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Merci beaucoup, monsieur le président. Permettez-moi de vous remercier, vous et les membres du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, de l'invitation à prendre la parole aujourd'hui.
[Français]
Avant de commencer, j'aimerais vous présenter mon sous-ministre, Richard Dicerni, mon sous-ministre délégué principal, Paul Boothe, ainsi que notre dirigeant principal des finances, Kevin Lindsey.
[Traduction]
Il va sans dire que nous sommes actuellement à la croisée des chemins. Évidemment, depuis l'automne, la situation économique dans le monde s'est détériorée plus rapidement que personne aurait pu le prévoir. Depuis que les Canadiens sont allés aux urnes en octobre dernier, l'économie mondiale ne cesse de fléchir, et le ralentissement économique s'est accentué depuis la reprise des travaux du Parlement le mois dernier.
Dès les premiers signes de la crise, il était évident que les entreprises auraient besoin d'aide pour traverser cette période difficile. Ces derniers mois, j'ai rencontré individuellement des chefs d'entreprise et des travailleurs de partout au pays. Il est ressorti de nos discussions que les Canadiens comptent sur nous pour prendre des mesures énergiques et créatives qui permettront au Canada de surmonter cette crise, et qui jetteront les bases d'une croissance soutenue à l'avenir.
Il y a un mois environ, le premier ministre a rencontré les premiers ministres provinciaux et territoriaux afin de les consulter sur les moyens à prendre pour répondre à ces attentes. Ils ont convenu d'accélérer les investissements dans l'infrastructure, de renforcer la réglementation des marchés financiers, d'accroître la compétitivité et de veiller à l'état de préparation et à la faculté d'adaptation du marché du travail, pour que nous puissions agir rapidement lorsque l'économie reprendra de la force.
Nous avons d'importants défis à relever, mais, heureusement, nous bénéficions d'assises solides, les meilleures de tous les pays du G8. Dans le cadre des quatre derniers budgets, le gouvernement a cherché à favoriser un marché concurrentiel et à créer un climat d'investissement propice à la compétitivité mondiale du Canada grâce à ses technologies, produits et services novateurs.
[Français]
En raison de nos résultats positifs découlant de notre prudente gestion économique et financière, nous sommes mieux placés que la plupart de nos concurrents pour faire face au ralentissement économique actuel.
Depuis 2006, nous avons sensiblement réduit l'impôt des sociétés et des particuliers, ainsi que les taxes de vente. Par conséquent, le Canada peut mieux soutenir la concurrence internationale, et les Canadiens ont plus d'argent à dépenser.
[Traduction]
Nous avons pris des mesures afin de réglementer de manière plus intelligente et de réduire le fardeau administratif des petites et moyennes entreprises. Les améliorations apportées au programme d'encouragements fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental du Canada ont servi à stimuler l'innovation dans tous les secteurs. En 2007, nous avons investi près de quatre milliards de dollars en crédits d'impôt à ce titre.
Ces dernières semaines, nous avons conclu avec l'Ontario un partenariat pour fournir un appui financier conditionnel à l'industrie canadienne de l'automobile. L'aide en question contribuera à la restructuration et au renouvellement de ce secteur d'une importance vitale pour notre économie et permettra au Canada de maintenir sa part de la production nord-américaine.
Nos décisions budgétaires découlent d'Avantage Canada, le plan économique à long terme du Canada que nous avons présenté en 2006. C'est une stratégie qui nous a permis de réduire une part importante de notre dette nationale, de réduire les impôts de tous les Canadiens et, de créer un milieu d'affaires plus concurrentiel, d'investir dans la formation et le perfectionnement des travailleurs, et de lancer le plus vaste projet de remise en état des infrastructures depuis la Seconde Guerre mondiale.
Maintenant, le budget de 2009 s'appuie sur cette assise solide. Il reconnaît que, au cours d'une période économique difficile comme celle que nous vivons, il faut redoubler d'efforts pour saisir les occasions économiques qui se présentent et en tirer pleinement parti, pour créer des emplois, développer de nouveaux produits et trouver de nouveaux débouchés. Notre plan d'action économique prévoit des mesures pour stabiliser l'économie canadienne, créer des emplois et favoriser une croissance viable qui servira à rendre le Canada plus concurrentiel.
Mon ministère, Industrie Canada, dirige et adopte des initiatives appuyant ces objectifs. Au nombre des grands dossiers qui nous préoccupent, et que nous allons continuer à prendre en charge, mentionnons les sciences et la technologie, la fabrication et l'appui aux petites entreprises. Chose certaine, nous visons à créer un climat propice à l'innovation et à la productivité des entreprises, et un tel climat nous permettra d'innover, de nous élever dans la chaîne de valeur mondiale et de livrer concurrence à nos compétiteurs internationaux.
Permettez-moi d'aborder brièvement certains de ces enjeux. D'abord, il y a les sciences et la technologie, et je n'ai pas à vous dire que l'innovation scientifique et technologique est au coeur de la proposition de valeur du Canada en tant qu'acteur sur la scène internationale. Il n'est donc pas étonnant que le premier ministre ait lancé la stratégie des sciences et de la technologie (S et T) du Canada en 2007 et que le gouvernement du Canada ait investi plus de sept milliards de dollars pour stimuler l'activité économique par des investissements considérables en S et T dans le cadre des quatre derniers budgets. Pour sa part, le budget de 2009 prévoit des investissements de 5,1 milliards de dollars dans les S et T.
[Français]
Cette somme comprend les nouveaux investissements alloués à nos universités et à nos collèges afin d'aider les chercheurs canadiens à faire des découvertes transformatrices qui auront un effet sur notre bien-être futur et qui, à court terme, stimuleront les activités économiques et créeront des emplois.
[Traduction]
Le programme national de deux milliards de dollars annoncé dans le budget de 2009 pour améliorer les infrastructures des universités et des collèges entraînera un investissement paritaire des autres partenaires. Un investissement additionnel de 750 millions de dollars consenti à la Fondation canadienne pour l'innovation permettra de financer des recherches, du matériel, des laboratoires et des installations de pointe.
Dans le budget de 2009, un financement est également prévu pour moderniser les laboratoires fédéraux, accroître l'accès à notre infrastructure de l'information et des communications en étendant les services à large bande aux collectivités non desservies ainsi que favoriser une plus grande utilisation des dossiers de santé électroniques et créer des emplois axés sur le savoir partout au pays par un investissement de 500 millions de dollars à Inforoute Santé du Canada.
Que l'on pense au simulateur cardiaque ou à l'insuline, on voit que les découvertes des chercheurs canadiens ont transformé la vie des gens dans le monde entier. Pour s'assurer de poursuivre sur cette lancée, le gouvernement a augmenté sensiblement le financement destiné aux conseils subventionnaires fédéraux canadiens — notre mécanisme le plus direct pour financer la recherche universitaire. Les Instituts de recherche en santé du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada ont bénéficié d'une augmentation de leur financement annuel de 40 millions de dollars dans le budget de 2006, de 85 millions de dollars dans le budget de 2007 et de 80 millions dans celui de 2008. Notre financement des frais généraux de la recherche a augmenté de 70 millions de dollars par année au cours de cette période, et ce sont des augmentations cumulatives, continues et permanentes.
En dehors des conseils subventionnaires, l'Agence spatiale canadienne (ASC) peut revendiquer une partie de ce qui se fait le mieux ici en sciences appliquées. Tout juste hier, j'étais à Saint-Hubert pour célébrer l'investissement de 110 millions de dollars accordés à l'ASC sur une période de trois ans, mesure provenant du budget de 2009 pour le développement de prototypes terrestres de véhicules spatiaux robotisés. Les Canadiens sont fiers de notre contribution à la communauté spatiale internationale comme le bras télémanipulateur Canadarm ou le robot Dextre. Or, nous voulons protéger le leadership robotique que nous avons établi au fil des ans et continuer à jouer un rôle de chef de file dans le domaine, en passant aux stades suivants de la technologie en question. Nous voulons demeurer à l'avant plan de la robotique spatiale avec des projets comme le module d'atterrissage martien et le rover lunaire. Les rovers sont des véhicules électriques conçus pour se déplacer sur d'autres planètes. Ils peuvent prendre la forme d'un robot de pointe qui se déplace automatiquement, ou de véhicules plus simples télécommandés depuis la Terre ou encore conduits par un astronaute. Imaginez la fierté que ressentiront les Canadiens d'ici quelques années à peine, lorsqu'ils s'apercevront que le véhicule qui permet aux astronautes de se déplacer sur la Lune fait appel à une technologie canadienne. Voilà une idée qui me réjouit.
Permettez-moi d'aborder brièvement la question du secteur manufacturier. Si l'innovation scientifique et technologique est au coeur de notre croissance économique, notre secteur manufacturier en est peut-être bien le pilier. De fait, en plus de son apport au produit intérieur brut du pays, qui s'élève à environ 15 p. 100, le secteur canadien de la fabrication offre des emplois, à plein temps pour la plupart, à près de 1,9 million de Canadiens. Récemment, et ce n'est pas moi qui vous l'apprends, le secteur a été confronté à d'importants défis, cela étant le cas notamment dans l'automobile et dans les forêts, mais ce ne sont pas les seuls cas.
Afin d'établir des bases solides pour ces entreprises, pour aujourd'hui comme à long terme, le gouvernement adopte toute une série de mesures d'une importance capitale pour améliorer l'accès au crédit et encourager l'investissement dans la machinerie et le matériel qui permettront d'accroître la productivité.
D'autres investissements clés dans l'infrastructure — et notamment des mesures d'allégement fiscal, des investissements en science, en technologie et en formation, ainsi que des activités de soutien industrielles ciblées — aideront également à renforcer le compétitivité des fabricants du pays entier. Il s'agit notamment d'accroître les ressources et la marge de manoeuvre de la Banque de développement du Canada et d'Exportation et développement Canada, d'aménager de nouvelles facilités de crédit pour libérer le marché du crédit; de prolonger sur deux ans l'application temporaire de la déduction pour amortissement accéléré au taux de 50 p. 100 et de prévoir des mesures d'allégement pour l'achat d'ordinateurs et de machinerie et de matériel importés; et de prévoir une aide aux secteurs ciblés, tels que celui de l'automobile, de l'exploitation forestière, de la construction navale et du tourisme.
Je m'en voudrais de ne pas faire le point sur nos progrès en ce qui a trait à l'industrie de l'automobile. Je ferai cela rapidement.
[Français]
Comme vous le savez, deux des trois grands constructeurs de Detroit étaient au bord de la faillite vers la fin de l'année dernière. Le président Bush a indiqué que la situation risquait de faire basculer toute l'économie américaine, ce que le président Obama a réitéré. Il fallait donc s'attaquer rapidement au problème avec un apport de liquidités immédiat.
[Traduction]
Conscient des enjeux, le gouvernement du Canada a agi promptement de concert avec le gouvernement de l'Ontario pour ajouter au prêt de 17,4 milliards de dollars américains son propre programme de soutien destiné aux filiales canadiennes de GM et de Chrysler. Il s'agit d'un montant proportionnel à la part canadienne de la production nord-américaine des trois grands constructeurs de Détroit.
Nous avons tenu parole et étions prêts à consentir ces prêts en décembre, mais GM et Chrysler nous ont demandé de reporter les négociations pendant qu'ils discutaient avec le Trésor américain. Nous tenons mordicus à assurer la mise en oeuvre ordonnée d'une restructuration de l'industrie sur le plan nord-américain tout en conservant la part du Canada de ce marché. Cela signifie que nous devons être prêts à fournir un apport de liquidités et, au besoin, à consentir des prêts à plus long terme.
Je vous assure que nous continuerons à encourager tous les intervenants, que ce soit les constructeurs d'automobiles, les syndicats, les fabricants de pièces, les détenteurs d'obligations ou les autres gouvernements, à travailler avec nous à faire en sorte que l'industrie soit en bonne santé et qu'elle aille de l'avant.
Pour les petites entreprises, le resserrement du crédit pose un réel problème. Je peux vous dire que les petites et moyennes entreprises ont la confiance du ministère, qui investit déjà dans la BDC pour augmenter d'au moins 1,5 milliard de dollars le financement offert pour le fonctionnement et la croissance des entreprises. Nous injectons des centaines de millions de dollars dans la BDC pour qu'elle puisse accroître ses activités de prêt. S'y ajouteront d'importants fonds pour renflouer les marges de crédit offertes par les institutions financières aux petites et moyennes entreprises. Cette injection de fonds permettra à la BDC de consentir un financement à des centaines de petites et moyennes entreprises canadiennes de tous les secteurs d'activités, aussi bien la fabrication que les sciences et la technologie, la construction, le tourisme, l'exploitation forestière et la pêche commerciale.
En outre, le budget de 2009 prévoit les dépenses suivantes pour contribuer à l'essor des petites entreprises et les aider à créer des emplois: 200 millions de dollars sur deux ans destinés au Programme d'aide à la recherche industrielle, ou PARI, pour lui permettre d'accroître temporairement la portée de ses initiatives à l'intention des petites et moyennes entreprises; 30 millions de dollars sur deux ans au Réseau Entreprises Canada, source d'accès à quantité d'informations fiables, à jour et pertinentes pour les entreprises; 10 millions de dollars à la Fondation canadienne des jeunes entrepreneurs, afin d'appuyer et d'encadrer les jeunes Canadiens qui lancent de nouvelles entreprises; augmentation du montant de revenu admissible au taux réduit de l'impôt des sociétés de 11 p. 100, passant de 400 000 $ à 500 000 $ en date du 1er janvier.
Je veux vous remercier du temps que vous nous avez consacré cet après-midi. Permettez-moi de réitérer que le budget de 2009 nous engage sur la bonne voie. Mon ministère travaille avec ardeur à faire sa part du travail qui s'impose. Nous veillerons à assurer une diligence raisonnable en la matière et à rendre compte de nos actions aux contribuables canadiens. Avec l'innovation pour guide, je crois bien que nous allons pouvoir traverser cette tempête économique.
Comme je suis prêt à répondre à vos questions, je vais m'arrêter là — et je suis certainement prêt à participer aussi à la discussion.
Merci, monsieur le président.