:
Vous pouvez m'entendre, maintenant? Est-ce que le micro fonctionne?
Des voix: Oui.
Le président: Reprenons. L'équipe technique pourra continuer de faire des ajustements.
Allons tout de suite aux témoins qui sont ici. J'avais commencé à vous les présenter. Ce sont Gary Flett, vice-président et chef de l'exploitation de l'Athabasca Chipewyan First Nation Business Group; et Douglas Bloom, président de Spectra Energy Transmission West. Messieurs, nous vous souhaitons la bienvenue.
Les témoins de Cenovus Energy Inc. comparaîtront par vidéoconférence. Ce sont Jim Campbell, vice-président, Affaires gouvernementales et responsabilité d'entreprise; Alan Reid, vice-président, Réglementation, communauté locale et affaires militaires; et Jon Mitchell, chef d'équipe, Politique et stratégie environnementale.
Nous accorderons à chacun des témoins sept minutes pour faire leur exposé, dans l'ordre dans lequel ils figurent à l'ordre du jour.
Nous commencerons donc avec Gary Flett, de l'Athabasca Chipewyan First Nation Business Group.
Je vous cède la parole, monsieur. Vous avez sept minutes.
:
Je vous remercie de m'accueillir. Je suis heureux d'être ici.
Durant la période de questions du 7 décembre 2010, M. David Anderson a demandé à Lionel Lepine de lui donner des statistiques sur l'emploi des membres de l'Athabasca Chipewyan First Nation Business Group.
Je désire donc présenter des statistiques sur notre groupe d'affaires, avec documentation à l'appui, et les accompagner de commentaires.
L'Athabasca Chipewyan First Nation Business Group réunit cinq entreprises qui appartiennent à 100 p. 100 à la Première nation Athabasca Chipewyan, et sept autres coentreprises et partenariats, dont l'effectif fluctue selon les besoins de l'industrie. Lorsque la demande est maximale, en période de rotation ou d'arrêt pour l'entretien, nous employons environ 1 400 personnes. En dehors de ces périodes, notre groupe d'affaires maintient un effectif d'environ 1 200 employés.
Les possibilités d'emploi pour les membres de la Première nation Athabasca Chipewyan, la PNAC, fluctuent également en fonction de la demande. En période de rotation pour l'entretien, l'industrie peut demander au groupe d'affaires de lui fournir une main-d'oeuvre additionnelle de 300 à 400 personnes. Nous tentons à ces occasions de fournir de l'emploi temporaire aux membres de la bande qui vivent dans la réserve. Ces employés sont transportés de Fort Chipewyan ou d'autres collectivités directement à l'usine, où ils sont hébergés pendant la période où on a besoin d'eux.
Pour répondre aux questions sur les niveaux d'emplois permanents, je vais vous fournir des données démographiques concernant les membres de la bande qu'emploie le groupe d'affaires.
Le faible niveau d'emploi apparent des membres de la bande s'explique comme suit: d'après le recensement de 2010 de la municipalité régionale de Wood Buffalo, 1 261 personnes vivent à Fort Chipewyan. Notre Première nation compte 920 membres, dont 236 vivent à Fort Chipewyan; ce nombre représente 19 p. 100 de la population totale de Fort Chipewyan, tous groupes d'âges confondus.
Vingt-six pour cent de la population totale de la PNAC vit à Fort Chipewyan. Les membres de la PNAC qui sont en âge de travailler, c'est-à-dire qui avaient entre 18 et 55 ans au mois de mai 2010, se répartissent comme suit: 135 à Fort Chipewyan, 99 à Fort McMurray et 57 à Edmonton.
D'après les statistiques de janvier 2011, l'Athabasca Chipewyan First Nation Business Group est composé de cinq compagnies qui appartiennent à 100 p. 100 à la PNAC. Ce sont Chip Manufacturing, qui fabrique des protège-poignets et des articles de sécurité en Kevlar; Denesoline Environment, notre division des déchets; Denesoline Janitorial, notre division de nettoyage et d'entretien; Denesoline Maintenance, qui s'occupe de réfection mécanique des routes; et Tech Sonic Services, une compagnie de nettoyage par ultrasons.
Nos sept coentreprises et partenariats sont ACFN Allnorth Consulting, une société de génie civil; AC&T, une entreprise de terrassement au moyen d'équipement lourd; ACE Industrial, qui fait toute la soudure et l'usinage; Cutting Edge, qui déchiquette les pneus de toutes tailles, sur les routes et ailleurs; Dene West Catering; Lemax Maching and Welding; et Poplar Point, un autre service de restauration pour les camps.
Au total, notre groupe d'affaires et ses coentreprises ont un effectif de 1 250 employés. Nous avons indiqué 1 400 employés dans notre site Web; ce nombre était exact à l'époque, mais il faut maintenant prendre en compte les effets de l'attrition et de la récession de 2010.
Les entreprises qui appartiennent exclusivement à notre groupe d'affaires ont un effectif total de 585 employés.
Quelque 54 des 585 employés de l'Athabasca Chipewyan First Nations Business Group sont de descendance autochtone, ce qui représente 9 p. 100 de l'effectif. Quatre pour cent de nos employés sont des membres de la PNAC. Trente-neuf pour cent de nos employés autochtones, soit 21 Autochtones sur 54, sont membres de cette première nation. Au total, 234 membres de la PNAC habitant à Fort McMurray et à Fort Chipewyan sont en âge de travailler et près de 9 p. 100 d'entre eux sont employés par notre groupe. Il faut savoir que d'autres travaillent directement pour des groupes du secteur énergétique, comme Syncrude, Shell et Suncor.
Sur les 21 membres de la PNAC qui travaillent pour nous, 11 occupent des postes de direction et des postes d'ouvriers à Fort Chipewyan. Les 10 autres sont à Fort McMurray. Ils sont cadres de direction, cadres supérieurs, membres du personnel comptable et administratif, gens de métier, et préposés à l'entretien.
Nos coentreprises ont 665 employés, dont 47 sont de descendance autochtone, ce qui représente 7 p. 100 de l'effectif. Deux pour cent d'entre eux, soit 11, sont membres de la PNAC. Vingt pour cent des employés autochtones des coentreprises sont membres de la PNAC. Ils occupent des postes de superviseurs, d'opérateurs de machine lourde, de préposés de camp et de manoeuvres, ou encore font partie du personnel comptable et administratif.
L'Athabasca Chipewyan First Nations Business Group appuie l'éducation permanente et le perfectionnement continu. Quatre de nos employés actuels membres de la PNAC font également des études. L'une est en congé d'études pour obtenir un diplôme en études autochtones; une autre travaille à temps partiel pour étudier en comptabilité; une autre encore qui travaille à temps plein obtiendra bientôt un certificat d'associé. Elle est déjà titulaire d'un baccalauréat en gestion et est conseillère en ressources humaines agréée; un autre est apprenti en équipement lourd.
De nombreux étudiants de la PNAC en général — la nation, pas l'Athabasca Chipewyan First Nations Business Group — ont reçu ces dernières années des certificats, diplômes, maîtrises ou doctorats dans un éventail de domaines, comme l'environnement, la gestion, le droit, de nombreux métiers, les sciences infirmières, l'éducation et les sciences, pour n'en citer que quelques exemples. Depuis quelques années, un bon nombre de membres de la PNAC se sont inscrits à un programme d'études postsecondaires de notre ministère de l'instruction publique.
Je vais maintenant parler de certains obstacles à l'emploi. Les occasions d'emploi pour les membres de la PNAC varient en fonction de la demande de l'industrie. Notre groupe d'affaires sert l'industrie, à laquelle il fournit notamment des services d'entretien, de gestion des déchets, de recyclage, ainsi que d'autres services dans des secteurs très spécialisés.
Nous avons de nombreux diplômés, mais dans des domaine qui ne correspondent pas à nos besoins. Par exemple, il y a des infirmières dans la population de la PNAC, mais nous n'embauchons pas d'infirmières. Nous n'avons pas de poste à leur offrir.
Bien que nous ayons réussi dans certains secteurs, d'autres nécessitent une attention spéciale. D'autres facteurs nous créent des difficultés, comme le manque d'instruction parmi les membres de la bande. Selon une étude menée en 2006, 74 p. 100 de nos membres ont quitté l'école en 10e année ou même avant.
De plus, certains membres de notre bande ne peuvent trouver d'emploi parce qu'ils n'ont pas de permis de conduire.
Il y a aussi un manque de compétences favorisant l'employabilité et un manque de formation.
Le transport pose un problème énorme. Les habitants de Fort Chipewyan veulent travailler pour l'industrie, mais ils vivent à Fort Chip, et s'ils déménagent à Fort McMurray, ils doivent trouver eux-mêmes à se loger.
Aussi, comme toute la population de la municipalité, nous devons obligatoirement subir des tests de détection d'alcool et de drogue, et certains y échouent.
Il y a à Fort Chipewyan 78 maisons, dont 53 appartiennent à la bande et 25 sont hypothéquées. Actuellement, dix familles, quatre célibataires et deux aînés figurent sur notre liste d'attente pour un logement.
Le délai d'attente moyen est de trois ans. À cause de la pénurie de logements, certaines maisons sont occupées par plus d'une famille.
Le logement est extrêmement cher à Fort McMurray. Un membre de la PNAC qui décide de quitter Fort Chip pour aller vivre à Fort McMurray doit s'attendre à devoir payer 1 492 $ par mois pour une garçonnière, 1 524 $ pour un appartement avec une chambre à coucher, 1 879 $ pour un appartement avec deux chambres ou 2 093 $ pour un appartement avec trois chambres. Une maison unifamiliale ordinaire coûte 704 000 $; un propriété dans un immeuble résidentiel — par exemple, un condominium — coûte 429 000 $; un duplex coûte environ 508 000 $; et une maison mobile sur une propriété vaut environ 410 000 $. Il faut compter en plus les frais de garderie. La garderie du YMCA de Fort McMurray coûte 1 225 $ par mois, par enfant, et les services de garde après l'école coûtent 450 $. Pour une famille de quatre personnes, soit deux adultes et deux enfants, le coût de la vie à Fort McMurray est de 3 000 $ par mois, en plus du logement et de la garderie.
J'espère avoir su répondre à vos questions.
Je vous remercie.
:
Je vous remercie, monsieur le président, et je remercie les membres du comité de m'offrir cette occasion de prendre la parole devant vous. Permettez-moi de dire d'abord que si je ne peux fournir aujourd'hui tous les renseignements dont le comité a besoin pour ses travaux, nous veillerons avec plaisir à vous les faire parvenir ultérieurement.
J'espère que mes observations seront utiles à l'étude que vous faites de divers aspects de la sécurité énergétique. Spectra Energy est l'un des plus importants réseaux de collecte, de traitement, de transport et de distribution de gaz naturel en Amérique du Nord, et nous exerçons nos activités dans sept provinces du Canada. Nous sommes très présents en Colombie-Britannique, en Ontario et dans le Canada atlantique, et nous employons 3 400 Canadiens d'un océan à l'autre. Notre compagnie, ayant plus de 50 ans d'histoire en Colombie-Britannique, est profondément enracinée au Canada. De plus, nous célébrons en 2011 le centenaire de notre filiale, Union Gas. Dans mon témoignage écrit, je donne de plus amples détails sur la nature de nos activités au Canada et en Amérique du Nord et l'empreinte que nous y faisons.
Permettez-moi d'abord de parler de notre engagement à l'égard de la sécurité. Nos employés vivent et travaillent dans des centaines de collectivités canadiennes, et nous avons à coeur leur sécurité et celle du public. Nous appliquons, dans l'exploitation et l'entretien de nos installations, des méthodes et des normes minutieusement testées, et nous respectons et surpassons même une rigoureuse réglementation. En matière de sécurité, nous ne perdons jamais de vue l'objectif zéro, au chapitre des blessures et des maladies liées au travail. À l'appui de ces efforts, nous demandons aux gouvernements fédéral et provinciaux du Canada de collaborer à la création d'un programme national « Appelez avant de creuser », puisque l'excavation par des tiers est la cause principale d'incidents liés aux pipelines du Canada.
Compte tenu de la portée, de l'envergure et de la diversité géographique de nos entreprises, Spectra Energy est bien placée pour commenter les retombées économiques régionales du développement énergétique d'un bout à l'autre du Canada. J'espère, par mon exposé, faire comprendre que les retombées d'activités menées en un lieu donné se répercutent sur l'ensemble de notre secteur, et présentent des avantages pour le Canada entier.
J'aimerais commencer par le nord-est de la Colombie-Britannique, où les actifs de Spectra Energy sont sans conteste très importants. Nos pipelines et nos installations de traitement du gaz constituent l'armature du secteur du gaz naturel en Colombie-Britannique. Nous assurons la liaison entre le secteur de la prospection et de la production de gaz naturel de la Colombie-Britannique et des millions de consommateurs pour qui il est une matière première; il alimente leurs industries manufacturières et centrales électriques, et il chauffe leurs maisons et leurs entreprises. Nous traitons et transportons 60 p. 100 du gaz naturel produit dans la province, mais nous sommes en croissance. Notre réseau, qui comble tous les besoins en gaz naturel de la Colombie-Britannique et 50 p. 100 de la demande des États de Washington, de l'Oregon, et de l'Idaho, est en outre connecté au réseau de pipelines nord-américain.
Je sais que des témoins ont parlé au comité de l'émergence de nouvelles technologies et des énormes effets qu'elles ont eu sur l'approvisionnement en Amérique du Nord. En réponse à la croissance de l'approvisionnement dans les zones de ressources de Horn River et de Montney/Doig, Spectra Energy fait d'importants investissements dans l'avenir de la Colombie-Britannique. Nous élargissons notre infrastructure en vue de transporter ces nouveaux approvisionnements de gaz de schiste vers les marchés de l'Ouest canadien et d'ailleurs. Notre programme d'expansion prévoit un investissement d'environ 1,5 milliard de dollars entre 2009 et 2012 dans nos actifs de la Colombie-Britannique. Si cela peut vous donner une idée de l'importance que revêt l'Ouest canadien pour notre société: ce montant de 1,5 milliard de dollars représente environ la moitié de son budget d'immobilisations actuel.
Dans le cadre de notre programme d'expansion, il faudra des travailleurs dans le nord-est de la Colombie-Britannique pour accélérer la production, ce qui aura des retombées directes et indirectes pour tout le pays, et non seulement pour les collectivités du Nord, la Colombie-Britannique et l'Ouest canadien. Notre projet d'expansion régionale, qui est déjà amorcé, prévoit la création d'un nombre estimatif de 1 350 emplois directs ces trois prochaines années dans les domaines de la construction et de l'inspection, soit près de deux millions d'heures-personnes de travail, ainsi que des emplois liés aux nombreux services d'ingénierie, de design, d'approvisionnement, de transport par camion et de logistique nécessaires pour une croissance de cette envergure.
Ces emplois additionnels, en plus de l'investissement de 1,5 milliard de dollars, auront un effet catalyseur qui sera ressenti dans tout le Canada et, au bout du compte, dans toute l'Amérique du Nord. Par exemple, nous nous approvisionnons partout sur le continent — pompes de l'Ontario, systèmes de commande de processus et valves de l'Alberta, acier profilé du Québec. Tout cela est assemblé en collaboration avec des ressources du nord-est de la Colombie-Britannique. C'est sans compter les services d'ingénierie, de transport et de logistique, et les millions de dollars qui sont dépensés pendant ce temps-là sur la réfection des routes et des ponts — et pensez qu'on ne parle ici que de la contribution de Spectra Energy.
Les recettes en redevances de l'industrie gazière de la Colombie-Britannique se sont chiffrées à 406 millions de dollars en 2010, et Spectra Energy a versé 60 millions de dollars d'impôts fonciers, qui constituent une importante contribution à l'économie de la province. Notre industrie investit également temps et argent dans des collectivités des quatre coins de la Colombie-Britannique. En 2010, nos employés ont consacré plus de 700 heures à des projets de bénévolat en Colombie-Britannique, et ils ont fait près de 1 million de dollars de dons de charité.
Nous sommes convaincus qu'un solide approvisionnement en gaz naturel assurera la sécurité énergétique du Canada et de nos voisins américains, et que le gaz naturel continuera de soutenir l'économie aux échelons local, provincial, régional et fédéral pendant de longues années.
Ceci couvre deux des éléments de notre équation énergétique continentale, et le gaz naturel a tout a fait sa place dans le troisième — l'environnement. Au chapitre des émissions de carbone, le gaz est de 45% plus propre que le charbon et 30% plus propre que le pétrole. Le gaz naturel est disponible ici et maintenant pour nous aider à réaliser nos objectifs en matière d'environnement, et les États-Unis le reconnaissent déjà. Lors du discours sur l'état de l'Union qu'il a prononcé devant le Congrès le mois dernier, le président Barack Obama a exprimé son appui au rôle que peut jouer le gaz naturel dans une politique avant-gardiste d'énergie propre.
Les sources d'énergie de remplacement sont essentielles et sont une grande part de l'ensemble des sources énergétiques, mais le fait est que le gaz naturel restera une importante source d'énergie pour les générations à venir et sera une source d'appoint pour les énergies renouvelables quand il n'y aura ni vent, ni soleil. Le gaz naturel est en train de supplanter les centrales thermiques alimentées au charbon en Ontario, ce qui a pour effet immédiat de réduire les émissions. Spectra Energy transporte le gaz naturel par le truchement de sa filiale Union Gas, une société qui dessert 1,3 million de clients du marché énergétique de l'Ontario. Par ailleurs, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick envisagent diverses solutions pour diversifier encore plus leur portefeuille énergétique, dont l'utilisation accrue du gaz naturel et des sources d'énergie de remplacement propres.
Abstraction faite des possibilités de réduction des émissions à court terme, les collectivités-hôtes qui tirent parti aujourd'hui de l'essor de la technologie et du développement du gaz naturel ont grand besoin des retombées économiques associées à l'emploi accru du gaz naturel. Nous devons tirer parti de la source que nous avons aujourd'hui, un combustible propre, abondant, efficace et polyvalent, qui se trouve ici même. Cette étape importante ouvrira la voie à des avantages économiques, aux échelons local, régional et national.
Maintenant que Spectra Energy entreprend d'investir dans la vaste infrastructure gazière partout au Canada pour exploiter le combustible conventionnel le plus propre qui soit de nos jours, et pour soutenir nos objectifs en matière de sécurité énergétique, d'environnement et d'économie, nous soumettons au comité les recommandations qui suivent.
Tout d'abord, il faut continuer de soutenir l'industrie de l'énergie et reconnaître le rôle qui lui est dévolu dans l'offre de services essentiels aux Canadiens et la stimulation de la croissance économique du pays. Alors que le reste du monde vivait une crise économique, Spectra Energy créait des emplois. Notre contribution à la croissance économique peut être catalysée par le maintien d'un climat fiscal concurrentiel, par le soutien des infrastructures ainsi que de la recherche et du développement, au fur et à mesure de l'expansion de notre secteur, et par un contexte réglementaire national et nord-américain harmonisé, efficace et stable.
Deuxièmement, il faut stimuler la demande « nationale » de gaz naturel et diversifier l'accès à nos ressources par le truchement des marchés extérieurs. Comme nous avons plus de 100 ans de réserves de gaz naturel, son prix devrait rester abordable dans un avenir prévisible. S'il ne peut stimuler la demande de gaz naturel au pays et créer des débouchés pour lui à l'extérieur, le Canada entravera la croissance de l'exploration et de la production gazière partout au Canada — une importante source de revenus et de retombées économiques pour les régions du pays.
Troisièmement, il faut redoubler les efforts de soutien des investissements qui sont faits dans les infrastructures gazières du Canada. Spectra Energy appuie sans réserve l'orientation positive qu'a prise l'Office national de l'énergie pour encourager et attirer les investissements dans l'infrastructure énergétique fondamentale au Canada. Les initiatives de l'office visant à encourager l'efficacité de la réglementation sont de bon augure pour l'investissement à long terme dans notre secteur.
Quatrièmement, continuer de reconnaître le rôle que les ressources canadiennes en gaz naturel jouent dans l'équation de la sécurité énergétique nord-américaine. Une stratégie nationale claire de l'énergie serait utile pour soutenir la croissance dans le secteur de l'énergie et les avantages aux régions.
Je vous remercie sincèrement de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui. J'espère que ces observations et que notre mémoire vous seront utiles lors de vos délibérations, et je serais heureux de répondre à vos questions.
:
Cenovus est une société pétrolière canadienne basée à Calgary, en Alberta. Nos racines remontent aux années 1880 — date de la naissance de l'industrie pétrolière et gazière dans l'Ouest canadien. À l'heure actuelle, notre production de pétrole et de gaz naturel est répartie entre l'Alberta et le Sud de la Saskatchewan. Cependant, le développement de notre activité aura lieu dans nos sites de sables bitumineux du nord-est de l'Alberta.
Le pétrole des concessions de sables bitumineux de Cenovus se trouve en profondeur et ne peut pas faire l'objet d'une extraction minière. En fait, comme le comité l'a certainement déjà entendu, 80 p. 100 du pétrole des sables bitumineux de la région d'Alberta ne peut pas faire l'objet d'une exploitation minière. Ces réservoirs de sables bitumineux profonds nécessitent des méthodes spéciales pour forer et pomper le pétrole à la surface. Nous produisons ce pétrole en injectant de la vapeur dans le réservoir pour adoucir les dépôts de pétrole afin qu'ils puissent se séparer du sable et être pompés à la surface. Il s'agit d'une méthode de production appelée drainage par gravité au moyen de vapeur, ou DGMV, que nous avons aidé à développer à Foster Creek en 1996.
Une plate-forme d'exploitation unique, avec neuf paires de puits, couvre environ quatre à six acres à la surface, mais permet d'accéder à environ 185 acres de ressources sous la surface.
En 2010, nous avons produit environ 116 000 barils de pétrole par jour grâce à 177 puits dans nos sites de sables bitumineux et, d'ici 2019, nous estimons que la capacité de production brute de nos deux sites de production principaux, Foster Creek et Christina Lake, qui appartiennent à 50 p. 100 à ConocoPhillips, pourrait atteindre 493 000 barils par jour.
Alors que notre activité se développe, nous consultons les parties intéressées locales. Lorsque cela est possible, nous formons et nous recrutons des employés de la région et nous utilisons les entreprises et les services locaux. Nous collaborons aussi avec de nombreuses communautés et organisations autochtones des régions dans lesquelles nous opérons.
Dans la région de Christina Lake, par exemple, à environ 120 km au sud de Fort McMurray, nous avons collaboré étroitement avec la Première nation Chipewyan Prairie qui est la Première nation la plus proche de nos opérations. Nous avons travaillé avec cette communauté pour trouver des fournisseurs privilégiés dans leurs coentreprises. Globalement, en 2008 et en 2009, nous avons dépensé 186 millions de dollars auprès d'entreprises appartenant à des autochtones qui fournissent des services aux champs pétrolifères et qui permettent à nos camps de bien fonctionner.
Lorsque nous ne sommes pas en mesure de nous approvisionner en matériaux auprès d'entreprises locales, nous élargissons notre recherche. De nombreux matériaux utilisés par notre entreprise et par notre industrie nécessitent les compétences de Canadiens se trouvant en dehors de l'Alberta. En 2010, nous nous sommes approvisionnés en services et en matériaux dans les 10 provinces. En Ontario, nos dépenses ont atteint près de 57 millions de dollars. Plus de 130 entreprises basées en Ontario ont bénéficié de ces dépenses, dont notamment la société BlueSky Process Solutions à Stoney Creek, qui nous a fourni des raccords de conduites et de tuyauterie. À l'est de l'Ontario, nos dépenses ont dépassé 6,6 millions de dollars. Nous avons acheté des produits de nettoyage environnementaux à des fournisseurs tels que West Penetone à Montréal et nous avons obtenu des prestations de mise en service et de démarrage auprès de fournisseurs tels qu'OTS à Sydney, en Nouvelle-Écosse.
Mais nous ne sommes qu'une des nombreuses entreprises de l'industrie pétrolière et gazière qui contribuent à la richesse des Canadiens. Un rapport de juillet 2009 élaboré par l'Institut canadien de recherche énergétique, ou CERI, a indiqué que les entreprises pétrolières et gazières ont versé 58 milliards de dollars aux gouvernements canadiens en 2007. En outre, le rapport indiquait qu'au cours des 25 prochaines années ce secteur d'activité allait ajouter près de 3,6 billions de dollars au PIB canadien, 25 millions d'années-personnes d'emploi et plus de un billion de dollars de recettes nettes pour les gouvernements canadiens.
Ces chiffres sont importants, mais je souhaiterais maintenant aborder l'impact économique du développement in situ. Un autre rapport du CERI de janvier 2010 a conclu qu'un site DGMV produisant 30 000 barils, ayant une durée de vie d'environ 30 ans, aurait des avantages économiques pour tout le Canada. Pendant sa durée de vie, ce site produisant 30 000 barils par jour soutiendrait plus de 5 500 emplois directs, permettrait d'obtenir plus de 9,5 milliards de dollars de recettes de redevances, créerait plus de 2 milliards de dollars de recettes fiscales fédérales, serait à l'origine de plus de 3 milliards de dollars en PIB national, et contribuerait respectivement 35 millions de dollars et 15 millions de dollars au PIB de l'Ontario et du Québec.
Cependant, nous estimons que les avantages économiques ne sont pas les seuls éléments qu'il convient de considérer. Comme toute activité humaine, le développement de l'énergie a un impact sur l'environnement. Nous essayons constamment d'améliorer les technologies qui accroissent la production de pétrole en utilisant des quantités d'eau, de gaz naturel, d'électricité et de terrain les plus faibles possibles.
Depuis la construction de notre premier puits de sables bitumineux en 1996, nous avons adopté une approche modérée de notre croissance dans ce domaine. Nous développons nos projets en plusieurs phases en augmentant la production de 30 à 40 000 barils par jour et en appliquant les conclusions que nous avons tirées lors d'une phase à la phase suivante afin de continuer à nous améliorer.
Une mesure importante de l'efficacité des opérations DGMV est la quantité de vapeur nécessaire pour produire un baril de pétrole. Notre ratio vapeur/pétrole est inférieur à 2,3, ce qui est un des ratios les plus faibles de l'industrie. Un ratio vapeur/pétrole bas se traduit par une consommation d'énergie plus faible, moins d'utilisation d'eau, des émissions plus basses et une empreinte moins importante à la surface.
Je souhaiterais vous indiquer quelques exemples d'innovations qui nous permettent de réduire régulièrement notre rapport vapeur/pétrole.
Nous avons récemment introduit une nouvelle technologie qui nous permet d'accéder à des zones de bitume artificiel fondu auparavant inaccessibles se trouvant près de nos paires de puits de production. Cette technologie est une innovation de Cenovus qui nous permet d'accéder à cette portion de bitume et de pomper le pétrole à la surface en utilisant seulement un puits unique et peu ou pas de vapeur supplémentaire. Nous appelons ces puits des puits interposés et ils augmentent la quantité de pétrole extraite tout en diminuant notre impact sur l'environnement.
En outre, nous sommes en train de tester une autre amélioration technologique à nos opérations DGMV. Elle consiste à combiner la vapeur injectée à des solvants, tels que du butane, pour permettre d'apporter le pétrole à la surface. L'utilisation de solvants permet également de réduire la quantité de vapeur nécessaire pendant le processus DGMV.
Ces technologies, ainsi que d'autres technologies, proviennent des investissements importants que nous avons réalisés dans la recherche et le développement. Nous avons récemment annoncé que nous allions augmenter notre budget de recherche et de développement et qu'il atteindrait 65 millions de dollars. À tout moment, nous avons environ 50 projets de recherche en cours chacun conçu pour améliorer les processus, protéger l'environnement et améliorer l'efficacité de nos opérations en matière de consommation d'énergie.
Grâce au travail acharné de nos employés, nous avons augmenté notre extraction de sables bitumineux de 190 p. 100 de 2004 à 2009. Pendant cette période, nous avons diminué nos émissions de 77 p. 100; nous avons réduit l'empreinte de notre plate-forme d'exploitation de 23 p. 100; nous avons réduit nos émissions de gaz à effet de serre de 17 p. 100; et nous avons amélioré notre ratio eau douce/bitume de 91 p. 100.
La plupart de l'eau que nous utilisons est de l'eau saline. Elle ne peut pas être consommée par des animaux ou des humains, elle ne peut pas être utilisée pour l'agriculture et elle ne provient pas de lacs, de rivières ou de ruisseaux. Nous utilisons moins de 5 p. 100 d'eau douce dans nos opérations de sables bitumineux. Cette eau provient de puits installés à proximité de nos sites et non de sources de surface. L'eau douce souterraine est utilisée dans nos camps pour la consommation et pour l'assainissement. Les eaux usées sont réutilisées dans nos opérations chaque fois que cela est possible.
En 2009, Cenovus a produit une quantité de pétrole qui, une fois raffiné en essence ou en diesel, pourrait permettre d'alimenter 2,8 millions d'automobiles pendant un an. Mais le pétrole est plus qu'une source de carburant. Le pétrole et le gaz naturel sont des éléments essentiels pour développer les technologies de pointe qui ont un impact positif sur nos vies. En fait, pratiquement tout ce que nous utilisons est fabriqué à partir de produits dérivés du pétrole et du gaz naturel, est construit par des machines ou dans des installations alimentées par du pétrole ou du gaz naturel, ou est transporté grâce à des carburants raffinés à partir de pétrole, tels que l'essence ou le diesel.
Notre société est fière de son esprit d'innovation. Depuis 2003, Cenovus a investi 14 millions de dollars dans des technologies aux premiers stades de leur évolution grâce à notre Fonds d'opportunités environnementales. Nous avons financé 11 projets dirigés par des équipes internes, par des sociétés externes, et par des chercheurs qui sont en train de développer des technologies axées sur les énergies renouvelables et de remplacement et de mettre en oeuvre des améliorations du secteur du pétrole et du gaz axées sur la protection l'environnement.
En conclusion, je souhaiterais indiquer au comité et aux Canadiens que les employés de Cenovus sont déterminés à mettre en oeuvre des nouvelles idées et des nouvelles approches pour développer des sources d'énergie en toute sécurité et de façon responsable. Nous sommes déterminés à prendre des décisions judicieuses, à faire progresser la technologie et à continuer à nous améliorer.
Merci. Nous serons ravis de répondre à vos questions.