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La 48
e séance du Comité permanent des finances est ouverte.
Selon notre ordre du jour, conformément à l'article 83.1 du Règlement, nous poursuivons nos consultations prébudgétaires 2014.
Je tiens à remercier tous les témoins de notre premier groupe d'être ici pour amorcer la discussion.
Chers collègues, nous avons deux groupes de témoins à entendre et nous avons également des votes; notre temps sera donc un peu limité pour notre deuxième groupe.
Nous accueillons aujourd'hui M. Mark Laroche, du Conseil des aéroports du Canada; M. Ron Gentle, de l'Association canadienne de l'électricité; M. Bard Golightly, président de l'Association canadienne des constructeurs d'habitations; M. Brad Woodside, président de la Fédération canadienne des municipalités et maire de Fredericton, dans la province de Mike Allen; M. Jeff Lehman, président du Large Urban Mayors' Caucus of Ontario et maire de la ville de Barrie.
Soyez les bienvenus et merci infiniment d'être avec nous. Vous aurez chacun cinq minutes pour nous présenter votre déclaration préliminaire, après quoi nous passerons aux questions des membres du comité.
Nous allons commencer par M. Laroche, s'il vous plaît.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs, je suis ici aujourd'hui à titre de directeur représentant le Conseil des aéroports du Canada, qui compte 45 exploitants d'aéroports parmi ses membres. Nous sommes un élément clé de la sécurité pour plus de 90 % des vols commerciaux de transport de passagers au pays.
Au quotidien, je suis également président et chef de la direction de l'aéroport d'Ottawa.
[Français]
Je suis reconnaissant d'avoir la possibilité de préciser notre proposition prébudgétaire. En vertu du temps qui m'est alloué, je mettrai l'accent sur le thème général de cette proposition, soit l'impact du financement des services gouvernementaux aux aéroports sur notre capacité à satisfaire les attentes des passagers et sur notre capacité concurrentielle.
[Traduction]
Certains pays ont de la difficulté à financer adéquatement leurs infrastructures de transport aérien. Au Canada, nous sommes en bonne posture. Il y a 20 ans, nous avons adopté un modèle qui a fait passer le fardeau financier du gouvernement aux voyageurs, qui financent maintenant en grande partie l'industrie.
Or, la vérification de sécurité demeure en partie la responsabilité du gouvernement. Pour financer l'activité de vérification de sécurité, le gouvernement impose un droit aux voyageurs aériens, malgré le fait que l'industrie de l'aviation est une question nationale et que les coûts de la sécurité ne devraient pas être assumés par un seul secteur.
Le droit pour la sécurité des passagers du transport aérien, payé par les passagers, est destiné à financer l'ACSTA, la société d'État chargée de la vérification de sécurité. Nous croyons comprendre que les droits perçus entre 2010 et 2013 s'élèvent à 1,8 milliards de dollars. Ces sommes sont versées dans le fonds général du gouvernement, mais il est plutôt difficile pour le CAC de déterminer quelle proportion du droit pour la sécurité des passagers du transport aérien va à l'ACSTA, et si elle reçoit toutes les sommes nécessaires à sa mission.
Selon le Conseil national des lignes aériennes du Canada, entre 2010 et 2013, des surplus accumulés de 136 millions de dollars n'ont pas été versés à l'ACSTA. Autrement dit, le CAC est d'avis que la croissance de l'ACSTA n'a pas été financée adéquatement, au détriment des voyageurs qui continuent de subir des retards et des temps d'attente plus importants.
Le CAC aimerait également qu'un autre partenaire essentiel des aéroports, l'Agence des services frontaliers du Canada, reçoive des ressources suffisantes. Avec l'ASFC, nous cherchons à optimiser l'expérience des voyageurs au moyen de programmes novateurs comme les bornes du contrôle frontalier automatisé. Ces bornes ont été installées dans nos principaux aéroports, qui y ont investi des millions de dollars, afin d'améliorer l'expérience des passagers.
De même, partout dans le monde, les pays collaborent aux programmes des voyageurs fiables, qui permettent aux gouvernements de renforcer la sécurité avec moins de ressources en portant surtout leur attention sur les voyageurs qui représentent le plus grand risque. Nos partenaires gouvernementaux à Transports Canada ont besoin que ces initiatives soient soutenues.
Actuellement, les statistiques sur notre capacité de vérification et de traitement des passagers durant les périodes de pointe ne peuvent tout simplement pas rivaliser avec celles des États-Unis et de l'Europe.
Notre mémoire porte également sur d'autres enjeux. Nous demandons une révision des règles fédérales de financement des infrastructures qui excluent les projets des petits aéroports du Réseau national des aéroports du financement offert par le Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires. Ces petits aéroports devraient être admissibles au financement comme n'importe quelle autre entité.
Nous demandons également depuis longtemps la mise en place de boutiques hors taxes à l'arrivée, semblables à celles d'un nombre croissant d'aéroports dans le monde. Cela permettrait non seulement d'améliorer l'expérience des passagers, mais aussi de récupérer des ventes, de créer des emplois, de réduire la masse opérationnelle des appareils et d'améliorer les temps d'escale. En réalité, cette initiative n'a que des avantages.
Je terminerai en abordant la question de la compétitivité des coûts. La décision prise plus tôt cette année par la province de l'Ontario d'augmenter la taxe sur les carburants est symptomatique d'un problème plus important au Canada. On refile les coûts aux voyageurs aériens. Il est grandement nécessaire d'effectuer une évaluation approfondie des effets négatifs de ces nombreuses taxes et droits sur les tarifs aériens au Canada, comparativement aux États-Unis.
Sunwing, une compagnie aérienne canadienne, a annoncé que ses avions partiraient de l'aéroport frontalier de Buffalo et non d'un aéroport canadien pour transporter des Canadiens vers au moins deux destinations du Sud. Si cela ne nous alarme pas, que nous faudra-t-il? Il est temps de s'attaquer au lourd fardeau des taxes et droits du gouvernement qui ciblent expressément le transport aérien. De plus, au niveau fédéral, nous avons également le loyer des aéroports; nous appuierions certainement les mesures visant à reconsidérer ou à réviser le fardeau de 290 millions de dollars que l'on refile actuellement aux voyageurs.
Je terminerai par quelques réflexions. L'aviation est un important catalyseur de l'activité économique au Canada. C'est une industrie qui s'autofinance, et plus encore. Le fait est que l'aviation permet au Canada de participer plus activement à l'économie mondiale. Il nous faut reconnaître le rôle que joue l'industrie. Il nous faut arrêter la migration vers les aéroports situés au sud de la frontière. Il nous faut réduire les taxes et les droits imposés au transport aérien afin de demeurer compétitifs.
Notre industrie aérienne doit inciter les Canadiens à voyager à partir des aéroports canadiens. Il nous faut une industrie concurrentielle qui favorise la croissance du tourisme et du nombre de voyageurs internationaux au pays, ce qui se traduira par d'importantes retombées économiques pour le Canada et le gouvernement.
Merci.
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Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité, de me donner l'occasion de vous parler aujourd'hui des recommandations de l'Association canadienne de l'électricité pour le budget de 2015, en particulier du fait qu'elles permettront d'assurer la sécurité et la prospérité des collectivités en soutenant et en préservant les infrastructures essentielles.
Je suis le chef de la sécurité d'Hydro One. Avant de travailler à Hydro One, j'ai été membre de la Police provinciale de l'Ontario durant 31 ans; j'y ai occupé divers postes, le dernier étant celui de commandant de la section du soutien aux enquêtes. Je connais donc très bien les difficultés liées à la sécurité de nos collectivités et des infrastructures essentielles.
Je traiterai de la recommandation 6 de la proposition prébudgétaire de l'ACE. Francis Bradley, vice-président, Élaboration des politiques, qui m'accompagne aujourd'hui, prendra la relève pour vous parler des autres.
Le secteur de l'électricité, qui fait partie du secteur de l'énergie et des services publics, est l'un des 10 secteurs des infrastructures essentielles du Canada, comme l'indique Sécurité publique Canada. Dans la recommandation 6, l'ACE propose deux mesures visant à accroître la protection des infrastructures électriques essentielles.
Sur le plan cybernétique, l'ACE recommande dans le budget de 2015 un financement accru du Centre canadien de réponse aux incidents cybernétiques de Sécurité publique Canada, ou CCRIC, un centre de coordination national qui facilite l'échange de renseignements, le soutien et les conseils en matière de prévention, d'atténuation, de préparation, d'intervention et de rétablissement en cas d'incidents cybernétiques. L'augmentation des capacités du CCRIC lui permettrait d'être davantage en mesure de soutenir la protection des installations essentielles contre les cybermenaces croissantes et de plus en plus complexes.
L'autre recommandation porte sur le problème croissant des vols de cuivre commis dans les installations électriques. Récemment, des voleurs se sont introduits dans un poste de transformateur sous tension pour voler des câbles de mise à la terre et des composants en cuivre. Une explosion s'est produite et a grandement endommagé l'installation. Si une personne s'était trouvée là, elle aurait pu subir de graves blessures.
Il en coûte des dizaines de millions de dollars pour réparer un poste où l'on a volé du cuivre pour une valeur de quelques milliers de dollars. L'accusation la plus courante pour ce type d'incident est un vol d'une valeur inférieure à 5 000 $ — à peu près la valeur marchande du cuivre volé —, soit la même accusation que dans le cas du vol d'une bicyclette.
L'ACE demande la modification du Code criminel afin de créer de nouvelles peines plus proportionnelles aux nombreuses répercussions de ces crimes. Nous avons fait circuler des exemplaires du document d'orientation de l'ACE qui a été publié plutôt cette année afin de vous fournir des renseignements supplémentaires sur la question.
Francis.
Je vais maintenant vous présenter un aperçu de nos autres recommandations.
Premièrement, le budget de 2015 doit s'engager de manière soutenue et à long terme à l'égard de l'efficacité énergétique. En plus d'avoir un effet positif sur le budget des ménages, l'efficacité énergétique rehausse la compétitivité des entreprises et de l'industrie, en plus d'être une option rentable pour réduire les émissions.
L'ACE recommande que le budget de 2015 renouvelle le financement de l'Office de l'efficacité énergétique, afin que ce dernier puisse continuer à exercer un leadership en matière d'efficacité énergétique.
[Traduction]
La recommandation 2 porte sur le renouvellement, dans le budget de 2015, du financement permettant de poursuivre les activités de R-D dans des secteurs qui appuient les capacités d'une infrastructure de réseau moderne.
Le Bureau de recherche et de développement énergétiques de Ressources naturelles Canada, le Fonds pour l'énergie propre et l'Initiative écoÉNERGIE sur l'innovation sont de précieux outils pour financer et faire avancer les projets d'innovation dans les technologies énergétiques, de R-D et de démonstration dans des secteurs clés. Nous aimerions que cet important travail se poursuive.
La prochaine recommandation porte sur le renouvellement du financement de la plateforme d'adaptation aux changements climatiques de Ressources naturelles Canada au-delà de 2015. La plateforme d'adaptation est un forum de collaboration sur les priorités en matière d'adaptation aux changements climatiques qui fournit aux décideurs et aux principales industries les outils et les renseignements dont ils ont besoin.
:
La recommandation n
o 4 indique qu'il faut continuer de soutenir l'harmonisation de la réglementation avec les États-Unis, afin d'améliorer les réseaux électriques nord-américains intégrés.
[Traduction]
Notre dernière recommandation porte sur l'intégration des véhicules électriques. Nous demandons au gouvernement fédéral de fixer des objectifs relativement à l'intégration de véhicules électriques au parc automobile fédéral et de renouveler le financement du programme Partenariat automobile du Canada du ministère de l'Industrie.
[Français]
Les recommandations de l'ACE pour le budget de 2015 correspondent aux principaux sujets de consultation du comité, ainsi qu'au rapport fondateur publié plus tôt cette année par notre association intitulé « Vision 2050: L'avenir du réseau électrique du Canada ». Ce rapport souligne le besoin urgent de prendre les mesures nécessaires si le Canada souhaite maintenir la fiabilité, le caractère abordable et la durabilité de son réseau électrique.
[Traduction]
Nous avons fait circuler des exemplaires du sommaire de Vision 2050 afin que vous puissiez le consulter, et nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Bard Golightly et je suis directeur de l'exploitation du Groupe Christenson à Edmonton, en Alberta. Nous sommes une entreprise d'expansion domiciliaire. Je parle aujourd'hui au nom de tous mes collègues de l'Association canadienne des constructeurs d'habitations.
L'Association canadienne des constructeurs d'habitations représente plus de 8 500 entreprises membres de l'industrie de la construction de nouvelles habitations, de la rénovation domiciliaire et des projets d'habitation d'un océan à l'autre. Notre industrie génère chaque année plus de 120 milliards de dollars en activités économiques et procure de l'emploi à plus de 900 000 Canadiens, contribuant ainsi directement à la prospérité économique des familles et des collectivités du pays.
J'aimerais d'abord vous parler de l'importance de l'investissement fédéral en infrastructure sur le plan du caractère abordable des nouvelles habitations. Le nouveau plan Chantiers Canada est important pour les constructeurs d'habitations, nos clients et nos collectivités. Il est particulièrement important parce que l'investissement fédéral en infrastructure permet de réduire les coûts imposés aux acheteurs de nouvelles habitations et perçus au moyen des taxes municipales de lotissement, qui font beaucoup grimper le prix des nouvelles maisons et qui font malheureusement partie des nouveaux facteurs de base du marché.
L'ACCH se réjouit de l'investissement vigoureux du gouvernement dans les infrastructures municipales essentielles comme les routes, le transport en commun et les systèmes d'aqueduc et d'égout, et elle préconise des investissements soutenus à ce chapitre.
Dans les collectivités prospères, les nouveaux ménages, en particulier les jeunes familles et les nouveaux Canadiens, doivent pouvoir accéder au marché de l'habitation et devenir propriétaires. Malheureusement, ce sont ces jeunes Canadiens et ces familles, ceux qui sont les plus touchés par le ralentissement économique, qui ont de plus en plus de difficulté à avoir accès à la propriété.
Les jeunes acheteurs qui commencent leur vie active sont les plus aptes à assumer la responsabilité d'une dette à long terme sous la forme d'un investissement immobilier, et pourtant, c'est ce même groupe qui est le plus durement touché par le resserrement des règles hypothécaires. Ces règles, auxquelles s'ajoute la difficulté d'épargner pour verser une mise de fonds, étant donné que le prix des maisons augmente beaucoup plus rapidement que les revenus, empêchent un nombre croissant de jeunes travailleurs et de jeunes familles d'avoir accès à la propriété.
La mise en oeuvre de règles hypothécaires plus restrictives visait à stabiliser le marché de l'habitation. Maintenant que cet objectif est atteint, l'ACCH estime que les acheteurs d'une première maison ont besoin et méritent qu'on leur accorde une attention particulière sur le plan des règles hypothécaires. Cela leur permettrait de réaliser leur rêve d'accéder à la propriété et favoriserait la prospérité des collectivités.
Par conséquent, l'ACCH recommande que les acheteurs qualifiés d'une première habitation aient accès à une période d'amortissement de 30 ans. Les règles actuelles exigeant qu'ils se qualifient pour un engagement hypothécaire de cinq ans sont tout à fait suffisantes pour prévenir un étirement excessif de la dette. Nous estimons que cette mesure permettrait d'ajouter environ 85 000 ménages au bassin d'acheteurs potentiels, sans coûts additionnels et sans grand risque pour le gouvernement fédéral.
À cet égard, il y a aussi la question des coûts toujours croissants qui sont imposés par le gouvernement sur l'habitation. Même si la plupart de ces coûts sont liés à d'autres ordres de gouvernement, le gouvernement fédéral pourrait améliorer l'accessibilité économique partout au pays en s'assurant que les taxes perçues par les gouvernements provinciaux et les municipalités sur les nouvelles habitations excluent la TPS. Actuellement, la TPS fédérale s'applique aux taxes, prélèvements, droits et frais sur les maisons neuves imposés par d'autres administrations, ce qui constitue une taxe sur une taxe et amplifie le niveau excessif de taxation des nouvelles habitations.
Un tel geste témoignerait de l'engagement du gouvernement fédéral à l'égard d'un niveau de taxation équitable pour les Canadiens et montrerait qu'il comprend que l'augmentation des taxes sur les nouvelles habitations réduit l'accessibilité, surtout pour les jeunes et les familles qui cherchent à accéder à la propriété.
Je terminerai avec une dernière recommandation dans le secteur clé de la rénovation domiciliaire, une industrie de 60 milliards de dollars par année qui est minée par des exploitants qui se font payer au comptant et qui se soustraient à l'impôt.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Mesdames et messieurs, c'est un plaisir pour moi d'être ici aujourd'hui.
[Traduction]
Je suis heureux d’être ici pour vous faire part de nos réflexions à l’égard du budget de 2015.
La Fédération canadienne des municipalités est la voix nationale des administrations municipales de toutes les régions du Canada. Nous représentons les élus de 2 000 municipalités qui servent plus de 90 % des Canadiens vivant dans de grandes villes, de petits centres urbains ainsi que dans des collectivités rurales et éloignées. Nos buts sont très simples. Nous voulons renforcer les services dont ont besoin les familles, préserver des collectivités sûres et dynamiques, et bâtir les fondements d’une économie moderne et vigoureuse.
Nos villes et nos collectivités sont les moteurs de l’économie canadienne. Elles sont des carrefours d’innovation environnementale et sociale. Comme nous l’avons montré maintes et maintes fois, lorsque les investissements dans nos municipalités s’appuient sur un cadre stable, constant et de longue durée, ils créent de l’emploi et améliorent la qualité de vie des Canadiens. Un tel cadre a permis de lutter efficacement contre la récession et de reconstruire nos infrastructures au moyen d’un fonds de la taxe sur l’essence devenu permanent et indexé, et d’investir massivement dans de gros travaux à coût partagé pour les routes, les ponts, le transport collectif et d’autres infrastructures essentielles.
Le budget fédéral de 2015 nous offre l’occasion d’aller plus loin que des ententes ponctuelles et de nous engager enfin dans un cadre durable pour renforcer les municipalités du Canada et propulser le pays.
Les investissements dans les infrastructures locales engendrent des dividendes concrets et mesurables tout en corrigeant les plus grandes carences de notre compétitivité économique. Selon le Conference Board du Canada, chaque dollar investi dans l’amélioration des routes, des ponts et des réseaux d’eau potable et d’eaux usées entraîne une augmentation de 1,20 $ du PIB réel.
La fédération soumettra au comité un mémoire décrivant les moyens que nous pouvons mettre en oeuvre ensemble pour créer de l’emploi et assurer la croissance de notre économie par des partenariats axés sur les infrastructures. Mais au cours de ma courte intervention aujourd’hui, j’aimerais traiter d’un enjeu d’infrastructure bien particulier: la protection des eaux canadiennes.
Le nouveau règlement fédéral sur les eaux usées nécessitera la modernisation d’un système de traitement sur quatre au Canada. Les élus municipaux appuient l’objectif de protéger les ressources en eau du Canada et l’amélioration de l’environnement qui en résultera. Les coûts requis pour mettre en oeuvre ce règlement sont cependant hors de la portée des seules municipalités.
Selon les estimations de coûts de la fédération, cette mesure fédérale nécessitera des dépenses en immobilisations de plus de 18 milliards de dollars au cours des 20 prochaines années. Cela, c’est sans compter les coûts des évaluations, des plans, puis des opérations courantes que devront supporter les municipalités. Voici un exemple qui donnera aux membres du comité une idée de l’ampleur du défi, les résidents de la circonscription de M. Saxton devront dépenser 700 millions de dollars durant les cinq prochaines années pour mettre à niveau leurs usines de traitement des eaux usées.
Messieurs Brison et Keddy, les municipalités de la Nouvelle-Écosse devront investir 218 millions de dollars, également durant les cinq prochaines années. Messieurs Rankin et Cullen, les coûts globaux de la Colombie-Britannique s’élèveront à 1,759 milliard de dollars au cours des cinq prochaines années. Et dans la province de Québec, d’où vient Mme Boutin-Sweet, 30 usines de traitement des eaux devront être remplacées durant les cinq prochaines années à un coût total estimé à 1,136 milliard de dollars.
Comme vous le voyez, c’est un grave problème.
Je sais que ce sont des chiffres considérables, mais je peux vous assurer que les municipalités ont à coeur de faire leur juste part, et c’est pourquoi nous vous proposons une solution responsable et quand même réaliste dans le contexte d’un budget équilibré.
La fédération recommande qu’un fonds dédié soit établi dans le prochain budget pour les projets de traitement des eaux usées requis afin de se conformer au nouveau règlement sur les eaux usées, et que tous les ordres de gouvernement contribuent à un plan à coût partagé. Ce partenariat représenterait des investissements fédéraux de 300 millions de dollars par année et un engagement de 20 ans pour aider à amortir les coûts d’immobilisations.
J’aimerais profiter de mes dernières minutes pour parler de la façon dont nous pouvons travailler ensemble pour faire du Canada un pays accueillant et abordable. Ensemble, nous pouvons créer des collectivités dynamiques et accueillantes où il fait bon vivre et travailler, se lancer en affaires, tisser des liens et redonner à la collectivité.
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Des logements abordables pour les nouveaux arrivants, les jeunes familles, les personnes de la classe moyenne et les aînés sont fondamentaux à des collectivités saines. C’est aussi logique d’un point de vue économique. Le secteur de l’habitation représente 20 % du PIB du Canada. Un système de logement stable et sûr est essentiel à la croissance collective et économique et chaque dollar investi dans le logement fait grimper le PIB de 1,40 $.
À l’heure actuelle, le gouvernement fédéral injecte 2 milliards de dollars par année dans des programmes de logement abordable et de lutte contre l’itinérance — des investissements des plus nécessaires. Toutefois, les ententes de financements arrivent à échéance les unes après les autres alors même que les déficits de réparations majeures sont en hausse constante et se répercutent sur les familles canadiennes qui habitent les 600 000 logements sociaux du pays.
Les coûts élevés auxquels font face les propriétaires de maisons et le manque de logements locatifs mettent aussi de la pression sur les familles canadiennes. Il faut protéger les investissements fédéraux faits au fil des ans dans les logements sociaux et adopter des mesures incitatives pour augmenter le parc de logements locatifs. Cela aidera les aînés vulnérables à conserver leur logement plutôt que de se retrouver dans le giron du système de santé, rendra les logements plus abordables pour le tiers des Canadiens qui louent un logement, éliminera la pression sur le marché de l’habitation et diminuera l’endettement des ménages.
Nous sommes prêts à travailler ensemble pour assurer la santé et la viabilité de notre système de logement. Le budget de 2015 offre au gouvernement du Canada une occasion en or: celle de s’imposer comme le champion des municipalités canadiennes. Nous serons heureux de collaborer avec lui afin de saisir cette occasion et de gérer les risques qui sont devant nous.
Je vous remercie de cette possibilité que vous me donnez de faire cet exposé et je dois vous dire, monsieur le président, que c’est un plaisir de vous voir ailleurs qu’à Edmonton. C’est avec plaisir que je répondrai aux questions.
:
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs.
[Français]
Je suis le maire de la ville de Barrie.
[Traduction]
Je préside également le Large Urban Mayors' Caucus, qui comprend les maires des 26 plus grandes villes de l'Ontario, qui ont plus de 100 000 habitants. Nous représentons 67 % de la population de l'Ontario.
Tout d'abord, je trouve extrêmement encourageant que le gouvernement fédéral s'attache à bâtir des collectivités prospères et sécuritaires et qu'il reconnaisse que l'investissement dans les villes est l'un des meilleurs moyens de renforcer l'économie du pays et d'assurer la prospérité à long terme.
Plus précisément, nous aimerions vous parler aujourd'hui de la nécessité de créer des emplois, de diversifier l'économie, d'investir dans les infrastructures afin de désengorger les réseaux, de s'adapter aux impacts des phénomènes météorologiques violents et de prendre un engagement réel à l'égard du logement abordable au Canada.
Les maires des grandes villes de l'Ontario estiment que, même si tous les ordres de gouvernement travaillent à créer des emplois et à stimuler l'économie, ils le font trop souvent sans se consulter. Nous avons besoin d'une stratégie de l'emploi diverse et solide, à la fois en Ontario et dans l'ensemble du Canada.
En tant que maires, nous faisons appel à nos partenaires des gouvernements fédéral et provinciaux pour qu'ils collaborent avec les dirigeants des villes en vue d'élaborer une stratégie de l'emploi global. Cela comprend des mesures destinées à réformer le marché du travail grâce à des programmes de formation professionnelle et d'apprentissage, à repenser le système d'immigration, à coordonner le programme de commerce international entre le fédéral, les provinces et les municipalités, à investir dans les infrastructures visant les secteurs où l'économie est freinée, notamment à cause de l'engorgement des réseaux et des transports dans les plus grandes villes de l'Ontario.
Nous, les maires, convenons de la nécessité de nouveaux investissements dans la voirie et le transport en commun, à la fois dans les grands centres urbains et dans les villes de taille moyenne. L'engorgement des réseaux nous coûte des emplois et des investissements, et nous place dans une position désavantageuse au plan économique.
Nous trouvons très encourageantes les annonces de plans d'infrastructures du gouvernement fédéral. Cependant, nous ne savons pas si le financement annoncé représentera une baisse de l'aide fédérale pour cette priorité essentielle, étant donné que la répartition du financement n'est pas encore déterminée.
Nous craignons en effet que ce financement ne soit éparpillé en le mettant à disposition d'autres types d'infrastructures, tels que les pipelines. Nous encourageons vraiment le gouvernement, en prévision du budget et de sa mise en œuvre, à mettre l'accent sur les investissements qui offriront les meilleurs rendements.
Autre menace pour la sécurité de nos villes et de leurs infrastructures est le nombre croissant de phénomènes météorologiques violents. L'adaptation et le renforcement de nos infrastructures face à ces changements climatiques ne relèvent désormais plus d'une planification à long terme ou de films de catastrophe, ils répondent à un besoin immédiat.
Les inondations de l'été dernier à Toronto et Calgary ont coûté à ces villes des dizaines de millions de dollars, sans compter les coûts humains associés aux maisons détruites et aux vies perturbées. Avec des dommages qui ont coûté plus de 5 milliards de dollars, l'inondation de Calgary est la catastrophe naturelle la plus coûteuse que le Canada ait jamais connue. Le coût pour notre économie est immense et la menace pour la sécurité de nos résidents, très réelle.
Nous avons besoin d'une approche prospective qui assure que l'adaptation aux changements climatiques soit intégrée dans la planification des infrastructures et dans les prises de décision, à tous les niveaux de gouvernement.
S'il faut investir dans la voirie et la tuyauterie qui permettent à nos villes de fonctionner, nous devons également tenir compte des besoins de base des gens qui y vivent. Nous constatons en effet que le logement décent est devenu hors de prix pour les familles à revenu moyen. Pire encore, les familles à faible revenu ne peuvent pas du tout se loger et doivent attendre longtemps avant de pouvoir bénéficier d'un logement social.
Les municipalités ont besoin du soutien de la SCHL et du financement associé afin de maintenir le stock existant de logements abordables et de commencer à combler les retards et à réduire les listes d'attente dans l'ensemble de la province.
En outre, je tiens à souligner qu'il y a des approches novatrices à la propriété du logement abordable, qui peuvent être explorées dans le cadre de la politique fiscale fédérale afin d'aider les familles à faible revenu, qui pourront ainsi être fières de posséder leur logement et d'avoir des capitaux propres. Mais ce n'est que grâce à des investissements significatifs dans des projets d'immobilisations dans le secteur du logement abordable que nous pourrons commencer à régler la crise globale.
En conclusion, je tiens à dire que les défis auxquels font face les grandes villes de l'Ontario sont les mêmes que ceux auxquels sont confrontés les Canadiens dans les villes de tout le pays. Pour avancer, nous devons placer l'investissement dans les infrastructures au cœur de notre stratégie économique nationale.
Notre pays est en train de changer. Lorsque les municipalités ont été créées, un quart de la population vivait dans les villes. Aujourd'hui, on constate le phénomène inverse, les trois quarts des Canadiens vivant en ville.
Ma propre ville offre 60 services différents à la population, mais nous sommes toujours régis et financés par un cadre législatif qui remonte au XIXe siècle. Nous n'avons tout simplement pas les outils nécessaires pour relever les défis d'aujourd'hui.
Je vais vous donner l'exemple concret de l'investissement. Les modifications apportées au régime fiscal du Canada peuvent stimuler l'investissement dans les fonds de pension ou l'investissement privé dans les infrastructures. Il s'agit d'une occasion idéale pour le gouvernement fédéral d'aider les villes à réduire leur déficit d'infrastructures.
Je vous exhorte à tenir compte de ces investissements et de ces innovations en matière de politique économique pour assurer la prospérité et la sécurité des collectivités, dans l'intérêt de tous les Canadiens.
Je vous remercie beaucoup de votre temps, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Et merci à tous nos témoins.
Monsieur Lehman, Lorsque j'ai lu le nom de votre groupe, je m'attendais à voir arriver…
Une voix: Des maires de grande taille.
M. Nathan Cullen: C'est une mauvaise blague.
Des voix: Oh, oh!
M. Nathan Cullen: Vous pourriez envisager un nouveau titre, mais…
Avez-vous une demande particulière concernant l'adaptation des villes? Vous avez cité deux exemples de répercussions des changements climatiques sur les infrastructures. Peut-être que cela m'a échappé dans votre exposé, mais est-ce que ce groupe de maires on Ontario a des attentes ou des demandes particulières dans le cadre du budget?
:
Merci de cette question.
Les aéroports canadiens ne sont pas responsables du contrôle des passagers. C'est la responsabilité de l'ACSTA. Nous encourageons donc certainement l'ACSTA à se pencher sur les pratiques exemplaires.
Ce qu'elle nous dit — l'ACSTA est une société d'État — c'est qu'elle ne reçoit pas de financement pour faire face à la hausse du nombre de passagers aériens. On constate plutôt des retards accrus, et l'une de nos principales demandes, c'est que l'ACSTA dispose d'un financement adéquat pour s'adapter à la croissance.
L'ACSTA signale également qu'elle suit les règlements de Transports Canada. Elle aimerait adopter des pratiques exemplaires. Je connais une entreprise canadienne qui a une plus grande capacité. Elle ne peut pas être exploitée au Canada. Elle peut l'être à l'aéroport Schipol. Elle peut l'être aux États-Unis, mais pas au Canada, car les règlements ne lui permettent pas d'effectuer un contrôle de la sorte.
Il y a donc différentes techniques, et nous pensons que c'est la voie que nous devons emprunter. Transports Canada et l'ACSTA doivent collaborer pour trouver des solutions, et nous les encourageons en ce sens.
Entre-temps, à court terme, les files d'attente seront très longues l'été prochain. L'ACSTA soutient que si elle n'obtient pas de fonds, il faut s'attendre à ce que des passagers rateront leur vol.
On a déjà demandé à l'aéroport de Toronto d'allouer des fonds, en puisant dans ses propres coffres, pour améliorer les délais de contrôle. On s'engage sur un terrain très glissant, car les passagers paient déjà ce frais. Si l'on demande maintenant aux aéroports de le payer, on le paiera en double.
:
Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins.
J'ai quelques questions à poser à M. Golightly.
Nous avions instauré pendant un certain moment le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire. Vous avez mentionné dans vos remarques que les coûts fiscaux du crédit pour le gouvernement étaient minimes.
Je veux simplement aborder brièvement trois points que vous avez soulevés. Le premier était de protéger le caractère abordable des nouvelles constructions résidentielles. Le deuxième était de s'attaquer à l'économie clandestine dans le secteur de la rénovation domiciliaire. Le troisième était d'appuyer le perfectionnement des travailleurs spécialisés et de favoriser l'innovation dans le secteur du logement.
Ma question est la suivante: l'ancien crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire permettrait-il de satisfaire à ces quatre demandes? Dans un premier temps, les entrepreneurs de l'économie souterraine, dont nous ignorons le nombre... Je ne pourrais pas dire combien ils sont. Je vais vous demander de nous fournir un chiffre. Peu importe leur nombre, ils seraient obligés de se joindre à la main-d'oeuvre spécialisée... ou peut-être être de bons charpentiers, mais pas d'avoir des charpentiers spécialisés qui travaillent pour eux, et certainement pas des ouvriers charpentiers. Il contribuerait au troisième point, c'est-à-dire à favoriser l'innovation dans le secteur du logement, car les intervenants n'examinent pas la situation et ne font pas progresser le secteur.
Je vais m'arrêter là pour vous laisser du temps pour répondre.
:
Merci, monsieur le président.
Messieurs, je vous remercie d'être ici aujourd'hui. Je vais m'adresser à vous en français.
Félicitations, monsieur Woodside, pour votre nouveau poste. J'espère que ça se passe bien.
En tant que porte-parole de l'opposition officielle en matière de logement, j'ai beaucoup voyagé à travers le Canada ces derniers temps pour parler aux gens et savoir quels étaient les problèmes majeurs de logement dans les collectivités. On m'a beaucoup parlé du coût des loyers et du nombre insuffisant de logements locatifs. On m'a également parlé de la pénurie générale de logements et de l'augmentation de l'itinérance.
Depuis un certain temps, la FCM demande au gouvernement fédéral de désamorcer la crise du logement.
Qu'entendez-vous par « crise du logement »? Pouvez-vous parler davantage des causes principales de cette crise?
:
Je suis parfaitement d'accord avec vous. D'ailleurs, j'ai présenté une motion à ce sujet.
Les ententes sont sur le point de prendre fin. J'ai parlé à plusieurs personnes vivant dans des coopératives et qui devront faire face à ce problème. Je vous donne deux exemples.
Dans ma propre circonscription, il y a la coopérative d'habitation L'Odyssée. J'ai parlé à ce sujet avec Mme Carole Parent. Cette femme ne peut pas travailler et elle a déjà réduit toutes ses dépenses. Sa subvention au logement va se terminer en 2016. À ce moment-là, son loyer mensuel augmentera de 200 $ du jour au lendemain.
À Montréal, il y a aussi la coopérative d'habitation Village Cloverdale, qui se trouve dans l'arrondissement de Pierrefonds. C'est la plus grande au Canada. Pour les résidants de cette coopérative, c'est dans un an que les subventions vont prendre fin. Ce sera la fin de l'entente. Il y a 277 familles, c'est-à-dire environ 1 000 personnes qui seront touchées non seulement par la fin de l'entente, mais par la fin des subventions. Elles vont perdre leurs subventions. En moyenne, leur loyer va augmenter de 350 $ par mois.
C'est ce qu'on observe dans tout le pays. Certaines provinces, comme le Québec, envisagent de donner un coup de main à ces gens. On ne peut tout de même pas les laisser se retrouver dans la rue. C'est du pelletage dans la cour des provinces de la part du fédéral. À un moment donné, les provinces ne pourront plus faire face à ce problème et cela va se retrouver dans la cour des municipalités.
Les municipalités pourront-elles composer avec ce problème? Si oui, comment?
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je remercie nos témoins de leur présence et je salue tout particulièrement M. Woodside, un compatriote du Nouveau-Brunswick.
Pour revenir à ce que disait M. Saxton, si vous aviez fait carrière à la radio, cela signifie que vous auriez bouclé la boucle, n’est-ce pas?
J’aimerais commencer par vous, monsieur Woodside. Vous avez parlé du partage des frais en trois tiers, qui constitue le mécanisme de financement traditionnel dans le contexte des infrastructures, surtout au Nouveau-Brunswick et dans d’autres municipalités.
En ce qui concerne les règlements fédéraux sur les eaux usées, entre autres, que pensez-vous des petites municipalités qui n’ont peut-être pas les moyens financiers. On trouve un certain nombre de très petites municipalités dans ma circonscription. La plus grande municipalité dans ma circonscription compte moins de 6 000 habitants, mais les collectivités sont éparpillées sur l'ensemble du territoire. Ces municipalités n’auraient probablement pas la capacité nécessaire pour remplir le critère des trois tiers, si jamais elles devaient se heurter à un grave problème.
A-t-on discuté de la façon dont une telle formule pourrait fonctionner dans le cadre du programme?
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C’est une excellente question, et elle a déjà été soulevée. En fait, dans d’autres programmes axés sur la formule du partage des frais en trois tiers, cela ne signifiait pas nécessairement que les petites collectivités devaient assumer le tiers des frais pour pouvoir s’asseoir à la table des négociations. Cette éventualité a toujours été une source de préoccupation.
À mon sens, il faut porter une attention particulière aux petites collectivités qui sont dépourvues de cette capacité. Il n’y a aucun doute là-dessus. Les coûts sont très élevés et, comme on l’a dit, on ne peut être en déficit chaque année; on doit plutôt équilibrer le budget, ce qui est une bonne chose.
Toutefois, ce sera très exigeant pour les petites collectivités, et je suis très conscient de certaines des municipalités au Nouveau-Brunswick dont vous venez de parler. Dans le cas des grandes municipalités le long de la côte, le coût s'élève à plusieurs milliards de dollars, car les problèmes perdurent depuis longtemps. Il est donc grand temps que nous nous mettions à assainir l’environnement, mais pour ce faire, nous devrons tous unir nos efforts.
Je le répète, monsieur Allen: l’important, c’est le partenariat. Si nous venons ici et que nous nous attendons à ce que vous vous occupiez de tout, nous n'y parviendrons pas. Nous devons tous mettre la main à la pâte, pour ainsi dire, et c’est bien ce que nous sommes prêts à faire. Il se peut que nous ayons à travailler ensemble pour venir en aide à certaines des petites collectivités qui n’ont même pas le tiers des fonds, faute de moyens financiers.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins. Nous avons eu droit à une discussion fascinante.
Ma première question s’adresse à M. Laroche, du Conseil des aéroports du Canada. En fait, j’aimerais vous poser une question d’ordre général, un peu à l’image de votre exposé. Vous avez dit l’ACSTA a prélevé, au total, 1 milliard de dollars sur trois ou quatre ans grâce au droit pour la sécurité des passagers du transport aérien. Vous avez ajouté que l’Ontario a haussé la taxe sur l’essence.
Je vis dans une collectivité près de la frontière américaine. Le fait est que nous perdons beaucoup de clients, parce qu’ils préfèrent se rendre à Bellingham, aux États-Unis. Ma famille vit à St. Catharines, et tout le monde utilise l’aéroport à Buffalo et à Niagara. La raison est simple: nous avons perdu le marché à vouloir demander des prix trop élevés.
Avez-vous des suggestions à faire au gouvernement, dans le cadre du budget à l’étude, pour mettre fin à cet exode des ressources vers le sud de la frontière?
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Je n’ai pas fait mention de changements climatiques dans mon exposé, mais je suis certes disposé à en parler. C’est un sujet très important pour tous les Canadiens, et nous avons tous une part à assumer.
Il y a tellement d’exemples partout au pays. Jeff a parlé de Calgary.
Je peux évoquer le cas du Nouveau-Brunswick. Il n’y a pas longtemps, nous avons eu une panne d’électricité de six jours.
Nous sommes témoins de situations sans précédent au pays. Selon moi, il ne s’agit pas seulement de s’en occuper dans l’immédiat, mais aussi de prendre des mesures préventives afin de réduire les niveaux de CO2, par exemple, qui sont à l’origine des gaz à effet de serre.
Nous avons tous un rôle à jouer. C’est d’ailleurs ce que nous faisons à Fredericton. Même si notre ville se classe au huitième rang mondial pour la propreté de l’air, j’ai quand même demandé à ma collectivité de faire plus pour l’environnement.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous de votre présence.
M. Rankin a lancé l’appât, et j’ai mordu à l’hameçon .
Des voix: Oh, oh!
M. Dave Van Kesteren: Il s’agit d’un sujet de discussion intéressant. Nous produisons 2 % des émissions de dioxyde de carbone. Nous pourrions tenir un long débat — chose que je ne souhaite vraiment pas — sur la question de savoir si nous faisons ce qui s'impose pour réduire de ces émissions. Au bout du compte, l’effet est négligeable.
Voici donc la question que je vous lance: que font les municipalités pour combattre l’effet? Il est facile de dire que le gouvernement doit apporter tous ces changements. Je souligne d’ailleurs que si nous avons réussi à régler la situation à Calgary, c’est uniquement parce que nous avions un budget qui était bien équilibré.
Soit dit en passant, j’ai vérifié le site Web, et, même sur CBC/Radio-Canada, on a expliqué la situation à Calgary. Il faut dire que l’alignement des astres n’était pas en notre faveur: la fonte de la neige sur la montagne, un peu de précipitations, le blocage de quelques systèmes — voilà autant de facteurs qui ont contribué à cette horrible inondation.
Ces phénomènes ont toujours eu lieu et ils continueront d'avoir lieu. Mais si vous êtes convaincus que le gouvernement fédéral doit élaborer un plan d’urgence, que font les municipalités pour accroître cet effort?
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C’est très bien, mais ce n’est pas vraiment ce que je cherche à savoir.
Si vous me le permettez, je vais aborder un autre sujet avec M. Lehman. Encore une fois, le fonds Chantiers Canada est un plan de 55 milliards de dollars. C’est la première fois, du moins à ma connaissance, que le gouvernement fédéral s’engage à prendre des mesures dans l’avenir pour aider les municipalités.
Si un tel plan est possible, c’est parce que le gouvernement s’est donné comme priorité de mettre de l’ordre dans nos affaires. Nous pourrons y arriver uniquement si nous avons les fonds nécessaires. Il n’y a qu’un seul contribuable, qu’il s’agisse de la municipalité, de la province ou du gouvernement fédéral. Le gouvernement fédéral a amorcé un processus qui permet à votre municipalité de prendre certaines des mesures dont vous parliez.
Quelle est la responsabilité de votre municipalité pour ce qui est de verser un montant équivalent? Je ne fais que poser la question. C’est une question tendancieuse, mais j’aimerais connaître votre réponse, monsieur Lehman.
À mon avis, le modèle du partage des frais en trois tiers est la voie à suivre. Je crois qu’il est de notre responsabilité, aux trois paliers de gouvernement, de relever ce genre de défis.
Je voudrais féliciter le gouvernement fédéral d’avoir rétabli l’équilibre budgétaire. C’est, selon moi, d’une importance cruciale. Je pense que la conjoncture favorise maintenant des investissements qui permettront de relever les grands défis auxquels fait face notre pays. J’estime que cela en est un.
Pour ce qui est des municipalités, j'aimerais donner un petit exemple puisque vous avez parlé des effets. Nous venons de construire quelques ponts surdimensionnés sur la promenade Lakeshore parce que, selon notre office de protection de l’environnement, le débit des eaux pluviales a augmenté de façon assez spectaculaire. En somme, d’après la modélisation, il faut construire des ponts supérieurs de 30 % à la dimension habituelle. Ce projet a coûté 6 millions de dollars.
Voilà donc le genre d’effet qu’on observe déjà dans notre budget d’immobilisations.
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Nous reprenons nos travaux. Je remercie nos témoins d'être là à l'avance, étant donné que nous devons aller voter à 18 heures. Ce sera donc une discussion condensée, et je tiens à donner à nos témoins le plus de temps possible pour faire leur exposé et entendre les questions des députés.
Notre deuxième panel se compose de cinq organismes. Nous avons M. Mark Romoff, qui est président et directeur général du Conseil canadien pour les partenariats public-privé; M. Frank Swedlove, qui est président de l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes inc.; et Stephen Beatty, qui est associé chez KPMG. De l’Union des municipalités du Québec, nous avons
[Français]
M. Robert Coulombe. Je vous souhaite la bienvenue.
[Traduction]
Nous avons enfin M. Michael Shapcott, qui est directeur au Wellesley Institute.
Je vous souhaite la bienvenue et je vous remercie énormément de votre présence devant le comité aujourd'hui. Vous aurez chacun cinq minutes pour faire votre exposé, puis nous passerons aux questions des députés.
Monsieur Romoff, pourriez-vous ouvrir le bal, si vous êtes prêt, s'il vous plaît?
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Merci, monsieur le président. C'est ce que nous appelons au Canada « arriver à la dernière minute ». Je m'en excuse. C’est une folle journée.
Bonjour et merci de nous avoir invités à venir témoigner devant vous aujourd'hui. J'aimerais parler brièvement des partenariats public-privé, ou des PPP, au Canada, du rôle du Conseil canadien pour les partenariats public-privé et des occasions d’étendre et d'améliorer l'efficacité des PPP au Canada et de tirer profit de l'expérience et de l'expertise du Canada en la matière pour l'exporter sur la scène internationale.
De nos jours, tous les pays dans le monde sont aux prises avec un imposant déficit en matière d'infrastructure en cette période d'austérité financière importante. En fait, dans une récente étude, le McKinsey Global Institute estimait que le déficit global en matière d'infrastructure aux États-Unis se chiffrait à 57 000 milliards de dollars, et c'est probablement sous-évalué. Comme vous n'êtes pas sans le savoir, le Canada est aussi aux prises avec un déficit en matière d'infrastructure, et ce, à tous les ordres de gouvernement.
Parallèlement, la productivité et la croissance économique du Canada dépendent d’une infrastructure moderne et solide, mais l’infrastructure est aussi essentielle pour rendre le Canada plus prospère et plus concurrentiel sur la scène internationale. Cette réalité a stimulé l'élaboration d'approches novatrices en ce qui concerne l'infrastructure, ce qui a permis aux PPP de jouer un rôle de plus en plus central au Canada. En fait, le Canada a l’un des marchés des partenariats public-privé les plus actifs dans le monde avec 219 projets à l'étape de la passation des marchés, en construction ou en exploitation. Ces projets ont une valeur de plus de 68 milliards de dollars.
J'ai inclus un tableau dans mes notes qui vous permettra de constater que ces projets ont lieu partout au Canada dans une vaste gamme de secteurs. Cet imposant portefeuille de projets diversifiés a également permis à notre industrie nationale de bâtir son expérience et son expertise; notre industrie se positionne maintenant comme un acteur reconnu et respecté sur la scène internationale. C'est vraiment opportun, étant donné que les marchés internationaux des PPP, notamment aux États-Unis, connaissent un essor.
Que sont des partenariats public-privé? En termes simples, les PPP sont des partenariats entre des gouvernements et le secteur privé pour construire une infrastructure publique, comme des routes, des ponts, des hôpitaux et des écoles, ou assurer la prestation de services. Les PPP peuvent être structurés de diverses manières; on peut ainsi charger plus ou moins le secteur privé de la conception, de la construction, du financement, de l'entretien et parfois de l'exploitation du projet qui demeure toujours sous le contrôle du gouvernement et sa propriété.
L'expérience nous démontre que les projets en PPP respectent les échéanciers et le budget et sont moins dispendieux. De plus, ils sont mieux entretenus que les projets réalisés selon l’approche traditionnelle « conception-soumission-construction ». Les contribuables canadiens en ont donc plus pour leur argent. Avec notre grand portefeuille de projets et nos réussites dans le domaine, le Canada est aujourd'hui considéré comme un chef de file dans les PPP; son modèle est reconnu sur la scène internationale comme le meilleur de sa catégorie, et d'autres pays qui envisagent d'avoir des programmes de PPP viennent régulièrement au Canada pour étudier notre approche en la matière.
Pourquoi est-ce ainsi? Il y a plusieurs raisons. Nous avons appris de l'expérience d’autres pays, en particulier du Royaume-Uni et de l’Australie, qui ont élaboré en premier ce modèle, et nous avons adopté leurs pratiques exemplaires qui ont manifestement renforcé l'approche canadienne.
Le Canada utilise des PPP pour la bonne raison. Le rapport qualité-prix est le facteur déterminant quand vient le temps de décider si un PPP est la meilleure option pour la passation d’un marché. Les PPP ne sont pas la panacée. Par contre, lorsqu’ils présentent le meilleur rapport qualité-prix, les PPP donnent sans cesse des résultats de haute qualité.
Le Canada a également de solides institutions publiques en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick et sur la scène fédérale avec PPP Canada. Ces institutions ont toutes une expertise dans les PPP et les pratiques solides de passation de marchés qui mène à des appels d'offres efficaces et ouverts. Aucun autre pays n'a une telle structure de gouvernance en place.
Le président: Il vous reste une minute.
M. Mark Romoff: Qui plus est, nos projets en PPP donnent des résultats. J'ai déjà mentionné certains aspects. Les PPP respectent les échéanciers et le budget et sont réalisés à moindre coût, mais les projets canadiens ont également des avantages économiques.
Nous avons évalué les PPP de la dernière décennie et sommes arrivés aux constatations suivantes. Ces projets ont créé plus de 290 000 emplois, ont contribué plus de 25 milliards de dollars au PIB canadien et ont procuré 7,5 milliards de dollars en recettes fiscales aux gouvernements provinciaux et fédéral. De plus, les PPP ont permis de réaliser des économies de l’ordre de 9,9 milliards de dollars comparativement à la méthode traditionnelle de passation de marchés.
À mon avis, il est important que vous considériez certains enjeux relativement au budget de 2014. J'en ai inscrit cinq dans mon document. Il y a le renforcement des capacités des collectivités autochtones et des municipalités. Ces deux milieux au Canada sont la prochaine source de projets et ont des lacunes sur le plan des capacités. Le modèle est également complexe pour de petits projets. Nous devons nous pencher sur l'élaboration d’un modèle allégé de PPP. J'ai fait allusion à l'expertise canadienne, et je crois que l'occasion est belle pour exporter notre capacité sur la scène internationale. Nous collaborons avec le gouvernement à ce sujet. Nous mettons beaucoup l'accent sur la prochaine génération de talents, y compris les femmes et l'infrastructure, les jeunes leaders et l'infrastructure, et les étudiants partout au pays en vue de nous assurer qu’ils sont prêts lorsqu’ils sortent des établissements.
Enfin, monsieur le président, j'aimerais dire que c'est important que le gouvernement du Canada s’occupe de l’effet dissuasif en ce qui concerne le financement des PPP, et c’est causé par l'attribution de financement en fonction du programme utilisé pour présenter une demande. Le Fonds Chantiers Canada offre jusqu'à 33 % de financement, tandis que le Fonds PPP Canada offre seulement 25 %. C'est donc désavantageux pour les PPP.
En terminant, nous félicitons le gouvernement du Canada pour son plan d'infrastructure à long terme, qui est un grand pas dans la bonne direction. Le nouveau Fonds Chantiers Canada et le renouvellement du Fonds PPP Canada sont d’excellentes initiatives. Nous continuons de considérer le gouvernement comme un important partenaire.
:
Monsieur le président, chers membres du comité, je suis ravi de participer à cette consultation prébudgétaire au nom de l'Association canadienne des compagnies d'assurance de personnes inc.
L'ACCAP représente des sociétés détenant 99 % des assurances-vie et assurances-maladie en vigueur au Canada. Notre industrie fournit à près de 25 millions de Canadiens une large gamme de produits assurant une sécurité financière, comme l'assurance-vie, les rentes et l'assurance-maladie complémentaire. Elle administre environ les deux tiers des régimes de retraite établis au pays. Ses investissements à l'échelle mondiale totalisent plus de 1,2 billion de dollars, dont environ 615 milliards de dollars sont investis au Canada.
Mes commentaires porteront sur l'importance de soutenir l'investissement dans les infrastructures au Canada et sur les mesures que le gouvernement fédéral peut prendre afin d'augmenter l'offre d'actifs d'infrastructures ainsi que l'attrait de ces derniers pour les grands investisseurs institutionnels, comme les compagnies d'assurance de personnes.
[Traduction]
Il s'agit de l'un des trois sujets inclus dans notre document prébudgétaire, monsieur le président. Le deuxième vise l’établissement d’un crédit d'impôt de 15 % pour les assurances pour soins de longue durée. Cela enverra un message clair aux Canadiens, à savoir qu'ils doivent prendre des mesures pour s'occuper de leurs soins de longue durée, étant donné que la Loi canadienne sur la santé ne couvre pas cet aspect.
Le troisième point concerne l'élimination de l'impôt sur le capital pour les compagnies d'assurances. Le Canada est le seul pays du G20 qui impose un tel impôt, et c’est contradictoire avec le message du gouvernement qui demande aux compagnies d'assurances d’accroître leurs capitaux. Je ne ferai pas d'autres commentaires au sujet de ces deux points, mais je serai ravi de répondre à vos questions à ce sujet.
Pour revenir à l'infrastructure, les compagnies d'assurances de personnes sont l'un des investisseurs les plus importants et les plus stables au Canada dans les actifs à long terme, y compris l'infrastructure. Notre appétit vorace pour de tels actifs est alimenté par la nature fondamentale de notre industrie. Dans le cas des produits d'assurance vie et des produits de pension, la compagnie d'assurances percevra des primes souvent durant plusieurs décennies — jusqu'à 50 ans dans certains cas — avant de verser des montants. De plus, un certain nombre de produits d'assurance vie propose comme composante principale un rendement du capital investi et ils sont utilisés par les Canadiens comme une manière efficace de mettre de l'argent de côté pour leur retraite ou d'autres besoins.
Les compagnies d'assurances doivent investir les primes qu’elles perçoivent des titulaires de police en vue de payer les demandes de règlement, de verser les prestations des polices d'assurance et de couvrir leurs coûts de fonctionnement et d'immobilisation. Dans la mesure du possible, les compagnies d'assurances cherchent à jumeler la durée de leur responsabilité avec leurs actifs. On ne saurait trop insister sur l'importance d’un marché des investissements à long terme solide et bien diversifié au Canada pour les compagnies d'assurances de personnes.
En 2012, les compagnies d'assurances de personnes détenaient près de 540 milliards de dollars, ou environ 90 % des actifs nationaux, à long terme. Ces investissements appuient souvent des investissements à plus long terme, y compris des investissements dans l'infrastructure, qui sont essentiels pour stimuler la croissance économique.
Les compagnies d'assurances de personnes du Canada investissent aussi directement dans l'infrastructure. Actuellement, l'industrie détient environ 6 milliards de dollars en infrastructure. Cela représente seulement 1 % de nos investissements, et nous avons la ferme volonté d'en faire plus.
Si l’on se fie aux prévisions, le Canada a un déficit en matière d'infrastructure qui se situe entre 350 et 400 milliards de dollars. Nous devons nous occuper de ce déficit, si nous voulons que le Canada réalise son plein potentiel de croissance au cours des prochaines décennies. Les pays du G20 ont également reconnu l'importance d'encourager les investissements dans l'infrastructure et les autres investissements à long terme. Par exemple, lors de la plus récente réunion des ministres des Finances des pays du G20, les participants ont convenu de créer une initiative mondiale en matière d'infrastructure pour augmenter les investissements de qualité, notamment dans l'infrastructure. Nous appuyons fortement cette initiative internationale et le rôle du Canada dans cette initiative.
Pour revenir au Canada, nous sommes d'avis qu'il y a des secteurs dans lesquels le gouvernement fédéral pourrait jouer un grand rôle de chef de file en vue d'aider à réduire le déficit en matière d'infrastructure. Au niveau le plus élémentaire, les gouvernements au Canada doivent s'assurer que les projets d'infrastructure sont lancés en temps opportun et de manière prévisible. Les retards injustifiés et l'incertitude autour des décisions concernant la poursuite d'un projet empêchent le secteur privé de jouer un important rôle de partenaire en vue d'aider à financer des projets d'infrastructure.
[Français]
Dans le secteur privé, l'une des principales façons consiste à financer les infrastructures au moyen de partenariats public-privé, ou PPP. Les PPP sont une option attrayante pour ce qui est du financement de projets à long terme comme les hôpitaux, les aéroports, les routes, les ponts et les installations gouvernementales.
L'expérience montre que les PPP permettent généralement de développer des infrastructures selon les délais et les budgets prévus. En outre, la construction d'infrastructures publiques dans le cadre de PPP requièrent un investissement industriel moindre de la part des gouvernements. C'est un autre avantage que leur offrent les PPP.
Par la création et le financement de PPP Canada, le gouvernement canadien a beaucoup contribué à promouvoir les PPP et à encourager leur recours partout au pays. Nous applaudissons cette initiative du gouvernement, mais nous croyons qu'il est possible d'aller plus loin.
[Traduction]
En particulier, nous constatons que la majorité des besoins en matière d'infrastructure au Canada sont sur la scène municipale, comme M. Romoff l’a souligné. Ces projets ont tendance à être relativement petits. Le présent modèle de PPP au Canada n'est pas conçu pour de tels projets. Certains défis concernent la complexité...
Les enfants de notre génération ont profité de la prévoyance en matière d'investissement de nos parents et de nos grands-parents, et j'espère vraiment que nous serons en mesure de donner la même chose à nos enfants et à nos petits-enfants. C'est un véritable défi dans le contexte actuel. Nous regardons très attentivement ce qui se passe au moment présent plutôt que ce qui se passera dans l'avenir lointain.
La majorité d'entre nous ont passé la grande partie de leur vie adulte dans l'abondance relative, mais nous entrons maintenant dans une période de rareté relative. Cela signifie que nous devons poser des questions différentes et chercher des réponses différentes.
C’est souvent utile de considérer l’infrastructure comme trois domaines distincts. Il y a l'infrastructure sociale, l'infrastructure économique et le déficit en matière d'infrastructure. Le déficit en matière d'infrastructure est peut-être le type le plus insidieux. Il se trouve sous nos pieds, sous les rues et dans les murs. Nous n'avons vraiment pas investi autant que nous l'aurions dû au cours des dernières décennies, et nous sommes aux prises avec une facture salée. Si nous faisons fi de l'entretien de notre infrastructure existante, nous courons à la catastrophe. C'est quelque chose dont je crois que le comité doit tenir compte lorsqu'il compare les nouveaux projets aux projets existants.
L'autre partie du déficit en matière d'infrastructure concerne les domaines dans lesquels le renforcement des capacités a été retardé, ce qui freine l'économie canadienne. Cela ralentit le système et nous empêche d'atteindre notre plein potentiel.
Nous avons consacré les 20 dernières années à investir dans l’infrastructure interurbaine, et l'accent sera mis sur les villes au cours des 20 prochaines années. Le plus gros défi en matière d'infrastructure avec lequel sont aux prises les villes vise la mobilité urbaine, soit les piétons, les cyclistes, le transport en commun, les automobiles et le transport de biens et de services. Ces deux derniers éléments sont souvent absents des discussions. Il importe vraiment de permettre aux villes d'accomplir ce qu'elles ont la possibilité d'accomplir. L'inclusion économique a la même importance que l'on parle de la capacité d'obtenir un travail ou de la capacité d’un petit entrepreneur en électricité d’aller chez un client.
Ce dont les villes ont vraiment besoin, ce sont deux ou trois décennies — et non deux ou trois années — d'investissements majeurs en vue de leur permettre d'atteindre leur plein potentiel. Nous devons arriver à un consensus national sur le besoin d'investir dans l'infrastructure, ses avantages et ses coûts. Nous en sommes témoins dans le monde; des pays élaborent des plans nationaux d'infrastructure qui dressent la liste de projets et de programmes prioritaires qui permettent aux gens de s'attaquer aux problèmes socio-économiques et au déficit en matière d'infrastructure.
Il est très difficile d'arriver à un consensus et de le maintenir, mais un consensus peut être une manière incroyablement efficace de réaliser des progrès. Dans le même ordre d'idées, lorsque l'environnement externe évolue, cela nous permet également de changer d'orientations. J'aimerais vous parler de l'expérience du Royaume-Uni qui vient d'achever son deuxième plan national d'infrastructure; le pays a changé énormément ses orientations. Si le Royaume-Uni n'avait pas eu son premier plan, les autorités n'auraient pas su où donner de la tête.
Le dernier point concerne la manière de payer la facture, et il y a deux concepts qui seront très utiles à vos délibérations. De 70 à 80 % des gens qui parlent de ces concepts les confondent. Le premier concept est ce que nous appelons l'infrastructure du financement, et cela concerne ceux qui paieront en fin de compte l'infrastructure, à savoir les contribuables ou les utilisateurs. Le deuxième concept est le financement de l'infrastructure, et cela traite de la manière de payer la construction initiale de l'infrastructure. Lorsque ces deux concepts sont confondus, les débats vont à contre-courant. Je vous demanderais de bien vouloir vous souvenir de ces deux concepts dans vos délibérations.
Il est temps pour le Canada et les Canadiens d'investir dans l'infrastructure, et je crois que nous le devons à ceux qui suivront de faire de tels investissements aujourd'hui et au cours des deux prochaines décennies.
Merci.
:
Monsieur le président, monsieur le vice-président, madame et messieurs les députés, je vous remercie.
L'Union des municipalités du Québec, ou UMQ, a accepté avec empressement votre invitation à participer aux travaux de votre comité. Il s'agit d'une priorité pour toutes les municipalités du Québec, qui poursuivent leurs efforts entrepris ces dernières années.
Depuis sa fondation en 1919, l'UMQ représente les municipalités de toutes tailles dans toutes les régions du Québec. Sa mission est d'exercer, à l'échelle nationale, un leadership pour des gouvernements de proximité efficaces et autonomes, ainsi que de valoriser le rôle fondamental des élus municipaux.
Ses membres, qui représentent plus de 80 % de la population du territoire du Québec, sont regroupés en caucus d'affinité, soit les municipalités locales, les municipalités de centralité, les cités régionales, les grandes villes et des municipalités de métropole.
Nous considérons que les infrastructures constituent une responsabilité tripartite. Que ce soit pour stimuler notre économie à court terme, mettre les bases d'une économie durable à long terme ou se doter de milieux de vie attractifs, les investissements dans les infrastructures sont des leviers importants pour assurer notre prospérité.
En ce sens, les efforts entrepris depuis quelques années doivent être maintenus et demeurer une priorité. Celle-ci doit être assumée et soutenue par les trois ordres de gouvernement puisque nous avons tous intérêt à offrir des conditions propices à une économie forte et durable.
Ces dernières années, l'UMQ a réalisé une série de travaux sur les infrastructures municipales dont le point de départ fut l'étude exhaustive, réalisée en 2012 par les firmes Deloitte et E&B Data, qui a permis d'évaluer l'état des besoins en infrastructures municipales.
Les constats sont très clairs: le parc d'infrastructures municipales est un patrimoine imposant constitué d'actifs d'une valeur de plus de 200 milliards de dollars et le déficit en infrastructures municipales s'élève aujourd'hui à 34 milliards de dollars. Les besoins sont donc importants. Pour réhabiliter et maintenir les actifs en bon état, il faudra que les trois ordres de gouvernement augmentent leur investissement tripartite de 3 milliards de dollars, et ce, même si on investit actuellement 4,3 milliards de dollars annuellement. En fait, les municipalités supportent un fardeau inéquitable puisqu'elles assument 76 % de la facture nette du financement des infrastructures municipales.
Ce diagnostic démontre toute l'ampleur du défi relié au renouvellement de nos infrastructures publiques dans un contexte où l'état des finances publiques rend nos décisions d'autant plus difficiles.
L'étude démontre aussi que les programmes gouvernementaux en infrastructures ont eu un impact important sur le ralentissement de la croissance du déficit à partir de 2008. Alors que le déficit augmentait de plus de 5 % par année jusqu'en 2007, les programmes mis en vigueur dès 2008 ont permis de stabiliser le déficit et de réduire sa croissance annuelle qui se situe actuellement à plus ou moins 1,5 %.
Ces programmes donnent des résultats et consolident notre partenariat, mais nous sommes encore loin du compte et nous devons tous maintenir la cadence. En ce sens, le nouveau plan d'infrastructures à long terme du gouvernement fédéral s'avère un acquis important puisqu'il nous permettra de maintenir nos efforts et de poursuivre le rattrapage entamé ces dernières années.
Toutefois, le niveau d'investissements ne permet pas d'égaler l'ampleur des besoins. C'est pourquoi la clause de révision du Nouveau Plan Chantiers Canada, qui prévoit de réévaluer la situation dans cinq ans, s'avère une excellente option.
Le niveau prévu dans le nouveau plan à long terme doit être considéré comme un plancher et non un plafond.
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Parlons des besoins et des projets. L'étude pose un diagnostic sur les infrastructures municipales, ce qui n'a pas été fait depuis plusieurs années, ni par le milieu municipal, ni par le gouvernement.
Elle permet de démontrer l'ampleur des besoins. Elle convainc de la nécessité de continuer d'investir massivement dans les infrastructures municipales pour assurer la modernité et la sécurité de celles-ci, tout en contribuant à la création d'emplois, au PIB et au développement durable du Canada.
Les municipalités vont continuer à investir d'importantes sommes dans les infrastructures car les besoins sont énormes, mais il est plus que jamais nécessaire que les autres ordres de gouvernement maintiennent, voire bonifient leur contribution.
Toutefois, certains volets du Fonds Chantiers Canada ne sont toujours pas mis en place au Québec faute d'une entente entre Ottawa et Québec. Entre autres, le volet lié aux collectivités — destiné aux municipalités de 100 000 habitants et moins — tarde à être lancé, de sorte qu'aucun projet municipal ne peut être entrepris à l'heure actuelle.
Dans ce contexte, l'UMQ rappelle aux gouvernements l'importance de mettre dès maintenant en chantier les nombreux projets qui sont pour l'instant reportés indûment et les invite donc à conclure rapidement leur entente.
En conclusion, dans le cadre d'un partenariat fédéral-provincial-municipal, nous avons entrepris il y a quelques années de relever un important défi, soit celui de réhabiliter nos infrastructures dans le but de soutenir notre économie et de bâtir des milieux de vie attractifs.
D'importants efforts ont depuis été mis en oeuvre, mais il ne faut pas perdre de vue tout le travail qu'il reste à accomplir. Gardons le cap sur l'horizon à long terme et maintenons notre partenariat fort.
Je vous remercie de votre attention.
Je m’appelle Michael Shapcott. Je représente le Wellesley Institute. Nous vous remercions de l'occasion de témoigner devant votre comité aujourd'hui.
J'aimerais traiter d'une autre dimension de l'infrastructure du Canada, à savoir l'infrastructure du logement. Je sais qu'on met souvent l'accent sur le prix des maisons lorsque la question est abordée. Comme vous le faites également, je discute régulièrement avec divers économistes. Je suis sûr que nous pourrions former un panel et avoir de vives discussions sur l'existence d'une bulle et de son éclatement, mais je crois que nous passerions ainsi à côté d'importants enjeux en ce qui concerne le reste de l'infrastructure du logement au Canada et certains problèmes très graves avec lesquels sont aux prises des Canadiens en raison des problèmes de logement.
Par exemple, la plus récente enquête nationale auprès des ménages rapporte que 3,3 millions de ménages canadiens affectent au moins 30 % de leur revenu au logement, ce qui est le seuil à partir duquel les gens qui affectent une telle part au logement ont moins d'argent pour la nourriture, les médicaments, le soin des enfants, le transport et d'autres besoins. L'enquête nationale auprès des ménages nous apprend que 982 200 ménages, ou environ 7 % de l'ensemble des ménages canadiens, disent vivre dans des logements de qualité inférieure qui sont impropres à l'habitation. Nous savons que 6 % des ménages canadiens, ou 793 585 ménages, vivent dans des logements surpeuplés ou des logements dangereux pour les habitants, parce qu'ils sont surpeuplés.
Évidemment, le logement est l'un des facteurs les plus déterminants dans la santé et le bien-être des personnes. Nous le savons; les recherches le confirment. C'est également très important pour la santé, la sécurité et la santé économique des collectivités d'avoir des logements diversifiés et en bon état.
Le gouvernement fédéral a été très utile il y a deux ou trois ans en soulignant que les investissements dans les logements abordables sont en fait l'un des investissements les plus éclairés qu’un gouvernement peut faire. Dans le budget de relance économique de 2009, le gouvernement a investi 2 milliards de dollars sur deux ans dans le logement, puis en a évalué les effets. Les autorités ont noté que le multiplicateur économique en ce qui concerne les investissements dans le logement était aussi bon ou encore meilleur que pour tout autre investissement fédéral. En gros, cela signifie que chaque dollar investi dans le logement par le gouvernement fédéral génère 1,50 $ en retombées économiques.
Pour une vaste gamme de raisons, le logement est un enjeu très important et doit être inclus dans les discussions sur l'infrastructure.
Dans notre mémoire que nous avons fait parvenir au comité cet été, nous soulignons que le gouvernement fédéral ne prête pas attention aux besoins actuels des Canadiens en ce qui concerne la détérioration de l'infrastructure du logement, en particulier depuis la récession de 2008. Nous avons constaté un gel des investissements fédéraux dans le logement et la lutte contre l'itinérance, en commençant par le budget de 2013 dans lequel le gouvernement fédéral a annoncé la prolongation de cinq de la stratégie de lutte contre l'itinérance et du programme d'investissement dans le logement abordable, mais il a également annoncé un gel des dépenses, alors que c’est évidemment du contraire que nous avons besoin.
Nous avons vu que les investissements du gouvernement fédéral dans le logement ont grandement diminué depuis les années 1990, depuis 1996. En effet, selon des rapports alarmants de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, l'investissement du gouvernement fédéral dans les programmes de logement a atteint 3 milliards de dollars en 2010, lorsque le budget de relance économique fédérale a été entièrement mis en oeuvre. Cependant, la SCHL prévoit que l'investissement fédéral diminuera de plus de 1 milliard de dollars pour s'élever à 1,9 milliard de dollars d'ici 2018. Ce n'est pas seulement une question d'avoir moins d'argent; le déclin des investissements du gouvernement fédéral dans le logement signifie que le nombre estimatif de ménages qui recevront de l’aide provenant des programmes fédéraux de logement chutera également, alors que les besoins en la matière sont grandissants au pays.
En 2010, le gouvernement fédéral a dit avoir aidé 613 500 ménages. D'ici 2018, le gouvernement fédéral avance qu'il aidera 452 300 ménages. Il s'agit là d'une baisse de 161 200 ménages, ou une réduction de 26 % du parc de logements abordables subventionnés par le gouvernement fédéral.
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Merci, monsieur le président. Merci aux témoins d'être ici aujourd'hui.
Je veux tout d'abord donner suite à un commentaire de M. Cullen au sujet du financement des infrastructures. J'aimerais seulement confirmer que, en effet, notre gouvernement a investi 53 milliards de dollars dans les infrastructures au cours des 10 dernières années. Il s'agit du plus important et du plus long investissement fédéral dans les infrastructures créatrices d'emploi de l'histoire du Canada.
Mes premières questions s'adressent au représentant du Conseil canadien pour les partenariats public-privé.
Monsieur Romoff, dans votre déclaration liminaire, vous avez souligné certains des avantages des projets de PPP et mentionné de quelle façon le Canada donne l'exemple au monde entier dans ce domaine.
Comme vous le savez, le gouvernement a beaucoup soutenu les PPP. J'aimerais seulement que vous nous donniez certains exemples récents de PPP qui ont connu du succès et qui ont contribué à changer la façon dont nous envisageons le financement des infrastructures.
Nous recommandons premièrement que le gouvernement fédéral consacre plus d'argent à sa stratégie contre l'itinérance.
En 2013, il a annoncé que la stratégie serait prolongée de cinq ans, mais il a plafonné le financement. Nous savons que la majeure partie de l'argent, soit 80% des fonds, est accordée aux 10 plus grandes municipalités du Canada et que le reste est affecté à 51 municipalités plus modestes. Par conséquent, nous recommandons d'abord que le financement de la stratégie fédérale contre l'itinérance soit haussé de 10 %.
Deuxièmement, le gouvernement fédéral a annoncé en 2013 que le financement du programme de logement abordable serait prolongé pendant cinq ans. Nous recommandons que le financement passe à 500 millions de dollars, soit le double de sa valeur actuelle, parce qu'une fois de plus, le financement a été plafonné pour toute la durée de la période de cinq ans, en dépit de la croissance des besoins.
Troisièmement, nous joignons nos voix à celles de nombreux autres organismes — des municipalités, des organismes de logement et d'autres organisations — pour dire que le gouvernement fédéral doit réexaminer sa décision d'autoriser une diminution des investissements fédéraux dans le logement. Cette réduction est l'une des raisons pour lesquelles le gouvernement fédéral peut investir deux milliards de dollars dans des logements abordables, comme il l'a fait en 2009, sans que nous soyons plus avancés à cet égard. C'est causé par les fonds supplémentaires qui sont retirés en coulisse.
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Nous croyons certainement que les besoins en matière de logement et de lutte contre l'itinérance varient d'une région à l'autre du pays. Par exemple, les besoins de Vancouver à cet égard diffèrent de ceux d'une petite collectivité rurale de Terre-Neuve-et-Labrador, tout comme les besoins du centre-ville de Toronto, où il se trouve que je vis, diffèrent, disons, de ceux d'une partie ou d'une autre du Québec, que vous connaissez mieux que moi.
Les solutions « universelles » n'existent pas, et nous sommes toujours très méfiants lorsque quelqu'un affirme qu'une solution miracle répondra à tous les besoins des quelque 200 000 sans-abri du Canada.
Il est certain que le modèle Logement d'abord est très robuste. Le gouvernement fédéral et la Commission de la santé mentale du Canada ont prouvé que le projet At Home/Chez soi pouvait littéralement faire la différence entre la vie et la mort des 3 000 sans-abri qui ont participé au projet, et qu'il avait favorisé la stabilité en matière de logement. Par conséquent, nous savons que le modèle fonctionne, mais il ne convient pas à tout le monde et ne devrait pas être imposé.
De même, au chapitre du financement, nous soutenons que le gouvernement fédéral doit effectivement accroître ses investissements, mais nous pensons aussi qu'il doit chercher des solutions de rechange et d'autres investissements. Nous savons que le gouvernement fédéral ne peut pas, à lui seul, répondre à tous les besoins des Canadiens en matière de logement et d'infrastructures pour les sans-abri.