:
Merci, madame la présidente.
Merci également au comité de m'avoir invitée à participer à l'examen du Budget principal des dépenses 2015-2016 de Condition féminine Canada.
[Français]
Je suis accompagnée aujourd'hui de Meena Ballantyne, chef d'agence à Condition féminine Canada, et d'Anik Lapointe, dirigeante principale des finances et directrice des Services intégrés
[Traduction]
Je tiens tout d'abord à féliciter tous les membres du comité pour les études importantes que vous avez réalisées sur le leadership économique et la prospérité des Canadiennes ainsi que sur les troubles de l'alimentation chez les filles et les femmes.
J'attends avec intérêt les rapports du comité sur deux autres domaines d'étude, soit les pratiques prometteuses pour prévenir la violence envers les femmes, ainsi que les femmes dans les métiers spécialisés et en sciences, technologie, génie et mathématiques. Les efforts que vous avez déployés dans le cadre de ces études contribuent grandement à l'avancement de nos connaissances sur les mesures qui fonctionnent, sur celles qui ne fonctionnent pas et sur celles que nous pourrons prendre à l'avenir.
[Français]
Toutes ces questions sont aussi importantes. En fait, elles reflètent selon moi un valeur qui fait consensus au Canada, c'est-à-dire la nécessité de soutenir les femmes et les filles de tous âges pour qu'elles réalisent leur plein potentiel. Notre gouvernement est déterminé à fournir sa part d'efforts dans ce but. Les discussions que j'ai eues avec des Canadiens et des Canadiennes au cours de la dernière année me portent à croire que notre gouvernement et Condition féminine Canada sont sur la bonne voie.
[Traduction]
Pour continuer sur cette lancée, Condition féminine Canada maintiendra le cap sur trois priorités précises en 2015-2016: l'élimination de la violence faite aux femmes et aux filles, la promotion de l'accès des femmes aux postes de responsabilité et de décision, et la création de débouchés économiques pour les femmes.
En ce qui concerne la première priorité, nous croyons que le fait de mettre fin à toutes les formes de violence sexiste constitue une étape importante pour aider les femmes et les filles à se réaliser pleinement. Dans cette optique, je me réjouis de la mise en oeuvre, depuis le 1er avril, sous la direction de Condition féminine Canada, du Plan d'action du gouvernement du Canada pour contrer la violence familiale et les crimes violents à l'endroit des femmes et des filles autochtones.
Le plan d'action prévoit des mesures concrètes pour prévenir la violence, soutenir les victimes et leur famille, et protéger les femmes et les filles autochtones. Les investissements prévus dans le plan d'action totalisent environ 200 millions de dollars sur cinq ans.
Le plan d'action mise beaucoup sur la collaboration. Tout le long de sa mise en oeuvre, les organismes fédéraux continueront à déployer des efforts concertés en vue d'établir un dialogue avec les organismes, les collectivités et les principaux intervenants autochtones, et de travailler avec les provinces et les territoires afin de s'assurer que nos mesures répondent aux besoins des Premières nations et des populations métisses et inuites.
[Français]
Par exemple, on a rassemblé au même endroit toute l'information sur le financement offert en vertu du Plan d'action et sur les initiatives et les ressources connexes. Cela aidera à mieux faire connaître les possibilités de financement. On accède à l'information à partir du site Web de Condition féminine Canada.
[Traduction]
Nous avons également un secrétariat dirigé par Condition féminine Canada où se retrouvent des représentants de tous les ministères concernés, y compris Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, le ministère de la Justice et Sécurité publique afin de discuter du financement des projets, de s'assurer qu'il n'y a pas de chevauchements et que les projets se renforcent les uns les autres.
Nous travaillons également sur les mesures convenues en février dernier à la table ronde nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées. À cette occasion, toutes les personnes présentes avaient approuvé un cadre d'intervention comportant trois priorités: la prévention de la violence, le renforcement de la sécurité des collectivités et l'amélioration des interventions policières et judiciaires. Les trois priorités sont abordées dans le plan d'action actuel du gouvernement. De plus, les participants ont convenu de se réunir en 2016 et de faire le point sur les progrès réalisés.
[Français]
Le gouvernement poursuit aussi ses efforts afin d'encourager l'accès des femmes aux postes de pouvoir et de décision — notre deuxième priorité. Nous avons avancé.
En juin de l'année dernière, le Conseil consultatif pour la présence des femmes aux conseils d'administration a publié son rapport.
[Traduction]
D'après l'une de ses principales recommandations, les secteurs public et privé canadiens devraient aspirer à voir 30 % de femmes dans les conseils d'administration dans les cinq prochaines années, c'est-à-dire d'ici 2019. Les commentaires que j'ai reçus jusqu'à maintenant des entreprises et des PDG sont très positifs. Je crois qu'en ce moment, les choses sont vraiment prêtes à évoluer dans ce dossier, ce qui devrait ouvrir aux femmes de nouvelles occasions d'avancement à des postes de direction.
Nous nous sommes également engagés à modifier la Loi canadienne sur les sociétés par actions afin de promouvoir la diversité des sexes au sein des conseils d'administration des sociétés publiques en utilisant le modèle de divulgation largement reconnu consistant à « se conformer ou s'expliquer ». Notre gouvernement est aussi déterminé à donner aux filles les outils nécessaires pour leur permettre de réussir et d'être les dirigeantes d'aujourd'hui et de demain. C'est pour cette raison que nous avons appuyé très tôt la déclaration des Nations unies faisant du 11 octobre la Journée internationale de la fille.
En octobre dernier, j'ai eu le plaisir d'être l'hôte de la rencontre Forces des filles, Force du monde à Toronto. Cet événement a réuni des jeunes filles et des dirigeantes canadiennes de prestige pour discuter de ces questions et de ce qui est important pour elles, pour leurs amies et pour leur famille.
Le 8 mars, j'ai eu l'honneur de lancer un nouveau projet à Toronto en collaboration avec Plan Canada, YWCA Canada et YMCA Canada. Le projet vise à appuyer l'accès des jeunes femmes et des filles à des rôles de leadership dans 10 collectivités du pays. Ces 10 projets communautaires seront axés sur la création de comités de filles, qui aideront les jeunes femmes et les filles à acquérir des compétences en prise de décision et en leadership en animant des activités particulières, des interventions communautaires, des initiatives de défense d'intérêts et des événements médiatiques.
Nous avons aussi mis sur pied un Conseil consultatif des filles, qui permettra à des jeunes de 15 à 24 ans de s'exprimer sur leurs priorités et leurs domaines d'intérêt et de contribuer aux travaux en cours du gouvernement du Canada ainsi qu'à mes propres activités, à Condition féminine Canada.
Enfin, en ce qui concerne notre troisième priorité, notre gouvernement a continué l'année dernière à soutenir de plusieurs façons l'avancement économique des femmes au Canada. Nous avons établi un comité d'experts sur le mentorat et l'entrepreneuriat des femmes, qui nous a déjà transmis des commentaires utiles. En mars, nous avons organisé à Ottawa un forum auquel ont assisté plus de 300 entrepreneures qui ont pu profiter de modèles de comportement inspirants, d'ateliers pratiques et de précieuses occasions de réseautage et de mentorat à l'intention des femmes qui démarrent ou qui souhaitent développer leur entreprise.
En avril, j'ai été fière de lancer une nouvelle campagne intitulée Mon expérience, sa réussite; raccompagnez-la vers le succès! Cette campagne permet d'inviter les chefs de file de tous les domaines, hommes et femmes, à changer des choses dans la vie d'une femme en l'accompagnant dans sa carrière et en mettant des collègues et des pairs au défi de faire la même chose.
Pour le prochain exercice, le Plan d'action économique 2015 fait fond sur les réalisations de notre gouvernement en matière d'habilitation économique des femmes. Il prévoit la mise en oeuvre d'un plan d'action pour les femmes entrepreneures, qui permettra de doter les femmes des outils et des ressources dont elles ont besoin pour développer leur entreprise, créer des emplois et mettre au travail davantage de Canadiennes et de Canadiens. Ces initiatives prévues dans le Plan d'action économique 2015 témoignent du leadership fort dont nous faisons preuve grâce à un budget équilibré et à des impôts bas favorisant l'emploi, la croissance et la sécurité.
Enfin, comme les membres du comité le savent, notre gouvernement croit qu'il faut fournir aux collectivités les outils nécessaires pour les aider à répondre aux besoins des femmes, des jeunes femmes et des filles par l'entremise du Programme de promotion de la femme. Depuis 2007, ces efforts ont permis d'investir dans plus de 780 nouveaux projets qui améliorent la vie des femmes et des filles d'un bout à l'autre du Canada. Nous avons l'intention de maintenir ce solide appui de Condition féminine Canada grâce au financement de près de 29 millions de dollars prévu dans le Budget principal des dépenses pour l'exercice 2015-2016. La majorité de ces fonds iront à des subventions et contributions dans le cadre du Programme de promotion de la femme.
Madame la présidente, les mesures que je viens d'énumérer s'ajoutent à la longue liste d'initiatives prometteuses et d'importantes réalisations de notre gouvernement, qui apportent des changements positifs et concrets aux femmes et aux filles de toutes les régions du pays.
Je tiens à vous remercier, ainsi que les membres du comité, de m'avoir donné l'occasion de comparaître aujourd'hui. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Je vous remercie pour votre question.
C'est un défi que je vais lancer à l'ensemble du comité. Le 16 avril de cette année, j'ai lancé, par l'entremise de Condition féminine Canada, une campagne intitulée Mon expérience, sa réussite.
Je voudrais vous mettre tous et toutes au défi de prendre l'engagement. Ce programme est très différent de la plupart des programmes de mentorat. Dans le cadre de nos recherches, nous avons découvert, particulièrement dans le cas des femmes entrepreneures — mais on le voit aussi dans d'autres domaines —, qu'en présence d'un mentor ou d'un champion, les femmes sont beaucoup plus susceptibles de réussir. Comme le montre cette carte, si une jeune entrepreneure a un mentor, son entreprise a 88 % de chances d'être en très bonne situation lorsqu'elle atteint le cap des trois ans. En l'absence d'un mentor, près de la moitié des entreprises sont en difficulté après trois ans. Par conséquent, ce programme met en évidence l'importance du mentorat.
Nous avons l'habitude de voir des jeunes aller à la recherche de mentors et s'inscrire pour une tasse de café avec quelqu'un, parfois avec nous, parlementaires, ou avec des candidats à des fonctions politiques. Je crois cependant qu'il est très important — comme me l'a dit ma jeune soeur, qui est ingénieure — de se dire qu'une femme n'a plus besoin d'aller prendre le café avec quelqu'un parce qu'il est préférable qu'elle trouve un champion pouvant la guider dans sa carrière et défendre ses intérêts.
Le programme invite d'éminents Canadiens, y compris les parlementaires, à choisir une femme de moins de 35 ans à laquelle ils sont prêts à consacrer un an pour la guider dans la carrière de son choix. Comme je l'ai dit, nous avons lancé la campagne à Toronto le 16 avril. Nous avons organisé une série d'autres rencontres pour encourager les Canadiens, un peu partout dans le pays, à prendre l'initiative d'investir dans des jeunes, et particulièrement des jeunes femmes de moins de 35 ans.
Je voudrais encourager tous les parlementaires à prendre l'engagement et à participer pour offrir une occasion à une jeune Canadienne. Nous savons que lorsqu'elles réussissent, qu'elles réalisent le cheminement de carrière qu'elles ont choisi, particulièrement si elles sont entrepreneures… Elles peuvent appartenir au secteur juridique… La jeune personne que j'aide, Leah Hillier, est titulaire d'un diplôme de commerce de premier cycle. Elle vient de terminer des études de médecine familiale et devrait avoir une brillante carrière comme professionnelle de la santé. Nous savons que ces jeunes contribueront à l'économie et aideront notre pays à croître.
Bref, je voudrais vous demander tous et toutes de prendre l'initiative de vous inscrire. Nous vous distribuerons ces cartes. Vous pouvez aussi visiter notre site web à http://www.swc-cfc.gc.ca/initiatives/swo-mesr/index-fr.html. J'engage les parlementaires de tous les partis à participer à cette initiative parce qu'elle est avantageuse pour les Canadiennes, et particulièrement pour les jeunes femmes.
Je sais que je me sens vraiment bien après avoir donné du temps à la jeune Canadienne que j'aide, Leah Hillier. Je suis sûre que vous aurez le même sentiment, sans compter que c'est aussi bon pour le pays.
Je vous remercie d'avoir posé la question et j'encourage chacune et chacun à prendre l'engagement.
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Merci beaucoup de votre question.
Comme je l'ai mentionné au début, Condition féminine Canada a financé, depuis 2007, bien plus de 780 programmes partout dans le pays. Nous nous intéressons surtout aux projets communautaires. Le Canada est un très grand pays, et nous savons que les besoins et les priorités à St. John's, à Terre-Neuve, sont très différents de ceux de Collingwood, en Ontario, ou de Whitehorse, au Yukon.
Cela étant, nous avons concentré nos efforts sur une série d'appels de propositions axés sur les trois grands piliers de Condition féminine Canada: mettre fin à la violence contre les femmes et les filles, favoriser l'autonomie économique et offrir des occasions de leadership et de participation à la démocratie.
Je peux vous donner quelques exemples de ce que nous avons fait. Au chapitre de la lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles, le Bouclier d'Athéna est un excellent exemple de projet qui a reçu 340 000 $ sur trois ans pour sensibiliser les femmes de la région montréalaise au problème de la violence sexiste. Le projet a pris fin en mars dernier. Son objectif était d'établir des réseaux entre les groupes féminins et les travailleurs de six communautés culturelles différentes afin de les renseigner sur la violence prétendument fondée sur l'honneur et de les informer de leurs droits et des protections juridiques dont elles peuvent se prévaloir. Le projet visait à former les femmes et à les aider par l'entremise des travailleurs de liaison communautaire chargés de déceler ces situations, de soutenir les victimes de ces crimes et, au sein de chaque communauté locale, de répartir adéquatement les fonds afin de protéger ces femmes.
L'initiative a eu d'excellents résultats. Le dialogue a porté sur une question délicate. Je crois que le Bouclier d'Athéna a bien collaboré avec les médias ethnoculturels pour diffuser l'information au sein des communautés et donner une plus grande aide à davantage de femmes de la région montréalaise faisant partie des communautés ciblées.
Le groupe a lancé ses trois outils multilingues dans le cadre de la 10e Semaine nationale de sensibilisation aux victimes d'actes criminels, qui a eu lieu en avril dernier. C'est un exemple particulier de ce que nous faisons pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles. Nous avons aussi des projets axés sur l'habilitation économique des femmes ainsi que sur le développement de qualités de leadership partout dans le pays.
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Merci beaucoup de votre question.
Comme vous venez de le dire, le gouvernement du Canada s'est intéressé de très près à cette question. De toute évidence, la cyberintimidation et la cyberviolence ont des effets dévastateurs sur les familles et les collectivités, et tout particulièrement sur les personnes touchées.
Je sais que pour les jeunes filles de ma propre circonscription, Simcoe—Grey, c'est un problème très important. Dans notre nouveau conseil consultatif des filles, les jeunes femmes qui se sont offertes pour nous aider à prendre de bonnes décisions ont signalé que ce problème était l'un des trois qu'elles aimeraient nous voir régler.
Nous savons que, d'après les indices recueillis, les filles et les jeunes femmes victimes de cyberviolence souffrent de dépression et d'anxiété. De toute évidence, ce sont d'importants sujets de préoccupation. Le gouvernement du Canada a pris un certain nombre d'initiatives à cet égard. Nous avons fait adopter la Loi sur la protection des Canadiens contre la cybercriminalité. De plus, Condition féminine Canada a travaillé de concert avec Sécurité publique pour mettre en place des programmes destinés à soutenir cette loi.
L'année dernière, nous avons lancé un appel de propositions. Celles-ci sont maintenant communiquées aux intéressés, un peu partout dans le pays, afin de cerner les projets communautaires qui aideront les jeunes femmes et les filles à combattre la cyberviolence et l'agression sexuelle. Nous concentrons notre attention sur les personnes d'âge universitaire. À part la loi, cette initiative s'ajoute au financement accordé dans le cadre de nos programmes ainsi qu'à la campagne Non à la cyberintimidation de Sécurité publique, qui vise à sensibiliser les Canadiens à ces questions.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci, madame la ministre, de votre présence au comité aujourd'hui.
Comme c'est la première fois que je siège au comité, je voudrais féliciter mes collègues. J'ai beaucoup apprécié le temps que j'ai passé ici. J'ai aussi trouvé très intéressantes et très opportunes les questions qui ont été soulevées.
La cyberintimidation est un excellent exemple. Ma fille en a été victime à l'école secondaire, ce qui fait que je suis très fier de constater que nous prenons des mesures à ce sujet.
Dans le temps que j'ai passé ici, j'ai appris comment nous réagissons à certains des défis qui se présentent et j'ai pu me rendre compte de la nature des trois piliers que vous avez mentionnés: la violence, la sécurité économique et la participation à la démocratie.
Je crois savoir que les appels de propositions de Condition féminine Canada ont donné à certaines organisations la possibilité d'améliorer la situation dans des domaines dont nous avons parlé cette année: renforcement de la sécurité économique des femmes dans les collectivités rurales, sujet qui est évidemment très important pour moi puisque je viens d'une région rurale de l'Alberta; intensification de la participation des filles et des jeunes femmes dans des rôles de leadership; ainsi qu'une question qui a beaucoup retenu l'attention dans l'une des études de cette année, à savoir l'importance qu'il y a à sensibiliser les hommes et les garçons à la violence sexiste.
Combien de ces appels de propositions ont été approuvés et ont reçu du financement depuis 2011? Et, en question complémentaire, combien des projets financés ont été traités dans le cadre du processus de réception continue des demandes?
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Je vais répondre à votre question en deux parties.
En ce qui concerne le gouvernement du Canada, en général, il s'agit d'un besoin reconnu. Plus de 500 000 Canadiens ont profité de prêts d'apprentissage grâce à nos investissements dans le programme du prêt canadien aux apprentis prévu dans le plan d'action économique 2014. Il y a aussi la Subvention canadienne pour l'emploi qui permet d'acquérir des compétences pour occuper des emplois actuellement disponibles. Ce sont les deux principaux programmes mis en oeuvre pour remédier à la pénurie dans le domaine des métiers spécialisés.
En ce qui concerne Condition féminine Canada, je suis parfaitement d'accord avec vous: ces emplois sont vraiment des occasions en or. Il y a deux ans, notre agence aurait parlé de professions non traditionnelles pour les femmes. Mon père dit simplement que ce sont de bons emplois. Ayant grandi à Fort McMurray, en Alberta, où il n'y a que peu de travailleurs qualifiés, je sais qu'il est relativement facile d'atteindre un niveau de revenu supérieur à 100 000 $.
Ces dernières années, Condition féminine Canada a pris un certain nombre d'initiatives. Tout d'abord, nous avons lancé un appel de propositions dans ce domaine et avons financé un peu plus de 45 projets actuellement en cours pour appuyer l'accession des femmes aux métiers spécialisés et aux professions techniques. Ces projets sont axés sur la construction, la fabrication et, dans une certaine mesure, sur la construction navale et l'agriculture.
Nous essayons non seulement de recruter des femmes dans ces métiers, mais aussi de les y maintenir. C'est un important objectif pour nous. Comme ministre, j'ai organisé une table ronde de haut niveau et nous allons de l'avant dans la mise en oeuvre d'initiatives visant à encourager les jeunes femmes à entrer dans ces domaines professionnels.
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Merci, madame la présidente.
Nous avons parlé tout à l'heure de la représentation des femmes dans les conseils d'administration, de la possibilité pour elles de faire carrière en sciences, technologie, génie et mathématiques, et de la création d'un environnement dans lequel les femmes peuvent accéder à des emplois bien rémunérés et occuper des postes de responsabilité. D'après les derniers chiffres dont nous disposons — qui remontent à cinq ans car il n'y a pas de données plus récentes —, les femmes consacrent en moyenne à leurs enfants 50 heures par semaine sans rémunération, ce qui représente le double de ce que font les hommes.
Pourquoi ne prenons-nous pas le temps d'examiner la question du travail non rémunéré ainsi que le fait que les femmes assument encore une part disproportionnée du fardeau quand il s'agit de s'occuper des enfants et que nous ne leur donnons pas la possibilité de recourir à des services publics de garde d'enfants partout dans le pays?
Nous savons, par exemple, qu'à Ottawa, envoyer un enfant à la garderie peut coûter 1 500 $ ou 2 000 $ par mois.
Les programmes tels que le fractionnement du revenu, qui ne sont pas accessibles pour 85 % des femmes, ne leur donnent aucun choix direct tandis que la prestation pour enfants est d'un montant insignifiant pour beaucoup de femmes qui doivent payer les frais d'une garderie chaque mois.
Pourquoi ne prenons-nous aucune mesure pour remédier à cet important écart en matière de travail non rémunéré?
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Je vous remercie de votre question.
Comme je l'ai dit, Condition féminine Canada concentre ses efforts pour donner aux femmes des occasions d'accéder à ces excellents emplois. À part notre soutien des programmes, sur lesquels je reviendrai plus tard, nous avons élaboré un plan dans ce domaine. D'abord et avant tout, nous avons un groupe de chefs de file qui conseillent Condition féminine Canada, y compris moi-même et la chef de l'agence, Meena Ballantyne, sur les enjeux que nous devrions considérer comme prioritaires. Ce groupe représente tous ceux qui travaillent dans ce domaine, comme Bob Blakely, du secteur de la construction, Jerry Dias d'Unifor ou Lorraine Mitchelmore, présidente de Shell Canada. Ces gens couvrent des secteurs tellement étendus qu'ils ont la possibilité de donner d'excellents conseils.
Qu'avons-nous fait de ces conseils? Nous sommes allés de l'avant dans la réalisation d'un certain nombre d'initiatives. Tout d'abord, nous élaborons une analyse de rentabilité dont les chefs d'entreprise pourront se servir pour déterminer les avantages qu'il y a à inclure des femmes dans leur effectif. Nous savons, d'après les initiatives relatives à la participation des femmes aux conseils d'administration et aux femmes entrepreneures, que cette participation est bonne pour les affaires. Nous croyons qu'il en est de même pour la participation des femmes aux métiers spécialisés, mais nous nous assurerons d'avoir une analyse de rentabilité que nous diffuserons pour convaincre les intéressés.
Nous appuyons une invitation ou un appel de propositions non seulement pour encourager les femmes à accéder aux métiers spécialisés, mais aussi pour les y maintenir, parce que nous savons que beaucoup d'entre elles entreprennent un apprentissage, mais ne vont pas jusqu'au bout et finissent par quitter le métier. Nous voulons en connaître les raisons pour pouvoir y remédier.
Finalement, j'ai fait de ce point un objectif prioritaire à la réunion fédérale-provinciale-territoriale que nous tiendrons en juin. Nous devons veiller à étendre les efforts au niveau national et à montrer qu'un groupe de dirigeants fédéraux, provinciaux et territoriaux prend la question très au sérieux et sait qu'il est nécessaire d'agir pour offrir ces occasions aux femmes.
Nous avons adopté à cet égard une approche globale. Meena et son équipe font un travail remarquable pour la mettre en oeuvre. Notre objectif est semblable à ceux des initiatives concernant les femmes aux conseils d'administration et les femmes entrepreneures, domaines dans lesquels nous avons fait grimper les chiffres. Nous ferons la même chose dans ce domaine aussi.
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Je vous remercie de votre question.
Tout le monde sait, je crois, que le Programme de promotion de la femme finance nos subventions et contributions, qui représentent la majorité des fonds provenant de Condition féminine Canada. Nous avons dépensé près de 19 millions de dollars ces dernières années. C'est également ce qui est prévu pour l'année qui vient.
D'habitude, nous finançons quelque 300 projets. Depuis 2007, le financement s'est élevé à plus de 162 millions de dollars dans les domaines de la lutte contre la violence, de la sécurité économique et de la participation à la démocratie. Je crois que cela représente environ 300 projets.
Nous nous efforçons de faciliter les choses pour les demandeurs. Nous avons, par exemple, un système en ligne dans lequel les gens peuvent présenter leur demande. Nous offrons aussi du soutien, de sorte que les gens peuvent appeler quelqu'un au Programme de promotion de la femme pour obtenir des instructions détaillées sur la façon de présenter une demande. Nous essayons donc de faciliter le processus.
Nous faisons également des appels de propositions ciblés, comme on l'a mentionné plus tôt, selon les priorités du moment. Si, dans une année donnée, la priorité est aux projets économiques plutôt qu'aux projets de lutte contre la violence, nous essayons, comme vous l'avez noté, de trouver un certain équilibre.
Nous avons aussi le processus de réception continue des demandes qui permet à une organisation qui souhaite obtenir du financement de nous appeler n'importe quand et de travailler avec nous sur son projet pour que nous puissions déterminer s'il nous est possible de le financer.
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Oui, j'ai ces chiffres.
Pour l'appel de propositions de l'automne, nous avons reçu 161 demandes. Jusqu'ici, une trentaine ont été approuvées. Même s'il s'agit de l'appel de l'automne dernier et qu'on puisse s'attendre à ce que tout soit terminé maintenant, ce n'est pas nécessairement le cas: certains projets avaient du potentiel, mais ne répondaient pas tout à fait à nos critères parce qu'ils n'étaient pas suffisamment alignés. Ces projets font l'objet de travaux supplémentaires de la part des demandeurs. Nous espérons donc pouvoir en approuver quelques autres.
Il est intéressant de noter que l'appel de propositions de l'automne était ouvert. Nous avons défini le thème général, qui était économique, mais nous ne sommes pas allés plus loin dans la définition des projets parce que nous voulions avoir une idée des sujets que les collectivités du pays jugent importants.
Cela nous permet de déterminer les intérêts des différentes régions du pays. Dans certains cas, c'est l'entreprenariat; dans d'autres, ce sont les métiers spécialisés et ainsi de suite. D'après les premiers chiffres dont je dispose, 30 % des demandes reçues concernaient l'entreprenariat et 40 %, les métiers spécialisés et les professions techniques.
Nous avons trouvé ces chiffres intéressants parce que nous n'avions pas défini les critères au départ. Nous avons simplement laissé les demandeurs nous présenter les projets qui intéressaient le plus leurs collectivités.