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Je vous souhaite la bienvenue à la 39
e réunion du Comité permanent de la condition féminine.
Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 1er octobre 2014 et à la motion adoptée par le comité le jeudi 30 octobre 2014, le comité reprend son étude sur les pratiques prometteuses pour prévenir la violence envers les femmes.
Il faut dire qu'il est tout à fait à propos que nous nous réunissions pour parler de pratiques prometteuses pour prévenir la violence envers les femmes, parce que cette semaine nous soulignons la Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes qui est reconnue chaque 6 décembre. Je tenais à le souligner.
Je tenais aussi à remercier nos invités qui participent à cette étude très importante. J'aimerais remercier également les membres du comité d'avoir fait en sorte que nous puissions avoir cette étude très importante.
J'aimerais accueillir ce matin, du Réseau d'action des femmes handicapées du Canada, Mme Bonnie L. Brayton, directrice nationale, et Mme Carmela Hutchison, présidente.
Nous recevons également Mme Alia Hogben, directrice exécutive du Conseil canadien des femmes musulmanes.
Par vidéoconférence, directement de Calgary en Alberta, nous accueillons Mme Rekha Gadhia, gestionnaire au Département des services familiaux, et Mme Beba Svigir, directrice générale de la Calgary Immigrant Women’s Association.
Chaque groupe de témoins va disposer de 10 minutes. Ces présentations seront suivies d'une période de questions.
J'aimerais commencer avec Mme Carmela Hutchison.
Vous disposez de 10 minutes.
Je remercie tout le monde de nous accueillir ici aujourd'hui.
J'aimerais saluer les Algonquins qui nous reçoivent sur leurs terres ancestrales aujourd'hui.
Nous sommes ici pour parler d'un problème très important et très grave: la violence à l'égard des femmes handicapées. Nous parlons de la violence à l'égard des femmes; je crois que nous devrions aborder cette question comme étant un enjeu de santé publique.
J'aimerais commencer par vous lire un extrait de l'article « Le capacitisme — Une forme de violence envers les femmes » de Mme Fran Odette.
Le capacitisme est omniprésent dans notre société; il constitue une forme de violence à l'égard des personnes qui s'identifient comme des femmes qui se produit aux niveaux individuel et systémique. Le capacitisme définit une femme par son handicap et est axé sur ce en quoi elle est différente de la « norme », plutôt que de reconnaître son individualité et ses expériences propres. Le capacitisme, le sexisme et les autres formes d'oppression font en sorte que les personnes qui s'identifient comme des femmes et qui ont des handicaps sont davantage à risque de vivre différentes formes de violence et minent l'accès aux ressources mêmes qui permettent d'accroître la sécurité et de faciliter la guérison. Les politiques et les procédures doivent reconnaître le capacitisme comme étant une forme de violence et s'y attaquer par l'entremise de vérifications des programmes, de la supervision, de plans de formation et de campagnes d'éducation du public. Même si l'impact du capacitisme et de l'audisme sur les hommes et les femmes est tout aussi préoccupant, l'objectif du présent article est d'établir le fait que le capacitisme constitue une forme de violence à l'égard des femmes, d'accroître la sensibilisation et la compréhension du public à l'égard de ce phénomène et de ses graves conséquences et de s'assurer que cet enjeu est à l'ordre du jour de tous.
La violence à l'égard des femmes nous touche tous. En tant que femmes, même si nous ne sommes pas directement touchées par la violence, on nous apprend certainement à en avoir peur. Elle touche tous les aspects de notre société, des femmes autochtones disparues et assassinées aux événements qui se produisent au sein de notre propre gouvernement.
Aujourd'hui, nous allons voir pourquoi la violence à l'égard des femmes peut à la fois être la conséquence et la cause d'un handicap. La violence prend de nombreuses formes.
Les femmes handicapées sont plus souvent la cible de violence. Plutôt que de parler de tous les faits qui se rattachent à ce phénomène, nous n'avons qu'à lire l'article 6 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, qui souligne le fait que les femmes et les filles handicapées risquent particulièrement de vivre des situations de pauvreté et de violence. Le nombre de personnes qui interagissent avec les femmes handicapées, la nature du handicap, le plus grand nombre de formes de violence et de types d'agresseurs auxquels elles sont exposées sont tous des facteurs qui exacerbent d'autant le risque agression
Les personnes qui ont certains handicaps sont plus à risque, puisque leur socialisation suppose une plus grande obéissance à l'autorité. J'entends souvent dire que seuls les individus les plus odieux pourraient agresser une personne handicapée. Maintenant, j'aimerais souligner plusieurs exemples qui démontrent la façon dont la conjonction du statut de femme, de la violence et des handicaps crée un contexte parfait pour la douleur et la mort.
J'aimerais d'abord commencer avec la femme de Winnipeg atteinte de handicaps intellectuels qui a été brutalement agressée sexuellement pendant que sa personne soignante était complètement inconsciente de la situation puisqu'elle était assise quelques rangées devant et qu'elle écoutait son iPod.
Victoria Shachtay était la mère paralysée d'une fille de six ans. Elle vivait à Innisfail, en Alberta, et a été tuée par une bombe que son conseiller financier lui a envoyée par la poste lorsque la famille a découvert que l'argent de la femme était utilisé de façon frauduleuse et a commencé à poser des questions. L'utilisation d'une boîte postale communautaire aurait pu causer la mort de plusieurs personnes du voisinage. Il est très inquiétant de savoir que l'élimination de la livraison postale au domicile en faveur des boîtes postales communautaires pourrait constituer une cible supplémentaire pour les agresseurs de femmes handicapées.
Betty Anne Gagnon, femme souffrant d'un handicap intellectuel, était allée vivre chez sa soeur. Sa soeur ainsi que son beau-frère sont tombés dans un cycle de dépendance et de violence. Puisqu'ils n'arrivaient pas à répondre aux besoins de Betty Anne, ils l'ont battue, l'ont forcée à se nettoyer la bouche avec des produits ménagers et l'ont fait vivre dans des conditions inhumaines: un autobus scolaire non chauffé et une cage dont ressortaient des clous située dans le garage. Lorsqu'elle est morte, elle pesait 69 livres. Les accusations contre sa famille ont été réduites à des accusations de négligence de fournir les choses nécessaires à l'existence.
Misty Joy Franklin vivait à Prince George lorsqu'elle a été poignardée dans le cou par son petit ami, Trevor Fontaine, qui avait des antécédents de violence et qui a par la suite été déclaré délinquant dangereux. Misty est devenue quadriplégique en 2003. Elle avait 24 ans au moment de l'agression et avait deux filles. Paralysée et vivant grâce à un ventilateur, Misty vivait dans un établissement de soins de longue durée, et elle a choisi d'arrêter le ventilateur. Elle est décédée le 28 janvier 2014.
La première journée où Bonnie et moi avons commencé à travailler ensemble, nous avons eu des discussions à très large portée sur les nombreux sujets touchant la violence à l'égard des femmes handicapées. La sexualisation des jeunes filles, la cyberintimidation et la pornographie sur le Web étaient particulièrement inquiétantes.
Rehtaeh Parsons s'est suicidée le 7 avril 2013 après avoir été la cible d'un cycle infernal de cyberintimidation survenu à la suite de la circulation d'une vidéo où elle se faisait prétendument violer par plusieurs agresseurs. Amanda Todd s'est suicidée le 10 octobre 2012 après qu'on l'a persuadée de montrer ses seins au cours d'une discussion vidéo en ligne qui allait par la suite circuler sur Internet.
Hier, sur Facebook, le jeu Grand Theft Auto, dans lequel les femmes sont représentées comme des objets sexuels et dans lequel les joueurs peuvent avoir des relations sexuelles virtuelles avec des travailleuses du sexe et même les assassiner, a suscité une indignation au sein des communautés de femmes.
La violence fondée sur l'honneur et les femmes autochtones disparues et assassinées découlent aussi de la conjonction de la violence, de la pauvreté et des femmes handicapées.
La violence peut à la fois être un facteur de risque et la cause de handicaps. Les lésions cérébrales constituent aussi un enjeu émergent associé aux traumatismes et à la violence, les deux étant causés par des traumatismes crâniens causés par des coups directs et, comme l'a signalé la directrice générale de l'Alberta Council of Women's Shelters, par la strangulation à des fins sexuelles. Chez DAWN-RAFH Canada, nous avons reçu des rapports qui mettent en lumière les expériences de certaines femmes ayant vécu des décollements de la rétine et des dommages auditifs associés à des lésions cérébrales et à des coups à la tête.
En raison de leur handicap, certaines personnes ne peuvent pas profiter de services de santé mentale et d'autres programmes de réadaptation. Par exemple, il est impossible de recevoir des soins de réadaptation à la suite de lésions cérébrales si vous souffrez aussi d'une maladie mentale importante. Je suis l'une de ces personnes.
Les gens du secteur de la santé mentale qui disent qu'il est impossible d'attraper une maladie mentale ont déjà réfuté l'idée selon laquelle les problèmes de santé mentale deviennent endémiques. Après réflexion, je crois toujours qu'il est possible d'attraper une maladie mentale par la violence et l'agression. Ce sont les vecteurs de transmission.
Les effets des besoins liés aux traumatismes et à la santé mentale, leurs liens avec la dépendance et les interventions nécessaires pour aider les femmes handicapées dans ces secteurs cliniques, ce ne sont que les premières étapes. Dans un exposé récent de l'agent provincial en chef de la santé mentale, le Dr Michael Trew a indiqué que la première question qui est posée dans le cadre de soins de santé mentale qui tiennent compte des traumatismes est « Que vous est-il arrivé? » et non « Quel est votre problème? »
Les personnes handicapées ont besoin de sécurité, d'encouragement, d'accommodements et de gentillesse afin de raconter leur histoire. Le Dr Trew a aussi parlé du besoin qu'ont les patients de raconter leur histoire à leur médecin. Malheureusement, le patient est souvent en crise ou décédé avant de pouvoir le faire. Souvent, les médecins sont si occupés qu'ils n'ont pas le temps d'écouter. Au mieux, l'absence de lien entre les besoins en matière de santé mentale des gens handicapés et les fournisseurs de soins de santé crée de nouvelles barrières à l'établissement d'une relation de confiance essentielle pour transformer les traumatismes en autonomisation. Au pire, l'absence de lien crée un nouveau traumatisme, un rejet supplémentaire et une honte renouvelée chez une personne qui, une fois de plus, a rassemblé son courage pour raconter son histoire et qui est encore une fois rejetée.
Certaines personnes qui reviennent du service militaire souffrent de blessures de stress opérationnel et de traumatismes sexuels militaires, terme que j'ai entendu hier pour la première fois. Pourtant, les femmes qui ont été agressées reçoivent des diagnostics de troubles de la personnalité limite, de troubles dissociatifs de l'identité et, occasionnellement, ont l'honneur de recevoir un diagnostic d'état de stress post-traumatique. La violence et les agressions subies par les femmes en dehors d'opérations militaires sont vues d'une façon discriminatoire, et on cherche à blâmer les victimes, autant d'un point de vue féministe que capacitiste. Les femmes qui ont été harcelées sexuellement sur leur lieu de travail reçoivent rarement le soutien et les soins appropriés.
Nous devons nous inspirer de l'expérience militaire afin que toutes les blessures dont souffrent les femmes handicapées, et, en fait, toutes les femmes, soient vues de façon égale. Un article écrit par Jeanne Sarson et Linda MacDonald, intitulé « Torturing by Non-State Actors Invisibilized, A Patriarchal Divide and Spillover Violence from the Military Sphere into the Domestic Sphere », traite exactement de ce sujet. DAWN-RAFH Canada a approuvé cet article et encourage l'adoption des recommandations qu'il contient.
La décision rendue dans le cadre de l'affaire R. c. D.A.I., à laquelle DAWN-RAFH Canada a participé à titre d'intervenant, a constitué un pas de géant pour l'égalité des femmes handicapées en plaçant les témoins ayant des incapacités mentales sur le même pied d'égalité que les autres témoins.
L'égalité en matière de services de santé doit être atteinte pour les personnes handicapées. La sexualité est un secteur de besoins en matière de santé mentale qui est souvent négligé. En effet, la suppression de ces besoins dans le cadre des soins de santé que reçoivent les femmes accroît même la détresse et augmente les besoins en matière de santé mentale. Les attitudes capacitistes entourant la sexualité perpétuent la violence sexuelle, et l'absence d'un suivi de traitement approprié pour les femmes handicapées.
Les personnes ayant des déficiences développementales et des maladies mentales sont souvent forcées, dès l'âge de 18 ans, de choisir quels services ils recevront. Si une personne souffrant de déficience développementale a des besoins en matière de santé mentale, elle sera souvent exclue des services liés au TED. L'exclusion des femmes handicapées des ressources de santé mentale les empêche activement de guérir leurs blessures.
La vision capacitiste qu'a la société des gens handicapés et leur représentation dans les médias ont un impact très important sur les besoins en matière de santé mentale des personnes handicapées.
Il est difficile d'avoir envie de survivre lorsque les gens voient constamment les handicaps comme étant négatifs ou honteux. Les besoins non satisfaits créent de la tristesse et de la dépression, qu'ils soient liés à l'obtention d'aides aux personnes handicapées, comme des produits pour l'incontinence ou des chaises roulantes, ou à l'écrasante pauvreté à laquelle fait face la majorité d'entre nous.
On a pu constater que le capacitisme était une forme de violence dans le cadre de la prise de décisions entourant les ordonnances de non-réanimation, l'euthanasie et le suicide assisté. Le débat actuel sur le suicide assisté et l'euthanasie, que vous soyez pour ou contre, a eu un impact important et difficile sur les personnes handicapées et sur notre communauté dans son ensemble.
L'Alberta Network for Mental Health a reçu de plus en plus d'appels par rapport à cet enjeu, surtout au lendemain du suicide de Robin Williams.
Le capacitisme, en tant que forme de violence, a lieu lorsqu'une personne qui vit avec un handicap en vient à la décision, comme l'a fait Mme Franklin, de mettre fin à sa vie, et qu'on ne cherche pas ardemment à prévenir ce suicide. Toutes les ressources de santé mentale devraient viser le rétablissement et la prévention du suicide.
Merci.
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Le Conseil canadien des femmes musulmanes est reconnaissant de l'occasion qui lui est donnée de s'adresser au Comité permanent de la condition féminine du Parlement.
La violence faite aux femmes est un problème complexe, mais pourtant simple. Si, en tant que société et pays, nous croyons que tous devraient profiter des droits de la personne, y compris de l'égalité prévue par la loi, c'est une question de volonté politique de s'assurer que toute forme de violence à l'égard des femmes et des filles soit éliminée.
C'est un enjeu complexe, puisque les causes sous-jacentes sont enchâssées dans les valeurs omniprésentes du patriarcat, qui, à son tour, est à la base de nombreuses normes culturelles et religieuses.
Le CCFM est une organisation constituée de femmes croyantes dont les valeurs sont fondées sur l'islam et sur la Charte canadienne des droits et libertés. Nous croyons que l'égalité, la justice sociale et la compassion sont des valeurs communes, et nous tentons de les intégrer dans l'ensemble de notre travail. Nous savons qu'un plan d'action commun et cohésif est nécessaire, et qu'aucun groupe, que ce soit le gouvernement ou un organisme communautaire, ne peut espérer avoir un impact s'il travaille seul.
Nous savons aussi que les organisations comme la nôtre sont essentielles, puisqu'elles intègrent les politiques et les programmes du gouvernement dans les collectivités, et qu'elles devraient être considérées comme des partenaires dans la lutte contre la violence à l'égard des femmes. C'est parfois difficile, lorsque les fonds publics sont restreints et que les organismes communautaires sont incapables de mettre leurs projets en oeuvre.
La violence à l'égard des femmes existe dans notre monde aujourd'hui, non seulement dans des pays lointains, mais ici, au Canada et aux États-Unis. La mise au jour récente par les médias de présumées agressions sexuelles sur plusieurs femmes par deux personnalités publiques, Jian Gomeshi et Bill Cosby, ne devrait surprendre personne. Ces incidents soutiennent notre message: la violence n'est pas limitée par la classe sociale, la race, la pauvreté ou la culture.
Dans un récent projet financé par Condition féminine Canada, le CCFM a traité de quatre facettes de la violence à l'égard des femmes: la violence familiale, les mariages forcés, la mutilation génitale des femmes et le féminicide.
Un peu plus tard, je vais parler de notre fort engagement à utiliser certains termes lorsque nous parlons de diverses facettes de la violence à l'égard des femmes; par exemple, les termes « féminicide » et « violence fondée sur le sexe ».
Comme l'affirme Mme Asma Barlas, universitaire islamique, dans notre publication:
La pratique odieuse des « meurtres d’honneur » est considérée islamique car certains de ses auteurs sont musulmans mais, comme le fait remarquer le CCFM, de tels meurtres sont également perpétrés dans d’autres cultures, même si nous leur donnons d’autres noms. À cet égard, je félicite le CCFM pour son opposition au terme « meurtre d’honneur », car il revient à décrire le meurtre d’une femme en fonction de « la raison invoquée par le meurtrier ». Le CCFM fait plutôt valoir que tous ces meurtres doivent être catégorisés « comme un féminicide – le meurtre d’une femme ou d’une fille pour la seule raison qu’elle est de sexe féminin.
Elle fait aussi remarquer:
Même si la citoyenneté confère légalement les mêmes droits et protections aux femmes et aux hommes, il incombe aux femmes de documenter les brutalités dont elles sont victimes [...] par la violence et par la nécessité de trouver des moyens efficaces d'assurer leur propre bien-être.
En réponse aux questions que vous avez posées au sujet des pratiques prometteuses et de ce que nous pouvons cerner en tant qu'autres pratiques dans différents programmes, je vais commencer par des évidences: le caractère universel de la violence à l'égard des femmes et des filles.
Dans notre publication, nous définissons la violence à l'égard des femmes:
La violence à l'égard des femmes existe dans toutes les cultures, tous les pays et toutes les communautés à travers le monde. Personne n'en est à l'abri; personne n'est protégé en raison de sa race, la couleur de sa peau, sa nationalité, sa religion, son âge ou sa classe sociale. La violence à l'égard des femmes peut être physique, psychologique et sexuelle. Elle peut avoir lieu à la maison, au travail et dans la communauté. Elle peut être perpétrée par des partenaires intimes, des parents, des enfants, des camarades d'école, des collègues de travail, des chefs religieux et des gouvernements.
L'influence des enseignements et des pratiques culturelles et religieuses va aussi de soi.
Nous disons que le relativisme culturel n'a pas sa place dans les discussions sur la violence à l'égard des femmes. Toutefois, il est impossible de nier ou d'écarter la possibilité qu'il y ait des normes culturelles distinctes chez certaines communautés dans lesquelles le patriarcat est toujours fortement établi. Notre organisation, au cours des années, a tenté de parler des différents types de violence sous le vocable de violence à l'égard des femmes. Même si nous croyons fermement au caractère universel de la violence à l'égard des femmes et de ses effets destructeurs sur toutes les femmes et les filles, parallèlement, nous savons qu'il existe des enjeux propres aux communautés musulmanes.
Le rôle des enseignements religieux n'est peut-être pas aussi important pour les autres communautés que pour les musulmans. Dans chaque projet que nous avons effectué, nous avons dû nous assurer que l'interprétation de l'islam était égalitaire et compatissante et mettre l'accent sur l'égalité des hommes et des femmes. Il s'agit de l'éducation à son meilleur, puisque nous tentons de démanteler les normes patriarcales au sein des familles et des communautés.
Les musulmanes canadiennes font face à des obstacles lorsqu'elles envisagent de quitter une relation violente. Certains de ces obstacles sont internes, et certains sont ancrés dans la communauté, mais d'autres sont systémiques. Ces femmes font face à des obstacles uniques: l'inquiétude de perdre leur identité culturelle ou religieuse, le racisme et un manque de compétence culturelle de la part des fournisseurs de services, y compris des services policiers et des tribunaux.
En visant particulièrement les normes patriarcales, le CCFM ne prétend pas que ces normes ne sont présentes que chez les musulmans ou les autres groupes minoritaires. Nous nous opposons fortement aux propos incendiaires qui sont souvent utilisés par des personnes qui devraient savoir qu'elles devraient s'en abstenir et dont le soutien est essentiel dans la lutte contre cette épidémie de violence.
Il est déshumanisant et dégradant de qualifier de barbares certaines formes de violence alors qu'elles le sont toutes. Pourquoi certains politiciens qualifient-ils certaines pratiques de barbares et établissent-ils un lien avec les immigrants uniquement? La polygamie, le féminicide et les mariages forcés existent tous dans notre société canadienne — et la communauté mormone de Bountiful représente un exemple marquant — et ont tous été pratiqués depuis les années 1950. Pourquoi blâmer et cibler les immigrants ou les groupes de minorités visibles? Le CCFM vous demande à tous d'utiliser les termes « violence fondée sur le sexe » et « féminicide » pour parler des meurtres d'honneur ou de la violence fondée sur l'honneur. Ces termes sont plus exacts et ne sont pas racistes, alors que les autres termes sont racistes, discriminatoires et font en sorte que ceux qui appartiennent à ces communautés se sentent diminués.
Voudriez-vous, s'il vous plaît, vous conformer à ces pratiques exemplaires prometteuses? Premièrement, assurez-vous que la violence à l'égard des femmes constitue une priorité pour Condition féminine Canada et qu'aucune autre priorité ne la surpasse. Deuxièmement, assurez-vous que Condition féminine Canada travaille de près avec les groupes communautaires et qu'elle les voit comme des partenaires essentiels dans l'élaboration d'un plan d'action national, par exemple. Les praticiens et les activistes possèdent une vaste expérience concernant la violence à l'égard des femmes et les méthodes pour s'y attaquer.
Troisièmement, assurez-vous que le partenariat avec les organismes communautaires comprend les organismes pour les femmes qui représentent différentes communautés canadiennes et qu'une attention constante est portée à l'élimination de termes et de qualifications racistes et discriminatoires et teintées de relativisme culturel. Quatrièmement, assurez-vous que le gouvernement alloue des ressources financières adéquates et continues à la lutte contre la violence à l'égard des femmes. Cinquièmement, assurez-vous que l'éducation est une priorité dans chaque collectivité, dans les écoles, dans les communautés immigrantes et pour les policiers et les fournisseurs de services.
Sixièmement, assurez-vous que la violence à l'égard des femmes ne demeure pas un enjeu propre aux femmes et aux filles, mais qu'il intègre les hommes et les garçons afin que les familles entières soient éduquées au sujet du tort causé par la violence à l'égard des femmes. Septièmement, envisagez d'effectuer des recherches sur d'autres modèles qui existent ailleurs dans le monde. Cela nous permettra de faire briller nos réussites à l'échelle internationale. Huitièmement, observez les modèles du CCFM, qui a mis en place des sections locales et de la formation des formateurs afin d'offrir des ateliers dans l'ensemble du pays pour les femmes, les fournisseurs de services et les autres professionnels du domaine.
Merci. J'ai bien hâte de discuter avec vous
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Merci, madame la présidente.
La prémisse de notre exposé, c'est que la violence contre les femmes est une problématique liée au sexe qui découle du déséquilibre des pouvoirs entre les hommes et les femmes dans notre société, à l'échelle mondiale et tout au cours de l'histoire. Cette problématique découle d'inégalités et de la discrimination et elle ne se limite pas à un groupe précis de femmes. Cependant, l'expression de la violence et certaines formes précises de violence contre les différents groupes de femmes ont tendance à être différentes selon les situations et les environnements sociaux. En général, la forme prédominante de violence dont les femmes sont victimes est la violence physique d'un époux ou d'un partenaire.
Nous voulons faire valoir que, dans le contexte général de la violence sexiste, certaines circonstances uniques des femmes immigrantes les exposent à la violence. Ces circonstances sont liées directement aux défis de l'intégration et au manque général de mesures de soutien sociales à leur intention.
Les immigrants qui s'installent au Canada le font principalement pour une raison: offrir un meilleur avenir à leurs enfants et à leur famille. Le gouvernement évalue leurs capacités linguistiques, leurs aptitudes liées à l'emploi, leur santé et leur bien-être, leur niveau de scolarité et leur casier judiciaire. Cependant, même si ces familles respectent les exigences canadiennes en matière d'immigration et qu'elles n'ont jamais connu de violence familiale avant leur arrivée au Canada, à Calgary, plus de 50 % des familles qui se tournent vers les services d'aide à l'enfance et à la famille sont des familles immigrantes.
Quelles sont les raisons de la violence faite aux femmes immigrantes? D'après notre expérience à la CIWA, il y a deux raisons principales: l'absence de mesures de soutien à l'intégration dans les collectivités où elles s'installent et les conceptions différentes de l'égalité entre les sexes au Canada et dans les pays d'origine. Les familles d'immigrants sont confrontées à des défis en matière d'intégration touchant l'emploi, l'obtention d'un salaire équitable, le rôle de parents interculturels, les obstacles linguistiques, l'isolement, la pauvreté et l'accès aux ressources de soutien communautaires. Ces défis font vivre du stress aux couples et aux familles et provoquent un renversement des rôles entre les époux et les épouses ainsi qu'une dépendance à l'égard des enfants.
Nous constatons que les femmes et les filles immigrantes qui sont victimes pour la première fois de violence familiale au Canada ne possèdent pas les stratégies nécessaires pour relever les défis liés à leur établissement et leur intégration, ne connaissent pas les lois, les droits et les responsabilités au Canada, vivent dans la pauvreté, ne savent pas où se tourner pour obtenir du soutien, sont isolées de leur communauté, ont des problèmes liés à la réunification des familles et ont été victimes de violence ou de traumatisme en tant que réfugiées avant leur arrivée au Canada.
Bon nombre des clientes viennent de cultures marquées par la domination des hommes dans lesquelles les femmes ne sont pas considérées comme étant égales et où elles sont traitées différemment des hommes et des garçons. Certaines femmes ont peut-être été victimes de violence dans le passé, mais elles ne s'en étaient pas rendu compte avant d'arriver au Canada. D'autres femmes savaient peut-être qu'elles étaient victimes de violence et que c'était mal, mais il n'y avait aucun soutien pour elles dans leur pays d'origine.
Les familles qui arrivent au Canada vivent des conflits parce qu'il y a une différence entre la perception des droits des femmes dans leur pays d'origine et les droits offerts aux femmes au Canada. Les femmes immigrantes apprennent des choses sur leurs droits et remettent en question les perceptions de leur époux relativement à l'égalité ou l'inégalité entre les sexes. Les femmes jouent un rôle plus actif pour assurer le bien-être de leur famille en raison des défis liés à l'intégration auxquels sont confrontés leur époux, ce qui, dans certains cas, mine la capacité des familles d'aller de l'avant de façon positive.
Je vais maintenant céder la parole à Rekha qui parlera de la nature de la violence.
Pour mettre les choses en perspective, les femmes et les filles sont traitées de façon inéquitable par leur père, leur époux et leur frère, et ce, tout simplement parce qu'elles ne sont pas considérées comme étant des égales. Sans famille ni amis vers qui se tourner, elles acceptent la violence pour ne pas devenir itinérantes. De plus, elles sont victimes de violence conjugale non seulement de la part de leur partenaire, mais de leurs beaux-parents qui vivent sous le même toit. En outre, cette violence peut être physique, psychologique, spirituelle, financière ou sexuelle, etc.
Les conseillers de la CIWA ont été témoins de situations où leur cliente était victime de violence aux mains autant de leur époux que de leurs beaux-parents qui vivaient avec eux. En mai 2014, une femme de Calgary et son ami ont été assassinés par l'époux de la femme peu après la séparation. Elle tentait de récupérer ses effets personnels.
Récemment, dans les manchettes, on voit de plus en plus de violence motivée par l'honneur, de cas de féminicide contre des filles immigrantes. Une mère de Tchétchénie qui vivait à Calgary a tué sa fille parce qu'elle n'était tout simplement pas capable de gérer le stress parental dans son nouveau pays et qu'elle n'avait accès à aucun soutien. Nous connaissons tous le dossier de la famille Shafia. Il y a aussi eu le cas, au début des années 1990, d'un immigrant qui a tué sa fille et son époux dans le stationnement d'un centre commercial de Calgary, simplement parce que sa fille l'avait épousé en secret et que sa famille désapprouvait le mariage et considérait qu'il s'agissait d'une disgrâce pour la famille.
Les mariages forcés sont un autre exemple propre aux immigrants qui mène à la violence familiale. Nous connaissons tous des cas de filles qui sont renvoyées dans leur pays d'origine par leurs parents afin qu'elles y épousent un homme plus âgé parce que la famille a appris qu'elle avait un petit ami ou entretenait une relation avec un garçon. Nous connaissons aussi des cas où des filles ont été victimes de tromperie: leurs parents les renvoyaient dans leur pays d'origine pour une supposée visite, et elles constataient ensuite que leur famille avait pris les arrangements nécessaires pour les marier. Nous avons travaillé en collaboration avec la police afin que celle-ci intervienne et arrête les parents à l'aéroport lorsqu'ils tentent de renvoyer leurs filles dans leur pays d'origine.
Pour terminer, voici un dernier exemple dont nous voulons vous parler et qui permet de comprendre la violence cachée dont sont victimes les femmes. La violence cachée découle de la honte, des attentes familiales, des traditions, etc. Le meilleur exemple de ce type de violence, c'est la violence dont sont victimes les femmes âgées qui viennent au Canada, en tant que soignantes ou personnes au foyer, pour aider leurs enfants à réussir rapidement ici. Elles se retrouvent sans argent et sans ressources et finissent par être les membres les plus touchés de la famille, surtout lorsqu'elles ne sont pas respectées par leurs petits-enfants en raison des différences culturelles.
Un autre exemple, c'est la violence physique et psychologique dont sont victimes les filles immigrantes de la part de leur mère, de leur père et de leurs frères, simplement parce qu'elles veulent plus d'indépendance ou désirent s'intégrer à l'école. Leur comportement est perçu comme inacceptable dans leur culture, par exemple, parce qu'elles ne veulent pas porter les vêtements traditionnels ou le foulard à l'école, parce qu'elles veulent fréquenter des garçons, avoir un petit ami ou passer du temps avec leurs amis.
Beaucoup de femmes immigrantes ne déclarent pas la violence dont elles sont victimes parce qu'elles risquent d'être ostracisées si elles demandent de l'aide aux organismes ou aux structures de soutien à l'extérieur de la famille.
Je vous redonne la parole, Beba.
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Nous aimerions aussi vous parler de certaines pratiques prometteuses que nous avons mises en place et évaluées au fil des ans.
La Calgary Immigrant Women's Association est le seul organisme au service des immigrants à Calgary qui fournit des services cliniques adaptés sur le plan culturel et personnalisés pour lutter contre la violence familiale au sein des familles immigrantes. Nous réalisons nos programmes en collaboration avec tous les autres fournisseurs de services de la ville, le gouvernement provincial et les refuges. Au fil des décennies et des années, nous avons amélioré et rehaussé nos services de façon à garantir que nos interventions sont efficaces et permettent d'offrir un soutien positif en matière d'intégration. Les taux de réussite des familles immigrantes qui utilisent nos services sont très élevés parce que nos services sont holistiques et adaptés à chaque famille. Nous sommes enthousiastes et fiers de dire que la majorité des familles dont nous nous occupons ne vivent plus de situations de violence familiale après avoir bénéficié des interventions de la CIWA.
Cette approche holistique inclut un soutien pour toute la famille, pas seulement les femmes, mais aussi pour les époux, les enfants, les pères et les grands-parents. Et l'aide porte sur la gestion des conflits intergénérationnels dans ces familles immigrantes, sur l'intégration des hommes dans le processus parental et sur la détermination de solutions pour contrer la violence, y compris des cours de sensibilisation à la violence sexiste pour les garçons et des initiatives semblables.
La CIWA fournit 40 programmes et services différents permettant de s'attaquer immédiatement aux causes sous-jacentes qui minent l'intégration, y compris la violence familiale et ses liens avec la pauvreté, le chômage, l'itinérance, l'isolement et les obstacles linguistiques.
Nous fournissons aux familles un soutien dans leur langue maternelle et en fonction de leur culture. Nous travaillons en collaboration avec les partenaires dans la collectivité pour leur fournir un accès à un soutien clinique qui s'ajoute à ce qu'ils peuvent s'offrir, de façon à accroître la compréhension culturelle du personnel de première ligne des autres organismes qui travaillent auprès des immigrants et pour fournir des programmes accessibles dans les quartiers où vivent les familles et les femmes immigrantes. Nous fournissons des programmes dans 120 emplacements communautaires à Calgary. Nous offrons un soutien à la réunification des familles qui ont besoin de ce genre de soutien.
Par conséquent, dans l'ensemble des soutiens personnalisés et holistiques que nous fournissons aux familles immigrantes, nous distinguons les services d'intervention et de prévention pour les familles immigrantes.
En ce qui concerne les services d'intervention, nous fournissons du counseling familial, du counseling à la maison...
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Nous avons donné notre temps à Mme Hutchison afin qu'elle puisse décrire la situation, mais je tiens à souligner que nous avons distribué notre mémoire à tous les membres du comité. Dans notre mémoire, vous trouverez une description très détaillée d'un projet que nous réalisons actuellement grâce au financement de Condition féminine Canada.
Encore une fois, en ce qui concerne ce dont il est question ici, je rappellerai qu'il est très important, particulièrement pour les personnes qui ne connaissent pas bien les problèmes auxquels sont confrontées les femmes handicapées, de prendre le temps d'examiner le mémoire, parce que vous pourrez très bien comprendre et connaître les différents types d'expériences, vu qu'il y a beaucoup de points de vue communs dans le mémoire, et je crois que c'est vraiment important.
Pour ce qui est des recommandations, vous constaterez que, à la fin du mémoire, nous avons formulé quelques recommandations très précises. Je suis heureuse de dire que le projet est toujours en cours. En ce moment, nous l'offrons dans 13 emplacements à l'échelle du pays.
Certaines des prochaines étapes sont évidentes, en plus du projet. Cependant, voici quelques recommandations précises: nous élaborons des programmes pour les femmes handicapées et les malentendantes dans le but de mettre au point des séances d'information et de sensibilisation, des groupes de pairs, des groupes de soutien à la famille et aux soignants, du counseling individuel et familial, une liste de bénévoles, l'élaboration de ressources et la prestation de services pour les immigrants et les nouveaux arrivants, parce que, comme on l'a déjà dit, la situation des femmes qui sont à la fois handicapées et immigrantes ou nouvellement arrivées est très difficile.
L'élaboration de programmes à l'intention de la collectivité en général devient essentielle parce que, comme on l'a déjà dit au sujet de l'importance pour les femmes handicapées de ne pas se retrouver isolées, il est extrêmement important de comprendre que nos efforts porteront des fruits si nous arrivons à mobiliser la collectivité en général afin que nous puissions nous attaquer aux problèmes auxquels sont confrontées les femmes handicapées. Il est extrêmement important d'aider, au niveau local, les femmes handicapées à venir de l'avant et à participer au processus. Nous avons beaucoup de succès dans le cadre de ces projets partout au pays.
Nous avons besoin de réformes importantes des politiques et du financement. Encore une fois, en ce qui concerne le fait de comprendre les besoins précis des femmes handicapées, je rappellerai simplement le lot quotidien des femmes sourdes qui ne peuvent tout simplement pas répondre à leurs besoins fondamentaux en raison du manque de mesures d'adaptation pour elles.
Je pourrais continuer, c'est un très long rapport.
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Seulement sur les mariages forcés...?
Eh bien, je dois comparaître la semaine prochaine devant un comité du Sénat pour parler de la tolérance zéro, comme on l'appelle. Nous sommes vraiment en colère et très troublés. C'est très discriminatoire, mais nous en parlerons une autre fois. Notre mécontentement tient à la façon dont le gouvernement gère le dossier. Le fait de cibler de façon discriminatoire des groupes précis une deuxième ou une troisième fois ne les aide en rien.
Cependant, en ce qui concerne les mariages forcés, ce problème n'est pas nouveau, et, comme je l'ai mentionné dans mon mémoire, je ne crois pas que ce soit uniquement l'apanage des immigrants. Elle est là, notre préoccupation. Nous sommes préoccupés par les mariages forcés, tout comme nous le sommes par les mariages précoces et la violence conjugale. Cependant, le fait de cibler uniquement les mariages forcés... Vous savez, ce n'est pas un si gros problème, ce qui ne veut pas dire non plus qu'un seul mariage forcé n'est pas déjà inacceptable.
Nous travaillons en collaboration avec la SALCO depuis quatre ou cinq ans, et nous avons étudié d'autres modèles, comme celui de la Grande-Bretagne, où ces mariages sont maintenant criminels. Ils ont mis en place un très bon réseau dans d'autres pays où ces jeunes femmes sont souvent amenées. Nous avons demandé au gouvernement fédéral de tisser des liens avec les pays où ces filles peuvent être amenées. Le modèle britannique vise principalement le Pakistan, avec qui les Britanniques ont conclu un très bon protocole et mis en place un bon système. Je crois qu'il y a, en Norvège ou en Scandinavie — je ne sais plus —, une administration qui a aussi établi un très bon protocole avec d'autres pays. Le Canada devrait aussi le faire pour protéger les filles qui partent du pays. Il serait peut-être aussi bon d'augmenter l'âge du mariage, mais il faudrait travailler en collaboration avec les services de protection de l'enfance.
Il y a eu un incident du genre, il y a environ cinq ou six ans. Nous avons tous travaillé en collaboration et nous avons réussi à ramener ici la jeune fille âgée de moins de 16 ans. Il y a beaucoup de travail à faire, mais, encore une fois, je crois qu'il faut s'assurer de ne pas continuer à cibler uniquement les immigrants. C'est un problème que nous avons aussi ici. Je crois qu'il faut en faire un problème général. S'il vous plaît, ne vous en prenez pas uniquement à un groupe.