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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour et merci de me donner la chance de vous parler aujourd'hui de l'état des négociations sur l'accord économique et commercial global, ou l'AECG, avec l'Union européenne.
Ma présentation a pour but de vous donner un bref aperçu de l'état des négociations, de mettre en relief certaines des questions importantes qu'il faudra régler au cours des prochaines semaines et des prochains mois et de vous donner une idée des étapes à venir dans le cadre de négociations.
Permettez-moi de commencer par l'état des négociations, qui sont, en fait, les négociations commerciales internationales les plus complexes et les plus globales jamais entreprises par le Canada ainsi que par l'UE. Bien que les négociations aient été amorcées il y a plus de trois ans, nous ne nous sommes jamais essoufflés ou trouvés dans une impasse, et nous avons maintenu une atmosphère positive et constructive.
Depuis la conclusion de notre dernière série de négociations officielles l'automne dernier, les négociations en sont maintenant à une étape plus intensive et plus ciblée, alors que nous abordons des questions de plus en plus complexes. Nous rencontrons maintenant nos homologues de l'UE au moins une fois par mois et organisons régulièrement des vidéoconférences et des téléconférences entre chaque rencontre.
Pour ce qui est du projet de texte de l'accord, la plupart des chapitres sont soient terminés soient en attente alors qu'il ne reste plus que les plus importants points de divergence entre nos positions. Nous avons échangé des offres sur les marchandises, les marchés publics, les services et l'investissement, lesquelles ont fait l'objet de négociations approfondies.
À l'heure actuelle, nous concentrons nos efforts sur trois domaines, dans lesquels nous accusons un certain retard par rapport aux autres questions: les règles d'origine, où nous cherchons essentiellement à établir les règles qui permettront de déterminer si un produit est d'origine canadienne ou européenne et, par conséquent, s'il peut bénéficier d'un traitement préférentiel; les réserves relatives aux services et à l'investissement, où nous travaillons à déterminer quels domaines et quels secteurs seront exemptés de certaines des obligations de l'Accord sur les services et l'investissement; et, enfin, les règles de protection des investissements, au sujet desquelles nous avons démarré les négociations en retard, car l'UE vient tout juste d'acquérir les compétences nécessaires de la part des États membres pour négocier ces dispositions.
Étant donné qu'il s'agit de trois domaines très détaillés et très complexes, il va de soi que le règlement des questions relatives à ces domaines nécessitera beaucoup de temps.
En ce qui concerne les règles d'origine, le Canada et l'Union européenne ont adopté des positions bien différentes. Nous privilégions l'établissement de règles d'origine assez libérales, car la production d'un grand nombre de nos produits dépend fortement d'intrants d'autres pays, particulièrement des États-Unis. Par contre, l'UE, qui englobe 27 pays, a établi des règles d'origine plus restrictives, étant donné qu'une partie importante de ses échanges commerciaux ont lieu à l'intérieur de son marché. Malgré ces divergences, nous avons réalisé des progrès satisfaisants à cet égard, notamment dans les secteurs des produits agricoles, de la pêche et des produits industriels. Les deux parties font des compromis pour réduire les écarts, mais ce processus exige que nous négociions un produit à la fois, ce qui demande beaucoup de temps.
Pour ce qui est des réservations relatives aux services et à l'investissement, nous avons convaincu l'UE au cours des premiers stades des négociations, d'adopter une approche consistant à prendre des engagements selon une liste négative, ce qui signifie essentiellement que tous les domaines sont couverts par les règles de l'Accord, sauf s'ils sont visés par une exception particulière. Nous avons également réalisé des progrès importants à cet égard. Cependant, puisqu'il s'agit de la toute première fois que l'UE utilise une approche fondée sur des listes négatives, il a fallu tenir de longues discussions approfondies avec les États membres pour parvenir à un consensus sur leurs positions.
Au chapitre des règles de protection des investissements, comme je l'ai mentionné précédemment, l'UE n'a reçu son mandat sur la négociation de ces questions qu'il y a quelques mois. Il va donc falloir faire du rattrapage dans ce domaine.
Voilà donc où nous en sommes. En ce moment, les deux parties maintiennent des objectifs généraux en ce qui concerne les négociations et elles se sont toutes deux montrées créatives dans la recherche de solutions. Malgré les difficultés financières qu'elle éprouve actuellement, l'UE n'a pas fléchi dans ses efforts pour achever ces négociations. Tout de même, des défis importants nous attendent. Au cours des prochaines étapes, les négociations les plus complexes porteront sur les marchandises, les marchés publics, la propriété intellectuelle ainsi que sur les restrictions liées aux services et à l'investissement.
Pour ce qui est des marchandises, le secteur de l'agriculture sera le plus difficile, ce qui n'est pas surprenant étant donné les sensibilités des deux parties dans ce secteur. Le secteur de la pêche sera également difficile, car nous avons des intérêts considérables sur le marché de l'UE, tandis que celle-ci à des intérêts défensifs. Enfin, il reste encore du travail à faire dans le secteur de l'automobile, tant sur le plan de l'accès à notre marché que sur celui de notre accès au marché de l'UE.
La propriété intellectuelle constituera aussi un autre domaine complexe. Bien que les écarts aient été réduits en ce qui concerne le droit d'auteur, grâce au projet de loi sur le droit d'auteur à la Chambre, nos progrès ont été limités quant aux demandes de l'UE sur les indications géographiques pour les produits agricoles, et nous n'avons réalisé aucun progrès relativement à la question des brevets de produits pharmaceutiques.
Nous avons présenté une offre ambitieuse dans le domaine des marchés publics, mais il s'agit là de la première priorité offensive de l'UE, et nous nous attendons à ce qu'elle en demande plus.
Enfin, pour ce qui est des services et de l'investissement, chaque partie en demande plus de l'autre, qu'il s'agisse de nos intérêts dans les domaines des services professionnels, des services environnementaux, de la R-D ou de la mobilité des travailleurs ou des intérêts de l'UE dans les domaines des services financiers, des restrictions liées aux investissements dans le secteur de l'énergie et bien d'autres. Les deux parties devront faire des compromis à cet égard.
Bien que la liste des choses à faire semble longue, nous sommes en réalité bien avancés dans la négociation de ces questions et nous réduisons de plus en plus le nombre de points importants qu'il faudra régler pour conclure les négociations.
Les provinces et les territoires demeurent étroitement engagés dans ces négociations. Nous rencontrons des représentants provinciaux et territoriaux au moins quelques jours tous les mois pour examiner les questions en suspens et discuter de stratégies en vue de régler les divergences qui subsistent. Les représentants continuent d'assister aux séances de négociations portant sur les domaines qui relèvent de leur compétence. Leur participation est toujours hautement constructive, ce qui nous permet d'adopter une approche unifiée, cohérente et ambitieuse sur toutes les questions.
J'aimerais conclure ma présentation en vous parlant des étapes à venir. Notre dernière réunion avec l'UE a eu lieu à Ottawa, il y a deux semaines, et notre prochaine réunion devrait commencer le 16 juillet, à Bruxelles. Nous prévoyons organiser une rencontre de trois jours avec les représentants des provinces et des territoires durant la semaine précédant la tenue de notre prochaine rencontre avec l'UE afin de mettre la dernière main aux approches que nous adopterons sur divers points. Après la rencontre du 16 juillet, nous prévoyons tenir des réunions en septembre et en octobre, au cours desquelles nous devons déterminer où nous en sommes par rapport à la ligne d'arrivée. Les deux parties visent toujours à conclure les négociations en 2012.
Merci de votre attention. Je serais heureux de répondre à toutes vos questions.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier nos invités d'être venus témoigner ce matin.
Il y a quelques mois, monsieur Verheul, nous avons reçu à Ottawa des parlementaires européens. Nous avons eu une conversation bien spéciale avec eux. C'était plutôt intéressant. Lors de leur comparution, ils ont encouragé les membres du comité à vous pousser à faire avancer cet accord. Ils ont laissé entendre que le Canada tirait de l'arrière ou, du moins, qu'il retardait le processus des négociations.
J'ai appris par la suite que ce n'était peut-être pas le cas, mais j'aimerais vous demander une clarification. Vous travaillez sur ce dossier depuis un certain temps. Je ne sais pas si vous pensez que les choses évoluent à une vitesse folle, mais selon moi, nous faisons des progrès. Je suis sûr que, parfois, le rythme des progrès vous paraît pénible, mais...
Des voix: Oh, oh!
M. Ed Holder: Voici ce que j'essaie de comprendre: le Canada tire-t-il de l'arrière dans ces négociations? Y a-t-il un traînard? Doit-on blâmer quelqu'un?
Par ailleurs, si vous deviez jouer au devin, y a-t-il la moindre chance que l'accord soit conclu d'ici le 31 décembre 2012? Qu'en pensez-vous?
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Eh bien, concernant la dernière partie de votre question, j'hésite à faire des prévisions parce que, dans toute négociation, on ne sait presque jamais ce qui va se passer. On s'obstine sur une question, et voilà que tout change complètement. Le Canada et l'Union européenne se sont engagés à conclure les négociations d'ici la fin de l'année. Je suis convaincu que nous sommes en bonne voie d'atteindre cet objectif.
Quant à la vitesse du processus, je ne veux pas blâmer mes partenaires commerciaux, mais n'oublions pas que leur situation est quelque peu différente de la nôtre. Nous formons un seul pays et nous bénéficions de beaucoup d'appui de la part des provinces et des territoires. Nos homologues européens, pour leur part, essaient de négocier des ententes pour le compte de 27 pays souverains.
Nous leur avons demandé d'adopter des mesures qu'ils n'ont jamais prises auparavant, comme l'approche fondée sur une liste négative pour les services et l'investissement. Les négociateurs européens doivent retourner voir les États membres et vérifier auprès de leurs gouvernements infranationaux et leurs municipalités, ce qui exige énormément de temps. C'est un processus long et pénible. Comme je l'ai dit, nous devons également passer en revue les questions relatives aux règles d'origine, produit par produit. Les négociateurs européens doivent souvent retourner vérifier auprès des États membres qui sont les plus grands producteurs de ces produits pour connaître leur réaction.
Par conséquent, à cause de la structure complexe de l'Union européenne, nos homologues européens ne peuvent pas avancer aussi rapidement que nous le pouvons dans le cadre des négociations. Leurs consultations sur les réserves concernant les services et l'investissement ont été plus lentes que ce que nous avions prévu. De notre côté, nos discussions sur les règles d'origine ont pris plus de temps que prévu. Quoi qu'il en soit, nous nous sommes préparés à cela dès le début et nous sommes prêts à conclure l'entente aussi rapidement que l'Union européenne nous le permettra.
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C'est bien ce que nous espérons, nous aussi.
Vous avez fait allusion à la liste négative. Sachez que les parlementaires européens nous ont expliqué entre autres comment ils avaient dû composer avec cela. Je croyais qu'ils avaient pris la décision et que — grâce au soutien des négociateurs de l'Union européenne — les pays avaient appuyé l'idée. C'est, selon moi, un grand pas en avant.
Chaque semaine, j'essaie d'informer mes électeurs de ce qui se passe au Parlement concernant divers dossiers. Pour ce faire, j'envoie un bulletin d'information hebdomadaire à quelque 20 000 personnes. Quand je leur parle de l'accord économique et commercial global, les gens réagissent en me demandant pourquoi nous nous embarquons dans cette aventure avec toute une gamme de pays, dans une zone aux prises avec diverses difficultés financières. Bien entendu, tout dernièrement, la Grèce l'a échappé belle en évitant la catastrophe — enfin, c'est ce que j'espère.
Quelle réponse donneriez-vous à mes électeurs — et je m'en servirai peut-être si elle est meilleure que ce que j'ai en tête — pour expliquer pourquoi le Canada veut conclure un tel accord? Mettons-nous le Canada en danger d'une façon ou d'une autre? J'aimerais une nouvelle perspective sur la question. Je sais que nous avons déjà parlé des avantages de façon générale. Au fond, cela revient à ce que les parlementaires européens nous ont recommandé de faire, c'est-à-dire d'exercer des pressions pour adopter cet accord puisque des changements de gouvernement se pointent à l'horizon. Un de nos collègues vous a d'ailleurs interrogé à ce sujet tout à l'heure.
Alors, dites-moi ce que vous répondriez aux électeurs. Pourriez-vous me donner la réponse avec un grand R?
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Bien sûr. Le processus est plutôt simple au Canada, alors qu’il est beaucoup plus compliqué en Europe.
Une fois que nous aurons terminé les négociations et que les deux parties auront indiqué qu’elles ont pris fin, l’accord devra faire d’abord l’objet d’un récurage juridique, afin de garantir que le libellé que nous avons négocié est cohérent sur le plan juridique dans tout l’accord. Ensuite, l’accord devra être traduit dans les 22 langues des pays de l’Union européenne, ce qui exigera aussi pas mal de temps.
Puis, une fois que nous disposerons de la version finale de l’accord, celui-ci devra franchir les étapes requises pour obtenir l’approbation du Conseil de l’Union européenne. Le Parlement européen devra également approuver l’accord. Puis, dans la mesure où il s’agit d’un accord mixte — comme ils disent — qui touche des domaines relevant à la fois de l’Union européenne et des États membres, il devra tôt ou tard être ratifié par chacun des États membres.
Pour éliminer toute ambiguïté, je précise qu’habituellement, l’Union européenne applique provisoirement les résultats de l’accord pendant que les États membres franchissent les étapes du processus de ratification, parce que la plupart des éléments de l’accord commercial relèvent de l’Union européenne, que ce soit les tarifs ou la plupart des dispositions relatives aux services et aux investissements. Donc, 99 p. 100 de l’accord pourrait être mis en oeuvre beaucoup plus tôt.
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Monsieur le président, chers membres du comité, je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
Pulse Canada a été créé il y a 15 ans, et nous avons toujours donné notre appui aux accords commerciaux bilatéraux, car l'accès aux marchés est un facteur de réussite crucial pour nos exportations dans le secteur de l'agriculture.
J'aimerais utiliser le temps dont je dispose pour parler du point de vue de l'industrie canadienne des légumineuses alimentaires et des cultures spéciales sur l'importance de déployer des efforts pour voir à l'établissement d'un accord de partenariat économique exhaustif et de haut niveau avec le Japon. J'aimerais également soulever quelques questions qui sont, à nos yeux, très importantes pour notre réussite sur le plan des exportations.
Sachez que le Japon fait partie des cinq plus grands importateurs de haricots, de moutarde, de tournesols et de sarrasin commun canadiens. Tel qu'il est indiqué dans le tableau 1 du document qui vous a été distribué, les exportations totales de légumineuses alimentaires et de cultures spéciales au Japon ont atteint en moyenne 27 000 tonnes, ce qui correspond à environ 27 millions de dollars. Toutefois, l'industrie des légumineuses alimentaires estime qu'à l'heure actuelle, les exportations de pois et de haricots sont grandement limitées par la politique du Japon concernant les droits intra contingent et, comme je vous l'expliquerai, les droits hors contingent.
Comme on l'indique à la figure 1, la part du Canada dans le contingent de 120 000 tonnes du Japon pour les importations de pois et de haricots s'élève à 16 p. 100. Ces exportations intra contingent sont également assujetties à un droit de 10 p. 100, soit environ 100 $ par tonne. Comme je l'ai mentionné, le droit hors contingent est de 4 580 $ par tonne, ce qui est prohibitif. Cela envoie un message clair, à savoir que lorsque le contingent est atteint, il n'y a plus d'importations de pois ni de haricots au Japon.
L'un des moyens proposés par Pulse Canada, il y a plus d'une décennie, pour améliorer les échanges commerciaux avec le Japon consistait à demander au Japon de faire une distinction entre les pois fourragers et les autres légumes secs. Comme le Japon est un importateur d'autres céréales fourragères qui sont exemptes de droits de douane, nous estimions que c'était une occasion d'accroître notre part de marché au Japon, et compte tenu de l'empreinte nutritionnelle et écologique que nous pouvons associer à l'utilisation des pois dans les rations animales, nous avons pensé que ce serait aussi très important pour le Japon.
Un accord de partenariat économique exhaustif et de haut niveau avec le Japon permettrait de négocier un meilleur accès au marché japonais grâce à l'abolition des restrictions liées au contingent et des restrictions tarifaires. Un tel accord permettrait à tout le moins d'augmenter le contingent global, de réduire ou d'éliminer les droits intra contingent et hors contingent, et de créer des lignes tarifaires distinctes pour les pois fourragers. Les produits à valeur ajoutée, comme les amidons et les protéines des légumineuses, sont également frappés de droits à l'importation élevés qui limitent les échanges. Les farines de légumineuses sont frappées de droits à l'importation s'élevant à environ 13 p. 100.
Le Canada est un chef de file dans le domaine du développement de nouveaux ingrédients à base de légumineuses pouvant être utilisés non seulement pour augmenter la valeur nutritive des aliments, mais aussi pour modifier l'empreinte écologique. Puisqu'il s'agit là de grandes priorités pour les consommateurs japonais, nous pensons que c'est une bonne occasion d'introduire des innovations dans le marché.
J'aimerais vous parler d'une discussion que j'ai eue avec un membre de l'association des importateurs de légumineuses alimentaires du Japon. Lors d'une récente rencontre internationale, nous avons parlé de la possibilité de reformuler certains produits alimentaires, comme les nouilles instantanées, pour ensuite les mettre sur le marché en mettant l'accent sur leur qualité nutritionnelle supérieure ainsi que sur la durabilité environnementale, qui serait améliorée si on utilisait un mélange de légumineuses alimentaires et de farines de blé. Cela a beaucoup intéressé l'importateur japonais, mais il est clair qu'une réforme du contingent et des droits appliqués actuellement sera nécessaire pour que nous tirions parti de ces nouvelles possibilités.
En soi, le règlement des questions liées au contingent et aux droits ne garantit pas l'ouverture de la voie à l'accroissement des échanges. Un partenariat économique doit également englober d'autres politiques et règlements pouvant favoriser les échanges entre deux pays. J'aimerais vous parler d'une difficulté à laquelle tous les exportateurs de produits de base sont confrontés lorsqu'ils exportent au Japon.
Tout produit de protection des cultures, ou pesticide, qui est homologué au Canada fait l'objet d'un large éventail de tests d'efficacité et de sécurité. Les données recueillies visent en partie à déterminer les résidus à prévoir lorsque le pesticide est appliqué selon le mode d'emploi figurant sur l'étiquette. Cela permet d'établir ce que l'on appelle la limite maximale des résidus, ou LMR. D'autres tests portent sur l'incidence que l'exposition à un tel niveau de résidus aurait sur la santé des humains et de l'environnement lorsqu'ils y sont exposés durant toute une vie. Cette exigence fait aussi en sorte qu'il y a une grande marge de sécurité pour tous les pesticides homologués. Mais certaines personnes pourraient être étonnées d'apprendre que lorsqu'une LMR est établie au Canada, cela ne signifie pas qu'elle sera acceptée par le pays importateur.
Le processus utilisé par les organismes de réglementation du Japon et par la Commission du Codex Alimentarius pour examiner les données scientifiques sur les dangers associés aux résidus commence seulement après l'homologation du produit. Cela signifie que les agriculteurs canadiens peuvent utiliser en toute légalité certains pesticides au Canada qui rendent la culture invendable au Japon ou dans tout autre pays qui se fie sur la Commission du Codex Alimentarius.
Même si les intervenants du système de réglementation canadien déploient de grands efforts pour faire homologuer rapidement les nouveaux produits, ces produits ne peuvent être utilisés par les agriculteurs ou, s'ils le sont, ne peuvent être exportés dans les pays où les LMR ne sont pas établies. C'est le cas d'un nouveau dessiccant qui a déjà été homologué au Canada, mais qui n'est pas vendu aux agriculteurs du pays, puisque ni le Japon ni le Codex n'a encore établi de LMR.
Ce fossé entre les approches privilégiées par les pays exportateurs et importateurs met les échanges en péril et ralentit le rythme de l'innovation dans l'utilisation de nouveaux produits de protection des cultures.
La solution se trouve dans les liens plus étroits en matière de réglementation à l'échelle bilatérale et multilatérale; nous voulons notamment participer aux discussions entre le Japon et le Canada. Les organismes de réglementation japonais et canadiens doivent collaborer plus étroitement en vue d'établir des approches qui permettront de garantir la santé des humains et la protection de l'environnement, tout en n'entraînant aucun risque additionnel sur le plan commercial.
En tant que pays ayant des organismes de réglementation des pesticides très évolués ainsi que des engagements fermes à l'égard de la sécurité alimentaire et de la stabilité des prix pour les pays en développement, le Canada et le Japon devraient également s'allier pour amener la Commission du Codex Alimentarius à adopter un processus plus efficace. Si l'on disposait de règlements à jour en matière de sécurité alimentaire et l'on éliminait les risques dans le commerce alimentaire, cela se révélerait avantageux tant pour les consommateurs que pour les agriculteurs à l'échelle mondiale.
Un partenariat économique entre le Japon et le Canada aurait une plus grande valeur s'il ne se limitait pas à des discussions sur les restrictions liées aux droits et aux contingents. En tant que marché riche et soucieux de la qualité, où les consommateurs sont très intéressés par les aliments ayant des bienfaits pour la santé et favorisant la durabilité, le Japon est un partenaire commercial naturel pour le Canada en matière d'agriculture. En travaillant ensemble, le Japon et le Canada trouveront des intérêts communs sur les plans du commerce et de la croissance économique, ainsi qu'en ce qui touche des questions sociales plus générales qui peuvent être liées aux échanges, comme l'amélioration de la santé, la durabilité de l'environnement et l'élimination des risques commerciaux.
En terminant, j'aimerais parler de ce que les Canadiens peuvent faire pour améliorer la réputation du pays et son rendement en tant que partenaire commercial fiable pour le Japon et les autres pays. Même s'il est compréhensible que nous voulions faire état de données sur le rendement recueillies pendant une période où les systèmes de logistique fonctionnaient bien, les clients canadiens, comme ceux du Japon, ont une excellente mémoire, ce qui fait que les expéditeurs ont une longue mémoire eux aussi. Les gens n'oublient pas lorsque leur carburant ou leurs produits alimentaires ne sont pas livrés à temps. Même si les accords commerciaux et les accords de partenariat ouvrent la voie à une meilleure relation commerciale, il faut demeurer un fournisseur fiable d'année en année pour maintenir la relation d'échange établie.
Pulse Canada fait partie d'une vaste coalition d'exportateurs, dont la grand majorité sont d'accord avec nous pour dire que nous pouvons et devons faire mieux. Les ententes sur les niveaux de service seront très utiles pour améliorer la prévisibilité et pour mettre sur pied des approches équilibrées permettant de composer avec les fluctuations du rendement du système de logistique canadien.
Même si la discussion d'aujourd'hui porte sur un accord de partenariat économique exhaustif et de haut niveau entre le Japon et le Canada, un tel accord n'est qu'un des outils dont les entreprises ont besoin pour attirer et conserver des clients au Japon et dans d'autres marchés. Une approche systématique pour la désignation et l'élimination des obstacles commerciaux tarifaires et non tarifaires, combinée à des efforts visant la réalisation d'économies additionnelles dans l'ensemble de la chaîne logistique au Canada, nous permettra de veiller à ce que nos portes d'entrée commerciales soient occupées et offrent un rendement optimal en tout temps.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de parler de la valeur d'un accord de partenariat économique exhaustif et de mentionner que j'appuie la présentation d'un projet de loi concernant les ententes sur les niveaux de service.
Je suis aussi heureux de pouvoir mentionner que le Canada doit agir comme un chef de file en vue de l'adoption d'une approche harmonisée relativement aux normes internationales de sécurité alimentaire par la Commission du Codex Alimentarius.
Tous ces éléments sont essentiels à l'accroissement du commerce international.
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Merci beaucoup, monsieur le président et honorables membres du comité.
Les représentants de Producteurs de boeuf du Manitoba sont très heureux d'avoir l'occasion de comparaître devant vous pour discuter des avantages d'améliorer nos relations commerciales avec le Japon.
Je m'appelle Ray Armbruster et je suis un éleveur-naisseur de la région de Riding Mountain, dans l'Ouest du Manitoba. Depuis six ans, j'agis à titre de directeur de Producteurs de boeuf du Manitoba. Je suis actuellement le président de notre association.
Je suis accompagné aujourd'hui de Cam Dahl, notre directeur général, et de Lauren Stone, notre analyste des politiques.
Je vais commencer par vous présenter brièvement notre organisme et souligner l'importance de la production bovine pour l'économie manitobaine. Cam vous parlera ensuite de questions précises liées au potentiel d'une entente commerciale Canada-Japon.
Producteurs de boeuf du Manitoba a préparé une note d'information pour le comité, que vous avez tous reçue, je crois. Je ne vais pas la lire directement. On traite dans le mémoire des points qui seront soulevés ici.
Producteurs de boeuf du Manitoba est dirigé par un conseil d'administration composé de 14 directeurs de toutes les régions de la province du Manitoba. Ce sont tous des directeurs engagés, hommes et femmes; il y a une forte représentation de jeunes producteurs et de jeunes directeurs. Nous représentons environ 8 000 producteurs, mais leur nombre a chuté au cours des dernières années. Les fermetures des marchés ont contribué à la diminution du nombre de producteurs au Manitoba.
L'agriculture est l'un des moteurs économiques du Manitoba. L'industrie compte pour environ 28 p. 100 du PIB de la province et représente la plus importante activité de production de richesse du Manitoba. La production de boeuf constitue le plus grand secteur pour ce qui est du nombre de fermes et d'exploitations agricoles familiales. L'impact économique des producteurs de boeuf du Manitoba est important. La capacité de notre industrie à créer une demande assure non seulement la survie de nos collectivités rurales, mais aussi un apport soutenu de retombées économiques de notre industrie créatrice de richesse pour Winnipeg, Brandon et d'autres grands centres urbains. Notre industrie crée des emplois et favorise la croissance tant dans les régions urbaines que rurales.
Je vais céder la parole à Cam afin qu'il vous livre d'autres observations sur les avantages d'améliorer les relations commerciales entre le Canada et le Japon.
Mesdames et messieurs les membres du comité, je suis heureux de comparaître à nouveau devant vous.
Je vais souligner un certain nombre de points qui se trouvent dans la note d'information que vous avez tous reçue. Je parlerai brièvement de l'importance du commerce pour les producteurs de boeuf du Manitoba, des possibilités qu'offre un nouveau partenariat avec le Japon et de l'importance du commerce fondé sur des faits scientifiques. Cela cadre bien avec certains des commentaires de Gordon, et je pense que cela souligne l'importance de ces questions entre les secteurs. Ensuite, j'aimerais aussi vous parler un peu de nos craintes, dans l'industrie du boeuf, d'être laissés pour compte.
D'abord, au sujet de l'importance du commerce, sachez que le commerce et les marchés libres sont absolument essentiels pour les producteurs de boeuf de partout au pays, y compris ceux d'ici, au Manitoba. Environ 50 p. 100 de notre production est destinée aux marchés d'exportation, que ce soit sous la forme de bovins vivants ou de boeuf. Les producteurs de boeuf savent très bien ce qui arrive quand nous perdons l'accès aux marchés. Nous commençons seulement à nous remettre de la crise causée par la découverte en 2003 d'un cas d'encéphalopathie spongiforme bovine qui a entraîné la fermeture des frontières.
Les États-Unis sont notre client le plus important; ils achètent 73 p. 100 de nos exportations. Mais nous avons appris que la diversité est nécessaire. À titre d'exemple, la loi sur l'étiquetage obligatoire du pays d'origine a limité de façon importante nos échanges avec les États-Unis. Cela montre ce qui peut arriver lorsque la politique s'ingère dans les marchés. Nous espérons que cette question sera bientôt derrière nous, mais cela démontre clairement la nécessité des nouveaux marchés.
En ce qui concerne les possibilités qu’offrirait l’amélioration des échanges commerciaux avec le Japon, les exportations au Japon ne sont pas encore revenues à ce qu’elles étaient en 2001, lorsque la valeur de nos exportations dépassait les 171 millions de dollars. Les restrictions découlant de l’ESB sont les principales raisons de notre perte sur le marché. Je m’attarderai un peu plus là-dessus dans un moment, quand je parlerai de la nécessité du commerce fondé sur les faits scientifiques.
Le Japon est un marché important pour les produits agricoles canadiens. Gordon l’a souligné également. Nous estimons que le marché est assez grand pour que nous étendions le commerce du boeuf, car la grande qualité de notre produit répond aux besoins des consommateurs japonais. Nous savons également que dans les prochaines années, le pourcentage des importations de boeuf au Japon va augmenter. Nous ne nous attendons pas à remplacer les États-Unis et l’Australie, qui sont les principaux fournisseurs du Japon, mais nous savons que nous pouvons faire pencher la balance du commerce en notre faveur.
Le Canada est confronté à un tarif d’usage japonais très élevé de 38 p. 100. De plus, le potentiel du tarif japonais est en fait de 50 p. 100. C’est ce que l’on appelle souvent le rétablissement provisoire du tarif. Si les importations canadiennes du Japon augmentent rapidement, le gouvernement peut hausser le tarif d’usage jusqu’à 50 p. 100. Par « rapidement », on entend que s’il y a une augmentation de 17 p. 100 ou plus au cours d’une période de 12 mois, ce tarif d’usage peut être rétabli à 50 p. 100.
Le tarif d’usage fait augmenter le prix de notre boeuf. Le rétablissement provisoire potentiel du tarif crée de l’incertitude sur le plan commercial pour nos transformateurs et nos producteurs. Ces deux tarifs limitent notre capacité d’accéder au marché japonais de grande valeur. La suppression de ces obstacles permettra nettement d’ouvrir le marché aux produits canadiens. Cela favorisera une croissance et un développement stables de notre industrie au Canada, qui à son tour favorisera la viabilité et la croissance de nos collectivités rurales et la création d’emploi dans nos centres urbains.
J’aimerais vous parler un peu du commerce fondé sur des faits scientifiques et reprendre quelques points mentionnés par Gordon.
Les restrictions du Japon sur les importations de boeuf canadien à la suite de la découverte de l’ESB ici ont démontré l’importance d’un commerce basé sur les faits scientifiques. Les restrictions outrepassent les lignes directrices de l’OIE, ou Organisation mondiale de la santé animale, et sont encore en vigueur. Nous déployons beaucoup d’efforts pour qu’elles soient réduites et finalement éliminées. Les restrictions précises dont je parle sont décrites dans le mémoire qui est devant vous. Compte tenu du temps dont nous disposons, je n’entrerai pas dans les détails.
Quelle importance cela a-t-il pour les négociations commerciales? Historiquement, les négociations commerciales ont surtout porté sur les barrières tarifaires, qui sont importantes. Nous avons parlé du tarif de 38 p. 100 et du tarif potentiel de 50 p. 100. Toutefois, dorénavant, les règles sanitaires et phytosanitaires seront aussi importantes, sinon plus, que les barrières tarifaires.
Tous les gouvernements subissent, de temps en temps, des pressions pour restreindre le commerce. Dans le passé, les droits et contingents ont été des outils de prédilection. Ils nuisent toujours à l’agriculture canadienne.
Plus les négociations abattent ces barrières commerciales, plus les gouvernements se tournent vers d'autres moyens, en se réfugiant, par exemple, derrière des règlements sanitaires ou sécuritaires dépourvus de fondements scientifiques. Il est absolument crucial que les règles sanitaires et phytosanitaires soient à l'ordre du jour de ces négociations. Il est inacceptable, pour notre industrie, de voir tomber les obstacles tarifaires et de voir s'élever des restrictions non scientifiquement fondées qui sont tout aussi imperméables.
Les règles de sécurité fondées sur les faits scientifiques, et d'autres règles commerciales comme celles concernant les conditions environnementales, doivent être inscrites dans tout accord futur conclu avec le Japon — en fait, avec tout autre pays également. Il faut aussi un solide processus de résolution des différends qui assurera le règlement rapide et indépendant de tout différend commercial qui pourrait résulter d'interprétations différentes des règles commerciales sanitaires et phytosanitaires.
J'aimerais conclure mon exposé en formulant quelques observations au sujet de notre crainte d'être laissés pour compte. Nous nous en voudrions de ne pas souligner la vive inquiétude de nos membres — celle d'être oubliés.
Ce n'est un secret pour personne que l'agriculture est un sujet sensible dans toutes les négociations commerciales. Les membres de notre organisme craignent que le Canada et le Japon en viennent à un nouvel accord commercial global qui ne comporterait pas de gains significatifs pour l'agriculture et, bien sûr, pour l'industrie du boeuf en particulier.
Ce ne serait pas la première fois que l'agriculture serait oubliée. Le Cycle d'Uruguay de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, qui a bien sûr établi l'OMC, n'a essentiellement pas tenu compte de l'agriculture. Tous les efforts visant à corriger cet oubli dans le cadre de l'OMC ont jusqu'ici échoué. Si les négociations du Cycle de Doha, qui ont été prévues pour régler la question des barrières qui subsistent en agriculture, n'en sont pas au point mort, elles sont assurément maintenues en vie artificiellement.
Producteurs de boeuf du Manitoba implore le comité de ne pas laisser cette absence de progrès sur les enjeux agricoles déteindre sur les négociations canado-japonaises. Notre industrie dépend du commerce. Nous dépendons du libre accès. Nous ne pouvons pas nous permettre d'être exclus des nouveaux accords.
Nos compétiteurs, comme l'Australie et les États-Unis, espèrent aussi négocier un meilleur accès pour leurs produits, par exemple dans le cadre du Partenariat transpacifique. L'industrie canadienne du boeuf ne peut pas se permettre d'être mise de côté, surtout si nos compétiteurs réussissent à négocier un meilleur accès au Japon.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier les témoins d'être avec nous.
Monsieur Bacon, j'aimerais revenir sur ce que vous venez de dire. Dans votre exposé, en plus de mentionner toutes les difficultés liées à l'obtention des produits, vous avez dit que les gens n'oublient pas lorsque leur carburant ou leurs produits alimentaires ne sont pas livrés à temps. Je me demande si vous pourriez être un peu plus précis à ce sujet, car bien honnêtement, nous allons déployer beaucoup d'efforts et de ressources pour préparer un accord commercial avec le Japon, comme nous l'avons fait — et vous étiez peut-être ici plus tôt — pour l'AECG.
Ce type de discussions nous donne une idée des efforts qu'il faut déployer des deux côtés. Mais si nous ne pouvons pas nous engager, envers vous en tant que producteur, nos amis du Manitoba et les producteurs de boeuf du Canada, à faire en sorte que nos producteurs obtiennent ces produits, alors que nous avons promis qu'ils les obtiendraient, cela veut dire que nous avons créé des « barrières-fantômes » dont les Japonais se rendront compte très rapidement.
J'aimerais que vous nous parliez un peu plus de ce que nous devons faire ou des obstacles importants en ce qui concerne cette question de transport.
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Nous avons un système de logistique très complexe au Canada, surtout en ce qui concerne les exportations de légumineuses alimentaires au Japon, qui se font dans des conteneurs. On peut imaginer le nombre d'étapes nécessaires pour transporter ces produits de l'exploitation agricole à une usine de transformation et préparer l'équipement — qu'il s'agisse d'un conteneur pour le transport terrestre, d'un wagon-trémie ou d'un wagon couvert — pour les transporter à un port où ils doivent être rechargés dans des conteneurs de navires transocéaniques; et nous devons leur trouver de l'espace au port. Tout le système de logistique doit fonctionner d'une manière très coordonnée.
Nous nous sommes penchés attentivement sur cette question au cours des cinq dernières années et nous avons constaté que beaucoup de personnes et d'entreprises dans le système essaient de l'optimiser pour elles-mêmes, ce qui malheureusement peut entraîner une sous-optimisation du rendement du système dans son ensemble.
Nous avons parlé de la nécessité d'améliorer le rendement du système. Les chemins de fer jouent un rôle important à ce chapitre, car ils sont le lien qui unit beaucoup des éléments du système de logistique. Le rendement des chemins de fer s'est certainement beaucoup amélioré au cours des derniers mois, en comparaison à ce qu'il était il n'y a pas si longtemps.
Mais nous devons nous assurer que nous aurons les liens nécessaires dans le système pour pouvoir nous améliorer. Je vais vous donner un exemple qui illustre bien cela: nous affichons le pire bilan dans le monde pour ce qui est des exportations de produits agricoles dans des conteneurs à l'extérieur de l'Amérique du Nord. À un certain moment, nous avions plus de 40 p. 100 de défaillances, des réservations pour lesquelles la cargaison n'est jamais arrivée. Les compagnies de navigation nous ont dit que vous payez pour cela.
Étant donné qu'il y a un manque d'efficacité, tout le monde essaie d'avoir un système qui fonctionne à plein rendement. C'est un peu comme les compagnies aériennes qui misent sur la survente. Mais pouvez-vous imaginer quel chaos s'instaurerait si les compagnies aériennes acceptaient 40 p. 100 de réservations de trop? Eh bien, c'est le genre de problème que nous avons dans notre système d'expédition, et nous devons tous en assumer notre part de responsabilité.
Je pense qu'il doit y avoir de meilleures liaisons. Il faut qu'il y ait des conséquences au non-rendement pour tous les acteurs, et c'est l'une des choses qui nous manquent.
Quand j'ai parlé des ententes sur les niveaux de service, c'était en fait pour déterminer quel genre de services nous achetons, quelles sont les obligations des fournisseurs de services et quelles sont les conséquences du non-rendement. Je crois que lorsqu'on a déterminé ce qu'on va faire et qu'on a dit qu'on allait le faire, cela incite à avoir un bon rendement. Le concept des ententes sur les niveaux de service va faire beaucoup de chemin, et pas seulement en agriculture. C'était très intéressant de voir l'appui considérable qu'il a recueilli de nombreux expéditeurs dans d'autres secteurs également.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier les témoins qui sont parmi nous et ceux de Winnipeg.
Je vais être bref moi aussi, monsieur le président, afin de garder un peu de temps pour la fin.
Pour en revenir à ce que vous avez dit, Gordon, au sujet du pire bilan en matière d'expédition, je crois que cela a beaucoup à voir avec l'examen des services et le fait que nous attendons depuis très longtemps que le gouvernement du Canada le mette en oeuvre. C'est inacceptable. Il devrait agir à ce chapitre, avec les chemins de fer.
Dans votre mémoire, vous parlez de régler les questions liées au contingent et aux droits et du fait que cela n'est pas suffisant en soi. Plus loin, vous parlez des organismes de réglementation du Japon et du Canada. Avant que l'accord commercial ne soit conclu, les organismes de réglementation du Canada et du Japon devraient-ils collaborer plus étroitement afin de résoudre ces problèmes? Ils n'en sont pas vraiment à la négociation, mais ils pourraient faire beaucoup simplement en discutant et en élaborant un régime de réglementation similaire.
Vous aviez mentionné, monsieur Dahl, que cette négociation est nécessaire afin que nous ne soyons pas exclus. Auriez-vous des commentaires à formuler au sujet de la Corée? La Corée est déjà un marché établi pour le boeuf et le porc canadiens. Nous ne semblons pas être de la partie. Nous parlons de nouveaux accords, mais nous risquons de perdre un marché d'un milliard de dollars pour le boeuf et le porc, puisque pour une raison quelconque, le gouvernement semble dormir au gaz en ce qui concerne un accord établi.
J'ai donc deux questions.
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Merci de votre question, monsieur Easter.
En ce qui concerne la Corée, nous sommes ravis d’avoir été en mesure de conclure un accord avec les autorités coréennes sur les restrictions qu’elles avaient adoptées en réaction à l’ESB et qui ne correspondaient en fait pas à celles de l’Organisation mondiale de la santé animale, l’OIE. Le Canada avait lancé une procédure devant l’OMC, et nous sommes heureux de constater que la situation progresse sans que nous ayons à retourner plaider notre cause devant l’OMC.
En fait, la procédure devant l’OMC est suspendue, parce que la Corée s’est conformée aux exigences. Il ne fait cependant aucun doute qu’il serait avantageux pour le Canada et le secteur de l’élevage bovin au Canada de conclure un accord de libre-échange avec la Corée. Cela ne fait absolument aucun doute, et c’est quelque chose que le secteur de l’élevage bovin appuie fortement. Nous soutenons fortement la reprise des négociations, et nous espérons qu’elles seront couronnées de succès, parce que nos produits souffrent actuellement d’un désavantage de l’ordre de 22 p. 100 par rapport aux produits américains qui entrent en Corée. C’est un défi considérable à surmonter. Ce serait donc évidemment avantageux de conclure un accord avec la Corée. Par contre, en ce qui a trait à la barrière non tarifaire, je crois que la situation a progressé au cours des derniers mois; par conséquent, nous avons suspendu la procédure devant l’OMC.
J’aimerais dire deux ou trois autres commentaires concernant l’harmonisation de la réglementation. Je crois que l’enjeu va bien au-delà de la question des céréales et des oléagineux. Cela concerne l’ensemble de l’agriculture. Nous le constatons également en ce qui a trait aux produits pharmaceutiques vétérinaires. J’espère que nous réussirons à avoir une telle coopération en matière de réglementation avec tous nos partenaires commerciaux. Je sais qu’il y a aussi des discussions avec les États-Unis par l’entremise du Conseil de coopération en matière de réglementation, et j’espère qu’elles seront utiles, mais il s’agit d’enjeux qui doivent faire partie des prochaines négociations commerciales. Il n’est plus seulement question de tarifs et de quotas.
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Merci, monsieur le président.
Vous savez, monsieur le président, cela ne cesse jamais de m’étonner. Chaque fois qu’un député libéral a l’occasion d’asséner un coup au gouvernement, il la saisit, et je trouve cela très affligeant.
La loyale opposition de Sa Majesté ne s’est pas écartée du sujet de l’étude, ce qui est important, parce que les témoins sont justement ici pour cette raison. C’est parfait que nous ayons tous des points de vue différents, mais c’est constant, et je trouve ça troublant.
Cela étant dit, j’aimerais en fait ne pas m’écarter du sujet, soit le Japon.
Si vous me le permettez, j’aimerais remercier profondément nos invités de leur présence. L’avantage que vous avez tous... Monsieur Dahl, je vous ai clairement entendu dire qu’il ne faut pas oublier l’agriculture. Je sais que nous en prenons bonne note. Dans nos discussions sur le Japon, je sais que nous n’oublierons pas l’agriculture, mais c’est important de l’avoir mentionné. Étant donné que nous venons à peine d’entamer ces discussions, j’aimerais vous dire à vous et à votre groupe, soit les Producteurs de boeuf du Manitoba, et à Pulse Canada que votre présence est très importante. Nous ne sommes pas dans une situation où nous avons déjà ratifié un document et où vous nous dites à la dernière minute de ne pas oublier telle ou telle chose. Vous avez l’occasion de fournir une rétroaction qui aura réellement, selon moi, un poids dans les discussions qui mèneront à la signature d’un accord commercial.
Je ne crois pas que nous restions les bras croisés, et je crois qu’il faut vraiment nous assurer de conclure des accords commerciaux partout dans le monde. En examinant les renseignements fournis par les producteurs de boeuf, je dirais que le marché japonais serait considérable pour votre association au Manitoba.
Serait-il possible de m’expliquer le rétablissement provisoire du tarif? La question s’adresse au représentant concerné des Producteurs de boeuf du Manitoba. Aidez-moi à me rappeler exactement ce que c’est, parce que j’ai l’impression qu’il s’agit d’un autre moyen pour le gouvernement japonais d’instaurer un tarif additionnel. Je ne viens pas de la campagne, mais j’aime bien déguster un steak de temps en temps. Pourriez-vous m’aider à comprendre ce que cela signifie pour nous dans le cadre des négociations?
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Absolument. Le tarif applicable à nos produits qui entrent actuellement au Japon est de 38 p. 100. Par contre, en vertu des règles du commerce mondial, les autorités japonaises pourraient en fait imposer un tarif de 50 p. 100.
Il y aurait alors rétablissement du tarif de 38 p. 100; il augmenterait. Le gouvernement du Japon peut hausser le tarif s’il constate une augmentation considérable des importations en provenance de n’importe quel pays. Si les exportations de boeuf canadien au Japon grimpaient de 20 p. 100 l’an prochain, soit en l’espace de 12 mois, le Japon pourrait en fait considérablement hausser le tarif applicable pour protéger son marché.
Lorsque vous examinez les avantages de réduire les tarifs et les barrières commerciales, ce sont non seulement les tarifs applicables qui sont importants, mais aussi les tarifs que le Japon pourrait appliquer, parce que cela crée une certaine incertitude sur le plan commercial. L’un des principaux avantages des accords commerciaux est que cela engendre une certitude sur le plan commercial.
Notre industrie ne profite pas d’un court cycle de production. Si notre production est fondée sur une demande précise du marché et que le tarif de ce marché augmente tout d’un coup de 20 p. 100, les effets seront considérables sur l’ensemble de la chaîne de production. Notre production prend du temps.
Si nous sommes en mesure d’avoir une stabilité à long terme dans un marché, cela augmentera considérablement la certitude sur le plan commercial pour les éleveurs-naisseurs comme Ray, les exploitants de parcs d’engraissement et les transformateurs. De plus, la création d’une telle certitude a une valeur considérable.
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Merci, monsieur le président.
Nous sommes saisis d’une motion. Je veux tout simplement me prononcer pour la motion.
Ce sont les membres de l’opposition officielle, les néo-démocrates qui ont proposé la motion pour avoir une étude. Je tiens à remercier tous les membres du comité d’y avoir consenti, parce que je crois qu’elle a été utile.
Je crois que nous devrions avoir une brève étude pour quelques raisons. Comme M. Easter vient de le dire, nous avons tenu deux jours d’audiences, et nous avons entendu de très bons témoignages. Par contre, je crois que le plus important est que nous avons tous été quelque peu déçus que le rapport à ce sujet ne contienne pas vraiment d’évaluation sur les répercussions sur les droits de la personne. Je crois que nous voulons tous nous assurer que ce sera le cas la prochaine fois.
Il serait bien de pouvoir expliquer au gouvernement pourquoi le rapport n’a pas été fait et déterminer les suggestions que nous pourrions lui faire pour nous assurer qu’un rapport est réalisé de manière à respecter la loi et à satisfaire à la volonté de tous les membres du comité d’avoir une telle étude.
À mes yeux, les recommandations pratiques sont tout simplement une manière logique de conclure l’étude que nous avons réalisée. La politique n’a rien à voir dans cela. Nous nous assurons que le gouvernement réalise le rapport qu’il s’est engagé à faire et qu’il veut produire, j’en suis persuadé, pour tous les Canadiens.