:
Je vous remercie, monsieur le président et membres du comité, de m'accorder l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
Comme M. Stephenson vous l'a dit, je suis directrice générale de la Direction générale des négociations commerciales au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.
Dans mon exposé aujourd'hui, je vais vous fournir de l'information générale sur l'ALE Canada-Panamá et l'ALE Canada-Jordanie.
Je ferai aussi un survol des accords auxiliaires sur la coopération dans les domaines du travail et sur l'environnement qui ont été négociés en même temps que les ALE.
[Traduction]
Intéressons-nous en premier lieu au Panama.
L'économie du Panama affiche une progression parmi les plus rapides des Amériques. En 2010, la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel a atteint 7,5 p. 100, et l’on prévoit que cet essor se poursuivra en 2011. Les échanges de marchandises entre le Canada et le Panama se sont chiffrés à 213,7 millions de dollars en 2010.
Le Panama constitue un pôle stratégique dans la région. Environ 5 p. 100 du commerce mondial total passe par ce pays, reconnu comme une importante plaque tournante de l’activité commerciale dans toute l’Amérique latine. Dans ce contexte, le Canada a cherché à négocier, et a obtenu, un ALE complet et de haute qualité avec le Panama.
Une fois qu'il sera entré en vigueur, cet accord offrira un accès préférentiel aux entreprises et aux travailleurs canadiens à ce marché dynamique et en pleine croissance. En particulier, dès l’entrée en vigueur de l’ALE, le Panama éliminera les droits imposés sur 99,9 p. 100 des produits non agricoles qui ont composé les importations en provenance du Canada ces dernières années. Les droits imposés par le Panama sur 88 p. 100 des produits agricoles importés du Canada seront aussi immédiatement levés. Cette importante réduction des obstacles au commerce profitera directement à une foule de secteurs qui sont déjà établis au Panama, entre autres, l’industrie agroalimentaire, les pâtes et papiers, et la machinerie.
Dans le domaine de l’investissement, l’ALE procurera aux investisseurs canadiens un accès sûr au marché et leur assurera une plus grande stabilité et la protection de leurs investissements.
L'ALE améliorera aussi l’accès aux secteurs de services importants pour le Canada, comme les services professionnels, le génie, l’exploitation minière, la construction et les services liés à l’environnement.
C'est dans le domaine des marchés publics que les entreprises et travailleurs canadiens auront le plus à gagner. Les dispositions sur les marchés publics de l’accord de libre-échange Canada-Panama garantissent aux fournisseurs canadiens un accès non discriminatoire à un large éventail de projets, y compris le projet d’élargissement du canal de Panama, d'une valeur de 5,3 milliards de dollars, et les projets connexes.
Mais le Canada n'est pas le seul pays avec lequel le Panama a négocié un accord de libre-échange. Le Panama cherche à s'ouvrir davantage sur le monde en négociant des accords commerciaux avec des pays comme les États-Unis et des marchés comme l’Union européenne. C'est pourquoi il est important que nous mettions en oeuvre cet accord, pour faire en sorte que les entreprises canadiennes demeurent compétitives dans le marché panaméen et ne soient pas désavantagées face à leurs concurrents.
Je vais maintenant me pencher sur I'ALE Canada-Jordanie. La Jordanie représente un marché en croissance pour le Canada. En 2010, le commerce bilatéral de marchandises entre le Canada et la Jordanie s'est chiffré à 85,9 millions de dollars. Nos exportations vers la Jordanie ont plus que doublé au cours des sept dernières années, et il est clair que l’économie de la Jordanie offre des possibilités importantes aux entreprises et travailleurs canadiens.
La Jordanie représente aussi un partenaire stratégique au Moyen-Orient. Ce deuxième accord de libre-échange conclu par le Canada avec un pays du Moyen-Orient contribuera à améliorer l’accès au marché, mais il servira aussi de tremplin au Canada, qui pourra ainsi étendre ses liens commerciaux et se faire mieux connaître dans l’ensemble du Moyen-Orient.
L’Accord de libre-échange Canada-Jordanie a été signé en juin 2009 après seulement trois cycles de négociation.
Dès l’entrée en vigueur de l’accord, la Jordanie éliminera les droits sur plus de 99 p. 100 des produits qui ont composé les exportations du Canada ces dernières années. II s'agit là d'un acquis important, car les tarifs d'usage de la Jordanie sont de 11 p. 100 en moyenne, mais peuvent atteindre 30 p. 100.
Des secteurs clés du Canada bénéficieront d'un accès en franchise, notamment, les produits forestiers, la machinerie et les produits agricoles comme les légumineuses à grain, les produits de pommes de terre congelés et le boeuf.
Une fois qu'il sera mis en oeuvre, cet accord placera les exportateurs canadiens sur un pied d'égalité avec leurs concurrents étrangers. En effet, les États-Unis et l’Union européenne ont déjà des accords de libre échange avec la Jordanie.
J'aimerais maintenant aborder les accords sur la coopération dans le domaine du travail et sur l'environnement qui ont été négociés parallèlement à ces deux accords de libre-échange.
Nous avons signé des accords sur la coopération dans le domaine du travail et sur l'environnement parallèlement aux accords de libre-échange conclus avec le Panama et la Jordanie. Les parties aux accords sur la coopération dans le domaine du travail s’engagent à veiller à ce que leurs lois soient conformes à la Déclaration de l'Organisation internationale du travail — l'OIT — relative aux principes et droits fondamentaux au travail qui a été signée en 1998 et qui vise le droit à la liberté d’association et à la négociation collective, l’abolition du travail des enfants, l’élimination du travail forcé ou obligatoire et l’élimination de la discrimination.
Dans le cadre des accords sur l'environnement, les parties s'engagent à mettre en place des protections environnementales de haut niveau, à appliquer efficacement leurs lois en matière d’environnement et à ne pas assouplir leurs lois environnementales, ni y déroger, afin de favoriser le commerce ou l’investissement.
En conclusion, I'ALE Canada-Panama et I'ALE Canada-Jordanie créeront des emplois et stimuleront la croissance économique au Canada, et ils contribueront à accroître la prospérité des trois pays.
De plus, ces ALE recueillent l’appui des principaux exportateurs et investisseurs dans tout le Canada. Ils viendront soutenir directement la politique et le plan ambitieux adoptés par le gouvernement en faveur du commerce pour aider les entreprises canadiennes à accéder à de nouveaux marchés dans une économie mondiale concurrentielle.
Je tiens à remercier le comité de m'avoir invitée à parler de ces accords importants. Je serai heureuse de répondre à vos questions sur ces initiatives.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs, je vous remercie pour cette occasion qui m'est offerte de vous adresser la parole aujourd'hui.
Mon nom est Barbara Martin et je suis la directrice générale pour le Moyen-Orient et le Maghreb, au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.
Aujourd'hui, je vais vous donner quelques renseignements sur l’économie de la Jordanie et sur les relations bilatérales et commerciales qu'entretient le Canada avec la Jordanie.
Figurant parmi les plus petites économies du Moyen-Orient, la Jordanie fait partie des pays dont le revenu se situe dans la moyenne inférieure. Elle compte une population jeune et doit composer avec certaines difficultés structurelles : accès limité à l’eau et au pétrole, terres agricoles restreintes, taux élevé de pauvreté chronique, chômage, inflation et déficit budgétaire important. La réduction de la pauvreté et l’augmentation des possibilités d'emploi seront essentielles à la stabilité à long terme de la Jordanie.
Le ralentissement de l’économie mondiale a entraîné à la baisse la croissance du PIB de la Jordanie. Toujours au-dessus de 7,5 p. 100 de 2006 à 2008, le taux de croissance est passé à 2,3 p. 100 en 2009 et à 3,1 p. 100 en 2010. Les secteurs axés sur l’exportation, tels ceux de la fabrication, de l’exploitation minière et du transport des marchandises réexportées, ont été les plus durement touchés. Le secteur financier de la Jordanie a toutefois été relativement épargné par la crise financière internationale.
Depuis son accession au trône en 1999, le roi Abdullah a mis en oeuvre d'importantes réformes économiques. La Jordanie a notamment ouvert son commerce en devenant membre de I'OMC et elle a ouvert davantage ses marchés aux marchandises et aux services importés; elle a privatisé des sociétés d’État et éliminé la majorité des subventions visant le carburant.
Au cours des dernières années, ces réformes ont stimulé la croissance économique du pays en attirant des investissements étrangers et en entraînant dans une certaine mesure la création d’emplois. Les démarches de privatisation menées par le gouvernement dans les secteurs de l’industrie, des télécommunications et des transports ont créé des débouchés au sein d'industries comme celles de la potasse, des phosphates et des télécommunications. La Jordanie a conclu des accords de libre-échange avec plusieurs autres pays, dont les États-Unis.
[Français]
Le Canada et la Jordanie entretiennent d'excellentes relations bilatérales depuis de nombreuses décennies. Ces relations reposent sur des valeurs et des intérêts communs ainsi que sur des liens interpersonnels, puisque quelque 7 000 Canadiens sont des descendants de Jordaniens. Pays arabe modéré ayant une politique étrangère constructive, la Jordanie est un partenaire naturel du Canada et un interlocuteur efficace dans les dossiers d'importance pour le monde arabe.
Dans le contexte des bouleversements qui ont touché les pays arabes, le Canada se félicite de la volonté de la Jordanie de mener des réformes et des mesures de développement pacifiques. Nous encourageons également le gouvernement à poursuivre la mise en oeuvre des réformes politiques qui répondent aux besoins des citoyens et des réformes économiques qui soutiendront la croissance et la création d'emplois.
Pour le Canada, la Jordanie représente un marché de petite taille, mais qui offre stabilité et transparence. Son importance croissante en tant que plaque tournante du réseau maritime et des transports régionaux rend le pays toujours plus attrayant pour les entreprises canadiennes. La Jordanie constitue déjà un marché clé pour un grand nombre d'entreprises et de producteurs du Canada. Potash Corporation de la Saskatchewan y est par exemple un investisseur majeur grâce à son partenariat avec Arab Potash Company. De plus, des entreprises canadiennes comme Research in Motion, Bombardier, SNC-Lavalin, Four Seasons Hotels, la chaîne de cafés Second Cup et de nombreuses autres sont présentes en Jordanie.
[Traduction]
L'aide stratégique que nous fournissons à la Jordanie par le truchement de l'Agence canadienne de développement international témoigne également de nos liens étroits avec ce pays. Le Canada est devenu un chef de file dans l’aide internationale octroyée à la Jordanie et destinée aux secteurs de l’éducation et du perfectionnement des compétences professionnelles, allouant en moyenne 7 millions de dollars par année dans le cadre des programmes bilatéraux. Cela laisse présager le renforcement d'une économie fondée sur le savoir et l’accroissement des possibilités d'affaires avec le Canada.
L’Accord de libre-échange entre le Canada et la Jordanie, de même que les accords connexes sur la coopération en matière de travail et sur l’environnement, ont été signés en juin 2009 par l’honorable Stockwell Day, alors ministre du Commerce international, et par son homologue jordanien. Depuis, le gouvernement jordanien a annoncé qu'il a achevé le processus de ratification des accords. Lorsque la loi portant sur la mise en oeuvre de l'Accord au Canada aura été adoptée et aura reçu la sanction royale, le gouvernement canadien travaillera de concert avec la Jordanie pour appliquer les accords dans les plus brefs délais.
L’ALE Canada-Jordanie se traduira par des avantages pour les travailleurs et les entreprises des deux pays. Cet accord servira de catalyseur et permettra d'élargir les débouchés et de stimuler le commerce bilatéral. Dans l’ensemble, l'Accord contribuera à raffermir nos relations avec plusieurs de nos principaux partenaires au Moyen-Orient.
À nouveau, je remercie le comité pour cette occasion de vous adresser la parole aujourd'hui, et il me fera plaisir de répondre à vos questions.
Je suis Ken Macartney, directeur général, Asie du Sud et du Sud-Est et Océanie.
[Français]
J'ai le plaisir d'être ici aujourd'hui pour m'exprimer devant le comité au sujet de l'Inde. Je suis accompagné de mon collègue Don Stephenson, négociateur en chef de l'Accord de partenariat économique global entre le Canada et l'Inde.
Cet après-midi, je propose de vous donner un aperçu général des relations bilatérales entre les deux pays et de vous parler de notre programme des prochains mois relatif à plusieurs initiatives actuellement en cours. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions après la présentation.
[Traduction]
Don Stephenson répondra aux questions qui portent précisément sur l'Accord de partenariat économique global entre le Canada et l'Inde.
Un mot seulement à propos des relations bilatérales... Les relations entre le Canada et l'Inde continuent de croître et de se renforcer. Les membres du comité savent peut-être que 2011 est l’Année de l’Inde au Canada, une initiative du gouvernement indien. Les événements qui se sont échelonnés sur un an ont permis de sensibiliser les Canadiens au riche patrimoine et à l’avenir prometteur du pays. Nous avons de notre côté également multiplié nos efforts de sensibilisation en Inde.
C'est à Toronto que se sont tenus cet été le India International Film Academy Awards et le Pravasi Bharatiya Divas — le Jour des Indiens outre-mer — un événement de premier plan qui s'adresse à la diaspora, ce qui a permis à de nombreux Indiens de découvrir le Canada.
Les relations s'intensifient également dans les domaines de la science, de la technologie, de la recherche et des échanges étudiants. En plus de l'accord bilatéral en science et technologie déjà en vigueur, le gouvernement s'est engagé, dans le Budget de 2011, à consacrer 12 millions de dollars sur 5 ans à un centre d'excellence pour la recherche Canada-Inde.
L'an dernier, des dirigeants de douzaines d’universités et de collèges des deux pays se sont rendus visite et le nombre d’étudiants indiens au Canada a atteint un sommet inégalé. Tout ceci présage d'une intensification de la coopération bilatérale en cette ère de l'économie fondée sur la connaissance. Les consultations et les accords formels offrent un cadre croissant dans lequel peuvent évoluer les relations entre les pays.
Sur le plan commercial, nous entretenons un dialogue d'experts soutenu au moyen de consultations annuelles sur la politique commerciale. L'automne dernier, nous avons tenu la première d'une série de discussions que les ministres devraient tenir annuellement sur le commerce et l’investissement. Cet événement représente une tribune à l'avancement de nos relations commerciales et nous aidera à atteindre notre but de tripler nos échanges commerciaux avec l’Inde d'ici 2015.
Nous faisons le nécessaire pour conclure l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers, et nous en sommes à régler les derniers détails de l’Accord sur la sécurité sociale Canada-Inde.
Le Canada et l’Inde ont signé un Accord de coopération nucléaire qui permettra aux entreprises canadiennes de saisir des débouchés commerciaux dans le secteur de l’énergie nucléaire civile. Nous nous réjouissons à l’idée de la conclusion de l’arrangement administratif qui permettra la mise en oeuvre complète de cet accord.
Notre collaboration en matière d’énergie est de plus en plus étroite. Le Canada a des connaissances à partager dans des domaines comme l’hydroélectricité et les technologies du charbon épuré et a par ailleurs beaucoup à apprendre de l’Inde au chapitre de l’énergie éolienne et de l’énergie solaire, des secteurs dans lesquels elle est un chef de file.
Comme vous le savez, l’Inde est un marché prioritaire pour le Canada sur le plan commercial. Son économie florissante, affichant des taux de croissance se maintenant autour de 6 à 7 p. 100, même pendant la crise économique mondiale, deviendra, d’après les prévisions, la quatrième économie du monde d’ici 2025, et la troisième d'ici 2050. On s'attend à ce que l’Inde devienne le pays le plus peuplé d’ici 2050, et on estime que sa classe moyenne croissante, qui compte entre 150 et 250 millions de personnes, représente un marché de 400 milliards de dollars.
Les entreprises et travailleurs canadiens commencent à peine à tirer parti du potentiel du marché indien. Le commerce bilatéral des marchandises se chiffrait à 4,2 milliards de dollars en 2010. L’Inde arrive au 13e rang des destinations de nos exportations de marchandises, et au 19e rang de nos sources d'importations. Notre objectif est de porter nos échanges commerciaux bilatéraux à 15 milliards de dollars d'ici 2015.
Les flux bilatéraux d’investissements étrangers directs entre l’Inde et le Canada sont des plus encourageants. En 2010, l’investissement bilatéral direct a atteint un volume record de 7 milliards de dollars, en majorité des investissements indiens au Canada.
Les relations commerciales entre le Canada et l’Inde ne se limitent pas aux échanges commerciaux et aux investissements traditionnels, puisque l’Inde participe de plus en plus aux chaînes d'approvisionnement mondiales. Des entreprises canadiennes comme Bombardier, SunLife et SNC Lavalin entretiennent depuis longtemps des partenariats avec des sociétés indiennes et, de la même façon, des sociétés indiennes comme Essar, Tata et Birla sont actives dans le marché canadien. Notre objectif est de tripler le nombre d'entreprises canadiennes actives en Inde dans les trois prochaines années.
Le premier ministre Stephen Harper et le premier ministre indien Manmohan Singh ont annoncé le lancement des négociations en vue d'un accord de partenariat économique global à l’occasion du Sommet du G20 à Séoul, le 12 novembre 2010. Des cycles de négociation ont eu lieu depuis, en novembre et en juillet derniers. Les négociations avec l’Inde sont d'une grande priorité et nous tâcherons de les conclure en 2013, tel que prévu dans le discours du Trône de 2011. Le comité sera intéressé d’apprendre que, selon une étude conjointe récente, un accord de libre-échange entre nos deux pays pourrait faire grimper l’économie canadienne de 6 à 15 milliards de dollars; il entraînerait la création d'emplois et la prospérité pour les travailleurs canadiens et pour les entreprises de toutes tailles à l'échelle du pays.
[Français]
Le 23 septembre, le ministre du Commerce international, Ed Fast, a eu sa première rencontre bilatérale, à New York, avec Anand Sharma, ministre indien du Commerce et de l'Industrie.
Les deux ministres ont renforcé leur engagement à continuer d'élargir et d'approfondir nos liens économiques et sociaux, et se sont entendus sur la prochaine ronde de négociations visant la conclusion d'un accord de partenariat économique global entre le Canada et l'Inde, qui devrait avoir lieu en octobre au Canada.
En conclusion de leur rencontre, le ministre Fast, au nom du gouvernement du Canada, a invité personnellement le ministre Sharma à visiter de nouveau le Canada dès que cela lui sera possible pour continuer en personne ce dialogue productif et aller de l'avant. Le ministre Fast s'est aussi engagé à visiter personnellement l'Inde pour les mêmes raisons dans un futur proche.
[Traduction]
Je terminerai en disant que le Canada est bien positionné pour faire équipe avec une Inde en croissance. Nous avons les mêmes traditions démocratiques et les mêmes cadres juridiques, nos liens officiels croissants sont renforcés par des liens interpersonnels importants et des interactions continues de haut niveau, et les entreprises des deux pays sont de plus en plus conscientes des occasions d'affaires et d'investissement qui se présentent, grâce à notre réseau de délégués commerciaux établis dans huit missions canadiennes en Inde.
J'aimerais saisir cette occasion pour remercier M. Keddy d'avoir ouvert notre bureau commercial à Calcutta, il y a quelques années. Nous l'avons beaucoup apprécié.
II me fera maintenant plaisir de répondre à vos questions au sujet des relations commerciales du Canada avec l’Inde. Bien sûr, Don Stephenson est aussi présent pour répondre aux questions.
Merci.
:
Je vous remercie de l'invitation de me joindre à vous aujourd'hui.
[Traduction]
Je suis Neil Reeder, directeur général, Amérique latine et Antilles.
Je veux aussi remercier M. Keddy pour sa contribution à nos initiatives commerciales en Amérique centrale. Ses visites dans la région ont fait bouger les choses, du moins à Panama et au Honduras.
J'aimerais aujourd'hui vous parler un peu des relations commerciales bilatérales entre le Canada et le Panama. Une fois approuvé et ratifié par le Parlement, notre ALE avec le Panama deviendra un élément important de nos relations commerciales bilatérales et fera croître l'activité commerciale entre nos deux pays.
[Français]
Le Panamá et le Canada entretiennent déjà d'étroites relations bilatérales et nos politiques et objectifs sont bien harmonisés dans la région. Dans l'hémisphère, nos deux pays poursuivent leur collaboration afin de renforcer et de promouvoir la liberté, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit dans l'ensemble des Amériques.
En solidifiant nos échanges commerciaux et nos relations d'investissement avec le Panamá, nous appuyons la stratégie du gouvernement pour les Amériques ainsi que nos efforts globaux visant à promouvoir la libéralisation des marchés, à lutter contre le protectionnisme, à établir des liens avec les marchés mondiaux et à favoriser une prospérité accrue dans l'hémisphère.
L'Amérique latine et les Caraïbes forment une région dynamique sur le plan économique et elle présente d'importantes occasions de partenariats commerciaux avec le Canada. Nous avons déjà constaté, par exemple, une augmentation de 50 p. 100 du commerce bilatéral entre le Canada et cette région au cours des cinq dernières années.
[Traduction]
Le Panama joue un rôle prépondérant dans le cadre de notre engagement régional, non seulement parce qu'il constitue une artère cruciale en matière de logistique, mais aussi parce que son économie affiche la croissance la plus rapide parmi les pays de l’Amérique centrale, son PIB ayant connu une croissance de 7,5 p. 100 en 2010. L'an passé, le Panama se situait au cinquième rang des pays d'Amérique latine, selon le classement établi par la Banque mondiale pour la facilité de faire des affaires. Le pays accueille favorablement le commerce international et est résolu à offrir un environnement propice au commerce et à l’investissement.
Le Panama est également le plus grand marché d'exportation du Canada en Amérique centrale. Les relations commerciales bilatérales entre le Canada et le Panama ont augmenté de 61 p. 100 depuis 2009, pour atteindre 213 millions de dollars en 2010. Nous estimons qu’il y a encore place à la croissance. Un engagement accru aidera nos exportateurs à conserver leur position concurrentielle, mise en jeu par la signature récente d'un accord bilatéral de libre-échange entre le Panama et les États-Unis.
Certaines entreprises canadiennes ont déjà investi beaucoup au Panama. Par exemple, la Banque Scotia est maintenant la cinquième banque commerciale en importance dans ce pays. SNC-Lavalin y est aussi active, et Exportation et développement Canada a récemment ouvert un bureau régional à Panama.
Le Canada est aussi sur le point de devenir un acteur très important dans le secteur minier du Panama. L’entreprise torontoise Inmet Resources travaille à une proposition de mine de cuivre qui représente un investissement de 4 milliards de dollars canadiens. Ce projet fait actuellement l’objet d’une étude environnementale du gouvernement du Panama.
En juin dernier, le ministre du Commerce international, Ed Fast, a accueilli le ministre de l’Industrie du Panama, venu en visite officielle pour célébrer le premier vol direct offert de Panama à Toronto par la compagnie aérienne panaméenne Copa. Celle-ci offre maintenant quatre fois la semaine des vols entre Panama et Toronto, ce qui favorisera le tourisme et les déplacements entre les deux pays.
En outre, le Canada a amélioré ses services de visas au Panama de façon à faciliter l'émission de visas à l'intention de voyageurs admissibles et à favoriser les voyages internationaux et les relations interpersonnelles entre les citoyens des deux pays.
Le Panama constitue un marché bien établi et en plein essor pour les exportateurs et les travailleurs canadiens. Le Canada compte parmi les sources d'investissement étrangères les plus importantes au Panama, au moment même où ce pays devient de plus en plus intéressant en tant que destination pour les investisseurs du monde entier. En resserrant son partenariat et ses relations avec le Panama, le Canada fait ce qu'il faut pour tirer parti de sa présence dans la région. Il en découlera de nouveaux débouchés pour les exportateurs et les investisseurs canadiens, et les entreprises et travailleurs canadiens en tireront un avantage concurrentiel essentiel dans ce marché.
Merci beaucoup. Je serais très content de répondre à vos questions dans la langue officielle de votre choix. Merci.
:
Merci de votre question. Je vais vous répondre avec plaisir.
Dans l’accord de libre-échange se trouve un chapitre sur le travail qui se veut un engagement général des deux parties à respecter les principes relatifs au travail contenus dans la convention de l’OIT, dont le Canada et le Panama sont tous deux membres. En même temps que nous avons signé l’accord de libre-échange, nous avons aussi conclu un accord sur la coopération dans le domaine du travail.
Dans cet accord, les deux parties s’engagent à respecter le contenu du traité international. L’accord sur le travail comprend aussi des mécanismes d’examen et un mécanisme de suivi et de consultation, pour ainsi dire, auxquels l’une des parties peut faire appel, si elle croit que l’autre ne respecte pas les normes du travail.
Le système compte divers paliers. Par exemple, au dernier palier de ce système de surveillance, un comité d'examen peut rendre une décision, voire rendre un jugement, mais c’est peut-être un peu trop fort comme terme, qui pourrait inclure l’imposition de ce que nous appelons des compensations pécuniaires, c’est-à-dire une somme que le pays jugé fautif devra verser dans un fonds en fiducie. L’argent servira ensuite à faire la promotion des normes du travail ou des programmes relatifs au travail.
Voilà un aperçu de l’accord.
:
Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue aux témoins.
J’aimerais d’abord me concentrer sur le Panama et la Jordanie, dont M. Macartney est chargé.
J’aimerais dire à mes collègues de l’opposition que, lorsque nous aurons l’occasion de voyager, vous rencontrerez les gens du ministère qui sont déployés partout dans le monde. Ils seront vraiment mieux placés pour vous expliquer ce qu’ils ont appris des pays où ils se trouvent et l’excellent travail qu’ils accomplissent au nom du gouvernement du Canada.
J’ai eu l’honneur de couper un ruban en Inde, mais le tout a été rendu possible grâce au travail en coulisse que les gens du ministère du Commerce international accomplissent au nom du gouvernement du Canada.
Cela étant dit, j’aimerais revenir principalement sur le Panama. Ce pays fait partie de notre stratégie pour les Amériques. Il s’agit d’un pays de transit non seulement pour la grande majorité des pays des Amériques, mais aussi pour 5 p. 100 du commerce mondial. En ce sens, l’avenir du Panama devrait être extrêmement positif et florissant. La croissance du PIB du Panama se maintient à 7,5 p. 100, en dépit d’un contexte économique difficile, et je crois que cette nouvelle nous motive encore davantage à faire adopter l’accord de libre-échange en Chambre.
Monsieur Reeder, j’ai une question sur l’avenir du Panama. Quand l’inauguration du deuxième canal, qui est un immense chantier, est-elle prévue? À quel point cet agrandissement permettra-t-il au Panama d’accueillir une part encore plus énorme du commerce mondial?
:
Le projet d’élargissement du canal de Panama est évalué à environ 5,5 milliards de dollars. En gros, les autorités approfondissent le canal dans le but de pouvoir accueillir de plus gros porte-conteneurs.
Évidemment, depuis la construction initiale du canal, le volume de conteneurs et la grosseur des navires ont considérablement augmenté, et les énormes porte-conteneurs doivent actuellement contourner le continent en passant par le sud, parce qu’ils sont trop imposants pour utiliser le canal. L’agrandissement y augmentera considérablement le trafic.
Le Canada est, bien entendu, l’un des principaux utilisateurs du canal, étant donné que les biens en provenance, par exemple, de l’Asie doivent transiter par le canal pour atteindre l’océan Atlantique. Nous voyons donc d’un très bon oeil ces travaux d’élargissement. L’objectif est de permettre aux porte-conteneurs dernier cri d’emprunter sans risques le canal, qui s’avère actuellement assez petit.
Nous nous y trouvions il y a quelques mois. En gros, les autorités construisent un canal parallèle à celui existant, mais qui sera beaucoup plus profond et qui pourra accueillir les énormes porte-conteneurs.
En ce qui concerne l’échéancier, je ne sais pas. J’aimerais bien vous dire que tout sera terminé dans trois ou cinq ans, mais je n’en suis pas certain. Par contre, le chantier est très impressionnant. Voici un autre fait impressionnant. Depuis que le Panama a repris le contrôle du canal à la fin du traité sur le canal de Panama avec les États-Unis, les revenus sont en fait bien au-delà des résultats obtenus par les Américains. Les Panaméens sont très fiers d’avoir réussi à gérer le canal de manière encore plus rentable que les Américains. N’empêche qu’il s’agit de travaux très impressionnants.
:
Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins d’être présents.
Madame Hillman, j’aimerais d’abord discuter des accords sur la coopération dans le domaine du travail et sur l’environnement. À mon avis, bon nombre de Canadiens s’inquiètent, entre autres, du fait que les frais d’exploitation sont considérablement plus élevés au Canada que dans beaucoup de pays avec lesquels nous signons des accords de libre-échange. D’une part, en raison notamment des salaires, des mesures de santé et de sécurité et des régimes de pension, le Canada doit faire concurrence à un pays à faibles salaires. D’autre part, nous avons des règlements environnementaux qui ont toute leur raison d’être, mais étant donné que nous devons concurrencer un pays qui a des normes environnementales peu élevées, la réalité, c’est que nous finissons parfois par y exporter nos emplois. Le Canada perd donc une entreprise, et nous ne faisons rien pour aider l’environnement, parce que les gens dans l’autre pays déversent directement leurs déchets dans la nature.
J’aimerais donc savoir qui s’occupe de l’application des accords sur la coopération dans le domaine du travail et sur l’environnement. Aux termes de l’accord de libre-échange, y a-t-il une autorité qui y veille, ou est-ce seulement de belles paroles?
Ensuite, quelle est la différence entre nos accords sur la coopération dans le domaine du travail et sur l’environnement et ceux des États-Unis? Je crois comprendre que les leurs ne sont pas des accords auxiliaires; ils sont plutôt partie intégrante de l’accord de libre-échange. C’est possible que je me trompe à ce sujet. Pourriez-vous m’éclairer?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier les témoins de leur présence aujourd’hui. Monsieur Stephenson, je suis content de vous revoir au comité.
Lorsque je pense à la Jordanie, je trouve la situation intéressante. À mon avis, depuis que je siège au Comité du commerce international, à savoir depuis les trois dernières années, nous avons passé quelque sept séances à discuter de la Jordanie. Bien honnêtement, l’exercice tirait à sa fin. L’accord était signé, la Chambre l’avait renvoyé à un comité, puis nous avions fait rapport à la Chambre. Malheureusement, le projet de loi a été retardé, et je trouve cette action plutôt intrigante, parce que je croyais que tous les partis, au cours de la dernière session, s’entendaient pour dire de manière générale que si nous ne pouvions pas accepter un accord de libre-échange avec la Jordanie, nous ne pouvions pas en signer aucun autre. Il me semble que nous ayons même dit à un certain moment que c’était une évidence, parce que l’accord avec la Jordanie est très avantageux pour nous. Le processus est de nouveau enclenché, et j’aimerais respectueusement dire à mes collègues que, selon moi, l’accord avec la Jordanie va de soi.
M. Keddy a expliqué pourquoi c’est important de mettre en place des règles avec les entreprises partout dans le monde. Nous commerçons évidemment déjà avec tous les pays. Par contre, l’accord permet deux autres choses, et j’aimerais compléter le commentaire de M. Keddy. En plus d’établir des règles, l’accord permet d’accroître les échanges bilatéraux. Du point de vue de la compétitivité, il réduit les droits, ce qui favorise notre participation au commerce bilatéral. De notre point de vue, du moins du mien, cet accord avait du sens.
Madame Martin, permettez-moi de vous demander une clarification. Vous avez dit, dans votre exposé, que le ralentissement de l’économie mondiale a réduit le PIB de la Jordanie et que les secteurs axés sur l’exportation, dont le secteur de la fabrication et celui du transport des marchandises réexportées, ont été les plus durement touchés. Pourriez-vous me dire exactement ce que vous entendez par des marchandises réexportées?
:
En ce qui concerne la politique commerciale ou le programme de négociations commerciales du gouvernement, je suis tout à fait d'accord pour dire que la Jordanie, compte tenu de sa taille, n'occuperait pas une place importante, mais je crois qu'il faut placer les choses dans le contexte du programme d'ensemble. Sur le plan commercial, il va sans dire que les États-Unis sont encore la priorité. Ils représentent 75 p. 100 de notre commerce, qui est principalement soit exempt de droits de douane, soit frappé de tarifs douaniers très faibles; les problèmes concernent donc en fait les différences en matière de politique et de réglementation. C'est pourquoi le gouvernement a axé ses efforts sur le Conseil de coopération en matière de réglementation et les initiatives frontalières pour tenter de régler ces questions.
Pour ce qui est de notre commerce avec les États-Unis, toutefois, notre part du marché américain décline. Cela s'explique par la compétitivité accrue d'autres pays. C'est peut-être une bonne nouvelle, mais nous avons de la concurrence dans nos principaux marchés. Par conséquent, la diversification de nos marchés est notre deuxième priorité et prend une importance grandissante dans une économie mondialisée.
Sur le plan de la diversification, nous concentrons nos efforts sur les gros lots, les grosses économies, les gros marchés émergents, comme l'Inde, et nous avons engagé le dialogue avec la Chine et le Brésil dans l'espoir que cela portera ses fruits. Nous négocions avec l'Europe et nous avons amorcé des discussions avec le Japon. Voilà donc les gros marchés les plus convoités.
Les groupes de négociations suivants visent à ce que j'appelle « rivaliser avec nos voisins ». Les Européens et les Américains — généralement les Américains — concluent des ententes et nos exportateurs risquent de perdre leurs marchés dans ces pays à cause des droits de douane avantageux des États-Unis et de l'UE. Nous tentons donc seulement de garder nos marchés.
Le troisième groupe de négociations est celui dans lequel il y a également des objectifs en matière de politique étrangère. Je pense que Kirsten a indiqué que la Jordanie fait partie de cette dernière catégorie.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de vous être rendus disponibles pour répondre à nos questions.
Les questions se bousculent dans ma tête, mais je vais essayer de profiter au mieux de mes cinq minutes. Deux questions me préoccupent davantage, dans l'immédiat.
Dans le cadre des consultations que j'ai menées au cours du printemps et de ma responsabilité à l'égard des petites entreprises, j'ai fait certaines constatations. Lorsqu'il est question de mécanismes de libre-échange, les petites entreprises sont souvent désavantagées par rapport aux plus grandes, notamment en matière d'infrastructures, de services et de démarches à faire. Les plus grandes entreprises, pour leur part, ont les moyens de faire face à ces défis. C'est ce que j'ai pu constater lundi, entre autres, lors du témoignage de représentants de quatre petites entreprises canadiennes.
Je voudrais savoir si, dans le cadre des projets de libre-échange négociés actuellement, des mécanismes sont prévus pour soutenir spécifiquement les petites entreprises de façon à ce qu'elles puissent faire face à ces défis. Pour un entrepreneur qui n'a que quelques employés, aucun expert à son service et personne pour s'occuper de la paperasse et des démarches, les choses peuvent être ardues et ces contraintes peuvent être carrément un obstacle lorsqu'il s'agit de percer le marché concerné.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens également à remercier les témoins.
Nous, les députés ministériels, sommes très clairs: les Canadiens comprennent que le commerce est fondamentalement un enjeu qui nous touche tous autant que nous sommes, qui contribue à maintenir des emplois et à aider les gens à nourrir leur famille. Les avantages du commerce international pour les travailleurs canadiens et les familles sont indiscutables. Un emploi sur cinq dépend directement ou indirectement des activités commerciales. Nous comprenons également que grâce au commerce, les prix des biens et des services diminuent et que les salaires et le niveau de vie augmentent.
Le Canada est une nation commerçante qui retire un avantage d'un système commercial ouvert et réglementé, et compte tenu de cela, bien sûr, notre gouvernement a conclu des accords de libre-échange avec neuf pays en moins de six ans, soit plus que n'importe quel gouvernement précédent dans ce pays.
Ma question comporte deux volets, en fait. Premièrement, étant donné la récession mondiale et le ralentissement persistant aux États-Unis, à quel point la diversification de nos marchés est-elle importante et que risque-t-il d'arriver si nous ne visons pas cela? Deuxièmement, j'aimerais que vous nous parliez de ce que fait notre gouvernement pour envoyer les bons signaux au reste du monde quant à l'importance du libre-échange et des marchés ouverts.
J'aimerais que vous me laissiez du temps pour parler aussi de l'Inde.
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En ce qui concerne la récession et le ralentissement du marché américain, j'ai parlé tout à l'heure du fait que notre part... au moins, la « part » n'est pas la seule manière ou peut-être la meilleure manière d'évaluer le marché... Mais notre compétitivité sur le marché américain subit de toute évidence une certaine pression.
Compte tenu de la grande dépendance du Canada à l'égard du commerce, j'aime expliquer la situation en disant que le Canada représente 0,05 p. 100 de la population mondiale et 2,6 p. 100 du commerce mondial, et la différence entre ces deux chiffres est notre niveau de vie élevé. Donc, la diversification est encore notre deuxième priorité, mais elle est de plus en plus importante. Le risque, c'est notre forte dépendance à cette économie, celle d'un pays développé qui ne compte que 34 millions de consommateurs... Si on ne produit que pour le marché canadien, on a probablement terminé quelque part en mars. Nous avons besoin des marchés mondiaux.
Pour ce qui est des signaux que nous envoyons au reste du monde, d'abord, le monde a remarqué que le Canada adopte une approche très énergique en matière de commerce, en particulier dans les négociations commerciales bilatérales. Le ministre a indiqué que nous sommes en train de négocier avec plus de 50 pays et qu'il n'y a jamais eu de programme de négociations commerciales aussi actif au Canada.
De plus, d'autres signaux envoyés aux marchés mondiaux ont également été remarqués et commentés dans le rapport de l'Organisation mondiale du commerce sur les activités des membres: l'élimination unilatérale par le Canada des droits de douane sur les intrants. Nous avons créé une zone libre de droits de douane sur les intrants industriels, ce qui permet de réduire les coûts pour nos entreprises et de rendre leurs exportations plus concurrentielles. Voilà ce que je tiens à souligner.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins d’être parmi nous ce matin. J’estime que c’est un excellent document de base sur l’importance du commerce et de ses effets sur notre économie.
J’ai quelques questions à ce sujet, mais avant de vous les poser, je voudrais revenir sur deux commentaires que nous avons entendus ce matin. Il y a quelques minutes, M. Stephenson a déclaré que le Canada devrait cesser de prendre du retard par rapport à d’autres pays. Cela m’a rappelé que M. Reeder a dit plus tôt dans son exposé que le Panama a un accord de libre-échange avec les États-Unis. Quelqu’un d’autre, peut-être Mme Hillman, a mentionné que la Jordanie a déjà conclu des accords de libre-échange avec l’Europe et les États-Unis.
Alors, je m'aperçois de notre désavantage concurrentiel. Le Canada doit conclure au plus vite de tels accords de libre-échange, car l’Europe et les États-Unis l'ont déjà fait et leurs entreprises peuvent aller, au titre de nations les plus favorisées, dans les pays qui ont conclu ces accords avec l'Europe et les États-Unis et signer de gros contrats. Et les Canadiens sont mis sur la touche. Nous ne pouvons pas être compétitifs puisque les tarifs douaniers nous sont encore imposés. N’est-il pas vrai?
Comment expliquer au Canadien moyen que nous sommes dans cette course, mais que les États-Unis et l’Europe sont moins encombrés que nous et qu’ils nous ont devancés?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Lors de ma première intervention, j’ai parlé de la Jordanie. J’aimerais passer au Panama si vous le permettez.
Je me souviens des premiers commentaires sur les accords bilatéraux comparativement aux accords multilatéraux. Monsieur Stephenson, vous avez expliqué très logiquement que si nous ne pouvons conclure que des accords bilatéraux, autant le faire.
Je me félicite de ce que le gouvernement ait pris dans ce domaine une position très énergique pour conclure des accords bilatéraux pour la bonne raison que vous avez mentionnée quand nous avons évoqué le fait que notre commerce dépend à 75 p. 100 des États-Unis. J’espère voir le jour où nous diminuerons ce pourcentage et où nous augmenterons nos exportations vers les États-Unis et aussi dans le monde entier. Je sais que c’est dans ces objectifs que s’inscrit la récente visite du premier ministre et du ministre du Commerce international en Amérique centrale et en Amérique du Sud.
Monsieur Reeder, je veux vous poser une question si vous le permettez. Vous avez soulevé deux points qui m’ont paru très intéressants, et tout particulièrement, l’importance d’un engagement accru avec le Panama qui sera, selon vous, menacé par l’accord récent d’une ZLC entre les États-Unis et le Panama. Pourquoi devrions-nous nous soucier du fait que les États-Unis nous ont devancés avec cet accord qui est déjà entré en vigueur? Afin que ce soit clair pour moi et pour tous mes collègues, j'aimerais que vous nous disiez officiellement pourquoi nous devons nous en soucier, même s’il me semble qu’ils essaient de nous rattraper et pourquoi est-il important pour nous de faire cela maintenant?
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Je peux vous répondre de façon générale, mais je crois que Don voudrait poursuivre la discussion sur la pénétration dans des marchés où les États-Unis sont absents. Je pense à vos propos au sujet de la visite du premier ministre dans cette région, notamment en Colombie. Notre ZLC avec la Colombie a pris effet le 15 août.
La ZLC entre les États-Unis et la Colombie est bloquée au Congrès. Le milieu canadien de l’investissement en Colombie et les exportateurs colombiens vers le Canada se sont donc vivement intéressés à cet accord car ils y voient la possibilité d'une réduction tarifaire et d’un meilleur accès pour les exportations dans un environnement où leur plus grand marché — les États-Unis dans le cas de la Colombie — ne bénéficierait pas d'abaissement des tarifs douaniers à cause de complications liées à la ZLC. Donc, l’avantage immédiat pour les exportateurs colombiens était qu’ils bénéficieraient d’un accès en franchise de droits au Canada pour un certain nombre d’exportations et ils ont annoncé qu’ils pourraient facilement doubler leurs exportations vers le marché canadien quand les tarifs diminueraient.
Dans ce contexte plus large qui est plus de la responsabilité de Don que la mienne, il est évident que nous aurons un certain avantage si nous pénétrons, au moyen d'une ZLC, un marché avant les États-Unis. Ils peuvent nous rattraper. Nous ne sommes pas vraiment compétitifs à cet égard, mais vous devez admettre que ces accords en nous permettant d'être les premiers dans ces marchés nous donnent des avantages.
D'autre part, si nous ne sommes pas les premiers, nous devrions alors rattraper notre retard dans les autres pays d'Amérique centrale où les États-Unis, par exemple, ont conclu un accord avec les pays du CA4, le Groupe des quatre de l'Amérique centrale. Ils y sont arrivés avant nous. Nous avons aujourd'hui conclu un accord avec le Honduras; c'est fait. Nous négocions avec les trois autres pays. Mais, il est évident qu'ils sont déjà dans ces pays pour mettre en valeur le marché américain et que nous devons rattraper notre retard sur les États-Unis.
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Je vais faire un résumé, monsieur le président, car je me rends compte qu'il ne me reste que deux minutes. Il s'agit plus d'une mise au point qu'autre chose.
Pour en revenir à ce que disait M. Easter, le pourcentage de nos échanges commerciaux avec les États-Unis, 74,9 p. 100 est tout à fait juste. Et M. Stephenson a tout à fait raison également lorsqu'il dit qu'en 2002, ce pourcentage était de 86 p. 100. Pour diverses raisons, notamment la géographie et notre frontière commune, les États-Unis seront toujours notre principal partenaire commercial. Cela ne veut pas dire pour autant que nos compagnies ne peuvent pas avoir la possibilité de se diversifier, et sans accords commerciaux avec d'autres pays, elles ne pourront pas le faire.
Le fait est que... M. Chisholm a mentionné que les droits de douane sont essentiellement non existants et qu'ils ne sont plus tout simplement un obstacle au commerce. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Vous avez entendu Mme Hillman parler des droits de douane au Panama —15 p. 100 sur le bois, 30 p. 100 sur les huiles et les matières grasses, 50 p. 100 sur la machinerie. Je n'ai pas besoin de répéter tout cela; il y a une ligne tarifaire pour tout. Nous négocions un vaste accord économique avec l'UE et il y a des lignes tarifaires pour le poisson de la Nouvelle-Écosse, un produit d'exportation très important partout au Canada atlantique. Plus de 30 p. 100 de la pêche au Canada est effectuée en Nouvelle-Écosse. Nous avons des lignes tarifaires de 17 p. 100 sur le homard congelé, de 7 p. 100 sur le homard vivant, de 25 p. 100 sur la longe de morue. Et la liste s'étire sans fin.
Il faut trouver une façon de réduire ces lignes tarifaires. Un pour cent de moins représente un pour cent de plus dans les poches de nos PME, de nos fabricants, de nos petites entreprises, qui vont profiter de ces débouchés. Je ne pourrai jamais insister assez sur ce point.