:
Merci beaucoup, monsieur le président. Je vous remercie de m'avoir invitée à venir vous parler ce matin d'un sujet très important pour la réussite des entreprises qu'appuie TDDC. Je crois qu'on vous a remis notre mémoire.
Je commencerai par dire que l'industrie des technologies propres n'est peut-être pas bien comprise, mais qu'elle génère quelque 44 000 emplois, qui s'ajoutent en fait aux emplois directs des industries d'exploitation minière et forestière et qui sont comparables à ceux des industries pétrolières et gazières. Ils sont très importants pour notre industrie des ressources naturelles et, qui plus est, pour que nous sachions comment nous utilisons l'énergie et que nous en améliorions l'efficacité dans ce pays.
Quatre-vingt-douze pour cent des entreprises de technologies propres sont de petites et moyennes entreprises. Leur travail s'intègre dans un grand nombre de secteurs, et elles sont le moteur de l'économie. Les PME représentent environ 60 p. 100 de la main d'oeuvre canadienne. Quarante-cinq pour cent du PIB au Canada et 75 p. 100 de la croissance nette des emplois sont tributaires de la réussite des PME.
TDDC aide ces entreprises à préparer leur proposition de valeur et leurs technologies, à recevoir un investissement du secteur privé et à trouver des clients et des canaux donnant accès au marché. Comme vous pouvez le voir sur la deuxième diapositive de notre document, ces entreprises sont situées partout au pays. Elles représentent des regroupements et une capacité. Elles touchent à divers domaines et sont très diversifiées.
Nous avons actuellement un portefeuille de projets de 1,9 milliard de dollars; de ce montant, le gouvernement investit 500 millions, et l'industrie fournit le reste, soit environ 80 p. 100. Ces entreprises, dont le nombre total pour le portefeuille est de 220, génèrent des emplois et des recettes. Pour ce qui est des emplois, le montant total investi jusqu'en 2011 s'élèvera à un peu plus de 400 millions de dollars; le gouvernement a contribué à hauteur de 100 millions de dollars.
Elles génèrent donc des recettes, et cela ne représente qu'environ un cinquième de notre portefeuille actuel. Ces entreprises ont un taux de croissance annuel composé deux fois supérieur en recettes à celui des entreprises de technologies propres non liées à TDDC et deux fois supérieur à la moyenne mondiale. D'ailleurs, l'effet multiplicateur sur l'investissement public est d'environ 14.
Ce que nous voulons faire valoir, et que vous trouverez à la diapo 3, c'est que l'industrie des technologies propres est très importante pour l'économie canadienne. Quatre-vingt pour cent des sociétés canadiennes de technologies propres exportent, par rapport à 90 p. 100 pour l'ensemble des PME. Cinquante-trois pour cent des recettes des exportations proviennent de marchés autres que le marché américain, ou 55 p. 100.
Vingt-trois pour cent des recettes proviennent des ventes à l'exportation ailleurs qu'aux États-Unis, soit principalement dans l'UE. Nous avons donc des entreprises très importantes, qui sont déjà très solides, mais un accord commercial plus libéralisé avec l'Europe aidera considérablement ces entreprises à aller de l'avant et à mieux réussir.
J'aimerais attirer votre attention sur l'histogramme de la diapositive cinq; il montre que nous avons déjà des entreprises canadiennes concurrentielles à l'échelle mondiale dans le portefeuille de TDDC. La partie noire de cette colonne montre que depuis longtemps, environ 10 p. 100 de nos PME exportent vers l'Europe, et nous estimons que ce pourcentage va augmenter. Nous prévoyons qu'il y aura environ 14 p. 100 d'exportations vers l'UE en 2014, et ce, sans un AECG. Selon nous, il y a de solides entreprises canadiennes de technologies propres qui pourraient certainement tirer parti d'un renforcement de ces possibilités.
À la page 6, vous pourrez voir que nous sommes en concurrence avec l'Union européenne. Nous avons neuf sous-secteurs concurrentiels à l'échelle mondiale, qui vont des technologies en amont dans les biocombustibles et la production d'électricité jusqu'aux secteurs en aval, notamment dans l'assainissement et le traitement des sols, le recyclage et la récupération, et le rendement énergétique. Nous avons également les secteurs de l'eau. Nous avons la capacité d'y répondre.
Nous sommes très enthousiastes, car l'Union européenne représente un marché très vaste et un créneau important sur le plan environnemental, car comme nous le savons — et on peut le constater d'après ses politiques de réduction des émissions de carbone —, l'UE est orientée vers les démarches environnementales. Par conséquent, nous considérons cela comme une occasion pour les entreprises de technologies propres de percer et de développer ce marché, ce que facilitera grandement l'AECG que le gouvernement est en train de négocier.
Voilà essentiellement ce que j'avais à vous dire au sujet des entreprises canadiennes de technologies propres.
Merci.
:
Je vous remercie beaucoup de m'avoir invitée à comparaître aujourd'hui et d'avoir organisé une vidéoconférence. J'aurais préféré assister à la réunion à Ottawa. Ainsi, j'aurais pu voir les diapositives. Mais il aurait fallu que je change une réservation pour un vol, alors je suis heureuse de pouvoir témoigner.
L'association canadienne du droit de l'environnement est une clinique de droit environnemental, l'une des cliniques spécialisées du système de cliniques d'aide juridique de l'Ontario. Nous sommes une ONGE à but non lucratif, constituée en vertu d'une loi fédérale, qui a été créée il y a 41 ans. En plus de représenter les groupes, les personnes et les familles qui y sont admissibles sur le plan financier, nous avons aussi un mandat qui porte notamment sur la réforme des lois sur l'environnement et l'éducation juridique du public.
Avant de commencer, je tiens à remercier notre stagiaire en droit, Kyra Bell-Pasht, qui a préparé le document d'information sur lequel sont fondées mes observations ce matin. Et je veux aussi remercier de leur travail très utile les anciens stagiaires en droit et avocats bénévoles de l'ACDE qui ont effectué les analyses antérieures.
L'ACDE a eu l'occasion d'examiner les documents provisoires du projet d'accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne. Malheureusement, le processus n'a pas été aussi transparent que nous le préconisions, et notre analyse est fondée sur des copies de l'accord qui ont fait l'objet d'une « fuite » dans la société civile. Cela dit, j'espère que nous pourrons formuler des observations utiles.
La perspective fondamentale que nous apportons dans notre analyse, c'est que nous travaillons à nous assurer que chaque ordre de gouvernement peut agir pour protéger l'environnement de diverses façons. Comme nous l'avons fait valoir devant les tribunaux, et comme l'a convenu la Cour suprême, au Canada, nous avons un système solide dans lequel les administrations municipales, les gouvernements provinciaux, fédéral et, bien sûr, des Premières nations prennent des mesures relativement aux questions environnementales, en plus des mesures prises à l'échelle internationale.
Pour la plupart des enjeux environnementaux importants, il est essentiel que des mesures soient prises à tous les niveaux afin d'assurer une solide protection de l'environnement. Par conséquent, quand nous examinons les projets d'accords commerciaux et que nous formulons des recommandations, nous voulons surtout nous assurer que ces diverses administrations ont la capacité de prendre des mesures, de façon souple et bien protégée, dans le but de mettre en place de solides protections environnementales.
Comme nous craignons que le libellé actuel de l'accord et l'état des négociations ne permettent pas de protéger suffisamment l'environnement, nous formulons quelques recommandations à ce sujet dans notre analyse.
D'abord, je vais vous parler du concept de traitement national, que l'on propose d'appliquer, dans ce cas-ci, pour la première fois, aux échelons provincial et national. L'ACDE constate que dans le projet d'accord, on prévoit une exception lorsqu'il y a des objectifs légitimes, comme la sécurité du public; l'ordre public; la protection de la vie ou de la santé des humains, des animaux ou des végétaux; et la protection de l'environnement. C'est bien. Ce que nous recommandons, toutefois, c'est que cette exception ne soit pas limitée, comme on le propose actuellement, aux mesures « nécessaires » seulement; elle devrait être élargie pour inclure les mesures qui doivent s'appliquer aux objectifs en matière d'environnement et de santé ou qui y sont liées. De plus, nous avons remarqué, dans la dernière ébauche de l'AECG que nous avons vue, que l'UE propose de limiter cette exception à des circonstances exceptionnelles. Nous ne sommes pas d'accord.
Le prochain sujet dont je veux vous parler brièvement concerne le marquage et l'étiquetage. Le projet d'accord indique que les exigences relatives au marquage et à l'étiquetage ne doivent pas restreindre le commerce plus qu'il n'est nécessaire. Nous voulons faire valoir ici que nous travaillons sans cesse à accroître les exigences relatives au marquage et à l'étiquetage afin de fournir aux consommateurs davantage de renseignements, comme les ingrédients que contiennent les produits, par exemple. Il est important de fournir une base solide afin que les consommateurs puissent faire des choix éclairés. L'accord devrait leur permettre d'être bien informés quant aux composants et aux ingrédients des produits et il devrait prévoir des normes environnementales appropriées, comme l'écoétiquetage. Nous ne voudrions pas voir les mots « restreindre le commerce » entraver cela.
J'aimerais maintenant parler des chapitres relatifs au droit environnemental et au développement durable. Nous avons examiné l'ébauche du chapitre relatif aux lois sur l'environnement. Nous préférons la définition plus large des lois environnementales que nous avons vue jusqu'à maintenant dans la proposition de l'UE, dans laquelle on trouve, par exemple, une référence explicite à la conservation et à l'utilisation durable de la biodiversité.
Nous nous sommes réjouis qu'on ne limite pas l'application du chapitre relatif aux lois environnementales à celles qui visent principalement la protection de l'environnement; on en a élargi l'application aux lois qui tiennent compte d'autres enjeux environnementaux. Nous sommes aussi d'avis qu'on a donné une très bonne définition du mot « environnement ». Cette définition inclut les enjeux relatifs aux écosystèmes terrestres et marins, aux conditions atmosphériques et aux changements climatiques. Nous préférons également la définition plus large qu'on donne des « lois sur l'environnement ». La proposition de l'UE portait aussi sur l'information scientifique et technique et le principe de précaution, que nous appuyons fermement. De plus, on utilisait un langage semblable dans la section relative à la santé et la sécurité au travail, et nous appuyons cela également.
Il y a une autre proposition importante dans le chapitre sur l'environnement qui porte sur la création de groupes consultatifs sur les questions environnementales nationales ou le développement durable. On parle notamment de représentants indépendants d'organisations de la société civile dans une représentation équilibrée de groupes environnementaux, d'organisations d'affaires, ainsi que d'autres intervenants concernés. Nous approuvons également cette proposition de l'UE, car la pratique en vertu de l'AECG, s'il est adopté et lorsqu'il sera adopté, dépendra en grande partie des pratiques de l'État et d'une approche proactive, et il sera utile d'obtenir l'avis d'intervenants bien informés. L'UE parle plus précisément des parties qui mettraient en oeuvre dans leurs lois nationales les exigences relatives aux accords multilatéraux sur l'environnement dont elles sont signataires. Dans cette partie de l'accord, on était un peu plus précis que dans la formulation canadienne.
Dans la dernière version de l'AECG, il y avait une proposition que nous considérons comme très importante, selon laquelle les contestations des mesures environnementales ne feraient pas l'objet d'une compensation monétaire. L'ACDE approuve cette disposition, car autrement, il se pourrait — et nous l'avons vu dans d'autres cas — que l'accord soit utilisé comme un moyen important de paralysie de la réglementation contre la prise de décisions en matière d'environnement par les parties, tant aux niveaux national qu'infranational. Dans l'AECG, l'UE proposait également un chapitre sur le développement durable, que nous appuyons, et dans lequel on parlait notamment de la transparence obligatoire et de la participation du public et on appuyait les pratiques commerciales équitables et éthiques.
Je voudrais aborder la question de l'expropriation. Nous recommandons la suppression des dispositions proposées sur l'expropriation, même si dans le projet d'AECG, on propose de limiter les réclamations potentielles pour l'expropriation indirecte dans un contexte de réglementation de l'environnement. Nous croyons qu'il serait préférable d'utiliser l'approche adoptée dans l'accord bilatéral de libre-échange entre les États-Unis et l'Australie, qui ne contient pas ce genre de disposition qui va au-delà de la législation interne de chaque partie. À l'époque, on a fait une notice d'impact de la réglementation et on a constaté que ces deux pays avaient chacun des systèmes judiciaires et économiques bien développés, et qu'aucune disposition spéciale n'était requise.
On a donné l'explication suivante:
Vu le caractère unique de cette entente, y compris les liens économiques de longue date entre les États-Unis et l'Australie, leurs traditions juridiques communes et la confiance de leurs investisseurs qui souhaitent exercer leurs activités dans leurs marchés respectifs, les deux pays ont convenu de ne pas incorporer dans cet ALE des mécanismes qui permettraient aux investisseurs de faire arbitrer des litiges avec les gouvernements.
On ajoutait que les mécanismes de règlement des différends de gouvernement à gouvernement restaient disponibles. Fait intéressant, au printemps dernier, l'Australie a publié un énoncé de politique commerciale qui renforçait cette perspective. Nous dirions donc que les mêmes conditions devraient s'appliquer entre l'Europe et le Canada. Il s'agirait d'une amélioration importante.
Nous pensons qu'il faut permettre l'acquisition écologique, qui contribue à diriger le marché vers des pratiques, des produits et des services plus durables. Autrement dit, les gouvernements peuvent préciser qu'ils veulent des services, des produits et des pratiques plus écologiques.
La participation du secteur privé aux services publics nous inquiète, en particulier par rapport à l'eau potable et aux eaux usées. Nous avons toujours appuyé la propriété et la gouvernance publiques des systèmes d'eau potable et d'eaux usées pour des raisons de responsabilité, de sûreté et de rentabilité.
Le dernier point à mentionner à propos de l'analyse concerne la disposition relative aux exceptions générales, qui comprend une exception pour des mesures nécessaires à la protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux ou à la préservation des végétaux, ou se rapportant à la conservation des ressources naturelles épuisables. Nous appuyons cette disposition, mais, comme je l'ai indiqué à propos d'un contexte précédent, elle devrait, à notre avis, avoir une portée plus générale.
Nous dirions pour conclure que la dernière version de l'accord appuyée par les deux parties contient des dispositions prometteuses concernant la protection de l'environnement. Nous préférons certaines des dispositions proposées par le Canada et d'autres que fait valoir l'Union européenne, mais, de façon générale et au fur et à mesure de l'élaboration du texte et des négociations, nous proposons d'évaluer avec la plus grande rigueur l'ensemble de l'accord — soit tout le préambule, le langage général, les dispositions essentielles et interprétatives, les accords parallèles éventuels, les annexes, etc. — pour s'assurer que l'orientation générale du texte appuie la capacité des trois ordres de gouvernement au Canada d'adopter de solides mesures en matière de protection de l'environnement.
Je vous remercie beaucoup de l'occasion que vous m'avez donnée de m'exprimer. J'essaierai de répondre à toutes les questions qui me seront posées.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins de comparaître ce matin. Les séances du comité parlementaire sont très importantes pour nous permettre d'obtenir cette information. Nous nous sommes réunis à de multiples reprises, et nous poursuivrons le débat au Parlement également, à mesure que le processus suit son cours.
J'aimerais également vous remercier, madame McClenaghan, d'avoir souligné l'importance de la protection de l'environnement. C'est là un objectif important de notre gouvernement, aux côtés de la création d'emplois durables. Il est crucial de concilier ces deux objectifs, et je m'intéresse grandement à la question. Je vous remercie donc des efforts que vous déployez à cet égard.
Comme le ministre Fast l'a déclaré ici même et au Parlement à plusieurs reprises, le commerce est l'affaire de tous et revêt une grande importance au Canada. On lui attribue la création d'un emploi sur cinq.
Nous devons continuer de faire croître notre économie de manière durable, tout en collaborant en harmonie, sans communiquer d'informations erronées ou parfois trompeuses. Donc, pour que tout soit bien clair, vous affirmez ce qui suit au sujet de l'eau dans votre rapport, que je suis heureux d'avoir eu l'occasion de lire:
... dans le cas de la privatisation d'un service public, par exemple (comme la gestion de l'eau), il serait presque impossible pour les administrations locales de faire machine arrière sur le plan des politiques de libéralisation et de remunicipaliser ces services pour le bien-être de la population.
La position de notre gouvernement au sujet de l'eau est limpide, malgré les faussetés et les hyperboles que répandent le NPD et d'autres organisations qui entretiennent l'incompréhension. Nous avons entendu le Conseil des Canadiens la semaine dernière. Il importe que notre gouvernement demeure fermement sur ses positions et signale clairement ses intentions. Notre gouvernement a toujours affirmé qu'il interdisait le prélèvement des eaux frontalières de nos bassins pour quelque fin que ce soit, y compris l'exportation.
Les provinces disposent également de mesures pour protéger l'eau sur leur territoire. Il n'y a absolument rien, dans les accords commerciaux du Canada, qui empêche les gouvernements d'établir des normes pour veiller à ce que la population ait accès à de l'eau potable sécuritaire. Aucune disposition des accords commerciaux internationaux de notre pays ne peut obliger un pays à privatiser ou à déréglementer ses services publics, et toutes les sociétés en activité au Canada doivent respecter les lois et règlements du pays.
Les accords commerciaux ne changent donc rien en ce qui concerne l'eau, je tiens à le souligner.
La question de l'état de l'eau est préoccupante. Je suis père de trois enfants et grand-père d'un petit garçon. Nous ne vendons ni ne privatisons notre eau. Rien ne change. Aujourd'hui, les administrations locales peuvent, si elles le souhaitent, s'associer à un utilisateur privé pour faire fonctionner leurs services publics. En fait, une municipalité de la Colombie-Britannique a récemment tenu un référendum à ce sujet, lequel s'est soldé par un refus.
J'aimerais donc éclaircir la situation et vous demander, madame McClenaghan — et je voudrais partager mon temps avec M. Keddy —, d'où votre organisation puise son information? Faites-vous de la désinformation? Voulez-vous semer la peur au sujet de l'eau, ou est-ce que vous avez mal communiqué des preuves qui montrent que vos affirmations sont fausses?
La preuve que j'ai ici — que je voudrais simplement que vous clarifiiez — doit faire l'objet de collaboration afin de communiquer le message, car je crois que la population canadienne doit absolument comprendre que notre gouvernement protège et préserve l'environnement et l'eau.
Merci.
:
Trente-six pages, ce n'est pas bien long.
Ma première question concerne la partie de l'accord portant sur les droits des investisseurs.
[Français]
Ces droits sont en soi une répétition du chapitre 11 du traité de l'ALENA.
En fait, jusqu'à 2010, 29 des 66
[Traduction]
différends opposant des investisseurs et un État aux termes de l'ALENA concernaient des questions relatives aux règlements environnementaux ou à la gestion des ressources naturelles.
[Français]
On sait que ce genre de réglementation
[Traduction]
... les règlements relatifs aux droits des investisseurs...
[Français]
empêche le gouvernement d'adopter des réglementations environnementales, sous peine de se faire poursuivre devant des tribunaux par les entreprises. On sait qu'il y a eu, par exemple,
[Traduction]
Ethyl c. Canada. L'ajout de MMT à l'essence a été interdit au Canada pour des raisons de santé.
[Français]
Finalement, les investisseurs ont poursuivi le Canada, qui a perdu. Il en va de même dans le cas de
[Traduction]
SD Myers c. Canada, affaire dans laquelle une société américaine a contesté avec succès une interdiction que le Canada imposait sur l'exportation de déchets toxiques de BPC.
[Français]
Pourriez-vous me dire quelles répercussions sur les réglementations environnementales ou sur la déréglementation environnementale aura l'adoption de ce genre de dispositions relatives aux
[Traduction]
différends sur les droits des investisseurs
[Français]
dans le traité de libre-échange?
Le Canada est un chef de file dans le domaine des technologies propres en raison de notre formidable esprit d'entreprise. Nous sommes portés à agir mieux, plus rapidement et avec moins de moyens, en épargnant l'environnement. Nous avons habilement intégré ces concepts. Nous sommes donc concurrentiels sur la scène mondiale pour un certain nombre de raisons, comme les brillantes idées de nos grandes institutions.
Il faut aussi remercier le gouvernement, qui a contribué à la situation en adoptant des politiques qui appuient des entreprises, qui peinent à obtenir suffisamment de capital de risque au Canada. TDDC, de concert avec ses partenaires, a donc pu combler le vide, cette vallée de la mort, afin d'inciter les entreprises à aller de l'avant en les encadrant et en les aidant à prendre pied sur les marchés.
La croissance de l'investissement étranger direct observée dans le portefeuille d'entreprises de TDDC témoigne également de la compétitivité de ces dernières. Au cours des cinq dernières années, l'investissement a augmenté d'environ 60 p. 100 au Canada, alors que l'investissement étranger direct a bondi de 200 p. 100. La moitié de cette augmentation est attribuable aux États-Unis.
Quand nous demandons aux investisseurs américains pourquoi ils s'intéressent au Canada alors que le marché américain leur offre des occasions à foison, ils nous répondent que pour des raisons qui sont peut-être financières, nos entreprises ont l'habitude de faire plus avec moins et sont gérées de main de maître. De plus, notre économie étant de moindre taille, nos entreprises démarrent en sachant qu'elles devront exporter et s'orientent dans cette direction d'entrée de jeu. Tous ces facteurs contribuent à notre capacité concurrentielle.
Je vous suis reconnaissant de me donner l'occasion de comparaître devant votre comité. Mes propos d'aujourd'hui sont tirés en grande partie d'un document d'information sur les négociations Canada-Union européenne publié le mois dernier par l'Institut C.D. Howe. La version électronique de cette publication a d'ailleurs été transmise à votre greffier.
[Français]
J'ai préparé ma présentation d'aujourd'hui en anglais, mais ça me fera plaisir de répondre aux questions dans les deux langues officielles du Canada.
[Traduction]
Comme vous le savez, l'Union européenne est le plus important marché au monde pour ce qui est du PIB en plus d'être l'un des marchés les plus riches et les plus évolués de la planète. Bien que la confiance économique ait pu être minée par les perturbations actuelles dans la zone euro, les économies de l'UE conservent un bon potentiel de croissance. En outre, l'Union européenne a négocié ou conclu des ententes avec de nombreux partenaires présentant un grand intérêt pour le Canada, y compris le Mexique, la Corée, les Antilles et l'Inde, pays avec lequel les négociations se poursuivent.
Ces éléments à eux seuls suffisent à faire de la conclusion d'un accord économique et commercial global (AECG) avec l'UE une nécessité stratégique pour le Canada. Sans négliger cette question d'intérêt primordial, j'aimerais attirer l'attention des membres du comité sur quelques-uns des aspects qualitatifs importants de nos relations avec l'Union européenne.
Premièrement, les relations Canada-UE témoignent d'un accent plus soutenu sur les investissements bidirectionnels et l'échange de services, par rapport à ce qu'on peut constater dans nos transactions avec les États-Unis ou avec l'Asie. Nos rapports avec l'Europe misent davantage sur les investissements étrangers directs — il y a énormément d'investissements européens au Canada et l'inverse est également vrai — et sur l'échange de services.
De plus, si on fait exception du secteur de l'automobile où nos exportations vers l'Europe demeurent certes faibles, nos échanges avec les Européens visent généralement des produits plutôt perfectionnés, notamment dans le secteur de l'aérospatiale. Compte tenu de ces caractéristiques (l'ampleur des investissements étrangers, les échanges de services et le niveau de perfectionnement des produits), les négociations portent tout naturellement sur le transfert de spécialistes, la protection de la propriété intellectuelle, l'accès aux marchés du secteur public, l'application non discriminatoire de la réglementation, et l'accès non discriminatoire aux marchés de services.
On ne le dit pas souvent, mais le Canada enregistre un excédent commercial avec l'Union européenne au chapitre des services professionnels, lesquels incluent notamment les services juridiques, architecturaux et de génie. Ces caractéristiques de nos échanges avec les Européens m'amènent à penser que l'établissement de relations plus ouvertes en matière de commerce et d'investissement avec l'UE nous donnera l'occasion de mettre à contribution nos avantages acquis dans des secteurs d'exportation plus traditionnels pour exploiter de nouveaux créneaux qui sont peut-être encore méconnus.
Une entente Canada-UE serait également synonyme à n'en pas douter d'une concurrence accrue des deux côtés de l'Atlantique. L'ouverture du commerce et des investissements internationaux pour autant qu'elle soit assujettie à des règles convenues assurant une juste concurrence, et que les gouvernements conservent leur capacité d'établir des règlements et des normes pour protéger l'intérêt public ou aider les plus défavorisés, sera propice à la création d'emplois durables, à l'innovation et à la croissance économique.
À l'inverse, dans le contexte de l'expansion des chaînes de valeurs mondiales combinant les apports et l'expertise de nombreux pays, le Canada se tirerait dans le pied en voulant restreindre les échanges commerciaux. L'importation est une bonne chose, comme on le reconnaît de plus en plus dans les déclarations officielles en matière de politique commerciale de pays comme l'Australie ou la Suède.
Au moment où les dépenses publiques vont faire l'objet de contraintes rigoureuses, il est assurément avantageux de rendre les gouvernements mieux aptes à adopter des modes de prestation de leurs services plus novateurs ou moins coûteux grâce à un environnement davantage axé sur la concurrence, le tout sans renoncer aux grands objectifs stratégiques nationaux. La nécessité de faciliter l'émergence d'un contexte commercial plus concurrentiel et plus ouvert, notamment pour ce qui est des marchés publics, transpire assurément des négociations de l'AECG.
Je suis d'accord avec ceux qui affirment qu'il s'agirait de la plus importante entente commerciale du Canada depuis l'ALENA en dehors des cadres de l'OMC. L'ALENA a eu pour effet de consolider d'une manière générale les industries canadiennes en les rendant plus concurrentielles, alors que certaines d'entre elles étaient appelées à disparaître. Mais voilà que bon nombre de ces industries procurent désormais de l'emploi à une main-d'oeuvre plus considérable et davantage perfectionnée qu'auparavant. Je ne me prive donc pas d'évoquer l'ALENA dans le contexte des négociations en cours, car j'estime que l'expérience s'est révélée très positive dans l'ensemble.
Bon nombre des sujets discutés avec l'Europe diffèrent de ceux abordés dans le cadre de l'ALENA, mais ils demeurent fondamentalement liés aux règles régissant la concurrence. Dans le contexte de l'évolution des ententes à l'échelle internationale, de même qu'à la faveur de l'intégration régionale en Europe et ailleurs dans le monde, ces règles de concurrence évoluent rapidement. Si nous ne prenons pas tous les moyens pour régler ces questions extrêmement importantes avec l'Europe, nous y serons inévitablement confrontés sur d'autres tribunes, comme celle du Partenariat transpacifique.
Pour le Canada comme pour tous les ordres de gouvernement, l'AECG fournit donc l'occasion de définir une approche plus générale à l'égard de ces nouveaux enjeux, sans limiter ces décisions au seul contexte de nos relations avec les Européens. Pour être bien clair, la volonté d'assurer une concurrence plus juste et plus ouverte entre le Canada et l'UE ne devrait jamais se traduire pour nous par une adoption forcée des politiques, des règles, des normes ou de la réglementation des Européens. Ce ne serait sans doute pas l'idéal pour nous, pas plus que cela serait compatible avec l'exercice de coopération en matière réglementaire que nous menons avec les États-Unis, une initiative encore plus importante pour le Canada, ceci dit en toute objectivité. Quoi qu'il en soit, nous avons ici la possibilité de concevoir un cadre pouvant permettre d'éliminer les irritants causés par le manque d'harmonisation entre les niveaux de protection, de concurrence ou de réglementation dans les différents secteurs.
L'essentiel consiste à maintenir ou à augmenter la capacité du Canada d'atteindre ses grands objectifs stratégiques. Les moyens précis à prendre pour ce faire peuvent être assujettis aux normes et ententes internationales qui établissent ce qui est juste en la matière. Par exemple, nos partenaires commerciaux dans leur ensemble, et non seulement ceux de l'Union européenne, sont préoccupés par la période d'exclusivité des produits brevetés sur le marché canadien. Le Canada devrait songer à s'arrimer aux normes internationales les plus élevées en la matière, pour autant qu'on puisse lui garantir qu'il pourra le faire graduellement, c'est-à-dire sans un transfert immédiat aux détenteurs de brevets. Le Canada devrait aussi faire le nécessaire pour faire progresser les innovations qui vont contribuer au mieux-être des Canadiens tout en s'assurant que son gouvernement pourra demeurer actif sur les marchés dans la quête de ses objectifs légitimes de politique publique, lesquels concerneraient en l'espèce les produits brevetés comme les médicaments.
L'AECG va sans doute affirmé la possibilité pour le gouvernement de réglementer de façon non discriminatoire dans l'intérêt public. Il est toutefois important que le Canada et l'Union européenne définissent un cadre approprié pour le traitement des produits que les Européens chercheront à bloquer, non pas en raison de leurs caractéristiques intrinsèques, mais sur la base d'objections quant à leur mode de fabrication.
En l'absence de règles internationales acceptées de tous, le Canada devrait soutenir la position voulant que les interdictions commerciales ne constituent pas le seul ou le meilleur moyen de régler les préoccupations découlant des politiques d'un autre pays.
Un accord cadre pourrait fournir les outils nécessaires pour réagir aux tentatives de l'une des parties qui souhaiterait imposer ses normes réglementaires à l'autre. L'accord prévoirait la possibilité pour une des parties d'évaluer l'efficacité du processus réglementaire de l'autre dans des domaines considérés comme préoccupants. Il devrait en outre instaurer un mécanisme permettant d'engager un processus conjoint de consultation et de recherche pour les enjeux d'intérêt commun. Comme je le disais, le Canada et l'Union européenne doivent s'entendre sur des dispositifs permettant de régler ces questions de manière factuelle et non discriminatoire dans un contexte où les restrictions commerciales sont considérées comme une solution de dernier recours.
J'espère avoir été en mesure de vous illustrer l'importance stratégique et économique de l'AECG du point de vue canadien tout en vous suggérant quelques approches à adopter pour contourner les obstacles pouvant se dresser sur la route d'une entente semblable.
Je me ferai un plaisir de répondre à toutes vos questions.
J'aimerais m'en tenir à quelques enjeux dont les Européens souhaiteraient discuter à la table de négociation. D'après moi, il serait dans notre intérêt d'aplanir les difficultés dans les quatre dossiers en question. Bien que je comprenne parfaitement que le Canada souhaite aborder les négociations avec l'Union européenne en se donnant les moyens de faire uniquement les compromis qui sont essentiels, je vous soumets simplement que nous devrions songer à apporter les correctifs nécessaires dans ces quatre secteurs, peu importe qu'il y ait ou non une entente avec les Européens. Permettez-moi donc de vous entretenir brièvement de ces quatre secteurs qui sont la gestion de l'offre en agriculture, les approvisionnements gouvernementaux, la propriété intellectuelle et l'accréditation de la main-d'oeuvre.
Pour ce qui est de la gestion de l'offre en agriculture, nous nous retrouvons dans une situation essentiellement anachronique avec cette formule qui, comme nous le savons tous, empiète sur d'autres arrangements commerciaux. Je suis persuadé que vous avez tous pris connaissance des commentaires faits hier par le ministre néo-zélandais du Commerce qui a laissé entendre que le Canada n'aurait pas sa place au sein du Partenariat transpacifique si nous continuons à faire, pour ainsi dire, cavalier seul au sein du monde industriel en maintenant nos mécanismes de gestion de l'offre. C'est néfaste pour les consommateurs canadiens. Ça l'est sans doute également pour nos producteurs. C'est ce qui ressort des résultats obtenus dans certains pays qui ont aboli la gestion de l'offre, comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Il en a découlé une production améliorée, des bénéfices accrus, l'ouverture de nouveaux marchés et l'augmentation des exportations. De plus, ces mécanismes font également obstacle au commerce intérieur.
Dans le rapport documentaire produit en marge de ces négociations, les Européens eux-mêmes semblent se poser des questions:
Bien que l'article 121 de la Constitution canadienne interdise l'imposition de droits de douanes interprovinciaux, des décisions judiciaires subséquentes ont permis aux provinces de dresser des barrières non tarifaires qui ont fragmenté le marché intérieur du pays et fait obstacle à l'application de normes pancanadiennes.
On peut lire un peu plus loin:
Les barrières au commerce intérieur nuisent à différents secteurs, mais se manifestent surtout dans ceux de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Par exemple, des restrictions sont imposées quant aux expéditions interprovinciales de denrées soumises à la gestion de l'offre comme le blé, les produits laitiers et la volaille;
Il m'apparaît évident qu'il est dans notre intérêt de régler le problème de la gestion de l'offre, qu'il en soit question ou non avec les Européens. Nous pouvons assurément en faire un outil de négociation, mais l'objectif ultime devrait être de se débarrasser de la gestion de l'offre.
Parlons maintenant des approvisionnements gouvernementaux. C'est une question secondaire dans les négociations entre l'Europe et le Canada, tout au moins dans l'état actuel des choses. C'est un gros avantage d'un point de vue unilatéral, c'est-à-dire à l'intérieur du Canada. Réglons donc le problème au Canada. Les programmes d'achat local s'inspirent essentiellement de la politique du chacun pour soi en dressant des barrières interprovinciales et internationales, comme nous le voyons dans nos échanges avec les États-Unis. C'est une autre approche qui va à l'encontre de l'efficience économique.
Il y a tout de même quelques signes d'espoir. Il est encourageant de constater que les provinces ont amorcé un processus de négociation. Mais l'Europe a sans doute eu à composer avec le pire de tous les problèmes en la matière il y a quelques décennies lors de la création de l'Union européenne. Il y avait alors 15 ou 16 pays — il y en maintenant 27 ou 28 — se présentant chacun avec ses propres politiques nationales en matière d'approvisionnements, et on est parvenu à harmoniser le tout. Un pays comme le nôtre devrait réussir à en faire autant.
Considérons les résultats obtenus par les Européens — et je cite encore leur propre évaluation:
Une étude d'impact de la concurrence accrue pour les approvisionnements à l'étranger à l'intérieur de l'UE à la suite des directives émises par l'UE révèle des baisses de prix de l'ordre de 30 p. 100, selon les données de la Commission européenne. L'UE note déjà des améliorations quant à l'efficacité de ses approvisionnements publics grâce à une concurrence étrangère accrue, tant au sein de l'Europe qu'à l'extérieur.
En ces temps difficiles, une réduction de 30 p. 100 serait certes fort appréciée dans nos budgets. C'est une autre mesure qui servirait donc nos intérêts.
En troisième lieu, je souhaite vous entretenir de la volonté des Européens d'harmoniser leur réglementation avec celle du Canada en matière de propriété intellectuelle. Pourquoi est-ce que ces questions les préoccupent tant? Je ne crois pas que ce soit parce que les Européens se soucient beaucoup du sort du Canada; ils s'intéressent sans doute davantage à la prochaine étape des négociations, soit celles avec les États-Unis.
Je crois qu'il faut bien mettre en contexte l'importance des activité de recherche et développement au Canada. Nous avons tendance à croire que c'est un secteur marginal, mais c'est loin d'être le cas. Le Canada se situe à peu près dans la moyenne des pays de l'OCDE quant à la proportion du PIB consacrée aux activités de recherche et développement et quant au nombre de personnes qui y travaillent. Même en chiffres absolus, sans tenir compte de la population, de la taille de l'économie ou de la superficie, il y a très peu de pays de l'OCDE qui dépensent davantage que nous en recherche et développement. Quinze pour cent de nos dépenses en la matière découlent d'investissements étrangers. Le Canada est au premier rang des pays du G7 pour ce qui est des brevets par habitant en environnement, en santé et en biotechnologie. Nous investissons beaucoup.
Il a déjà été question de renoncer partiellement à la protection des brevets pour obtenir des investissements en recherche et développement. Il semblait y avoir un certain intérêt à cet égard. Ces temps sont toutefois révolus. Aujourd'hui, par exemple, les grandes compagnies pharmaceutiques européennes craignent beaucoup de perdre leurs activités de recherche et développement au profit des États-Unis. Pour leur part, les entreprises américaines et le gouvernement des États-Unis se soucient grandement de la migration des dépenses en recherche et développement vers la Corée, la Chine et l'Inde.
La Chine et l'Inde sont en voie de devenir les pays qui dépensent le plus en recherche et développement et qui sont les plus engagés dans des activités de pointe offrant les meilleurs emplois à valeur ajoutée. Ce qui est tout aussi important, et encore plus à bien des égards, c'est que leur accession au rang des pays à revenu moyen et élevé les situera également parmi les plus grands consommateurs de produits de santé. J'estime donc primordial pour nous de ne pas chercher à faire de nouvelles percées sur les marchés mondiaux de recherche et développement, mais plutôt de nous assurer de maintenir notre position. Notre situation est précaire et je crois que nous devons veiller, de concert avec les Européens et ensuite avec les Américains, à maintenir à niveau notre réglementation en matière de propriété intellectuelle de façon à éviter d'être laissés pour compte une fois que ces nouveaux marchés arriveront à pleine maturité.
En terminant, j'aimerais vous parler brièvement de l'accréditation de la main-d'oeuvre. Compte tenu des évènements récents, cette question semble à bien des égards se poser beaucoup moins. En effet, les ententes interprovinciales sur le commerce intérieur insistent désormais sur l'importance d'une certification pancanadienne. Du point de vue de l'immigration, on veut s'assurer que certains travailleurs étrangers ayant choisi de s'établir au Canada bénéficient d'un traitement accéléré pour pouvoir réintégrer leur profession. Pourquoi donc? En raison des pressions démographiques. Toute la question de la reconnaissance des compétences est rattrapée par la réalité. Avec le vieillissement de la population au cours des prochaines décennies, tout au moins dans la province où je réside, il faut s'attendre à d'importantes pénuries de main-d'oeuvre. Nous avons besoin de tous les travailleurs qualifiés que nous pourrons convaincre de venir s'installer chez nous.
Voilà donc essentiellement les points que je souhaitais faire valoir. J'ai préparé un mémoire écrit qui ne vous a sans doute pas été distribué, mais je suppose que ce sera fait. À la fin de ce document, vous trouverez un lien vers le rapport que nous avons rendu public il y a environ un mois et que vous pourrez consulter en ligne.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue aux témoins. C'est une discussion intéressante.
Nous sommes sans doute tous d'accord pour dire qu'il s'agit d'une occasion de conclure avec succès les dernières négociations de notre accord économique et commercial global avec l'Union européenne.
Monsieur McIver, vous avez évoqué quatre questions. Nous ne sommes peut-être pas tout à fait d'accord sur la gestion de l'offre, et j'y reviendrai. Je pense que quatre questions importantes concernent cet accord.
Pour ce qui est des marchés publics, les provinces et les villes participent aux discussions. Nous avons donc un certain marché public national.
Nous venons de déposer en Chambre un nouveau projet de loi sur la protection de la propriété intellectuelle. Nous reconnaissons que nous avons du retard. Nous avons déjà essayé en vain de faire adopter un tel projet de loi en Chambre. Je pense qu'en général, nous reconnaissons de notre côté que nous devons améliorer la protection de la propriété intellectuelle et qu'elle aura des avantages directs.
Je suis d'accord avec vous concernant la propriété intellectuelle en Chine et en Inde, mais si je puis dire, je pense que ces pays vont eux-mêmes répondre à la demande de leurs marchés de la propriété intellectuelle. À mesure que les marchés de l'Inde et de la Chine évoluent, la propriété intellectuelle prend de l'importance, car ces pays doivent posséder leurs propres technologies. Je pense que c'est le principal facteur. Ces pays voudront protéger les brevets, parce qu'à l'heure actuelle, ils n'emploient pas seulement la technologie des autres, mais aussi la leur.
Nous sommes pour la reconnaissance des compétences, tout comme l'Union européenne. Je pense que le principal changement concerne les syndicats, qui sont finalement en faveur de cette reconnaissance. Les syndicats sont bien moins protectionnistes, parce qu'ils ont moins de membres et que ces derniers doivent à tout prix être compétents. Nous avons besoin de plus de gens de métier qualifiés, partout au Canada. Je pense que c'est la seule chose que j'ajouterais.
Mais concernant la gestion de l'offre, vous n'avez ni l'un ni l'autre dit que les agriculteurs recevaient des sommes justes et raisonnables pour leurs produits... Le secteur à offre réglementée est le seul secteur agricole au pays qui n'est pas subventionné d'une façon ou d'une autre. Vous pouvez dire que ce secteur est subventionné à cause du système de quotas, mais je ne suis pas d'accord. Un litre de lait coûte un certain montant à produire, et les producteurs réalisent un léger profit. Le système fonctionne ainsi, et il donnait de bons résultats pour ces producteurs.
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Monsieur McIver, je pense que vous feriez mieux de contrevérifier vos chiffres. Le prix du lait offre une garantie qui nous a permis d'investir en génétique et de créer l'espèce de bovins Holstein, recherchée partout dans le monde.
Nous produisons davantage de lait par vache. En fait, vous devriez sans doute vérifier vos chiffres sur la Nouvelle-Zélande, car nous les avons examinés hier concernant une autre question. La production par vache y a diminué ces dernières années. Là-bas, les vaches sont nourries au pâturage; tandis qu'ici, les producteurs donnent de la moulée. Gerald a raison de dire que la Nouvelle-Zélande est le pays le plus efficient pour le volume de lait par acre. En revanche, le Canada est le pays le plus efficient pour le volume de lait par vache. J'imagine que nous pourrions en débattre toute la journée.
Mais je vous demande simplement d'examiner un certain nombre d'autres industries, de peut-être soulever certaines questions et de vous pencher sur les données du système de gestion de l'offre au Canada. En vérité, comme Bev me l'a dit il y a un instant, nous importons davantage de volaille que les États-Unis. C'est un fait, mais tout le monde pense que nous fermons la porte aux importations. Notre industrie a fait des concessions. Je vous conseille simplement de vérifier les chiffres.
Je veux poser une question sur l'AECG.
Daniel, vous avez dit qu'une protection quelque peu consolidée ferait augmenter la concurrence en matière de propriété intellectuelle. Je pense que nous nous posons tous des questions là-dessus. Les représentants de l'industrie des médicaments génériques ont dit qu'une meilleure protection entraînerait des dépenses supplémentaires de 2,6 millions de dollars dans notre système de santé. Très honnêtement, je pense que leurs chiffres sont un peu élevés. L'industrie pharmaceutique dit que les investissements accrus pour renforcer la propriété intellectuelle permettront d'effectuer davantage de recherche, de créer de meilleurs médicaments et, tôt ou tard, d'en produire à meilleur coût.
Qu'en pensez-vous? Pouvez-vous nous renseigner à ce propos? Avez-vous des préoccupations sur notre souveraineté concernant la concurrence?
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Merci, monsieur le président.
Messieurs, je vais commencer tout de suite, sans préparation.
La balance commerciale du Canada se détériore depuis des années. Visiblement, aucun accord de libre-échange ne permet d'améliorer la situation. On pourrait même se demander si ça ne contribue pas à la détérioration de cette balance commerciale.
Dernièrement, le président des Manufacturiers et Exportateurs du Canada, M. Myers, m'a signalé que beaucoup d'échanges allaient se faire entre filiales d'une même firme, quand on parle d'échanges commerciaux avec l'Europe.
Je ne vous cache pas qu'on se fait dire énormément de généralités, entre autres que les retombées éventuelles d'un accord de libre-échange seraient de l'ordre de 1 000 $ par famille canadienne. C'est une vision vraiment très simpliste des choses. C'est l'équivalent de décharger 10 voyages de terre sur le terrain de ma maison. Ce qui m'intéresse est le résultat final, et non pas comment la terre va être répartie par le vent et par la pluie.
Pouvez-vous me dire quels groupes, dans la société canadienne, vont bénéficier le plus d'un accord de libre-échange Canada-Europe?
Messieurs, surprenez-moi.