La première partie de notre réunion d'aujourd'hui sera publique, conformément à l'ordre de renvoi du lundi 15 mars portant sur une question de privilège concernant les envois postaux distribués dans les circonscriptions de Mont-Royal et de Sackville—Eastern Shore.
Chers collègues, voici l'ordre du jour. Pendant la première heure, nous accueillons M. Walsh, qui répondra aux questions posées sur le sujet que nous allons aborder. La deuxième heure sera consacrée aux travaux du comité.
Monsieur Walsh, nous sommes heureux de vous avoir parmi nous aujourd'hui. Présentez d'abord votre déclaration préliminaire, puis nous vous poserons des questions. J'espère que nous aurons assez d'une heure pour entendre toutes vos réponses.
Allez-y.
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Merci, monsieur le président.
Je n'ai pas de déclaration toute faite à présenter, comme je ne savais pas ce que le comité attendait de moi. Je peux tout de même donner un cadre que les comités pourraient adopter afin d'aborder ce genre de questions. Il s'agit d'une atteinte au privilège lié à un dix-pour-cent qui a été distribué dans la circonscription du député . Il conteste certaines déclarations qui s'y trouvent. En soulevant la question de privilège, il a indiqué qu'il s'agissait de remarques offensantes envers lui et envers sa communauté, et qu'elles l'empêchaient de s'acquitter de ses fonctions de député comme il se doit. C'est l'élément le plus important à retenir.
Comme vous le savez, le Président, dans sa décision, a conclu que selon les faits présentés lors des interventions faites à la Chambre, l'envoi constitue:
une ingérence ayant une incidence sur [la] capacité [du député] d’exercer ses fonctions parlementaires, car le contenu porte atteinte à sa réputation et à sa crédibilité.
Bien entendu, il faut garder en tête que le Président a jugé la question fondée de prime abord; autrement dit — comme le Président l'a lui-même fait remarquer, je crois, dans sa décision —, il ne peut examiner les déclarations qui lui sont présentées. Il doit prendre chaque déclaration au pied de la lettre et déterminer si, de prime abord, elle justifie qu'on examine plus avant une question de privilège ou qu'un comité s'en charge à la demande de la Chambre. Et bien sûr, c'est ce qui s'est produit.
Je le mentionne simplement pour dire que selon moi, le comité n'est pas lié par la décision du Président. Ce n'est qu'une indication des constatations faites de prime abord: d'après ce qu'il a entendu à la Chambre, le Président juge qu'à première vue, la question de privilège est fondée.
La Chambre, en temps opportun, a envoyé l'affaire devant le comité. Il revient donc maintenant au comité de déterminer, après une enquête plus poussée, s'il y a vraiment eu atteinte au privilège.
Je crois que la section qui porte sur l'atteinte au privilège dans le O'Brien-Bosc serait une lecture profitable aux membres du comité. Plus particulièrement, vous vous rappellerez peut-être que le président a tiré une citation de la page 111 de ce document.
J'attire votre attention sur le passage de la page 111 du O'Brien-Bosc, où l'on indique que:
Un député peut aussi faire l’objet d’obstruction ou d’ingérence [...] par des moyens non physiques.
Un peu plus loin, on dit que:
Si, de l’avis de la présidence, l’exercice des fonctions parlementaires d’un député n’a pas été entravé, il ne peut y avoir matière à question de privilège de prime abord.
De manière générale, il me semble que le critère que doit appliquer le comité est de déterminer si le dix-pour-cent, qui fait l'objet de la plainte du député, a entravé l'exercice des fonctions parlementaires de ce député.
Que considère-t-on comme un cas d'obstruction? D'après la documentation dont on dispose, faire des déclarations qui portent atteinte à la réputation d'un député ou qui donnent des faux renseignements constitue en soi une entrave à l'exercice des fonctions parlementaires d'un député. À mon avis, c'est là une question sur laquelle le comité doit se pencher. Vous faut-il entendre des preuves de ladite entrave, ou pouvez-vous simplement établir qu'il y a eu de fausses déclarations qui ont porté atteinte à la réputation du député, ce qui, par le fait même, l'a empêché de s'acquitter de ses fonctions?
Aux pages 111 et 112, on trouve une citation du Président Fraser qui n'est pas reprise dans la décision du Président. En 1987, le Président Fraser s'est exprimé en ces termes — et je crois que ça vaut la peine de lire l'extrait pour le compte rendu:
Tout acte susceptible d’empêcher un député ou une députée de s’acquitter de ses devoirs et d’exercer ses fonctions porte atteinte à ses privilèges. Il est évident qu’en ternissant injustement la réputation d’un député, on risque de l’empêcher de faire son travail. Normalement, un député qui estime avoir été victime de diffamation a le même recours que n’importe quel autre citoyen; il peut intenter des poursuites en diffamation devant les tribunaux avec la possibilité de réclamer des dommages pour le tort qui lui a éventuellement été causé. Par contre, il ne peut pas avoir recours à de telles poursuites si la diffamation s’est produite à la Chambre.
La diffamation dont il est question, s'il s'agit bien de cela, n'a pas été observée à la Chambre; il serait donc possible d'avancer l'argument que le député pourrait intenter une poursuite en diffamation pour les fausses déclarations à son endroit. Cependant, il ne faut pas oublier que ce genre d'envoi peut faire l'objet d'une atteinte au privilège, et c'est pourquoi le député a signalé la situation. Le Président a jugé que c'était une question fondée de prime abord, et l'affaire a été envoyée devant votre comité.
Je lis au comité ces passages tirés des pages 111 et 112 parce qu'ils renvoient à la diffamation et soulèvent la question de savoir si le comité souhaite que j'établisse une comparaison entre le cas à l'étude et ce que font les tribunaux dans le cas d'une action en diffamation ainsi que les éléments qui doivent être observés avant de conclure qu'il y a diffamation. Je ne me lancerai pas dans le sujet maintenant, parce que c'est peut-être sans intérêt pour les membres du comité. Mais si cela les intéresse, je suis préparé à le faire.
Résumons: une atteinte au privilège comporte deux aspects. Il y a l'aspect objectif et l'aspect subjectif. Du côté objectif, on détermine si des faits appuient le fondement de l'atteinte au privilège, et ce que je souligne en ce moment dans le Marleau et Montpetit, ou O'Brien et Bosc, comme on l'appelle maintenant. Du côté subjectif, on part du principe que tout est une question de perception. Ce qui est considéré comme une atteinte au privilège à un moment donné est ce que la Chambre croit être une atteinte au privilège dans ce cas précis.
Alors même si nous ne sommes pas liés par des précédents, les précédents peuvent être persuasifs. Le comité sera peut-être intéressé par le cas de M. Masse, en 2005. Les faits se comparent en quelque sorte à ceux de l'affaire dont vous êtes saisis.
Mais c'est vraiment à la guise du comité, à cause de l'aspect subjectif. Si le comité croit qu'il y a eu atteinte au privilège, c'est sa vision, et c'est probablement la façon dont il présentera les choses à la Chambre. Si, au contraire, ce n'est pas ce que croit le comité, le sujet est clos, je suppose. Objectivement, certains critères que vous trouverez dans le O'Brien et Bosc peuvent vous orienter.
Je n'ai pas d'autre déclaration pour le moment, monsieur le président.
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C'est exact, mais même si c'est à l'extérieur de la Chambre, un député en critique un autre au sujet de sa capacité de remplir ses fonctions.
Mais je prends vos paroles au sérieux. Je vais vous donner un exemple, qui est purement hypothétique. Si un...
Je ne veux pas faire de commentaires sur ce bulletin parlementaire en particulier, monsieur le président. Ce n'est pas à moi de dire si ce bulletin entraîne une atteinte au privilège ou non. Je fais un examen purement hypothétique.
Passons à la question de l'inférence. Vous pouvez tenter de déterminer si les faits sont vrais ou pas. Même s'ils sont vrais, vous êtes confrontés à la question de l'inférence. Une telle déclaration peut-elle donner à penser que la capacité du député d'exercer ses fonctions est entravée?
Passons à une situation où les faits sont différents. Je suppose que c'est un exemple bête, mais il illustre bien mon point. Dans un bulletin parlementaire, on dit que le député un tel joue avec de jeunes enfants. Si c'est un grand-père ou un père, tant mieux pour lui! Il est chanceux d'avoir des petits-enfants avec qui jouer. Mais si on lit à la ligne suivante: « Luttez contre la violence fait aux enfants », je crois que la déclaration précédente, qui est en soi tout à fait vraie et plutôt anodine, nous porte à croire sans grande hésitation que le député est un des responsables de la violence faite aux enfants.
Le point important à prendre en considération dans cette situation, selon moi, c'est que ce n'est pas une déclaration politique au sujet d'un député, mais plutôt une déclaration personnelle. Les déclarations se rapportent aux qualités personnelles du député en tant qu'être humain, qu'il soit titulaire d'une charge publique ou non. C'est une attaque personnelle. Et si on croit qu'il peut y avoir on fond de vérité dans tout ça, il se peut que ses collègues du caucus ou des confrères députés l'évitent parce qu'il est persona non grata au sens moral, ou encore que les électeurs de sa circonscription l'évitent.
À mes yeux, c'est comme si quelqu'un émettait un commentaire à première vue anodin dans un contexte qui ne l'est pas et que la situation avait des répercussions personnelles sur le député. On peut dire, dans certaines circonstances, que cela pourrait empêcher le député de remplir ses fonctions comme il se doit.
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Il y a un certain nombre de problèmes dans que vous avez dit.
Je ne veux pas commenter les intentions ici, parce que je ne veux pas faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Mais que ce soit intentionnel ou non, on ne devrait pas pouvoir déduire à partir de ce qui est dit des choses qui portent atteinte à l'image d'un député.
Selon l'approche juridique, il faut se demander si ces déclarations entachent la réputation du député dans l'esprit d'une personne raisonnable. C'est ce que les tribunaux affirment relativement à la diffamation. Est-ce que cela entache la réputation du député dans l'esprit d'une personne raisonnable? Bien sûr, tout le monde a droit à sa réputation dans le domaine public ainsi que dans le domaine privé.
Ça dépend de ce que vous dites. Les répercussions sur la personne visée dépendent de la nature des propos ou des inférences. Les propos font-ils en sorte que tous aient une moins bonne estime du député, au point où il ne peut plus s'acquitter de ses fonctions comme il se doit? Ou bien les propos sont-ils perçus comme des critiques potentiellement défavorables, mais qui font partie du débat politique?
Dans ce contexte, je crois qu'il faut penser que des critiques peuvent découler d'un débat politique et nuire à la situation politique du député, ou que des conclusions personnelles peuvent s'ajouter et faire en sorte que le député soit perçu comme une personne de mauvaise réputation ou sans honneur, ou encore que les gens ne veuillent pas lui faire confiance ni croire qu'il mérite l'attention dans sa communauté, à la Chambre ou au comité. Est-ce une altération du regard que les gens — d'autres députés, les électeurs ou les simples citoyens — portent sur le député? Autrement dit, est-ce que ceux qui lisent ces propos ont une moins bonne estime du député en tant que personne, et non en tant que député libéral?
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Je sais que nous avons de très nombreuses questions sur le sujet. Il faut bien le dire, la détermination de l'atteinte au privilège est une affaire sérieuse.
Monsieur Walsh, j'aimerais revenir sur ce que vous disiez à propos de l'objectif et du subjectif.
Dans le cas de M. Cotler, si nous vérifions la véracité des déclarations dans le dix-pour-cent en question, je crois sans débat — même si je suis certain qu'on tentera de soulever un débat ici — que toutes ces déclarations étaient exactes, et qu'elles constituent une question d'intérêt public.
Dans le dix-pour-cent de M. Stoffer, par contre, les déclarations étaient inexactes. À dire bien franchement, je crois objectivement qu'il peut s'agir d'une atteinte au privilège de M. Stoffer, parce que le dix-pour-cent contenait de faux renseignements.
Dans le cas de M. Cotler, même si l'information le dérangeait, il n'y a rien là-dedans que je soutiendrais. Je peux certainement vérifier la véracité de toutes ces déclarations à l'aide d'articles publiés. Donc, si les déclarations sont objectivement vraies, cela nous ramènerait alors au subjectif. Même si les déclarations contenaient beaucoup de critiques à l'égard du Parti libéral, le nom de M. Cotler n'y figurait pas.
Vous croyez que si le comité a conclu subjectivement que la réputation de M. Cotler a été entachée, ou qu'il a trouvé difficile de faire son travail ou qu'on a porté atteinte à sa fonction de parlementaire, ce comité pourrait tout de même conclure à une atteinte au privilège. Est-ce exact?
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Alors ma question est...
La ligne est très mince, et au sein d'un comité comme celui-ci, lorsque les partis de l'opposition, par exemple, sont plus nombreux que le gouvernement, on peut simplement en venir au fait que l'opposition votera d'une manière et que le gouvernement votera de l'autre. Toutefois, il faudrait vraiment aller au-delà des débats partisans de ce comité, car c'est une affaire vraiment sérieuse.
Permettez-moi de m'exprimer ainsi. Si cette documentation était publiée au milieu d'une campagne, je ne crois pas — c'est mon avis personnel — que M. Cotler ou qui que ce soit d'autre, si elle s'adressait à M. Volpe ou à qui que ce soit d'autre, pourrait intenter une poursuite pour diffamation, parce que la documentation ne fait qu'exposer avec exactitude la position et les déclarations des membres du Parti libéral. Mais puisque ce n'était pas au milieu d'une campagne, M. Cotler semble avoir laissé entendre — pas laissé entendre, mais il a déclaré — que cela avait porté atteinte à sa réputation et à sa fonction de député.
Comment interprétez-vous cela? Si l'un de ses opposants politiques au cours de la prochaine campagne, peu importe quand elle aura lieu, publiait un document de campagne électorale exactement comme celui-ci, avec des déclarations exactes, quel recours aurait M. Cotler?
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Vous soulevez une question intéressante.
D'abord, l'atteinte au privilège, comme vous le savez sans doute, ou les règles de privilège ne s'appliquent pas en période électorale. Après tout, le Parlement a été dissous. Il n'y a plus de Parlement, et la période électorale est une situation différente; cependant, les poursuites pour diffamation sont toujours possibles pour des propos tenus en période électorale. Il s'agit là de questions différentes, dans une certaine mesure, parce qu'ensuite le défendeur demandera à la cour de décider si les propos constituent une question de juste commentaire sur une question d'intérêt public. Je peux vous expliquer ce que cela signifie.
Le défendeur peut en général, dans toute poursuite en libelle diffamatoire, que les propos étaient véridiques ou, s'il ne s'agit pas de savoir si les faits étaient vrais mais s'il s'agit d'un commentaire, que c'était un juste commentaire. Il faut se souvenir de la distinction entre les faits et les commentaires: il y a les faits et il y a les commentaires sur les faits. Au sujet du juste commentaire, la question à se poser est la suivante: le juste commentaire a-t-il été fait honnêtement et de bonne foi sur une question d'intérêt public?
S'exprimer publiquement sur un aspect de la vie privée d'une personne ne serait sans doute pas, prima facie, une question d'intérêt public. Mais probablement, si c'est un débat public — mentionnons le débat récent sur les services de reproduction pour les femmes — et qu'il y a soudainement une accusation portée contre un député en raison du soutien qu'il accorde à un type de service plutôt qu'à un autre, et que l'accusation avait des conséquences pour cette personne, compte tenu de sa circonscription et ses croyances religieuses et ainsi de suite, alors une poursuite en libelle diffamatoire intentée par le député pourrait avoir un fondement.
Mais c'est également une question d'intérêt public; c'est un grand débat public. Dans le cas d'un juste commentaire, la loi indique essentiellement qu'il y a cinq points à démontrer. L'un d'eux consiste à établir qu'il s'agit d'un commentaire et non d'un fait; deuxièmement, qu'il est fondé sur des faits véridiques; troisièmement, que le commentaire a été fait de façon honnête et juste; quatrièmement, qu'il n'y avait eu aucune intention malveillante; et pour terminer, qu'il portait sur une question d'intérêt public. Si tout ceci est établi, vous pouvez défendre un juste commentaire, et dans le contexte électoral, c'est un recours possible.
Cependant, permettez-moi de vous signaler une chose. Récemment — je pense que c'était au cours des dernières élections ou des élections précédentes — un député est allé en cour pendant une campagne électorale et a obtenu une ordonnance, une injonction provisoire, pour cesser la distribution d'un certain envoi collectif qui contenait de fausses représentations. Aujourd'hui, comme un député l'a dit plus tôt, dans la mesure où l'envoi a été distribué, il peut y avoir une incidence sur la circonscription, et ainsi de suite, mais la cour l'a accepté, dans cette situation, c'était faux, et cela causerait des dommages irréparables. Cette injonction a donc été accordée au député, cessant ainsi la distribution du dépliant sans ordonner le retrait des exemplaires déjà distribués.
Un recours en justice est donc possible pendant une campagne électorale.
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Je vous remercie de ces précisions. Voici ce que je me demande: la première étape dans toute détermination d'une atteinte au privilège ou de non-atteinte, c'est la décision du Président sur son caractère prima facie, c'est-à-dire au fond qu'il semblerait que quelque chose puisse s'être produit; il en tient ensuite au comité de déterminer ce qu'il en est.
Ma préoccupation — je crois que cela pourrait arriver à chacun de nous — c'est que nous sommes évidemment dans une profession qui favorise les débats et les propos partisans quelque fois. Nous sommes certainement tous coupables, si vous voyez ce que je veux dire. Le problème qui me préoccupe est le suivant: tous les députés peuvent envoyer un bulletin dont le contenu est tout à fait exact dans la circonscription d'un autre député et déclarer: « Écoutez, c'est embarrassant pour moi. Mes électeurs me demandent maintenant ce que peut bien faire mon parti, et si c'est vrai. Cela nuit à ma capacité de m'acquitter de mes fonctions ».
C'est un argument facile, et en fait un comité pourrait dire, oui, vous avez raison, il y a atteinte au privilège.
Où est la ligne? Cela ne se produira jamais lors d'une campagne. Nous le savons. Donc, qu'est-ce qui peut nous guider?
Franchement, monsieur Walsh, j'aimerais qu'on revienne là-dessus, parce que je crois que le comité doit étudier cette question très sérieusement. On peut formuler des commentaires exacts et être trouvé coupable d'atteinte au privilège...
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Merci, monsieur le président.
Comme vient de le dire mon collègue M. Lukiwski, il faudrait reconnaître prima facie, concernant la question de privilège soumise par les deux députés, que selon le président, il s'agissait peut-être d'une atteinte au privilège. Ensuite, c'est une question d'appréciation de la preuve.
Monsieur Walsh, j'aimerais entendre vos commentaires sur cette question. L'objection de M. Volpe allait dans ce sens. Il faut démêler l'objectif du subjectif. En matière de politique, ma vérité ou mes croyances peuvent différer de celles de mes collègues des autres partis. Il va donc falloir revoir la formulation de chacune des phrases de l'envoi, mot à mot, et se demander, par exemple, si le terme willingly est exact. On n'en sortira jamais.
J'aimerais entendre vos commentaires sur la nécessité de faire la distinction entre ce qui est objectif et ce qui est subjectif.
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Vous savez que la réparation d'un libelle est un des principes de droit. Il faut faire une distinction. En français, les médias utilisent parfois les mots incorrectement en disant ceci: « Il a fait du libelle diffamatoire ». C'est carrément inexact. Le libelle se fait par écrit et la diffamation se fait habituellement de façon verbale.
Pour corriger un libelle, on demande de procéder de la même façon qu'on a agi. C'est la raison pour laquelle on peut voir régulièrement dans un journal, qui n'a pas enquêté suffisamment et qui a reçu une mise en demeure de quelqu'un qui trouvait qu'une information à son sujet était inexacte, la publication d'une note de la direction dans les mêmes pages, au même endroit et pour le même lectorat, si c'est possible, pour apporter une rectification.
Cependant, je me rappelle que, lorsque M. Cotler a témoigné devant nous, il voulait avoir plus que des excuses à propos de ce dix pourcent. Il jugeait que ses privilèges parlementaires avaient été atteint et que cet envoi avait contrevenu à ses privilèges. Il demandait un correctif et que les frais d'impression soient remboursés. Toutefois, la question n'est pas là.
Supposons que je sois un citoyen de Town of Mount Royal et que j'aie reçu ce dix pourcent de la part des conservateurs, un dix pourcent d'ailleurs signé par notre président, M. Preston.
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Monsieur le président, je pourrais peut-être répondre en ces termes. Je n'aime pas me répéter et accaparer inutilement le temps du comité, mais la question, je suppose, telle que le laisse entendre la question du député, est celle-ci: Est-ce une déclaration de fait ou un commentaire sur les faits — ou, Dieu nous en garde, un mélange des deux?
Même lorsqu'il s'agit d'une question de commentaire, la personne invoquant que c'est un juste commentaire doit montrer que les faits sur lesquels il est fondé sont véridiques. Si vous déterminez qu'il s'agit d'un commentaire, il faut ensuite vous demander si les faits sur lesquels il est fondé sont vrais. Si vous établissez qu'il s'agit de faits, alors — je déteste parler des termes en particulier, parce que nous faisons de la sémantique — si nous prenons l'expression « de plein gré », que le membre a choisi de reprendre, et que vous me demandez de déterminer si l'utilisation de l'expression « de plein gré » était vraie, ma première réaction serait de demander si quelqu'un était là sous la contrainte ou la force. Vous savez qu'ils étaient là. Nous acceptons qu'ils étaient là. Je suppose que nous sommes en mesure d'accepter qu'ils étaient là, ou qu'il était là. Était-il là sous la contrainte ou la force? Dans la négative, vous pouvez supposer qu'il était là de plein gré.
C'est de cette façon dont je traiterais la question de fait. Ici, il ne s'agit pas d'un commentaire politique; au contraire, sommes-nous tous ici dans cette salle de plein gré? Sommes-nous ici sous la contrainte?
Je crois que nous nous sommes engagés dans un débat quelque peu stérile, car je ne crois pas que la défense de quant à sa présence à Durban avec les libéraux ait quoi que ce soit à voir avec le fait qu'il ait réalisé ou non, après les faits, que la conférence s'était transformée en réunion de propagande antisémite. Il est assez clair que M. Cotler croit qu'il s'agissait d'un événement antisémite. Ce qu'il invoque, pour sa défense, c'est que les Israéliens lui ont demandé de rester pour agir en tant que médiateur à cet égard.
Donc, la voie dans laquelle s'est engagé n'est, à mon avis, pas du tout celle que entend adopter pour sa défense. En fait, les deux approches s'opposent; il y a une contradiction absolue entre les deux.
Tout cela m'incite à me poser la question suivante: s'il est vrai que ce que a affirmé est exact, et lorsqu'il a témoigné devant nous relativement à cette affaire, il a fondé sa défense sur le fait qu'on lui avait demandé de... et il a fait référence à un article publié par le rabbin Melchior, d'Israël, qui affirmait avoir demandé aux Canadiens de rester. Cet article a été publié le jour même du témoignage de M. Cotler. Donc, cette information ne pouvait pas être accessible aux auteurs du dix-pour-cent au moment où ce document a été diffusé, ce qui indique que les députés qui l'ont publié ont présenté en toute bonne foi un exposé de tous les faits qu'il leur aurait été possible de connaître à ce moment-là.
Devant les tribunaux, par opposition à l'examen d'une question de privilège, est-ce que cet argument constituerait une défense légitime, ou considérerait-t-on qu'il n'est pas pertinent?
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La question comporte deux volets, monsieur le président. La première est le lien entre l'allégation selon laquelle il y a eu atteinte au privilège, d'une part, et la nécessité d'établir que la capacité du député d'exercer ses fonctions a été minée ou entravée, d'autre part.
Si l'on examine la partie du O'Brien et Bosc où l'on traite de cette question, c'est-à-dire à partir de la page 108, et que l'on se rend à la page 110, où l'on parle d'obstruction par des moyens physiques, de voies de fait et de brutalité, il est certain que, dans ce genre de cas, les faits sont indiscutables, et qu'on n'a pas à se demander si les faits qui se sont produits ont réellement empêché le député d'exercer ses fonctions.
Mais, comme je l'ai mentionné plus tôt, on prévoit également qu'un député peut faire l'objet d'obstruction ou d'ingérence par des moyens non physiques. Il semblerait, à la lecture de ce texte et des décisions que je connais — et il n'y en n'a pas beaucoup sur cette question —, qu'on présume que la capacité d'un député d'exercer ses fonctions parlementaires a été entravée si on s'est attaqué de manière suffisamment grave à sa réputation.
Comme je l'ai dit plus tôt, j'imagine que cet argument serait acceptable dans un cas où l'allégation ou le commentaire au sujet du député concernerait sa personnalité ou son éthique personnelle, et qu'il serait de nature à le rendre incapable de s'acquitter de ses fonctions, parce qu'il serait ostracisé dans sa communauté, à la Chambre, au sein des comités et ainsi de suite. Cela constitue un exemple clair, où le député n'est manifestement plus capable de communiquer normalement avec ses collègues à cause de la déclaration ou du commentaire qui a été fait à son sujet.
Y a-t-il d'autres situations où l'on pourrait considérer que l'attaque a été suffisamment grave? Eh bien! c'est au comité qu'il revient de déterminer ce qui constitue un obstacle.
Quand on parle d'une chose comme la diffamation ou, en l'occurence, d'une fausse déclaration ou d'une attaque contre la personne d'un député, il est très difficile, que ce soit dans le contexte parlementaire ou dans un contexte juridique, d'obtenir une preuve tangible, démontrant que la situation nuit vraiment à la capacité du député d'exercer ses fonctions de parlementaire, ou à la capacité du citoyen qui a porté plainte de continuer à mener une vie normale au sein de sa communauté. Il est assez difficile de... on a parfois une preuve, mais d'autres fois, il n'y en n'a pas. Mais si ce qui a été dit avait un caractère diffamatoire, la personne qui a porté plainte aura gain de cause. Elle n'obtiendra peut-être pas de dommages-intérêts très considérables étant donné que, comme je l'ai dit précédemment, l'objectif est, entre autres, d'obtenir une décision de la cour selon laquelle les propos étaient diffamatoires, et c'est une chose importante.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Walsh, je suis relativement nouvelle comme parlementaire. Je vais peut-être avoir besoin de votre d'éclairage.
Si j'envoie, par exemple, dans la circonscription de Maurice Vellacott, un dix pourcent qui félicite M. Vellacott d'avoir été éclairé par le Saint-Esprit et de maintenant considérer l'avortement comme un libre choix des femmes de disposer de leurs corps, il serait en droit de dire que son privilège est atteint, puisque, publiquement et à plusieurs reprises, il a annoncé qu'il trouvait qu'il y avait un lien entre l'avortement et le cancer du sein. Il serait en droit d'affirmer ça. Ça ressemble à l'exemple de M. Stoffer qui a publiquement affirmé ses croyances pour l'abolition du Registre canadien des armes à feu.
Dans le cas qui nous concerne, je peux vous dire, comme membre du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, que c'est la première fois que j'ai le texte sous les yeux. On discute, mais présentement je ne suis pas en mesure de comprendre s'il y a atteinte au privilège ou pas parce que je ne connais pas le programme du Parti libéral par coeur et je ne sais pas si ces positions sont vraies ou fausses.
Au fond, je comprends que pour déterminer si le comité peut être habilité à juger s'il y a atteinte au privilège, il faudra écouter beaucoup de témoins qui nous diront par exemple que ceci est une position des libéraux, que cela n'est pas tout à fait ça, et ainsi de suite.
L'été dernier, j'ai reçu un dix pourcent — je ne me souviens plus quel député conservateur l'a envoyé dans ma circonscription — disant que j'étais contre la protection des enfants, parce qu'on avait voté contre un projet de loi conservateur. L'emploi des mots, la manière dont le dix pourcent était fait, était très démagogique. Ça me semble s'apparenter à ce que je lis aujourd'hui, c'est-à-dire des phrases prises hors contexte, non expliquées, non nuancées, qui expliquaient la position de mon parti sur un projet de loi d'initiative parlementaire.
Alors, pour prouver que je ne suis pas contre la protection des enfants — au contraire, je suis mère de trois enfants, je suis très en faveur de la protection des enfants et contre la traite des enfants —, j'ai dû m'expliquer auprès de mes concitoyens. Cet envoi était de toute façon tellement démagogique qu'il n'a eu aucune crédibilité. Il m'a tout de même permis d'avoir des discussions qui m'ont permis de bien comprendre la manière dont les conservateurs s'y prennent pour utiliser l'opinion publique.
Dans ce cas-ci, au mieux de mes connaissances, ce sont des phrases prises hors contexte et utilisées, au fond, pour sensibiliser ou créer des doutes dans l'opinion publique sur une position d'un député qui, comme on le sait tous, fait la promotion et milite activement pour la défense de la communauté juive.
Notre rôle, si je le comprends bien, c'est d'être capable de documenter la question pour juger si les faits présents devant nous sont pris hors contexte ou s'ils démontrent que le député Cotler n'a pas été en mesure d'exercer sa fonction de député parce qu'il a été harcelé, ou qu'il a subi de la pression de la communauté juive, ou encore que ça a eu des impacts sur son travail. D'après moi, le seul moyen de remplir notre rôle c'est d'entendre des témoins. Avec la liste de témoins qu'on nous a soumise, on sera mieux habilité à porter un jugement.
À la fin, une fois que ce travail sera fait, et qu'on aura déclaré que c'est une question de privilège atteint, qu'arrivera-t-il? Vous avez dit qu'on était ouvert à tout. Alors dites-moi, dans l'histoire du Parlement, quelle a été la sanction la plus sévère qu'un député a reçue dans le contexte d'atteinte à un privilège?
Voudriez-vous m'expliquer, vu que vous êtes ici depuis plus longtemps que moi?
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Avant que nous ne suspendions la séance pour traiter des affaires du comité, je pense qu'il y a deux points que nous devrions tous examiner avant d'aller à huis clos.
Le premier a trait à ce que le témoin vient tout juste de dire concernant la distinction entre une observation qui serait valide dans une tribune politique et les faits.
Deuxièmement... mais n'est pas ici. Il pourra se défendre à son retour.
Pour terminer à propos de ce que M. Walsh a dit, soit que la mesure la plus sérieuse à prendre serait de retirer le privilège de distribuer des dix-pour-cent, eh bien, je pense que la Chambre a déjà traité de ce dossier. Donc la seule question à régler est de déterminer si des excuses devraient être adressées à ou à d'autres.
Le deuxième point, c'est que , dans les questions qu'il a posées, semble avoir admis qu'il y avait une erreur, parce qu'il a dit que l'article du rabbin Melchior aurait clairement eu une incidence différente si les recherchistes y avait eu accès et si le caucus avait donné son aval, reconnaissant de ce fait l'inexactitude de la déclaration.
Je pense donc que le comité pourrait gagner beaucoup de temps en procédant simplement au dépôt d'un rapport à la Chambre. Parce que vous avez déjà réglé la question de la peine maximale, parce que la Chambre a déjà décidé de retirer le privilège de distribuer des dix-pour-cent dans la circonscription de quelqu'un d'autre...
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Mon intervention sera très courte, monsieur le président. Je ne veux tout simplement pas laisser interpréter les paroles de comme si c'était ce qu'il a dit; il a utilisé beaucoup de situations hypothétiques dans bon nombre de ses questions.
Je pense que vous vous êtes permis certaines libertés en reprenant certaines des questions posées par M. Reid. À mon avis, il est inapproprié de présumer que c'est ce qu'il a dit ou de présumer quoi que ce soit.
Par ailleurs, si nous nous penchons sur l'intention malicieuse de ce dix-pour-cent, eh bien, à mon avis, il faudrait examiner chaque dix-pour-cent distribué dans la circonscription de quelqu'un d'autre. Je pourrais faire valoir qu'il y avait une intention malicieuse dans le dix-pour-cent que le Parti libéral a distribué dans ma circonscription.
Je pense donc que nous devons revenir aux faits. Comme M. Walsh l'a dit, les règles à cet égard sont très strictes.
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J'ai été en mesure d'obtenir les coordonnés de la plupart des gens. Il en reste quelques-uns dont je n'ai pas été en mesure d'obtenir une réponse.
Ce sont des tables rondes possibles que le comité peut envisager de réunir pour faire ses travaux, mais elles varieront selon la disponibilité. Certains témoins, comme Anne Bayefsky et Judy Rebick, sont libres pendant la semaine suivant l'ajournement de la Chambre, et certains sont disponibles à d'autres moments.
J'ai parlé ce matin avec M. Landy. Il n'est pas disponible avant le 20 avril. Il semble que la plupart des gens seront disponibles à la mi-avril ou en mai. Certains sont à l'extérieur du pays.
Des gens ont dit que leurs engagements professionnels ne leur permettaient pas de témoigner devant le comité. Leur nom figure à la fin de la deuxième page.
Pour jeudi, la seule personne qui pourrait être disponible est Mme Fry. Elle siège à la Chambre, par contre.
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Merci, monsieur le président.
Je crois qu'il s'agit réellement de savoir si nous allons nous rendre beaucoup plus loin que là où nous en sommes actuellement, étant donné que, comme l'a mentionné M. Walsh, le recours le plus sévère serait d'éliminer le droit d'un membre de présenter ces dix-pour-cent dans la circonscription de quelqu'un d'autre, et la Chambre a déjà examiné ce recours.
La seule autre question serait de savoir comment notre comité obtempère aux directives du Président à propos de la façon d'intervenir dans ce qui est maintenant une relation entre les membres, membres qui gênent la capacité de chacun à accomplir leur travail, ou qui essaient à tout le moins d'être objectifs.
Je regarde cette liste et j'aimerais faire une chose, c'est-à-dire me pencher sur la question de l'exactitude. Je ne voulais pas caractériser l'opinion de M. Reid d'une façon qui ne correspondait pas à son intention; cependant, il a dit que son groupe de recherche du caucus n'avait pas accès à l'information provenant de Rabbi Melchior et que par conséquent, ça aurait eu une incidence sur les affirmations qui ont été faites.
Si on prend cela comme point de départ, on examinerait cette liste et on se demanderait lesquelles de ces personnes peuvent être objectives. Si nous voulons être professionnels, lesquelles de ces personnes apporteront une contribution?
Je demande votre indulgence quelques instants. J'ai divisé cela en groupes de personnes qui étaient présentes ou qui avaient une incidence directe sur Durban I. Je continue de descendre et j'examine la liste. Toute la page deux, en passant — je les ai divisées en deux pages, et simplement pour que vous sachiez où j'en suis, je parle de Anne Bayefsky, Khaled Mouammar, Mohamed, etc. Je me demande quelle pourrait être leur contribution aux faits — objectivement — relatifs à la question à Durban I?
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Il est évident que tous les témoins qui figurent sur la liste ont été proposés par quelqu'un autour de cette table. Ils ont été proposés par l'entremise du président et de la greffière. La greffière et moi avons examiné la liste et nous avons essayé de regrouper les gens en tables rondes raisonnables.
À ce moment-ci, je n'essaie pas de déterminer ce que nous diront les témoins. Il est évident que lorsqu'un témoin s'adressera au comité, les membres pourront poser des questions, et nous serons ainsi en mesure de dire que nous ne pouvons aller dans cette direction, que les commentaires n'appuient pas notre point concernant le privilège.
M. Walsh nous a donné le diagramme, si vous voulez, pour examiner les faits et pour examiner l'objectivité. À un moment donné, s'ils s'avéraient exacts, alors nous passerions à la partie qui pourrait nuire à l'atteinte au privilège.
J'aimerais simplement proposer que si le témoignage d'un témoin ne va pas dans cette direction, alors on mettra fin au témoignage. Mais à ce moment-ci, les membres du comité ont demandé aux témoins d'être ici. Je crois qu'ils ont le même droit que quiconque de demander à ces personnes d'être ici.
Si le témoignage se détériore, alors certainement, comme je l'ai fait aujourd'hui à quelques reprises avec vous, je vais les interrompre et leur dire que leur témoignage ne va pas dans la direction qu'il doit aller pour nous, en ce qui a trait à l'atteinte au privilège.
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Alors il n'y a pas encore de solution.
Deuxièmement, à savoir s'il est approprié d'entendre certains témoins, la plupart des témoins que je vois sur la liste pourraient, je crois, nous parler de la conférence Durban 1 et nous dire si oui ou non le ton et le contenu de cette conférence étaient anti-sémites. Je pense que c'est pertinent. M. Volpe remet en question la justesse de cette affirmation. Je pense que ces témoignages pourraient nous aider à déterminer si ces déclarations étaient exactes ou non.
Quant à la suggestion de passer immédiatement à la rédaction du rapport, sur quoi s'appuierait-on? Nous n'avons entendu aucun témoignage. C'est sans doute l'opinion de Joe, et il veut peut-être rédiger un rapport en s'appuyant sur celle-ci. Je pense que nous devrions recueillir certains faits avant de produire un rapport.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
En ce qui concerne l'aspect préventif, je crois que la décision — hier — du Bureau de régie interne, selon laquelle on ne doit plus envoyer de dix pourcent en dehors de nos circonscriptions respectives, règle ou prévient de tels gestes à l'avenir. Par contre, cela ne veut pas dire qu'on ne doit pas étudier ce qui s'est passé dans un cas précis. C'est mon premier commentaire.
Deuxièmement, en évaluant une liste de témoins, on doit regarder si, dans le cas de M. Cotler, il y a eu atteinte à son privilège. Monsieur Cotler, dans le cadre de son témoignage avant la prorogation de la session — il faudra peut-être le faire témoigner de nouveau —, est venu nous parler des dommages que ça lui a causé. Il s'en est fait parler à sa synagogue, dans la rue, au supermarché, et ça l'a profondément blessé. Il faut considérer cela aussi. C'est pour cette raison qu'il a déposé une question de privilège.
On doit aussi vérifier s'il y a eu commission du geste. Le geste a-t-il été posé? On se doit de répondre « oui ». Un dix pourcent a été envoyé, mais personne ne le reconnaît. Je suis mêlé. On dit que ça portait la signature de M. Preston; apparemment c'était celle de M. Toews, à moins qu'on n'ait couvert toute sa circonscription au moyen de 10 dix pourcent. C'est peut-être l'explication.
Je répète ce que j'ai dit tout à l'heure: il faut évaluer l'intention malicieuse. Pourquoi cela a-t-il été envoyé spécifiquement dans la circonscription d'Irwin Cotler? Premièrement, parce qu'il est juif et, deuxièmement, parce qu'il y a à l'intérieur de sa circonscription une forte...
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Merci, monsieur le président.
Je veux juste répondre rapidement à la question sur l'intention malicieuse. Je pense que nous reconnaissons tous que ces dix-pour-cent sont des dix-pour-cent ciblés, et il serait ridicule que je cible un libéral alors que le député de cette circonscription n'est pas libéral, ou que je cible un néo-démocrate si ce n'est pas le NPD qui a été élu dans cette circonscription.
Mais en ce qui concerne la liste des témoins, je pense qu'il ne faut pas oublier que nous devons nous occuper de ce dix-pour-cent. Ce dix-pour-cent comporte des informations factuelles...
Une voix: Non.
M. Harold Albrecht: ... je n'ai pas terminé — et il comporte aussi des renseignements sur la position des conservateurs. Je pense que ces témoins peuvent confirmer si ces déclarations sont vraies ou non.
Par exemple, « Leadership à l'échelle internationale en refusant de participer à Durban II », « Ont insisté pour qu'on interdise le Hezbollah et donné l'exemple à l'échelle internationale en retirant le financement à l'Autorité palestinienne dirigée par le Hamas » — ce sont des déclarations que nous pourrons, à mon avis, vérifier...
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Merci, monsieur le président.
Je veux revenir sur une déclaration qui a été faite concernant l'acceptation de la liste de témoins lors de notre dernière rencontre. Je n'ai pas compris ça ainsi. Ce que je me rappelle — et nous pouvons vérifier dans le compte rendu —, c'est que nous nous sommes entendus sur le fait que vous et la greffière devriez examiner la liste pour vérifier qui pourrait être disponible et à quel moment.
Nous avions aussi discuté — et je ne veux pas me lancer dans les détails financiers — de notre hésitation concernant un budget qui a été présenté.
En ce qui concerne la demande de M. Godin de convoquer M. Toews, nous savons tous — ou du moins je présume — que ce n'est pas M. Toews qui s'est assis pour rédiger ce dix-pour-cent. C'est pourquoi j'ai insisté, si vous vous souvenez, pour que M. Garry Keller, le directeur exécutif du service de recherche du Parti conservateur, figure sur la liste des témoins, parce que c'est de là que proviennent ces dix-pour-cent. À mon avis, cet homme devrait être en mesure de nous dire d'où vient cette information.
Eh bien, M. Volpe ne désire aucun témoin.
De toute façon, si je comprends bien, la seule raison pour laquelle nous avons des témoins est que a laissé entendre, devant ce comité, que certaines déclarations étaient fausses. Pour déterminer si c'était bel et bien le cas, nous avons décidé collectivement, en tant que comité, de faire venir des témoins pour recueillir certains témoignages quant à la véracité de ces déclarations. Je ne vois donc pas comment nous pourrions préparer un rapport sans avoir d'abord entendu ce que les témoins ont à dire.
En général, dans la plupart des comités, les membres collaborent quand il est question des témoins. Parfois, certaines personnes soulèvent énormément de controverses, mais la plupart du temps, si quelqu'un souhaite ajouter un témoin — et c'est le cas ici de — et si le comité croit que c'est pertinent, alors je pense que c'est ce que nous devrions faire. Voulons-nous régler le problème ou simplement le balayer sous le tapis? Si nous voulons résoudre le problème, alors allons-y et prenons une décision une fois pour toutes.
De toute façon, je crois que nous faisons tout ça à la suggestion de , en fait.
Merci.