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Bonjour madame la présidente et honorables membres du comité.
Je suis ici avec ma collègue Catherine Scott pour vous parler des femmes dans les métiers spécialisés et les emplois dans les domaines des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques. Au cours des dernières décennies, les Canadiennes ont réalisé des progrès considérables et sont maintenant parmi les meilleures au monde tant sur le plan de la scolarisation que sur celui de la performance sur le marché du travail.
Parlons d'abord d'éducation: en 2013, 56 % de tous les étudiants de niveau postsecondaire étaient des femmes, dépassant en nombre les hommes aux niveaux collégial et universitaire de premier et deuxième cycles. Bien que les femmes s'inscrivent en moins grand nombre que les hommes au doctorat, cet écart s'amoindrit et aujourd'hui les femmes comptent pour à peine moins de la moitié des doctorants au Canada. Le Canada est un chef de file mondial quant à la participation des femmes en éducation, avec le plus haut taux de scolarisation postsecondaire parmi les pays de l'OCDE chez les femmes de 25 à 64 ans en 2012.
[Français]
Les femmes ont également fait des progrès importants sur le marché du travail. Au cours des 30 dernières années, le taux d'emploi des femmes est passé de 48 % à 58 %. À l'heure actuelle, les femmes comptent pour environ 48 % de tous les travailleurs au Canada.
Sur le plan international, parmi les pays de l'OCDE, les Canadiennes occupent le 5e rang pour ce qui est du taux de participation au marché du travail et le 7e rang pour ce qui est du taux d'emploi. Même si les femmes ont réalisé des progrès appréciables, certaines préoccupations demeurent.
[Traduction]
Pour ce qui est des études postsecondaires, les femmes sont toujours sous-représentées dans les domaines des sciences, des technologies, de l'ingénierie et des mathématiques, que l'on désigne couramment par l'acronyme STIM. En 2013, à peine plus de 30 % des étudiants de niveau postsecondaire dans les domaines des STIM étaient des femmes. La sous-représentation des femmes est particulièrement criante en architecture, en ingénierie et en technologies connexes, en mathématiques ainsi qu'en sciences informatiques et de l'information. Les femmes représentent une faible majorité des étudiants en agriculture, ressources naturelles et conservation, ainsi qu'en sciences physiques, sciences de la vie et technologies.
[Français]
Nous savons aussi qu'en dépit du fait qu'elles réussissent mieux que leurs homologues masculins au secondaire, certaines jeunes femmes choisissent de ne pas s'inscrire dans les domaines des STIM, c'est-à-dire les sciences, les technologies, l'ingénierie et les mathématiques.
Cette situation comporte d'importantes implications d'ordre économique pour le Canada. Les compétences dans les STIM sont au coeur des innovations visant l'amélioration de la productivité. Si une importante proportion de la population n'est pas pleinement représentée dans les bassins de talent des STIM, cela pourrait nuire à la capacité d'innovation et de croissance du Canada.
De plus, les revenus tirés des emplois dans les domaines des STIM sont généralement plus élevés que ceux des autres domaines.
[Traduction]
Selon les projections d'EDSC, pour les emplois où l'on prévoit des pénuries de main-d'oeuvre au cours de la prochaine décennie, les taux de participation des femmes seront fort probablement plus faibles que pour les emplois où l'on ne prévoit pas de pénurie. Près de la moitié de tous les emplois où l'on prévoit des pénuries de main-d'oeuvre sont à prédominance masculine, alors que c'est le cas pour seulement un quart des professions à prédominance féminine. Pour le dernier quart des emplois où l'on prévoit des pénuries de main-d'oeuvre, il y a un certain équilibre entre les hommes et les femmes. Les STIM et les métiers spécialisés comptent pour 34 % des emplois où l'on prévoit des pénuries de main-d'oeuvre.
Ces observations démontrent clairement que le soutien à l'emploi dans les métiers et professions en forte demande et le redressement de la sous-représentation des femmes peuvent être des priorités complémentaires.
[Français]
EDSC a récemment pris un train de mesures pour soutenir l'emploi dans les métiers et professions en forte demande, notamment dans les STIM et dans les métiers spécialisés.
Une des principales mesures pour pallier la sous-représentation des femmes consiste à appuyer l'accès aux études postsecondaires, puisque de nombreux emplois non traditionnels pour les femmes nécessitent une formation de niveau postsecondaire.
[Traduction]
Le Programme canadien de prêts et bourses fournit de l'aide financière sous forme de prêts et de bourses aux étudiants de niveau postsecondaire qui démontrent qu'ils ont des besoins financiers. Au total, les femmes comptent pour 60 % des bénéficiaires de prêts et de bourses.
EDSC aide aussi les jeunes femmes et les jeunes hommes à poursuivre des études postsecondaires avec Passeport pour ma réussite Canada, un organisme reconnu pour sa contribution à l'augmentation des inscriptions aux études postsecondaires chez les jeunes de milieux défavorisés.
En plus de soutenir l'accès aux études postsecondaires, EDSC a d'autres mesures en place pour aider les Canadiens à acquérir des compétences utiles au travail et à trouver un emploi, entre autres dans les domaines où la demande est forte, comme c'est le cas dans les STIM et les métiers spécialisés. EDSC a aussi pris des mesures pour appuyer directement le développement des compétences en lançant le programme de Subvention canadienne pour l'emploi, qui relie directement la formation à l'emploi.
Chaque année, une somme de plus de 2 milliards de dollars est accordée aux provinces et territoires dans le cadre des Ententes sur le développement du marché du travail afin d'aider les Canadiens à retourner rapidement sur le marché du travail. Cela prévoit aussi de l'aide aux femmes suivant une formation d'apprenti. Le gouvernement du Canada est résolu à renforcer ces ententes, en collaboration avec les provinces et territoires, pour que la formation soit harmonisée avec la demande sur le marché du travail.
[Français]
EDSC pose aussi des gestes importants pour améliorer la qualité de l'information sur le marché du travail et sur l'apprentissage communiquée aux Canadiens.
Les sites Guichet-Emplois et Travailler au Canada ont été regroupés pour offrir aux Canadiens un guichet unique et pratique pour obtenir de l'information fiable sur les tendances du marché du travail, les profils professionnels et les possibilités d'emploi.
Un nouveau système d'alerte-emploi a été lancé en 2013 pour fournir aux Canadiens de l'information sur la marché du travail, et ce, jusqu'à deux fois par jour.
[Traduction]
Dans le cadre du Plan d'action économique de 2014, 11,8 millions de dollars ont été investis sur deux ans, et 3,3 millions de dollars par année sur une base continue pour la mise en place d'un service de jumelage d'emplois amélioré, de façon à ce que les emplois disponibles soient tout d'abord offerts aux Canadiens en fonction des compétences de ces derniers et de la région dans laquelle les postes sont offerts.
EDSC travaille en ce moment au développement de l'outil Choix de carrière en ligne pour fournir aux Canadiens de l'information plus appropriée sur les perspectives du marché du travail selon les domaines d'étude. Cet outil aidera les jeunes à faire des choix éclairés en matière d'apprentissage et de travail. Le portail principal en matière d'information sur l'apprentissage Ciblétudes.ca fournit de l'information et des outils interactifs pour aider les Canadiens à planifier leurs études postsecondaires, à en assumer les coûts et à épargner.
En complément de sa série de programmes, EDSC a demandé au Conseil des académies canadiennes de voir comment le Canada est préparé à satisfaire à la demande future dans les domaines des STIM.
Ce ne sont là que quelques façons par lesquelles mon ministère veille à ce que les femmes réalisent leur plein potentiel dans les établissements d'enseignement et sur le marché du travail au Canada.
Je cède maintenant la parole à ma collègue Catherine Scott qui vous parlera de l'importance de la participation des femmes dans les métiers spécialisés et de quelques autres programmes et mesures de soutien d'intérêt qu'offre EDSC.
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En 2014, environ 4,6 millions de Canadiens exerçaient un métier spécialisé désigné pour une formation d'apprentissage, soit environ un travailleur canadien sur quatre et environ 17 % des travailleuses canadiennes. Ces dernières décennies, la participation des femmes aux systèmes d'apprentissage s'est confinée en grande partie dans les métiers de la coiffure et des services alimentaires.
En 2012, les femmes apprenties représentaient 14 % de tous les apprentis inscrits, ce qui représente un progrès de 40 % par rapport à 2008, alors que l'on comptait moins de 45 000 femmes apprenties. Le nombre absolu de femmes demeure réduit, mais l'on constate des signes encourageants de croissance dans de nombreux choix de carrière enrichissants et en demande pour les femmes.
[Français]
Les subventions aux apprentis constituent une mesure d'appui fédérale clé pour encourager les Canadiens et les Canadiennes à entreprendre et à achever une formation d'apprentissage dans un métier Sceau rouge. Ces subventions permettent aux apprentis de recevoir jusqu'à 4 000 $ pour payer des frais de scolarité, des outils et d'autres dépenses reliées à leur formation.
Le gouvernement fédéral diffuse depuis plusieurs années une série de campagnes publicitaires ciblant les femmes par le recours à des témoignages authentiques de femmes qui travaillent dans un métier spécialisé et qui bénéficient de subventions aux apprentis.
Le nouveau prêt canadien aux apprentis, lancé au mois de janvier, offre aux apprentis en formation dans un métier Sceau rouge la possibilité de demander un prêt sans intérêt d'un montant allant jusqu'à 4 000 $ par période de formation technique.
[Traduction]
Le projet pilote Souplesse et innovation dans la formation technique des apprentis qui a été annoncé dans le budget de 2014 nous permettra de favoriser des approches innovatrices en matière de formation en apprentissage. Le projet pilote favorisera également des projets qui amélioreront l'accessibilité à la formation technique pour des groupes sous-représentés comme les femmes.
Enfin, la Stratégie emploi jeunesse — la SEJ — vise à aider les jeunes Canadiens à acquérir les compétences et l'expérience nécessaires pour intégrer la population active. Dans le budget de 2014, le gouvernement annonçait son intention d'améliorer la SEJ pour offrir aux jeunes Canadiens une expérience de travail concrète dans des domaines à forte demande, y compris dans les métiers spécialisés.
Nous serons ravis de répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Je m’appelle Matthew Graham. Je suis le directeur général par intérim de la Division de la politique et des programmes de l’immigration économique à la Direction générale de l’immigration à Citoyenneté et Immigration Canada.
C'est mon privilège de vous présenter Maia Welbourne, qui est directrice générale de Politiques stratégiques et planification à CIC et responsable de l’analyse comparative entre les sexes dans son ensemble, ainsi que Louis Dumas, directeur du Centre de traitement des demandes à Ottawa. Nous sommes très heureux de comparaître devant votre comité dans le contexte de votre étude sur les femmes dans les métiers spécialisés et en sciences, en technologie, en génie et en mathématique.
[Français]
À CIC, nous reconnaissons la contribution des immigrants à notre économie et à notre société, et nous y accordons une grande importance. En effet, CIC est le seul ministère du gouvernement fédéral ayant l'obligation législative d'effectuer des analyses comparatives entre les sexes et de rendre compte au Parlement des répercussions de ses lois, soit, dans le cas qui nous occupe, la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés.
Par conséquent, le ministère intègre proactivement l'analyse comparative entre les sexes et fondée sur la diversité à l'élaboration de politiques et de programmes. Il met en place des mécanismes de suivi, notamment des stratégies d'atténuation concernant les effets défavorables potentiels visant des groupes particuliers, dont les femmes.
[Traduction]
Il ressort du Rapport annuel de CIC au Parlement de 2013 que, sur le plan de l'immigration économique dans son ensemble, les femmes gagnent du terrain en tant que demandeures principales. À l'échelle des nombreux programmes d'immigration économique du Canada, le nombre de femmes demandeures principales est constant, ou en légère augmentation, ce qui laisse entendre que ces programmes reconnaissent avec succès le capital humain des femmes immigrantes.
Le Programme des travailleurs qualifiés (fédéral), modernisé en 2013, sélectionne les demandeurs en fonction de facteurs de capital humain reliés au succès à long terme et à l'adaptabilité, dont les compétences linguistiques, l'éducation, l'expérience de travail, et les périodes antérieures de travail ou d'étude au Canada. Le programme a connu une réduction de l'écart entre les sexes quant au nombre relatif de femmes et d'hommes dont la demande a été approuvée dans le cadre du programme. Comme en témoignent les admissions, le programme reconnaît avec succès les compétences et l'expérience des femmes au Canada. En 2004, les femmes représentaient seulement 26 % des demandeurs principaux; toutefois, ce nombre est passé à 36 % en 2014.
Le Programme des candidats des provinces — le PCP — est un programme d'immigration économique qui permet aux provinces et territoires d'exercer leur responsabilité en immigration en désignant des ressortissants étrangers susceptibles de pallier, selon la province ou le territoire, les besoins spécifiques du marché de travail. Le nombre d'admissions dans le cadre du programme a grandement augmenté au cours de la dernière décennie, et pendant cette période, le pourcentage de femmes demandeures principales admises au Canada dans le cadre du PCP est passé graduellement de 21 % en 2004 à 34 % en 2014.
Comme vous le savez, le gouvernement a mis en oeuvre le Programme des travailleurs de métiers spécialisés (fédéral) le 2 janvier 2013. Ce programme faisait partie de la transformation globale du système économique du Canada en un système rapide et souple axé sur les emplois, la croissance et la prospérité.
[Français]
Le Programme des travailleurs de métiers spécialisés fédéral a été lancé afin de faciliter l'immigration de travailleurs de métiers spécialisés, en réponse à une demande croissante dans certains secteurs industriels. Contrairement au Programme des travailleurs qualifiés fédéral, il met l'accent sur la formation pratique et sur l'expérience de travail plutôt que sur les études universitaires officielles, en tenant compte du fait qu'il s'agit d'aspects essentiels à l'employabilité des travailleurs de métiers spécialisés.
Les travailleurs de métiers spécialisés peuvent tout de même présenter une demande dans le cadre du Programme des travailleurs qualifiés fédéral, mais ils disposent maintenant d'une nouvelle voie d'immigration qui correspond davantage à leur cheminement de carrière.
[Traduction]
Le programme est offert aux travailleurs de métiers spécialisés ayant de l'expérience de travail dans les domaines professionnels suivants de niveaux de compétences B de la Classification nationale des professions: métiers de l'électricité, de la construction et des industries; métiers d'entretien et d'opération d'équipement; supervision et métiers techniques dans les ressources naturelles, l'agriculture et la production connexe; supervision dans la transformation, la fabrication et les services d'utilité publique et opération de poste central de contrôle; chefs et cuisiniers; bouchers et boulangers-pâtissiers.
Le modèle de sélection réussite ou échec du Programme fédéral des travailleurs de métiers spécialisés repose sur quatre critères de sélection liés à la capacité des travailleurs de métiers spécialisés de travailler au Canada. Ces quatre critères sont: posséder une offre d'emploi réservé ou un certificat de compétence nécessaire à l'exercice du métier dans la province ou le territoire pertinent; posséder les compétences linguistiques, l'expérience de travail et le niveau de scolarité nécessaires pour répondre aux exigences d'emploi.
[Français]
Le Programme des travailleurs de métiers spécialisés fédéral a été conçu pour être non sexiste, c'est-à-dire gender neutral. Pendant son élaboration, des considérations liées à l'équité entre les sexes ont été évaluées concernant les effets de la conception du programme. Il a été reconnu qu'il est possible que l'exigence relative à l'expérience de travail de deux ans soit difficile à satisfaire pour certaines femmes en âge de procréer, étant donné qu'elles peuvent se retirer de la population active pendant de courtes périodes pour s'occuper des enfants.
[Traduction]
Pour répondre aux tendances plus diversifiées des femmes en ce qui a trait au marché du travail, cette exigence se veut souple, en accordant aux demandeurs une période maximale de cinq ans pour acquérir les deux années d'expérience de travail nécessaires pour le programme. Cette approche concilie inclusion et reconnaissance de l'importance capitale de l'expérience de travail dans la réussite de l'établissement économique.
Depuis l'instauration du programme fédéral des travailleurs de métiers spécialisés, le nombre de demandes présentées par des hommes et des femmes a été modeste. Il faut s'y attendre pour chaque nouveau programme. À mesure que les exigences du programme se font connaître, la demande augmente au fil du temps. En 2014, 62 demandeurs principaux ont été admis dans le cadre du programme. Il y avait moins de 5 femmes parmi les personnes dont la demande a été approuvée dans le cadre du programme, mais 704 femmes exerçant des professions spécialisées ont été admises dans le cadre d'autres programmes d'immigration économique du Canada pour l'obtention de la résidence permanente: le Programme fédéral des travailleurs qualifiés; la catégorie de l'expérience canadienne; le Programme des candidats des provinces.
De 2010 à 2014, le nombre de femmes exerçant des professions spécialisées admises chaque année en tant que résidentes permanentes a augmenté de 151 %.
[Français]
En ce qui concerne les immigrantes ayant de l'expérience de travail dans une profession du domaine des sciences, de l'ingénierie ou des mathématiques, elles sont plus susceptibles de présenter une demande au titre du Programme des travailleurs qualifiés fédéral, de la catégorie de l'expérience canadienne ou du Programme des candidats des provinces, étant donné que ces programmes sont mieux adaptés aux travailleurs du savoir.
[Traduction]
En 2014, 2 016 demandeuses exerçant une profession dans le domaine des sciences naturelles et appliquées ont été admises au Canada. De plus, le pourcentage de femmes par rapport au nombre total de personnes admises exerçant ces professions est passé de 16 % en 2010 à 18 % en 2014. Parmi les membres de ce groupe professionnel, la majorité a immigré dans le cadre du Programme fédéral des travailleurs qualifiés.
À la modernisation de ce programme, en 2013, une des exigences d'admissibilité, soit l'acquisition d'une année d'expérience de travail au cours des 10 dernières années, n'a fait l'objet d'aucun changement, étant donné qu'elle a été conçue pour inclure les femmes, qui présentent des tendances plus diversifiées en matière de marché du travail que les hommes.
[Français]
De plus, la pondération relative de l'expérience de travail dans la grille de points a été réduite. Cette mesure a été prise en partie pour atténuer les répercussions que peuvent avoir les responsabilités liées à la prestation de soins aux enfants sur la capacité des femmes d'obtenir des points pour l'expérience de travail.
[Traduction]
Madame la présidente, je peux vous garantir que CIC s'efforce toujours d'assurer l'accessibilité de sa série de programmes d'immigration économique à tous les immigrants, quel que soit leur sexe.
Nous attendons avec impatience les conclusions de l'étude du comité. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Madame la présidente, je suis heureuse d'être ici au nom de Condition féminine Canada. Nous accueillons favorablement votre étude sur les femmes dans les métiers spécialisés et dans le secteur des sciences, technologie, génie et mathématiques, le secteur des STEGMA. Il s'agit d'une étude qui souligne vraiment la contribution des femmes à la vie économique du Canada.
En ce qui concerne le rôle important des femmes sur le marché du travail canadien, les nouvelles sont bonnes. Depuis quelques décennies, le Canada a en effet enregistré des progrès considérables au chapitre de la diversité en milieu de travail. Comme mon collègue d'EDSC l'a mentionné plus tôt, les femmes représentent maintenant près de la moitié de la main-d'oeuvre canadienne.
Toutefois, ces tendances ne s'appliquent pas aux métiers spécialisés et aux professions du secteur des STEGMA. En 2011, au Canada, les hommes comptaient pour environ 95 % des effectifs des corps de métiers. Et ce pourcentage n'a pratiquement pas changé en 25 ans. Dans les STEGMA, les femmes représentent seulement 22 % des effectifs.
Or, pour l'avenir, on s'attend à un déficit de main-d'oeuvre spécialisée. En effet, d'ici 10 ans, plus de 25 % des effectifs devraient partir à la retraite. Le recrutement de femmes dans ces métiers pourrait aider à pallier cette pénurie prévue dans plusieurs industries. Comme l'ont démontré plusieurs études, il contribuerait à améliorer la productivité des employeurs canadiens et leur capacité de faire face à la concurrence internationale. De plus et surtout, l'ouverture de ces emplois bien rémunérés aux femmes favoriserait une amélioration de la situation économique des femmes et, de là, contribuerait à la prospérité du Canada dans son ensemble.
Pour augmenter la représentation des femmes dans certains de ces secteurs, il faudra relever un certain nombre de défis. Les obstacles qui empêchent les femmes de choisir des métiers spécialisés ou des professions techniques et scientifiques sont complexes. Les femmes les rencontrent à diverses étapes, dans leurs études, leur formation, l'emploi et l'avancement.
Ces obstacles se trouvent dans les programmes pédagogiques du primaire et du secondaire, les procédures d'admission des collèges et universités, les pratiques d'embauche et le milieu de travail, pour n'en citer que ceux-là. Par exemple, on n'encourage pas en général les jeunes femmes à envisager une carrière prometteuse dans un métier spécialisé ou dans les STEGMA. Les parents et les enseignants peuvent jouer un rôle important et voir à ce que les jeunes femmes soient bien conscientes de toutes les possibilités de carrière qui s'offrent à elles.
Quant au milieu de travail, les femmes travaillant dans ces secteurs signalent de nombreuses difficultés, par exemple: des horaires rigides, le manque de modèles féminins, un climat de travail hostile, des conditions de travail dangereuses ou des possibilités d'avancement limitées. Il est vrai aussi que certaines industries dépendantes des métiers et de certaines disciplines des STEGMA ne sont pas prêtes à accueillir des femmes, à modifier la culture du milieu de travail ou, encore, l'environnement physique.
[Français]
Pour aider à surmonter ces obstacles, Condition féminine Canada a pris de nombreuses mesures. Par exemple, par l'entremise du Programme de promotion de la femme, nous finançons plusieurs projets visant à aider les femmes à avoir accès aux métiers spécialisés et aux professions techniques.
Depuis 2007, nous avons investi plus de 15 millions de dollars dans de tels projets. Ceux-ci sont en vigueur dans différents secteurs dont les mines, le camionnage, la construction et le bâtiment, les communications et la technologie connexe, les sciences, le génie et l'énergie, y compris les industries gazière et pétrolière. Dans tous ces projets, vous trouverez des collaborations entre des joueurs clés comme le secteur privé, les associations professionnelles, des conseils sectoriels de ressources humaines et d'autres organisations.
Outre les projets, Condition féminine Canada a parrainé, l'année dernière, une activité d'échange de connaissances sur les meilleures pratiques appuyant l'intégration des femmes dans les métiers spécialisés et les sciences, la technologie, le génie et les mathématiques.
La présidente de l'Association minière du Canada a souligné qu'il fallait recruter plus de femmes dans le secteur minier. C'est essentiellement le même message que relayait plus tôt ce mois-ci le Globe and Mail, citant la vice-présidente des ressources humaines chez GoldCorp selon qui les mines doivent s'intéresser au potentiel inexploité que représente la main-d'oeuvre féminine. La présidente de l'Association minière du Canada a noté l'importance de changer les perceptions. Travailler dans les mines ne se résume plus à descendre sous terre avec un pic et une pioche. Les nouvelles technologies occupent une place importante dans cette industrie qui emploie une variété de spécialistes, des gens formés dans diverses techniques, en conduite d'équipements lourds ou en génie. Les femmes peuvent assumer toutes ces fonctions et bien plus. Cependant, pour qu'elles se projettent dans de telles professions, elles doivent d'abord savoir que ces secteurs ont évolué.
Condition féminine Canada travaille aussi en collaboration avec les provinces et territoires. Nous collaborons notamment avec le Forum canadien sur l'apprentissage afin de concevoir un dossier d'analyse sur les femmes dans les métiers spécialisés et les professions techniques.
À titre de dernier exemple, en février 2014, le Groupe de réflexion sur les femmes dans l'économie a été mis sur pied par la ministre Leitch pour examiner la façon de soutenir les femmes qui choisissent d'exercer un métier spécialisé. Ce groupe tiendra dans les semaines à venir une série de tables rondes régionales afin de cerner les enjeux du point de vue des employeurs.
[Traduction]
Les initiatives dont j'ai parlé reflètent notre souci de collaborer avec une large gamme de partenaires afin de soutenir l'avancement des femmes dans les métiers spécialisés, les professions techniques et les carrières dans les STEGMA.
J'espère que ces renseignements seront utiles à votre étude et qu'ils vous inciteront à rencontrer certaines des nombreuses organisations avec qui nous avons le plaisir de travailler sur cet enjeu.
Je serai heureuse de répondre à vos questions. Merci.
:
Madame la présidente, je vous remercie et je remercie aussi les membres du comité de l'occasion que vous nous offrez d'apporter notre témoignage.
Je suis accompagnée de mon collègue Serge Villemure.
[Français]
qui est responsable des programmes de bourses au CRSNG.
[Traduction]
Je pense que les témoins qui m'ont précédée ont très bien délimité le contexte. Le CRSNG est chargé d'appuyer la recherche et la formation aux sciences et au génie au Canada. C'est sur cette mission que je concentrerai mon exposé.
Je veux, pour commencer, parler d'une ancienne des chaires du conseil pour les femmes dans le programme des sciences et du génie, Mme Claire Deschênes, professeure de génie mécanique à l'Université Laval, à Québec. Sa spécialité est l'optimisation du rendement des turbines servant à la production d'hydroélectricité.
[Français]
La professeure Deschênes est une chercheuse expérimentée très performante qui collabore efficacement avec l'industrie. Elle occupe un poste de niveau supérieur au sein du corps professoral. De 1997 à 2006, Claire Deschênes a été titulaire d'une chaire pour les femmes en sciences et en génie de CRSNG.
Nous reconnaissons tous qu'il faut davantage de femmes comme Mme Deschênes dans des postes de direction. Nous avons besoin d'elles comme modèles et comme mentors auprès de la relève. Nous avons besoin d'elles pour inciter les jeunes femmes à envisager de faire carrière en sciences et en génie.
En 1996, le CRSNG a créé les chaires pour les femmes en sciences et en génie afin d'aider à atteindre ces objectifs. Pour accroître la participation des femmes dans ces domaines, le CRSNG accorde cinq chaires à la grandeur du pays. Elles sont financées en collaboration avec des partenaires industriels. Ces partenariats avec l'industrie permettent d'obtenir des fonds, mais ils aident surtout à sensibiliser les entreprises à l'importance de la mixité.
[Traduction]
Le CRSNG cherche à investir dans la meilleure recherche et à ouvrir de nouveaux champs dans la connaissance, à l'échelle mondiale. Il cherche à collaborer avec l'industrie pour qu'elle puisse être la première à l'utiliser ces connaissances et à les mettre sur le marché.
Pour réussir, nous savons que nous devons augmenter la mixité et l'équité dans les sciences et le génie. Je peux vous assurer que nous ne sommes pas seulement préoccupés par cet enjeu, mais que, aussi, nous avons pris des mesures, ensemble, avec les organismes subventionnaires soeurs et d'autres, pour affronter ce défi.
Comme le rapport de 2012 du Conseil des académies canadiennes sur les questions touchant les femmes dans la recherche le fait observer, il reste beaucoup de travail à faire, même si nous avons fait des progrès. C'est particulièrement visible dans les domaines des sciences physiques, de l'informatique, du génie et des mathématiques.
Sur cette question, il importe d'envisager les questions de mixité dans les sciences et le génie selon le point de vue de la discipline et celui de l'avancement professionnel de l'individu.
Même si les tendances peuvent être semblables en ce qui concerne le départ des femmes du secteur de la recherche dans son ensemble, le nombre croissant de femmes présentes dans les sciences de la vie tend à masquer la profondeur du problème que nous affrontons dans les domaines fortement axés sur les mathématiques. Par exemple, le Conseil des académies canadiennes a constaté que la proportion de femmes dans les études du premier cycle dans les sciences fortement axées sur les mathématiques et le génie était de seulement 24 % contre 69 % dans les sciences de la vie.
Après le premier cycle, la bonne nouvelle est que le pourcentage de femmes dans ces domaines tend à rester assez constant jusqu'au doctorat et au poste de professeur adjoint. Cependant, de ce niveau à celui de professeur titulaire, il diminue beaucoup, ce qui entraîne non seulement une perte de compétences mais, aussi, de mentors pour les jeunes femmes qui arrivent dans ces domaines.
[Français]
Les données du Conseil des académies canadiennes, comme celles du CRSNG, montrent qu'il est difficile de réaliser de véritables progrès si les femmes ne sont pas assez nombreuses au départ. Nous avons besoin que les femmes continuent dans ces domaines, mais il faut vraiment accroître le bassin de femmes diplômées, spécialement dans les domaines axés sur les mathématiques. Pour cela, nous devons frapper l'imagination des jeunes femmes avant qu'elles entreprennent des études postsecondaires.
[Traduction]
Une deuxième conclusion que, je pense, nous avons tous dégagée est qu'il n'existe pas de solution simple unique. Pour avancer, il faut une démarche dynamique, pluridimensionnelle, qui comporte des changements dans nos systèmes sociaux et nos institutions.
Comme je l'ai fait observer, le rôle du CRSNG est de faire produire au Canada les idées et les talents dont notre pays a besoin pour réussir. Au fil des ans, donc, il a progressivement mis sur pied un certain nombre de programmes et de mesures pour essayer de remédier à la sous-représentation des femmes aux divers niveaux du cheminement professionnel universitaire.
De 1991 à 2008, il a appliqué le Programme des professeures-boursières, qui favorise l'augmentation de la représentation féminine dans le corps enseignant des universités canadiennes, à une époque où les universités embauchaient à un rythme plus lent. En 1996, comme je l'ai dit, nous avons créé les chaires pour les femmes en sciences et en génie. En 2011, nous avons adopté un énoncé de principe sur l'égalité des sexes, dans lequel nous affirmions que tous les Canadiens devaient avoir une chance égale d'embrasser une profession dans le domaine des sciences et du génie. Cela nous engage à surveiller les préjugés sexistes dans nos processus d'examen par les pairs.
Pour augmenter l'arrivée des femmes dans les postes d'enseignant universitaire, nous avons appliqué des mesures pour faciliter la transition jusqu'au postdoctorat. Par exemple, nous avons créé des allocations pour prestations parentales, pour que les étudiantes et les postdoctorantes puissent poursuivre leurs programmes de recherche tout en ayant un premier enfant. Pour réduire le départ de femmes en cours de carrière entre les postes de professeure adjointe et de professeure titulaire, nos subventionnées peuvent demander une prolongation de la durée de leur subvention, jusqu'à concurrence de deux ans, pour un congé de maternité ou un congé parental.
[Français]
Ces mesures sont utiles car elles aident à réduire le nombre de femmes qui renoncent à ce parcours professionnel, mais elles ne permettent pas d'accroître le nombre de celles qui entreprennent des études postsecondaires en sciences et en génie. À cet égard, les titulaires des chaires pour les femmes en sciences et en génie du CRSNG jouent un rôle important. En effet, ces chercheuses très performantes consacrent jusqu'à 50 % de leur temps à établir des contacts avec des jeunes femmes à qui elles servent de guides et de mentors. Toutefois, le nombre de jeunes femmes que les titulaires des chaires peuvent sensibiliser est limité. Cependant, le programme PromoScience du CRSNG s'attache à sensibiliser un bassin de jeunes beaucoup plus vaste et diversifié.
[Traduction]
En appuyant les groupes de promotion des sciences de partout au pays, qui sont pratiquement en mesure de rejoindre les élèves de la maternelle à la douzième année, nous élargissons notre audience et notre efficacité.
Je voudrais ajouter que nous avons été très heureux que le gouvernement ait reconnu l'importance du programme PromoScience dans la stratégie en matière de sciences, de technologie et d'innovation, récemment actualisée.
En terminant, je mentionne quelques mesures générales auxquelles le CRSNG participe pour augmenter la mixité.
En 2013, nous avons organisé conjointement avec d'autres acteurs le troisième sommet nord-américain sur les questions d'égalité sexuelle, qui a réuni plus de 600 participants de plus de 30 pays et qui était consacré à l'aplanissement des obstacles qui entravent l'avancement des femmes dans les sciences et le génie et à la diffusion de pratiques exemplaires. Le résultat est un plan qui expose les mesures à prendre collectivement, par les divers acteurs, pour atteindre une plus grande mixité dans les secteurs des STEGMA.
Récemment aussi, le CRSNG a adhéré au plan d'action des ministères sur l'analyse comparative entre les sexes et il collabore aussi avec Condition féminine Canada à sa mise en oeuvre dans son organisation.
[Français]
De plus, je suis fière de vous dire que l'effectif du CRSNG est composé de 67 % de femmes qui sont réparties dans tous les échelons de l'organisme. De fait, 50 % des membres de la haute direction de notre organisme sont des femmes. Donc, comme vous pouvez le constater, le CRSNG a pour priorité fondamentale d'inciter les femmes à faire des carrières en sciences et en génie tant au sein de l'organisme qu'à l'extérieur.
[Traduction]
Nous sommes déterminés à accroître la participation des femmes dans les STEGMA, en facilitant la conciliation entre la carrière et la famille et en favorisant le mentorat.
En fin de compte, la véritable mixité et équité entre les sexes contribue à accroître l'excellence globale dans les sciences et le génie, ce qui procure au Canada un avantage concurrentiel.
Finalement, j'invite officiellement tous les membres du comité à une manifestation qui aura lieu le 8 juin, sur la Colline du Parlement, où on mettra en vedette certaines femmes figures de proue dans les sciences et le génie. Vous pourrez alors rencontrer des chercheuses d'un talent incroyable, parmi lesquelles Mme Claire Deschênes, dont j'ai parlé au début de mon exposé.
J'espère que vous pourrez y assister.
Je serai heureuse de répondre à vos questions. Merci.
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Je vous remercie de cette question.
Les chercheurs ne savent pas trop comment expliquer la sous-représentation des femmes dans les STEGMA, mais ils ont reconnu un certain nombre de causes possibles.
Les élèves de sexe féminin des pays de l'OCDE se sont montrées moins confiantes que leurs confrères dans leurs talents en mathématiques. Au Canada, d'après une recherche de Statistique Canada, même les jeunes femmes très talentueuses en mathématiques sont beaucoup moins susceptibles de se lancer dans les STEGMA que les hommes moins talentueux. Cela laisse entendre l'influence d'autres facteurs, par exemple les attentes d'origine culturelle, la crainte de ne pas pouvoir concilier facilement travail et vie personnelle, les caractéristiques des lieux de travail ou d'éventuelles différences dans les intérêts.
La plupart des femmes qui terminent leurs études dans les STEGMA choisissent des programmes scientifiques ou la biologie plutôt que les mathématiques, l'informatique ou le génie, où les salaires sont plus élevés, en moyenne. Malgré leur sous-représentation dans les STEGMA, elles sont cependant plus nombreuses. En 2011, 34 % des diplômés du secteur des STEGMA de 25 à 34 ans étaient des femmes contre 23 %, dans la tranche de 55 à 64 ans.
Les métiers spécialisés sont perçus par certains comme mal rémunérés, peu spécialisés et peu prestigieux. La recherche d'EDSC a mis le doigt sur une perception répandue selon laquelle les femmes n'ont pas la force physique nécessaire pour faire le travail qu'exigent ces métiers.
Les filles du secondaire ont signalé une attente plus grande des parents pour leur réussite scolaire que pour les garçons, c'est-à-dire, communément, l'obtention d'un diplôme postsecondaire. Dans une étude des élèves du postsecondaire au Canada, 28 % des garçons ont répondu qu'ils avaient envisagé de faire carrière dans les métiers, contre seulement 8 % des filles.
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Tout d'abord, j'aimerais préciser à quel point je suis heureuse de voir tout le travail que vous avez accompli. J'aimerais tous vous féliciter des méthodes que vous utilisez et de l'énergie que vous consacrez à ce projet. Je crois que c'est très important, et vous avez effectué un travail remarquable.
J'ai deux questions. Je sais que le travail accompli par Citoyenneté et Immigration est extrêmement précieux, mais malheureusement, je n'ai pas de question pour vous.
Ma question s'adresse aux trois autres témoins, madame la présidente.
Ma première question concerne l'âge auquel les étudiants obtiennent leur diplôme d'études secondaires et entrent à l'université. En Ontario, les finissants ont généralement 17 ans, et nous leur demandons de choisir le domaine d'éducation dans lequel ils souhaitent poursuivre leurs études. J'aimerais savoir si des études pourraient aider à déterminer l'âge optimal auquel les filles peuvent répondre à cette question comparativement aux garçons.
Deuxièmement, j'aimerais savoir comment nous pouvons soulever l'intérêt des conseillers en orientation, des employés et des enseignants dans les écoles secondaires pour permettre à ces jeunes femmes de grandir différemment?
Par exemple, dans ma circonscription, une école a un club dans lequel on encourage les filles qui étudient en science. Ce club a un taux de participation très élevé. Il offre des groupes de robotique, etc. Il existe également un autre groupe appelé FIRST Robotics. C'est un groupe national dans lequel on encourage les écoles secondaires à former des équipes de robotique. Il est financé par le gouvernement fédéral. La semaine dernière, ses membres ont organisé un événement au collège Durham, à l'Institut universitaire de technologie de l'Ontario, au cours duquel on a choisi les finalistes qui participeront à l'épreuve finale aux États-Unis.
De très bonnes initiatives ont été mises sur pied. J'aimerais savoir comment les intégrer et les rassembler en fonction de l'âge, des enseignants et des autres initiatives. Comment pouvons-nous les rassembler?
Ce sont mes questions, madame la présidente. Les trois témoins peuvent y répondre.
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Merci, madame la présidente.
[Traduction]
Merci à tous les témoins d'être ici aujourd'hui.
Madame Savoie, vous avez cité des chiffres au début de la séance. Vous avez indiqué que 5 % des métiers spécialisés étaient exercés par des femmes et que 22 % des emplois dans les domaines des sciences, de l'ingénierie, de la technologie et des mathématiques étaient occupés par des femmes. C'est très peu, mais il y a tout de même de l'espoir, parce que je suis une comptable agréée et je me souviens qu'en 1905...
Des voix: Oh, oh!
Mme Joyce Bateman: J'ai obtenu mon titre de comptable agréée au début des années 1980. J'ai été embauchée par Pricewaterhouse. Sur les 12 personnes embauchées cette année-là, j'étais la seule femme. Ce domaine a changé du tout au tout ces dernières années, et je soupçonne qu'il en sera ainsi pour ces domaines.
Je crois qu'il est très important — et je reprends ici les propos de mes collègues sur l'importance d'encourager tôt les jeunes filles à s'intéresser à ces carrières — d'adopter une approche à long terme... et je conviens tout à fait qu'il faut abattre les cloisons dont vous parlez, madame.
[Français]
Je déteste les
[Traduction]
vase clos. Nous devons travailler ensemble. Pour que la situation change, nous devons amener les jeunes femmes à développer leur intérêt dans ces domaines.
Je parle ici en tant que mère. Ma plus jeune fille est en 11e année. Elle fait partie du programme de baccalauréat international, et elle est l'une des deux filles du cours de sciences physiques. En mathématiques avancées, les filles sont un peu mieux représentées, mais elles ne sont pas nombreuses. Je pense qu'il faut déployer des efforts délibérés pour sensibiliser les jeunes filles.
Tout d'abord, monsieur Will, pourrais-je vous demander de donner l'adresse de votre site Web et tous les liens connexes à la
[Français]
greffière du comité parce qu'il est très important que nous ayons cette information.
[Traduction]
Nous devons utiliser ces renseignements, non seulement pour nos familles, mais aussi pour nos électeurs, qui sont nos familles, et nous assurer que les gens entendent parler de cet outil, qui semble formidable. C'est vraiment quelque chose dont je me réjouis.
Madame Scott, je crois que vous avez parlé plus tôt de la Stratégie emploi jeunesse. Si je ne me trompe pas, dans le budget de l'an dernier, on y a consacré 40 millions de dollars. Est-ce exact?