:
Merci beaucoup, madame la présidente.
[Traduction]
Je remercie le comité de me donner l’occasion de vous transmettre de l’information liée à votre étude. À l’aide des données du Recensement de la population de 1991 et de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011, je vais vous donner de l’information sur le nombre et la proportion de femmes qui possèdent un certificat dans un métier spécialisé, en mécanique ou en construction, ou un diplôme ou un grade dans un domaine du groupe des STGM, je vais vous parler de l’évolution de la situation au fil du temps et de la proportion de femmes dans les métiers spécialisés ou les professions exigeant un diplôme ou un grade dans un des domaines du groupe des STGM, et je vais vous faire part des résultats sur le marché du travail des femmes par rapport aux hommes dans les métiers spécialisés ou les professions exigeant un diplôme ou un grade dans un des domaines du groupe des STGM.
Les jeunes femmes sont plus susceptibles de choisir un domaine d’études autre que ceux du groupe des STGM et des métiers non traditionnels. En général, le niveau de scolarité des femmes a augmenté au cours des 10 dernières années. D’après l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011, les femmes âgées de 25 à 34 ans représentaient la majorité des titulaires de diplômes ou grades délivrés par les collèges et universités. Comme ce graphique l’indique, les jeunes femmes — nous nous penchons en ce moment sur les jeunes femmes de 25 à 34 ans — ont tendance à se concentrer sur les métiers non traditionnels et, donc, à ne pas choisir les métiers en mécanique et en construction, et sur les domaines d’étude ne faisant pas partie du groupe des STGM, au collège et à l’université. Par exemple, la proportion des femmes dans les métiers traditionnels ou spécialisés, comme les métiers d’électricien ou de charpentier, était de 18 %, par rapport à 36 % dans les autres métiers. Les femmes représentent 22 % des diplômés du groupe des STGM au collège, et 39 % des diplômés du groupe des STGM à l’université.
Je sais que le comité s’intéresse aux femmes dans les professions du groupe des STGM. Je vais donc maintenant me pencher sur les femmes qui travaillent dans ces domaines.
Il y a du progrès sur le plan de la participation des jeunes femmes dans les professions du groupe des STGM. Nous avons ici une comparaison des données de 1991 et de 2011. Le niveau de scolarité accru des femmes se voit par l’augmentation de leur présence dans la plupart des professions qui exigent normalement une formation collégiale ou universitaire. Les jeunes femmes de 25 à 34 ans sont toujours minoritaires dans les domaines du groupe des STGM, tant au collège qu’à l’université, puisqu’elles représentent 27 % et 28 % du nombre total de personnes employées dans ces professions en 2011, mais leur proportion a augmenté par rapport à 1991.
Je dois souligner qu’il y a une définition commune des domaines du groupe des STGM au collège et à l’université, mais il n’y a pas de définition équivalente des professions liées au groupe des STGM. Cependant, pour les besoins de mon exposé, nous avons utilisé le groupe des professions en sciences naturelles et appliquées et des professions connexes, car il s’agit en général de l’équivalent des professions liées au groupe des STGM, étant donné que ce sont celles pour lesquelles il faut généralement faire des études dans les domaines du groupe des STGM.
Les jeunes femmes continuent de représenter une faible proportion des jeunes travailleurs des métiers spécialisés. Je continue de parler des jeunes travailleurs de 25 à 34 ans et de m’appuyer sur les données de 1991 et de 2011. En 1991 et en 2011, les femmes ne représentent que 5 % et 4 % du total des jeunes travailleurs des métiers en mécanique et en construction. Même si la proportion des jeunes femmes travaillant dans ces domaines a à peine changé en 20 ans, il y a eu une augmentation de la proportion des femmes dans certains métiers, notamment dans les domaines de l’ébénisterie, de la peinture et de la décoration. Cependant, la proportion des femmes dans les domaines de la plomberie, de l’électricité et de la mécanique automobile est demeurée la même.
Comme je l’ai dit précédemment, il n’y a pas, dans la Classification nationale des professions, de groupe appelé « métiers spécialisés ». Pour les besoins de mon exposé, nous avons utilisé le groupe des métiers en mécanique et en construction, puisque cela correspond de près à un groupe de métiers spécialisés.
Passons à la diapositive suivante. On peut voir que chez les travailleurs de 25 à 34 ans, la proportion des femmes occupant une profession du groupe STGM-collège a presque doublé entre 1991 et 2011, passant de 16 % en 1991 à 28 % en 2001. Certaines professions, majoritairement représentées par des femmes, sont aussi celles où l'on note la plus forte augmentation par rapport au total. C'est le cas des inspectrices des produits agricoles et de la pêche et des techniciennes en biologie. Par ailleurs, les techniciennes-spécialistes en génie mécanique et les techniciennes électroniciennes continuent de représenter moins de 10 % de la profession, leur nombre n'ayant pratiquement pas augmenté au cours de cette période de 20 ans.
Je dois souligner le fait que dans le cadre de mon étude sur les professions, je me suis penchée sur celles qui comptent un nombre de femmes assez important. Je n'ai pas tenu compte des professions qui n'étaient représentées que par une petite poignée de femmes.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, il n'existe aucune définition des professions du groupe STGM et c'est pourquoi nous nous référons aux professions du groupe Sciences naturelles et appliquées, et aux professions connexes, qui exigent des compétences de niveau collégial.
La sixième diapositive montre qu'entre 1991 et 2001, la proportion des femmes au sein des jeunes travailleurs du groupe STGM-université est passée de 18 à 26 %. En observant les professions de ce groupe, on constate que celles où les femmes sont majoritaires sont également celles qui affichent la plus forte augmentation au cours des deux décennies précédant 2001. C'est le cas des architectes-paysagistes et des biologistes, des mathématiciennes et des actuaires.
Les professions d'ingénieur en mécanique et d'ingénieur minier comptent relativement peu de femmes, mais affichent tout de même une certaine augmentation au cours de ces vingt années. La participation des femmes à certaines professions comme ingénieur informaticien est demeurée relativement stable pendant cette période. Encore une fois, il n'existe aucune définition des occupations du groupe STGM, nous nous référons aux professions du groupe Sciences naturelles et appliquées qui exigent un niveau de compétence équivalent à un diplôme universitaire.
Passons à la diapositive 7. En raison, du moins en partie, de leur choix de domaine d'études, les jeunes femmes titulaires d'un diplôme ou d'un certificat en STGM affichent un taux de chômage plus élevé les autres femmes. Souvent, on utilise les meilleurs résultats sur le marché du travail de jeunes femmes diplômées en STGM comme autant de facteurs de motivation pour inciter les étudiantes à s'inscrire dans un programme de STGM. Bien sûr, tout varie dépendamment des circonstances individuelles. Le fait de détenir un diplôme d'enseignement collégial ou universitaire ne garantit pas nécessairement aux femmes un avantage sur le plan des probabilités de chômage. En 2011, par exemple, les jeunes femmes — nous parlons toujours des femmes de 25 à 34 ans qui ont été recrutées avec un diplôme collégial ou universitaire — affichaient un taux de chômage supérieur à celui de leurs consœurs possédant un diplôme dans un autre domaine que les STGM.
Cette diapo renferme beaucoup d'information, mais elle nous permet de constater que le taux de chômage relativement plus élevé chez les diplômées en STGM peut s'expliquer, du moins en partie, par leur choix de programme. Par exemple, si les diplômés universitaires en STGM mâles choisissent surtout l'ingénierie, les femmes, elles, choisissent les sciences. En mai 2011, le taux de chômage chez les hommes en ingénierie était de 4,3 %, alors qu'il était de 6,6 % chez les femmes en sciences.
La prochaine diapositive présente un autre indicateur du marché du travail. Contrairement aux jeunes hommes, on ne note aucune différence dans l'inadéquation des compétences chez les jeunes femmes titulaires d'un diplôme universitaire, en STGM ou non. La proportion des jeunes femmes qui, même si elles détiennent un diplôme universitaire, exercent une profession n'exigeant qu'un diplôme d'études secondaires ou moins, c.-à-d., celles dont la profession ne correspond pas au niveau d'éducation acquis, ne diffère pas selon qu'il s'agit d'un diplôme en STGM ou non. Cette proportion était de 18 % dans les deux cas.
Par ailleurs, chez les jeunes femmes titulaires d'un diplôme universitaire en STGM, l'inadéquation entre le poste occupé et le niveau d'éducation acquis était de 12 %, soit beaucoup moindre que les 22 % d'inadéquation chez les jeunes hommes qui détiennent un diplôme universitaire dans un domaine autre que les STGM.
Passons à la prochaine, où on peut voir que les jeunes femmes qui exercent une profession en STGM, ont effectivement des revenus d'emploi plus élevés que d'autres jeunes femmes, mais pas plus élevés que ceux des jeunes hommes. Malgré les résultats à l'égard de taux de chômage et de l'inadéquation des compétences, les jeunes femmes qui exercent des professions en STGM ont des revenus d'emploi supérieurs à celui de leurs consœurs qui exercent des professions autres qu'en STGM. Par exemple, celles qui exercent des professions du groupe STGM-collège, ont un revenu d'emploi de 19 % supérieur aux autres, alors que chez les hommes, ce même écart s'élève à 12 %. L'exercice d'une profession en STGM comporte donc un avantage du point de vue du revenu d'emploi. Les femmes du groupe STGM-université gagnent 12 % de plus que leurs consœurs d'autres domaines. Chez les hommes, cet écart est légèrement supérieur, soit 15 %.
Voilà pour les données d'information que je voulais vous présenter.