:
Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous.
Cette réunion est très importante pour MasterCard, et nous remercions le comité conjoint de nous avoir invités.
[Français]
Nous vous remercions de l'occasion d'être entendus à ce comité. Par le truchement de nos discussions, nous réalisons que la valeur ainsi que l'impact économique du domaine des paiements sont généralement méconnus. Nous réalisons aussi que les conséquences négatives potentielles chez les consommateurs n'ont pas été mises en lumière.
[Traduction]
Au Canada, MasterCard et d'autres fournisseurs de services de paiement électronique facilitent de façon impeccable des opérations commerciales d'une valeur de plus d'un demi-billion de dollars par an, dans un environnement hautement concurrentiel où l'on offre de nombreuses méthodes de paiement aux commerçants et aux consommateurs.
Nous estimons que la structure réglementaire canadienne actuelle protège les intérêts de toutes les parties prenantes et qu'un contrôle des prix tuerait l'innovation, réduirait la concurrence et se ferait au détriment des consommateurs.
En ce qui concerne le système de cartes de débit, MasterCard croit que les forces du marché favorisées par le gouvernement seront plus à même qu'un monopole de bénéficier aux commerçants et aux consommateurs, sous la forme de choix, de concurrence sur les prix, d'innovation et de couverture internationale.
Enfin, nous pensons que les systèmes de cartes de crédit au Canada ont trouvé un bel équilibre et qu'ils sont gérés de façon à fournir une valeur maximale aux commerçants, aux titulaires de carte et à l'économie canadienne. Cependant, il y a toujours place à l'amélioration. Dans le cadre de ce processus, nous avons recensé des actions précises à entreprendre pour répondre aux préoccupations des commerçants sans faire de tort aux consommateurs.
Des groupes d'intérêt défendent des programmes de contrôle des prix qui ont déjà été mis en oeuvre à l'étranger et qui ont nui aux consommateurs. MasterCard estime que le temps est venu pour les consommateurs de comprendre les problèmes qu'a connus l'Australie quand elle a opté pour le type de contrôle des prix que recommande le lobby commerçant représenté au Canada par le Conseil canadien du commerce du détail.
Quand la Reserve Bank of Australia a établi le contrôle des prix en 2003, elle s'attendait à ce que les économies se traduisent pour les consommateurs en une réduction des prix. Mais, six ans plus tard, les prix ne semblent pas avoir baissé.
Le contrôle des prix a effectivement réduit les revenus d'interchange des émetteurs de cartes et conduit à une diminution des avantages reliés aux cartes de crédit. Les taux d'intérêt, qui étaient subventionnés par les revenus d'interchange avant que la RBA n'exerce son contrôle, ont dû être augmentés pour que les émetteurs puissent continuer de gérer leurs portefeuilles de cartes en respectant les normes bancaires. Les délais de grâce ont dû être écourtés pour des raisons similaires.
Le contrôle des prix exercé par la RBA a réduit la concurrence. Dans les nouvelles conditions économiques, seuls les émetteurs d'envergure ont pu exercer leurs activités de façon profitable; les fournisseurs spécialisés et les nouveaux joueurs n'ont pu que s'incliner. Cet aspect est important au Canada, où les nouveaux acteurs et les émetteurs innovants se sont livrés une concurrence féroce sur les prix et les avantages. Le contrôle des prix effectué par la RBA ne concernait pas American Express. Ceci était inexplicable, car on donnait un avantage majeur à l'offre la plus chère faite aux commerçants australiens. En fait, selon nous, American Express devrait être incluse dans une révision exhaustive des systèmes de cartes de crédit et de débit au Canada.
À l'échelle mondiale, la réglementation des taux d'interchange n'est pas la norme. L'Australie est le seul pays un tant soit peu comparable au Canada où elle est en vigueur; elle s'y est avérée un désastre pour les consommateurs et un exemple parfait de conséquences non souhaitées.
J'aimerais maintenant traiter de certains commentaires qui ont été faits concernant notre entrée sur le marché du débit au Canada. Les groupes d'intérêt qui cherchent à imposer un contrôle des prix préjudiciable aux consommateurs demandent en plus au gouvernement de supprimer la concurrence dans le domaine du débit.
MasterCard propose au Canada la carte Maestro. Elle permet de faire des transactions en temps réel et est protégée par un NIP, tout comme la carte Interac. Cependant, contrairement à cette dernière, Maestro constitue une meilleure offre pour les consommateurs et les commerçants grâce à la sécurité supérieure qu'elle leur apporte, à la fiabilité accrue de son réseau et à sa couverture internationale.
Je me permettrai ici d'éclaircir un point concernant Maestro. Le tarif fixe consenti aux commerçants dont elle est assortie est considérablement plus bas que celui d'Interac. MasterCard reconnaît une occasion de créer une demande chez les commerçants du Canada et de les fidéliser en leur fournissant un produit de débit moins coûteux, plus fiable et présentant une plus grande valeur. Lorsque Interac a augmenté ses frais de 60 p. 100 au mois de février, MasterCard a choisi de ne pas faire de même. Voilà l'un des avantages de la concurrence.
MasterCard exerce ses activités dans un milieu hautement concurrentiel et travaille d'arrache-pied pour mériter la loyauté des commerçants et des consommateurs à qui sont proposées diverses méthodes de paiement, dont l'argent comptant, les chèques, Interac, Visa, American Express, les cartes de grands magasins, le débit préautorisé et les plus récents outils de paiement en ligne non réglementés comme PayPal.
Les allégations qui ont été faites concernant un certain duopole sont fausses et ne tiennent aucunement compte de la lourde concurrence qui règne sur le marché du paiement canadien. Face à cette pression concurrentielle, MasterCard et ses institutions financières émettrices doivent s'efforcer de maintenir et d'accroître l'acceptation et l'utilisation de leurs cartes en proposant des avantages alléchants et concrets aux commerçants et aux consommateurs. Ainsi, alors que ni les commerçants ni les consommateurs ne sont forcés d'opter pour la carte MasterCard, un nombre croissant d'entre eux choisissent de le faire.
Ces avantages incluent notamment pour les commerçants une garantie de paiement, des ventes accrues, une plus grande efficacité, une meilleure sécurité, des milliards de dollars investis dans l'infrastructure, des innovations, un règlement plus rapide et un accès facile aux clients internationaux. Fait à noter, MasterCard a toujours permis aux commerçants qui préfèrent être payés en espèces et souhaitent par la même occasion profiter des avantages associés au paiement par carte de crédit de proposer et d'annoncer des escomptes sur les achats au comptant.
En ce qui concerne les petites entreprises, le système MasterCard aide à mettre tous les participants sur un pied d'égalité, offre des taux plus bas que ceux qui résulteraient de négociations bilatérales pour accéder au pouvoir d'achat des titulaires de carte, et présente une concurrence intrasystème qui leur permet de rechercher le système de traitement le plus avantageux. Ces gains d'efficacité sont encore accrus par les ententes collectives d'acceptation de la carte proposées par des associations de détaillants.
Par ailleurs, l'augmentation de l'utilisation par les consommateurs est favorisée par la « responsabilité zéro », la couverture internationale, les délais de paiement, la concurrence intrasystème, la protection sous forme de rétrofacturation, et les primes et avantages menacés par le contrôle des prix que propose le lobby des commerçants.
Les taux d'interchange sont déterminés par MasterCard, et non par les émetteurs ou les acquéreurs. Ces taux comptent pour une part des frais payés par les commerçants pour l'acceptation de la carte, mais sont fixés à l'issue de négociations avec l'acquéreur. Les taux d'interchange ne constituent pas un revenu pour MasterCard, et les consommateurs ne payent pas de frais d'interchange, pas plus qu'ils ne payent directement d'autres frais de gestion.
MasterCard réévalue continuellement la valeur qu'elle offre aux commerçants et, dans cette optique, a récemment diminué ses taux d'interchange auprès de plusieurs catégories de commerçants. Nous avons également déterminé que nous étions en position défavorable auprès des titulaires de carte bien nantis à la recherche de programmes axés sur les récompenses, lesquels optent en majorité pour American Express et Visa. Nous avons donc créé un programme de carte à primes qui s'adresse à environ 5 p. 100 de nos titulaires et qui est assorti d'un prix plus bas que la carte American Express.
Finalement, pour rendre MasterCard plus concurrentielle dans la catégorie des petits achats, nous avons baissé nos taux en éliminant les frais minimaux pour concurrencer les paiements en argent comptant et par carte de débit.
En tout, nous sommes passés de 3 à 19 taux. Notre plus haut taux d'interchange s'est hissé de 2,0 p. 100 à 2,13 p. 100, et notre plus bas taux d'interchange est tombé de 1,45 p. 100 à 1,21 p. 100. Ces ajustements étaient les premiers en sept ans. Qui plus est, nos taux restent inférieurs à ceux d'autres marchés développés et, souvent, bien en dessous de tarifs fixes comme celui d'Interac.
Cet enjeu n'est, fondamentalement, qu'une bataille commerciale dans le secteur privé. Il est malheureux que des lobbyistes aient demandé une réglementation gouvernementale avant même d'émettre des recommandations directement à MasterCard. Lorsque le CCCD et la FCEI ont lancé leurs campagnes en septembre, j'ai personnellement invité le jour même ces deux organismes à venir s'entretenir avec nous de leurs inquiétudes. Nous avons eu une discussion franche avec des représentants de la FCEI, mais aucune requête spécifique ne nous a été faite. Cependant, cet organisme a émis plusieurs recommandations au présent Comité permanent des banques et du commerce, nombre d'entre elles concernant des questions que nous pouvons aborder ensemble.
Depuis, nous avons rencontré des représentants de la FCEI et émis des propositions spécifiques répondant aux préoccupations des petits commerçants sans nuire aux consommateurs. Nous avons réitéré l'invitation que nous avions faite au CCCD, qui a confirmé sa participation à une réunion qui aura lieu en juin prochain.
MasterCard estime que la réglementation actuelle au Canada est assez solide pour permettre une concurrence dans le domaine des modes de paiement, et qu'un contrôle des prix se ferait au détriment des consommateurs. Nous pensons aussi que le système bénéficiera toujours d'une transparence et d'une éducation accrues. À cet égard, MasterCard reconnaît le rôle qu'elle doit jouer dans ce domaine. Nous avons innové en donnant en ligne de l'information sur nos taux d'interchange et avons récemment amélioré notre programme en offrant aux commerçants des rapports personnalisés permettant de trouver la meilleure offre provenant d'un acquéreur. Nous mettons actuellement au point des modèles de formulaires, des documents informatifs destinés aux commerçants, ainsi qu'un calculateur de coûts et bénéfices en ligne qui aidera les commerçants à déterminer si les avantages des cartes de crédit l'emportent sur les frais qu'ils doivent prendre en charge.
Nous croyons que le système financier canadien est l'un des plus solides au monde. Les cartes de crédit y occupent une place prépondérante et continuent de constituer un des rares mécanismes de crédit resté fiable malgré la crise économique qui sévit. Nous sommes conscients du fait que ce système semble simple, parce qu'il permet l'exercice du pouvoir d'achat localement et partout dans le monde, alors qu'en réalité, il est fondé sur une infrastructure complexe qui nécessite constamment des investissements, des innovations et un juste équilibre.
Merci de nous avoir permis de participer à cette étude. Je serai heureux de répondre à vos questions.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous nos témoins.
Mardi dernier, lors d'une séance conjointe, les Comité permanent des finances et Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie ont entendu des témoins qui représentaient les différentes associations de détaillants, de commerçants à l'échelle du Canada et du Québec, le Conseil canadien du commerce de détail et des coalitions représentant différents groupes de commerçants.
Ils nous ont fait des présentations. Ils nous ont aussi fait trois recommandations, dont une portant sur l'importance de légiférer dans le domaine des cartes de crédit; il est important que le gouvernement réglemente le système des cartes de crédit. Une deuxième recommandation portait sur ce système et la nécessité d'une plus grande transparence entre les différents intervenants.
Je leur ai posé la question de savoir si des demandes avaient été faites dans ce sens — celui de la transparence — auprès des banques, de Visa et de MasterCard, des émetteurs et d'autres qui sont concernés. On nous a répondu qu'il y avait effectivement eu des demandes. Cependant, lorsqu'on leur a demandé ce que vous aviez répondu, ils nous ont dit que vous ne répondiez pas. Entre autres, la représentante du Conseil canadien du commerce de détail nous a dit que les gens de ce conseil étaient très surpris. Le Conseil canadien du commerce de détail tient des réunions trois fois par année où vous êtes invité. Lors de la dernière réunion de septembre, MasterCard a décidé de ne pas se présenter. C'est ce que cette représentante nous a dit.
Vous invoquez, apparemment, des problèmes de logiciel, donc, vous n'avez pas répondu à ces questions. Pourtant, vous adressez une lettre au président du comité dans laquelle vous dites que vous seriez prêts à discuter au moins une fois par année de dossiers d'intérêt commun. Lorsqu'il y a des sujets d'intérêt commun — puisqu'ils en ont —, comment se fait-il que vous ne soyez pas présent?
Il y a ces gens qui représentent environ 250 000 commerçants et il y a vous. Qui devons-nous croire? Vous et votre document ou ces gens qui représentent 250 000 commerçants et encore plus d'emplois?
De quelle la transparence seriez-vous prêts à faire preuve, alors que les commerçants prétendent qu'ils ne connaissent pas les raisons pour lesquelles ils subissent des augmentations sur les frais d'interchange et les autres frais qu'ils sont tenus de payer?
Dans un premier temps, permettez-moi de faire un bref historique de Visa.
Le rôle fondamental de Visa consiste à faciliter les transactions financières entre les consommateurs et les entreprises. Visa n'est ni une banque, ni une institution financière. Nous n'émettons pas de cartes, ne faisons pas de prêts et ne fixons ni les taux, ni les frais associés à l'utilisation ou à l'acceptation de la carte. Ces activités sont du ressort des institutions financières clientes de Visa. Concevez plutôt Visa comme un réseau pour le commerce.
En facilitant les transactions, Visa relie chaque jour à l'échelle mondiale 1,7 milliard de cartes, 30 millions de commerçants ainsi que 16 600 banques, et ce, de façon sécuritaire et fiable. En réalisant toutes ces connexions, Visa crée de la valeur pour chaque participant au système. Les détenteurs de carte ont accès à une façon plus pratique, sécuritaire et largement acceptée d'effectuer des paiements. Les détaillants bénéficient de la rapidité, de l'efficacité, de la fiabilité et de la garantie de paiement que seules les transactions électroniques peuvent offrir, en plus d'avoir la possibilité de recevoir le paiement de n'importe quel titulaire de carte Visa, indépendamment de son pays d'origine.
Aujourd'hui, Visa mène ses activités dans un environnement hautement concurrentiel. Il existe une concurrence corsée entre les types de paiements ainsi qu'entre les différents réseaux locaux et mondiaux, et cela va bien au-delà des cartes de crédit. Nous sommes en concurrence avec un réseau de sociétés établies et émergentes mettant de l'avant notamment les produits suivants: l'argent comptant, les chèques, le débit préautorisé, Interac, le crédit émis par les détaillants, PayPal, de même que les concurrents directs à coût plus élevé tel qu'American Express.
Les commerçants ont aussi bénéficié largement des milliards de dollars d'investissement en infrastructures qui ont renforcé la sécurité de leurs transactions commerciales. Les autres avantages dont ont pu bénéficier les marchands comprennent le paiement garanti, les innovations telles que les cartes sans contact qui accélèrent les transactions, de même qu'un accès plus facile pour les clients d'outre-mer. En particulier, les petites entreprises ont tiré profit du système Visa dans la mesure où les plus petits commerces peuvent concurrencer de façon plus équitable les grandes sociétés. En outre, les petites entreprises peuvent consacrer leurs capitaux à leurs activités commerciales plutôt qu'à leurs produits de paiement.
Pour les consommateurs, les avantages sont le choix d'options de paiement, comme le crédit ou le pré-paiement; un moyen commode de régler leur note rapidement, l'acceptation de leurs cartes partout dans le monde, des récompenses, un service à la clientèle 24 heures sur 24, une protection rehaussée quant à la sécurité, en particulier une responsabilité nulle et une protection des achats. De plus, les consommateurs peuvent obtenir une carte auprès d'une institution financière qui répond à leurs besoins, que ce soit une petite caisse locale d'épargne et de crédit ou une grande multinationale bancaire, en ayant la tranquillité d'esprit de savoir que toute carte Visa leur garantit la même sécurité, la même protection et le même accès, puisqu'elle est acceptée partout dans le monde, et ce, peu importe l'émetteur de la carte.
Afin de maximiser les avantages du système, d'encourager la participation et l'innovation, de même que de garantir que les facteurs économiques sont correctement pris en compte, Visa a recours à un mécanisme appelé « interchange ». L'interchange permet de faire fonctionner le système. Il correspond au petit montant d'argent que le détaillant paie à l'institution financière du titulaire de la carte lors d'une transaction. L'interchange indemnise en partie l'institution financière du titulaire de la carte pour la valeur offerte aux commerçants et aux acquéreurs tout en incitant l'institution financière du détenteur de carte à faire entrer plus de titulaires dans le système. En contribuant à distribuer les avantages économiques du système, l'interchange constitue une mesure incitative efficace pour faire participer les banques. Il stimule les investissements dans les innovations qui offrent des avantages aux consommateurs tels les nouveaux produits, les récompenses et les améliorations, tout en incitant les commerçants à accepter les cartes.
L'intérêt de Visa dans l'établissement des frais d'interchange est de maintenir un équilibre dans le système. Si l'interchange est fixé à un niveau trop haut, les commerçants cesseront d'accepter les cartes. Si l'interchange est trop faible, les institutions financières ne seront plus indemnisées suffisamment pour la valeur qu'elles offrent à leurs détenteurs de carte, et les caractéristiques qui attirent les détenteurs de carte s'en trouveront réduites, ce qui va nuire à la participation des détenteurs de carte et à l'intérêt que présente Visa pour les commerçants.
Lorsqu'elle établit les taux, Visa considère une pléiade de facteurs et fixe des taux qui contribuent à la croissance globale du système, ainsi qu'à la croissance dans des segments spécifiques de paiement des achats tout en veillant à prendre en compte la valeur que ce type de paiement offre aux détaillants et aux titulaires de carte.
Dans ce contexte, j'aimerais discuter de quelques éléments touchant l'interchange et les coûts d'acceptation.
D'abord, l'interchange ne représente pas le prix qu'un détaillant paie pour accepter les paiements électroniques. Les détaillants paient un taux d'escompte du marchand qui est défini par l'institution financière avec laquelle traite le détaillant ou la société qui traite ces paiements.
Il est à noter que l'interchange ne constitue pas un revenu pour Visa. Le seul objectif de Visa est de fixer des taux qui maximisent la participation des institutions financières, des détenteurs de carte et des commerçants. Les taux d'interchange payés par les acquéreurs peuvent varier selon le type de carte émise, le type de transaction ou encore le type de commerce.
En 2008, Visa Canada a apporté un changement à sa structure d'interchange, ce qui a eu pour conséquence de modifier à la hausse ou à la baisse le taux d'interchange selon le type de transaction. Ce changement constitue la première modification d'importance apportée en 30 ans par Visa à sa structure de taux. Un avis de modification a été transmis à nos clients plus d'un an à l'avance.
L'effet global de ce changement a été neutre pour le système et le taux réel d'interchange de Visa Canada est demeuré relativement constant pendant un certain temps à environ 1,6 p. 100. Les taux d'interchange au Canada font l'objet d'une totale transparence et sont disponibles sur notre site Web.
Plusieurs détaillants insistent pour dire qu'une intervention gouvernementale est nécessaire pour réglementer l'interchange. Visa croit non seulement que ces tentatives sont non seulement mal avisées mais également néfastes pour les consommateurs et les autres participants au système, et je suis certain que nous reviendrons là-dessus. L'intervention réglementaire recherchée par le groupe de pression des détaillants transférerait inéquitablement les dépenses commerciales des commerçants vers les consommateurs. Une telle intervention gouvernementale entraînerait une diminution des options de paiement, une baisse des avantages pour les consommateurs et vraisemblablement des coûts supérieurs pour les consommateurs sur leur relevé mensuel ou lors du règlement des achats.
Ce scénario a été testé en Australie, avec des conséquences non intentionnelles néfastes pour tous les intervenants. En effet, des limites sur les rendements de l'interchange ont été imposées en Australie dans le but de faire baisser le prix des biens, mais dans les faits, les consommateurs n'ont réalisé aucune économie. Ce qui a été observé est plutôt une diminution des récompenses et des autres avantages liés aux paiements par carte, de même que des coûts plus élevés associés à une surfacturation au moment de régler les achats.
De plus, l'émission de cartes American Express a augmenté, car la société American Express n'était pas assujettie à la même réglementation que Visa et MasterCard. Non seulement cette situation a-t-elle créé un terrain concurrentiel inéquitable entre American Express, d'une part, et Visa et Mastercard, d'autre part, mais paradoxalement, elle a mené à une hausse du nombre de cartes American Express à frais plus élevés utilisées pour le paiement au point de vente. L'intervention gouvernementale visant l'interchange ne représente pas la norme ailleurs dans le monde et il devrait en être ainsi au Canada.
Comme Bill vient de le dire, l'interchange encourage la concurrence et l'innovation. En matière de paiement par débit, il n'y a actuellement aucune concurrence au Canada et, sans l'interchange, les institutions financières disposent de peu de mesures incitatives pour investir dans le système. Le produit de paiement par débit offert aujourd'hui nous a bien servis à certains égards, mais la dynamique du paiement tant à l'échelle canadienne qu'à l'échelle mondiale évolue, tout comme les besoins des consommateurs canadiens.
La carte Visa débit se base sur la commodité aujourd'hui offerte dans le paiement par débit. De la même façon que pour les cartes bancaires, Visa débit sera émise par les institutions financières. Elle permettra aux consommateurs de retirer de l'argent d'un compte bancaire à un guichet automatique ou encore de régler des achats à un point de vente au Canada. Toutefois, à la différence des cartes bancaires disponibles à ce jour, Visa débit permettra également aux consommateurs de faire des achats en ligne, des commandes par la poste ou par téléphone. La carte pourra par ailleurs être utilisée lors de voyages à l'étranger.
Je crois qu'il est important d'insister sur la façon dont le concept de choix s'applique à Visa débit au Canada. Un produit concurrentiel de débit qui offre des caractéristiques et des fonctionnalités qui ne sont pas actuellement disponibles au Canada connaîtra du succès, car les institutions financières percevront une valeur dans l'émission des cartes, les consommateurs voudront les utiliser et les détaillants choisiront de l'accepter.
Les groupes de détaillants qui mènent une campagne pour la réglementation de l'interchange et contre l'introduction d'un nouveau produit de débit désirent réduire leurs coûts d'exploitation. Nous avons un profond respect pour la démarche d'une entreprise dans la gestion de ses dépenses, mais nous ne croyons pas qu'une intervention du gouvernement représente la bonne solution dans un secteur économique qui fonctionne déjà bien. Visa croit que la meilleure façon d'équilibrer les intérêts des détaillants et des consommateurs consiste à leur offrir un éventail d'options de paiement dans le cadre d'un marché ouvert et concurrentiel.
En fin de compte, nous sommes d'avis que l'on vous demande de réglementer ce qui essentiellement est une question commerciale interne et qu'une intervention du gouvernement serait inappropriée à cette fin. Nous reconnaissons l'importance de discuter avec les commerçants qui sont nos clients et nous avons apporté, au cours de la dernière année, des changements à notre mode de fonctionnement au Canada qui ont permis de régler nombre de préoccupations soulevées par les commerçants.
Nous avons été informés des demandes de divulgation et nous croyons que Visa est transparent du fait qu'elle publie sur son site Web ses règlements d'exploitation et les taux d'interchange qu'elle pratique. Nous avons rencontré et nous continuerons de rencontrer les représentants de la FCEI, du CCCD, des associations commerciales ainsi que des centaines de détaillants individuels de toute taille pour les aider à comprendre notre système et les avantages qu'il comporte et à gérer plus efficacement leurs coûts d'acceptation des paiements.
Nous avons aussi entendu les commentaires des détaillants touchant le choix. Tenant compte de la conjoncture particulière au Canada, nous avons modifié nos règles de manière que les détaillants peuvent choisir de ne pas accepter Visa débit sans qu'il y ait d'impact sur l'acceptation des autres produits Visa tels que la carte de crédit Visa.
Nos taux d'interchange pour la carte Visa débit ont été réduits l'année dernière pour tenir compte des commentaires émanant du marché. Ils se situent actuellement à peu près à la moitié de ce qu'ils auraient été en vertu de l'ancienne structure des taux, et correspondent environ au cinquième de nos taux actuels sur nos produits de crédit. Par ailleurs, les taux Visa débit comprennent maintenant une composante fixe, ce à quoi les détaillants canadiens sont habitués, de même qu'un petit élément variable qui représente moins d'un quart de point de pourcentage.
J'aimerais également souligner que les institutions financières de chaque côté d'une transaction Visa sont déjà assujetties à un processus de supervision, au niveau fédéral ou au niveau provincial. Par ailleurs, la société Visa est elle-même visée par les dispositions de la Loi sur la concurrence du Canada. Or la Loi sur la concurrence a été bonifiée dernièrement par un certain nombre de modifications qui rehausseront et renforceront la protection offerte par cette loi au Canada. La tendance générale au Canada indique que les secteurs d'activités sont progressivement moins régularisés et que la Loi sur la concurrence est de plus en plus reconnue comme la protection la plus appropriée tant pour les entreprises que pour les consommateurs.
Merci. Nous répondrons maintenant avec plaisir à vos questions.
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Merci, monsieur le président, et bienvenue à vous, messieurs.
Notre gouvernement comprend l'importance de la petite entreprise pour notre économie. Nous savons que la plupart des commerçants sont de petites entreprises. Par exemple, c'est une des raisons pour lesquelles nous avons réduit la TPS de 2 p. 100, ce qui a beaucoup profité aux détaillants du pays.
Je veux aussi souligner l'importance du rôle de Visa et de MasterCard, et des autres mécanismes de paiement par carte de crédit, qui favorisent les affaires et les dépenses des consommateurs et, donc, la prospérité des commerces. Nous reconnaissons également que les dépenses à la consommation contribuent dans une grande mesure à la réussite de notre économie. Nous voulons évidemment tout faire pour encourager les dépenses à la consommation, ce qui nous aidera à sortir de la situation économique actuelle.
Cela dit, j'ai des questions à vous poser à propos de votre demande d'entrer sur le marché du débit, et aussi au sujet des cartes de crédit.
Le Conseil canadien du commerce de détail et la FCEI ont affirmé que la forme de paiement la moins coûteuse pour leurs membres est le paiement par carte de débit. Ils nous ont montré des chiffres qui l'illustrent. Ils nous en ont aussi donné au sujet du pourcentage de consommateurs qui ont la possibilité de se servir d'Interac et du système de débit au Canada. Y aura-t-il une augmentation du pourcentage de consommateurs canadiens qui ont accès au paiement par débit si votre société et MasterCard, par exemple, êtes autorisées à pénétrer ce marché? C'est ma première question.
Quel effet l'entrée de votre société sur ce marché aura-t-il sur le coût des transactions des commerçants? MasterCard nous a dit tout à l'heure qu'elle proposerait des frais fixes pour sa carte de débit et des taux inférieurs à ceux d'Interac. Est-ce votre modèle à vous aussi?
Ma quatrième question est la suivante. Pourquoi est-ce que les détaillants ne voudraient pas que vous vous lanciez sur le marché du débit si, ce faisant, vous donniez à un plus grand nombre de consommateurs accès au système de paiement par débit, qui constitue pour eux la forme de paiement la moins coûteuse?
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Merci, monsieur le président.
Je viens moi aussi de recevoir de l'information de mes attachés de recherche. Le taux d'interchange de MasterCard n'est pas autant du domaine public qu'on l'a dit. En fait, pour l'obtenir, il faut envoyer une demande par courriel. Les personnes intéressées reçoivent une réponse plusieurs semaines plus tard. Cela me préoccupe beaucoup.
Et en ce qui concerne la transparence, même s'il était bien gentil et rafraîchissant de votre part de divulguer aussi publiquement ces taux, dans les faits, la plupart des marchands n'ont aucune idée de ce que ces taux signifient lorsqu'une carte leur est présentée. Nos collègues en ont tous parlé, je crois. Cela fait partie de leur frustration.
Visa n'est pas seulement un intervenant important. Pour bon nombre de gens, c'est le seul intervenant en matière de cartes de crédit. Je comprends vos observations au sujet de Amex, mais j'ai l'impression que Visa est une entreprise infiniment plus importante. Elle occupe une part très importante du marché. Par conséquent, on peut dire qu'à bien des égards, c'est Visa qui est le chef de file.
Monsieur Sheedy, vous avez dit un peu plus tôt, en réponse à une question de M. McKay, que le paiement par crédit est parfois plus compétitif que le paiement en espèces, et vous avez bien sûr proposé des arrangements. J'ai ici un document d'étude intitulé « Merchant Acceptance, Costs, and Perceptions of Retail Payments: A Canadian Survey », daté du 12 décembre. Une transaction de 36,50 $ coûte 25 ¢ au marchand si elle est payée en espèces, 19 ¢ si elle est payée par carte de débit et 82 ¢, à cette date, si elle est payée au moyen d'une carte de crédit. Je vous laisse examiner ces chiffres. Je me rends compte que c'est beaucoup demander, mais j'ai trouvé votre observation très étonnante, compte tenu des faits relevés par la Banque du Canada.
J'ai une question à poser. Visa Inc. est bien votre société mère, n'est-ce pas?