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Bonjour et bienvenue à la 19
e réunion du Comité permanent de la condition féminine.
Aujourd'hui, le comité continue son étude sur le leadership économique et la prospérité des Canadiennes.
Aujourd'hui, nous avons la chance d'avoir quatre groupes de témoins. Du ministère de l'Industrie, Mme Shereen Benzvy Miller, sous-ministre adjointe, Services axés sur le marché, le tourisme et la petite entreprise. Elle est accompagnée de M. Dan Batista, directeur principal, Prestation des services et partenariats.
De l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, je souhaite la bienvenue à M. Daryell Nowlan, vice-président, Politiques et programmes.
De la Banque de développement du Canada, nous recevons Mme Gina Gale, première vice-présidente, Financement et consultation, Canada atlantique, et Mme Julia Fournier, présidente et chef de la direction de HCMWorks Inc..
Enfin, le quatrième groupe est le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada. Pour le représenter, nous recevons Mme Michèle Boutin, directrice exécutive, Programme des chaires de recherche du Canada. Elle est accompagnée de deux chercheuses, Mme Catherine Elliott, professeure adjointe, École de gestion Telfer de l'Université d'Ottawa et, en vidéoconférence, Mme Alison M. Konrad, professeure, de London, Ontario.
Merci et bienvenue à tous. Chaque groupe va avoir 10 minutes pour faire sa présentation.
Nous commencerons par le ministère de l'Industrie. Vous avez 10 minutes. Merci.
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Merci de cette présentation, madame la présidente.
Madame la présidente et membres du Comité, merci de me donner l'occasion de m'adresser à vous. J'aimerais vous donner un aperçu de la situation des femmes entrepreneures au Canada, d'une partie du travail qu'effectue Industrie Canada auprès des petites entreprises et des entrepreneurs en général, ainsi que de la manière dont nous appuyons les femmes entrepreneures.
Les petites entreprises et les entrepreneurs canadiens constituent l'épine dorsale de notre économie. De façon plus précise, les petites et moyennes entreprises, les PME, représentent 98 % des entreprises canadiennes. Elles jettent les bases du système économique canadien en tant que moteurs de la création d'emplois, de la croissance économique et de l'innovation. Les PME représentent 45 % du PIB, une partie importante de la croissance économique, 60 % du nombre total d'emplois et 75 % de la croissance nette de l'emploi.
Les femmes entrepreneures constituent un élément important du milieu des PME. Encourager l'entrepreneuriat féminin a également une forte incidence sur la création de richesses et d'emplois à la grandeur du pays.
En 2011, près de 14 % des petites entreprises étaient détenues exclusivement par des femmes, tandis que plus de 18 % appartenaient à parts égales à des femmes et à des hommes.
Les entreprises détenues majoritairement par des femmes tendent à se concentrer dans des secteurs précis, à savoir les industries de services comme le commerce en gros et de détail, les soins de santé, les arts et spectacles, ainsi que les services d'hébergement et d'alimentation.
En moyenne, les femmes qui possèdent des entreprises sont plus jeunes que leurs homologues masculins, et elles possèdent également moins d'expérience en tant que gérantes ou propriétaires. Toutefois, elles sont très scolarisées, puisque près de 70 % d'entre elles disent détenir un diplôme d'études postsecondaires. Il est également intéressant de mentionner que près d'une propriétaire d'entreprise canadienne sur quatre est née à l'extérieur du Canada.
La recherche révèle aussi que les entrepreneurs prospères, hommes et femmes, ont des motivations semblables. Ils veulent créer de la richesse, mettre à profit leurs idées d'affaires et concrétiser un voeu de longue date, soit posséder leur propre entreprise. Néanmoins, on recense certaines différences mineures, mais éloquentes, entre les hommes et les femmes qui appartiennent au milieu de l'entrepreneuriat. Les femmes qui envisagent l'entrepreneuriat comme une option de carrière viable ont souvent le sentiment qu'elles ont davantage besoin de soutien sous forme d'encouragements, de possibilités de réseautage et de financement.
[Français]
Les femmes doivent également surmonter certains obstacles sexospécifiques comme la discrimination fondée sur le sexe dans le milieu des affaires, plus particulièrement quand il s'agit d'accéder au crédit, à de l'information, à de la formation, aux marchés et à la technologie. Elles tendent également à subir des pressions découlant du double rôle de propriétaires d'entreprises et d'aidantes familiales.
[Traduction]
Le gouvernement canadien dispose de nombreux programmes et initiatives pour accroître la participation des femmes et leur prospérité dans la population active, ainsi que pour les aider à surmonter certains des obstacles qui se posent aux entrepreneures.
J'aimerais parler d'une partie du travail que nous accomplissons à Industrie Canada pour soutenir les femmes entrepreneures. À l'échelle fédérale, on compte 290 programmes et services qui visent les entreprises et qui sont exécutés par plus de 30 organisations. À Industrie Canada, nous disposons d'un certain nombre de programmes et services qui peuvent aider les femmes en affaires. Il s'agit notamment du Réseau Entreprises Canada, auquel nous participons en tant que partenaires, de concert avec les organismes de développement régional, dont l'APECA; du Programme de financement des petites entreprises du Canada, qui a été créé il y a 50 ans; de la Fondation canadienne des jeunes entrepreneurs; et du Répertoire d'entreprises appartenant à des femmes.
Permettez-moi de vous parler d'abord du Réseau Entreprises Canada. Il s'agit d'un programme qui permet aux entreprises et aux entrepreneurs canadiens d'accéder à des renseignements et à des outils fiables. Il a pour but d'aider les entrepreneurs et les propriétaires de petites entreprises à gagner du temps et à prendre des décisions d'affaires éclairées grâce à un meilleur accès à l'information et aux services gouvernementaux. Industrie Canada administre les services en ligne de ce programme à l'adresse entreprisescanada.gc.ca. Certains de mes collègues offrent, depuis leur bureau dans les organismes de développement régional, des services téléphoniques et en personne partout au pays. Ce n'est pas dans mes notes, mais je tiens à vous dire que le Réseau Entreprises Canada compte quelque 70 000 abonnés Twitter. Soixante-dix mille: n'est-ce pas formidable?
Le programme est également exécuté en collaboration avec les provinces, les territoires et d'autres organismes de prestation des services. Les entrepreneurs ne se soucient pas vraiment de l'identité des responsables qui leur fournissent des renseignements; ils souhaitent obtenir l'information là où ils habitent et que l'accès à celle-ci soit la plus facile possible. Les partenariats pluriorganisationnels de ce genre conviennent parfaitement pour servir les entreprises.
Bien que le Réseau Entreprises Canada ne s'adresse pas uniquement aux femmes entrepreneures, il offre un service qui répond aux besoins de toutes les petites entreprises nouvelles et en croissance. Il s'associe avec d'autres organismes lors d'événements et d'activités destinés aux femmes entrepreneures. Le site Web du réseau — EntreprisesCanada.ca — est un point d'accès clé aux services offerts aux entreprises par le gouvernement du Canada. Industrie Canada en assure la gestion.
[Français]
Le site Web fournit des renseignements aux entreprises sur une vaste gamme de services, de programmes et de règlements des gouvernements fédéral et provinciaux partout au Canada. Il offre également de l'information visant à aider les petites entreprises à trouver des outils de financement, de planification d'affaires et de recherche, ainsi que de la formation d'ordre réglementaire par le biais du service PerLE.
[Traduction]
En français, c'est PerLE, alors qu'en anglais, il s'agit de BizPaL. Pour ceux qui l'ignorent, PerLE offre des services aux entreprises qui souhaitent obtenir des permis et des licences.
Le site, qui offre de l'information pertinente et opportune aux entreprises clientes, utilise toute la gamme des médias sociaux, tels que les blogues, Facebook, Twitter et les fils RSS. D'autres ministères et programmes font appel à entreprisescanada.ca comme mécanisme de liaison pour transmettre de l'information aux petites entreprises.
En 2013-2014, le site Web a permis à 1,4 million de clients d'accéder facilement aux programmes et services, et il a été reconnu comme un service Web de premier plan pour les petites entreprises canadiennes. En fait, je crois que Rogers l'a classé au premier rang des sites Web qui offrent des renseignements gouvernementaux aux entreprises. Comme je viens de le dire, le site joue également un rôle très actif sur les médias sociaux, avec plus de 2 000 mentions « J'aime » sur Facebook et un blogue d'affaires très actif, qui est recherché et utilisé par plusieurs partenaires des secteurs privé et public.
En fait, le site Web a présenté trois billets de blogueurs invités par le programme Femmes d'affaires canadiennes en commerce international, qui relève du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement. Les blogues portaient sur différents thèmes. Un d'entre eux, « Femmes d'affaires + Réseaux d'affaires = Croissance de l'entreprise », traitait de la façon dont les femmes d'affaires qui sont prêtes à faire de l'exportation et qui souhaitent voir leur entreprise prendre de l'expansion à l'étranger peuvent avoir accès à divers réseaux. Un autre blogue, intitulé « Vous voulez faire croître votre entreprise à l'échelle mondiale? Alors, laissez-nous vous aider! », visait à accélérer les possibilités d'exportation, notamment grâce à des renseignements et à des conseils pratiques pour accélérer l'entrée d'entreprises sur de nouveaux marchés. Dans un troisième blogue intitulé « Le féminisme, plus actuel que jamais... pour des lendemains égalitaires », on discutait des avantages qu'il y a à communiquer avec le programme Femmes d'affaires canadiennes en commerce international et à s'y joindre. Un blogue spécial a également été créé lors de la Journée internationale de la femme pour célébrer les femmes dans le milieu des affaires.
Parmi les autres renseignements offerts sur le site Web du Réseau Entreprises Canada à l'intention des femmes d'affaires, mentionnons des liens vers divers organismes du Canada qui offrent des programmes d'encadrement, de formation, de crédit d'entraide et de mentorat pour aider les femmes à lancer une entreprise ou à la faire croître.
[Français]
Les centres de services d'Entreprises Canada jouent également un rôle actif par la prestation d'un soutien au sein des petites entreprises, y compris les femmes entrepreneures. Les centres travaillent avec les partenaires d'accès régional tels que les Centres de service pour les femmes entrepreneurs, et également les sociétés d'aide au développement des collectivités, les sociétés d'aide au développement économique des entreprises...
[Traduction]
Mon temps de parole est écoulé ou j'ai gagné quelque chose. Ai-je gagné quelque chose?
:
Merci beaucoup de l'invitation.
[Traduction]
Je suis heureux d’être ici aujourd’hui en tant que vice-président, Politiques et programmes, à l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, l'APECA. J’aimerais vous parler un peu du travail réalisé par l’APECA afin d'appuyer les femmes entrepreneures. Toutefois, permettez-moi d'abord de vous donner quelques renseignements sur la raison d'être de l'APECA et les responsabilités qui lui ont été confiées.
Créée en 1987, l’APECA a pour mandat de favoriser la croissance économique au Canada atlantique en aidant les entreprises à devenir plus concurrentielles, plus novatrices et plus productives. Pour ce faire, nous travaillons en collaboration avec nos nombreux partenaires du développement économique et nous mettons l’accent sur trois grands domaines.
Premièrement, nous favorisons le développement des entreprises. Nous aidons à améliorer le climat des affaires et appuyons la création, la modernisation et l’agrandissement d’entreprises.
Deuxièmement, nous favorisons le développement économique des collectivités. Nous aidons des collectivités et des organismes communautaires à soutenir la croissance économique, à améliorer l’infrastructure locale et à créer des débouchés pour l’économie locale.
Enfin, nous assumons un rôle sur le plan des politiques, de la défense des intérêts et de la coordination. Nous défendons les intérêts du Canada atlantique à l’échelle nationale dans des domaines comme l’élaboration de politiques, la recherche et l’analyse, et nous collaborons avec d’autres ministères pour assurer l’harmonisation des politiques et des programmes et pour faire en sorte que le point de vue de l'Atlantique soit pris en compte.
Nos programmes visent à aider les entreprises à accroître leur productivité, à assurer le perfectionnement des compétences, à commercialiser des technologies novatrices et à améliorer leur compétitivité à l’échelle mondiale.
Bien que le mandat et les programmes de l’APECA s’appliquent à toutes les PME du Canada atlantique, l’agence a également ciblé stratégiquement certains groupes démographiques pour contribuer à élargir le bassin de Canadiens de l’Atlantique qui ont la motivation, l’attitude et les compétences nécessaires pour assurer la planification, le démarrage et l’expansion d’une entreprise.
Au début de son mandat, l’APECA a remarqué que les femmes étaient sous-représentées parmi les travailleurs autonomes. Comme Mme Miller vient de l'indiquer, nos travaux de recherche ont démontré que les femmes étaient moins susceptibles que les hommes de considérer l’entrepreneuriat comme une option possible et qu’elles avaient tendance à créer des entreprises plus petites et moins susceptibles de croître.
Elles étaient également moins nombreuses à avoir déjà été propriétaires d’une entreprise et avaient donc tendance à manquer d’expertise dans le domaine de la gestion financière ou de la planification des activités. Par ailleurs, elles ne disposaient pas de réseaux d’affaires solides. Les femmes étaient également soumises à des contraintes liées au financement en raison des caractéristiques de leurs entreprises, qui oeuvraient souvent dans des domaines jugés plus risqués par les prêteurs et où il est difficile, voire impossible, d’offrir une garantie.
Pour relever ces défis, l’APECA a fourni du financement ciblé pour des projets visant à mobiliser les femmes entrepreneures, à leur offrir du mentorat et de la formation, à leur donner accès à des conseils d’affaires et à faciliter leur accès au capital.
Les investissements de l’APECA à l’égard des femmes entrepreneures ont évolué au fil des ans, et nous pouvons maintenant tirer parti de réseaux complexes qui visent à aider les femmes en affaires dans la région de l’Atlantique.
Nous offrons une aide financière essentielle à des organismes commerciaux sans but lucratif du Canada atlantique qui, à leur tour, fournissent aux femmes entrepreneures les ressources nécessaires pour accélérer la croissance et renforcer la capacité concurrentielle de leur entreprise. Ces services représentent en fait quatre secteurs principaux, ou piliers, si vous voulez. Ainsi, ils fournissent un accès à des conseils, à des services et à des renseignements dans le domaine des affaires; ils offrent des services d’amélioration des compétences en affaires; ils facilitent l’accès au capital; et ils trouvent des façons d’améliorer la capacité d’exportation.
En Nouvelle-Écosse, l’APECA a contribué à la création du Centre for Women in Business de l’Université Mount Saint Vincent, qu'elle continue d'ailleurs d'appuyer. Ce centre est l’un des chefs de file de la formation des femmes propriétaires d’entreprises et entrepreneures au Canada et a servi plus de 12 000 clientes depuis sa création, en 1992.
Tamara Barker Watson, PDG de la société Whitestone Developments Ltd. d'Halifax, qui est spécialisée dans la construction écoénergétique, figure au nombre des clientes qui ont reçu de l’aide du centre. Tamara est membre de la section de l’Atlantique de la Women Presidents’ Organization et a récemment obtenu le prix Printing House du développement durable à la remise des Prix canadiens de l’entrepreneuriat féminin de 2013 de la Banque Royale. Elle dit que le centre lui a donné des conseils et de l’encouragement et qu'il l'a aidée à régler ses problèmes liés au marketing et aux ressources humaines.
À l’Île-du-Prince-Édouard, l’APECA appuie l’Association des femmes d’affaires de l’Île-du-Prince-Édouard, qui offre des services à près de 330 membres, y compris à des entreprises, à des particuliers et à des associations de l’ensemble de la province.
Au Nouveau-Brunswick, l’APECA appuie l’Association des corporations au bénéfice du développement communautaire du Nouveau-Brunswick, qui dispose d’un réseau provincial d'agents de développement dévoués, qui travaillent directement avec les femmes entrepreneures pour les aider à toutes les étapes de leur entreprise, du démarrage à la relève, en passant par la croissance.
À Terre-Neuve-et-Labrador, l’APECA appuie la Newfoundland and Labrador Organization of Women Entrepreneurs — la NLOWE —, qui fait de grands progrès pour aider les femmes propriétaires d’entreprises à forte croissance à percer de nouveaux marchés à l'échelle locale et internationale.
Le travail réalisé par la NLOWE a permis à plusieurs personnes de connaître du succès, dont Sydney Ryan et Cindy Roma, qui sont propriétaires et exploitantes de Telelink, un centre de services à la clientèle situé à Terre-Neuve-et-Labrador. Ces entrepreneures ont profité de certaines des initiatives commerciales réalisées par la NLOWE pour accroître leur clientèle. Elles ont augmenté leur bénéfice net de 350 % entre 2009 et 2012. L’année dernière, les deux femmes se sont hissées au 35e rang du classement des 100 plus importantes femmes entrepreneures du Canada établi par PROFIT et Châtelaine.
Ces organismes ont également créé des partenariats pour élaborer et mettre en oeuvre des initiatives, comme l’accréditation Women Business Enterprise de WEConnect. Je pense qu'un témoin vous a parlé de cette question l'autre jour. Cette accréditation permet aux entreprises à propriété féminine d’entrer dans les lucratives chaînes d'approvisionnement du palmarès Fortune 500 et du secteur public par l’entremise de programmes de diversification des fournisseurs. En outre, l’APECA travaille avec des femmes entrepreneures dans le cadre de tous ses programmes, comme le Programme de développement des entreprises et le Fonds d’innovation de l’Atlantique.
Par exemple, l’APECA a consenti un prêt à Telelink, le centre d’appels de Terre-Neuve-et-Labrador dont j’ai parlé tantôt, pour lui permettre d’élargir, d'améliorer et de moderniser ses activités, ce qui lui a permis d’embaucher de nouveaux employés. Un autre exemple est le soutien offert au Centre Transmed Center Inc., une entreprise qui offre des services spécialisés de transcription et de traduction dans le domaine des soins de santé. Cette entreprise se trouve à Campbellton, dans le Nord du Nouveau-Brunswick, une des régions les plus durement éprouvées de la province sur le plan économique. L'entreprise emploie une cinquantaine de personnes, sous la direction de sa PDG, Rachel Arseneau-Ferguson.
Nous offrons également de l’aide aux femmes qui déploient des efforts dans le domaine du commerce international en organisant des activités comme l’exposition des fruits de mer d’Amérique du Nord, qui s'est tenue récemment à Boston. Cet événement a permis à deux clientes de l'APECA, Esther Dockendorff, présidente de PEI Mussel King, et Lori Kennedy, copropriétaire de Louisbourg Seafoods, de présenter leurs produits et d’établir de solides relations commerciales qui ont fait augmenter leurs ventes. L’APECA reconnaît que les femmes entrepreneures constituent une grande puissance économique au Canada atlantique et est résolue à continuer de travailler avec ses partenaires pour leur offrir les outils et le soutien dont elles ont besoin pour connaître du succès.
Je viens donc de vous présenter un bref aperçu des choses que nous faisons et des personnes avec lesquelles nous travaillons. Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole devant vous aujourd'hui. Je serai très heureux maintenant de discuter avec vous et de répondre à vos questions.
:
Distingués députés, mesdames et messieurs, bonjour. Je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui.
Je vous remercie de me donner la possibilité d'informer les membres du comité au sujet du leadership économique et de la prospérité des femmes d'affaires canadiennes en vous expliquant ce que fait la BDC pour les appuyer. Comme je l'ai dit, je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui. En tant qu'employée de la BDC depuis 15 ans, je m'intéresse particulièrement à la situation des femmes dans le monde des affaires et aux façons de les encourager.
J'aimerais vous présenter Mme Julia Fournier, qui est propriétaire de HCMWorks et de Payment Services Corporation, deux entreprises qui aident des organisations à gérer leurs coûts indirects liés aux acquisitions et à la rémunération. En tant que cliente de la BDC, elle vous parlera un peu aujourd'hui de son expérience auprès de notre organisme. Je vais partager mon temps de parole avec Julia.
Tout d'abord, je vais vous présenter un aperçu de la contribution générale de la BDC à l'écosystème entrepreneurial canadien, en mettant l'accent sur l'appui que nous fournissons aux femmes en affaires. Par la suite, Julia vous expliquera de quelle manière la BDC l'a aidée à faire croître son entreprise. D'entrée de jeu, j'aimerais vous présenter brièvement quelques faits sur la BDC afin de vous sensibiliser à ses activités.
La BDC est la seule banque canadienne qui se consacre exclusivement aux entrepreneurs. En tant que banque de développement, nous proposons des solutions aux entreprises canadiennes, en particulier les PME, pour les aider à répondre à des besoins et à relever des défis. Pour ce faire, nous fournissons des services de financement et de consultation aux entrepreneurs.
Nous avons plus de 28 000 clients. Ensemble, ces clients touchent des revenus de plus de 175 milliards de dollars et comptent plus de 719 000 employés à la grandeur du pays. Nos actifs, qui totalisent environ 18 milliards de dollars, sont gérés par plus de 100 centres d'affaires exploités par la banque.
Régie par la Loi sur la Banque de développement du Canada, la BDC sert de complément aux institutions financières ordinaires en prenant plus de risques, mais en y fixant un coût en conséquence. Nous ne sommes pas un prêteur de dernier recours.
Comme les PME que nous appuyons sont très prospères, nous sommes rentables et nous pouvons verser des dividendes au gouvernement tous les ans. Nous n'avons pas besoin de fonds publics pour assurer notre subsistance. Nous ne dépensons pas l'argent des contribuables. Nous formons une organisation autonome.
Selon l'enquête sur le financement et la croissance des PME réalisée par Statistique Canada en 2011, nous avons constaté que les principaux obstacles internes à la croissance des PME sont semblables dans le cas des hommes et des femmes. Par ordre d'importance, ces obstacles sont les suivants: le maintien des liquidités; la gestion du temps; le recrutement et le maintien en poste des employés; la gestion de la dette; le manque de surveillance des opérations commerciales permettant d'apporter des améliorations; et le manque de connaissances au sujet des concurrents et des tendances du marché.
Étant donné que nos options financières sont souples et que nous sommes plus patients que les autres institutions financières en ce qui concerne le capital, nous pouvons aider les entrepreneurs à gérer leurs liquidités et leurs dettes. Nous travaillons en partenariat avec les PME pour les aider à prospérer. Nous adaptons nos options financières à leurs besoins et nous les accompagnons pendant les moments difficiles. Au besoin, nous les aidons à trouver des solutions à leurs problèmes et à prendre de l'expansion.
Un autre exemple concret de la façon dont nous aidons les PME à faire preuve d'innovation, c'est notre participation à la stratégie Canada numérique 150. Il s'agit de l'approche exhaustive du gouvernement grâce à laquelle le Canada pourra tirer pleinement profit des occasions de l'ère numérique. La BDC consacrera une somme supplémentaire de 200 millions de dollars dans le cadre de cette initiative pour aider les PME à adopter les technologies numériques. En outre, elle investira 300 millions de dollars supplémentaires en capital de risque dans les entreprises du secteur des technologies de l'information et des communications.
Par ailleurs, la BDC offre aux PME des services de consultation abordables pour les aider à relever la plupart des autres défis qui se présentent à elles. Nous aidons les PME à prendre des décisions qui leur permettront d'accroître leur productivité et de devenir plus compétitives. Le financement que nous offrons peut aussi favoriser la mise en oeuvre des conseils que nous leur prodiguons.
Comme vous venez de l'entendre, les PME sont le moteur de l'économie canadienne. Elles emploient près de 70 % de la main-d'oeuvre du secteur privé canadien. En 2011, elles représentaient 27 % du PIB de notre pays et fournissaient du travail à 8 millions de Canadiens.
Par définition, les PME à propriété féminine sont celles qui appartiennent à des femmes dans une proportion d'au moins 50 %. En 2011, elles représentaient environ le tiers de toutes les PME. Ce pourcentage a toujours été relativement stable. En général, les PME à propriété féminine sont plus petites que les autres. Quelqu'un a déjà mentionné que 33 % des entreprises comptant de 1 à 99 employés appartiennent à des femmes. Dans le cas des entreprises ayant de 100 à 499 employés, cette proportion tombe à environ 17 %, ce qui représente une diminution considérable.
En 2013, plus de 27 % des entreprises clientes de la BDC appartenaient en majorité à des femmes ou, à parts égales, à des hommes et des femmes. Il est difficile d'expliquer pourquoi ce pourcentage est inférieur à la moyenne nationale dans le cas des entreprises dont des femmes sont propriétaires ou copropriétaires. Une des explications possibles serait que la BDC fait davantage affaire avec le secteur de la fabrication, où on trouve une proportion plus élevée d'hommes entrepreneurs.
Dans les secteurs ou les industries qui comptent plus de femmes, le pourcentage des femmes entrepreneures avec lesquelles la BDC fait affaire est supérieur. Par exemple, 41 % des entreprises soutenues par la BDC dans le secteur touristique appartiennent en totalité ou en partie à des femmes. Dans le commerce au détail, cette proportion est de 37 %.
En moyenne, les prêts accordés par la BDC à des entreprises à propriété féminine se chiffrent à 460 000 $, ce qui représente environ 200 000 $ de moins que la moyenne générale des prêts consentis, qui se situe à 650 000 $. Cet écart reflète le fait que, en moyenne, les entreprises à propriété féminine sont plus petites que les autres. Par exemple, en 2011, les entreprises qui appartenaient exclusivement à des femmes représentaient 4 % des entreprises moyennes, tandis que les entreprises à propriété exclusivement masculine comptaient pour 66 % des entreprises moyennes.
La plupart des programmes mis en place par le gouvernement du Canada pour appuyer les PME sont offerts à la fois aux hommes et aux femmes. Autrement dit, sauf exceptions importantes, les programmes destinés aux PME s'appliquent à l'ensemble des entreprises et des entrepreneurs. En général, la BDC suit la même approche. Cependant, des cadres supérieurs aux gestionnaires de comptes, de nombreux employés de la BDC, tentent de tisser des liens avec ce marché et participent à des initiatives communautaires pour encourager et appuyer les femmes en affaires. Par exemple, j'ai récemment eu l'occasion de prendre la parole devant la Chambre de commerce pour souligner l'importance des partenariats et de la création de réseaux dans le cas des femmes en affaires. Par conséquent, nous sommes engagés à cet égard.
La BDC est active dans le domaine de l'entreprenariat. Par le passé, nous avons offert des services financiers et d'autres services connexes afin de répondre aux besoins particuliers des femmes entrepreneures. Il s'agissait notamment de formation de groupe, de séances de consultation individuelle et de mentorat. Toutefois, à mesure que le marché a évolué et que d'autres intervenants, comme des organisations en réseau d'entraide pour femmes, ont commencé à offrir des services, la BDC est intervenue de moins en moins directement auprès des femmes entrepreneures. Cette évolution est conforme au rôle complémentaire qui nous a été confié.
À l'avenir, nous pourrions accroître le soutien que nous offrons aux femmes entrepreneures en mettant davantage l'accent sur les secteurs où elles convergent naturellement.
En conclusion, je tiens à souligner que la BDC est fière d'entretenir des relations très solides avec des milliers de femmes entrepreneures, qui, à nos yeux, sont des clientes. Si le comité permanent souhaitait nous proposer des façons de mieux répondre aux besoins des membres de ce secteur, nous aimerions très certainement les connaître.
Je vous remercie. Je cède maintenant la parole à Julia.
:
Je remercie les députés et la BDC de m'avoir donné la possibilité de prendre la parole ici aujourd'hui.
[Français]
J'ai l'honneur d'avoir l'occasion de vous parler de mon expérience d'affaires avec la BDC en tant que femme entrepreneure.
[Traduction]
Je vais d'abord vous parler un peu de mes entreprises. Par la suite, j'expliquerai comment la BDC a joué un rôle essentiel en soutenant la croissance de mes entreprises. Enfin, je ferai une suggestion quant à la façon dont le gouvernement pourrait envisager à l'avenir d'aider les entrepreneurs.
Mise sur pied en 2005, HCMWorks se spécialise dans la prestation de services de consultation qui sont surtout axés sur l'approvisionnement et la gestion permanente des coûts liés à la main-d'oeuvre atypique et contractuelle, ce qui vise des organisations et des services informatiques, tels que CGI, ainsi que des services d'experts-conseils, comme Accenture.
Les clients soutenus par HCM consacrent des millions de dollars à la main-d'oeuvre atypique et contractuelle, soit une somme qui peut varier entre 100 millions et 3 milliards de dollars. Ces clients comprennent des sociétés comme Bell, la Banque Nationale et la Banque Laurentienne. Nos équipes aident les clients à réduire leur base d'approvisionnement, ce qui permet de réduire le nombre de vendeurs et les prix, ainsi que de diminuer considérablement les coûts liés à la main-d'oeuvre contractuelle. En moyenne, les clients de HCM font des économies annuelles de 10 à 18 %. Certains clients peuvent compter jusqu'à 1 000 fournisseurs.
En 2014, HCM figure dans la liste des finalistes au titre de meilleur fournisseur en approvisionnement et de meilleur fournisseur de services par l'entremise de chefs de file en matière d'acquisition. HCM est aussi membre de WEConnect, une organisation qui offre des accréditations et des services de soutien pour aider les femmes propriétaires d'entreprise à répondre à la demande mondiale croissante au chapitre de fournisseurs diversifiés et innovateurs.
Créée en 2007, Payment Services Corporation est une entreprise qui se spécialise dans la gestion continue d'entrepreneurs indépendants et l'approvisionnement 1099 au Canada et aux États-Unis. Dans certains cas, les sociétés appuyées par PSC dépensent plus de 50 millions de dollars par année pour avoir recours aux services d'entrepreneurs indépendants qui fournissent de 10 à 200 heures de services aux clients par année.
Les entreprises doivent dépenser des millions de dollars inutilement pour assurer la gestion de la disponibilité de ces ressources, des contrats et des fiches de tarification. Cette situation pousse nos clients à confier à un sous-traitant la gestion des transactions et des ressources. Avec des revenus annuels de plus de 100 millions de dollars, PSC est le plus important gestionnaire de facturation interne et de services de dossiers au Canada.
[Traduction]
Au nom du Conseil de recherches en sciences humaines, ou CRSH, je vous remercie de m’avoir invitée à comparaître devant votre comité aujourd’hui.
Le CRSH est l’organisme fédéral qui encourage et appuie la recherche et la formation au sein d'établissements postsecondaires dans le domaine des sciences humaines. Cette recherche permet de produire des connaissances sur l'être humain d’hier et d’aujourd’hui afin de bâtir un avenir meilleur.
[Français]
La recherche financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, le CRSH, appuie l'étude approfondie de la condition humaine dans toute sa complexité et sa diversité. Elle vise à mieux comprendre les défis sociaux, culturels, technologiques, environnementaux et économiques. En investissant dans les bourses d'études, les bourses postdoctorales et la formation en recherche, le CRSH contribue à faire des universitaires et des chercheurs les plus éminents et les plus brillants du Canada de futurs leaders. Il permet d'atteindre les plus hauts niveaux d'excellence en recherche et il favorise la collaboration ainsi que le partage des connaissances entre les disciplines de recherche, les établissements postsecondaires et tous les secteurs de la société.
[Traduction]
En ce qui concerne l’étude du comité sur le leadership économique et la prospérité des Canadiennes, j’aimerais souligner la mise en oeuvre récente de deux programmes administrés par le CRSH au nom des trois organismes subventionnaires canadiens. Il s’agit du Programme des chaires de recherche du Canada et du Programme des chaires d’excellence en recherche du Canada. Dans le cadre de ces programmes, nous devons faire face à des problèmes semblables, à savoir un pourcentage moins élevé de femmes entrepreneures dans le domaine de la recherche.
Depuis son lancement en 2000, le Programme des chaires de recherche du Canada a permis aux universités de recruter et de maintenir en poste les meilleurs chercheurs et scientifiques du Canada et de l’étranger pour qu’ils mènent des travaux de recherche de pointe et forment la prochaine génération de Canadiens hautement qualifiés. Le programme dispose d’un budget annuel d'environ 265 millions de dollars, ce qui lui permet de financer un maximum de 2 000 titulaires de chaire travaillant dans des universités canadiennes.
[Français]
Le Programme des chaires d'excellence en recherche du Canada remet à des chercheurs de calibre mondial jusqu'à 10 millions de dollars répartis sur sept ans afin qu'ils réalisent d'ambitieux programmes de recherche dans des universités canadiennes.
[Traduction]
Dans les deux programmes, le nombre de chercheuses nommées par les établissements est une source de préoccupation. Au début du Programme des chaires de recherche du Canada, la proportion de femmes nommées était inférieure à celle des femmes dans les facultés canadiennes. Dans le cas plus récent du Programme des chaires d’excellence en recherche du Canada, tous les candidats proposés pour les 19 postes disponibles lors du premier concours étaient des hommes. Par la suite, des initiatives ont été mises en oeuvre pour que les processus de nomination favorisent la représentativité.
Dans le cas du Programme des chaires de recherche du Canada, permettez-moi de mentionner quelques exemples. Nous recueillons et faisons le suivi des données relatives à l’autoidentification volontaire des personnes nommées et des titulaires de chaires appartenant aux groupes désignés de l’équité en matière d’emploi. De plus, nous maintenons des activités de sensibilisation et de formation visant les établissements postsecondaires afin d’établir des objectifs en matière d’équité. Enfin, nous avons lancé un processus annuel visant à reconnaître publiquement chaque année une université pour ses pratiques équitables exemplaires en matière de recrutement, de nomination et d’attribution dans le cadre du Programme des chaires de recherche du Canada.
[Français]
En ce qui a trait au Programme des chaires d'excellence en recherche du Canada, nous faisons la promotion de façon proactive des pratiques exemplaires en matière d'équité. Pour ce faire, nous avons pris des dispositions lors du deuxième concours, le plus récent. Nous exigeons des universités un rapport sur les processus de recrutement et les initiatives de sensibilisation. Nous avons ajouté aux critères de sélection la qualité du processus de recrutement utilisé par l'établissement pour recruter les candidats. Nous obtenons l'opinion d'un expert en matière d'équité pendant le processus d'examen et de sélection, et nous fournissons des pratiques exemplaires en matière de recrutement.
[Traduction]
Les résultats de ces mesures indiquent que la situation est en voie de s'améliorer. Le pourcentage des chaires accordées à des femmes a presque doublé, passant de 14 % en 2006 à 26 % en 2014. En outre, il y a à peine quatre semaines, nous avons annoncé que 29 % des chaires de recherche avaient été attribuées à des femmes.
J’aimerais maintenant vous présenter deux universitaires appuyées financièrement par le CRSH, dont l’expertise a permis d’obtenir des renseignements précieux sur la question. Si vous avez besoin d'autres experts, le CRSH peut vous aider à en trouver.
Alison Konrad est titulaire de la chaire Women in Management à l'École de gestion Ivey de l'Université Western Ontario. Ses recherches portent principalement sur les hommes et les femmes et la diversité dans les organisations. Mme Konrad a rédigé des articles primés sur l’influence du sexe sur les revenus, les programmes d’accès à l’égalité et les différences homme-femme quant aux préférences en matière d’attributs d’emploi.
Catherine Elliott est professeure adjointe à l’École de gestion Tefler de l’Université d’Ottawa. En collaboration avec sa collègue Joanne Leck, elle étudie les défis que doivent relever les femmes, les minorités visibles, les immigrants, les personnes handicapées et les Autochtones pour accéder à un poste de direction.
Je leur laisse la parole.
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Bonjour et merci de m'accueillir.
J'aimerais commencer par souligner qu'énormément de données montrent que les femmes qui s’intéressent aux affaires sont tout aussi ambitieuses que leurs homologues masculins et tout aussi désireuses d’obtenir un poste de haute direction. Or, plusieurs facteurs limitent la progression des femmes par rapport à leurs homologues de sexe masculin ayant des capacités et une motivation égales. J’aborderai deux des facteurs les plus importants. D’une part, les a priori instinctifs, inconscients et non intentionnels envers les femmes occupant un poste de direction. D’autre part, la rigidité des systèmes traditionnels d’avancement professionnel.
Les a priori instinctifs, inconscients et non intentionnels sont omniprésents dans les rapports sociaux. À l’aide d’outils informatiques, des psychologues ont démontré que les gens répondent plus rapidement lorsqu’on leur demande d’associer les femmes avec la famille, et les hommes avec la carrière. Lorsqu’on leur demande d’associer les femmes avec la carrière et les hommes avec la famille, ils répondent beaucoup plus lentement. Ces latences de réponse démontrent que la structure de notre cognition présente un a priori instinctif qui associe les hommes avec la carrière, et les femmes avec la famille, peu importe nos intentions. Ce test a été réalisé sur des dizaines de milliers de personnes, et la conclusion est très fiable. Un des effets sur le cheminement de carrière des femmes est que les gens ont davantage tendance à associer les hommes à des dirigeants prospères, et les femmes, à des dirigeantes qui échouent.
On a par ailleurs observé un parti pris sexiste systématique quant à la réaction des gens à l’égard des femmes durant des pourparlers. L’examen de 272 études indépendantes révèle que dans des pourparlers, les femmes et les hommes sont plus susceptibles de collaborer avec un homme. Par conséquent, lors de discussions, les femmes obtiennent de moins bons résultats que les hommes. Qui plus est, les femmes qui parlementent souffrent de conséquences sociales. Les gens les qualifient de moins aimables et de plus exigeantes et veulent moins travailler pour elles. Les hommes ne souffrent pas de ces sanctions sociales.
Outre les partis pris sexistes instinctifs, les systèmes rigides de progression professionnelle réduisent les occasions de diriger qu’ont les femmes. Si les données semblent indiquer que le plafond de verre commence à se fissurer, des éléments prouvent l’existence, dans la hiérarchie professionnelle, d’un goulot d’étranglement intermédiaire plus dommageable. Des professionnelles hautement qualifiées ayant une formation universitaire, ayant démontré leurs capacités et ayant franchi le premier échelon de l’organisation se trouvent coincées dans ce goulot d’étranglement intermédiaire. À ce stade critique en milieu de carrière, les femmes ont beaucoup moins de chance d’être promues que les hommes. Ce stade survient dans la trentaine, lorsque de nombreuses professionnelles ont des enfants en bas âge à la maison. Bien que certaines organisations canadiennes...
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Je vous laisse le soin de m'interrompre le moment voulu. Merci.
Pour ajouter à l'exposé de Mme Konrad, je vais aborder la question de l'importance de cette étude. Aucune étude ni aucun programme de recherche d’envergure n’ont traité de ce sujet à l’échelle nationale depuis une décennie. Pourtant, les femmes sont aujourd’hui propriétaires de près de la moitié des petites entreprises au Canada. Toutefois, soulignons que les entreprises détenues majoritairement par des femmes sont nettement plus petites et moins susceptibles de connaître une croissance que celles détenues par des hommes, même en tenant compte des autres facteurs déterminants comme le secteur, l’expérience en gestion et la date de fondation de la société. Nul ne sait pourquoi. Cette dichotomie est une source inexploitée de croissance économique. En effet, selon le rapport du Groupe de travail pour la croissance des entreprises appartenant à des femmes, une augmentation de 20 % du revenu total parmi les entreprises appartenant majoritairement à des femmes ajoutera une somme de 2 milliards de dollars par an à l’économie canadienne.
Les femmes dirigeant des entreprises ont dit au groupe de travail que les Canadiennes souhaitaient en savoir davantage sur le développement de nouveaux marchés et la croissance mondiale. Elles veulent savoir quelles technologies et stratégies adopter pour stimuler la croissance de leur société. La réponse à ces questions ne viendra sans doute pas d’une analyse de données secondaires. Il nous faut de nouvelles approches à multiples volets, de nouveaux diagnostics et de nouveaux points de vue. Les deux exemples qui suivent montrent comment des études réalisées à petite échelle peuvent faire évoluer les politiques et les programmes.
D’après les résultats de notre étude, les centres d’entreprise des femmes ont une grande incidence sur le rendement des sociétés de leurs clientes. Les femmes accordent une grande valeur aux programmes axés sur les femmes, tels que les centres financés par l’Agence de promotion économique du Canada atlantique dans cette région, pour diverses raisons: parce qu’elles y apprennent comment fonder une entreprise et planifier, mais aussi parce qu’ils leur offrent l’occasion de réseauter avec d’autres dirigeantes d’entreprises, de contribuer à la collectivité et de mieux cerner les nouveaux marchés, produits et services visant spécialement les femmes. Et elles sont nombreuses à stimuler ainsi la croissance de leur société. Nous pouvons certes, dans notre établissement universitaire, apprendre beaucoup de ces centres d’entreprises sur la façon d’informer et de former les jeunes entrepreneurs.
Le deuxième exemple a trait au leadership démontré par les femmes. En effet, nous avons découvert que, dans bien des cas, les femmes ne se sentent pas visées par les termes ni les images stéréotypés voulant que l’entrepreneur soit un « capitaine du secteur », comme en témoigne leur perception de l’innovation. Ces femmes sont nombreuses à affirmer résoudre les problèmes de façon créative; pourtant, elles ne se voient pas comme des « innovatrices ».
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Les sociologues pourraient probablement répondre à la seconde partie de votre question, qui porte sur ce que nous pourrions faire pour créer cette dynamique au sein de notre culture.
D'après moi, les personnes qui immigrent regardent les possibilités qui leur sont offertes, notamment les programmes gouvernementaux qui peuvent leur fournir du financement. Ainsi, les programmes de la BDC et les programmes régionaux ciblés de l'APECA ou de la plupart des organismes de développement régional s'associent aux divers groupes d'accueil des immigrants pour aider les entrepreneurs de tous les secteurs, y compris ceux qui viennent de l'étranger, à accéder à l'entrepreneuriat au Canada. De plus, les gens arrivent de l'étranger avec des connaissances et des compétences de haut niveau dont ils veulent se servir au Canada dans le contexte d'une entreprise, en génie, notamment.
Voilà ce qu'ils apportent, quand ils arrivent ici. Cela ne tient pas nécessairement au fait qu'ils sont nés ailleurs. Il est simplement intéressant qu'au Canada, nous encouragions les femmes à travailler dans leur domaine, quel qu'il soit.
Quand je préparais mon exposé, il m'est tombé sous les yeux une donnée fort intéressante: le pourcentage des femmes de plus de 65 ans détenant la majorité des parts d'une entreprise a presque doublé au cours des quatre dernières années. Cette donnée ne manque pas d'intérêt parce qu'elle indique que les femmes ont tendance à se lancer en affaires plus tard et qu'elles s'intéressent à la chose plus tard.
Quand on envisage d'élaborer une stratégie de l'entrepreneuriat pour les femmes, il peut être bon de se demander comment encourager les femmes à tous les stades de la vie — par exemple, celles qui n'ont plus à s'occuper des enfants parce que ceux-ci ont quitté la maison — à se lancer en affaires sans se laisser arrêter par des barrières artificielles fondées sur l'âge ou sur des restrictions liées à l'âge.
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Je pense vraiment qu'il y a une certaine dynamique chez les jumeaux: bébé A et bébé B. Vous le savez probablement. Je suis un bébé A, j'ai un bébé A et je peux observer la nature compétitive de mes jumelles.
Selon moi, les entrepreneures sont probablement plus compétitives que la plupart des autres. Si elles font du ski, c'est pour gagner, et quoi qu'elles fassent, même s'il ne s'agit pas de compétition, elles veulent être les premières à franchir la ligne d'arrivée. Je pense que c'est la dynamique des entrepreneures. Je le constate tous les jours. On est en affaires pour faire de l'argent et, en fin de compte, pour obtenir des contrats.
Je veux profiter de l'occasion pour dire encore autre chose. Regardez ce que fait l'Agence de développement des entreprises minoritaires aux États-Unis. Je vais vous raconter une petite anecdote tirée de mon expérience personnelle.
J'ai, sur le marché canadien, deux concurrents qui se trouvent à être des entreprises américaines, détenues exclusivement par des hommes et fournissant des services exclusifs à trois grandes banques, qui ne sont, heureusement, ni la BDC, ni la Banque Laurentienne, ni la Banque Nationale.
Des voix: Oh, oh!
Mme Julia Fournier: Je le dis parce que j'aimerais vraiment que vous aidiez les grandes entreprises canadiennes à acheter canadien, d'abord et avant tout.
Dans le marché canadien, la représentation des femmes au sein des conseils d'administration...
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Je vous remercie de votre présence aujourd'hui.
Il est vraiment dommage que notre temps soit limité. Ce serait bien de pouvoir réinviter au moins quelques-unes d'entre vous au cours de cette étude, car je sais que vous avez beaucoup de choses à nous dire. Nous aimerions pouvoir en tenir compte.
Je voudrais approfondir un peu ce dont vous avez déjà parlé et vous demander, si vous le voulez bien, de nous fournir par écrit les observations qui vous viendront après avoir réfléchi à ce qui s'est dit aujourd'hui. Nous sommes ouverts à vos observations, à vos commentaires et à vous réflexions et nous sommes aussi prêts à recevoir des résultats de recherche ou toute autre chose du genre. Si quelque chose vous interpelle, n'hésitez pas à nous faire parvenir vos commentaires.
Étant donné que la réalité démographique du Canada a beaucoup changé, j'aimerais que vous nous parliez des immigrants et des néo-Canadiens. Qu'est-ce qui a changé au cours des 10 dernières années? Il est indéniable que la réalité démographique du Canada a changé. En ce qui concerne les programmes que vous offrez et ceux qu'offre le gouvernement fédéral dans les différents domaines dont il est question aujourd'hui, sans oublier bien sûr le milieu universitaire, qu'est-ce qui a changé dans la façon dont vous offrez vos programmes et vos services aux gens — surtout aux immigrants, je suppose — et dans les activités de liaison avec eux? Faites-vous la promotion de vos programmes auprès de ces groupes d'immigrants. Si c'est le cas, le faites-vous dans leur langue maternelle? Ils savent peut-être l'anglais à 60 ou 70 % et j'imagine qu'ils se sentent plus à l'aise dans leur langue maternelle.
Ma deuxième question porte sur le Plan d'action sur les marchés mondiaux que le gouvernement du Canada a annoncé en février. Il consiste à transformer 150 bureaux consulaires du Canada dans le monde en bureaux commerciaux. Avez-vous pensé à y avoir recours? Étant donné qu'il y a au Canada d'énormes communautés de gens qui viennent d'un peu partout dans le monde, comment pourriez-vous faire en sorte que vos programmes et vos services permettent de favoriser les échanges commerciaux du Canada à l'étranger? C'est ma deuxième question.
Ma troisième question, maintenant. Madame Boutin, et peut-être ensuite madame Konrad, en quoi les programmes du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada ou les chaires de recherche de haut niveau s'orientent vers l'entreprise? Ou en quoi les programmes pour lesquels nous avons de la recherche financée aux niveaux supérieurs s'orientent vers l'entreprise ou les marchés? J'ai récemment visité l'Université de la Colombie-Britannique en compagnie du ministre de l'Industrie, des Sciences et de la Technologie. Cette université développe une quantité incroyable de nouveaux produits. Comment arrivons-nous à faire cela au Canada? Comment les femmes arrivent-elles à faire cela au Canada? Je suis très curieuse d'entendre ce que vous avez à dire à ce sujet, et je crois que les autres membres du comité aussi.
La somme d'expertise et de connaissances qu'on trouve dans cette pièce et ailleurs est impressionnante. En ce qui concerne cette étude et vos domaines respectifs, que recommandez-vous au gouvernement? Quelle serait la mesure la plus évidente? Que pouvons-nous faire pour modifier les programmes existants et pour hausser les critères d'admissibilité? Mme Gale vient par exemple de la Banque de développement du Canada. Quelles petites choses pourrions-nous modifier pour favoriser notamment la croissance dans ce domaine et la prospérité des Canadiennes? Nous avons abordé de nombreux aspects. Ce serait bien de pouvoir discuter une heure avec chacune d'entre vous, mais nous n'en avons pas le temps.
Combien me reste-t-il de temps, madame la présidente?