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Je déclare ouverte cette 24e séance du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
Nous accueillons aujourd'hui le directeur général des élections. Nous allons examiner son rapport à la Chambre des communes.
Je vais vous donner l'occasion de faire une déclaration liminaire, et je crois comprendre qu'il y a également un essai que vous souhaitez faire. Nous allons donc parler tout d'abord de cela, et ensuite nous examinerons votre rapport général. À la fin de la réunion, nous devrons également discuter des travaux du comité, si bien que nous vous permettrons de partir un peu plus tôt aujourd'hui pour pouvoir nous attaquer à ces questions-là.
Je tiens à remercier tous les membres d'être là à l'heure, et nous sommes maintenant prêts à commencer.
Monsieur Mayrand, nous allons vous demander de faire votre déclaration liminaire et de présenter les personnes qui vous accompagnent. Encore une fois, je vous présente mes excuses; cette réunion se déroulera pendant l'heure du déjeuner, de sorte que certains membres du comité déjeuneront devant vous, étant donné que c'est peut-être l'unique occasion qu'ils auront de manger aujourd'hui.
Merci donc de votre présence, et je vous cède immédiatement la parole.
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Merci, monsieur le président. Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour aborder deux questions: premièrement, la mise à l'essai d'un appareil d'aide à la votation qui permettrait aux électeurs handicapés de voter de façon autonome et en secret; et, deuxièmement, mon rapport général qui présente certaines recommandations qui font suite aux dernières élections.
Je suis accompagné aujourd'hui de M. Rennie Molnar, sous-directeur général des élections et responsable des scrutins; de M. François Bernier, sous-directeur général des élections, responsable des questions liées au financement politique; et de M. Stéphane Perrault, avocat général principal et directeur principal des services juridiques à Élections Canada.
Si vous me permettez, je voudrais aborder brièvement la question de l'appareil d'aide à la votation. Certains d'entre vous qui avez visité nos locaux en juin se souviendront que nous avons profité de votre présence à cette occasion pour vous faire une démonstration d'un appareil qui permettrait aux électeurs handicapés de voter sans aide — donc, de façon autonome — et en secret.
Nous vous proposons cette initiative en réponse à certaines responsabilités qui nous incombent en vertu de la Loi sur les droits de la personne, de même qu'en vertu de la Convention internationale des Nations Unies sur les personnes handicapées. S'agissant de la prestation des services, la loi concernée encourage les administrateurs ou exige que ces derniers adaptent leurs services à la situation particulière — dans notre cas, à celle des électeurs. Nous avons également reçu un certain nombre de demandes de la part d'électeurs handicapés, ou encore de groupes qui représentent ces derniers, concernant d'autres moyens de voter qui leur permettraient d'exprimer leur suffrage de façon indépendante, sans avoir besoin de l'aide d'autrui, garantissant ainsi que le caractère secret du vote serait maintenu.
La proposition qui est faite au comité s'appuie sur l'expérience à la fois du Canada et surtout des États-Unis dans ce domaine, et donc l'appareil en question a été mis à l'essai à de nombreuses reprises. Il a été employé lors des récentes élections générales au Nouveau-Brunswick, d'ailleurs. Il sera également utilisé pour les élections municipales qui auront lieu dans de nombreuses provinces du Canada cet automne, et il a fait l'objet d'un projet pilote en Ontario l'année dernière.
Nous souhaitons procéder à la mise à l'essai de l'appareil en question dans le cadre d'élections partielles, et des élections partielles devront justement être déclenchées dans la circonscription de Winnipeg-Nord au plus tard le 27 octobre. La date limite est le 27 octobre. Ainsi, nous aimerions obtenir l'autorisation du comité, comme le prévoit l'article 18.1 de la loi, pour avoir recours à cet appareil dans la circonscription en question. Il s'agirait de se servir de l'appareil au bureau du directeur du scrutin, lors des votes par anticipation, dans les établissements de soins prolongés, et éventuellement dans d'autres lieux que nous déterminerons en consultation avec la collectivité locale.
Je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'en dire plus pour le moment. Les membres du comité sont généralement au courant de cette initiative. Je suis donc à votre disposition pour répondre à toute question que vous pourriez avoir au sujet de ce projet.
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Par rapport aux élections générales qui ont eu lieu la semaine dernière au Nouveau-Brunswick, l'un des éléments que j'ai retenu des informations que vous nous avez fournies, c'est la possibilité de permettre aux gens de voter dans une autre circonscription, mais toujours pour l'un des candidats dans leur circonscription électorale attitrée. C'est justement ce qui a été fait au Nouveau-Brunswick.
S'agissant du nouveau dépouillement qui a dû être effectué, et qui vient d'être terminé, il paraît que le recueillement et le rassemblement des données émanant des différentes circonscriptions électorales de la province n'étaient pas tâche facile. Dans le cas d'une circonscription électorale en particulier, le soir des élections, l'écart entre le premier et le deuxième candidats était de neuf voix seulement, mais il a tout de même fallu procéder à un nouveau dépouillement judiciaire. Ce dernier a pris pas mal de temps. D'après ce que j'ai lu dans les médias, si tout cela a pris autant de temps, c'est parce qu'il a fallu rassembler et analyser les données émanant d'autres circonscriptions électorales en plus de celles de la circonscription électorale directement concernée.
Ainsi, si un électeur vivait dans une circonscription électorale du nord du Nouveau-Brunswick, par exemple, ou fréquentait une école dans cette région de la province, et voulait voter pour un candidat de la circonscription électorale qui faisait l'objet du nouveau dépouillement, cela supposait que toutes ces autres données seraient recueillies et rassemblées. C'est justement cette démarche-là qui a posé un certain nombre de problèmes.
Avez-vous examiné cet aspect de la situation? Les observateurs que vous avez envoyés sur place lors des élections provinciales vous ont-ils fait part d'observations à ce sujet-là?
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Je me permets de préciser qu'il n'en avait pas non plus été question lors du projet pilote effectué au Nouveau-Brunswick; par contre, lors des élections générales, il a été décidé de faire cela en raison des informations qui avaient été recueillies précédemment. C'est-à-dire que, lors du projet pilote, les responsables avaient trouvé que l'information et les données nécessaires pouvaient être facilement et rapidement recueillies et rassemblées.
En ce qui me concerne, en tant que citoyen, les appareils d'aide à la votation n'ont posé aucun problème dans les bureaux de scrutin. J'ai voté, il y a eu des contrôles de sécurité, mais ils n'ont pas posé de problème. À mon avis, le processus s'est très bien déroulé.
C'était la deuxième fois que j'utilisais un appareil d'aide à la votation, et j'aurais cru qu'il serait possible de rassembler les résultats plus rapidement; pour vous dire la vérité, il me semblait, le soir des élections, que les résultats étaient longs à venir. C'est peut-être parce que j'étais sur des charbons ardents en attendant de connaître les résultats pour ma circonscription électorale, mais je dois dire qu'on ne les a pas eus plus rapidement que la normale. Pourquoi est-ce le cas? Que pouvez-vous nous dire à ce sujet?
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Merci encore une fois, monsieur le président, et permettez-moi de saluer tous les membres du comité.
Je suis très heureux d'avoir l'occasion de comparaître aujourd'hui devant le comité afin de discuter de mon rapport, qui s'intitule Faire face à l'évolution des besoins. Ce titre fait allusion aux besoins changeants des électeurs et des entités politiques.
Le maintien d'une démocratie saine requiert un processus électoral qui s'adapte aux changements de la société, tout en continuant de favoriser l'accessibilité, la confiance et l'efficience. Au cours des dernières années, mon bureau a apporté diverses améliorations administratives au processus électoral. Cependant, la Loi électorale du Canada doit offrir une plus grande souplesse afin de mieux répondre à l'évolution des besoins.
Mes recommandations couvrent trois grands domaines: le processus électoral; le financement politique; et la gouvernance d'Élections Canada. Le rapport contient aussi un certain nombre de recommandations d'ordre technique. Dans la lettre que j'ai adressée au comité le 22 septembre dernier, j'ai fait une recommandation technique supplémentaire concernant les définitions des dépenses de campagne à la direction et de campagne d'investiture. Je demande donc au comité de bien vouloir se pencher sur cette recommandation également.
J'aimerais maintenant mettre en relief quelques recommandations liées aux trois grands domaines que je viens de mentionner, en commençant par le processus électoral. Je vous propose de vous reporter au document intitulé Cartographie du rapport de recommandations du directeur général des élections qui a déjà été distribué aux membres, si je ne m'abuse.
S'agissant du processus électoral, notre objectif est d'améliorer les services aux électeurs en rendant le processus électoral plus accessible, en favorisant la confiance du public et en augmentant l'efficience. Ainsi, je propose que le directeur général des élections soit autorisé à mettre en place et à exécuter des projets pilotes lors d'élections partielles ou générales. La Loi électorale du Canada autorise déjà la mise à l'essai de processus de vote électronique. La possibilité de mettre en oeuvre des projets pilotes touchant divers aspects du processus électoral nous permettrait de mettre à l'essai d'autres techniques et de mieux évaluer les conséquences potentielles, avant de recommander des modifications législatives.
Un exemple serait la mise à l'essai de nouvelles façons de voter aux lieux de scrutin, et ce, afin d'améliorer le service aux électeurs et de simplifier la tâche des préposés au scrutin. Un autre exemple serait de tester des procédures de vote modifiées afin de permettre aux étudiants de voter sur le campus.
Je propose également des changements législatifs en vue de faciliter le recrutement des préposés au scrutin. Je recommande qu'on demande aux associations de circonscription, plutôt qu'aux candidats, de fournir au directeur du scrutin le nom des personnes aptes à exercer les fonctions requises. Je recommande également que cela soit fait au plus tard 28 jours avant le jour du scrutin. Ces changements permettraient aux directeurs du scrutin de disposer de 10 jours pour recruter, nommer et former les quelque 650 préposés au scrutin requis dans chaque circonscription pour administrer le vote.
Afin d'améliorer davantage l'accessibilité, la Loi électorale du Canada devrait être modifiée de façon à mieux traduire les besoins changeants des Canadiens. De nos jours, de plus en plus d'électeurs et de partis politiques veulent interagir électroniquement avec Élections Canada. Ils sont déjà habitués à des interactions électroniques quotidiennes avec d'autres organismes. Or, la loi exige des signatures et la production de documents sur papier, ce qui nous empêche d'offrir une gamme complète de services électroniques.
Par conséquent, je recommande que le directeur général des élections soit autorisé à permettre l'utilisation de méthodes d'authentification appropriées autres que la signature. Cela permettrait notamment aux nouveaux électeurs — dont les jeunes — de s'inscrire en ligne, et aux partis politiques d'effectuer des transactions électroniques, comme la transmission électronique de rapports financiers.
Le deuxième domaine que j'aborde dans mes recommandations concerne le financement politique. Au fil des ans, les réformes successives ont nui à la cohérence du régime de financement politique et augmenté le fardeau réglementaire imposé aux entités politiques. Des modifications s'imposent pour alléger ce fardeau et favoriser une meilleure responsabilisation. Mes recommandations visent à harmoniser deux grands objectifs: la confiance et l'efficacité.
[Français]
Afin d'accroître la confiance en la gestion des fonds publics, je recommande une plus grande transparence dans le traitement des comptes de campagne électorale des partis politiques. Sur demande du directeur général des élections, les partis politiques seraient ainsi tenus de fournir des explications et des documents à I'appui de leurs comptes de dépenses électorales. Ce changement permettrait de mieux harmoniser les exigences qui s'appliquent aux partis avec celles qui visent déjà les candidats aux élections et les candidats à la direction.
Je remarque également que, dans toutes les provinces du Canada, on peut obliger les partis à produire des documents à l'appui de leurs dépenses électorales. Comme vous le savez, le régime actuel repose presque exclusivement sur des sanctions pénales, ce qui n'est pas toujours la meilleure façon d'assurer le respect de la loi. Je propose donc de nouvelles mesures qui, à mon avis, permettraient d'augmenter la conformité. Je recommande que les candidats qui omettent de produire leur compte de campagne électorale dans les délais prévus perdent une partie de leur cautionnement de candidature, et que les candidats ou les partis qui engagent des dépenses excédant le plafond autorisé voient leur remboursement de dépenses électorales réduit d'autant.
Le changement le plus important que je recommande pour réduire le fardeau administratif vise le régime applicable aux créances impayées des candidats. Je propose d'allonger à 18 mois la période dont disposent les candidats pour payer leurs dettes sans devoir obtenir une autorisation du directeur général des élections ou d'un juge — un fardeau, à mon avis, inutile. Cependant, après cette période de 18 mois, les exigences de déclaration sur l'état des créances impayées et de production de documents à l'appui seraient plus strictes. Je propose également de réduire le fardeau administratif associé aux rapports hebdomadaires de fin de campagne des candidats à la direction, en particulier pour les candidats qui recueillent peu de contributions et engagent peu de dépenses. Ces recommandations ont pour but de simplifier les exigences administratives et d'accroître la transparence.
Le rapport présente également des recommandations pour assurer plus de clarté et d'efficience dans la gouvernance d'Élections Canada. Élections Canada collabore depuis longtemps avec les organismes électoraux des autres autorités canadiennes. En vertu du présent cadre juridique qui nous gouverne, toutefois, notre capacité de mettre en oeuvre des initiatives conjointes est limitée, par exemple en ce qui concerne I'élaboration conjointe d'outils d'éducation ou de sensibilisation du public. On pourrait remédier à cette situation en autorisant expressément le directeur général des élections à conclure des ententes de services et des marchés d'approvisionnement communs avec d'autres organismes électoraux du Canada. Cette mesure nous aiderait à mieux servir les Canadiens.
Enfin, je demande une plus grande clarté quant au rôle que nous jouons auprès d'autres pays dans l'aide au développement de leurs processus électoraux. L'aide technique que nous offrons actuellement est financée par le gouvernement du Canada par l'intermédiaire de paiements de transfert ponctuels, mais il nous faut un cadre juridique plus explicite. Je recommande que le directeur général des élections soit autorisé à engager les fonds reçus, à la demande du gouvernement du Canada, pour mener ces activités. Je demande également le pouvoir exprès de coopérer et d'échanger de l'information en matière électorale avec des organisations internationales et des administrations électorales.
Ce ne sont là que quelques points marquants de mon rapport. Le document compte 50 recommandations que j'estime importantes pour améliorer notre cadre électoral. Ces recommandations ont été élaborées par mon bureau en consultation avec le Comité consultatif des partis politiques et, dans certains cas, des ministères. Elles sont le fruit de notre expérience des deux dernières élections générales et visent à répondre aux besoins changeants des Canadiens, tout en préservant l'intégrité du processus électoral.
Je remercie le comité de prendre le temps d'étudier mon rapport. C'est avec plaisir que mes collaborateurs et moi-même répondrons à vos questions. Merci.
Je voudrais, d'abord, remercier les membres de votre équipe d'être présents aujourd'hui. Je suis ravie de vous voir et d'entendre parler de tout le travail que vous effectuez actuellement.
Il n'arrive pas tous les jours qu'on ait accès au directeur général des élections, et je voudrais donc profiter de votre présence pour vous poser une question. Je ne sais pas si vous êtes au courant ou si vous avez lu un article paru dans le Globe and Mail du 20 août. Dans cet article, on citait les propos d'un certain Brian Patterson. En lisant l'article, je me suis dit qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, mais comme je ne suis pas le directeur général des élections, j'ai voulu solliciter votre avis à ce sujet.
Pour vous situer un peu, M. Patterson était le président de la campagne provinciale et fédérale à la direction du Parti conservateur de Tony Clement. Il a également été le chef de cabinet de M. Clement à quatre ministères différents, lorsque ce dernier était ministre provincial en Ontario, et il a été le responsable des activités du jour du scrutin pour M. Clement dans la circonscription de Parry Sound—Muskoka en 2006 et 2008. Si je vous dis tout cela, c'est simplement pour vous permettre de bien comprendre la source des commentaires qui vont suivre.
D'après l'article paru dans le Globe and Mail, un candidat municipal lui a demandé ce qu'il devait faire pour obtenir la liste électorale fédérale. Je crois savoir que le Parti conservateur administre le programme CIMS, soit le programme de gestion sur l'information des électeurs. C'est ce qu'a dit M. Patterson, et je voudrais donc vous lire cet extrait, et ensuite vous lire une extrait de la loi en vous demandant de me dire s'il est possible ou non, d'après vous, d'éviter ce genre de choses.
Voilà ce qu'a dit M. Patterson à un candidat municipal:
Si quelqu'un vous fournit une copie du CIMS pour les fins de votre campagne locale, nous ne pouvons pas vous empêcher d'appeler les responsables locaux qui sont membres des exécutifs d'associations de circonscription pour l'obtenir, s'il vous est possible de le faire. Comme on dit: « Tout entendre, tout voir et ne rien dire »… Bien sûr, vous ne m'avez jamais entendu dire cela et je nierai tout dans une salle remplie d'avocats — mais si vous êtes en mesure de l'obtenir, faites-le, parce qu'on s'en fiche.
Comme vous le savez, l'article 110 de la loi interdit de communiquer la liste électorale à d'autres personnes que les députés. En fait, on y dit que les partis, les membres de partis ou les candidats à d'autres paliers de gouvernement ne peuvent se servir des listes fédérales d'électeurs pour leurs propres fins politiques. La liste électorale ne peut être utilisée par une entité politique fédérale que pour communiquer avec ses électeurs ou en vue d'un référendum ou d'élections fédérales.
Je suppose que cela importe peu que vous ayez ou non lu cet article, mais je voudrais savoir si des commentaires de ce genre vous inquiètent. S'agit-il d'une violation de la Loi électorale? Comment se protéger contre ce genre de choses?
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Je n'en doute pas, monsieur le président. Merci infiniment.
Je voudrais remercier le témoin pour son exposé. Ce rapport représente un travail considérable, et je suis très impressionné.
Je voudrais commencer par quelque chose qui m'a frappé, même si je me permets de préciser que les éléments que je vais énumérer ne sont pas présentés selon un ordre de priorité ou d'importance: il s'agit de l'utilisation de surnoms par les candidats. Cela peut sembler banal, mais nous parlons effectivement du bulletin de vote qui est vu par les gens, et on parle donc de ce qui arrive au moment où un électeur va exprimer son suffrage.
Je dois dire que j'ai un peu de mal à comprendre le problème. Vous demandez essentiellement que la version anglaise corresponde à la version française. Ça, je comprends. Si j'ai bien compris, la version anglaise prévoit actuellement qu'un candidat « démontre que son surnom est accepté ». Dans les notes, on explique qu'une telle disposition est difficile à faire respecter, etc. Peut-être pourriez-vous me dire comment cela se passe actuellement dans un contexte anglophone.
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En ce qui concerne les comptes de campagne, vous dites qu'il faut: « Harmoniser les infractions relatives à la production de comptes de campagne pour qu'elles s'appliquent aux candidats à l'élection et aux candidats à l'investiture de la même manière qu'à leurs agents ».
Par exemple, ma circonscription comprend 65 municipalités, villes et villages. Il y a 35 jours de campagne. Êtes-vous en train de me dire que tous les soirs, il faudra que je vérifie les dépenses?
J'ai un agent officiel. Il fait son travail. À la fin, je signe son rapport. À présent, vous dites que le candidat doit être aussi responsable que l'agent officiel, même si le candidat n'a pas traité toutes les dépenses.
Vous savez, on évalue les dépenses, on se fait un budget de campagne au début. Vous êtes en train de faire de moi un comptable. Mon problème est que je vais manquer de temps pour faire la comptabilité. C'est ce que vous voulez?
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Oui, ce rapport fait un certain nombre de recommandations concernant les créances impayées et la façon de les traiter. Les règles actuelles sont assez compliquées et pas particulièrement efficaces. Mes recommandations visent donc à préciser les règles et à faire en sorte que ces dernières donnent de meilleurs résultats.
Je devrais tout de même vous signaler que mes recommandations sont motivées moins par les courses à la direction que par les courses électorales. Il se trouve que presque 400 candidats ont encore des créances impayées depuis les dernières élections générales. De même, un assez grand nombre de candidats ont encore des créances impayées depuis les 38e élections générales qui remontent à 2004.
Les règles incorporées dans la loi ont été conçues par le Parlement en fonction de deux objectifs: la transparence concernant les personnes qui sont payées, pour quelles raisons et avec quels fonds; et aussi pour mettre fin à ce genre de situation.
Le problème qui existe à l'heure actuelle — et nous l'avons décrit dans les recommandations du rapport —, c'est que les dispositions actuelles ne fonctionnent pas de cette façon. Je recommande en conséquence que nous simplifiions le régime en prévoyant un délai de 18 mois, quelle que soit la nature de la course, pour le remboursement des prêts impayés. Après cela, il faudra que les intéressés nous soumettent un rapport. Vous verrez que notre rapport recommande la création d'infraction stricte de responsabilité qui viserait tous ceux qui n'auraient pas remboursé leur dette après 18 mois. Nous recommandons également qu'un intéressé soit tenu de se présenter devant un tribunal pour obtenir une nouvelle prorogation après l'expiration du délai de 18 mois.
Je vais m'arrêter là, à moins que vous ne désiriez ajouter quelque chose.
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Tout cela va dépendre des circonstances. On ne parle pas d'une infraction à responsabilité stricte, quand même.
Je ne ferai pas référence à des exemples précis, mais il est arrivé dans le passé des cas où, carrément, l'agent officiel agissait suivant les instructions du candidat. Je pense que tout le monde s'attendrait à ce que, dans une situation semblable, le candidat soit responsable. Or ce n'est pas ce que prévoit la loi.
Évidemment, si le candidat a agi de bonne foi et que lui-même ait été induit en erreur par son agent, je ne pense pas qu'il serait tenu responsable. Je ne peux pas concevoir qu'une cour le tiendrait responsable.
Dans la mesure où le candidat lui-même a été un agent de la maladresse qui a eu lieu, je pense qu'il faudrait tenir le candidat responsable.
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Je vais poser une question et quelqu'un d'autre pourra se servir du temps qui restera, s'il en reste.
Dans le texte de votre déclaration liminaire à la page 9, vous recommandez « que le directeur général des élections soit autorisé à engager les fonds reçus, à la demande du gouvernement du Canada, pour mener ces activités », en parlant de l'aide que vous pourriez fournir à d'autres administrations. En ce qui me concerne, c'est un travail important que le Canada accomplit dans les autres pays du monde, et je suis donc favorable à cette recommandation.
Par contre, j'essaie de comprendre si cela veut dire que ce genre d'initiatives serait financé à partir de crédits réservés pour les activités électorales seulement, ou si, en demandant à être autorisé « à engager les fonds reçus », cela signifierait que le gouvernement vous dit: « Nous aimerions que vous alliez donner un coup de main au pays X. Il semble que cela va coûter 25 000 $. Par conséquent, nous allons vous virer la somme en question. »? En d'autres termes, vous auriez l'autorisation de donner suite à de telles demandes et on vous fournirait les crédits nécessaires.
Ce qui m'intéresse, c'est la question de l'argent. Pourrait-il arriver que vous engagiez des fonds pour des activités liées aux relations internationales alors que ces fonds sont prévus pour le fonctionnement de votre bureau et l'organisation des élections?
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Monsieur Mayrand, je suis évidemment favorables à vos recommandations d'augmenter les montants alloués au personnel électoral et aux vérificateurs.
En ce qui concerne la question de la publicité des tiers ou des associations de comté, considérez-vous ces dernières comme des tiers? Non. Quand vous parlez de tiers, vous parlez d'une association nationale, par exemple, qui serait contre un parti ou contre un candidat proprement dit.
M. Marc Mayrand: Oui.
M. Marcel Proulx: Dans votre explication, vous dites qu'il faut: « Interdire aux associations de circonscription de diffuser de la publicité électorale en période électorale, même lorsque les dépenses ont été encourues avant le déclenchement des élections. »
Cela veut dire que ce qui est utilisé pendant la période électorale doit être comptabilisé pendant la période électorale. Cependant, si l'association a payé avant la campagne et a fait de la publicité avant la campagne, vous ne l'incluez pas dans les dépenses.