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La séance de mercredi prochain sera donc publique.
Sans plus tarder, nous allons passer à l'ordre du jour et, conformément à l'ordre de renvoi du vendredi 8 mai 2009, étudier le projet de loi , Loi visant à promouvoir l'efficacité et la capacité d'adaptation de l'économie canadienne par la réglementation de certaines pratiques qui découragent l'exercice des activités commerciales par voie électronique et modifiant la Loi sur le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, la Loi sur la concurrence, la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques et la Loi sur les télécommunications.
Comparaissent aujourd'hui devant nous plusieurs témoins provenant de divers organismes, et j'ai nommé: Paul Misener, d'Amazon.ca; Tom Copeland, de l'Association canadienne des fournisseurs Internet; Chris Gray et Jason Kee, du Conseil de la propriété intellectuelle du Canada; Geneviève Reed et Anu Bose, d'Options consommateurs; et Nathalie Clark et William Randle, de l'Association des banquiers canadiens.
Bienvenue à tous et à toutes.
Nous allons commencer par les exposés préliminaires de chacun des organismes présents. Vous aurez tous cinq minutes pour faire votre exposé. Nous commencerons par Amazon.ca.
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Merci infiniment, monsieur le président.
Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner aujourd'hui et à exprimer le point de vue de mon organisation sur un sujet aussi important et sur un aussi remarquable projet de loi.
Au nom d'Amazon.ca permettez-moi d'ajouter ma voix au concert d'éloges, de félicitations et de support pour votre travail dans ce dossier et pour le projet de loi .
Je pourrais facilement utiliser mes cinq minutes à complimenter les diverses caractéristiques du projet de loi, mais je crois que ma présence ici vous serait plus profitable si je pouvais vous suggérer deux domaines à améliorer et de modestes changements.
Mon premier point porte sur les conséquences des erreurs de bonne foi. Nous disons depuis longtemps que les erreurs de bonne foi commises par courrier électronique ne devraient pas être punies, que les polluposteurs polluent délibérément et intentionnellement et que les compagnies réputées devraient être capables d'envoyer des courriels à leurs clients sans crainte de représailles juridiques pour des erreurs de bonne foi. Le marché fournit déjà de fortes dissuasions. Les erreurs de bonne foi ne sont également pas la source du problème réel des pourriels; nos boîtes de courriels ne sont pas inondées de messages provenant d'entreprises qui les ont envoyés accidentellement. Je le répète: les polluposteurs polluent délibérément et intentionnellement.
Cela est déjà implicitement reconnu dans le projet de loi , dont le but est de « non pas punir, mais plutôt [de] favoriser le respect de la présente loi ». Ce que reconnaissent encore plus explicitement les dispositions prévoyant les défenses du projet de loi, soit les paragraphes 33(1) et 54(1).
Aussi, à votre audience du 18 juin, le président du CRTC, M. von Finckenstein, a dit que l'on saurait si quelqu'un devait être condamné à une amende en déterminant s'il y a eu « violation délibérée » de la loi. Afin que le projet de loi indique clairement la compréhension de M. von Finckenstein, avec lequel je suis d'accord, je suggère que les paragraphes 20(1) et 51(1) soient amendés afin que seuls ceux qui ont « délibérément violé » la loi soient passibles d'une amende ou de dommages. À tout le moins, le projet de loi devrait être clarifié dans les articles prévoyant les défenses en utilisant les mots figurant à l'article 22 du projet de loi du Sénat S-202, du sénateur Goldstein: « Nul ne peut être tenu responsable d'une violation [...] s'il prouve que la violation résulte de l'inadvertance ou d'une véritable erreur de fait. »
Ces simples changements, grâce au sénateur Goldstein et à sa sage rédaction, clarifieraient le projet de loi face aux conséquences des erreurs de bonne foi.
Mon second point a trait à la durée du consentement tacite basé sur un achat. Dans le projet de loi , le consentement tacite sur un achat expirerait après seulement 18 mois. Nous croyons que, dans l'intérêt des consommateurs, cette période est beaucoup trop courte. Premièrement, et il ne s'agit pas ici d'une critique, 18 mois, c'est arbitraire, comme cela a déjà été mentionné devant ce comité. En soi, il ne s'agit pas d'un nombre magique et il ne se distingue en rien de 17, 20 ou 36 mois. Mais plus important, 18 mois, c'est beaucoup trop court. Cela n'est pas compatible avec les attentes des consommateurs et des pratiques favorables à la clientèle. Deux évidences s'imposent: premièrement, les cycles de production (particulièrement pour les créateurs, tels les auteurs et les groupes musicaux) peuvent dépasser de beaucoup 18 mois. Joan Thomas vient tout juste de remporter le prix Amazon.ca pour un premier roman pour son livre Reading by Lightning. Ne pensez-vous pas que les consommateurs qui ont acheté son livre devraient être avertis de la parution de son prochain livre, même si ça lui prend des années à l'écrire?
De même, le cycle de vie d'un projet (tels que les automobiles, écouteurs, ordinateurs) est souvent beaucoup plus long que 18 mois. Les consommateurs s'attendent à recevoir des avis au sujet des nouvelles publications et des produits de remplacement au moment approprié, et non à 17 mois et demi. Alors, de la perspective du consommateur, une durée indéfinie serait la meilleure. En réalité, une durée limitée pourrait faire augmenter les courriels commerciaux: les vendeurs pourraient en effet se ruer afin de se conformer à une date limite artificielle, causant une inondation de courriels à 17 mois et demi.
Il est aussi difficile de croire qu'un consentement tacite d'une durée limitée ferait une très grosse différence: nos boîtes de réception ne sont pas remplies de courriels faisant suite aux achats faits loin dans le passé; et, pour les rares exceptions, les consommateurs peuvent choisir de ne pas participer ou de bloquer. Si nous devons avoir une durée limitée sur le consentement tacite basé sur un achat, 5 à 7 ans serait mieux pour les consommateurs, car on tiendrait ainsi compte des cycles de production et des cycles de vie des produits.
Je répondrai maintenant avec plaisir à vos questions.
Merci encore, monsieur le président.
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Je vous remercie, monsieur le président. Je sais gré aux membres du comité de me permettre de traiter aujourd'hui du .
En plus d'assumer la présidence de l'Association canadienne des fournisseurs Internet depuis neuf ans, je suis télécommunicateur depuis près de 15 ans à Cobourg, en Ontario. Je m'intéresse au problème des courriels commerciaux non sollicités — aussi appelés pourriels — dès qu'il est apparu que ces messages pouvaient être préjudiciables et coûter des millions de dollars chaque année aux entreprises et aux particuliers.
En 2004, j'ai été invité à faire partie du groupe de travail ministériel sur les pourriels. En 12 mois à peine, nous avons élaboré une approche fondée sur une boîte à outils pour lutter contre le pollupostage et formulé des recommandations que nous avons présentées au ministre de l'Industrie en mai 2005, lesquelles ont été adoptées par de nombreux pays.
Même si le pollupostage est de loin le problème que les internautes rencontrent le plus fréquemment, la LPCE indique également qu'un courriel apparemment inoffensif est souvent annonciateur d'un problème plus grave, comme un cheval de Troie, un vol d'identité, une fraude et d'autres actes criminels.
L'ACFI a de nombreuses préoccupations, dont j'aimerais vous faire part aujourd'hui. La plupart concernent l'exécution de la loi. Nous nous réjouissons qu'Industrie Canada soit chargé de superviser la LPCE. Selon moi, c'est le ministère fédéral qui s'y connaît le plus en matière de communications électroniques. Le premier point qui nous préoccupe, cependant, ce sont les organismes d'exécution figurant dans le . Même si ces organismes ont eu une certaine influence sur les communications électroniques par le passé, leur volonté ou leur capacité de mener à bien leur mandat n'a pas toujours porté fruit. Dans certains cas, ils manquaient d'outils, de mandats ou de ressources, alors qu'à d'autres moments, ils n'ont tout simplement pas réussi à appliquer les moyens dont ils disposaient.
Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes nous préoccupe particulièrement. Nous comprenons qu'on y intègre actuellement une nouvelle fonction pour exécuter ce nouveau mandat. Mais comme le CRTC est peu enclin à mettre en oeuvre les décisions et les ordonnances rendues dans le cadre de son mandat traditionnel en matière de télécommunications, nous avons certaines réserves concernant sa volonté d'exercer les nouveaux pouvoirs que prévoit le . J'espère malgré tout que mes craintes s'avéreront non fondées et que le CRTC fera un meilleur usage des pouvoirs qui lui sont impartis.
Le rôle que jouent le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada et le Bureau de la concurrence est moins préoccupant. En fait, nous nous réjouissons que le et d'autres mesures législatives renforcent leur mandat en leur offrant des éclaircissements, des outils et des ressources. La Commissaire à la protection de la vie privée a certainement fait preuve d'un leadership considérable dans la lutte contre les pourriels jusqu'à maintenant, et le Bureau de la concurrence est depuis longtemps le chien de garde vers lequel les consommateurs peuvent se tourner concernant le marketing trompeur et la vérité dans la publicité. Grâce au projet de loi C-27, qui cible expressément les pourriels, nous espérons que ces organismes continueront sur leur lancée.
Cependant, tous ces organismes d'exécution peuvent avoir des approches différentes. Si l'on veut que le atteigne ses objectifs, il ne peut y avoir de guerre de clocher. Le projet de loi a rapidement pris forme parce que les parlementaires de toute appartenance ont considéré que le jeu en valait la chandelle et que les résultats seraient bénéfiques. Nos organismes d'exécution doivent garder cet exemple en tête en assumant leurs nouvelles fonctions afin de protéger la population canadienne en ligne.
L'ACFI proposerait que les trois organismes envisagent d'établir un groupe de travail trilatéral pour mettre en oeuvre et gérer leurs nouvelles responsabilités plutôt que de travailler séparément. Ils éviteraient ainsi de déployer des efforts en double, géreraient plus rapidement et plus efficacement les plaintes, coordonneraient mieux l'échange d'information entre eux et utiliseraient plus efficacement les outils d'enquête et les ressources financières.
Le deuxième point qui nous préoccupe sur le plan de l'exécution de la loi concerne la coordination des efforts internationaux. Pour qu'elle soit efficace, cette coordination doit s'étendre au-delà de ces vénérables murs et du pays. Le crime électronique est partout, et les contrevenants se moquent des frontières. Les cyber-criminels ne travaillent pas de 9 à 5 dans un fuseau horaire quelconque; ils agissent à l'échelle internationale, 24 heures sur 24, 365 jours par année. Heureusement, de l'avis de plusieurs, il n'existe que quelques groupes qui s'adonnent intensément au pollupostage. Ils agissent malheureusement dans de nombreux pays de presque tous les continents en exploitant des internautes à leur insu.
Même si nous sommes l'un des premiers pays à constituer une boîte à outils pour lutter contre les pourriels, nous sommes l'une des dernières grandes économies à mettre en oeuvre intégralement une stratégie anti-pourriel fondée sur les recommandations du groupe de travail. Les pays qui ont adopté ces recommandations ont renforcé leur expertise et développé des ressources dont le Canada pourrait profiter.
La LPCE permet aux organismes canadiens d'exécution d'échanger des renseignements avec leurs équivalents étrangers. Ils devraient en profiter pour tirer parti du savoir-faire international afin d'exécuter leur mandat. Comme il y a relativement peu de pourriels qui viennent du Canada, ce n'est qu'en collaborant de manière ouverte et coordonnée avec d'autres organismes internationaux que nous pourrons réaliser des progrès dans la lutte contre les pourriels.
Notre troisième objet de préoccupation est l'imposition de sanctions appropriées et raisonnables aux contrevenants. Nous espérons que les propriétaires d'entreprises canadiennes légitimes qui commettent involontairement des erreurs en déployant leur stratégie de marketing électronique ne deviendront pas les victimes d'un excès de zèle simplement parce qu'on peut facilement leur mettre la main au collet. Ceux que nous voulons mettre hors d'état de nuire, ce sont les polluposteurs malintentionnés.
Plutôt que d'obtenir rapidement des chiffres concluants et de clamer leur belle réussite sur les toits en poursuivant des PME, les trois organismes et Industrie Canada devraient entreprendre une campagne concertée afin d'informer les entreprises et les consommateurs canadiens au sujet de la LPCE. L'éducation est beaucoup plus efficace et moins chère que l'exécution de la loi.
Enfin, il y a plusieurs choses simples dont il faut se rappeler et qui, croyons-nous, faciliteront l'élaboration du règlement qui permettra d'appliquer efficacement la LPCE. Tout d'abord, il faut cibler ceux qui commettent les infractions les plus graves. Ensuite, il faut s'intéresser à l'intention plutôt qu'à l'acte en soi. Il faut aussi cibler des activités bien définies et jugées dangereuses, tout en se ménageant la possibilité d'élargir la définition de ces activités à mesure que la technologie évolue. Il faut ensuite faire connaître l'étiquette qui s'applique au marketing en ligne. Il faut en outre garder à l'esprit que la loi est appliquée de manière judicieuse et ciblée en fonction du préjudice subi et non de l'inconvénient perçu. On doit également adopter les pratiques exemplaires d'autres pays sur le plan de la loi, du règlement et de leur mise en oeuvre. Il importe aussi d'intervenir pour protéger les Canadiens sans leur imposer un surcroît de bureaucratie et de confusion dans le cadre de poursuites judiciaires. Finalement, il ne faut pas voir des criminels et créer un fardeau financier là où personne n'avait l'intention de commettre de fraude ou de tort.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Chris Gray et suis directeur du Conseil de la propriété intellectuelle du Canada.
Je suis accompagné aujourd'hui de Jason Kee, membre du comité directeur du CPIC. Il est également directeur, politiques et affaires juridiques, Association canadienne du logiciel de divertissement.
C'est un plaisir pour moi d'avoir l'occasion de vous présenter le point de vue du Conseil de la propriété intellectuelle du Canada et de ses membres sur le projet de loi .
Le CPIC a été fondé en 2008 à l'instigation de la Chambre de commerce du Canada afin d'unir des entreprises et d'exercer des pressions pour améliorer le régime de droits de propriété intellectuelle au pays. Même si dernièrement, nous avons surtout mené des consultations sur le droit d'auteur et réclamé une lutte plus efficace contre les contrefaçons aux frontières, nous devons également nous intéresser aux autres mesures législatives qui pourraient avoir une incidence sur les entreprises, comme celle qui nous intéresse aujourd'hui.
Le CPIC et le monde des affaires en général voient d'un bon oeil l'élimination des pourriels. Comme nous le savons tous, ils embêtent presque tout le monde. Dans le cas d'une entreprise, surtout de petite taille, ces courriels, qui sont longs à éliminer, peuvent ralentir les activités légitimes. Cependant, il faut régler certains points au sujet du projet de loi , et nous sommes heureux que le comité prenne le temps de corriger la situation et d'envisager de modifier la mesure législative pour la rendre acceptable pour tous.
En collaboration avec la Chambre de commerce du Canada et d'autres associations d'affaires, nous avons soumis des modifications à l'examen des membres du comité. Même si nous appuyons l'objectif du projet de loi, qui consiste à décourager les formes les plus dangereuses de pollupostage, comme l'hameçonnage et les maliciels, qui découragent les entrepreneurs de mener leurs activités commerciales par voie électronique, nous ne pouvons accepter le projet de loi dans sa forme actuelle.
La nouvelle LPCE pourrait rendre illégales des milliers d'applications informatiques courantes et exposer des entreprises canadiennes à des amendes pouvant aller jusqu'à 10 millions de dollars et à des poursuites civiles. Ce nouveau projet de loi modifierait également la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques, modifications en vertu desquelles des entreprises canadiennes pourraient faire l'objet de poursuites civiles en cas de violation de la loi. Le projet de loi pourrait également empêcher la formation de nouvelles relations d'affaires par Internet ou par courrier électronique et limiterait énormément l'utilisation d'Internet pour la diffusion de logiciels et de mises à jour.
Je laisserai Jason vous expliquer en détail nos préoccupations à cet égard.
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Merci beaucoup, Chris. Je vous remercie, monsieur le président.
J'aimerais réitérer que le CPIC appuie l'objectif du projet de loi. Le ministre de l'Industrie a clairement indiqué que le renforcement de l'économie numérique du Canada figure parmi les grandes priorités du pays et qu'il faut encourager le recours au commerce électronique en s'attaquant aux problèmes comme les pourriels, l'hameçonnage et les maliciels. Cependant, en raison de sa large portée, l'absence d'exception pour un grand nombre de pratiques commerciales importantes sur les plans social et commercial et des exigences complexes en matière de consentement, le projet de loi vise une multitude d'activités légitimes. Si on ajoute à cela les sanctions administratives pécuniaires substantielles et les dispositions en matière de dommage, qui exposent les entreprises à de graves risques de poursuite à la moindre violation du projet de loi, ce dernier pourrait avoir un effet contraire à celui désiré et décourager activement le commerce électronique et ralentir le développement de l'économie numérique au Canada.
Pendant l'examen du projet de loi C-27, le comité a dégagé un consensus général au sein du milieu des affaires et du secteur juridique, qui considèrent que la mesure législative devrait être amendée pour lutter efficacement contre les formes graves et nuisibles de pourriels, d'hameçonnage et de maliciels, tout en limitant les répercussions sur les activités légitimes. Pour ce faire, comme Chris l'a indiqué, nous vous avons recommandé une série d'amendements. Comte tenu du temps dont je dispose, toutefois, je m'en tiendrai à deux grandes questions, soit la collecte d'adresses et la lutte aux maliciels.
Sur le plan de la collecte d'adresses, la LPCE vise à interdire la collecte ou l'utilisation d'une adresse électronique obtenue par des programmes conçus à cette fin, ainsi que la collecte et l'utilisation de renseignements personnels obtenus par l'entremise des télécommunications. Cependant, cette nouvelle interdiction est si large qu'elle empêche la collecte et l'utilisation d'adresses électroniques et d'autre renseignements, comme les adresses IP, à des fins légitimes comme l'exécution de la loi, ce qui aura certainement des conséquences très graves sur la capacité de lutter contre des crimes informatiques comme la pornographie infantile et le vol d'identité. Le projet de loi interdirait également la collecte et l'utilisation de renseignements à des fins privées et légitimes, comme la collecte de renseignements en ligne en cas de diffamation ou de violation potentielle de marque de commerce ou de droit d'auteur, ou l'envoi de messages ayant un lien avec la protection de ces droits.
Par conséquent, il faudrait limiter ces dispositions à la collecte d'adresses ou de renseignements personnels pour l'envoi de messages commerciaux non sollicités. Il faudrait, à tout le moins, que les exceptions figurant dans la LPRPDE s'appliquent également en l'espèce.
En ce qui concerne la lutte contre les espiogiciels, les dispositions du projet de loi interdisent à quiconque d'installer un programme informatique sur l'ordinateur d'une autre personne sans le consentement explicite de cette dernière. Même si l'objectif visé consiste à empêcher l'installation de logiciels nuisibles comme les virus, les vers et les chevaux de Troie, la définition de « programme informatique » est si large qu'elle couvre toute forme de données, qu'il s'agisse de textes, de logiciels ou de codes, qui font accomplir une tâche à un ordinateur.
Les dispositions s'appliquent donc à toute une gamme d'applications, de l'installation d'un système d'exploitation au complet à l'ajout d'une simple fonction logicielle, qu'il s'agisse de mises à jour, de correctifs, de mises à niveau ou d'ajouts. Elles s'appliquent sans égard aux circonstances de l'installation — qu'elle soit faite par un technicien professionnel, un utilisateur final ou une fonction automatique —, au mode de livraison du programme — qu'il s'agisse d'une fonction préinstallée, d'un achat ou d'une transmission électronique —, ou du fait que l'acte est mal ou bien intentionné.
De plus, la mesure législative s'applique à n'importe quel système informatique, ce qui englobe non seulement les ordinateurs personnels, mais également toute forme de produit de consommation électronique, comme les téléphones cellulaires, les enregistreurs audio et vidéo numériques, les consoles de jeu vidéo et même les tout derniers accessoires automobiles. Si le but est d'interdire les formes de maliciels qui minent la confiance à l'égard des moyens de communication électronique dans le cadre d'activités commerciales...
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Si le but du projet de loi est d'interdire les formes de maliciels qui minent la confiance à l'égard des moyens de communication électronique dans le cadre d'activités commerciales, cette interdiction générale va beaucoup plus loin qu'il ne le faut et pourrait nuire énormément à l'élaboration, à la vente et à la distribution de logiciels commerciaux au Canada, et ainsi décourager davantage le commerce électronique et le développement de notre économie numérique au Canada que les maliciels qu'il vise à éliminer.
Enfin, tous les programmeurs informatiques doivent obtenir le consentement explicite de l'utilisateur avant d'installer un programme et doivent en énoncer la fonction, l'objet et les conséquences pour que ce consentement soit valide. Par conséquent, à chaque installation, il faut indiquer de quel programme informatique il s'agit et en préciser la fonction, l'objet et les conséquences avant que le programmeur puisse obtenir le consentement. Or, la plupart des logiciels installent et exécutent de manière routinière une multitude de petits programmes — il y en a peut-être des centaines et même des milliers — au cours de leurs opérations afin de pouvoir fonctionner. Il est techniquement impossible d'obtenir le consentement explicite de l'utilisateur et d'énoncer la fonction, l'objet et les conséquences pour chaque installation et exécution. De plus, cela pourrait nuire considérablement à l'utilisation et même au fonctionnement du logiciel
Plutôt que d'imposer une interdiction par trop générale, les dispositions anti-maliciels de la LPCE devraient cibler expressément les cas où on a clairement utilisé des maliciels ou des espiogiciels pour causer des préjudices à l'utilisateur final, et fournir une liste précise et exclusive des fonctions informatiques qui sont considérées comme étant des espiogiciels, comme c'est le cas de nombreuses lois de lutte aux espiogiciels adoptées dans divers États américains. Il faudrait également réduire la portée des dispositions de la loi pour qu'elles ne s'appliquent qu'aux programmes informatiques installés à des fins malveillantes sur un autre système.
J'aimerais remercier le comité de nous avoir donné l'occasion d'exprimer notre opinion aujourd'hui. C'est avec plaisir que je répondrai aux questions que vous pourriez avoir et travaillerai avec vous pour améliorer cette importante mesure législative.
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Monsieur le président, messieurs les vice-présidents, madame et messieurs membres du comité, permettez-moi de vous remercier de nous donner l'occasion de vous faire part de nos observations sur le projet de loi C-27 sur la protection du commerce électronique.
Option consommateurs existe depuis 1983. Nous sommes une association à but non lucratif qui a pour mission de promouvoir et de défendre les intérêts des consommateurs et de veiller à ce qu'ils soient respectés. Notre siège social se situe à Montréal et nous avons aussi un bureau à Ottawa.
Il y a plus de quatre ans maintenant, le Groupe de travail sur le pourriel remettait son rapport au ministre de l'Industrie du Canada. Aux 10 membres officiels du Groupe de travail qui provenaient de l'entreprise privée, du gouvernement et de la société civile, dont moi-même, se sont ajoutés près d'une centaine d'intervenants fortement intéressés par la question. Le rapport, unanime, du groupe de travail recommandait entre autres l'élaboration d'une loi autonome traitant clairement du pourriel, des infractions liées au pourriel et des nouvelles menaces au commerce électronique telles que les logiciels espions et les réseaux d'ordinateurs zombies.
Nous saluons donc le dépôt du projet de loi , qui constitue un premier pas pour améliorer la confiance des consommateurs canadiens dans le commerce électronique.
L'envoi massif de courriels à caractère commercial fait supporter les coûts par les destinataires — fournisseurs de services Internet, entreprises et consommateurs — plutôt que par l'expéditeur. Ces coûts directs — capacité de bande passante, technologies de filtrage, embauche de personnel supplémentaire — et indirects — perte de productivité, perte de messages légitimes, corruption des infrastructures des technologies de l'information et vols d'identité — sont multiples, bien que difficiles à chiffrer.
Dans une relation de confiance nécessaire à la survie du commerce électronique, l'utilisation frauduleuse de l'adresse de courriel est néfaste. Les pourriels défient deux types de règles relatives à la protection des renseignements personnels: celle ayant trait à la collecte et à l'utilisation des données et celle respectant la capacité de l'internaute à s'opposer à une telle collecte. De plus, le pourriel est devenu un vecteur important pour mener des attaques d'hameçonnage permettant aux cybercriminels de perpétrer le vol d'identité. Selon l'OCDE, la quantité de pourriels a atteint un point tel qu'ils minent la confiance des utilisateurs de courriels et des autres médias électroniques, et qu'ils ont un impact négatif sur la performance des réseaux de communication globaux.
Il est donc urgent que le Parlement adopte une législation claire et précise interdisant: l'envoi de messages électroniques commerciaux non sollicités et non consentis — comme stipulé au paragraphe 6.1; la modification des données de transmission — article 7; l'installation ou l'utilisation de programmes dans l'ordinateur d'une autre personne sans son consentement — article 8; les représentations électroniques trompeuses et frauduleuses — article 71; l'utilisation d'un programme d'ordinateur pour la collecte de l'adresse électronique d'un individu et l'utilisation de l'adresse ainsi recueillie — article 78; ainsi que l'utilisation non autorisée d'un ordinateur pour les fins de collecte de renseignements personnels — article 78. Il est aussi important que cette législation permette les communications commerciales seulement si le consommateur consent à les recevoir.
Tant dans les groupes de discussion que dans le cadre d'un sondage pancanadien que nous avons mené en 2004, les consommateurs canadiens se sont prononcés en faveur d'un régime qui exige le consentement préalable explicite du consommateur avant toute sollicitation par courriel. Nous aurions préféré un régime strict de consentement explicite, mais nous estimons que le libellé des articles 10 à 13 du projet de loi constituent un compromis raisonnable entre le consentement explicite et le consentement tacite, lorsqu'une relation d'affaires préexiste. Afin de clarifier la situation de consentement tacite, nous recommandons l'ajout du paragraphe suivant après le paragraphe 10(4):
Dans le cadre des « relations d'affaires en cours », le consentement tacite n'est valable que si les coordonnées du destinataire proviennent directement de lui et que les produits et services proposés sont similaires ou analogues à ceux vendus antérieurement.
Le projet de loi répond aux recommandations du Groupe de travail sur le pourriel, qui souhaitait que les nouvelles infractions établies par la loi soient d'ordre civil et que la législation offre un droit d'action privé aux individus et aux entreprises. Les sanctions pécuniaires importantes prévues par le projet de loi nous semblent suffisamment sévères pour décourager les polluposteurs.
Le projet de loi apporte également de nombreuses modifications à la Loi sur la concurrence et à la Loi sur la protection des renseignements personnels qui permettront de contrer plus efficacement les méthodes et les moyens des polluposteurs.
Bref, l'élaboration du projet de loi semble avoir été inspirée des meilleures pratiques réglementaires des nombreux partenaires commerciaux du Canada ayant adopté une législation pour contrer le pourriel et ses conséquences néfastes.
Comme vous le savez certainement, l'efficacité de toute législation réside dans son application, et l'application des nouvelles dispositions législatives doit absolument être accompagnée de ressources additionnelles. En outre, cette législation appelle à une plus grande coordination entre les agences existantes, identifiées dans la loi, et nécessite la création d'un centre national de coordination afin de surveiller et faire rapport sur l'efficacité de la loi, de soutenir la coopération nationale et internationale, de travailler conjointement avec l'industrie, d'analyser les tendances en matière de menaces électroniques et d'élaborer des programmes de sensibilisation et d'éducation.
Enfin, un élément nécessite l'attention des parlementaires et du gouvernement canadien afin que le projet de loi soit complet: les consommateurs canadiens ont besoin d'un mécanisme de traitement des plaintes efficace et simple.
La nouvelle législation ainsi que les mécanismes de surveillance et d'analyse des nouvelles menaces électroniques qui seront mis sur pied permettront de maintenir la confiance des consommateurs canadiens dans le commerce électronique et de prévenir des maux potentiellement plus dangereux.
Je vous remercie beaucoup.
:
Merci, monsieur le président. Je remercie également les membres du comité de nous avoir invités à prendre part à l'examen du projet de loi sur la protection du commerce électronique, également appelé LPCE.
[Français]
Nous sommes ravis de pouvoir fournir les commentaires de nos membres au sujet de cet important projet de loi.
[Traduction]
Je m'appelle Nathalie Clark et suis avocate et secrétaire générale de l'Association des banquiers canadiens. Je suis accompagnée aujourd'hui par Bill Randle, chef adjoint du contentieux.
Le mémoire que nous vous avons remis contient des commentaires détaillés sur le projet de loi . Mais dans mon exposé, je passerai rapidement en revue nos principales préoccupations à ce sujet.
Ces dernières années, les criminels se sont servis du courrier électronique pour envoyer des espiogiciels, qui permettre de voler les renseignements personnels de la victime, ainsi que des messages frauduleux qui poussent les destinataires à dévoiler leurs renseignements personnels grâce auxquels on peut voler leur identité.
[Français]
Il est largement reconnu que ces types de pourriels représentent une grande menace pour les individus, les entreprises et l'économie canadienne. Voilà plusieurs années que l'ABC encourage le gouvernement à introduire un projet de loi visant les formes de pourriels les plus nocives.
Le Canada est le seul pays du G8 qui n'a toujours pas adopté une loi spécifique antipourriel. Le secteur bancaire est d'avis qu'une telle loi est nécessaire pour protéger les consommateurs et les entreprises contre ce type de pourriels dangereux et dévastateurs.
[Traduction]
C'est pourquoi nous accueillons avec plaisir la décision du gouvernement d'aller de l'avant avec un projet de loi antipourriel et nous appuyons l'objectif énoncé du projet de loi de promouvoir l’efficacité et la capacité d’adaptation de l’économie canadienne par la réglementation des pratiques commerciales qui découragent l’exercice des activités commerciales par voie électronique. Nous remarquons néanmoins que le projet de loi est nettement plus vaste et restrictif que les lois similaires d'autres pays, y compris les États-Unis.
Nous nous inquiétons de l'ampleur de la portée du projet de loi et de l'effet négatif potentiel que pourraient avoir certaines de ses dispositions sur les activités légitimes des entreprises. Plus précisément, nous estimons que le cadre de consentement que propose le projet de loi, conjugué à la nécessité — avec certaines exceptions limitées — d'obtenir le consentement exprès d'une personne pour pouvoir lui envoyer un message électronique dans le cadre d'activités commerciales, portera tort à la capacité des entreprises légitimes de commercialiser leurs biens et services par voie électronique. Plus important encore, le consentement exprès ne peut être obtenu en envoyant un courriel ou d'autres communications électroniques à une personne dont on veut obtenir le consentement. Il ne peut être obtenu que par d'autres moyens, grâce à un contact antérieur avec la personne, autrement dit une entreprise ne peut envoyer un message électronique non sollicité demandant au destinataire l'autorisation de lui envoyer d'autres messages.
Nous recommandons par conséquent que le projet de loi soit modifié pour permettre l'envoi d'un message initial de prise de contact sans consentement, dont le contenu serait assujetti à des exigences strictes, conformes aux principes de la loi régissant la liste de numéros exclus et des lois antipourriel en vigueur dans d'autres pays.
Nous reconnaissons que le consentement peut être implicite quand il y a déjà « relations d'affaires et en cours ». Nous recommandons aussi une modification pour élargir l'exception aux filiales des entreprises avec lesquelles une personne entretient une relation d'affaires.
[Français]
Nous remarquons que le consentement exprès est requis chaque fois qu'un « programme d'ordinateur » doit être installé, même lorsqu'une relation d'affaires en cours existe. Nous aimerions recevoir clarification que des outils tels que les témoins — cookies — ne sont pas visés par la définition de « programme d'ordinateur » dans le projet de loi.
[Traduction]
Le projet de loi comporte en outre un barème détaillé des sanctions administratives pécuniaires. Bien que nous convenons de la nécessité d'un régime d'application de la loi qui comprenne des sanctions envers les contrevenants, nous sommes d'avis que certains aspects du régime, et particulièrement les sanctions que propose le projet de loi, sont excessifs et pourraient dissuader les entreprises de s'engager dans des activités de marketing tout à fait légitimes. Celles-ci pourraient avoir pour effet d'étouffer le développement d'un secteur de marketing électronique légitime valable et avoir des répercussions négatives sur la capacité des entreprises de rejoindre leurs consommateurs.
Le projet de loi prétend que l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire considérable ne vise pas à punir mais plutôt à favoriser le respect de la loi. Si c'est vraiment l'objectif principal de la disposition sur la sanction administrative pécuniaire prévue par le projet de loi , nous recommandons que le CRTC ait l'autorité le suspendre le paiement d'une telle sanction durant une période de temps suffisante pour que la personne visée prouve au CRTC qu'elle a apporté les changements nécessaires afin de se conformer pleinement à la loi, dans lequel cas la sanction sera retirée.
Le projet de loi contient également une disposition de droit privé d'action qui permet l'obtention de dommages-intérêts préétablis sans preuve de dommages. Nous sommes d'avis qu'un régime d'application de la loi adéquat doit être géré par le gouvernement. Nous n'appuyons nullement le droit privé d'action car nous croyons que ces actions sont motivées par des facteurs monétaires privés plutôt que par un souci de dissuasion général et qu'un droit privé d'action aura un effet paralysant sur les entreprises qui désirent effectuer des activités de marketing légitimes. Même si le projet de loi prévoit l'examen de divers facteurs pour l'évaluation des dommages dans le droit privé d'action, ceci n'empêche pas que les entreprises qui agissent de façon légitime subissent des coûts considérables et aient à se défendre dans ce contexte. Plus particulièrement, le droit privé d'action encouragera les recours collectifs qui conduiront à des frais juridiques considérables et mettront la réputation des entreprises en jeu.
[Français]
Pour conclure, permettez-moi de rappeler le solide appui du secteur bancaire canadien à une loi qui protège les individus, les entreprises et l'économie canadienne contre la grande menace que représentent les formes malveillantes de pourriels. Nous sommes ravis d'avoir eu cette occasion de travailler en étroite collaboration avec le gouvernement et les parlementaires afin que le Canada ne soit plus le dernier pays du G8 à ne pas avoir adopté une loi antipourriel.
[Traduction]
Je vous remercie encore d'offrir à l'ABC l'occasion de présenter ses points de vue sur le . Nous répondrons avec plaisir à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais dire d'abord que si j'ai bien compris, c'est aujourd'hui la journée internationale de la traduction, et je sais, rien qu'à la façon dont on passe ici très rapidement d'une langue à l'autre, que les traducteurs ont certainement mérité qu'on souligne leur travail aujourd'hui. C'est ce que je souhaite faire maintenant.
Des voix: Bravo, bravo!
M. Anthony Rota: Et je tiens à remercier les témoins d'être venus jusqu'à nous aujourd'hui, bien sûr.
Ma première question s'adresse à MM. Misener et Gray.
L'un des problèmes que pose ce projet de loi, c'est qu'il est très vaste et englobe absolument tout. L'une des préoccupations soulevées, c'est que quelque chose d'aussi vaste risque de faire vraiment du tort à bien des compagnies canadiennes. En vérité, à l'échelle internationale, une grande part des logiciels malveillants et des pourriels qu'on reçoit sans le vouloir proviennent de l'extérieur du pays. Quel effet cela a-t-il sur les entreprises canadiennes? Est-ce que cela nous fait du tort? Est-ce que cela nous lie les mains dans le dos et nous oblige injustement à faire du marketing juste de l'extérieur du pays? J'apprécierais que vous m'en parliez, monsieur Misener, et ensuite monsieur Gray.
Il faudrait que je réponde très simplement non, je ne crois pas que cela compromette la capacité des entreprises canadiennes de faire face à la compétition et de prospérer. Amazon.ca est généralement satisfait des dispositions de ce projet de loi. Nous avons recensé plusieurs aspects favorables aux consommateurs que des dispositions du projet de lois supprimeraient, mais les très légères modifications que j'ai proposées suffiraient, je crois, pour qu'Amazon.ca n'ait aucune difficulté à compétitionner dans cet environnement.
Nous convenons tout à fait de la nécessité d'une coopération internationale, et je crois que ce principe jouit d'un appui général. L'idée que nous cherchions en quelque sorte à nous isoler et nous couper du reste du monde est un peu naïve, parce qu'il en vient tellement de l'étranger. Alors la coopération internationale est indispensable.
Lors d'une allocution que j'ai prononcée, en qualité de membre de la délégation canadienne, dans le cadre de la réunion de l'OCDE à Séoul l'année dernière, j'ai parlé de cette nécessité de coopération internationale. Nous en convenons tout à fait.
La question suivante s'adresse à Mme Clark et M. Randle.
Je m'inquiète un peu du droit privé d'action. Quand quelqu'un fait quelque chose de mal, généralement c'est un organisme du gouvernement qui porte les accusations, et des sanctions sont imposées.
Si on permet à des particuliers de chercher à se faire indemniser pour quelque chose qu'ils perçoivent comme leur étant préjudiciable, comment se passent les choses pour la compagnie, à votre avis? Pensez-vous qu'il y aurait des recours collectifs? Il me semble que ce pourrait être une activité très lucrative pour certains professionnels du droit.
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Merci, monsieur le président.
À mon tour, je veux souligner la Journée mondiale de la traduction. Je veux dire merci aux interprètes parce que je suis un grand utilisateur de leurs services.
Merci également à chacune et à chacun d'entre vous d'être venus témoigner cet après-midi.
Ma première question s'adresse à M. Paul Misener. Vous me direz si je résume bien votre exposé. Vous avez dit qu'entre entreprises, il ne devrait pas y avoir de contraintes ou de limites en matière de courriels, et qu'entre une entreprise et un consommateur ou un client, la période devrait être d'une durée de cinq ans pour pouvoir établir la communication. J'aimerais obtenir des précisions sur cette durée de cinq ans. Est-ce au moment où le dossier est ouvert ou lors du dernier courriel, de la dernière communication?
Vous êtes-vous penchés sur le délai d'application? Est-ce que la période de cinq ans que vous proposez commence à s'appliquer immédiatement, ou avez-vous un délai de transition pour l'application?
Ce que je proposais ici, c'était de reconnaître que dans le contexte d'un consommateur qui va, de lui-même, acheter quelque chose à un vendeur, il y a consentement implicite pour que ce vendeur continue de communiquer avec ce consommateur et lui offre de nouveaux produits — peut-être la suite du livre qu'il a acheté — et qu'un consentement implicite de 18 mois seulement ne suffit tout simplement pas et ne correspond pas aux attentes des consommateurs, surtout quand on sait que les livres ne sont pas publiés aux 17 mois, les nouvelles voitures ne sont pas à changer au bout de 17 mois, etc. Il y aurait vraiment avantage pour les consommateurs à fixer une période beaucoup plus longue. Je pencherais en faveur d'une période indéfinie, mais peut-être que cinq ans pourraient suffire.
Excusez-moi, quelle était l'autre question?
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'ai une question à poser rapidement à MM. Gray et Kee.
L'un de vous a parlé de problèmes d'installation que vous avez eus, et nous avons entendu d'autres groupes exprimer des préoccupations similaires, quand le logiciel qui est sur l'ordinateur a besoin de mises à jour périodiques pour assurer son bon fonctionnement. Je sais que c'est un aspect que nous allons examiner avec les amendements. Nous avons reconnu que cela pourrait poser problème.
Monsieur Misener, pour revenir à vos commentaires sur l'article 10 et la période de 18 mois, j'aimerais préciser quelque chose, rapidement. Cette période de 18 mois s'applique seulement dans le cas du consentement implicite, alors le concept de cette relation d'affaires en cours... Si vous, dans le cadre de cette relation d'affaires en cours, demandez simplement au client qui achète le livre ou quoi que ce soit d'autre de vous donner son consentement exprès, vous avez ce consentement à perpétuité.
Est-il déraisonnable de s'attendre à ce qu'une compagnie puisse tout simplement demander ce consentement exprès et l'obtienne, de telle sorte que si un nouveau livre est publié quatre ans plus tard, elle n'a pas à le demander à nouveau parce que le consentement exprès a été obtenu au moment de l'achat initial?
Ce pourrait être raisonnable, mais ici, nous avons déjà reconnu que le consommateur, en faisant son achat, a des attentes. C'est une transaction. Ce n'est pas simplement une affaire de consulter un site Web ou de recevoir un courriel; c'est quelqu'un qui se rend quelque part faire un achat. On s'attend maintenant à ce que le consommateur veuille entretenir une espèce de relation. On pourrait soutenir que ceci devrait être entièrement un projet de loi sur l'acceptation, mais ce n'est pas le cas, et ce n'est pas ce qu'il devrait être. Je pense que les consommateurs s'attendraient à ne pas devoir passer par les aléas du consentement exprès au moment de leur premier achat. Autrement, cet article sur le consentement tacite n'aurait pas de raison d'être.
Tout ce que je propose, c'est que si nous devons avoir un régime de consentement tacite, qui à mon avis est tout à fait raisonnable et répond aux attentes des consommateurs, il faut répondre à leurs attentes à l'autre extrême aussi, c'est-à-dire qu'au bout de 17 mois et demi, ils ne soient pas submergés de courriels émanant de vendeurs qui essaient de garder leurs acheteurs, mais plutôt que la période corresponde de plus près au cycle des produits et au cycle de vie des produits.
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D'accord. Je comprends la problématique.
Étant moi-même un consommateur, lorsque j'achète quelque chose, que ce soit en ligne ou non, je ne m'attends pas à recevoir des courriels du vendeur pour le restant de mes jours parce que j'ai fait cet achat. Il me semble que ce ne serait pas très difficile de me demander mon consentement explicite à ce moment-là. Alors, si c'est ce que je veux, je n'ai qu'à cocher la case appropriée et je m'attends alors à recevoir des courriels. C'est seulement une observation personnelle que je fais.
Madame Clark, j'aimerais clarifier une chose. Tout d'abord, vous avez parlé de la loi américaine, en la citant en exemple, et vous avez dit qu'elle traite les choses différemment des autres lois et qu'elle est plus sévère que d'autres à certains égards.
Or, David Fewer, qui assistait à notre dernière réunion à titre de représentant de la Clinique d'intérêt public et de politique d'Internet du Canada a dit — et je le cite — que « le projet de loi représente une amélioration considérable par rapport à la loi dite CAN-SPAM qu'ont adoptée les États-Unis et qui, à franchement parler, encourage sans retenue le pollupostage ».
Des voix: Oh, oh!
M. Mike Lake: Il a dit que si nous prenions cette direction, nous ferions une erreur.
Êtes-vous d'accord avec M. Fewer pour dire que la loi américaine ne va pas assez loin, que nous devons tirer des leçons des autres lois qui ont été adoptées et peut-être des erreurs qui ont été commises, au moment de rédiger ce projet de loi?
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Merci, monsieur le président.
Ma première question s'adresse à M. Misener. Selon votre définition, un consommateur est une personne qui achète quelque chose d'une autre personne. Ce qui est malheureux, c'est que cela pourrait s'appliquer à n'importe quoi n'importe où, puisque nous sommes une société de consommation. Cela pourrait s'appliquer à tout, que ce soit aux aliments, aux magasins, aux boutiques, etc. Il se trouve que votre entreprise a connu beaucoup de succès sur le plan du marketing et de l'utilisation d'Internet, surtout à ses débuts et avec la convergence des médias et les produits que vous vendez.
Vous demandez que la période de consentement implicite de 18 mois soit changée et j'aimerais vous poser une question. Il est possible, bien sûr, que j'aie acheté un livre que j'ai bien aimé, mais j'aurais pu acheter un livre que j'ai détesté. Alors pourquoi auriez-vous le droit de m'envoyer le suivant?
Des voix: Oh, oh!
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C'est un bon point, mais le suivant pourrait être meilleur!
Il y a de nombreuses façons d'inscrire nos commentaires sur des produits précis dans Amazon.ca. Nos clients présentent leurs recommandations avec véhémence, à la fois pour et contre. Ces recommandations sont donc très utiles aux consommateurs qui font des achats sur le site.
Je dis simplement que si vous devez avoir un consentement implicite basé sur un achat, une période de 18 mois est insensée. Il faut une période beaucoup plus longue pour que ce soit utile aux consommateurs. J'ai songé non seulement à des produits semblables, mais aussi à des produits de remplacement, comme des rasoirs électriques ou des écouteurs, qui ont une durée de vie limitée. Vous ne voulez pas recevoir un courriel sur la possibilité de remplacer ce produit dans une période de 17 mois et demi, parce qu'il est à espérer que le produit fonctionne toujours à ce moment-là, mais après quatre ans, cette offre pourrait être utile.
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Les transactions bancaires en ligne se font dans un site Web d'une banque auquel, des consommateurs comme vous, accèdent proactivement pour s'occuper de leurs finances personnelles. Ces portails de banque électronique ont été mis au point pour répondre à un besoin des consommateurs, qui voulaient utiliser des moyens électroniques pour s'occuper de leurs finances personnelles.
C'est aussi un moyen que peuvent utiliser les institutions financières pour entrer en contact avec leurs clients, parce que bien souvent ces consommateurs n'iront pas à la succursale ou n'appelleront pas la banque. C'est donc aussi une façon d'avoir une conversation avec les clients.
Je crois que vous faites référence au fait que la banque a la possibilité d'envoyer des messages à ses clients. Certains de nos sites Web de banque électronique utilisent ces fenêtres pour vous envoyer des renseignements, très souvent après avoir identifié un besoin. Ce type de message est parfois utilisé pour répondre à des questions précises, selon ce qui est disponible sur le site Web.
Mais c'est une démarche proactive que fait le consommateur pour entrer sur un site Web et qui permet à la banque de répondre à un besoin du client. Par conséquent...
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Pour dire franchement, ce besoin est né en partie parce qu'un grand nombre de banques dans ma circonscription ont fermé leurs portes, pour que vos options soient plus limitées. C'est un milieu changeant qui a aussi fait naître certains des besoins que nous avons maintenant.
Le problème, c'est que je considère qu'il s'agit d'un pourriel lorsque je dois répondre à un sondage sur mon comportement — ce qui est acheminé dans un autre dossier — pour pouvoir accéder à mon compte. Je trouve que c'est une insulte, parce que je paie pour ce compte. Je crois que les Canadiens méritent beaucoup plus de considération. Ils peuvent consulter votre site Internet et voir ce qui leur est offert et décider quand et comment ils ont besoin de l'utiliser. Je crois que nous avons mis les choses sens dessus dessous.
Ai-je le temps pour une dernière question rapide? Merci, monsieur le président.
C'est une question que j'aimerais poser à tout le monde ici, parce que je crois que c'est important lorsqu'on parle de la mise à jour des logiciels. J'ai une PlayStation 3. J'ai grandi à l'ère des jeux. On m'envoie un message pour mettre à jour mon ordinateur ou mon jeu, et je dois accepter, lire une longue déclaration et l'accepter, puis le téléchargement se fait automatiquement. Je crois comprendre qu'on demande de suivre le même processus pour d'autres choses. Cela inciterait peut-être Microsoft à mettre sur le marché un produit qui serait définitif. J'aimerais savoir si ce n'est pas une façon raisonnable d'aborder la question des mises à jour de logiciels, de votre information. Je lance la question ici.
Merci à tous les témoins d'être ici aujourd'hui et de prendre le temps d'examiner ce projet de loi et de nous donner certaines suggestions précises sur la façon dont nous pouvons l'améliorer.
J'aimerais poser quelques questions à M. Copeland, si vous me le permettez, au sujet de l'application de la loi, parce que votre exposé a porté principalement sur cet aspect, et nous n'avons pas vraiment creusé cette question.
Je suis intriguée par votre proposition trilatérale. Pouvez-vous nous en dire davantage? Si l'on songe à l'application de la loi, en particulier aux responsabilités civiles et aux infractions, le CRTC et les tribunaux entrent en jeu. Pouvez-vous nous parler un peu de ce que vous appelez, je crois, le « groupe de travail trilatéral »?
J'aimerais maintenant poser une question à MM. Misener et Gray au sujet des dispositions concernant le consentement. Je parle des cas graves pour lesquels aucun consentement n'a été obtenu. Certains disent que les dispositions en question sont trop restreintes et qu'elles ne cadrent pas avec ce qui se fait ailleurs dans le monde. Si on prend, par exemple, la Loi antipourriel de la Nouvelle-Zélande, les notions de consentement tacite et de consentement explicite sont probablement interprétées un peu différemment. La définition de consentement adoptée pour la LPRPDE, que le Groupe de travail sur le pourriel a citée, a une portée beaucoup plus vaste que celle de la loi proposée. On le définit comme suit: « ... le consentement implicite survient lorsque les actes ou l'inaction de la personne permettent raisonnablement de déduire qu'il y a consentement ».
Croyez-vous que les dispositions relatives au consentement dans la loi proposée sont trop restreintes? Je crois que vous avez demandé des modifications quant au délai, mais avez-vous examiné les dispositions relatives au consentement?
Monsieur Gray, pourriez-vous nous faire part de vos commentaires à cet égard par la suite?
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Merci, monsieur le président.
Comme c'est probablement la dernière fois que je m'adresse aux témoins, je veux prendre le temps de les remercier; et non seulement eux, mais, également, vu le sujet, tous ceux qui nous observent en ligne.
Je veux remercier tous les témoins qui se sont présentés devant nous depuis que nous avons commencé l'étude du projet de loi, parce qu'il est extrêmement important qu'il soit bien fait. Pendant les audiences, j'ai entendu des propositions qui inspireront assurément des amendements, quand viendra le temps. Je les remercie de leurs bonnes idées.
Dans le contexte des conversations que nous avons tenues aujourd'hui, je pense qu'il importe de se souvenir que nous ne voulons pas opposer consommateurs et entreprises. De fait, beaucoup de consommateurs, peut-être même la plupart, sont des entreprises en ce qui concerne Internet.
Quelqu'un a dit que le problème que nous essayons de résoudre coûte au Canada plus de 3 milliards de dollars par année, du fait des pourriels et de certaines autres choses auxquelles nous essayons de mettre un terme grâce au projet de loi. Dans de nombreux cas, ce problème grave vide presque les communications électroniques de leur signification, tant les canaux de transport de l'information sont obstrués.
J'aimerais que MM. Copeland et Misener fassent des observations sur le potentiel économique d'Internet. Je pense qu'il convient de terminer sur une image panoramique du potentiel économique d'Internet et sur la façon dont le projet de loi sur la protection du commerce électronique rendra les Canadiens plus aptes à l'utiliser à leur propre avantage économique à long terme.
J'ajouterai rapidement qu'Amazon.com a créé Amazon.ca il y a environ sept ans, pour mieux servir nos clients canadiens et mettre en vedette un contenu canadien, particulièrement des auteurs, des musiciens et des films canadiens.
Nous voulons pouvoir communiquer efficacement avec eux. Le projet de loi, d'après nous, contribuerait beaucoup à supprimer les problèmes pour que les communications soient meilleures entre les entreprises et nos clients.
Nous admirons vraiment vos efforts, auxquels nous applaudissons. Mes idées ne constituent pas une critique générale de la démarche du projet de loi, qui est déjà excellent, elles visent à lui apporter quelques retouches.
[Traduction]
Je voudrais remercier nos témoins d'être venus aujourd'hui.
Nous devons lever la séance: il est 17 h 30. Auparavant, j'ai cependant j'ai deux éléments d'information à communiquer aux membres du comité.
Premièrement, la greffière a distribué aux membres les coordonnées de personnes ressources à l'intention du personnel ou des membres qui souhaiteraient apporter des amendements au projet de loi , celui que nous étudions aujourd'hui. Avant de présenter vos amendements à la greffière, pour que les membres puissent les obtenir dans les deux langues officielles, nous vous conseillons vivement de consulter le greffier législatif et le conseiller législatif pour bien en formuler et présenter le libellé.
Deuxièmement, nous avons reçu une invitation de la Fédération internationale d'astronautique, pour une manifestation parlementaire qui aura lieu à Taejon, en Corée, sur la question des changements climatiques. Si des membres, individuellement ou en groupe, sont intéressés à s'y rendre, parlez-en à la greffière, qui vous mettra en contact avec cette organisation internationale.
Sans plus de cérémonie, je lève la séance.