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Bonjour, mesdames et messieurs, chers membres du comité. Merci de nous avoir invités à témoigner aujourd'hui.
Je m'appelle Bill Wilton et je suis le président de la Prairie Oat Growers Association. Je cultive une plantation de céréales et d'oléagineux d'environ 1 400 acres à l'Île des Chênes, située à seulement huit kilomètres au sud de Winnipeg. Jack Dawes, directeur exécutif de la POGA, qui vit à Saltcoats, en Saskatchewan, m'accompagne aujourd'hui.
La Prairie Oat Growers Association a été créée en 1998 par un groupe d'agriculteurs albertains, saskatchewanais et manitobains qui ont vu le besoin de créer un organisme qui veillerait à la mise sur pied et au soutien de partenariats dans l'industrie agricole en vue d'accroître la rentabilité de l'avoine pour le producteur et d'augmenter la valeur de ce produit pour le consommateur. Depuis ce moment-là, la Prairie Oat Growers Association a réussi à établir des organismes de producteurs d'avoine en Saskatchewan et au Manitoba. Par l'entremise de ces organismes, quelque 14 000 producteurs d'avoine consacrent leur contribution de l'agriculteur à la recherche, au développement des marchés et à d'autres activités. À mesure que nous avançons, nous estimerons notre mission accomplie lorsque l'Alberta sera pleinement intégrée et en marche, d'ici la fin de 2009.
Les producteurs d'avoine canadiens sont gravement désavantagés sur le plan concurrentiel comparativement aux producteurs d'avoine de l'Union européenne, surtout ceux de la Finlande et de la Suède. L'an passé, l'UE a accordé des subventions allant jusqu'à 66,74 $ US par tonne d'avoine scandinave expédiée vers le marché nord-américain. Cette avoine subventionnée entre en concurrence directe avec l'approvisionnement canadien, principalement dans le sud et dans le sud-est des États-Unis. De plus, l'UE a imposé des tarifs dissuasifs sur l'avoine et les produits de l'avoine importés de pays non membres de l'UE, comme le Canada. Ces tarifs vont de 89 euros par tonne à métrique d'avoine brute à 182 euros par tonne de produits de l'avoine en flocon.
En contrepartie, le déclin de la production d'avoine dans l'UE et l'augmentation de la consommation mondiale des produits de l'avoine donnent à penser qu'il y aura des débouchés pour l'exportation de l'avoine et des produits de l'avoine canadiens vers l'UE. Le comité peut aider les producteurs d'avoine canadiens à accroître leur compétitivité en travaillant à l'élimination des tarifs que l'UE impose sur l'avoine et les produits de l'avoine et en s'opposant aux subventions de l'UE à l'exportation d'avoine.
Agriculture et Agroalimentaire Canada a toujours aidé à procurer aux producteurs d'avoine des avantages concurrentiels. Les programmes de recherche sur l'avoine et le soutien offert au Centre de recherche sur les céréales de l'Université du Manitoba, au Centre d'amélioration des cultures de l'Université de la Saskatchewan, aux installations d'AAC situées à Lacombe, en Alberta, au Centre de recherche de l'Est sur les céréales et les oléagineux d'Ottawa et aux autres établissements d'AAC ont mis à la disposition des producteurs d'avoine canadiens les meilleures variétés d'avoine et les meilleures techniques agronomiques au monde. De fait, l'avoine est la seule céréale canadienne dont les exportations ont doublé au cours des 10 dernières années. Les activités internes de mouture de l'avoine ont augmenté de 50 p. 100 sur 10 ans.
L'histoire de l'avoine est formidable. Récemment, nous avons commencé à douter de l'engagement continu d'Agriculture Canada au chapitre de la recherche sur l'avoine. Notamment, nous sommes préoccupés du peu de progrès réalisés à l'égard de la construction de l'établissement qui remplacera les installations condamnées du Centre de recherche sur les céréales de Winnipeg. Par exemple, nous croyons que, pour régler les graves problèmes de rouille propres à l'est des Prairies, il vaut mieux effectuer les travaux de recherche dans les régions qui sont aux prises avec des problèmes chroniques de rouille.
Sur le plan des ressources humaines, la retraite imminente d'un nombre important de chercheurs chevronnés dans le domaine de l'avoine est préoccupant, puisqu'on n'a pas mis sur pied de processus visant à assurer la relève lorsque ces chercheurs prendront leur retraite. La perte potentielle d'expérience et de connaissances est, franchement, alarmante.
Dans le cadre du nouveau modèle Cultivons l'avenir, Agriculture Canada semble résolu à renforcer la participation de l'industrie au financement de la recherche. Le Consortium de l'avoine des Prairies, qui exerce ses activités depuis le Centre de recherche sur les céréales de Winnipeg, est un exemple patent de collaboration réussie entre l'industrie, les producteurs et le gouvernement en vue de financer la recherche sur l'avoine. Le Consortium de l'avoine des Prairies est soutenu par des floconniers, des fournisseurs de semences et des producteurs d'avoine américains et canadiens et par Agriculture Canada. Ce consortium a été responsable de la mise au point des variétés d'avoine dominantes de l'est des Prairies. Le soutien additionnel de l'industrie au Centre d'amélioration des cultures de Saskatoon a contribué à la mise au point des variétés d'avoine dominantes de l'ouest des Prairies.
Les nouvelles initiatives et la mobilisation des participants de l'industrie sont des entreprises rentables. Toutefois, AAC doit prendre les dispositions nécessaires pour honorer l'obligation, qui lui a toujours incombé, de fournir les nécessités de base pour promouvoir et encourager la recherche. Nombre d'études ont illustré le rendement extraordinaire des fonds investis dans la recherche agronomique. Or, des engagements à long terme sont nécessaires pour encourager la recherche agronomique.
Il semble que la valeur réelle du budget de services votés d'Agriculture Canada diminue. À défaut de fonds à long terme garanti provenant du budget de services votés et visant à combler les besoins en installations et en ressources humaines, la recherche touchant nombre de cultures dont le volume est trop modeste pour attirer l'investissement de l'industrie va stagner. Nous avançons que le comité peut s'assurer que les producteurs d'avoine canadiens demeurent compétitifs en insistant pour qu'Agriculture Canada offre le financement à long terme voulu pour procurer les installations et les ressources humaines nécessaires à l'essor de la recherche.
Les continuelles fusions parmi les fournisseurs d'engrais, d'agents chimiques, de carburant et d'équipement et ainsi que chez les fournisseurs de services de manutention, de transport et de services financiers du secteur agricole sont source de préoccupations constantes. Ces fusions donnent l'impression aux gens qu'il n'y a plus de concurrence entre les fournisseurs, ce qui, entraîne par le fait même une augmentation des coûts qui incombent aux producteurs. Par exemple, on dit aux agriculteurs que le prix de l'engrais azoté reflète non plus le coût du gaz naturel, mais la capacité des fabricants à demander un prix élevé pour leur produit. De plus, le prix établi au Canada pour certains produits chimiques est exorbitant comparativement au prix demandé aux États-Unis pour le même produit.
Les frais exigés par les exploitants de silos élévateurs à rendement élevé augmentent considérablement chaque année.
Les tarifs marchandises sont un autre problème. Les tarifs marchandises imposés à l'avoine de l'Ouest canadien à destination des États-Unis ont augmenté sept fois au cours des 16 derniers mois, pour un total de 34 p. 100. On s'attend à ce que les agriculteurs — les seuls participants de la chaîne d'approvisionnement qui n'ont pas la possibilité de contrebalancer les coûts accrus — absorbent ces augmentations.
Le comité peut aider à faire en sorte que le secteur agricole canadien demeure concurrentiel en insistant auprès des organismes responsables de surveiller la concurrence pour qu'ils appliquent les règles de façon équitable.
Monsieur le président, je vais terminer mon exposé ici, et je serai heureux de répondre aux questions des membres du comité.
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Monsieur le président, chers membres du comité, je m'appelle Kevin Bender. J'exploite une ferme dans le centre de l'Alberta, près de Red Deer. Nous cultivons de l'avoine, du blé, de l'orge, du canola et des pois.
Blair Rutter, notre directeur général, de Winnipeg, m'accompagne.
Encore une fois, je vous remercie de cette occasion de témoigner sur la question de la Commission du blé.
Comme le savent les membres du comité, la Commission du blé a essuyé des pertes de 90 millions de dollars à l'égard de ses options pour l'établissement des prix au cours de la campagne agricole 2007-2008. Les pertes équivalaient à presque 20 $ par tonne sur les 4,5 millions de tonnes commercialisées dans le cadre des trois programmes d'établissement des prix qu'elle offrait aux agriculteurs. On pourrait pardonner à la Commission du blé d'avoir encouru ces pertes si elles avaient permis aux Canadiens de toucher une prime de 20 $ par tonne en vertu de ces programmes, mais ce n'est pas le cas.
Une étude de l'Institut C.D. Howe publiée en novembre dernier a révélé que le prix moyen que pouvaient toucher les agriculteurs des Prairies pour leur blé de printemps en vertu de contrats à prix quotidiens de la Commission du blé était inférieur, de presque 33 $ la tonne, au prix quotidien moyen en vigueur sur le marché américain. Alors, de fait, les agriculteurs des Prairies ont perdu plus de 50 $ la tonne en participant à ces programmes, à savoir la perte de 20 $ qu'ils ont essuyée sur la valeur aux livres de la Commission du blé en plus de la perte directe de 33 $.
De plus, gardez bien à l'esprit que le contrat à prix quotidien de la CCB constituait son meilleur instrument d'établissement des prix pendant la campagne agricole 2007-2008. Les perspectives de rendement pour le blé étaient en fait de 17 $ supplémentaires par tonne inférieurs à la valeur moyenne des prix quotidiens. Quelle que soit la façon dont vous regardez la situation, le rendement de la CCB pour 2007-2008 était pitoyable.
Bien sûr, cela n'empêche pas la CCB de se targuer des taux de rendement records dont elle a fait profiter les agriculteurs. Bien sûr que les taux de rendement avaient atteint de nouveaux sommets; le prix du blé sur le marché mondial avaient atteint plus du double du prix le plus élevés que nous ayons jamais enregistrés. En se targuant d'avoir obtenu de tels taux de rendement, la CCB tente tout simplement de dissimuler son rendement réel sur le marché.
Ses déboires au chapitre de la commercialisation au cours de la campagne agricole 2007-2008 ne saurait être considérés comme un événement isolé. L'étude d'Informa a révélé que le rendement à la ferme des agriculteurs américains sur le marché libre était supérieur à celui des agriculteurs canadiens au cours des cinq ou six dernières années, tant pour le blé de printemps que pour le blé dur.
Et le rendement de la CCB au chapitre des prix pour l'année en cours n'est guère plus réjouissant. Par exemple, les perspectives de rendement pour le blé de printemps sont actuellement de 41 $ la tonne inférieurs au prix quotidien moyen sur les neuf derniers mois pour 306 silos-élévateurs américains suivis par le Minneapolis Grain Exchange. Pour un agriculteur des Prairies qui a produit 500 tonnes de blé, les pertes nettes équivalent à plus de 25 000 $.
Il semble aussi que la Commission du blé a étendu ses options touchant le prix à terme pour la campagne agricole actuelle en vue de recouvrer les pertes récentes du fonds de prévoyance. Par exemple, hier, au Manitoba, la Commission du blé offrait 6,39 $ le boisseau pour du blé de printemps no 1 destiné à la livraison d'automne. Ce montant est d'exactement 1 $ CAN par boisseau inférieur au prix offert sur le marché américain pour les produits destinés à la livraison d'automne. Quant au blé d'automne, le prix à payer pour avoir fait affaire avec la Commission du blé est encore plus élevé. Hier, le prix offert en vertu du contrat à terme de la Commission du blé pour le blé d'automne était de 1,55 $ par boisseau inférieur au prix offert sur le marché américain.
Les producteurs de blé estiment qu'ils ne devraient pas être contraints d'accepter les bas prix offerts par la Commission du blé. Nous devrions pouvoir bloquer ces prix à terme si nous le décidons, comme c'est le cas pour d'autres cultivateurs. Les producteurs de blé transmettront aux membres du comité leurs tableaux de ventilation et leurs calculs, pour que cette information puisse être vérifiée.
À la lumière de toutes ces données probantes, la Commission du blé continue de se féliciter de la prime qu'elle procure aux agriculteurs des Prairies; pourtant, année après année, les taux de rendement que procure la Commission du blé sont invariablement inférieurs aux taux de rendement obtenus sur le marché libre.
Veuillez noter qu'il n'est pas question ici de vendre plus de blé aux États-Unis. Si les frontières étaient ouvertes, les prix américains gagneraient le nord. Grâce à l'arbitrage, on s'assurerait que les prix seraient égaux des deux côtés de la frontière, sans égard aux frais de transit. Dans le cadre d'un marché libre, vous ne verriez pas ces différences de prix de 1 $ par boisseau ou plus. Les prix feraient l'objet d'un arbitrage, comme sur le marché du canola. En effet, pour ce qui est du canola, l'étude d'Informa a révélé que, durant huit des neuf dernières années, le rendement que touchaient les producteurs de canola canadiens était quelque peu supérieur à celui que touchaient leurs homologues américains. Cela montre bien que le marché libre canadien peut faire concurrence très efficacement et procure aux agriculteurs de bons rendements lorsqu'on lui permet de fonctionner.
Les producteurs de blé ont demandé au gouvernement de nommer une société indépendante pour mener une enquête relative aux activités commerciales de la CCB pendant la campagne agricole 2007-2008. La société devrait avoir pour mandat de découvrir pourquoi on n'avait pas mis en place des systèmes adéquats de gestion du risque. Elle devrait aussi se pencher sur la possibilité qu'il y ait eu des manquements aux politiques de gestion de la Commission du blé et recommander des mesures pour empêcher que de pareilles pertes commerciales surviennent à nouveau.
Les producteurs de blé consentiraient à ce que la vérificatrice générale soit chargée de mener l'enquête, à condition que son mandat ait une large portée et qu'on lui attribue les ressources nécessaires pour qu'elle puisse embaucher des spécialistes en formation sur les produits agricoles et en gestion du risque.
Les producteurs de blé sont en faveur d'une participation volontaire à la Commission canadienne du blé. Nous comprenons et nous respectons tout à fait que certains agriculteurs veuillent recourir aux services de commercialisation du grain de la Commission du blé. Ce que nous n'acceptons pas, c'est d'être obligés de recourir à ses services. Nombre d'entre nous veulent retenir les services d'une autre compagnie céréalière ou commercialiser nos grains par nos propres moyens. Cette option est accessible aux agriculteurs d'ailleurs au pays. Les producteurs de blé estiment que le gouvernement fédéral ne devrait pas assujettir les agriculteurs à différentes mesures selon l'endroit où ils sont situés. Nous voulons tout simplement que l'on fasse preuve de la même reconnaissance et du même respect à l'endroit des agriculteurs des Prairies que des agriculteurs de l'Ontario et d'ailleurs au Canada. Il ne devrait pas être illégal pour les agriculteurs d'une partie du pays de vendre leur grain directement à des établissements de transformation, alors que les agriculteurs d'autres parties du pays sont libres de le faire.
Selon les producteurs de blé, tous les Canadiens sont égaux aux yeux de la loi et devraient être traités de façon égale. Nous demandons au comité de recommander que l'on mette fin à cette politique fédérale discriminatoire relative à la commercialisation du grain. À tout le moins, les producteurs de blé veulent avoir la possibilité de commercialiser leur grain sous les mêmes conditions que les producteurs de grain biologique des Prairies. Actuellement, la Commission du blé offre un traitement préférentiel aux producteurs de grain biologique en leur donnant l'occasion de racheter leur blé à un prix minime, actuellement fixé à 21 ¢ pour un boisseau de blé et à 16 ¢ pour du blé dur. Certes, les producteurs de blé soutiennent le choix de ces agriculteurs de recourir à des méthodes de production biologique; toutefois, nous croyons que la Commission du blé devrait traiter tous les agriculteurs de façon égale et ne pas faire de discrimination contre certains producteurs en se fondant uniquement sur la méthode de production.
Encore une fois, nous vous demandons de recommander au ministre qu'il donne la directive à la Commission du blé de traiter tous les agriculteurs sur un même pied d'égalité.
Les producteurs de blé vous demandent aussi de les soutenir en recommandant, d'une part, que des modification soient apportées aux règles électorales de la Commission du blé afin que seuls les producteurs proprement dits aient le droit d'élire les administrateurs de la Commission du blé et, d'autre part, qu'un seuil minimal relatif au tonnage soit établi, afin que les personnes ayant peu d'intérêts économiques, voire aucun, n'aient pas le même poids que celles qui dépendent de l'agriculture pour assurer leur subsistance.
Dans le cadre des deux dernières élections, la Commission du blé a envoyé par courrier des bulletins de vote à plus de 62 000 titulaires de carnets de livraison, bien que seulement 18 000 d'entre eux se chargeaient de 80 p. 100 des livraisons. Autrement dit, nous sommes maintenant dans une situation où ceux qui représentent 20 p. 100 des livraisons ont 71 p. 100 des votes. Je crois que cela explique en grande partie pourquoi les résultats de l'élection de la CCB ne reflètent pas l'opinion de la majorité des agriculteurs, ou certainement pas celui de la majorité des producteurs agricoles en faveur d'une participation volontaire à la Commission du blé.
Merci encore une fois de nous avoir invité à témoigner ici et à communiquer notre point de vue. Nous avons hâte de répondre à vos questions.
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Bonjour à tous. Je m'appelle Larry Hill. Je suis exploitant agricole près de Swift Current, en Saskatchewan, et je suis président du conseil d'administration de la Commission canadienne du blé.
Le PDG de la Commission, M. Ian White, est ici avec moi ce matin. Je vais faire quelques remarques préliminaires avant de donner la parole à M. White, qui traitera de certaines questions d'ordre opérationnel dont nous souhaitons discuter avec le comité aujourd'hui.
Tout d'abord, je souhaite remercier le comité de nous avoir invités. Au cours des dernières semaines, plusieurs témoins ont comparu devant le comité pour discuter de l'aspect concurrentiel de l'agriculture et des manières d'être nous-mêmes plus concurrentiels sur la scène internationale. Ce matin, je souhaite discuter plus spécifiquement des avantages concurrentiels en aval de la ferme.
En tant que producteur de céréales et homme d'affaires ayant de fortes sommes d'argent investies en immobilisations et en frais d'exploitation, je veux que tout le monde comprenne bien que, si j'appuie la Commission canadienne du blé, ce n'est pas pour des raisons idéologiques, par nostalgie ou par peur de ne pas pouvoir commercialiser mon blé dur de la même manière que je commercialise mes légumineuses aujourd'hui. La raison pour laquelle j'appuie la Commission, et pour laquelle je suis membre de son conseil d'administration depuis 1999, c'est que, pour moi, une approche de commercialisation commune est tout simplement logique du point de vue des affaires. J'ai eu le privilège de servir la Commission pendant trois mandats, et huit des dix directeurs élus appuient le maintien d'un système à guichet unique: il est donc clair que je ne suis pas le seul à appuyer cette approche. D'ailleurs, selon les résultats préliminaires de notre sondage le plus récent auprès des agriculteurs de l'Ouest canadien, plus de 70 p. 100 d'entre eux l'appuient également.
Je pense qu'un examen de l'industrie du blé dur pourrait aider à en illustrer la raison. Les exportations provenant de l'Ouest canadien représentent environ 50 p. 100 du commerce mondial de blé dur. En collaborant avec d'autres producteurs, je peux vendre mes céréales dans le cadre de ce qu'on pourrait essentiellement appeler un « cartel du blé dur », et il est raisonnable de dire qu'ensemble, nous pouvons influencer le marché d'une manière qui me serait impossible tout seul. C'est exactement ce qui s'est produit au cours de la dernière campagne agricole: alors que les autres sources de blé dur s'étaient sensiblement appauvries au cours de l'automne et de l'hiver 2007-2008, la Commission a continué à vendre dans un marché où les valeurs ont atteint des sommes jamais observées.
Les opposants de ce système à guichet unique, dont certains ont comparu devant le comité, ont critiqué la Commission au cours de l'automne 2007 en l'accusant de ne pas avoir affiché des valeurs aussi élevées que les prix au comptant obtenus par nos homologues américains à l'époque, soit environ 6 à 7 $ le boisseau. Il s'agissait de prix historiquement élevés, et la majeure partie de la récolte américaine a effectivement été vendue à ces prix. Les marchés étaient cependant loin d'avoir atteint leur maximum, et nous avons finalement réalisé des ventes à plus de trois fois ces valeurs, ce qui nous a permis en retour de payer les producteurs plus de 12 $ par boisseau, et ce, pour chaque boisseau vendu. Les producteurs américains de blé dur sont éblouis lorsqu'ils apprennent à quel prix nous avons vendu chacun de nos boisseaux — sans exception —, grâce à notre système de mise en commun.
Les avantages de la Commission ne se limitent cependant pas aux prix que nous recevons. Lorsqu'il y a un seul agent pour gérer la commercialisation d'environ 18 à 20 millions de tonnes de grain, il est beaucoup plus logique d'entreprendre des initiatives à long terme de développement des marchés et de promotion de l'image de marque, initiatives qui sont nécessaires pour demeurer concurrentiel. Par exemple, lorsque la commission se rend en Asie du Sud-Est pour expliquer aux transformateurs les avantages d'utiliser du blé dur dans la fabrication des nouilles asiatiques, nous savons, en tant que producteurs, que nous profiterons directement de toute vente supplémentaire. Il en va de même pour les fonds que la commission verse à l'Institut international du Canada pour le grain et à toutes les installations d'essai qui s'y trouvent.
la commission fait également partie d'un système intégré qui a donné au blé et à l'orge de l'Ouest canadien leur réputation inégalée. En tant que producteurs, nous méritons, certes, d'être reconnus pour la haute qualité des produits que nous cultivons. Mais ce n'est pas par hasard que des institutions telles que la commission, la Commission canadienne des grains, l'Institut international du Canada pour le grain, la Western Grains Research Foundation et le Comité de normalisation des grains de l'Ouest appuient nos efforts: chacune de ces institutions jouent un rôle essentiel dans le maintien de la proposition de valeur associée à la marque de l'Ouest canadien. la commission étant la seule à fournir ces produits de qualité, c'est grâce à elle que les producteurs de blé et d'orge des Prairies ont les moyens d'obtenir la pleine valeur de cette marque sur le marché.
la commission aide également l'agriculture des Prairies à être plus concurrentielle en défendant la position des producteurs sur les questions clés où ses connaissances et son expertise n'ont pas d'égale — par exemple, dans le domaine du transport, nous avons aidé à faire entendre plusieurs doléances relatives au service. Nous attendons à l'heure actuelle le résultat de l'examen du service entrepris par le ministère des Transports.
En outre, nous continuons de penser, comme de nombreux expéditeurs de l'Ouest canadien, qu'il est devenu urgent de procéder à un examen complet des coûts associés aux plafonds de revenu des sociétés ferroviaires, étant donné que les producteurs continuent à payer ces sociétés plus qu'il ne faut pour les services qu'elles offrent.
Je vais maintenant demander à M. White de vous faire part de ses commentaires sur le fonctionnement de la commission, après quoi je terminerai notre exposé par quelques remarques finales.
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Merci. Bonjour. Mes remarques ont été déposées auprès du comité; toutefois, je vais ajouter quelques commentaires.
L'un des aspects clés de la compétitivité des agriculteurs de la CCB est le système de commercialisation que nous avons adopté. Puisqu'une proportion de 80 p. 100 du blé est exportée à l'étranger, dans plus de 70 pays, plutôt que d'être destinée à des clients canadiens ou américains — les États-Unis comptent en fait pour 5 p. 100 des ventes totales —, la CCB offre aux agriculteurs une formule qui est considérée comme permettant de gagner sur tous les tableaux. Nous distribuons le grain disponible à la meilleure clientèle à long terme au monde, ce qui nous permet de développer les marchés et de régulièrement faire des gains par rapport à d'autres concurrents. Nous offrons alors aux agriculteurs toute une gamme d'options d'établissement de prix, y compris la mise en commun et un éventail d'options de paiement aux producteurs de blé et le nouveau contrat CashPlus pour l'orge, qui permet aux producteurs de rester maîtres de leurs prix en utilisant les valeurs marchandes actuelles tout au long de l'année. La CCB est en mesure d'attribuer au grain le sceau de la qualité canadienne et d'utiliser toutes les livraisons pour répondre aux besoins des clients sur le plan de la qualité et de la logistique.
Quant aux options de paiement aux producteurs, on a beaucoup parlé de la gestion de ce programme par la CCB en 2007-2008. Les marchés du blé présentaient une volatilité sans précédent au cours de cet exercice. Cette conjoncture a eu d'excellentes répercussions sur les prix du grain en général, mais elle a perturbé les activités de gestion du risque à l'égard des prix pour bien des participants de l'industrie. La CCB n'était pas à l'abri de ce phénomène.
Si un producteur utilise une OPP pour bloquer un prix avec la CCB, nous prenons des mesures pour nous protéger en conséquence sur les marchés à terme. Ces activités devraient se solder par un résultat neutre à long terme, mais les risques et les circonstances particulières du marché durant certaines périodes de 2007-2008 ont entraîné un résultat différent. Une fois que la CCB s'est aperçue qu'il y avait des problèmes, elle a agi rapidement pour les régler. Nous avons toutefois enregistré des pertes dans le fonds de réserve, comme en fait foi notre rapport annuel. Essentiellement, la perte a été causée par le manque de liquidité dans certains marchés de blé et les différences records entre les marchés à terme rapprochés et ceux des mois plus éloignés. Le fonds de réserve est un fonds distinct créé pour absorber les gains et les pertes inévitables qui résultent des programmes de couverture que nous exécutons.
En ma qualité de PDG, j'ai examiné ce qui s'est produit et je suis d'accord avec les modifications apportées. J'ai également demandé à des spécialistes indépendants d'examiner les circonstances de la gestion du risque pour 2007-2008 et j'en ai discuté en profondeur avec les agriculteurs et le gouvernement. Dans l'ensemble, les agriculteurs, en particulier, sont satisfaits des explications qui ont été fournies. Je devrais ajouter que la gestion des OPP destinées aux producteurs pour 2008-2009 va bien et que nous prévoyons un résultat à peu près neutre pour le fonds de réserve d'ici la fin de l'exercice.
Merci.
Le conseil d'administration de la Commission canadienne du blé est composé de membres nommés par le gouvernement, comme M. White, et de membres élus par le comité agricole, comme moi. Nous avons toujours tous été tenus au courant de l'état du fonds de réserve et de la manière dont étaient gérées les options de paiement aux producteurs. Nous avons approuvé les états financiers vérifiés de la commission. Nous avons décidé de quelle manière le fonds de réserve devait être renfloué. Nous avons demandé à la société Gibson Capital d'examiner nos résultats pour l'exercice 2007-2008 et nous sommes convaincus que les améliorations apportées nous permettront d'obtenir des résultats encore meilleurs à l'avenir. Nous sommes tout à fait décidés à discuter ouvertement de cette question avec tous les intervenants, y compris les producteurs et le gouvernement du Canada.
Nous avons envoyé au ministre plusieurs lettres expliquant ce qui s'est passé en 2007-2008 et les mesures que nous avons mises en oeuvre en réaction à cette situation. Nous avons également essayé de rencontrer le ministre: nous sommes d'avis qu'il s'agit-là d'une étape très importante qui nous permettrait de mieux comprendre les préoccupations du ministre et de ses fonctionnaires.
En conclusion, je voudrais également signaler que nous avons fourni aux membres du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire un document d'information portant sur plusieurs déclarations faites par des témoins qui nous ont précédé ces dernières semaines. Nous espérons que, grâce à ce document et au témoignage que nous avons présenté aujourd'hui, le comité comprendra mieux de quelle manière la Commission canadienne du blé permet aux producteurs de céréales de l'Ouest canadien d'être plus concurrentiels sur le marché.
Merci. Nous nous ferions un plaisir de répondre à vos questions.
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Bonjour, chers députés, collaborateurs et invités.
Je m'appelle Monique McTiernan. Je suis directrice exécutive de l'Atlantic Grains Council, et, jusqu'à tout récemment, j'occupais également le poste de classeur de grain en chef à la Commission des grains du Nouveau-Brunswick. J'habite Riverview, au Nouveau-Brunswick.
Depuis sa constitution en société en 1984, l'Atlantic Grains Council est le seul organisme à représenter les producteurs de grain et d'oléagineux de la région des Maritimes à l'égard d'enjeux régionaux et nationaux. Le conseil est composé de producteurs, de transformateurs, de négociants, de fournisseurs d'intrants, d'expéditeurs et de chercheurs dans le domaine du grain et des oléagineux. Le conseil est aussi un membre fondateur des Producteurs de grains du Canada.
Pour améliorer la compétitivité de l'agriculture de la région des Maritimes, nous devons nous pencher sur quelques enjeux clés. Ces enjeux ont été définis et classés par ordre de priorité dans le cadre de notre récent atelier sur la stratégie du grain et des oléagineux de l'Atlantique.
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Ces enjeux ont été définis et classés par ordre de priorité dans le cadre de notre atelier récent sur la stratégie en matière de grain et d'oléagineux de l'Atlantique, et ils ont été communiqués au ministre Ritz et aux ministres de l'Agriculture des Maritimes.
L'enjeu numéro un est l'infrastructure agricole. Les agriculteurs n'ont pas modernisé leurs installations d'entreposage, de séchage et de manutention du grain depuis un bon nombre d'années, à cause de la baisse du cours du grain que nous avons subie. L'amélioration des exploitations agricoles et des installations commerciales permettra aux producteurs de conditionner et d'entreposer leurs produits de façon profitable, de sorte qu'ils n'auront pas à les vendre au moment de la récolte. Cela permettra aussi aux agriculteurs de produire et d'entreposer de nouvelles cultures et de recourir au programme d'IP pour de nouveaux produits à valeur ajoutée, par exemple, le soya sans OGM pour le marché japonais des produits de qualité supérieure. Parmi les solutions qui pourraient nous aider, on compte le financement de l'infrastructure, les prêts sans intérêt et les déductions pour amortissement accéléré, comme on l'a fait pour les acquisitions d'ordinateurs dans le cadre du dernier budget fédéral.
L'enjeu numéro deux, c'est la recherche. Comme on a toujours considéré les Maritimes comme un petit marché, le secteur privé n'a jamais consenti d'investissements importants à l'égard des variétés culturales adaptées à nos besoins particuliers. Les chercheurs d'Agriculture Canada ont donc joué un rôle crucial dans le développement de l'agriculture de notre région. Les principales stations de recherche agricoles de la région sont situées à Fredericton, à Kentville, à Nappan et à Charlottetown. Mais, depuis 1995, nous avons été témoins de l'érosion des activités de recherche, et nous sommes passés de 28 chercheurs à seulement cinq par région. À l'heure actuelle, il y a seulement une station de recherche et un chercheur qui accomplit du travail dans le domaine des céréales et des oléagineux dans le Canada atlantique.
Nous vivons dans une petite région offrant un climat maritime très particulier. Par conséquent, les variétés adaptées aux conditions de l'Ouest ou même du Québec et de l'Ontario ne donneront peut-être pas les mêmes résultats ici, en raison de notre courte saison de croissance. Nous importons beaucoup de grains aujourd'hui, mais, avec un travail de recherche adéquat, nous pourrions être plus autonomes.
L'enjeu numéro trois est la brûlure des épis causée par le fusarium. Notre climat frais et humide est très propice à cette maladie, qui fait des ravages dans la modeste industrie du céréalière des Maritimes. Nous connaissons actuellement notre quatrième année d'une grave épidémie de fusarium. L'espèce de fusarium avec laquelle nous sommes aux prises est beaucoup plus nocive que celle qu'on trouve dans le reste du Canada.
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La solution à long terme serait de mettre au point une variété résistante, mais nous savons tous à quel point il est long de développer de nouvelles variétés. Il faudra faire de la recherche en pathologie et former les producteurs sur les méthodes agronomiques qui les aideront à réduire leurs pertes.
Les pertes ne seront pas limitées aux producteurs de grains. En l'absence de céréales fourragères de bonne qualité, il sera impossible d'assurer le succès de l'industrie de la viande rouge ou toute autre forme d'élevage dans notre région. Un exemple de marché qui profitait aux agriculteurs et que nous avons perdu est la pêche au saumon. Par le passé, nous vendions notre blé aux provenderies locales, qui transformaient notre grain en aliments pour poissons, mais, à cause du fusarium, nous importons maintenant tout notre grain. Nous avons complètement perdu ce marché.
Notre marché est petit, et nos agriculteurs doivent saisir toutes les occasions.
En somme, les priorités des cultivateurs de grains et d'oléagineux de la région de l'Atlantique sont les suivantes: l'infrastructure agricole, sur le plan tant de l'exploitation agricole que du commerce,
la recherche publique en agronomie et la recherche sur l'augmentation de la production agricole,
et la résistance aux brûlures des épis causées par le fusarium et le contrôle de cette maladie.
Le conseil est heureux d'avoir eu l'occasion de présenter cet exposé pour nous aider à renforcer notre industrie agricole en Atlantique.
Merci. J'ai hâte de répondre à vos question.
Je vais parler plus lentement, parce que je viens de la Saskatchewan, où nous nous demandons encore si l'heure additionnelle de lumière du jour entraînée par l'heure avancée nuira à nos cultures.
Je m'appelle Richard Phillips. Je viens de Tisdale, en Saskatchewan.
[Français]
Je suis employé par les Producteurs de grains du Canada.
[Traduction]
Pour ce qui est de la compétitivité des producteurs de grains, d'oléagineux et de légumineuses canadiens sur le marché mondial, je vais répéter ce que vous avez entendu de bien des gens aujourd'hui et de bien des intervenants qui sont venus témoigner avant nous: la recherche publique est nécessaire. On propose des réseaux, et on songe à créer des partenariats privés. Ces idées présentent un potentiel, à notre avis, mais, au bout du compte, nous aurons toujours grand besoin de recherches financées par les services votés, soit notre recherche agronomique de base, qu'elle soit menée au profit des Maritimes ou des Prairies. C'est surtout vrai pour les cultures de grains céréaliers et de légumineuses, qui n'offrent pas au secteur privé la possibilité d'injecter des fonds et d'en retirer. Au bout du compte, le secteur privé investira là où il peut faire fructifier son argent. Comme nous croyons en l'intérêt de récupérer des semences sur la ferme et que des gens vont récupérer des semences à partir de leurs grains céréaliers, le secteur privé n'investira probablement jamais beaucoup d'argent à l'heure actuelle ou dans un avenir prévisible pour ces grains.
Agriculture Canada fait un excellent travail, et nous remercions le gouvernement. Il y a eu des annonces récentes d'investissements dans certaines installations de recherche, mais comme nous le savons des producteurs d'avoine des Prairies, le Centre de recherches sur les céréales de Winnipeg est pratiquement condamné. Alors, nous avons besoin de plus d'argent et d'engagements plus sérieux à l'égard de cette recherche publique.
Ce n'est pas seulement le secteur des grains céréaliers qui est en cause; le secteur du canola est aussi fragile. Il y a des mesures, comme la rotation entre la culture des légumineuses et des céréales. Pour ceux d'entre vous qui ne sont pas agriculteurs, si vous ensemencez une terre de légumineuses et qu'elle est inoculée, puis que vous l'ensemencez de grains céréaliers, l'azote qu'aura fixé la culture de légumineuses améliorera votre récolte. Alors, quelle est la formule correcte pour ces cultures? Les agriculteurs pourraient vraiment économiser de l'argent dépensé en engrais, par exemple, s'ils disposaient de la bonne formule pour pratiquer la rotation des cultures.
Le secteur privé n'a aucun rôle dans ce genre de recherches. Elles devront toujours être financées par les deniers publics. Toutefois, en tant que producteurs, nous sommes prêts à nous retrousser les manches. Nous avons établi des prélèvements sur bon nombre de nos cultures. Bien des membres des organismes ici présents, bien des agriculteurs présents dans la salle consacrent de l'argent aux prélèvements sur les produits. La Commission canadienne du blé collabore avec, disons, l'Alberta Barley Commission pour financer la recherche. Les agriculteurs sont prêts à se retrousser les manches, mais nous voulons être les partenaires du gouvernement dans le cadre des travaux de recherche agronomiques de base qui sont cruciaux pour nous.
En somme, pour aborder quelques autres sujets, au chapitre du commerce, nous sommes vivement en faveur de la conclusion du marché avec UE. Quant au marché de l'Afrique du Nord, au marché de l'AELE et au Pérou, certaines des initiatives entreprises sont bénéfiques pour ceux d'entre nous qui dépendent des marchés d'exportation.
J'adresserais peut-être une légère critique au gouvernement; le programme Cultivons l'avenir est mis en oeuvre depuis plus de 13 mois, et il n'y a eu qu'un programme important d'annoncé jusqu'à maintenant. Nous encourageons vivement le gouvernement à aller de l'avant rapidement, car les producteurs en ont besoin. Quels outils et quels programmes nous aideront à atteindre notre prochain degré de compétitivité?
La biotechnologie axée sur des principes scientifiques objectifs est cruciale, et je poursuis.
J'ai vraiment hâte à la période des questions et des réponses, car nous pourrons parler davantage de certains des enjeux liés à la Commission canadienne du blé. Il y a toute une gamme d'opinions à ce sujet. Je crois que beaucoup de producteurs sont d'avis, toutefois, que, au bout du compte, les producteurs devraient avoir leur mot à dire lorsqu'il s'agit de déterminer leur propre structure de commercialisation.
À ce chapitre, nous avons en fait adressé une lettre à la Commission du blé plus tôt cette semaine. J'ai une copie de la lettre avec moi. Nous avons demandé à rencontrer la Commission du blé pour prendre le temps de discuter de l'élection de l'administrateur représentant les agriculteurs. Chaque fois qu'il y a une élection, il y a des différends, chez les gens en faveur de la Commission du blé tout comme chez ceux qui n'en sont pas partisans. Il y a toujours des différends liés aux listes électorales, aux personnes qui les reçoivent, à l'emplacement du quartier général ou au fait que la personne appartienne ou non au bon district.
Alors, nous aimerions avoir un entretien avec la Commission du blé. On a constitué un comité d'experts il y a environ trois ans, qui a publié un rapport à la fin de 2005 ou environ et a formulé 14 recommandations. Si les producteurs de grains et la Commission du blé tiennent une consultation, je crois que nous allons probablement revenir présenter au comité ou au Parlement une série de recommandations pour rétablir la situation. Des élections tenues en bonne et due forme sont dans l'intérêt des agriculteurs. Il est dans l'intérêt de la Commission du blé de savoir que ces élections sont valides. Ensemble, nous espérons trouver des solutions.
Merci beaucoup.
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Je vais seulement me prononcer sur les activités de la Commission du blé sur le marché international et je vais laisser M. Hill parler de la question du transport.
La Commission du blé vend une grande quantité de grains chaque année, de l'ordre de 18 à 21 millions de tonnes chaque année. Comme je l'ai dit, une petite portion est en fait expédiée vers le marché américain, environ 5 p. 100. Le reste est vendu à l'interne aux meuniers, puis la grande majorité est destinée aux consommateurs internationaux.
La CCB s'adonne à toute une gamme de techniques de commercialisation pour tenter de tirer le meilleur profit possible de ce grain sur le marché au comptant.
Je crois qu'il faut comprendre qu'il y a deux aspects du prix qui ont une incidence sur l'agriculteur. L'un des aspects est la prime réelle obtenue du marché international et l'autre, l'établissement du prix, soit par l'intermédiaire du prix unique du grain au moment de la vente ou l'établissement du prix en fonction des marchés à terme. Une grande partie du grain est vendue en contrepartie du prix des marchés à terme.
Nous nous efforçons de maximiser la valeur du grain réellement sur le marché à ce moment-là. Nous savons que les agriculteurs produisent du grain d'une excellente qualité, et un système a été établi au Canada, auquel contribue la Commission canadienne des grains, pour éprouver la qualité. En général, nous essayons de définir les qualités produites et nous tentons d'établir les liens entre ces qualités et ce que nous estimons être les besoins des différents clients dans le monde.
Ce faisant, nous offrons aux clients un merveilleux aperçu de cette qualité. Nous leur fournissons des conseils techniques par l'intermédiaire de l'Institut international du Canada pour le grain, qui bénéficie entre autres de la contribution du compte de mise en commun. Nous voulons nous assurer de présenter ce produit de sorte qu'il se distingue parmi les produits offerts par les concurrents sur le marché. Les autres joueurs du marché sont généralement les grandes compagnies céréalières internationales que tout le monde connaît très bien. Elles dominent sur la scène du commerce mondial du blé et du grain, alors nous nous servons donc de notre quantité pour entrer en concurrence contre ces compagnies, qui disposent de très grandes quantités.
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Merci beaucoup. Je vous suis reconnaissant.
Je tiens également à vous remercier, Ian et Larry, de l'analyse très rigoureuse que vous nous avez présentée. J'espère que tous les députés la liront, pour prendre connaissance, notamment, de ce que vous dites. J'apprécie vraiment certaines des précisions qu'elle contient.
Larry, vous avez fait mention — et nous en avons aussi parlé — de l'examen des coûts. Je crois comprendre que le gouvernement fédéral annonce qu'on effectuera un examen du service marchandise ferroviaire, et que cette activité prendra beaucoup de temps, car elle comprend autre chose que le seul examen des coûts. Je crois comprendre que la Fédération canadienne de l'agriculture, le Syndicat national des cultivateurs, les Keystone Agricultural Producers, l'Agricultural Producers Association of Saskatchewan et les Wild Rose Agricultural Producers réclament publiquement cet examen des coûts.
Ma question s'adresse aux producteurs de blé. Votre organisme ne figure pas sur la liste. Pourriez-vous m'expliquer pourquoi, s'il vous plaît?
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Je n'ai pas encore posé la question, mais le rapport a été effectué par des initiés de la CCB. Alors, je crois que les agriculteurs doivent voir ce rapport. Je suis vraiment très préoccupé du fait qu'on leur cache cela.
Cela me ramène en fait à la question des listes électorales et des nombreuses irrégularités à ce chapitre aussi, et au fait que tout cela devrait être de notoriété publique. Les agriculteurs ont eu beaucoup de mal à simplement accéder à la liste. Nous avons découvert que, à l'occasion des dernières élections, il y avait 84 000 titulaires de carnets de livraison, dont 29 000 n'avaient même pas livré de grain durant l'année, et pourtant, ces personnes votaient. Elles avaient le droit de voter dans le cadre de ces élections. Encore 12 700 n'ont même pas livré une cargaison de grain dans l'Ouest canadien l'année dernière. Au moins la moitié des producteurs ou des titulaires de carnets de livraison qui peuvent être considérés comme des producteurs actifs, les 12 000 détenteurs de carnets de livraisons qui distribuent 66 p. 100 du grain dans l'Ouest canadien, n'ont en fait absolument rien à dire, si vous regardez la structure de ces élections.
Alors, monsieur Bender et monsieur Rutter, êtes-vous satisfaits de l'explication qui a été donnée? Selon le mémoire des représentants de la Commission du blé, il semble que les producteurs sont satisfaits des explications qui ont été données. Mais, essentiellement, ils n'en ont pas reçu.
Souscrivez-vous à cette affirmation selon laquelle les producteurs sont satisfaits de l'information qu'ils ont obtenue au sujet de la perte des 350 millions de dollars?
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Merci, monsieur le président.
En réalité, parfois, nous n'apprécions pas une chose avant qu'elle soit disparue. Lorsque j'étais producteur de légumes, je vendais indépendamment et je vendais par l'entremise d'une commission. Je connais la différence entre être indépendant et passer par une commission et les avantages de la vente à une coopérative.
Récemment, j'ai siégé au comité du commerce, et nous avons visité beaucoup de pays arabes, la Chine, et bien d'autres pays asiatiques, et nous avons souvent entendu parler de la Commission du blé. J'avais l'habitude de demander à ces personnes pourquoi elles faisaient affaire avec la Commission du blé, et elles me répondaient que c'était en raison de la qualité constante des produits, du fait que les interactions étaient faciles en ce qui concerne les conventions d'achat et même les questions de transport, et j'en passe
Vous avez mentionné, monsieur White, que nous devions faire concurrence aux grands du monde. Je sais à quel point il est difficile pour un producteur particulier d'aller vendre par lui-même. Pouvez-vous nous donner plus de détails à ce sujet? Lorsque vous concluez des ventes à des endroits... Par exemple, j'ai vu notre blé au Yémen, et il y avait un sac de la Commission canadienne du blé, et les gens aimaient vraiment notre produit, ou vous allez en Chine. Pouvez-vous nous donner plus de détails relatifs à vos ventes sur ces marchés? Un producteur tentera de conclure des ventes sur ces marchés.
J'aimerais consacrer la dernière minute de mon tour de questions à Monique, alors je vous demanderais de répondre en deux minutes.
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Le secteur de l'avoine s'est révélé un succès monstre, mais il y a de nombreux facteurs connexes au fait que l'avoine a cessé d'être du ressort de la Commission canadienne du blé.
Si on remonte en arrière, en 1988, la région de culture de l'avoine des États-Unis était affligée par une grande sécheresse. Les floconniers américains étaient contraints à se tourner vers d'autres endroits pour obtenir de l'avoine. Ils sont allés au Canada et ils sont allés en Europe; ils sont allés en Scandinavie. Nous profitons toujours de ce patrimoine.
La commercialisation de l'avoine a été supprimée des responsabilités de la Commission canadienne du blé. Mais, peu après, par souci d'économie des frais de transport, on a modifié la politique de transport pour permettre que l'avoine soit expédiée directement du point d'entrée dans les Prairies aux usines, au lieu de devoir passer par Thunder Bay.
L'un des plus grands obstacles à la réussite du secteur de l'avoine au Canada est le projet de loi américain pour les agriculteurs, qui a éliminé tout le soutien à l'égard du blé, du soja et du maïs. Essentiellement, les agriculteurs américains, en raison de cette politique agricole, ont abandonné la production de l'avoine.
Si vous consommez de l'avoine destinée aux humains en Amérique du Nord, il est probable à 95 p. 100 que l'avoine a été produite dans un rayon de 100 milles de part et d'autre d'un tracé qui va d'Emerson, au Manitoba, à Saskatoon, en Saskatchewan. Nous sommes les fournisseurs de l'avoine destinée à la consommation humaine en Amérique du Nord.
Je remercie tous les témoins d'être ici aujourd'hui.
M. Hill, de la Commission canadienne du blé, a récemment écrit une lettre à la rédaction des journaux de ma circonscription, ou, à tout le moins, une lettre a été écrite en son nom. C'était une réponse à un communiqué de presse que j'avais fait publier le 27 mars réclamant un régime de commercialisation mixte pour les producteurs de blé et d'orge de l'Ouest canadien. À la lumière de cette lettre, nous pouvons certainement convenir d'une chose: nos agriculteurs figurent parmi les gens d'affaires les plus novateurs et les plus ingénieux du pays. Malheureusement, c'est là que se termine notre consensus, car je défends les intérêts des agriculteurs de l'Ouest canadien qui subissent de graves contraintes à cause du monopole de la Commission canadienne du blé.
Permettez-moi de le répéter pour le compte rendu: le gouvernement conservateur continuera de défendre les intérêts des agriculteurs. Ce que me disent nos producteurs de grains, par l'intermédiaire des agriculteurs de ma circonscription — au moyen des appels téléphoniques et des lettres qu'ils m'adressent et des entretiens qu'on a ensemble — et par l'intermédiaire du témoignage que nous avons entendu de nombre de producteurs devant le comité de l'agriculture, c'est que le principal obstacle à leur compétitivité découle du monopole de la Commission du blé, qui les empêche d'obtenir le meilleur prix pour leurs récoltes et de réaliser un profit au moyen de la transformation à forte valeur ajoutée.
Nous avons entendu un exemple ici aujourd'hui de M. Bender, représentant de la Western Canadian Wheat Growers Association. Il a déclaré que, année après année, les taux de rendement générés par les activités de la Commission canadienne du blé sont inférieurs à ceux dont profiteraient les producteurs de blé sur un marché libre. Nous avons entendu, le 24 mars, un discours de Rick Strankman, administrateur de la Western Barley Growers Association. Il a déclaré que la Commission du blé ne travaillait pas dans notre intérêt. Il a poursuivi en donnant un exemple d'une situation qu'il vivait directement, et à l'occasion de laquelle il constatait que la Commission du blé lui barrait le chemin. Il dit subir des contraintes de la Commission du blé, parce qu'il ne peut pas obtenir le meilleur prix pour ses produits.
Nous avons également pris connaissance d'une étude récente que l'Institut C.D. Howe a publiée en novembre dernier selon laquelle, au cours des trois dernières années, la Commission canadienne du blé fait en sorte que les agriculteurs touchent un montant inférieur de jusqu'à 40 $ par tonne à celui que touchent leurs homologues américains par l'entremise de sociétés céréalières privées. Cela équivaut à une différence annuelle d'environ 18 000 $ par agriculteur, qu'ils auraient pu obtenir pour les mêmes récoltes des sociétés céréalières américaines. C'est un montant annuel de 18 000 $ que chaque agriculteur ne touchait pas par l'intermédiaire de la Commission du blé et qu'il aurait pu toucher autrement.
Il m'apparaît clair que la Commission du blé est un grave obstacle à la compétitivité de nos agriculteurs de l'Ouest canadien. Ils me disent que c'est probablement le plus important obstacle à l'obtention du meilleur prix pour leurs produits, à leur capacité d'ajouter de la valeur et d'obtenir ce qu'il y a de mieux pour leurs produits.
Je pose ma première question aux représentants des Western Canadian Wheat Growers et des Producteurs de grains du Canada. Seriez-vous d'accord pour dire que le monopole de la Commission canadienne du blé constitue le plus grand obstacle à votre compétitivité?
Je vais poser mon autre question aussi en même temps. Je vais vous permettre de répondre en premier, mais s'il reste du temps après ça, j'aimerais exiger une réponse de la Commission du blé au nom des agriculteurs de ma circonscription qui me disent que le plus grand obstacle auquel ils sont confrontés est le monopole de la Commission du blé et qu'ils veulent un régime de commercialisation mixte pour pouvoir obtenir le meilleur prix pour leurs produits s'ils décident de procéder ainsi.
J'exige une réponse de la Commission du blé à cette question particulière. Je n'entends pas l'agriculteur de l'est de la frontière du Manitoba demander à cor et à cri qu'on lui permette de se joindre à la Commission du blé; pourtant, j'entends un tas d'autres agriculteurs de l'Ouest demander qu'on leur donne l'occasion de commercialiser leurs produits comme bon leur semble, que ce soit par l'intermédiaire de la Commission du blé ou par leurs propres moyens.
Revenons au rapport de Gibson Capital — la société d'experts, comme vous l'avez précisé. Je me demande si vous avez connaissance de l'étude d'Informa, le rapport de 2008.
Je vais seulement mentionner certains points. Cela vient des mêmes personnes que celles qui vous ont aidé à préparer votre rapport: selon l'étude d'Informa menée en 2008, la Commission canadienne du blé procure un mauvais taux de rendement aux agriculteurs. Les agriculteurs américains ont touché de meilleurs prix pour le blé de printemps au cours de cinq des six dernières années. Les taux de rendement pour la mise en commun du blé de printemps de la Commission canadienne du blé étaient en moyenne inférieurs de 15,97 $ par tonne aux prix moyens du Dakota du Nord. Les agriculteurs canadiens ont obtenu des prix plus élevés pour le blé dur au cours de cinq des six dernières années. Le rendement du blé dur commercialisé par la Commission canadienne du blé a été inférieur en moyenne de 12,29 $ par tonne aux prix moyens du Dakota du Nord. Les agriculteurs américains ont touché de meilleurs prix pour l'orge de brasserie. Au Dakota du Nord, les prix de l'orge de brasserie à six rangs ont surpassé de 21,11 $ par tonne les rendements obtenus par la Commission canadienne du blé. Au Dakota du Nord, les prix de l'orge de brasserie à deux rangs ont surpassé de 5,51 $ par tonne les prix obtenus par la Commission canadienne du blé.
Et maintenant, regardons ce qui se passe ailleurs: selon le rapport, au cours de huit des neuf dernières années, les prix obtenus par les agriculteurs canadiens pour le canola ont été supérieurs à ceux obtenus par les agriculteurs américains.
Ensuite, si nous parlons aussi des frais administratifs, qui ont augmenté en moyenne de 2 millions de dollars ou de 7,2 p. 100 par année sur les 20 dernières années, je crois que vous pouvez comprendre pourquoi certains disent qu'on devrait mener des études à cet égard. Je crois que c'est vraiment ce que j'envisage à l'heure actuelle.
Comment la Commission canadienne du blé justifie-t-elle les différences que nous constatons ici? Est-ce parce que vous prenez trop d'expansion et que vous essayez de prendre en charge trop de différents mécanismes?
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On m'a posé une question, monsieur le président.
La situation concurrentielle du Canada sur le marché mondial pourrait être mise en péril par la publication du rapport. Le ministre a le rapport, si je comprends bien. Est-ce exact?
Et, s'il a le rapport, le secrétaire parlementaire y a aussi accès; pourtant, il a passé la moitié de la journée à en parler et à le critiquer.
Et nous savons que le ministre n'a pas rencontré personnellement la Commission canadienne du blé depuis qu'il est entré en fonction.
Alors, monsieur le président, si nous tenons un débat sur la motion — je vous en passe un papier, mesdames et messieurs —, cela prendra beaucoup de temps.
Voulez-vous que la Chambre adopte le avant le printemps ou non? Je vous le demande, parce qu'il ne sera pas adopté aujourd'hui, même si nous avions convenu de prolonger la séance de une heure.
Maintenant, si vous voulez jouer à des jeux, nous allons jouer à des jeux, mesdames et messieurs. Et je vous garantis que vous serez responsables du fait que les agriculteurs ne profitent pas de la disponibilité de crédit que nous voulons si ce projet de loi n'est pas adopté par la Chambre avant le printemps.
J'ai une question pour la greffière à ce sujet, monsieur le président. Nous sommes confrontés à un dilemme. Je crois que nous avions l'intention d'étudier le projet de loi et de songer à l'adopter sans président en titre.
Vous êtes vice-président, M. Bellavance est vice-président, et Larry Miller est le président. Le comité ne peut pas fonctionner, si je comprends bien, si personne n'accepte la nomination à la présidence, n'est-ce pas?
Alors, si personne n'assume la fonction de président, le comité ne peut pas fonctionner à moins que quelqu'un soit prêt à accepter une nomination à la présidence.
M. Bellavance est absent et M. Miller est absent. J'avance que la raison pour laquelle M. Miller est absent découle du même genre de jeu dirigé depuis le CPM que celui dont nous avons été témoins dans le cas de la motion qui nous a été présentée aujourd'hui.
Il nous faut un président en titre.