvernement et tous les partis d'avoir adopté la loi qui a permis d'offrir les avances d'urgence, qui nous ont effectivement aidés à court terme. Nous remercions en outre le d'avoir récemment annoncé la mise en place du sursis à la mise en défaut, relativement à ces avances, ce qui donne plus de temps aux producteurs pour effectuer leur remboursement. Nous avons bon espoir que nous trouverons une période de remboursement convenable à cette fin.
Nous sommes également reconnaissants au gouvernement d'avoir mis en place le Programme de réforme des porcs reproducteurs. Il est toujours difficile de réduire la production d'une industrie, mais cette mesure a permis aux producteurs de quitter dignement la production.
Et nous avons réduit la production beaucoup plus que ne l'avait anticipé le Programme de réforme des porcs reproducteurs. Un grand nombre de producteurs ont quitté le secteur, et les chiffres sont là pour le prouver. Les chiffres de Statistique Canada révèlent qu'une réduction considérable est survenue au cours des deux dernières années. Le nombre d'exploitations agricoles qui déclarent produire des porcs aurait diminué de 13,7 p. 100 en 2009 par rapport à l'année précédente, et de 11,3 p. 100 en 2008 comparativement à 2007. Alors, en fait, il y a 28 p. 100 moins d'exploitations agricoles qui déclarent produire des porcs au Canada qu'en janvier 2006. Les stocks de porc sont en baisse de 10,2 p. 100 comparativement à janvier 2008 et de pas moins de 18 p. 100 par rapport à il y a deux ans. Ce sont des réductions très importantes.
Nous souhaitons aujourd'hui rappeler aux membres du comité que, bien que nous tentions de rester optimistes quant au potentiel à long terme de l'industrie canadienne du porc, il est de plus en plus difficile de nous préparer aux bouleversements qui continuent de nous secouer et de les gérer, ces facteurs étant indépendants de notre volonté.
Le plus urgent de ces bouleversements à l'heure actuelle est l'EPO, et j'aimerais donner la parole à M. Rice à ce sujet.
Le comité est certainement au courant de ce que signifie l'étiquetage du pays d'origine. Du point de vue de la loi américaine, cette mesure tire son origine du Farm Bill de 2002.
Nous étions assez satisfaits de la règle finale que le gouvernement américain a publiée en décembre — il s'agit du gouvernement précédent —, car elle ouvrait la voie à une souplesse additionnelle. Nous ne disions pas que le problème était réglé, que nous ne nous ferions plus jamais de mauvais sang au sujet de l'EPO, mais nous approuvions certainement le fait que le gouvernement canadien interrompe la demande de règlement de différends auprès de l'OMC pendant que l'on prenait le temps de déterminer si les changements apportés à la règle finale accorderaient la souplesse nécessaire pour que les transformateurs américains continuent d'acheter des animaux nés au Canada. C'est là l'essentiel. Et nous voulions que des mesures de souplesse soient rapidement mises en oeuvre et que cela ne prenne pas de trois à quatre ans, délai probable dans le cas d'un règlement de l'OMC.
Nous entretenions effectivement l'espoir que le nouveau gouvernement mettrait en oeuvre la règle finale, mais, à notre grande stupéfaction, et à notre grand dépit, vraiment — et nous croyons que d'autres ministères américains étaient de notre avis —, le nouveau secrétaire à l'agriculture a recommandé à l'industrie d'aller au-delà des dispositions législatives de l'EPO telles qu'elles avaient été établies en janvier.
Les deux gros problèmes, c'est qu'on demande aux transformateurs américains d'indiquer sur les emballages l'emplacement de toutes les étapes de la chaîne de valeur de l'animal — c'est-à-dire où il a été élevé, où il a été transformé. Cela nous ramenait en fait à une démarche beaucoup plus lourde que ce qu'exigeait le Farm Bill de 2002 de prime abord. Et ce sont ces exigences techniques ou excessives de l'ancien Farm Bill qui ont amené le président du Comité de l'agriculture de la Chambre américain de l'époque, qui occupe toujours ce poste du reste, Collin Peterson, à déclarer qu'il fallait apporter un changement et qu'il fallait trouver une façon de rendre ce processus plus commode. Et on l'a fait. Toutefois, la démarche du secrétaire Vilsack nous a ramenés en arrière.
Ensuite, le secrétaire Vilsack invite également les transformateurs à intégrer des produits transformés. Les produits transformés étaient autrefois complètement exclus. C'est encore plus difficile pour un transformateur, d'avoir en sa possession toutes les différentes étiquettes pour chaque possibilité, comme un porc né au Danemark, élevé aux États-Unis et transformé au Canada. Ce sont toutes des possibilités.
Nous avons en fait communiqué dans une lettre adressée aux ministres Day et Ritz ce qui, selon nous, résume tous les éléments du problème. Cela a été déposé ici, tout comme certains passages que nous n'avons pas pu intégrer à notre allocution avant ce matin.
L'industrie porcine canadienne a vu son exportation de porcs vivants vers les abattoirs chuter des deux tiers, soit de 67 p. 100, comparativement à l'année dernière, et, au chapitre des porcs d'engraissement, la proportion est de un tiers. Ces exportations correspondaient l'année dernière à presque 10 p. 100 de l'approvisionnement total en porcs des États-Unis. Nous avons une lettre de Morrell, un grand transformateur américain qui traitait autrefois, par exemple, jusqu'à deux millions de porcs canadiens par année. La société a envoyé une lettre à ses fournisseurs pour leur dire qu'elle ne prendra plus d'animaux nés au Canada après mars 2009. Nous pourrions vous transmettre cette lettre à un certain moment, peut-être.
Nous faisons valoir, j'imagine, trois ou quatre points principaux à l'égard de l'EPO. Premièrement, cela nous a fait remonter à la période précédant le Farm Bill américain, et le volet qui porte sur les produits transformés influera sur une valeur de plus de un demi-milliard de dollars des exportations canadiennes. Il n'existe tout simplement pas de solution au problème de l'approvisionnement pour les producteurs canadiens, les exploiteurs de provendes pour l'engraissage des porcs américains et les transformateurs de porcs américains.
À notre avis, puisque la stabilité n'a pas encore été atteinte à Washington, c'est-à-dire que les bonnes personnes ne sont pas encore toutes installées dans des postes supérieurs, comme au Département du commerce, la Maison-Blanche doit être informée de la situation difficile. Et pour avoir l'attention des représentants de la Maison-Blanche, à notre avis, il faut vraiment partir de notre organisme central, le cabinet du premier ministre, pour les informer du fait que le problème touchera non seulement les Canadiens, mais aussi les Américains. Car si vous retirez 10 p. 100 et plus du matériel brut des transformateurs américains, ils ne pourront pas poursuivre leurs activités dans la même mesure qu'avant. Nous estimons qu'il faut tout simplement faire un plus grand effort. Il faut retenir davantage l'attention du gouvernement américain pour qu'il comprenne la question.
Nous ne voulons pas laisser entendre que cela doit être fait de façon hostile. Il s'agit vraiment d'exposer les faits et d'expliquer le raisonnement.
J'aimerais dire quelques mots au sujet du partenariat économique entre le Canada et l'UE, qui, nous l'espérons, sera annoncé le 6 mai au moment du prochain sommet de l'UE et du Canada.
Le Conseil canadien du porc est en faveur de la négociation d'un accord de libre-échange exhaustif. Nous n'accepterions pas du tout que le porc soit exclu d'une telle entente. Nous assisterons très bientôt, dans quelques jours, à l'approbation de la première usine de transformation du porc canadienne qui sera autorisée à exporter vers l'UE et nous nous attendons à ce que d'autres usines emboîtent le pas. C'est un marché de plus de 500 millions de personnes, et nous sommes déterminés à le percer davantage.
Merci.
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Bonjour. Il m'a fait plaisir d'accepter l'invitation à venir vous rencontrer aujourd'hui.
Canada Porc International est l'agence de développement des exportations de l'industrie porcine canadienne, créée en 1991 à l'initiative du Conseil canadien du porc et du Conseil des viandes du Canada. Notre organisme s'occupe surtout des problèmes d'accès aux marchés, de la promotion du porc canadien à l'étranger, de fournir de l'information sur les marchés ainsi que d'oeuvrer à régler tout autre problème d'importance lié à l'exportation.
À la première page de ce mémoire se trouvent les statistiques au sujet des exportations de l'années dernière, en tonnage et en valeur. Je veux également mentionner que nous avons établi un nouveau record, autant sur le plan du tonnage que de la valeur.
Le Canada a exporté du porc vers 107 pays en 2008 et vers plus de 140 pays au cours des quatre dernières années.
Plus de 50 p. 100 de la production totale de viande porcine est exportée. Il convient de souligner que les exportations canadiennes de porc à destination des États-Unis ne représentent plus que 30 p. 100 des exportations totales du pays. Lorsque le CPI a été mis sur pied, ce marché représentait plus de 75 p. 100 de nos exportations. C'est une preuve indéniable que notre stratégie de développer nos marchés autres que celui des États-Unis et de ne plus dépendre que d'un seul marché a porté fruit. Par contre, il faut toujours garder à l'esprit que les succès du passé ne sont pas garants de l'avenir.
En raison de l'incertitude qui entoure la mise en oeuvre de la réglementation américaine sur l'étiquetage du pays d'origine, il y a moins de porcs vivants exportés vers les États-Unis, avec comme résultat que le nombre de porcs abattus au Canada a augmenté de 5 p. 100 au cours des sept premières semaines de 2009 — dans le texte français, il faudrait changer le mot « mois » par le mot « semaines » — par rapport à la même période l'an dernier.
Avec un poids moyen des carcasses plus élevé, cela se traduit par une augmentation de 6.5 p. 100 de la valeur de viande porcine pour la même période. Il en résulte donc qu'à ce moment-ci, nous devons exporter plus de viande de porc, étant donné que la consommation au pays est relativement stable.
Nous nous attendons à ce que 2009 soit une année plutôt difficile pour les exportations, car nos ventes ont fortement diminué en raison de la détérioration de l'économie de plusieurs marchés importants, notamment la Russie, la Chine et la Corée du Sud. Il est encore trop tôt pour prédire quelles seront nos exportations à la fin de l'année. Mais, si elles se maintiennent au même niveau que l'an dernier, il est presque assuré qu'elles rapporteront moins à l'industrie, car plusieurs marchés achèteront des découpes de moindre valeur, et nos exportateurs pourraient se voir forcer de vendre à rabais les coupes plus nobles. Le resserrement du crédit continuera certainement à jouer un rôle prépondérant au cours des prochains mois.
Le taux de change, qui nous est présentement favorable, aidera certainement, mais ne sera pas suffisant si des pays s'avèrent déterminés à limiter les importations.
J'aborderai maintenant la question de l'accès aux marchés extérieurs. Conserver notre accès à nos marchés existants et chercher à avoir accès à de nouveaux marchés a été et demeure toujours la priorité de Canada Porc International. Au cours des ans, nous avons pu établir une très bonne relation avec l'Agence canadienne d'inspection des aliments, avec le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international ainsi qu'avec Agriculture et Agroalimentaire Canada. Ce partenariat a jusqu'à maintenant connu du succès, comme le démontre le nombre de pays où nous pouvons exporter. Toutefois, exporter vers un pays ne signifie pas y avoir un accès complet. En fait, il y a encore plusieurs marchés où nous n'avons qu'un accès limité et où nous cherchons toujours à obtenir un plein accès, avec plus ou moins de succès.
Avec la crise financière et économique que nous traversons, nous commençons à voir une tendance croissante dans plusieurs pays à avoir recours à des barrières techniques pour limiter ou interdire les importations. Trop souvent, les normes d'importation ne sont pas fondées sur la science ou sont trop restrictives, et ce, sans justification suffisante, car elles ne tiennent pas compte des conditions actuelles du commerce ou de distribution.
En ce qui a trait à l'accès aux marchés, les secteurs canadiens du porc et du boeuf coopèrent étroitement et ont récemment élaboré une série de recommandations pour améliorer la capacité technique du Canada à obtenir un meilleur accès aux marchés étrangers pour nos produits agroalimentaires, dont la viande. Nous sommes donc tous deux heureux qu'à la suite de nos demandes, le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, M. Gerry Ritz, ait dernièrement annoncé la mise sur pied d'un secrétariat à l'accès aux marchés pour les produits agroalimentaires ayant comme mandat d'établir les priorités et calendriers d'action ainsi que d'identifier et d'allouer les ressources requises.
Nous avons hâte de travailler avec des représentants du gouvernement fédéral pour que ce secrétariat soit opérationnel Ie plus rapidement possible.
L'Agence canadienne d'inspection des aliments est la seule à détenir Ie mandat de négocier I'accès aux marchés étrangers ainsi que de certifier que nos exportations de viande respectent les exigences de ces accords. Comme mentionné plus haut, nous avons le plaisir de reconnaître I'excellent travail de I'ACIA au cours des ans pour nous permettre d'avoir accès et de maintenir notre accès à un grand nombre de pays. Pour notre industrie, il est essentiel que I'ACIA conserve toute sa crédibilité auprès de ses homologues étrangers. Avec Ie nombre croissant des derniers problèmes rencontrés, de plus en plus complexes, dont certains fort sérieux, comme I'ESB et I'interdiction du porc canadien par la Russie pour une courte période, nous sommes loin d'être enchantés de constater que les ressources techniques de I'ACIA ne suffisent plus pour gérer deux crises majeures à la fois et que, lorsqu'une survient, elle laisse les autres de côté.
Nous acceptons sans réserve que la salubrité des aliments doit continuer de demeurer la priorité de I'agence, mais il faut également que Ie gouvernement canadien reconnaisse que personne d'autre ne peut négocier des ententes vétérinaires et certifier les exportations de viande, et qu'un de ces rôles ne peut et ne doit pas être rempli aux dépens de I'autre. Nous détestons I'idée même d'avoir à revenir ici dans quelques années et déplorer que I'ACIA soit devenue une contrainte à I'exportation parce que Ie gouvernement n'aurait pas su prendre Ie temps de revoir et d'évaluer la nécessité d'engager et de former Ie personnel technique hautement qualifié requis pour oeuvrer adéquatement dans un environnement commercial de plus en plus complexe.
Parfois, une implication politique s'avère nécessaire pour régler certains problèmes d'accès. Nous appuyons avec ardeur les missions à I'étranger menées par les ministres des Affaires étrangères et du Commerce international et de l’Agriculture et Agroalimentaire lorsqu'elles fournissent une occasion unique de régler un problème ou d'enregistrer des progrès pour en arriver à un règlement.
Je céderai la parole à Jacques Pomerleau, le directeur général de Canada Porc International.
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Dans le but de gagner du temps, je poursuivrai en français.
Le transport est une autre préoccupation. Même si nous n'avons plus eu à déplorer un manque de conteneurs, comme I'an dernier, Ie transport reste encore un enjeu pour I'industrie canadienne de la viande. Lorsqu'ils ont à négocier avec les compagnies ferroviaires en particulier, un grand nombre de nos membres trouvent très difficile de s'adapter à leurs demandes et à leurs exigences. Je peux vous en donner beaucoup d'exemples. Ils ont I'impression que les produits périssables sont un embêtement pour les compagnies ferroviaires et ils remettent en question leur engagement à offrir un service de qualité.
Je passerai sur le sujet de la coalition que nous proposons. Il est inscrit dans notre document.
Parlons maintenant du développement des marchés extérieurs. L'objectif global de I'industrie porcine est de devenir Ie fournisseur de choix de porc d'excellente qualité dans le monde. Pour y parvenir, I'industrie se devra d'être capable de fournir un produit bien différencié et de Ie positionner ainsi que de Ie mettre en marché efficacement autant au pays qu'à I'étranger, ceci en autant que l'on en ait suffisamment pour pouvoir le mettre en marché, comme l'a mentionné M. Preugschas il y a quelques minutes.
II est notoire que I'avantage de la qualité dont bénéficiait Ie porc canadien par rapport à ses concurrents s'est amenuisé et que nos atouts traditionnels pour se démarquer ne suffisent plus. II nous faut dès maintenant élaborer une autre approche pour démarquer notre produit en utilisant cette fois la science pour améliorer la compétitivité du porc canadien.
Le porc est la viande qui se prête au plus grand nombre d'usages, mais nous n'avons toujours pas mis à profit tout son potentiel. II faudra consacrer encore plus d'efforts en recherche et développement pour y parvenir
Le développement de nouveaux produits et le fait de démarquer avec succès Ie porc canadien ne pourront profiter pleinement à I'industrie s'ils ne sont pas accompagnés d'une mise en marché efficace. II faudra donc élaborer de meilleurs outils de promotion.
Nous sommes toujours persuadés que Ie Canada continue d'être des meilleurs endroits sur la planète — sinon le meilleur — pour produire un porc d'excellente qualité. À ce moment-ci, notre industrie a non seulement besoin d'aide pour positionner et promouvoir son produit, mais des projets de recherche et de développement de produits mieux coordonnés et plus ciblés ne pourront également qu'être plus bénéfiques.
Merci beaucoup.
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Bonjour. Monsieur le président, j'aimerais vous remercier de nous avoir ajoutés à l'ordre du jour à la dernière minute.
Je suis le directeur de l'Association des municipalités rurales de la Saskatchewan. Je suis également producteur de grain et j'exploite une entreprise vache-veau dans la région de Regina.
L'Association des municipalités rurales de la Saskatchewan représente toutes les municipalités de la province de la Saskatchewan. C'est aussi un organisme communautaire. Il s'agit d'un organisme indépendant, alors nous estimons que nous pouvons vraiment parler du point de vue des Saskatchewanais.
J'aimerais parler de l'état de l'industrie du bétail ce matin, surtout celle du porc et du boeuf.
Le secteur de la viande rouge au Canada a fait face à beaucoup de difficultés au cours des six dernières années. Les éleveurs de bovins d'aujourd'hui sont toujours touchés par les répercussions à long terme de l'EBS. Des problèmes comme l'accès au marché, le resserrement de la réglementation et le coût des intrants nuisent à la compétitivité de nos producteurs sur le marché mondial et, par conséquent, influent sur les prix qu'ils peuvent obtenir pour leurs produits.
Les éleveurs de porcins ont également subi des pressions négatives liées au prix et au marché. La hausse de la valeur du dollar canadien et d'autres facteurs économiques ont entraîné une perte de la capacité d'abattage nationale.
Le 1er janvier 2009, Statistique Canada a enregistré une baisse du total des porcs au Canada de 10,2 p. 100 depuis le 1er janvier 2008. Je tiens à souligner que l'industrie de la Saskatchewan a été la plus touchée, signalant une perte totale de 31 p. 100.
Dans les dernières années, ces mêmes éleveurs font face aux pressions de la récession, qui a entraîné une importante chute des prix. Ce sont les mêmes facteurs qui affligent d'autres industries axées sur l'exportation, comme l'industrie de l'automobile et l'industrie aérospatiale.
Du 1er janvier 2008 au 1er janvier 2009, les éleveurs de bovins canadiens ont signalé une baisse de 5,1 p. 100 du total des bêtes.
L'industrie de l'élevage subit également des pressions négatives du marché à cause de la réglementation américaine sur l'étiquetage du pays d'origine, qui, selon nous, a créé une barrière artificielle au commerce entre le Canada et les États-Unis et a haussé les coûts d'abattage pour les transformateurs américains, ce qui a entraîné une baisse de la demande et des prix de la viande rouge canadienne.
Même si la règle finale de l'EPO n'est toujours pas officiellement mise en oeuvre, la date butoir pour importer des bovins à engraisser qui seront classés comme du boeuf américain était fixée en juillet 2008. Les exportations au cours des six derniers mois de 2008 ont ralenti de 9,7 p. 100 comparativement à la même période il y a un an. Une fois la règle finale en place, en mars 2009, les exportations canadiennes seront encore plus ralenties. Je vais revenir à l'EPO un peu plus tard.
Pour ce qui est de l'accès au marché, les exportations canadiennes de boeuf doivent continuer à croître. À mesure que les populations des pays en voie de développement grandissent et s'enrichissent, peut-être que la demande pour le boeuf canadien augmentera davantage.
Nous devons continuer à réintégrer les marchés étrangers qui se sont fermés au boeuf canadien à la suite de l'EBS. L'Association des municipalités rurales de la Saskatchewan croit que le gouvernement fédéral a fait un meilleur travail pour conclure des ententes de libre marché bilatérales, ce qui augmente l'accès au marché pour le boeuf canadien, et il faut que cela continue.
L'Association approuve également l'investissement du gouvernement fédéral de 50 millions de dollars sur les trois prochaines années en vue de renforcer la capacité d'abattage d'un océan à l'autre.
L'Association est optimiste devant le nouveau secrétariat à l'accès aux marchés d'exportation, mis en place par le gouvernement fédéral. Cette entité devrait aider à coordonner les efforts de l'industrie, des spécialistes en exportation et des gouvernements de façon plus efficace pour promouvoir les exportations agricoles canadiennes vers les marchés étrangers et aider à déterminer et à surmonter les barrières au commerce.
On améliorera presque certainement la surveillance des bovins canadiens, par exemple, au moyen d'un nouveau test d'EBS qui peut être appliqué à des animaux vivants. Cela suppose un prélèvement sanguin. Le test a été mis au point par l'Université de Calgary. S'il est accepté, la probabilité que la frontière soit fermée sera considérablement réduite, et cela permettra de réduire dans une grande mesure les temps d'attente liés aux tests des animaux.
Nous devons continuer à aller de l'avant avec le système de vérification de l'âge à l'échelle du pays. Cela pourrait créer un avantage de mise en marché dont disposeront nos éleveurs lorsqu'ils tenteront d'accéder à de nouveaux marchés ou d'augmenter leurs ventes dans les marchés existants.
Quant à l'étiquetage du pays d'origine, des modifications récentes apportées par le gouvernement américain ont créé une certaine incertitude. Le 20 février, le secrétaire à l'agriculture américain, Tom Vilsack, a déclaré que la règle finale d'EPO n'est pas conforme à l'intention de la loi adoptée par le Congrès. Si ce que laisse entendre M. Vilsack s'avère, l'industrie bovine et porcine canadienne fera face à un accès limité et à des prix encore plus bas.
Dans nos recommandations, vu l'incertitude liée à la règle finale d'EPO et les préjudices que pourrait subir le secteur de la viande rouge canadienne si la règle est mise en oeuvre, l'Association des municipalités rurales de la Saskatchewan encouragera le gouvernement fédéral à déposer de nouveau sa demande de règlement de différends devant l'OMC.
Quant à la réduction des coûts de la réglementation, les règlements fédéraux qui imposent des coûts à l'industrie de l'élevage devraient être limités. À l'heure actuelle, les éleveurs de bovins canadiens déboursent des coûts additionnels pour gérer le retrait de matières à risque spécifié, MRS, des bovins. Si les éleveurs canadiens absorbent les coûts que supposent les règlements nationaux, ils pourraient être moins compétitifs sur le marché mondial. Nous savons que la liste actuelle de MRS réglementées aux États-Unis est plus courte que celle du Canada, ce qui réduit les restrictions et les coûts imposés à l'industrie, qui doit retirer les matières prévues.
Le fait que la réglementation canadienne ne soit pas harmonisée avec la réglementation américaine nuit considérablement à la capacité concurrentielle des abattoirs canadiens et de toute l'industrie bovine canadienne. La différence de coût entre les États-Unis et le Canada a été estimée à environ 40 $ par vache.
L'AMRS estime que les gouvernements devraient soutenir l'industrie en ce qui concerne ces coûts réglementaires pour s'assurer que nous sommes sur un pied d'égalité avec les autres marchés. Le gouvernement du Canada devrait encourager l'harmonisation de ces mesures réglementaires avec celles des États-Unis pour veiller à ce que les producteurs américains ne bénéficient pas d'un avantage sur le plan des coûts, et donc d'un avantage sur le plan de la commercialisation. Avant de mettre en oeuvre une quelconque modification réglementaire, il faut réexaminer ces modifications et déterminer l'incidence qu'elles pourraient avoir sur le commerce international.
En ce qui a trait aux besoins changeants des consommateurs de protéines, d'après le rapport de février 2009 de Statistique Canada, la consommation totale de viande rouge, y compris la viande de boeuf, la viande de veau, la viande de porc et la viande de mouton, est en baisse depuis 1999. L'une des raisons qui pourraient expliquer cette tendance est le vieillissement de la population canadienne, et le fait que la viande rouge occupe une place moins importante dans l'alimentation des jeunes, qui ont tendance à consommer d'autres types de viande que des viandes rouges ou à suivre un régime végétarien. La concurrence des sources de protéines à meilleur marché pourrait également être une explication.
Nous recommandons que l'industrie et le gouvernement déploient de plus grands efforts pour assurer la promotion du boeuf sain, tant au Canada qu'à l'étranger, voire même qu'ils mettent sur pied un programme pour encourager l'achat de boeuf canadien. Des programmes comme l'initiative de planification de ferme agroenvironnementale ou le service canadien de développement des compétences en agriculture peuvent être maintenus pour faire mieux connaître au public les avantages sur le plan de l'environnement et éduquer les agriculteurs.
Nous sollicitons également de l'aide pour l'industrie en tant que telle. À l'heure actuelle, le nombre de boeufs au Canada est très près du nombre de boeufs en 1999. Nous devons donc conserver un troupeau de base pour répondre à la demande intérieure et extérieure. L'AMRS estime qu'une planification efficace à court terme et à long terme est nécessaire.
Nous invitons le gouvernement fédéral à se pencher sur la possibilité de fournir un soutien financier à court terme à l'industrie de manière à ce que celle-ci soit en mesure de maintenir un stock minimal de bétail et de porcs pour répondre à la demande du marché intérieur et extérieur. Un soutien à court terme doit être offert pour veiller à ce que l'industrie du bétail puisse survivre le temps qu'un programme à long terme soit élaboré.
Nous demandons au gouvernement fédéral de recentrer ses programmes de gestion du risque commercial, comme Agri-stabilité et Agri-flexibilité, qui permettront aux agriculteurs de faire face efficacement aux crises économiques comme celle qui s'abat actuellement sur l'industrie du bétail. Une restructuration appropriée de ces programmes permettrait à l'industrie d'avoir l'assurance que des programmes à long terme sont en place et que le soutien nécessaire est disponible dans l'éventualité où d'autres difficultés se présentent dans l'avenir.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir donné l'occasion de me présenter devant vous.
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On entendra beaucoup parler du programme Agri-flexibilité. On nous a promis 500 millions de dollars sur quatre ans. Dans les faits, il s'agit plutôt de 190 millions de dollars d'argent neuf réparti sur cinq ans, et les programmes de gestion du risque de l'Ontario et du Québec n'y auront pas accès. Ainsi, il s'agit d'une promesse, mais ne comptez pas là-dessus. Il s'agit de 38 ou de 37 millions de dollars par année. Croyez-vous que cela réglera la crise agricole? Allons, soyons sérieux. Ils sont efficaces lorsqu'il s'agit de faire des annonces, mais ils le sont moins lorsqu'il s'agit de trouver l'argent.
Quoi qu'il en soit, Jurgen, en ce qui concerne l'EPO, je me contenterai de dire que l'association parlementaire Canada-États-Unis s'est réunie à Washington la semaine dernière. Au cas où vous ne le saviez pas, il s'agit d'un comité réunissant des membres de tous les partis. Ces membres travaillent ensemble, d'une manière que j'estime véritablement non partisane. Ainsi, tous les partis étaient représentés la semaine dernière à Washington. L'EPO était l'une des questions à l'ordre du jour. Quelque 44 réunions ont été tenues avec des membres du Congrès, en plus de quelque 12 réunions avec des sénateurs et environ 15 avec des gouverneurs qui étaient également sur place à ce moment-là. Le comité a donc été très actif. Les membres du comité ont également rencontré Collin Peterson.
Compte tenu du rapport que le comité m'a remis, j'oserais dire que je crois véritablement que les membres du Congrès américain comprennent bien que l'EPO pose un très grave problème pour l'industrie bovine et porcine en Amérique du Nord, plus particulièrement au Canada. Toutefois, il semble qu'aucun progrès n'a été réalisé.
Je pense que votre lettre est pertinente. Elle donne un aperçu du problème. Mais pourquoi devrions-nous attendre? Pourquoi ne pas faire connaître notre désaccord dès maintenant? Le ou le ont-ils répondu à votre lettre? Elle est datée du 23 février, mais pourquoi attendre? Pourquoi ne pas soulever une objection dès maintenant?
Notre industrie court à sa perte. Nous sommes en train de la perdre. À l'Île-du-Prince-Édouard, nous avons perdu 60 p. 100 de nos producteurs de porcs. En Nouvelle-Écosse, le plus important producteur de porcs a déclaré faillite il y a deux ou trois semaines.
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Je suis tout à fait d'accord pour affirmer que cela doit se passer. Je conviens également du fait que l'OMC ne rendra une décision que dans trois ou quatre ou cinq ans, et qu'à ce moment-là, si nous avons gain de cause... De toute façon, lorsque les Américains essuient un revers sur le plan juridique, ils parviennent toujours à éviter de verser l'argent qu'ils devraient verser, mais il est certain que je suis d'accord avec vous sur ce point.
Toutefois, Jurgen, je reviens sur l'argument que vous avez fait valoir dans votre réponse, selon lequel de telles mesures sont inutiles pour un éleveur déjà en faillite. Et cela concerne tant le Conseil canadien du porc que la Canadien Cattlemen's Association, et cela me pose assurément un problème. Nous avons rédigé notre rapport sur l'industrie du bétail l'an dernier. Tant le Conseil canadien du porc que la Canadian Cattlemen's Association s'opposaient vivement aux programmes ponctuels, ce que je peux comprendre, mais si nous continuons à jouer le jeu selon les règles et à agir en commerçants équitables et raisonnables, alors que plus personne ne le fait, notre industrie va disparaître.
L'Alberta a proposé un versement, de l'ordre de 60 $ je crois, par animal reproducteur. À présent, la Saskatchewan offre un versement de 40 $. À l'Île-du-Prince-Édouard et dans certaines des autres provinces, aucune somme n'est versée. Ainsi, en ce qui a trait au financement et aux politiques, le Canada est doté d'un ensemble de mesures disparates puisque le gouvernement fédéral ne fait preuve d'aucun leadership.
Alors, que devons-nous faire pendant ce temps? À quoi cela sert-il? J'estime que le gouvernement fédéral devrait offrir de l'argent. À l'heure actuelle, l'endettement de l'industrie est sans commune mesure avec celui d'il y a deux ans. Les choses ne se sont pas améliorées. Les répercussions de l'EPO sont pires que ce que nous avions prévu — qu'allons-nous donc faire? Allons-nous demander du financement en attendant, ou allons-nous nous contenter d'un haussement d'épaules et d'attendre de voir ce qui arrive à l'industrie? Dans les provinces de l'Atlantique, une région déficitaire, notre industrie est en train de disparaître. Notre région est déficitaire pour ce qui est de la production de boeuf et de porc, et nous sommes en train de perdre notre industrie.
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Non. C'est pourquoi je n'éprouve aucune sympathie pour mes collègues de l'Ontario.
Je crois que certaines tendances sont en train de se dessiner. Je crois que la majeure partie d'entre nous convient que notre gouvernement tente d'élargir notre accès aux marchés, que nous tentons de contester l'EPO par la voie diplomatique et que nous sommes en présence d'un secrétariat au marché qui tente d'accéder à davantage de marchés. Cependant, j'ai l'impression que cela ne suffit pas vraiment, et que nous devons passer à un autre niveau. J'aimerais que quelqu'un nous donne de plus amples renseignements à ce sujet. C'est ma première question.
Ma deuxième question est la suivante: quelle part de notre consommation est constituée de produits d'importation? Combien de porcs importons-nous au Canada?
Cela m'amène à ma question suivante. Nous faisons du mieux que nous le pouvons, nous tentons de conquérir des marchés, nous essayons de présenter des contestations. De temps à autre, nous présentons des contestations, mais les résultats n'arrivent qu'au bout de deux ou trois ans. Qu'arrivera-t-il si, au bout du compte, notre contestation de l'EPO échoue? Que se passera-t-il si nous ne parvenons pas à ouvrir et élargir les marchés dont nous avons besoin aux États-Unis?
Nous avons discuté, par exemple, du rapport de l'Union nationale des fermiers, qui contient un certain nombre de recommandations, certaines controversées, certaines faisant l'objet d'un plus large consensus. L'une des recommandations concerne l'approvisionnement captif. J'aimerais savoir s'il y a de l'approvisionnement captif dans l'industrie du porc et, le cas échéant, si cela ne devrait pas être éliminé puisque cela pourrait augmenter le prix.
L'autre point qui soulève la controverse est la question de savoir si nous devons commencer à envisager un certain type de régularisation du marché ou de gestion de l'approvisionnement de manière à disposer d'une réserve pendant que nous nous lançons à la poursuite des marchés extérieurs.
[Français]
Pour ce qui est de l'ACIA, vous l'avez dit, monsieur: il y a des ressources techniques qu'on n'a pas mais dont on a besoin. Vous pourrez nous donner des détails à ce sujet. Par ailleurs, je sais que le problème des chemins de fer touche tous les secteurs, incluant le secteur forestier, chez moi. En ce temps de crise, Chemin de fer Canadien Pacifique a augmenté ses tarifs plutôt que de les diminuer.
[Traduction]
À l'heure actuelle, je pense que le quota de l'Union européenne en ce qui a trait au porc s'élève à 0,5 p. 100. Ne devrions-nous pas véritablement lancer des négociations avec l'Union européenne pour que ce quota soit ramené à un niveau acceptable, qui correspond à tout le moins à celui que nous permet notre gestion des approvisionnements, c'est-à-dire environ 5 p. 100 et 7,5 p. 100? Avant de faire quoi que ce soit, notre objectif principal devrait-il consister à pénétrer ce marché?
Je m'arrête ici. J'espère que nous aurons un peu de temps pour entendre des réponses.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Il est bien de revoir ici certains amis. Je tiens à remercier tous les témoins d'avoir présenté d'excellents exposés, d'avoir pris le temps de se rendre ici pour comparaître. Je remercierais aussi M. Preugschas d'avoir parlé aux membres du comité des deux côtés afin d'essayer de régler certains des problèmes qui nous affligent, dans notre coin de pays.
Jurgen, vous habitez tout juste à l'extérieur de mon secteur; vous connaissez la famille. L'industrie porcine traverse une période difficile en ce moment, et nous devons trouver des solutions pour aller de l'avant.
Une des choses qui me rassurent, c'est que nous avons maintenant un ministre de l'Agriculture qui est direct. En ce moment même, il fait le tour du pays pour procéder à des consultations — il était dans la circonscription de la présidence hier à peine — et parle aux producteurs, écoute les producteurs, écoute les préoccupations des producteurs au sujet des programmes, du chemin à prendre, de certaines des questions qu'il faudrait régler. Les programmes ne sont pas parfaits. Le ministre est venu affirmer cela ici en ajoutant qu'il était prêt à se pencher sur certains des programmes en question.
Je tiens à remercier les organisations et les personnes comme vous qui prennent le temps de livrer le bon combat. M. Orb m'a aidé dans mon combat contre les coûts à la hausse de certains des insecticides et des produits chimiques que nous achetions l'an dernier, et il est important que nous ayons cet appui lorsque nous nous attaquons à des problèmes.
Il y a une chose qui, par contre, me trouble vraiment, soit la tendance continuelle à pratiquer un révisionnisme historique du côté de l'opposition. Le député de Malpeque n'a pas d'égal sur ce plan. Je vais vous faire la lecture de quelques morceaux choisis. C'est tiré de ses recommandations:
Tous les gouvernements doivent accorder la priorité aux mesures qui permettront d'accroître le rendement économique des producteurs sur le marché.
... Je souligne qu'il a dit « sur le marché »...
Les ministres et ministères de l'Agriculture doivent avoir pour principal rôle la défense des intérêts des producteurs primaires.
Les gouvernements doivent consulter les producteurs primaires et leurs représentants dans l'élaboration des programmes de soutien agricole.
Il faut restructurer le Bureau de la concurrence en lui confiant le mandat d'examiner les répercussions des fusions actuelles et proposées sur les producteurs primaires.
... il vote en faveur d'une telle mesure ici au comité, mais, ensuite, il dit: « Ce n'est pas une priorité, nous nous y attacherons une fois que j'aurai fait passer mes idées politiques »...
Il faut renforcer la Loi sur la concurrence de manière à prendre en considération les répercussions de la consolidation sur les producteurs primaires.
... il vote en faveur de cela au comité, puis refuse d'en faire une priorité pour aller de l'avant...
Le gouvernement doit collaborer avec les producteurs primaires afin de cerner les frais actuels, tels que les droits d'inspection, qui pourraient être assumés ou réduits par le gouvernement, tout en respectant les obligations du Canada en matière de commerce international.
Puis il vient ici aujourd'hui et dit: eh bien, ne vous souciez pas du commerce international, nous devons nous battre d'abord et avant tout pour les producteurs. Et ce n'est qu'un mince échantillon. Il y a toute une partie sur la concurrence — à propos de mesures que notre ministre a déjà mises en place, de ce qu'il a déjà accompli. Tout cela provient des recommandations du député de Malpeque, formulées au moment où il était membre du gouvernement en place, mais dès qu'il se trouve dans l'opposition, il peut se remettre à fulminer et à faire valoir ce qui lui paraît être bon, apparemment.
C'est le genre de prêchi-prêcha dont nous devons nous méfier. Nous devons en prendre conscience: lorsque nous discutons de ces questions avec les agriculteurs, nous devons leur dire le plus simplement et le plus honnêtement possible vers quoi nous nous dirigeons. C'est un truc que j'ai toujours respecté.
Nous avons accueilli Carol Skelton au comité l'an dernier...
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Ce n'est pas grave, monsieur le président. Je crois que vous pensiez à moi. Je n'allais pas faire un potin.
Messieurs, merci d'être venus témoigner. Cela ne fait aucun doute, l'industrie du porc est en difficulté aujourd'hui. Pour commencer, j'aimerais souligner, entre autres, que le gouvernement a adopté certaines mesures en faveur des producteurs de porcs. Vous l'avez déjà évoqué, mais je l'évoquerai pour mes collègues de l'autre côté, étant donné qu'ils ont tendance à oublier ce genre de renseignement. En 2007 et en 2008, ce sont des dépenses de plus de 1 milliard de dollars à transférer aux éleveurs de bétail dans le cadre des nouveaux programmes de GRE. Cela comprend les paiements du programme de lancement d'Agri-investissement. C'est un millier de millions de dollars. Une somme d'argent importante.
Bien entendu, vous avez mentionné le programme d'avances. L'équivalent de quelque 563 millions de dollars a été avancé aux producteurs de bœuf et de porc pendant la période de production 2008-2009, dont 406 millions de dollars en avances urgentes. Bien entendu, le programme a été prorogé. Ce sont d'importantes sommes d'argent qui circulent, mais, de fait, cela ne permet pas de régler tous les problèmes que vit l'industrie porcine, ce que je reconnais. Cependant, je voulais passer en revue les statistiques à titre de renseignement pour mes collègues, étant donné qu'ils ont tendance à oublier le travail qui se fait réellement et l'argent qui est vraiment remis sur le terrain.
Vos deux organisations ont parlé notamment de l'importance des marchés étrangers. J'aimerais donner suite à la question. Le ministre Ritz s'est beaucoup affairé, à l'étranger, à ouvrir ces nouveaux marchés. Je crois que le ministre était accompagné des représentants de Canada Porc International en Inde. Je voulais vous poser des questions sur le marché indien. Permettez-moi quelques questions d'ordre général.
Il y a celles-ci, notamment: à vos yeux, quelle est l'importance de l'exportation pour l'industrie porcine? Ensuite, à propos de l'Inde en particulier, comment mesurez-vous cette percée qui a été réalisée en Inde? Quel serait l'avenir de l'industrie porcine selon vous, étant donné ce nouveau débouché?
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Merci de poser la question, monsieur Bellavance.
Comme je l'ai dit plus tôt, à notre avis, le secteur du bétail tombe entre les mailles du filet en ce moment. Il n'y a pas de filet de sécurité prévu pour contrer le ralentissement économique qui sévit actuellement dans l'industrie de l'élevage du bétail; comme je l'ai mentionné, les marges rétrécissent assez lentement dans le secteur bovin, de sorte que ça ne déclenche pas les paiements.
Entre autres, les éleveurs de bétail ne peuvent contracter d'assurance en ce moment pour se donner les moyens d'assurer un prix quelconque. Ce n'est pas considéré comme une catastrophe régionale, étant donné que le phénomène touche l'ensemble du Canada; nous demandons donc un paiement ponctuel, car il n'y a pas d'autre façon de procéder. Nous avons établi le coût à 40 $ l'animal. Dans le cas d'une vache, un animal de plus de 30 mois, c'est le coût qu'il faut engager pour éliminer le matériel à risque spécifié, coût qu'on n'a pas à assumer aux États-Unis.
Il est très bien de parler de l'idée d'harmoniser la réglementation des États-Unis et du Canada. Nous devrions pouvoir le faire. Si ce n'est pas possible, nous demandons que les producteurs soient indemnisés. Comme les producteurs de porc l'ont mentionné, s'il n'y a pas de producteurs primaires, il n'y a pas d'industrie; il faut donc étudier cela avec sérieux.
Au Canada, 70 p. 100 des bovins sont élevés dans l'Ouest, en Saskatchewan et en Alberta; cela donne 40 p. 100 en Alberta et 30 p. 100 en Saskatchewan. Nous voyons que cette industrie est très durement touchée.
Les parcs d'engraissement de la Saskatchewan sont en péril. Nous essayons de garder plus souvent les bovins en Saskatchewan pour y faire la semi-finition. Nous essayons de mettre sur pied une autre usine de transformation de la viande. Nous en avons eu une, propriété de producteurs, qui s'est retrouvé en grande difficulté dès le premier jour, étant donné la concurrence des gros joueurs. Voilà qui met certainement en péril tout développement futur. Ça nous ramène à notre résolution, celle où nous demandons de l'aide pour le secteur des éleveurs-naisseurs.
Je suis heureux d'accueillir aux audiences du comité d'aujourd'hui des représentants de nos producteurs de porc. Pour ma part, j'ai passé les 20 premières années de ma vie dans une exploitation porcine. J'ai passé de nombreuses heures avec les porcs eux-mêmes. Soit dit en passant, nous avons même acheté des truies — je crois que c'était des truies, il y avait peut-être des verrats aussi — à M. Preugschas lui-même à un moment donné, à l'époque où j'étais jeune. Ce lien-là est donc intéressant aussi. Je lui souhaite la bienvenue.
Ma question s'adresse aux deux groupes venus représenter l'industrie porcine.
Mardi, nous avons accueilli des représentants de l'industrie bovine, la Canadian Cattlemen's Association. Nous avons accueilli des éleveurs de différentes régions du pays. Certes, ce que j'ai pu les entendre dire au nom de leur industrie, c'est que, selon eux, il y a quelques grands dossiers auxquels il faut s'attaquer, dont la question de l'étiquetage du pays d'origine — nous en avons parlé aujourd'hui et je reconnais qu'il s'agit certainement là d'une question importante pour l'ensemble du secteur de la viande rouge — et l'accès aux marchés, dont nous avons parlé un peu aujourd'hui, aussi. Ces deux questions semblent donc être celles que les producteurs bovins nous ont signalées comme étant importantes en ce moment.
Êtes-vous d'accord avec eux pour dire que ce sont là les deux questions les plus importantes auxquelles votre industrie fait face? Y a-t-il d'autres questions qui, selon vous, devraient figurer au haut de la liste?
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J'aimerais revenir à ce que j'essayais de dire avant. Pour être juste à l'égard de Randy, j'ai eu une bonne conversation avec lui à ce sujet — je n'avais parlé à personne d'autre —, et j'ai deux préoccupations.
Tout d'abord, il y a toute la question du temps et le fait que cette procédure est très lourde, et nous ne commencerons peut-être pas avant le mois d'avril, peut-être même plus tard. L'autre préoccupation que j'ai, c'est que, en tenant une assemblée publique, tout cela pourrait se transformer en un procès pour ou contre la Commission du blé, et je ne sais pas si cela est convenable, de tenter de voir qui l'emportera en invitant le plus de témoins. C'est une préoccupation dont je lui ai fait part.
Je crois que tout le monde gagnerait ainsi, car je sais que l'un des motifs qui poussaient Randy à vouloir faire cela — et, veuillez me dire si je me trompe — c'est qu'il aimerait questionner la Commission canadienne du blé sur ce qui s'est produit et il a tout à fait le droit de le faire. Nous avons aussi des questions à poser, et je crois que nous pourrions procéder plus rapidement si nous invitions Ian White et deux ou trois administrateurs dans le cadre de nos séances sur la compétitivité ou sur un autre thème dont l'étude est prévue bientôt. Je crois que cela pourrait se produire dans deux ou trois semaines, afin que Randy — je vais être honnête — puisse obtenir ses réponses. Il a le droit d'obtenir ses réponses dans des délais raisonnables, alors nous n'avons pas à attendre jusqu'en mai, ou peut-être même que cet événement sera reporté à l'automne.
C'est ma seule préoccupation à cet égard. Je suis certain que l'une des raisons, c'est que Randy aimerait obtenir des réponses, ce n'est pas la seule raison, mais c'est une des raisons, et je crois que ce processus serait vraiment contraignant et prendra trop de temps.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Encore une fois, nous avons passé de longues heures lors de la dernière session parlementaire à examiner cette question. Nous étions tous d'accord à ce chapitre.
Il s'agit, encore une fois, de manipulations révisionnistes de M. Easter. Je pourrais déposer son communiqué de presse du 21 mai 2008. Il est intitulé: « Les conservateurs annoncent une politique sur les produits agricoles conçue par les libéraux ». Je veux dire, ils sont là, occupés à voler le mérite pour ces mesures lorsque nous les annonçons, puis ils reviennent six mois ou un an plus tard pour dire qu'ils croient qu'on est allé trop loin.
Le fait est que nous devons laisser les changements poursuivre leur évolution. Le Comité sur l'agriculture a déjà publié un rapport très étoffé sur cette question. Je crois que, ce que nous devons faire...
Ce n'est pas parce que la question n'est pas importante. Je ne dis pas qu'il ne faut pas se pencher sur cette affaire à l'avenir. Seulement, à l'heure actuelle, nous avons entendu des témoins, de l'UNIF à la Canadian Cattlemen's Association, qui nous ont déclaré que nous devons examiner la compétitivité de notre secteur de la viande rouge; nous devons aborder la question de la concurrence, qui a déjà été soulevée; et nous devons nous pencher sur les questions liées à la réglementation. Je crois que nous devons continuer à accorder la priorité à ces choses, à aller de l'avant et mettre de côté les jeux politiques partisans que M. Easter s'acharne à entreprendre.
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D'accord, je vais le proposer, monsieur le président, et je vais le lire pour le compte rendu et expliquer pourquoi. C'est le résultat de la motion initiale de M. Hoback, monsieur le président.
Je propose que la présidence du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire écrive au bureau du Ministre de l'agriculture et de l'agroalimentaire pour demander des réponses aux questions suivantes:
1. À quel moment le ministre de l’Agriculture ou son ministère a-t-il reçu les états financiers de la Commission canadienne du blé qu’il a déposés à la Chambre le 11 février 2009? Est-ce que ces états financiers ont été examinés par le ministre ou les fonctionnaires de son Ministère ou par un autre ministère avant d’être déposés, et est-ce que le ministre a obtenu un rapport?
2. À quel moment le ministre a-t-il communiqué pour la première fois avec la CCB concernant le dossier du fond de prévoyance au sujet duquel il a exprimé tellement d’inquiétudes le 11 février?
3. Est-ce que le ministre a demandé à la vérificatrice d’examiner le dossier du fonds de prévoyance et sinon, pourquoi?
4. Est-ce que le ministre est prêt à confirmer par écrit qu’il se pose des questions sur la vérification des états financiers de la CCB qu’il a déposés à la Chambre le 11 février 2009, étant donné que lui et des députés ministériels ont indiqué publiquement qu’ils remettaient en question ladite vérification et ses conclusions? S’il n’a pas relevé de faute dans la vérification, le confirmera-t-il par écrit?
5. Le ministre a déclaré ce qui suit à la Chambre le 11 février 2009 (p. 679 du Hansard) en faisant allusion aux agriculteurs de l’Ouest canadien : « Ceux-ci m'ont demandé de faire ressortir les lacunes du programme ». À quel moment ces agriculteurs ont-ils contacté le ministre, et faisaient-ils partie du conseil d’administration de la CCB? Dans la négative, est-ce qu’ils ont eu accès aux états financiers de la CCB avant que le ministre ne les dépose à la Chambre?
6. Et que la présidence du Comité demande que les réponses fournies à chaque question par le bureau du ministre soient envoyées à la greffière du Comité au plus tard le 9 mars 2009.
J'en fais la proposition, monsieur le président.
La seule chose que je vais dire, c'est qu'il s'agit d'un problème très grave, parce que le ministre est responsable de la Commission canadienne du blé, et il en va de même pour le secrétaire parlementaire. Déposer un rapport et, essentiellement, dénoncer la Commission canadienne du blé alors qu'elle a réalisé le meilleur rendement de son histoire... En fait, comme le disent bon nombre de personnes, le rendement de la commission s'est révélé supérieur à celui de ses concurrents internationaux — un rendement exceptionnel qui devrait être reconnu, même par les critiques les plus acerbes de la commission.
La Commission canadienne du blé elle-même a envoyé une lettre le 3 mars, ou un communiqué de presse, pour expliquer que, malheureusement, certaines personnes et certains groupes ont fait une utilisation sélective des chiffres du rapport annuel de la CCB pour faire circuler de l'information trompeuse sur le rendement financier de l'organisme aux fins des producteurs de l'Ouest canadien. M. White ajoute que beaucoup de ces commentaires sont faux et nuisent à la réputation commerciale de l'organisme.
C'est un problème, selon ma compréhension, monsieur le président, qui influe sur notre réputation commerciale à l'étranger. Ainsi, pour ces raisons, je crois que nous devons obtenir des réponses du ministre concernant les questions que j'ai soulevées dans ma motion.