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Merci, monsieur le président Benoit.
Bonjour aux membres du comité. Je m'appelle Ed Whittingham, et je suis très heureux qu'on m'ait invité à m'adresser à vous aujourd'hui.
L'Institut Pembina est un groupe de réflexion national non partisan sur l'énergie durable qui était à l'origine basé en Alberta. Aujourd'hui, nous avons des bureaux partout au Canada. L'Institut Pembina, y compris moi-même, a effectué de nombreux travaux sur la capture et le stockage du carbone — ou CSC—, notamment en évaluant les options en matière de CSC s'offrant aux entreprises du secteur de l'énergie; en analysant les politiques et les avis d'experts techniques; en organisant des dialogues principalement entre les entreprises, les groupes environnementaux et les propriétaires fonciers au sujet de la CSC; et en tenant un forum de leaders d'opinion de partout au pays afin de discuter de la technologie de la CSC et des façons optimales de l'appliquer. Voilà, grosso modo, les qualifications que je mettrai à contribution pour la séance d'aujourd'hui.
J'aimerais vous parler brièvement du point de vue de l'Institut Pembina concernant la CSC, qui est exposé dans un document dont vous devriez avoir une copie sous les yeux. J'y ferai référence, sans toutefois lire directement ce document, et je placerai la CSC en contexte en tant qu'une des technologies dont on se sert aujourd'hui pour lutter contre les changements climatiques.
À ce sujet, je dois préciser d'emblée que l'Institut Pembina considère la CSC comme une technologie parmi de nombreuses autres auxquelles on a recours. Elle est très utile pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et, par conséquent, pour combattre les dangereux changements climatiques. Cela dit, nous concevons la CSC comme un élément de la gamme de solutions possibles.
Lorsque nous pensons au déploiement des technologies de CSC en tant que solution pour lutter contre les gaz à effet de serre, nous voudrions aussi assister à un renforcement important de l'efficacité énergétique et de la production d'énergie renouvelable. Nous voudrions également qu'il y ait une juste répartition des investissements en matière de CSC. Ce sont là deux conditions de notre appui, que je tiens à préciser dès le départ.
En pensant à la CSC et à son champ d'application au Canada, vous devez considérer la question sous trois angles. Premièrement, avons-nous la capacité de stockage voulue? Deuxièmement, sommes-nous en mesure de capter les émissions? Et troisièmement, avons-nous la technologie nécessaire?
Pour ce qui est du stockage, d'après les rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, à l'échelle mondiale, nous avons une capacité de stockage de 2 000 gigatonnes dans des formations géologiques. En supposant que le monde émette 32 gigatonnes de CO2 par année, nous aurions une capacité de stockage d'une durée de 60 ans. Bien entendu, cela ne veut pas dire que nous capterons toutes les émissions sans exception dans ce délai; c'était simplement un exemple pour illustrer que nous avons beaucoup d'endroits où entreposer les émissions partout sur la planète, y compris au Canada, dans le bassin sédimentaire de l'Ouest canadien.
En ce qui a trait au captage, à la production, pour ainsi dire, il est plus judicieux de l'appliquer aux grandes sources ponctuelles. Avons-nous de telles sources ponctuelles ici, au Canada? Absolument: nous avons plus de 100 usines produisant une demi-mégatonne de carbone chaque année. Et là d'où je viens, en Alberta, nous avons 101 centrales qui produisent plus de 100 000 tonnes de CO2 par année. Il y a donc une abondante production.
En ce qui concerne la technologie, est-elle réalisable dans la pratique? Nous injectons différents gaz dans le sol depuis plus de 30 ans maintenant, qu'il s'agisse de gaz acides ou de CO2, à des fins de simple stockage ou pour la récupération assistée d'hydrocarbures.
En ce qui touche la sécurité, peut-être pourrez-vous lire davantage à ce sujet dans les médias, mais l'Institut estime qu'il n'y a pas de problème sur ce plan, pourvu que nous choisissions adéquatement nos réservoirs, que nous ayons des opérateurs qualifiés et un protocole d'opération valable garantissant que la capture et le stockage du carbone puissent être faits de manière à protéger des fuites aussi bien la population que l'atmosphère — même si, bien sûr, il y a des mouvements; vous avez peut-être entendu parler du syndrome « pas dans ma cour » ou encore du BANANA, pour « Build Absolutely Nothing Anywhere, Near Anyone ». En tout cas, je crois que la CSC est une technologie sécuritaire et éprouvée, et rien ne laisse croire... Durant le vol qui m'a amené jusqu'ici, j'étais assis à côté de Larry, un spécialiste de la sécurité dur à cuire, qui m'a dit que parmi les différents gaz, le CO2 était la moindre de nos préoccupations, et que nous pouvions gérer cela. Donc, l'Institut n'a pas d'inquiétude sur ce plan.
Tout bien calculé, nous considérons que la CSC pourrait jouer un rôle important pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la lutte aux changements climatiques. Notre propre modèle économique montre que selon diverses hypothèses — notamment la supposition qu'il y ait un règlement en matière de CSC et la mise à contribution des forces du marché appropriées, par exemple en établissant le bon signal de prix pour les émetteurs — la CSC pourrait se traduire par une réduction d'au moins 75 mégatonnes par année d'ici 2020. Ce sont là les résultats d'une recherche commandée par l'Institut Pembina lui-même.
Sauf une, peut-être, je ne citerai pas les nombreuses études démontrant le potentiel de la CSC, parce que leurs auteurs témoigneront plus tard. Le Réseau intégré de CO2 indique que la CSC, encore une fois, pourrait jouer un rôle important pour réduire les émissions de gaz à effet de serre; d'après ses études, il s'agirait de plus de 55 mégatonnes d'ici 2020.
Quoi qu'il en soit, en tenant compte des émissions globales du Canada — nous espérons atteindre l'objectif, qu'il s'agisse d'une baisse de 17 ou de 20 p. 100 d'ici 2020 —, la capture et le stockage de carbone a un rôle important à jouer. Voilà la bonne nouvelle.
Mais je ne serais pas le représentant d'un groupe environnemental si je n'avais pas de mauvaise nouvelle à vous annoncer. La mauvaise nouvelle, très simplement, c'est que cela coûte terriblement cher, quel que soit l'angle sous lequel on considère cette option. Et comme en témoignent la contribution fédérale d'au-dessus d'un milliard de dollars et celle de l'Alberta, qui s'élève à plus de 2 milliards de dollars pour le démarrage de projets initiaux, il faudra un investissement public important aux premières étapes.
Mais ce qu'il y a de positif là-dedans, c'est que de manière plus générale, nous pouvons voir l'investissement public ou le soutien public à la CSC comme une démarche progressive. Au cours de la première phase, nous ferons ce que nous faisons actuellement, c'est-à-dire lancer des projets de CSC afin de mettre à exécution trois à cinq projets à l'échelle commerciale. Le témoin qui est ici, à ma gauche, est le représentant de l'un de ces projets, et nous en avons deux autres en Alberta, dont un qui est davantage à l'étape de la recherche et du développement, et un autre qui pourrait voir le jour dans le nord-est de la Colombie-Britannique avec Spectra, à Fort Nelson. Donc, nous nous dirigeons déjà vers le stade de l'adoption précoce.
Au cours de la seconde phase, lorsque nous aurons pénétré le marché à plus grande échelle, nous pouvons imaginer que d'autres émetteurs, d'autres entreprises et autorités de réglementation, auront appris de ces phases initiales et fourniront les incitatifs appropriés qui, soit dit en passant, ne se limitent pas à une subvention — il y a d'autres instruments économiques auxquels nous pouvons recourir —, et qu'alors, les entreprises élaboreront de façon plus généralisée des plans en matière de CSC pour les différentes sources ponctuelles.
Enfin, à la phase de la vaste pénétration du marché, nous pouvons concevoir la CSC en tant qu'exigence pour toute installation au Canada qui émettrait du carbone au-dessus d'un certain seuil chaque année, et imaginer un déploiement de la CSC à grande échelle.
Comme vous pouvez l'imaginer, à mesure que nous franchirons ces étapes, le coût de la technologie diminuera. En fait, il y a un certain consensus international sur la notion que, si nous avons 20 projets à l'échelle internationale d'ici 2020, ce pourrait être le seuil critique dont nous avons besoin pour véritablement réduire le coût et pouvoir commercialiser la CSC en la déployant à grande échelle, comme il se doit, afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
Enfin, comment en assumerons-nous les coûts?
J'ai déjà parlé d'une façon d'en payer les coûts, c'est-à-dire simplement par une subvention directe; c'est ce que nous avons fait, et c'est ce que l'Institut Pembina juge approprié durant la phase d'adoption précoce.
Il nous faut également, bien entendu, annoncer le bon prix. Je suis certain que je n'ai pas besoin d'énumérer au comité les diverses formes de fixation des prix du carbone et ce à quoi pourraient ressembler ces prix. D'après notre propre modélisation, pour atteindre la cible du gouvernement fédéral en matière de gaz à effet de serre d'ici 2020, le prix du carbone doit être établi à 40 $ d'ici 2011, et ce prix devra grimper à 100 $ d'ici 2020. La table ronde nationale et autres organismes ont mené des études semblables. Ce qu'il faut retenir, c'est que, pour que la technologie de CSC soit commercialisée et déployée, il nous faut un signal de prix adéquat s'appuyant sur un certain calcul des prix du carbone et suivant une approche progressive. Nous considérons que c'est une question qui intéresse les émetteurs industriels.
Du côté gouvernemental, lorsque ce prix entrera en vigueur et à mesure que les coûts diminueront, nous pourrons certainement faire intervenir différents instruments économiques qui, comme je l'ai dit, ne se limitent pas à de simples subventions. En tant que mesure incitative, songez à une déduction pour amortissement accéléré pour les diverses composantes de la CSC. Songez à d'autres instruments économiques — je suis certain que vous en avez toute une liste —comme des crédits multiples pour la CSC, des garanties de prêt, de faibles taux d'intérêt, peut-être une taxe à la consommation d'énergie relative à la CSC comme celle en vigueur au Royaume-Uni, ou même l'achat volontaire de crédits de CSC, d'obligations de CSC. Il y a une foule de moyens que nous pouvons prendre pour véritablement fournir un incitatif à cet égard.
Monsieur le président et messieurs et mesdames les membres du comité, voilà donc mes commentaires pour aujourd'hui. Il me tarde d'entendre les questions que vous me poserez bientôt. Merci.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais vous parler un peu des mesures qu'on a prises en Saskatchewan, car elles ont de l'importance pour SaskPower en ce qui concerne la CSC, la capture et le stockage du carbone.
Sur le plan du stockage et de la récupération assistée des hydrocarbures, on a en Saskatchewan le projet Weyburn, dans le cadre duquel on a maintenant stocké plus de 17 millions de tonnes de CO2 dans un gisement de pétrole, ce qui a permis la récupération de 20 000 barils de pétrole supplémentaire par jour. Il s'agit donc d'un projet d'envergure, dont le monde tire un enseignement.
En Saskatchewan, nous avons un autre projet appelé « aquastore » qui permettra de stocker chaque jour 600 à 700 tonnes de CO2 provenant d'une raffinerie dans des aquifères salins profonds. Il est encore une fois très important que SaskPower supervise ce projet.
Sur le plan du captage, nous avons deux projets dont j'aimerais vous parler aujourd'hui. L'un d'eux est le projet Boundary Dam 3, et l'autre est qualifié d'« installation de démonstration ».
Je vais d'abord traiter du projet Boundary Dam. Nous étudions la manière de capter le CO2 à partir d'une centrale au charbon depuis quelques années maintenant. À l'origine, SaskPower avait considéré un type de système de capture appelé « oxycombustion », que nous trouvions cependant trop cher. Nous nous sommes donc tournés vers le captage postcombustion, ce sur quoi je travaille actuellement à SaskPower. Il pourrait s'agir de la première usine commerciale à capter du CO2 à partir d'une centrale modernisée utilisant du charbon de lignite, un charbon de qualité très médiocre. Encore une fois, le monde est très intéressé à voir si nous pouvons arriver à rentabiliser l'opération.
Si ce projet va de l'avant, la centrale captera un million de tonnes de CO2 par année. Il vise également à vendre ce CO2 à l'industrie pétrolière et gazière. Je suis très heureux d'annoncer qu'en ce moment, j'ai de six à huit clients du secteur du pétrole et du gaz qui sont intéressés à acheter ce CO2. Donc, l'une des questions auxquelles nous répondons est celle-ci: quel prix paiera l'industrie pour le CO2? Nous estimons être très près de parvenir à cette réponse, qui fait partie de notre plan économique.
Le Boundary Dam est l'une des six unités que comptent les installations de Boundary Dam. Boundary Dam 3 est une usine de 139 mégawatts qui s'apprête à arrêter sa production dans deux ans. SaskPower a donc pris l'initiative, conjointement avec notre gouvernement fédéral, de voir si nous pouvions transformer cette centrale au charbon en source d'électricité viable.
Ce que nous constatons, et ce que nous annoncerons publiquement, c'est que ces centrales au charbon sont loin d'avoir terminé leur cycle de vie. Nous découvrons également que des gains d'efficacité considérables peuvent contribuer à faire baisser les coûts du captage du carbone. Cela sera divulgué publiquement une fois que les renseignements sur le projet auront été communiqués.
Nous avons deux échéanciers importants. D'abord, je soumettrai une analyse de rentabilité à notre gouvernement provincial ainsi qu'au conseil d'administration de SaskPower d'ici le mois d'août. Si le projet obtient le feu vert, l'usine sera construite d'ici la fin de 2013. Pour le moment, nous avons commandé une turbine à Hitachi, au Japon, et il s'agira de la première turbine au monde fabriquée spécialement pour l'unité de captage de CO2 d'une centrale au charbon. Cela nous a placés dans une situation tout à fait unique sur la scène mondiale, car nous sommes à l'étape de l'approvisionnement, et il s'agit de la seule usine qui soit prête à ce niveau.
SaskPower tient beaucoup à ce projet, parce que nous devons déterminer si le charbon est une option viable pour nos installations dans l'avenir. En fait, 55 p. 100 de notre électricité est produite par des centrales au charbon, et nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre que ces centrales soient fermées. Une grande partie du secteur minier vit de ce produit, et beaucoup de gens travaillent dans ces centrales au charbon.
Nous nous retrouvons agréablement surpris par certaines données économiques qu'on nous présente en ce moment. Vous avez peut-être entendu parler de ce que pourrait être le coût du captage de CO2. Eh bien, les chiffres que nous voyons sont pas mal moins élevés que ce qu'on avait prévu dans le monde. Donc, nous sommes très enthousiastes du fait qu'une fois que ce projet ira de l'avant, nous serons en mesure de vraiment définir certaines questions que les gens tentent de tirer au clair, par exemple ce qu'il en coûte pour capter le CO2, et s'il y a un avenir pour le charbon.
Nous croyons pouvoir assainir nos centrales au charbon en réduisant leurs émissions à 0,1 à 0,15 tonne par mégawattheure, ce qui est très propre. Pour vous donner une idée, en ce moment, nous émettons 1,2 tonne par mégawattheure. Donc, abaisser nos émissions à ce niveau est très important pour nous; cela correspond à un captage de CO2 d'environ 90 p. 100.
Lorsque le projet démarrera, la technologie que nous utiliserons à Boundary Dam 3 sera celle de Cansolv. Cansolv Technologies, qui était à l'origine une entreprise basée au Québec, est maintenant la propriété de Shell Global. L'entrepreneur en construction sera SNC-Lavalin. Donc, les deux sont très impatients de réaliser ce projet.
Je vais maintenant parler de l'autre centrale. Le projet est actuellement à l'étape de la conception, et on le désigne en tant qu'installation de démonstration. Cette idée du gouvernement provincial vient du besoin qu'on a constaté de procéder à des essais précommerciaux pour ces unités de captage. Nulle part au monde n'est-on capable, en ce moment, d'assembler différentes technologies et de les mettre à l'épreuve à un stade précommercial.
Par exemple, pour ce qui est d'une des technologies que j'étudie en ce moment, on base beaucoup de travaux d'ingénierie sur une colonne de 12 pouces. Eh bien, la colonne d'absorption fait 22 mètres de diamètre; il faut donc utiliser un plus grand banc d'essai, et c'est là-dessus que nous travaillons.
Nous nous sommes adressés à l'industrie en disant: « Qu'est-ce qui vous encouragerait à venir à SaskPower, en Saskatchewan, pour construire votre propre unité et en faire l'essai, de manière à pouvoir plus rapidement mettre votre technologie à l'épreuve sur une base précommerciale? » On nous a répondu: « Nous aimerions participer à trois bancs d'essai qui nous permettraient de venir construire notre unité et effectuer nos tests, tout en montrant au monde que nous pouvons vraiment réaliser cette construction ». En ce moment, parmi d'autres sociétés, il y a Hitachi, Toshiba, Siemens, BMW et Sojitz qui sont intéressées à tester ce concept ou cette installation.
Là où le projet achoppe en ce moment, c'est sur le plan du financement. Nous avons un engagement de notre gouvernement provincial. L'industrie s'est engagée à rejoindre SaskPower pour construire l'installation. Nous avons présenté une demande de 92 millions de dollars au gouvernement fédéral pour faire de cette entreprise un partenariat entre les gouvernements fédéral et provincial, SaskPower et l'industrie, mais le gouvernement fédéral ne semble esquisser aucun geste pour participer à ce projet.
Je vous dirais que si ce projet ne se réalise pas, cela pourrait avoir une incidence sur les opérations de Boundary Dam, car nous avons besoin d'une plateforme technologique pour pouvoir procéder à des essais dans l'avenir.
Ces deux projets sont donc interreliés.
Le mois d'août prochain est un échéancier très important pour la première analyse de rentabilisation que je présenterai. Le second échéancier concerne bien entendu l'installation de démonstration. Si nous n'obtenons pas bientôt la promesse d'une participation du gouvernement fédéral, nous passerons à côté de l'occasion de faire en sorte que cette installation soit en fonction d'ici la fin de 2012, et nous aurons perdu notre participation sur la scène internationale.
Merci beaucoup, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à vous, députés, témoins et autres invités.
Merci de m'accorder cette occasion de vous parler des efforts de TransAlta pour développer la capture et le stockage du carbone au Canada, et de la manière dont ces efforts seront réalisés en grande partie grâce au programme écoÉNERGIE du gouvernement du Canada.
Je m'appelle Don Wharton, et je suis vice-président au développement durable chez TransAlta.
Je vais d'abord dire quelques mots sur notre entreprise. Nous avons environ 85 centrales électriques qui produisent près de 10 000 mégawatts, ce qui fait que notre entreprise a à peu près la même taille que BC Hydro. TransAlta est la plus grande entreprise privée de services publics au Canada, et nous utilisons un large éventail de sources d'électricité, comme le charbon, le gaz naturel, les installations hydroélectriques de petite et de grande taille, la biomasse et l'énergie éolienne. Vous serez peut-être surpris d'apprendre que TransAlta est le plus grand promoteur de projets d'éoliennes du Canada et que plus de 22 p. 100 de notre électricité provient de sources d'énergie renouvelables.
Aujourd'hui, notre stratégie de croissance est axée sur l'énergie propre dans deux principaux domaines: les sources renouvelables, comme l'énergie éolienne et hydroélectrique et les technologies de la biomasse; et les technologies propres, en particulier le captage et le stockage de carbone. En ce qui a trait à la CSC, nos efforts se concentrent principalement sur une initiative appelée « projet Pioneer » qui bénéficie du programme gouvernemental écoÉNERGIE. Nous sommes heureux que le Canada soit notre partenaire dans ce projet. J'aimerais vous décrire celui-ci brièvement.
D'ici 2015, le projet Pioneer sera l'un des systèmes de CSC les plus grand et les mieux intégrés au monde. Nous le mettrons à exécution dans le cadre de la rénovation de notre centrale au charbon Keephills 3, et il utilisera le procédé à base d'ammoniac réfrigéré pour capturer et stocker de façon permanente un million de tonnes de gaz à effet de serre par année, ce qui équivaut à environ le tiers des émissions de cette centrale. Cela fera de Keephills 3 l'une des centrales au charbon les plus propres au monde.
En conjonction avec les gouvernements du Canada et de l'Alberta, nous avons formé un consortium de partenaires pour financer, concevoir, construire et faire fonctionner ce projet. Parmi les partenaires de TransAlta figurent Alstom, Capital Power une entreprise de canalisation. Ensemble, ils apporteront une expertise à tous les éléments du projet. Sur la base d'études techniques détaillées, nous prévoyons débuter la construction en 2011. Pioneer sera opérationnel d'ici 2015 et fonctionnera pour une période d'essai de 10 ans, c'est-à-dire de 2015 à 2025, ou peut-être même plus longtemps. Le CO2 capté sera acheminé, d'une part, jusqu'à un site de séquestration dans un aquifère salin des environs, et d'autre part, jusqu'à un projet de récupération assistée des hydrocarbures dans un champ de pétrole parvenu à maturité à une cinquantaine de kilomètres de là. Il est important que nous développions chacune de ces options de stockage, puisque les deux seront nécessaires pour traiter les émissions de CO2 provenant de projets de CSC.
Par ailleurs, TransAlta est en train de mettre au point un programme hautement dynamique de transfert des connaissances afin de partager le savoir que nous acquerrons grâce au projet Pioneer. En tant que bénéficiaire d'un important financement public, notre entreprise a l'obligation de maximiser la valeur de connaissances de ce projet pilote. Nous élaborons des plans avec le milieu universitaire, des institutions, des associations de l'industrie comme le Réseau Intégré de CO2, dont vous entendrez le témoignage plus tard dans la matinée, et autres projets de CSC partout dans le monde pour profiter des connaissances tirées de cet effort. Nous nous attendons, en retour, à apprendre davantage d'eux.
J'aimerais maintenant vous exposer notre point de vue quant aux avantages de la CSC. Le projet Pioneer présente des avantages tant environnementaux qu'économiques. Sur le plan environnemental, je tiens à souligner que Pioneer permettra chaque année d'éliminer environ un million de tonnes de CO2 de l'environnement, ce qui équivaut à retirer 160 000 voitures des routes du Canada tous les ans. De plus, ce projet permettra de réduire les émissions et les particules de SO2.
À plus grande échelle, les émissions de gaz à effet de serre provenant des centrales au charbon sont d'environ 90 millions de tonnes par année au Canada. Les centrales au charbon constituent les plus importantes sources industrielles d'émissions de carbone de la planète. TransAlta est d'avis que la CSC est l'une des très rares options dont nous disposons pour réaliser de grandes réductions de ces émissions dans un délai relativement court.
Il y a également d'importants avantages socio-économiques auxquels on a accordé peu d'attention, particulièrement dans les régions où la récupération assistée des hydrocarbures est possible. Dans son évaluation du projet Pioneer, TransAlta a mené une analyse indépendante par l'intermédiaire de Wright Mansell Research, qui a conclu qu'au cours de sa durée de vie de 10 ans, le projet Pioneer permettrait d'extraire au moins 22 millions de barils de pétrole supplémentaires grâce à la récupération assistée d'hydrocarbures; d'accroître les recettes des gouvernements fédéral et provincial et des administrations locales dans une proportion allant jusqu'à 1,2 milliard de dollars en taxes et en redevances; et d'accroître le PIB de l'Alberta de 2 à 3 milliards sur une période de 14 ans. Cette analyse indique que le rendement des investissements dans le projet Pioneer, dans le programme fédéral écoÉNERGIE et dans d'autres fonds gouvernementaux vaut vraiment la peine.
Permettez-moi de vous parler un moment du programme écoÉNERGIE, dont le rôle a été crucial pour faire de ce projet une réalité. Au total, Pioneer recevra 773 millions de dollars de financement gouvernemental. Le gouvernement du Canada contribuera au projet Pioneer à hauteur de 342 millions de dollars, et le gouvernement de l'Alberta, à hauteur de 431 millions de dollars. La portion restante proviendra de l'industrie et de sources du marché. Il ne fait aucun doute à mon esprit que sans ce financement, le projet Pioneer ne se réaliserait pas, du moins pas au rythme nécessaire pour atteindre les cibles mondiales de réduction des gaz à effet de serre.
Nous en sommes aux premières étapes, et on a dit beaucoup de choses sur la viabilité économique de la CSC. C'est la grande difficulté à laquelle est confrontée la CSC aujourd'hui. Mais je dois dire que la plus grande part du débat sur les coûts était de nature spéculative et se fondait sur des chiffres hypothétiques et une expérience très minime. Je placerais l'industrie, ainsi que d'autres intervenants, dans ce même bateau.
Nous devons démontrer quels seront les coûts, bons ou mauvais, et exercer de vives pressions pour faire baisser les coûts d'investissement et d'exploitation par l'optimisation, les économies d'échelle et les améliorations technologiques. Ce n'est qu'à ce moment-là que nous serons véritablement en mesure de dire si la CSC a un avenir à long terme en tant qu'outil majeur dans la lutte contre les changements climatiques.
En outre, le cadre réglementaire canadien n'a pas encore établi de prix pour le carbone, lequel fournirait l'ultime point de référence pour les nouvelles technologies propres. Si la CSC, une fois parvenue à un stade de maturité, arrive à éliminer le fort volume de gaz à effet de serre à un prix équivalent, ou presque équivalent aux solutions de rechange, cela deviendra un atout extraordinaire.
Toutefois, comme c'est le cas avec de nombreuses nouvelles technologies, il y a une lacune en matière de financement qui doit être comblée afin d'encourager le secteur privé à investir temps et ressources pour faire de la CSC une technologie propre et viable à long terme, avant même qu'on tire au clair les prix du carbone et la fiabilité technique.
Heureusement, au moyen du financement du programme écoÉNERGIE pour les projets de CSC, le gouvernement du Canada a fait beaucoup pour combler cette lacune.
Permettez-moi de parler un moment de la nécessité, pour le Canada, d'exercer un leadership dans ce domaine.
Le mois dernier, j'ai eu la chance de représenter TransAlta dans le cadre d'une mission conjointe Canada-Alberta en Europe concernant la CSC. Nous avons rencontré des entreprises et des gouvernements en Norvège, au Royaume-Uni, en Allemagne et à Bruxelles, et tous participaient d'une quelconque manière à des projets de CSC. Bien que ces pays aient été les premiers chefs de file pour le développement de la CSC, chacun de ceux que nous avons visités ont affirmé que le Canada était considéré comme en position de devenir un leader mondial, sinon le leader mondial dans ce domaine. Pourquoi? Parce que nous bénéficions d'une heureuse coïncidence entre des programmes et des politiques de soutien des gouvernements, une infrastructure et une expertise industrielles solides, d'excellentes conditions géologiques et un bon appui public.
En guise de conclusion à mes remarques, permettez-moi de vous exposer quelques points essentiels.
Premièrement, le charbon continuera de faire partie de l'approvisionnement énergétique mondial. Il fournit plus de 40 p. 100 de l'électricité mondiale il sera maintenu en tant qu'élément viable parmi les sources d'énergie mondiales. Il est bon marché, abondant et profondément ancré dans l'économie planétaire. La moitié de l'électricité des États-Unis provient de centrales au charbon. Celui-ci n'est pas près de disparaître.
Deuxièmement, la technologie est la clé. TransAlta estime que la CSC est l'une des quelques technologies parmi celles permettant de réaliser des réductions majeures des gaz à effet de serre à l'échelle mondiale au cours des 10 à 15 prochaines années. Plus de 90 p. 100 des émissions générées par les centrales au charbon aujourd'hui peuvent être captées au moyen de la CSC.
Troisièmement, les gouvernements doivent combler les lacunes en matière de financement. Il ne s'agit pas d'un engagement financier durable, mais d'un investissement initial visant à propulser la technologie de la CSC jusqu'à un point où elle sera une solution viable et concurrentielle pour préserver la valeur des ressources énergétiques du Canada. Rien ne réduira davantage l'empreinte environnementale du Canada ni ne nous apportera une sécurité nationale et des bénéfices économiques plus grands que le charbon propre.
Enfin, il y a une occasion de leadership pour notre pays. Il pourrait s'agir là d'une importante contribution du Canada au défi climatique planétaire durant la prochaine décennie. Avec cinq projets majeurs en cours de développement au Canada, notre pays a une longueur d'avance sur tous les autres pour ce qui est de l'atteinte de la cible du G8 consistant à avoir 20 projets de CSC en place partout dans le monde d'ici 2015.
La CSC est essentielle si le Canada et le monde doivent relever le défi du carbone, et les gouvernements du Canada ont joué un rôle essentiel pour financer et appuyer cette solution.
Merci.
Bonjour aux membres et au personnel du comité. Je suis heureux de venir présenter mon point de vue sur les efforts récents que Capital Power a consacrés à son étude initiale d'ingénierie portant sur son projet de gazéification du charbon intégrée à un cycle combiné et de piégeage et stockage du carbone. Mais avant, j'aimerais vous communiquer quelques renseignements sur Capital Power, qui est un nouveau joueur au Canada.
Capital Power est né en juillet dernier, à la faveur d'un premier appel public à l'épargne de 500 millions de dollars, quand EPCOR Utilities d'Edmonton a converti son entreprise de production d'électricité. Aujourd'hui, nos actifs totalisent environ 5 milliards de dollars. Capital Power et ses affiliés développent, acquièrent et exploitent des centrales de production d'électricité à partir d'une large gamme de sources d'énergie, notamment le charbon, le gaz naturel, la chaleur résiduaire, l'hydroélectricité, la biomasse et le vent. La société a une capacité de production de 3 500 mégawatts et des intérêts dans 31 installations réparties dans trois provinces et cinq États. Notre société a été la première à introduire la technique de combustion du charbon supercritique en Amérique du Nord et elle exploite la centrale à charbon la plus propre du Canada.
Enfin, nous avons été au Canada un chef de file de l'effort visant à commercialiser des techniques de production d'électricité par le charbon aux émissions presque nulles. Pour l'avenir, nous prévoyons que la population nord-américaine continuera de croître, de même que notre économie. Nous savons également que les infrastructures vieillissantes devront être remplacées pour répondre à la demande croissante de sources fiables, abordables et écologiques d'électricité dans toute l'Amérique du Nord et dans le monde entier. Nous croyons que la meilleure manière de répondre à cette demande consiste à fournir de l'électricité tirée de divers combustibles, y compris le charbon.
Voyons les faits. Le cinquième de l'énergie produite au Canada, l'est à partir de charbon. Non seulement le charbon est-il la source d'énergie la plus abondante et la moins chère au Canada, non seulement ses réserves dureront des siècles, mais c'est également une source stable et peu coûteuse d'énergie. À l'échelle internationale, le charbon règne encore plus sans partage. Les États-Unis et la Chine, les deux premiers producteurs mondiaux, en tirent respectivement 60 et 80 p. 100 de leur électricité. Le charbon continuera d'être une source très importante d'énergie au Canada et dans le monde entier. Grâce à des techniques nouvelles et à la mise au point, à la faveur d'un effort mondial, de la technique de piégeage et de stockage du carbone, on parviendra à réduire les émissions globales de gaz à effet de serre par les centrales d'électricité tout en continuant d'utiliser les vastes réserves de charbon du Canada. Ces réserves resteront une option viable et efficace pour la production d'électricité pendant encore de nombreuses années.
L'une des techniques qui ont rendu possible le piégeage et le stockage du carbone au Canada et aux États-Unis est la gazéification du charbon. Cette technique combine chaleur et pression pour décomposer le charbon en ses constituants chimiques, créant ainsi un gaz de synthèse qui est principalement constitué d'hydrogène. On fait ensuite brûler ce gaz, de façon propre, dans une turbine à gaz, pour créer de l'électricité. À l'aide de quelques processus chimiques, on produit également du dioxyde de carbone pur, que l'on peut capturer et stocker dans des aquifères salins. Ce CO2 peut également servir à la récupération assistée des hydrocarbures, procédé en vertu duquel on injecte le CO2 dans des puits de pétrole. Cela permet une meilleure récupération et une augmentation des revenus.
Le fait de combiner une centrale de gazéification du charbon intégrée à un cycle combiné et une installation de capture du carbone permettrait de réduire les émissions de CO2 de 85 à 90 p. 100. C'est environ le tiers des émissions du cycle combiné du gaz naturel. Comparée aux installations de combustion du charbon supercritique, la technique de gazéification intégrée est capable de réduire les émissions d'oxydes d'azote, de particules et de dioxyde de soufre de plus de 99 p. 100 ainsi que les émissions de mercure de presque 70 p. 100. Les techniques de piégeage et de stockage ainsi que de gazéification existent. Elles reposent sur des principes scientifiques solides. Il reste à montrer que ces deux techniques peuvent être exploitées de concert à l'échelle industrielle.
Au cours des quatre dernières années, on a consacré beaucoup de travail à l'atteinte de cet objectif important. Suivant les traces de la Canadian Clean Power Coalition, Capital Power a entrepris la conception détaillée d'une centrale de gazéification intégrée de 235 mégawatts, dotée de la technique de capture et de séquestration du carbone.
Grâce à un investissement de 33 millions de dollars répartis également entre Capital Power, le gouvernement du Canada et celui de l'Alberta, on parachèvera l'étude d'ingénierie initiale d'ici quelques semaines. Le projet a été expressément conçu pour permettre l'exploitation de la centrale Genesee en Alberta. Comme la conception est particulièrement adaptée au lieu, certains de ses détails ne peuvent pas être utilisés dans toutes les centrales; cependant, les leçons que l'on peut en tirer et la validation de la technologie sont généralisables.
Si nous pouvons affirmer avec assurance que la technique est éprouvée et que l'installation pourrait fonctionner aux niveaux de disponibilité et d'efficacité que nous avons prédits, l'analyse de rentabilité ne permet pas, actuellement, à un producteur indépendant de l'Alberta de tenter seul cette aventure. Dans le contexte actuel de bas prix de l'électricité et de techniques capitalistiques, l'industrie aurait besoin d'un bon coup de pouce de l'État pour rendre commercialement viable une installation unique en son genre en Alberta. Les facteurs économiques de la construction et de l'exploitation d'une telle centrale devraient se révéler plus attrayants, grâce à la généralisation de récentes percées technologiques et à l'apparition de techniques nouvelles. Par exemple, nous assistons déjà à un développement rapide de techniques d'un coût plus faible, telles que les membranes pour la séparation des gaz de l'air. Cela signifie qu'une centrale comme celle dont nous parlons pourrait devenir économiquement réalisable, sans subvention, dans les 10 à 15 prochaines années.
L'important c'est que l'industrie et l'État continuent d'examiner ensemble les options accessibles, de manière à prendre des décisions intelligentes, bien informées, à mesure que nous nous acheminons vers des techniques dont l'empreinte carbone est réduite. Aujourd'hui, grâce à cette étude, nous disposons de renseignements essentiels et nous sommes en position de faire un bond en avant, au prix d'un investissement relativement modeste étalé sur quatre ans. Bientôt, nous pourrons fournir aux décideurs une véritable explication des coûts de cette technique ainsi que l'assurance qu'elle fonctionnera, parce que, désormais, nous avons un point de comparaison avec d'autres techniques, grâce auquel nous pourrons déterminer celle qu'il est le plus logique d'adopter.
Bref, la commercialisation de solutions technologiques, y compris de la technique de piégeage et de stockage du carbone ainsi que de la technique des gaz de synthèse fera en sorte que nous pourrons compter sur une source durable d'électricité de base pour l'avenir dont la production s'accompagnera d'émissions presque nulles. Les stratèges de demain devront faire un compromis entre la nécessité d'investir dans l'infrastructure essentielle à la production d'électricité et la nécessité de règlements pour la protection de l'environnement afin d'amener le Canada graduellement vers un futur avec moins de carbone. En outre, en raison de la longueur des cycles des immobilisations dans notre industrie, les stratégies doivent reconnaître les coûts des investissements consacrés aux infrastructures de production par les contribuables et les investisseurs. La commercialisation de ces techniques nouvelles avance à grands pas. Même s'il reste beaucoup à faire, j'ai confiance que nous y parviendrons grâce, à la fois, à de bonnes politiques publiques, à des investissements dans la technologie ainsi qu'à la collaboration entre l'industrie et l'État vers l'atteinte des objectifs de notre avenir commun.
Je suis plus que désireux de répondre à vos questions.
Je m'appelle John Osborne. Je remplace Jessie Inman, qui travaille normalement à nos bureaux de Calgary, mais il est coincé dans les cendres volcaniques en ce moment.
Je vous donnerai un bref aperçu de HTC et de nos activités, puis je vous parlerai des sables bitumineux et d'une proposition qui s'avère, selon nous, la voie à suivre pour faire la capture de CO2 dans ce genre d'installations.
HTC se distingue quelque peu de ses concurrents en ce qui a trait à la CSC. Tout d'abord, il s'agit d'une entreprise canadienne, qui a établi son siège social à Regina, en Saskatchewan. Notre très important partenaire juridique, commercial et technique, l'Université de Regina, a motivé l'entreprise à s'établir à Regina. Nous collaborons très étroitement à tous les travaux concernant la CSC.
Nos activités sont aussi entièrement consacrées à la CSC. Je serais tenté d'ajouter une lettre au sigle CSC, pour « utilisation ». Nous ne croyons pas que le CO2 soit un produit résiduaire comme tel. Il est évident qu'il faudra parfois se limiter à véhiculer et à fournir la substance, mais nous sommes convaincus qu'à long terme le CO2 pourra être converti en produits utiles.
Nous ne sommes pas une grande société d'ingénierie, ni une société pétrolière, ni un grand fabricant de produits chimiques qui gère une petite division chargée de la capture du carbone. Nous assurons l'ensemble du processus intégré qu'est la capture du CO2, son transport et son utilisation en entrepôt, ou encore sa conversion en produits utiles. En effet, c'est la raison d'être de notre entreprise. Maintenant que notre entreprise prend de l'ampleur, je me rends un peu partout dans le monde pour mettre en place ce genre de projets à l'échelle internationale.
Permettez-moi d'ajouter une dernière chose. Si je ne me trompe pas, seul un des témoins précédents a parlé de la Chine. D'après notre expérience, la Chine a une grande longueur d'avance sur nous. Elle fait déjà la commercialisation de sa technologie du charbon épuré aux États-Unis, pour la simple et bonne raison que ce sera rentable pour elle. Les représentants chinois seront ensuite de retour en Chine pour entreprendre l'élaboration de projets très intéressants d'utilisation et de capture et de stockage du carbone, et c'est ce qu'ils font en ce moment.
J'ai fait mention plus tôt de l'Université de Regina.
Nous nous distinguons également par notre capacité de recherche en science pure. Nous disposons d'un centre voué à la recherche-développement à Regina. Nous avons aussi une usine de capture ayant une capacité d'une tonne par jour, où nous effectuons l'ensemble de nos modélisations et de nos mises à l'essai, entre autres.
Lorsque nous découvrons quelque chose d'intéressant, nous nous rendons à la centrale thermique au charbon de lignite de Boundary Dam, dont le représentant de SaskPower a parlé plus tôt. Elle est en opération pendant quatre mois, deux jours. Nous prenons la fumée d'une des unités de la centrale de charbon, que nous débarrassons de son SO2, et nous capturons le CO2. Nous ne testons pas seulement les solvants que nous produisons, mais aussi de nouveaux processus. C'est une unité qui a une production d'environ cinq tonnes par jour. Si les essais sont concluants là-bas, je pense bien que nos solutions seront efficaces partout.
Nous travaillons aussi sur une usine de capture de CO2 vieille de 11 ans, une usine commerciale, jouxtée à une centrale thermique au charbon située aux États-Unis. Elle a une capacité de 200 tonnes par jour. On capture le CO2 produit par la centrale au charbon, et ce CO2 est actuellement vendu à Coca-Cola.
Nous planifions de faire des essais à plus grande échelle. Ce CO2 sera associé au nouveau gisement de gaz de shale en Pennsylvanie, où nous prévoyons utiliser le CO2 pour fracturer les puits horizontaux. Cela élimine l'utilisation d'eau, qui s'avère un problème de taille pour l'environnement.
Aussi, et c'est encore plus important pour nous, parce que ce sera lucratif, nous allons effectuer des tests de récupération assistée par injection de CO2, en vue d'accroître la quantité de gaz produit et prolonger la durée de vie des puits horizontaux. C'est une percée majeure pour nous.
Nous travaillons également sur une usine vieille de 31 ans dans le sud de la Californie, dans la vallée de la Mort. On parle d'une production de 800 tonnes par jour. On capture le CO2 d'une centrale à charbon, mais on utilise le CO2 pour produire du carbonate de soude. On le fait bouillonner dans de la saumure avant de le soumettre à un processus de chauffage, pour produire du carbonate de soude à des fins commerciales. Nous travaillons à cette usine depuis plus d'un an. Nous avons vu à la modélisation de toute l'usine, et nous sommes prêts à augmenter la production à quelque 1 200 tonnes par jour, ce qui en ferait la plus grande usine du monde de capture de CO2 à des fins commerciales en opération.
Notre processus est très simple. Toutes les raffineries de gaz ont des unités (une colonne d'absorption et une colonne de rectification) qui ressemblent en tous points à ce que nous utilisons à notre usine. Mais c'est à peu près tout ce que nous avons en commun. À l'intérieur, il faut utiliser des solvants qui ne se dissolvent pas en présence de contaminants. Il faut aussi mettre au point une conception particulière afin de réduire les coûts d'opération. Les coûts d'opération sont basés sur la quantité de vapeur nécessaire pour régénérer le solvant.
Je vais vous parler de quelques-uns des projets auxquels nous avons travaillé à l'échelle internationale. Il y a quelques années, nous avons dû jouer du coude en Norvège pour le projet du centre d'essai européen de Mongstad. Une nouvelle usine de traitement d'amine sera établie à ce centre d'essai. Nous avons supplanté tous les autres concurrents, sauf l'entreprise norvégienne locale, qui s'est vu accorder le contrat. Il faut dire que nous nous y attendions.
Je peux vous donner un autre exemple d'un projet que nous n'avons pas obtenu. L'an dernier, nous avons élaboré un projet de 600 millions de dollars au Michigan avec Detroit Edison. Nous avons présenté notre proposition au ministère de l'Énergie, mais nous avons été battus par l'American Electric Power et quelques autres entreprises. Ce devait être (c'est encore dans les registres) une usine de capture de carbone d'une capacité de 2 000 tonnes par jour rattachée à une centrale au charbon, dotée d'un pipeline de 70 milles et d'un mécanisme de récupération assistée par injection des hydrocarbures. Le champ de pétrole est situé au-dessus d'un énorme aquifère salin, qui pourrait également servir à stocker le CO2. Mais cela n'a pas fonctionné.
Nous avons toutefois obtenu le contrat d'une usine de capture de CO2, la plus grande au monde à ce jour. Nous en sommes aux étapes de la conception et de la mise au point, et nous espérons que la construction sera complétée plus tard cette année. Elle fonctionnera à base d'électricité. Nous avions dans notre mire depuis plusieurs années une usine au Dakota du Nord. Nous l'avons obtenue il y a quelques années, avant de la perdre pendant un certain temps. Nous avons récupéré notre place juste avant Noël l'an dernier. Cette unité a une capacité de 3 000 tonnes par jour. Nous nous affairons actuellement à la conception et à la mise au point avec nos partenaires, Doosan Heavy Industries. Comme je l'ai indiqué, ce sera la plus grande usine de capture de CO2 au monde. Le CO2 servira à la récupération assistée des hydrocarbures.
J'ai parlé des sables bitumineux. Nous avons élaboré une unité modulaire qui est essentiellement transportable. Il s'agit d'une unité préconçue et prête à assembler sur place. Elle présente quelques caractéristiques intéressantes, qui permettront de capturer du CO2 à partir d'à peu près n'importe quel gaz de combustion. Tout d'abord, elle est fabriquée en atelier. Il est donc possible d'assembler toutes les pièces des modules et de les mettre à l'essai avant de les transporter sur le site. On peut ensuite ériger les modules très rapidement sur place, pour une fraction des coûts en capitaux. Évidemment, si une entreprise en commande deux ou trois à la fois, non seulement il nous en coûtera moins cher à nous, mais le prix des unités va aussi diminuer.
Nous croyons qu'il s'agit d'une très bonne unité qui pourrait être utilisée pour les pétroliers qui emploient la technique SAGD. Nous serions très heureux de pouvoir installer une unité en situation d'essai, à laquelle on pourrait plus tard ajouter d'autres unités au besoin. Nous pensons qu'il s'agit là d'une excellente solution à certains des problèmes engendrés par les sables bitumineux.
Merci beaucoup.
:
Merci à vous, monsieur le président, et aux honorables sénateurs, de me permettre de venir témoigner devant le comité au nom du groupe d'ICO
2N.
[Français]
Je voudrais préciser que mes remarques et mes réponses à vos questions seront en anglais. Ce sujet est complexe, et je ne suis pas bilingue.
[Traduction]
Veuillez m'en excuser.
J'aimerais commencer par une courte présentation du Réseau intégré du CO2, aussi connu sous le nom d'ICO2N, que je représente à titre de président du conseil. De par le jour, je travaille aussi pour Suncor Energy.
ICO2N est une initiative créée par 17 des plus grandes sociétés canadiennes des secteurs des centrales au charbon, des sables bitumineux et autres. Les sociétés qui font partie d'ICO2N représentent plus de 100 millions de tonnes d'émissions annuelles de CO2, environ 15 p. 100 du total pour le Canada. Elles représentent aussi 95 p. 100 de la production actuelle des sables pétrolifères, et plus de 60 p. 100 de la production de l'électricité de l'Alberta.
Le mandat du groupe est de faire progresser le dossier de la capture et du stockage du CO2 au Canada, et nous travaillons à l'atteinte de cet objectif depuis 2005. Au cours des cinq dernières années, ICO2N a complété d'importants travaux, sur les plans technique, économique et politique, sur tous les aspects de la CSC, y compris une analyse économique détaillée sur la CSC à grande échelle au Canada.
Ces travaux ont été déterminants pour les conclusions du Groupe de travail Canada-Alberta sur la CSC, en 2007, et celle du Conseil de développement de la CSC de l'Alberta, en 2008. Nous avons également fait part ouvertement de toutes nos analyses et de tous nos travaux aux ministères fédéraux des Ressources naturelles et d'Environnement Canada, ainsi qu'à d'autres ministères aux échelons fédéral et provincial. Il est juste de dire qu'ICO2N a été, et qu'il continue d'être un chef de file en matière d'analyse et de conseils sur la CSC auprès de l'industrie, du gouvernement et du public au Canada.
J'ai eu le plaisir de m'adresser à ce comité en 2006. Plusieurs de nos premières conclusions au sujet de la CSC ont été vérifiées depuis, et aujourd'hui j'aimerais reconsidérer la façon dont le Canada pourrait faire la promotion du déploiement de cette importante technologie et les raisons qu'il aurait de le faire.
Pour ce qui est de l'importance de la CSC, comme d'autres témoins l'ont mentionné plus tôt, nous avons d'importantes installations industrielles ayant la possibilité de capturer le CO2 et situées à proximité d'emplacements de stockage géologique, ce qui procure au Canada une occasion unique de devenir un chef de file mondial au plan de la mise en place de la CSC. La possibilité d'utiliser le CO2 pour la récupération assistée des hydrocarbures constitue un élément d'importance pour le Canada, en plus d'améliorer la viabilité commerciale de la CSC.
La capture et le stockage du dioxyde de carbone constituent un maillon essentiel d'une stratégie intégrée sur l'énergie et l'environnement pour le Canada. L'important volume de réduction du CO2 atteignable grâce à la CSC en fait l'un des moyens les plus significatifs de réduction des émissions et d'atteinte des objectifs de réduction des gaz à effet de serre. La CSC est une solution qui peut suppléer d'autres méthodes de réduction du CO2, y compris la conservation de l'énergie, les carburants renouvelables et les sources d'énergie à basse teneur en carbone.
L'importance de la CSC, sur le plan environnemental, a été clairement reconnue par nos collègues de l'Institut Pembina, qui vous ont parlé plus tôt aujourd'hui. Cela a également été démontré dans de récents rapports publiés par la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, de même que par le Delphi Group.
Nous vous avons fourni quelques trousses de documents, ainsi qu'une copie papier de ma présentation. Un de ces documents est un rapport produit par le Delphi Group. J'ai inclus un résumé de deux pages de ce rapport dans les trousses que nous vous avons remises. Vous y trouverez également une copie du rapport d'ICO2N, qui détaille les analyses économiques et techniques que nous avons menées sur la CSC. Vous pourrez les consulter à votre convenance.
Soulignons que le rapport Delphi fait état de l'importance de la CSC en ce qui a trait au volume et à la rentabilité par rapport aux autres solutions de réduction du CO2.
La CSC a également été reconnue comme une priorité à l'échelle internationale. Les pays du G8, qui seront au Canada en juin, comme vous le savez, se sont fixé un objectif, soit la mise sur pied d'au moins 20 projets de CSC avant 2010. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a défini la CSC comme l'une des solutions technologiques les plus importantes pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, la semaine dernière, l'AIE a indiqué que la CSC offre au Canada l'occasion de développer une technologie pouvant réduire les gaz à effet de serre à grande échelle.
La CSC pourrait devenir, pour le Canada, le prochain aménagement en infrastructure de grande ampleur permettant la croissance durable de notre industrie de l'énergie. La CSC peut contribuer à maintenir la prospérité économique du Canada, puisqu'elle permet la réduction des émissions de gaz à effet de serre de certains des secteurs les plus importants et dont la croissance est la plus rapide au Canada, comme les centrales au charbon ou la production et le recyclage des sables bitumineux. Ces deux secteurs clés ont un important rôle à jouer pour l'avenir de l'énergie propre en Amérique du Nord. Outre l'industrie de l'énergie, la CSC pourrait aider d'autres secteurs comme ceux des produits chimiques, des engrais, de l'acier et du ciment à traiter de l'intensité de leurs émissions de gaz à effet de serre d'une manière rentable.
La CSC constitue également un élément important du dialogue sur l'énergie propre qui a présentement cours entre le Canada et les États-Unis. La promotion et la mise en place efficaces de la CSC au Canada renforceront notre position lors des discussions sur les changements climatiques, à l'échelle internationale, sans compter que le Canada pourra se positionner en vue du déploiement à plus grande échelle de la CSC pour l'établissement de politiques aux États-Unis et ailleurs dans le monde.
Le potentiel pour la CSC a progressé favorablement au cours des cinq dernières années. Toutefois, le coût important de construction d'installations de CSC a eu pour conséquence que seuls quelques projets complets sont en cours dans le monde. Ceux-ci sont situés en Algérie, au large des côtes de la Norvège et dans le sud-ouest de la Saskatchewan (notamment grâce à une source de CO2 en provenance des États-Unis).
L'adoption à plus grande échelle de la CSC est compromise par des questions de coût, d'optimisation du design et du manque d'un accord international clair sur le rythme des gestes à poser concernant les changements climatiques. Il sera essentiel de continuer la recherche et le développement pour que de nouvelles technologies plus efficaces voient le jour et pour raffiner les méthodes de stockage et les techniques de contrôle. Du même coup, les usines pilotes et les présentations sur le terrain seront essentielles pour résoudre les problèmes de coûts.
Accélérer l'essor de la CSC peut donner le ton à un déploiement plus efficace, plus rentable et plus rapide. Cette mesure pourrait aider à éviter le « blocage du carbone » dans les nouvelles installations, en s'assurant que celles qui sont construites maintenant aient désormais la capacité de réduire leurs émissions. Cela permettra aussi à l'industrie d'apprendre et de mettre au point la technologie et, ultimement, cela se traduira par une plus grande réduction totale des émissions de CO2, à moindre coût par tonne.
La CSC traverse une période de transition. Le coût de la technologie est trop élevé pour être commercialement rentable actuellement, comme en fait état le tableau présenté à la page 4 de notre rapport, qui indique la gamme de coûts associés à la CSC. En fait, à la fin de ma présentation, vous trouverez un tableau qui illustre où nous en sommes dans cette phase de transition.
Il convient de signaler que cette situation est comparable à celle d'autres technologies nouvelles comme l'énergie renouvelable, les biocarburants et la nouvelle énergie nucléaire. Comme le démontre l'étude du groupe Delphi, aucune de ces technologies n'est rentable comparée aux combustibles fossiles, les gouvernements ont donc choisi d'aider au déploiement de toutes ces technologies en fournissant du soutien public.
Les gouvernements du monde entier ont un rôle à jouer pour accélérer le déploiement de la CSC. L'industrie fera sa part, mais il faut absolument un effort conjoint de l'industrie et du gouvernement. Au cours des quelques dernières années, le gouvernement fédéral a promu le déploiement initial de la CSC par l'entremise d'investissements dans le programme écoÉNERGIE, ce qui constitue un premier pas très positif et nécessaire.
Au Canada, les programmes actuels de développement de la CSC sont conçus pour résoudre ces problèmes. Ces programmes ont entraîné le développement de plus de 10 projets de pointe qui couvrent la gamme des exigences techniques de la CSC. On ne parle pas seulement de démonstrations, mais aussi de recherche pure et d'études géologiques en Nouvelle-Écosse et dans d'autres secteurs de recherche sur la CSC. Il y a bien sûr des études en laboratoire et des études dans l'industrie, que l'on appelle des projets pilotes (qui sont menés à plus petite échelle), ainsi que des démonstrations à grande échelle.
On estime que six projets de démonstration dans l'Ouest canadien seront en activité d'ici 2015, ce qui renforcera la position du Canada comme chef de file mondial en matière de CSC. En fait, les deux plus importants projets de captage sont menés dans des entreprises membres d'ICO2N. Il y a le projet TransAlta, dont vous avez entendu parler plus tôt, projet mené en partenariat avec Capital Power, et il y a le projet de Shell Canada. Il est intéressant de signaler que Shell Canada utilisera un solvant aminé dans le cadre de son projet, tandis que TransAlta utilisera de l'ammoniaque réfrigérée, deux technologies concurrentes. Ces deux projets constituent d'excellents exemples de plan de démonstration visant à établir la technologie la plus efficace. Il convient de noter que les gouvernements provinciaux participent également à ces projets, ce qui constitue un élément essentiel de l'harmonisation de l'intérêt qu'on leur accorde partout au pays.
Pour conclure, la capture et le stockage du dioxyde de carbone a l'extraordinaire potentiel de réduire les émissions de CO2 du Canada et de contribuer à un avenir énergétique plus durable. Le Canada est sur la bonne voie grâce à son investissement dans la CSC, et il est aligné sur ce que les autres pays font et, à ce titre, il a peut-être même une longueur d'avance. Toutefois, l'industrie et le gouvernement ne peuvent s'arrêter aux programmes et projets actuels, mais ils doivent continuer d'investir dans ces travaux. Collectivement, nous avons besoin de faire la pleine démonstration des technologies actuelles pour en mettre en évidence les coûts, la fiabilité, le choix de technologies, et pour assurer la confiance du public.
Il faut continuer d'étudier la gamme complète des options stratégiques pour l'avancement des dépenses d'investissement dans la CSC, tant au Canada qu'à l'étranger. Cela comprend l'harmonisation des règles escomptées de réduction des gaz à effet de serre avec les incitatifs complémentaires de réglementation, d'imposition et de politique.
Le gouvernement a un rôle central à jouer pour réduire l'incertitude entourant les investissements et la réglementation afin d'aider à combler l'écart économique et de favoriser la CSC. Il incombe également au gouvernement et à l'industrie d'établir des relations avec d'autres pays et d'encourager le partage des connaissances afin d'accélérer le travail de collaboration et d'éviter les chevauchements. En travaillant ensemble, l'industrie et le gouvernement peuvent continuer de créer un environnement propice pour la CSC et accélérer son déploiement en vue d'une adoption à grande échelle. Si l'environnement est favorable, l'industrie fera sa part en mobilisant les capitaux et l'expertise technologique. La CSC représentera une part majeure de la stratégie canadienne en matière énergétique et environnementale pour les années à venir. Mais pour l'heure, il faut établir les cadres stratégique, réglementaire et financier adéquats et financer les travaux en cours pour que la CSC atteigne son plein potentiel.
[Français]
Je vous remercie de votre attention. J'attends vos questions avec intérêt.