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Je déclare ouverte la 52
e séance du Comité permanent des finances. L'ordre du jour, conformément à l'article 83.1 du Règlement, prévoit la poursuite de nos consultations prébudgétaires 2014.
Chers collègues, encore une fois, nous recevons deux groupes de témoins, qui comprennent chacun cinq personnes comparaissant à titre personnel ou en tant que porte-parole d'une organisation. D'après ce que je comprends, nous attendons encore deux personnes; elles sont peut-être encore à la sécurité, au sous-sol. Trois témoins sont arrivés, donc nous allons commencer par eux, puis nous pourrons entendre les deux autres par la suite.
Pour commencer, nous recevons M. Hendrik Brakel, directeur principal des Politiques économiques, financières et fiscales à la Chambre de commerce du Canada. Nous entendrons ensuite Corinne Pohlmann, vice-présidente principale des Affaires nationales à la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Nous recevons aussi Angella MacEwen, économiste principale au Congrès du travail du Canada; M. Andrew Van Iterson, qui représente la Coalition du budget vert, ainsi que M. David Wilkes, premier vice-président au Conseil canadien du commerce de détail.
J'aimerais vous remercier tous et toutes d'être avec nous cet après-midi. Vous avez chacun cinq minutes maximum pour nous présenter votre exposé.
Nous allons commencer par M. Brakel.
Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité. C'est avec grand plaisir que je suis ici au nom de la Chambre de commerce du Canada.
Je suis très fier et très heureux d'être ici, au Parlement du Canada, et de constater que les affaires y ont repris leur cour normal après les événements troublants de la semaine dernière. C'est pour moi un honneur d'être parmi vous aujourd'hui.
[Français]
Merci à tous et à toutes.
La Chambre de commerce du Canada représente 200 000 entreprises de toutes tailles qui sont actives dans tous les secteurs d'activité et dans chaque région du pays.
[Traduction]
Le thème « optimiser le nombre et le type d'emplois pour les Canadiens » est très important pour nous, gens d'affaires. Du côté de la demande, la meilleure chose qu'on puisse faire pour les entreprises canadiennes, c'est de favoriser une population canadienne bien nantie, qui connaît du succès et qui achète beaucoup de biens et de services. Du côté de l'offre, les sondages montrent les uns après les autres que le plus grand défi pour les entreprises canadiennes n'est pas le dollar, ni l'accès aux capitaux, mais le recrutement de personnel qualifié.
Dans un contexte où l'économie américaine reprend de la vigueur et où les exportations ont augmenté de 12 % jusqu'à maintenant cette année, le problème est d'autant plus grave. Comment pouvons-nous nous assurer d'offrir le plus grand nombre possible de vrais bons emplois aux Canadiens?
Premièrement, il faut veiller à ce que le Canada soit à la fine pointe de l'innovation pour que les nouvelles technologies et les produits de demain soient conçus ici, au Canada. Le Canada excelle en recherche, mais nous accusons un certain retard en matière de commercialisation. C'est pourquoi nous proposons de créer un régime de type « boîte d'innovation » pour l'imposition de la R-D. Au lieu du programme actuel de recherche scientifique et de développement expérimental, qui prévoit des crédits fiscaux pour certaines activités de R-D, l'idée serait d'abaisser considérablement le taux d'imposition applicable au revenu tiré de l'innovation par une entreprise qui a créé un brevet ou un produit novateur au Canada. Bien d'autres pays, comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l'Irlande et la Suisse, appliquent ce modèle. Il fonctionne bien, parce qu'il stimule vraiment la commercialisation plutôt que des activités généralisées.
La deuxième grande priorité pour la Chambre de commerce et nos membres, c'est l'infrastructure. Depuis 30 ans, les investissements consentis dans les infrastructures publiques de base ont diminué considérablement. Selon la Fédération canadienne des municipalités, 30 % de l'infrastructure municipale est à risque. La congestion automobile coûterait à l'économie canadienne près de 15 milliards de dollars par année. Selon une recherche menée par la Chambre de commerce, une augmentation annuelle soutenue de 10 % dans les investissements en infrastructure pourrait réduire les coûts de fabrication de 5 %. Il faut mettre nos produits en marché et les rendre disponibles plus vite. C'est l'avenir de la productivité du Canada qui en dépend. Nous apprécions beaucoup le plan Chantiers Canada, mais nous croyons qu'on peut en faire encore plus.
La troisième priorité pour la Chambre de commerce du Canada serait d'investir dans l'information sur le marché du travail. Nous entendons tous parler des pénuries de compétences et de main-d'oeuvre dans divers domaines au Canada. C'est un immense défi pour les employeurs et le gouvernement. Malheureusement, nous n'avons pas d'information sur le marché du travail suffisamment étoffée et fiable dans de nombreux domaines. Nous croyons que les enquêtes sur les postes vacants devraient passer du niveau des régions économiques au niveau local. Nous aimerions réintroduire l'Enquête sur le milieu de travail et les employés pour mieux comprendre quelles sont les pénuries de compétences dans quelles régions et où les problèmes sont les plus graves.
Cela nous aiderait également à répondre à notre quatrième priorité. Nous demandons au gouvernement de revoir les incidences des modifications apportées au Programme des travailleurs étrangers temporaires. Écoutez, nous comprenons bien qu'il s'agit d'un enjeu politique très difficile qui a reçu beaucoup d'attention médiatique et a fait l'objet de critiques assez cinglantes. C'est un dossier radioactif en ce moment, mais le fait est que les conséquences qui en découlent sont bien réelles pour les entreprises canadiennes.
Il y a quelques semaines, la Chambre de commerce de l'Alberta a publié les résultats d'un sondage, qui montre que les entreprises albertaines ayant habituellement recours à des travailleurs étrangers temporaires sont susceptibles ou plutôt susceptibles de réduire leurs heures d'activité dans une proportion de 60 %; 80 % d'entre elles sont susceptibles de ne pas pouvoir prendre d'expansion et 23 % sont très susceptibles ou assez susceptibles de devoir fermer.
Ce n'est pas un problème unique à l'Alberta. D'un océan à l'autre, les dirigeants d'entreprises déplorent à grands cris les modifications apportées au Programme des travailleurs étrangers temporaires. Les collectivités éloignées et nordiques du Canada sont particulièrement touchées. Nous vous demandons d'évaluer les incidences de ces modifications. Les entreprises arrivent-elles à se débrouiller? Leurs heures d'ouverture ont-elles diminué? Nous sommes optimistes, mais nous ne pourrons optimiser le nombre d'emplois pour les Canadiens que si les entreprises peuvent prospérer et croître.
Je vous remercie infiniment de m'avoir permis de m'exprimer devant vous aujourd'hui. Je serai ravi de répondre à vos questions.
Vous devriez avoir sur votre tablette un jeu de diapositives que j'aimerais vous présenter, si vous le voulez bien. Si vous pouviez l'ouvrir sur votre tablette, je l'apprécierais beaucoup.
La CEI est une organisation non partisane et à but non lucratif qui représente plus de 109 000 petites et moyennes entreprises du Canada, qui emploient collectivement plus de 1,25 million de Canadiens et génèrent 75 milliards de dollars du PIB. Nos membres sont présents dans tous les secteurs de l'économie et dans toutes les régions du pays. En répondant aux enjeux importants de ce groupe, vous pouvez avoir une incidence profonde et élargie sur la création d'emplois et l'économie. J'espère que vous avez réussi à trouver le jeu de diapositives que je m'apprête à vous présenter.
À la diapositive 2, vous verrez que la principale contrainte des petites entreprises est le fardeau fiscal global, dont je vais vous parler dans une minute, mais je mentionne tout de suite que la deuxième principale contrainte des petites entreprises est la réglementation gouvernementale et les formalités administratives. Nous sommes heureux de constater que des mesures ont été prises sur la base des recommandations de la Commission sur la réduction de la paperasse, comme des plans destinés à mesurer le fardeau global, l'établissement de normes de services et la mise en place d'un système de surveillance et de reddition de comptes en continu. Cependant, bien que la règle du « un pour un » et le Point de vue des petites entreprises nous encouragent, nous craignons que ces mesures ne soient pas toujours bien appliquées, et nous aurions espéré qu'un bilan de base détaillé sur les obligations réglementaires ait déjà été dévoilé. Il y a donc encore place à l'amélioration pour réduire les formalités administratives, et nous encourageons le gouvernement à maintenir le cap et à continuer de prendre des mesures sur cet aspect fondamental.
La troisième principale contrainte de nos membres est la dette et le déficit du gouvernement. Les propriétaires de petites entreprises comprennent bien l'importance de payer ses dettes, donc nous sommes très contents de l'objectif d'élimination du déficit fédéral en 2015.
Comme je l'ai mentionné, toutefois, la principale contrainte pour les petites entreprises est le fardeau fiscal global. Compte tenu du grand nombre de taxes qui existent, il importe de comprendre lesquelles nuisent le plus à la croissance des entreprises. Comme vous pouvez le voir à la diapositive 3, les taxes sur la masse salariale sont celles qui ont la plus grande incidence. Pourquoi? Parce que c'est un impôt sur l'emploi. Il doit être payé que l'entreprise réalise du profit ou non. C'est pourquoi nous passons tant de temps à la FCEI à nous pencher sur les taxes sur la masse salariale comme les cotisations à l'AE et au RPC, qui ont toutes deux de grandes répercussions sur les employeurs et leurs employés dans les petites entreprises.
Comme vous pouvez le voir à la diapositive 4, le meilleur moyen de maintenir et de renforcer la performance des entreprises consisterait à abaisser les taux d'assurance-emploi et à geler les cotisations au RPC, ainsi qu'à abaisser le taux fédéral d'imposition du revenu des petites entreprises, ce dont je vais discuter sous peu. Les propriétaires de petites entreprises ont été soulagés que les ministres fédéral et provinciaux des Finances décident de ne pas augmenter les cotisations au RPC l'an dernier. Selon un sondage réalisé auprès des propriétaires de petites entreprises, 72 % d'entre eux disent qu'une augmentation des cotisations au RPC risquerait fort de les obliger à geler ou à réduire les salaires, alors que 55 % d'entre eux indiquent qu'elle réduirait leurs investissements dans leur entreprise. La FCEI recommande vivement que le gouvernement fédéral rejette toute proposition d'augmenter les cotisations au RPC à l'avenir.
Pour ce qui est de l'AE, la FCEI est très heureuse de l'introduction du crédit pour l'emploi visant les petites entreprises, puisqu'il va permettre aux petites entreprises de profiter d'un crédit qui leur permettra essentiellement d'abaisser leur taux de cotisation à l'AE de 15 % au cours des deux prochaines années. Comme vous pouvez le voir à la diapositive 5, elles vont l'utiliser pour rembourser leurs propres dettes, augmenter la rémunération des employés et investir dans de nouveaux équipements. Une entreprise sur cinq l'utilisera également pour investir dans de la formation additionnelle pour les employés, une autre question dont je vais vous parler un peu plus dans un instant.
Cependant, l'un des aspects les plus difficiles de l'assurance-emploi pour les propriétaires de petites entreprises, c'est que leurs cotisations représentent 1,4 fois celles des employés. Le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises va leur donner un répit pour quelques années, mais nous aimerions que le partage des cotisations soit porté à 50-50 de façon permanente. À une certaine époque, les employeurs et les employés payaient chacun 40 % des cotisations, tandis que le gouvernement y contribuait à hauteur de 20 %, mais le gouvernement a cessé d'y cotiser il y a environ 25 ans. Il a arrêté de payer et a refilé sa partie aux employeurs. Comme presque 30 % des prestations sont considérées comme des prestations spéciales, comme les prestations parentales, de maladie ou de soignants, pour lesquelles les employeurs n'ont pas vraiment leur mot à dire, il y aurait certainement lieu de faire valoir que les cotisations d'AE devraient être partagées plus équitablement entre les employeurs et les employés. Nous croyons que l'année 2017 serait idéale pour abaisser le taux des employeurs, puisqu'il n'occasionnerait pas de hausse de taux pour les employés; en fait, ils bénéficieraient même d'une baisse.
Comme vous pouvez le voir à la diapositive 7, 80 % des propriétaires de petites entreprises ont indiqué qu'un abaissement du taux d'imposition des petites entreprises serait efficace pour les aider à maintenir ou à renforcer la performance de leur entreprise aussi. La valeur du taux d'imposition des petites entreprises s'est graduellement érodée par comparaison avec le taux général d'imposition des sociétés. En 2000, le taux des petites entreprises était de 12 %, alors que le taux général était de 28 %. Aujourd'hui, le taux des petites entreprises est de 11 %, alors que le taux général est de 15 %. Dans les budgets précédents, le gouvernement fédéral avait promis de faire de allégement fiscal des petites entreprises une priorité dès que le budget serait équilibré. Nous recommandons que le gouvernement abaisse le taux d'imposition des petites entreprises de 11 % à 9 % dans son prochain budget.
Enfin, j'aimerais signaler que la FCEI a constaté, dans ses recherches, que pendant le premier trimestre de 2014, 312 000 emplois dans le secteur privé étaient restés vacants plus de quatre mois, ce qui représente un taux de postes vacants de 2,6 %. Ce taux ne cesse d'augmenter depuis la deuxième moitié de 2009. Comme vous pouvez le voir à la diapositive 8, plus l'entreprise est petite, plus le taux de vacance est élevé. C'est un problème très réel pour les petites entreprises.
Elles essaient d'y remédier par la formation, entre autres. Les réalités auxquelles sont confrontées les petites entreprises diffèrent souvent de celles de leurs plus grands concurrents, et les types de formation qu'elles offrent peuvent également différer. Il s'agit souvent de formation plus informelle, en milieu de travail. C'est pourquoi la FCEI appuie l'investissement de fonds de formation en milieu de travail, puisque c'est la façon la plus efficace de former les gens aux emplois nécessaires sur le marché du travail actuel. Nous avons présenté plusieurs recommandations aux gouvernements lorsque nous avons revu les ententes sur le développement du marché du travail, notamment de permettre aux employeurs d'avoir accès aux fonds de l'EDMT pour offrir une formation adaptée à leurs besoins, de reconnaître la formation informelle en milieu de travail et d'inclure des dispositions pour compenser les coûts de formation pour les employeurs, comme une taxe ou un crédit d'assurance-emploi axé sur la formation.
La dernière diapositive résume tout ce que je viens de vous dire aujourd'hui. Je vous remercie de votre temps, je suis toute disposée à répondre à vos questions.
Au nom des 3,3 millions de membres du Congrès du travail du Canada, je tiens à vous remercier de nous donner l'occasion de présenter nos points de vue aujourd'hui.
Le CTC rassemble des travailleurs de pratiquement tous les secteurs de l'économie canadienne, de tous les types d'emplois et de toutes les régions du Canada. Le problème économique le plus important auquel sont confrontés les Canadiens de nos jours n'est pas le déficit des gouvernements, et la solution ne consiste pas à retrouver l'équilibre budgétaire trop vite. Les problèmes les plus urgents auxquels sont confrontés les Canadiens sont la lenteur de la reprise économique, le marché du travail stagnant, le niveau record d'endettement des ménages, la couverture d'assurance-emploi insuffisante et la faible sécurité de la retraite. Les Canadiens s'attendent à ce que le gouvernement fédéral s'attaque à ces problèmes.
Les exportations ont pris du temps à reprendre après la récession, et les prévisions de croissance économique plus forte sont constamment repoussées. Les investissements des entreprises ne sont pas ce qu'ils ont déjà été à ce stade-ci du cycle économique par le passé. Le Rapport sur la politique monétaire publié par la Banque du Canada en octobre 2014 porte à croire que la situation est attribuable à une perte quasi permanente de capacité dans plusieurs secteurs manufacturiers d'exportation. Il ne faut pas s'attendre à voir l'investissement et l'embauche reprendre dans les entreprises avant qu'il ne soit clair que l'économie canadienne est plus solidement en selle.
Le taux de participation global au marché du travail et le taux d'emploi n'ont toujours pas retrouvé leurs niveaux d'avant la récession. Bien au contraire, ils stagnent depuis le milieu de 2012. L'indicateur du marché du travail de la Banque du Canada montre que le ralentissement du marché du travail va bien au-delà de ce que le taux de chômage illustre à lui seul. En fait, beaucoup d'économistes s'inquiètent des niveaux élevés de chômage à long terme et de travail à temps partiel involontaire, de même que des niveaux élevés de chômage dans les groupes vulnérables, comme les nouveaux Canadiens et les travailleurs racialisés. La croissance de l'emploi est plus faible que la croissance du marché du travail pour les travailleurs d'âge moyen, et le taux de participation au marché du travail est à son plus bas en 10 ans.
Dans ce contexte, que peut faire le gouvernement pour stimuler la croissance économique et la création de bons emplois? Les Perspectives de l'économie mondiale du Fonds monétaire international nous portent à croire qu'il serait temps que les gouvernements fassent des investissements très nécessaires en matière d'infrastructure. Ses économistes vont même jusqu'à dire qu'on pourrait financer des mesures pour répondre à des besoins en infrastructure clairement définis au moyen de l'emprunt, sans augmenter le ratio dette/PIB et que cela pourrait même permettre de réduire le ratio dette/PIB plus tôt que nous ne le pourrions autrement. Comme l'investissement dans l'infrastructure publique stimule la croissance à court et à long terme, toutes les conditions ciblées par le FMI sont réunies pour dire que nous en sommes à un moment idéal dans notre économie pour faire des investissements publics. Nous vivons un ralentissement prolongé du marché du travail et de l'investissement des entreprises. Le Canada a un très faible niveau d'endettement public, les coûts d'emprunt du gouvernement fédéral sont et vont demeurer très bas pendant quelque temps encore et bon nombre des investissements publics nécessaires vont générer un taux de rendement élevé grâce à la création immédiate d'emplois, aux avantages pour le public et à la croissance de la productivité du secteur privé.
Une recherche économique nationale met en relief de grands investissements publics qui s'autofinanceraient en grande partie, étant donné que les incidences positives de la croissance économique et d'un gain de productivité du secteur privé feraient augmenter les recettes qu'en tirerait le gouvernement. Par exemple, le conseil du commerce de Toronto est d'avis que de grands investissements dans le transport en commun auraient pour effet de réduire considérablement les coûts qu'occasionne la congestion aux entreprises et d'accroître leur productivité. Le grand économiste du Québec Pierre Fortin calcule que le coût annuel de la subvention québécoise pour la garde d'enfants est compensé par les avantages d'un taux de participation accru des parents au marché du travail.
Les coûts initiaux d'un programme de grands investissements publics pourraient être absorbés par une hausse du taux fédéral d'imposition des sociétés, qui pourrait générer entre quatre et cinq millions de dollars supplémentaires par année, selon nos estimations. Les compressions actuelles sans condition appliquées au taux d'imposition des sociétés ont généré très peu de nouveaux investissements dans le secteur privé, bien que je souligne que le CTC continue d'appuyer un soutien aux nouveaux investissements dans le secteur privé grâce à des crédits d'impôt pour investissements afin d'amortir les coûts associés à l'achat de nouvel équipement.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs, merci d'avoir encore invité la Coalition du budget vert à témoigner. J'aimerais vous présenter le coprésident de notre coalition, M. James Brennan de Canards Illimités, qui pourra également répondre à vos questions.
Comme bon nombre d'entre vous le savent, la Coalition du budget vert joue un rôle unique qui consiste à réunir l'expertise des 14 organisations environnementales les plus importantes du Canada, représentant ainsi plus de 600 000 Canadiens, allant de Canards Illimités à Greenpeace. Nous avons comme mission de fournir une analyse des dossiers les plus pressants en ce qui concerne la durabilité environnementale au Canada et d'élaborer un ensemble consolidé de recommandations annuelles destinées au gouvernement fédéral qui ont trait aux domaines financier et budgétaire.
La coalition a constaté avec plaisir les progrès réalisés par le gouvernement du Canada à la suite des recommandations de notre coalition, y compris l'annonce faite en mai par le du Plan de conservation national, la réduction des avantages fiscaux accordés aux industries d'extraction, le financement accordé aux dossiers de l'eau fraîche et de l'infrastructure, et les mesures proposées pour asseoir le principe du pollueur-payeur sur le plan juridique dans le projet de loi .
Cependant, le gouvernement fédéral doit encore prendre de nombreuses mesures afin de conserver le patrimoine naturel du Canada pour que les Canadiens puissent vivre de façon saine et jouer un rôle responsable au chapitre de la durabilité environnementale du monde.
En ce qui concerne le budget de 2015, la Coalition du budget vert recommande au gouvernement du Canada de poursuivre trois programmes stratégiques, chacun accompagné de certaines recommandations. Tout d'abord, l'innovation dans le domaine énergétique et le leadership au chapitre du changement climatique avec un programme intégré pour miser sur l'économie de l'énergie propre mondiale en plein essor et pour faire preuve de leadership dans le dossier du changement climatique, la nécessité de ce leadership devenant de plus en plus évident. Deuxièmement, faire avancer le Plan de conservation national du Canada et réaliser des progrès pour ce qui est de protéger notre milieu vital, en commençant par le respect des objectifs internationaux d'Aichi pour la biodiversité, qui prévoient la protection de 17 % de nos terres et de nos réserves d'eau fraîche et 10 % de nos océans. Troisièmement, il faut veiller à ce que tous les Canadiens jouissent de collectivités en santé. Il nous faut un programme d'équité en matière de santé environnementale afin que tous les Canadiens, y compris les populations vulnérables et défavorisées, puissent bénéficier de la même protection à l'égard des risques de santé présentés par l'environnement qui pourraient être évités.
La réalisation de ces programmes réunis pourrait donner lieu à des progrès exceptionnels sur chacun des thèmes des consultations du Comité des finances, tel qu'indiqué dans le sommaire de notre mémoire, des progrès qui auraient un impact positif sur l'environnement, l'économie et la santé humaine.
Compte tenu du thème d'aujourd'hui, c'est-à-dire l'emploi, j'aimerais vous énumérer les mesures clés que nous recommandons afin d'accélérer les progrès réalisés dans les domaines de l'innovation énergétique et du leadership en ce qui a trait au changement climatique. Tout d'abord, il faut continuer à éliminer les subventions accordées aux combustibles fossiles et à respecter notre engagement à l'égard du G20 en nous engageant de ne pas fournir de nouvelles subventions au gaz naturel liquéfié, ni de renouveler le crédit d'impôt pour l'exploration minière. Deuxièmement, il faut annoncer et utiliser un prix bien structuré pour les émissions de gaz à effet de serre comme l'ont recommandé la Banque mondiale, le FMI, le Conseil canadien des chefs d'entreprise, nos amis de la Chambre de commerce du Canada et, je le devine, d'autres organisations ici présentes, ainsi que d'autres acteurs dans les 73 pays et plus de 1 000 entreprises représentées. Troisièmement, il faut accorder un financement aux stations de rechargement rapide pour les véhicules électriques dans les grands centres urbains et accorder une déduction pour amortissement accéléré à toutes les formes de stockage d'énergie afin d'éliminer les obstacles majeurs qui s'opposent à un système énergétique canadien efficace. Quatrièmement, nous devons jouer un rôle de leadership dans les négociations des Nations Unies sur le changement climatique, en accordant notamment 400 millions de dollars annuellement à des fins d'adaptation au changement climatique et d'atténuation dans les pays en développement. Cinquièmement, il faut protéger les Canadiens et notre environnement contre les phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes, misant ainsi sur le financement accordé à l'atténuation des catastrophes prévu dans le budget de 2014, c'est-à-dire renouveler et augmenter jusqu'à au moins 45 millions de dollars par année le financement accordé à l'adaptation dans le cadre du Programme de la qualité de l'air avant qu'il ne prenne fin en 2016. Il faudra également, en guise de complément, intégrer les mesures d'adaptation nécessaires à toutes les activités d'évaluation et de planification des projets d'infrastructure du plan Chantiers Canada.
Avant de terminer, j'aimerais également souligner quelques autres recommandations, à savoir renouveler et accroître le financement accordé à la mise en application de la Loi sur les espèces en péril, établir la carte de la valeur des efforts de conservation du Canada afin de miser sur le succès du Plan de conservation national du gouvernement, promouvoir le nouveau programme d'équité en matière de santé environnementale en s'inspirant du modèle déjà en place aux États-Unis, et accorder un crédit d'impôt pour aider les Canadiens à éliminer de leurs maisons le radon, deuxième cause du cancer du poumon.
Je vous remercie de votre temps.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs, merci d'avoir invité notre conseil à vous présenter certains des dossiers clés que nous avons soulignés dans notre soumission prébudgétaire en prévision du prochain budget fédéral.
Avant de commencer mon exposé, j'aimerais vous transmettre les condoléances de notre association, ainsi que les miennes, pour les pertes subies par nos forces militaires la semaine dernière. Les funérailles du caporal Cirillo ont lieu aujourd'hui, et je crois qu'il est important de prendre le temps d'y accorder une pensée.
J'aimerais également répéter ce qu'a dit mon collègue et remercier les députés d'avoir repris leurs activités aussi rapidement. J'ai souvent dit que mes fonctions m'accordent l'honneur et le privilège de me rendre ici et de participer au processus, et je suis ravi de vous voir de retour au travail. Merci beaucoup.
Comme bon nombre d'entre vous le savent, le Conseil canadien du commerce est la voix des détaillants de notre pays. Permettez-moi de vous fournir quelques données clés qui démontrent l'importance de ce secteur du détail dans l'économie canadienne. Les détaillants vendent pour plus de 486 milliards de dollars de biens dans les collectivités canadiennes. Nos employés, à la fois ceux de nos adhérents et du secteur, génèrent plus de 53 milliards de dollars en salaires annuellement. Nous sommes le plus grand employeur du pays, donnant du travail à plus de 2 millions de Canadiens, soit un emploi sur neuf.
Le Conseil canadien du commerce représente plus de 45 000 commerces et nos membres sont des épiceries, des magasins spécialisés, des détaillants de mode et des boutiques de produits électroniques. Nos membres représentent toute la gamme des détaillants, allant des petits commerces indépendants aux grandes chaînes.
Lorsque nous nous sommes réunis avec nos membres pour élaborer les recommandations à soumettre à votre comité, nous nous sommes assurés de nous concentrer sur les domaines qui correspondaient aux thèmes. Tout d'abord, nous voulions vous soumettre des recommandations qui aideraient les familles et les Canadiens vulnérables, et deuxièmement, nous voulions fournir des idées pour améliorer les politiques fiscales de notre pays.
Monsieur le président, nous avons mis l'accent sur deux domaines clés qui correspondent à ces thèmes. Tout d'abord, nous souhaitons recommander l'élimination des tarifs sur les importations qui ne servent plus à leur fin originale, c'est-à-dire protéger les fabricants canadiens, et qui ne font qu'ajouter des coûts ou des taxes au système. Deuxièmement, nous voulons nous assurer que l'engagement pris dans le budget en 2014, c'est-à-dire réduire les frais d'interchange des cartes de crédit que doivent payer les commerçants, qui ont commencé par les frais associés aux cartes de crédit, soit respecté.
Je vais surtout parler des droits de douane. Comme les membres du comité s'en souviendront peut-être, dans le budget de 2013, il y a eu une première réduction de 79 millions de dollars des droits imposés sur les vêtements pour bébé et certains articles sportifs. Cela a eu une réelle incidence sur les familles canadiennes et je vous montrerai tantôt les économies réalisées en utilisant l'exemple de l'équipement de hockey. Nous croyons que l'heure est venue d'éliminer encore plus de droits de douane, en raison d'autres facteurs qui se pointeront dans l'économie pendant l'année prochaine. Le premier, et probablement le plus important, est le fait que 72 de nos partenaires commerciaux passeront du statut douanier TPG au statut NPF. Cela comprend de grands partenaires commerciaux comme la Chine, l'Inde et le Brésil, et selon les calculs du gouvernement, ce changement imposera 333 millions de dollars en droits douaniers supplémentaires à l'économie.
J'aimerais également souligner une taxe ou un droit que le ministre de l'Agriculture pense imposer aux framboises et fraises fraîches importées, ainsi qu'à quelques autres produits, qui pourrait ajouter 2,4 millions de dollars en frais supplémentaires aux familles canadiennes pour ces produits de base qui font partie d'une alimentation saine.
Je vous ai donné ces exemples pour vous indiquer que nous avons la possibilité de niveler le terrain de jeu afin de réduire les frais assumés par les Canadiens et de continuer à moderniser notre politique fiscale.
Le conseil a retenu quatre domaines que vous verrez ici à l'écran, c'est-à-dire les vêtements pour enfants, le linge de maison, les gants et les mitaines, et les chaussures, qui pourraient faire l'objet d'un allégement supplémentaire des droits de douane. Vous verrez les critères dont nous nous sommes servis dans la boîte à gauche.
Comme je l'ai déjà indiqué, nos consommateurs en ont déjà bénéficié. Pour le jeune joueur de hockey, qu'il faut équiper du casque jusqu'aux patins, une famille économiserait environ 51 $.
Les droits de douane sont un dossier important, car les Canadiens souhaitent non seulement faire leurs courses localement, mais de plus en plus, ils vont faire des recherches en ligne avant d'y acheter leurs biens. Nous devons continuer à avoir les mêmes règles de jeu pour les deux économies.
Notre dernière diapositive sera brève. Nous remercions le gouvernement d'avoir abordé la question des frais d'interchange. Le besoin s'est fait de plus en plus pressant depuis et nous avons hâte que le dossier soit clos.
Monsieur le président, merci beaucoup. Nous accueillerons avec plaisir les questions et les discussions qui s'ensuivront, et encore une fois, je vous remercie de nous avoir donné l'occasion de faire connaître notre point de vue.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Wilkes, monsieur Brakel, merci pour vos réflexions faites avant vos exposés. Elles ont été bien reçues, certainement par moi-même et mes collègues.
Effectivement, notre travail se poursuit. Nous avons donc recueilli le témoignage de l'association des restaurateurs, de M. Wilkes et de son association, ainsi que de Mme Pohlmann sur ces frais imposés aux commerçants qui dérangent tant. Je voudrais que vous nous aidiez à comprendre exactement le remède que nous devons vous fournir.
Madame Pohlmann, nous allons commencer par vous. Pourquoi ce problème est-il aussi irréductible? Pourquoi est-il tellement difficile de faire front aux sociétés émettrices de cartes de crédit et aux banques qui perçoivent ces frais et d'aider les consommateurs canadiens? Pourquoi le gouvernement a-t-il éprouvé autant de difficultés?
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je vous suis reconnaissant de ces 30 secondes supplémentaires.
J'aimerais remercier les témoins d'être ici aujourd'hui. Je vous remercie également de vos bons commentaires en ce qui concerne la reprise des travaux en comités et à la Chambre.
J'aimerais d'abord m'adresser au représentant de la Chambre de commerce du Canada. Monsieur Brakel, j'aimerais revenir sur la boîte d'innovation. Si j'ai bien entendu — je ne vous ferai pas dire des choses que vous n'avez pas dit —, je crois que vous avez dit « au lieu des » RS et DE. Je souhaite approfondir ce sujet.
Hier, nos témoins nous ont dit qu'il y avait différentes façons de mettre en oeuvre cette boîte d'innovation dans différents pays. Il s'agit seulement de choisir une façon au lieu d'une autre. Dans le cas d'une petite entreprise, je constate qu'elle peut faire beaucoup de travaux relatifs au brevet lié à l'un de ses processus, et que cela ne se prête pas bien à un produit qu'elle vend déjà. En gardant cela à l'esprit, l'entreprise ne serait jamais en mesure de profiter de cela si vous éliminez complètement les RS et DE. Je suis donc préoccupé, car vous avez dit « au lieu des », et cela éliminerait complètement cet élément pour les entreprises.
Comment les autres pays ont-ils réussi leur mise en oeuvre? Si vous poursuivez dans cette voie, il me semble qu'il faudrait prendre un peu de temps pour déterminer la mise en oeuvre appropriée.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être ici. Nous vous sommes vraiment reconnaissants de votre contribution. Au cours des quelques dernières semaines, nous avons eu une discussion très approfondie.
Je vais commencer par Mme Pohlmann. Notre gouvernement a permis au Canada d'avoir le plus faible ratio de la dette au PIB, 32 %. Notre objectif est de le ramener à 25 %, d'ici 2021, pour qu'il soit le plus faible des pays membres du G7. Notre cote de crédit est AAA. Elle s'est maintenue année après année. Bloomberg a dit que nous sommes en voie de passer du sixième au deuxième rang des meilleurs pays avec lesquels on peut faire affaire. Ce sont toutes des réussites louables de notre gouvernement.
Cependant, le consommateur et l'homme de la rue ne pensent pas à cela quand ils dépensent. Ils constatent désormais qu'ils paient une taxe de vente harmonisée et panachée de 5 %, plutôt que de 7 %. Ils se savent plus riches, parce que notre gouvernement a baissé les taxes environ 160 fois. Ils savent qu'ils disposent de plus d'argent.
Voici ma question: n'est-ce pas que la diminution des taxes profite aux entreprises et aux consommateurs?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais commencer par vous demander de m'excuser de ne pas avoir fourni de mémoire écrit aux membres du comité. Toutefois, si vous souhaitez en savoir plus après avoir entendu mon exposé, je vous invite à consulter un blogue que je cosigne avec Peter DeVries, de 3D Policy. De plus, nous publions un éditorial chaque mardi, sur iPolitics, sur des questions en matière de politiques et de finances publiques.
Je sais que vos délibérations sont très importantes à l'heure actuelle. Le gouvernement prévoit être en situation excédentaire dans un proche avenir — et je reviendrai sur cela dans quelques instants —, alors beaucoup d'attentes sont créées tant à l'extérieur du gouvernement, par la population, qu'à l'intérieur du gouvernement, sans doute, concernant la façon de dépenser cet excédent. J'ai assez d'années d'expérience en politique pour savoir qu'il est probablement plus difficile de gérer une situation excédentaire qu'une situation déficitaire, compte tenu des demandes que tout le monde présente au gouvernement. J'aimerais faire part au gouvernement d'un certain nombre de mises en garde quant à la façon de dépenser cet argent.
Je dis cela parce que j'ai bien des années d'expérience. J'ai été sous-ministre des Finances pendant les années de vaches grasses et de vaches maigres des années 1980, alors j'ai vécu la gestion des crises et des excédents.
J'aimerais mettre l'accent sur un certain nombre de mises en garde. Beaucoup d'entre vous en avez sans doute aussi entendu parler dans les journaux et à la télévision. Elles sont surtout liées à l'état de l'économie mondiale.
Lors de sa dernière réunion, tenue au début du mois d'octobre, le FMI, le Fonds monétaire international, a formulé des conclusions et des remarques qui font réfléchir et dont nous devrions tous tenir compte. Dans son rapport qui vient tout juste d'être publié il y a deux semaines, le FMI a de nouveau révisé à la baisse, à 3,3 %, ses prévisions économiques mondiales. Il s'agit d'une diminution de 0,4 % relativement aux prévisions d'avril dernier. Un tiers de la baisse est attribuable à la Chine. Si l'on exclut la Chine, le FMI prévoit que l'économie mondiale augmentera d'environ 2,5 %.
J'aimerais situer cela dans le contexte. Au cours de la deuxième moitié des années 1990, soit la dernière fois que le gouvernement libéral avait beaucoup de budgets excédentaires, la croissance de l'économie mondiale se situait entre 5 et 5,5 %. Au cours des dix prochaines années, au moins, on prévoit que la croissance de l'économie mondiale sera très modérée.
La raison est très simple. La zone euro est sur le point d'entrer en récession pour la troisième fois depuis 2008. Il faudra bien des années pour que la zone euro et les États-Unis affichent une croissance économique durable. L'économie de la Chine ralentit de façon spectaculaire. La Russie est sur le point d'entrer de nouveau en récession. Il est certain que, si les cours du pétrole baissent à 70 $ ou restent à moins de 80 $, l'économie russe sera durement touchée. Enfin, les économies en développement sont en perte de vitesse. L'économie mondiale ne va pas bien.
Si vous me le permettez, à mon avis, il vaut la peine de citer le FMI, qui prévoit une croissance médiocre et stagnante:
Les risques de dégradation ont augmenté depuis le printemps. Parmi les risques à court terme figurent une montée des tensions géopolitiques et une inversion de la baisse récente des marges de risque et de la volatilité sur les marchés financiers. Les risques à moyen terme sont une stagnation et une faible croissance potentielle dans les pays avancés, ainsi qu'un recul de la croissance potentielle dans les pays émergents.
Selon le FMI, le Canada affichera une croissance de 2,3 % en 2014, et de 2,4 % en 2015, mais ces chiffres ont été publiées avant le début du déclin radical des cours du pétrole. Nous savons tous ce que cela pourrait vouloir dire pour l'Alberta et la Saskatchewan, qui sont le moteur de notre économie depuis un certain nombre d'années.
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J'ai une minute. D'accord. Je vais donc rapidement passer aux préoccupations concernant l'excédent.
À mon avis, si vous dépensez l'excédent, il faudra faire preuve de beaucoup de prudence. Les prévisions présentent trop de risques pour dépenser toutes les sommes excédentaires. Selon moi, si les cours du pétrole restent en dessous de 80 $ durant les trois prochaines années, vous pourriez perdre de 4 à 5 milliards de dollars en recettes chaque année, et cela éliminera une bonne partie de l'excédent.
Si vous allez continuer d'utiliser l'excédent, il faudrait envisager de l'utiliser de manière à ce que cela serve à stimuler la croissance économique et à créer des emplois.
À mon avis, le gouvernement devrait commencer à remettre en question les modifications fiscales qu'il propose, parce qu'aucune d'entre elles n'atteint cet objectif.
De plus, je crois que le gouvernement devrait envisager d'établir une stratégie en matière de croissance intérieure, qui serait axée sur les dépenses au titre des infrastructures. Enfin, en me fondant sur les recherches du FMI, je suggérerais que ces dépenses soient financées par des dettes plutôt que par une augmentation des taxes.
Merci.
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Monsieur le président, messieurs les membres du comité, merci beaucoup de m'avoir invitée à comparaître aujourd'hui au nom de l'Association canadienne de l'industrie de la chimie.
L'ACIC est le porte-parole de l'industrie canadienne de la chimie, qui génère 50 milliards de dollars par année au pays. Nos compagnies membres appliquent des connaissances pour transformer des ressources comme le gaz naturel, l'électricité, les minéraux et la biomasse en d'autres produits de grande valeur servant à produire d'autres produits manufacturiers et produits de consommation. Essentiellement, nous fourbissions les composantes de base, la technologie et les services dont beaucoup d'autres industries canadiennes ont besoin, allant de celles du vêtement et des produits pharmaceutiques à celles des développeurs de ressources naturelles et des fabricants de maisons et de voici écoénergétiques. Toutefois, je devrais mentionner que, bien que nous soyons plutôt invisibles, nous sommes le quatrième secteur manufacturier en importance au Canada.
L'industrie de la chimie emploie 82 000 Canadiens directement et en appuie 400 000 autres dans l'économie canadienne. Nous avons donc un effet multiplicateur assez important. Un emploi dans notre secteur en crée cinq autres ailleurs dans l'économie.
Les États-Unis sont notre plus important client; ils achètent la majorité — environ les trois quarts — de nos exportations. Pendant bien des années, nous avons bénéficié d'un avantage concurrentiel sur le plan du gaz naturel, des matières d'alimentation et de l'électricité. Jusqu'à tout récemment, il y a environ deux ans, l'industrie américaine de la chimie était en régression. Autrefois, l'industrie de la chimie était l'une des plus importantes industries d'exportation de ce pays, mais elle a sombré dans un déficit commercial parce que la Chine attirait la plupart des investissements mondiaux.
Cela est en train de changer. L'exploitation du gaz de schiste change la donne sur le plan de la compétitivité. Le Canada ne bénéficie plus d'un avantage concurrentiel pour le gaz naturel, et le virage, aux États-Unis, vers la production d'électricité moins chère au gaz naturel accroît la compétitivité de l'industrie manufacturière en général au pays, ce qui entraîne aussi une augmentation de la demande d'intrants de produits chimiques. Nos taux d'électricité ne sont plus moins chers que ceux des États-Unis.
L’annonce de 120 milliards de dollars en investissements dans l’industrie américaine de la chimie augmentera la production de 30 à 50 %, ce qui représente des revenus d’au moins 250 milliards de dollars par année. Cette vague franchira une crête en 2017 et ne s’est pas encore fait sentir au Canada. Si nous voulons profiter de la prochaine vague et compter parmi des nouveaux acteurs dans l’industrie manufacturière, nous devons prendre des mesures immédiatement. J’ai fait circuler quelques tableaux qui vous montreront ce qui se passe. Un des tableaux indique les tendances au Canada en matière d’investissements comparativement à celles aux États-Unis. Vous pouvez voir que, aux États-Unis, les investissements augmentent en flèche, mais que cette tendance ne s’est pas encore manifestée au Canada.
Il existe aussi des occasions d’investissement réelles et immédiates au Canada, mais, jusqu’à présent, nous n’avons même pas vu un nombre proportionnel d’annonces dans ce sens. Nous estimons que, d’ici la fin de la décennie, il y aurait un potentiel de 10 milliards de dollars en nouveaux projets au Canada, mais nous ne pouvons pas attirer ces projets si nous ne sommes pas sur un pied d’égalité. Les entreprises américaines jouissent d’une déduction pour amortissement qui leur accorde grosso modo deux fois plus d’allégements fiscaux sur le plan des coûts des nouveaux projets. Cette valeur temporelle de l’argent est très importante pour des investissements qui peuvent prendre jusqu’à six ans pour passer de l’analyse initiale du projet au démarrage. Encore une fois, j’ai fait circuler un tableau qui vous donne simplement une idée du temps qu’il faut pour passer de l’étape de la conception à celles du démarrage et de la production dans le cas d’un projet chimique.
Vous avez en main notre mémoire prébudgétaire, qui explique pourquoi le secteur manufacturier au Canada a besoin d’une déduction pour amortissement permanent ou de plus de cinq ans, qui équivaut au moins à celui qui est offert aux États-Unis. Selon une étude indépendante qui vient d’être publiée, une déduction de plus de 45 % ne ferait que nous amener au taux actuel et permanent qui est offert aux États-Unis. D’ailleurs, dans ce pays, beaucoup plus de projets peuvent se prévaloir de cette déduction. Par conséquent, afin de combler cet écart sur le plan de la concurrence, nous exhortons le comité à recommander la mise en œuvre d’un taux d’amortissement permanent de 50 % pour les achats de machines et de matériel de fabrication. Cela attirera de nouveaux investissements et créera de nouveaux emplois au Canada
Merci beaucoup.
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Merci. J'aimerais remercier le comité de m'avoir invité à participer à ses délibérations.
Je suis un analyste indépendant du marché du travail. Je suis aussi chercheur en innovation à la Metcalf Foundation, un organisme caritatif qui vise à aider les Canadiens à construire une société juste, saine et créative.
Mon message est simple: maximiser le nombre et le genre d'emplois offerts aux Canadiens passe par des milieux de travail à haut rendement qui offrent de bons emplois et de bonnes possibilités de carrière.
Permettez-moi de préciser. Au Canada, la majorité des mesures visant à assurer de meilleurs résultats sur le marché du travail est axée sur l'offre, c'est-à-dire sur la préparation des gens au milieu de travail. Nous mettons beaucoup d'accent sur l'acquisition de la meilleure éducation possible, nous offrons des services d'emploi pour aider les gens à trouver les postes disponibles et à se présenter auprès des employeurs comme étant des candidats intéressants, et nous encourageons les gens à perfectionner leurs compétences tout au long de leur vie grâce à la formation continue.
Voici un fait important: de tous les pays industrialisés du monde, le Canada est le pays qui affiche la proportion la plus élevée de travailleurs ayant poursuivi des études postsecondaires. Or, le Canada occupe également le premier rang en ce qui a trait au taux de diplômés postsecondaires qui se retrouvent dans des emplois où ils gagnent un salaire égal ou inférieur à la moitié du revenu médian, généralement accepté comme seuil de la pauvreté.
En même temps, les employeurs se plaignent souvent qu'ils peinent à trouver des travailleurs qualifiés. Certaines études ont démontré qu'à l'exception de certaines régions précises et certains domaines précis de la technologie et des métiers spécialisés, peu de données sur le marché du travail font état d'une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée.
À mon avis, on ne peut si facilement rejeter le point de vue d'un si grand nombre d'employeurs. Dans le cadre de mon travail, je mène de nombreux sondages auprès des employeurs, et leurs difficultés à trouver des employés sont réelles. Dans ces sondages, les employeurs indiquent que les plus grandes lacunes des candidats sont le manque d'expérience et le manque de compétences générales, comme les communications interpersonnelles, le travail en équipe et la compréhension de la culture d'une entreprise.
Le fait est que ces compétences s'acquièrent en milieu de travail. On parle de l'expérience, manifestement, mais aussi de beaucoup de compétences générales, dont bon nombre sont directement liées à l'emploi en question. En somme, il y a davantage un manque d'expérience qu'un manque de compétences; pour contrer ce manque d'expérience, la participation active des employeurs est nécessaire.
Comparativement à beaucoup de nos pays concurrents, les employeurs canadiens investissent moins dans la formation en milieu de travail. Il s'avère que notre main-d'oeuvre affiche un taux de croissance de la productivité plus faible et qu'elle innove moins. Toutes ces choses sont liées: les compétences, qui comptent parmi les facteurs essentiels à la croissance de la productivité et l'innovation, s'acquièrent par la formation en milieu de travail et le mentorat.
Les études démontrent que l'investissement des employeurs dans la formation de la main-d'oeuvre a des effets positifs directs: baisse du roulement de personnel, des coûts liés au recrutement, de l'absentéisme et du nombre de jours perdus en raison d'accidents; engagement accru des employés; augmentation de la satisfaction des consommateurs, etc. Habituellement, la formation mène aussi à des salaires plus élevés et à une amélioration de la productivité, et l'accroissement des salaires contribue au renforcement de l'économie.
Il existe des motifs compréhensibles qui expliquent pourquoi beaucoup d'employeurs n'offrent pas de formation en cours d'emploi; cela va des coûts et de l'aspect pratique à l'inertie et aux compétences en gestion. Certains estiment que leur modèle d'entreprise dépend de salaires plus faibles et d'une formation limitée, et ils composent avec le roulement de personnel qui en découle.
Comment pouvons-nous inciter plus d'employeurs à investir dans la main-d'oeuvre? La réponse compte trois volets. Premièrement, il y a les obstacles de nature technique: il s'agit de préoccupation concernant les coûts, le maraudage, la valeur de la formation et le genre de formation. La solution repose en partie sur la sensibilisation et la promotion. Deuxièmement, il y a les enjeux institutionnels, comme avoir des entités intermédiaires qui font la promotion de la formation, qui entreprennent des études sur les pratiques exemplaires, qui établissent des liens entre les employeurs et les établissements de formation adéquats et qui favorisent les rapprochements entre divers groupes d'employeurs d'une même industrie. Voilà des choses qui, grâce aux économies d'échelle, contribuent à rendre la formation en milieu de travail plus accessible et moins coûteuse.
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Bonjour. Je vous remercie de cette invitation à comparaître devant le comité.
Pour commencer, j'aimerais réitérer que le Conseil du patronat du Québec voit d'un bon oeil l'atteinte par le gouvernement fédéral de l'équilibre budgétaire grâce à un bon contrôle des dépenses, tout en préservant les transferts aux provinces.
Il invite, par ailleurs, le gouvernement à faire un usage équilibré et stratégique des futurs surplus budgétaires en procédant, d'une part, à une réduction du fardeau fiscal des entreprises et des particuliers et, d'autre part, en investissant une partie importante dans des programmes gouvernementaux ayant un effet de levier sur la productivité, l'innovation, la commercialisation et la réduction de l'empreinte environnementale et également, bien sûr, sur les infrastructures. J'y reviendrai.
Pour ce qui est des transferts, soulignons le cas de ceux en santé. Selon nous, les lier à la croissance du PIB ne reflète pas les besoins d'une population vieillissante. Par ailleurs, une réflexion en ce qui a trait à la Loi canadienne sur la santé devrait également être amorcée.
Du côté des revenus, on attire l'attention sur le problème lié aux ventes en ligne qui privent non seulement les gouvernements fédéral et provinciaux de revenus, mais affectent également la compétitivité des entreprises canadiennes.
Au chapitre de la formation de la main-d'oeuvre, qui est un élément crucial pour une meilleure adéquation avec les besoins du marché du travail et une meilleure productivité, le Conseil du patronat considère, par exemple, que l'introduction d'un crédit de cotisations à l'assurance-emploi pour les dépenses de formation, notamment les dépenses de formation structurée liées à de nouveaux investissements, est une façon par laquelle le régime d'assurance-emploi peut contribuer à maintenir et à créer des emplois de qualité.
Nous réitérons que nous ne pensons pas qu'une bonification du Régime de rentes du Québec et du Régime de pensions du Canada soit pertinente parce que les besoins ne sont pas généralisés.
J'aimerais souligner un autre élément par rapport à la main-d'oeuvre. Les changements récents au Programme des travailleurs étrangers temporaires rendent le processus beaucoup plus complexe et coûteux malgré ses bons objectifs.
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Revenons à la question des travailleurs étrangers temporaires.
Malgré les objectifs louables, les changements risquent, selon nous, d'avoir des répercussions négatives alors que des employeurs ont de véritables besoins.
Parlons maintenant des besoins d'améliorer la productivité des entreprises. L'Office des technologies industrielles pourrait soutenir des programmes stratégiques d'innovation des entreprises manufacturières. Bien sûr, les entreprises apprécient la poursuite de la mise en oeuvre des mesures d'allégement et de simplification réglementaires.
Les investissements dans les infrastructures constituent sûrement une préoccupation majeure des employeurs au Canada et au Québec. Au Québec, il y a le remplacement du pont Champlain, qui est une infrastructure majeure. Nous encourageons le gouvernement fédéral à discuter avec les différentes parties prenantes et le gouvernement provincial afin d'entamer un dialogue constructif pour ce qui est de son financement. Même si nous appuyons le principe du péage, il est important d'avoir une approche harmonisée et de considérer qu'il s'agit d'un remplacement. Le gouvernement fédéral devra aussi investir, selon nous, dans le transport collectif et dans des projets porteurs en cette matière.
Parmi les autres problématiques structurelles qu'il faudrait examiner figure la situation actuelle des aéroports. En effet, elle défavorise clairement les aéroports canadiens à cause des différentes charges imposées.
Par ailleurs, la maximisation de la création d'emplois passe aussi par l'ouverture et la diversification des marchés. À cet égard, les employeurs se réjouissent des différentes ententes et discussions, que ce soit l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, d'autres discussions avec la Corée ou le Partenariat transpacifique.
Finalement, le Conseil du patronat réitère l'importance d'intensifier les efforts visant à contrer plus efficacement la contrebande des produits du tabac au Canada et de ne pas céder à des pressions en ce qui a trait à certaines innovations à cet égard qui sont au bénéfice des consommateurs.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier le comité de m'avoir invitée à discuter de la question de l'augmentation des emplois au Canada. Je ferai un bref exposé, puis c'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
Je suis cofondatrice et première dirigeante de Startup Canada, un organisme communautaire dirigé par des entrepreneurs, qui rassemble la collectivité entrepreneuriale du Canada, lui permet de s'exprimer et souligne son importance.
En 2012, nous avons terminé une tournée du pays durant laquelle nous avons visité 20 villes et obtenu les commentaires de 20 000 entreprises en démarrage et entrepreneurs, allant des « mompreneurs » et des artisans jusqu'aux entreprises de fabrication, en passant par les entreprises à forte croissance du secteur de la technologie. À la lumière des commentaires de ces entrepreneurs, nous avons lancé une stratégie de réseautage des entrepreneurs afin d'améliorer l'accès à l'appui, au mentorat et aux ressources et afin d'aider les entrepreneurs à communiquer et à mettre en commun leurs expériences au fil de l'expansion de leurs activités.
Ces deux dernières années, nous sommes devenus une voix pour les entrepreneurs et nous sommes maintenant le site de médias sociaux de choix pour les entrepreneurs au Canada. Nous avons lancé diverses communautés de démarrage d'entreprises dans l'ensemble du pays afin de renforcer l'appui de la collectivité aux entrepreneurs et de mettre en commun les pratiques exemplaires. Nous sommes présents à Fredericton, Québec, Montréal, Ottawa, la région de York, London, Sault Ste. Marie, Winnipeg, Calgary et Nanaimo, notamment.
Les entrepreneurs nous ont indiqué qu'ils avaient de la difficulté à savoir où aller pour obtenir de l'aide pour leurs entreprises. Essentiellement, on note l'absence d'un organisme-cadre qui chapeauterait l'ensemble de l'infrastructure de soutien aux entrepreneurs au Canada.
Voilà où nous intervenons. Startup Canada établit des liens entre les accélérateurs, les incubateurs, les collèges, les universités, les réseaux de collaboration, les entrepreneurs, les mentors, les investisseurs et les éléments nécessaires qui favorisent la mise en place d'une culture d'entrepreneuriat et d'un réseau de démarrage au Canada. Notre mission est de créer des emplois en misant sur l'entrepreneuriat.
Nous savons que la réussite entrepreneuriale est fonction de la force de la communauté et de la culture en matière d'entrepreneuriat. Voilà pourquoi nous proposons au comité un investissement unique de 15 millions de dollars sur trois ans pour nous aider à atteindre plus d'entrepreneurs.
Les communautés mises en place par Startup sont dirigées par des entrepreneurs qui ont pour mandat de stimuler l'activité économique en favorisant l'entrepreneuriat au sein de leurs collectivités. Ils doivent cerner les faiblesses et les forces de la collectivité et corriger les lacunes, au besoin.
Beaucoup de collectivités rurales n'ont tout simplement pas les mêmes ressources que les collectivités urbaines. Par exemple, plus tôt cette année, le groupe Startup Smithers a créé un fonds industriel en collaboration avec un conseil de foresterie afin d'appuyer l'investissement entrepreneurial et la rétention de ces investissements à Smithers.
Les réseaux canadiens sont interreliés. Ils peuvent tirer parti des ressources des autres et apprendre des autres. Par exemple, les forces de Waterloo dans le secteur de la haute technologie peuvent renforcer les forces du secteur des ressources à Calgary.
Favoriser l'accès des entrepreneurs à ces vastes connaissances et à ces réseaux peut aider à la création d'emplois et à l'innovation au Canada. Nous avons actuellement 20 communautés de démarrage d'entreprises au Canada. Si notre proposition budgétaire est acceptée, nous pourrons mettre sur pied 100 communautés supplémentaires dans les collectivités urbaines et rurales. Il s'agit du premier pilier de notre stratégie.
Le deuxième pilier de notre stratégie est ce qu'on appelle Startup Connect. Il s'agit d'un site Web qui sert de guichet unique pour les entrepreneurs, qui ont ainsi rapidement et facilement accès à de l'aide, des locaux, du financement, des mentors, du personnel talentueux, des événements, des nouvelles et des occasions de croissance de leur entreprise en démarrage et des occasions de création d'emplois. Startup Connect aide les entrepreneurs à trouver facilement de l'aide et à y avoir accès, et ce, tant au sein de leur collectivité qu'à l'extérieur. Nous avons déjà entrepris des démarches auprès du service de guide-expert du CNRC pour faire de Startup Connect un véhicule de communication et le principal générateur des services aux entrepreneurs du gouvernement fédéral.
Le troisième pilier de notre stratégie est l'installation de 1 000 communautés de démarrage au Canada. Les communautés de démarrage sont des points de services d'aide aux entreprises où l'on trouve les ressources communautaires locales et un accès en ligne au réseau Startup Connect. Ils seront mis en place dans les entreprises, les organismes de développement économique et les espaces communautaires du milieu de l'enseignement partout au Canada, y compris dans les régions rurales, où l'accès à des réseaux de soutien peut être plus difficile.
Ensemble, les communautés de démarrage, le site Web Startup Connect et les points d'accès physiques au Canada contribueront grandement à établir les assises d'un réseau canadien pour l'entrepreneuriat et à améliorer l'expérience des utilisateurs de ce réseau.
Au cours des cinq dernières années seulement, le gouvernement du Canada a investi des milliards de dollars pour appuyer l'innovation, la commercialisation, les petites entreprises et l'entrepreneuriat. Le Programme canadien des accélérateurs et des incubateurs en est un bon exemple. Toutefois, jusqu'à maintenant, bien que les investissements à la pièce dans les organismes, les programmes, les industries, les segments démographiques et les régions aient permis de renforcer les noeuds individuels, ils n'ont toutefois pas permis d'établir des liens avec les entrepreneurs et de favoriser l'intégration de ces noeuds.
Je tiens à souligner que cet échec n'est pas seulement celui du gouvernement; c'est aussi celui du secteur privé. Nous sommes d'avis que la collaboration nous permettra d'établir des liens au sein de l'écosystème canadien de l'entrepreneuriat de façon à nous assurer que chaque dollar investi est exploité à son plein potentiel. Un écosystème d'entrepreneuriat solide ne peut qu'accroître l'activité économique et, par le fait même, stimuler la création d'emplois.
En terminant, nous appuyons tout investissement ou toute mesure propice à la création d'une culture d'entrepreneuriat au Canada. Nous croyons que favoriser un meilleur climat pour l'entrepreneuriat permettra la création d'emplois de qualité, en plus grand nombre, pour les Canadiens.
Merci.
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J'aurais deux points à préciser à ce sujet.
Ce que vous dites est tout à fait vrai, mais pas seulement au Canada. Le FMI a indiqué que c'était une nécessité à l'échelle mondiale. Partout dans le monde, l'infrastructure publique est en décrépitude. Les ministres des Finances du G20 se sont rencontrés en Australie et ont recommandé aux chefs d'État de mettre en oeuvre des plans de construction et de réfection de l'infrastructure parmi les pays du G20 afin d'augmenter le PIB de 1,9 % sur cinq ans.
Au Canada, je pense que c'est l'occasion de le faire. Il semble que lorsque les taux d'intérêt sont aussi bas qu'ils le sont — qui permettent d'emprunter des obligations sur 10 ans à 2 %, et sur 30 ans à 3 % —, et que même le gouvernement fédéral émet des obligations de 50 ans pour refinancer la dette, c'est presque criminel de ne pas emprunter. Tous les déficits ne sont pas mauvais, et toutes les dettes ne sont pas mauvaises. Cela dépend du moment et du but de l'emprunt. Je pense que les conditions font en sorte qu'il serait possible de financer un nouveau programme d'infrastructure national grâce à un emprunt. C'est exactement ce que recommande le FMI, de financer un tel programme en empruntant les fonds, pas en augmentant les impôts, ni en coupant dans les dépenses, parce que la plupart du temps, une infrastructure efficace va se rembourser toute seule.
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Je crois en effet que c'est un pas en avant.
L'une des choses que je dis, c'est que beaucoup d'éléments probants démontrent que la formation est avantageuse pour les entreprises. Ce que je trouve frappant, dans ma recherche, c'est que les employeurs ne sont pas si nombreux à offrir de la formation. Je pense que les raisons sont nombreuses, comme je l'ai dit, et légitimes. Parfois, les coûts font obstacle; parfois, ce n'est pas pratique; et parfois, on ne connaît pas la formation offerte.
La Subvention canadienne pour l'emploi ne couvre qu'un aspect du problème. Il y a des obstacles techniques comme les coûts, mais il y a aussi des obstacles institutionnels. Par exemple, il serait bon d'avoir quelque chose de semblable à la Subvention canadienne pour l'emploi qui ciblerait des industries particulières où l'on souhaite que la situation change.
Elle n'a pas une portée suffisante pour produire un effet général sur la population active, alors il vaut mieux la cibler. Il faudrait encourager les liens avec les établissements d'enseignement afin de changer la culture d'entreprise; établir des partenariats autour de la formation de sorte qu'on cesse de former l'individu pour plutôt susciter un changement systémique.
Merci à tous nos témoins.
Monsieur, Zizys, de la Metcalfe Foundation, je voulais faire la promotion de l'excellent rapport que vous avez rédigé, intitulé « Better Work: The path to good jobs is through employers ». Vous m'avez présenté un véritable changement de paradigme dans ce rapport, ainsi que dans votre exposé, quand vous avez parlé de l'attention à porter au volet de la demande — les employeurs — plutôt que comme nous le faisons normalement au volet de l'offre — les salariés et les chercheurs d'emplois.
À la lecture de votre rapport — et c'est quelque chose que je vois tout le temps dans ma circonscription —, j'ai été saisi par le fait que nous avons la plus forte proportion de travailleurs qui possèdent un diplôme d'études postsecondaires, mais aussi les plus hauts taux de personnes possédant de tels diplômes qui occupent des emplois nettement inférieurs à leurs qualifications. C'est une chose à laquelle il faut vraiment s'attaquer de front.
Je veux vous lancer une idée que j'ai lancée à la Chambre de commerce, précédemment. Cela vient de ce que des présidents d'universités font en ce moment avec des entrepreneurs israéliens, ici à Ottawa. Leur principe, c'est que nous devons donner aux propriétaires de petites entreprises des étudiants coop ou des stagiaires payés, parce qu'ils vont peut-être amener l'innovation aux employeurs. Rien ne motive ces employeurs à engager du personnel à temps plein. Comme vous le signalez, ils vont souvent faire appel à des contractuels. L'idée serait d'accorder une subvention, ou un crédit d'impôt, aux employeurs qui retiennent les services de personnes pour quelques mois, de manière à profiter de cette expertise. Je présume que cette idée correspond à votre façon de penser.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie encore une fois l'ensemble des témoins de leur présence parmi nous.
Madame Kozhaya, je ne veux pas vous mettre sur la sellette, mais dans le groupe de témoins précédent, il y avait aussi des regroupements de gens d'affaires. Il y a des demandes qui se ressemblent beaucoup. Généralement, les regroupements de gens d'affaires comme le Conseil du patronat du Québec demandent une réduction d'impôt. Pour votre part, vous demandez une réduction des charges salariales. En même temps, vous demandez une augmentation des investissements, en particulier dans les infrastructures, ce qui est tout à fait louable. Votre organisation, tout comme la Chambre du commerce du Canada à qui j'ai posé des questions plus tôt, souhaite qu'on en arrive à l'équilibre budgétaire et même à un remboursement de la dette.
J'essaie de comprendre comment on peut diminuer les revenus en éliminant ou en réduisant les charges sur la masse salariale ou l'impôt sur les sociétés et accroître les investissements de manière significative, tout en atteignant l'équilibre budgétaire et en réduisant la dette.