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Je déclare ouverte la 12
e séance du Comité permanent des finances.
Conformément à l'ordre de renvoi du mardi 29 octobre 2013, nous poursuivons l'étude du projet de loi , Loi no 2 portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 21 mars 2013 et mettant en oeuvre d'autres mesures. Chers collègues, nous procédons à l'étude article par article du projet de loi.
Je vous rappelle qu'à titre de président, je procède conformément à la motion présentée par M. Saxton et adoptée par le comité le mardi 5 novembre. Je sais que vous connaissez bien le contenu de cette motion, qui est assez longue.
Bon nombre de parties ont proposé des amendements à divers articles. Pour la façon de procéder, je suggérerais au comité… Vous avez évidemment devant vous une copie de l'ordre du jour, où sont mis en relief les articles qui font l'objet d'un amendement. Si vous avez besoin d'autres renseignements, prière de le signaler à la greffière. Par ailleurs, le greffier législatif est à votre disposition si vous avez besoin de conseils sur la procédure à suivre à propos des amendements.
Je vais commencer l'étude article par article.
Conformément au paragraphe 75(1) du Règlement, l'étude de l'article 1, titre abrégé, est reportée. Je passe donc à l'article 2.
Je ne vois pas d'amendement avant l'article 14; puis-je donc, chers collègues…
Allez-y, madame Nash.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Nous comprenons la décision de la Cour suprême quant au problème relatif aux revenus des agriculteurs par rapport aux autres revenus qu'ils peuvent avoir. Cependant, si un agriculteur fait des pertes année après année, il a le choix entre ne plus avoir sa business ou trouver une source de revenus qui lui permet de soutenir sa ferme. Or les modifications proposées ne tiennent pas compte de cette réalité. Il aurait été beaucoup plus prudent, de la part du gouvernement, d'examiner l'application de la disposition sur l'attente raisonnable de profits à cette réalité qui touche les agriculteurs, particulièrement dans un contexte économique difficile.
L'amendement que nous avons proposé aborde un peu ce problème. Le gouvernement propose une exemption de 17 500 $, laquelle a été créée en 1958. Si on applique l'augmentation du coût de la vie au montant initial de cette exemption, celle-ci ne serait pas de 17 500 $, mais avoisinerait plutôt les 37 500 $.
Notre amendement reconnaît que les raisons de l'exemption sont toujours valables, mais que pour qu'elle soit réellement efficace pour le monde agricole, elle doit être bonifiée pour tenir compte de l'augmentation du coût de la vie depuis 1958. Par conséquent, nous proposons que le montant de l'exemption soit porté à 37 500 $.
(Les articles 33 à 53 inclusivement sont adoptés.)
(L'article 54 est adopté avec dissidence.)
(Les articles 55 et 56 sont adoptés.)
(L'article 57 est adopté avec dissidence.)
(L'article 58 est adopté.)
(Article 59)
Le président: Chers collègues, nous avons des amendements à l'article 59. Nous avons le NDP-2, le NDP-3, le NDP-4 et le NDP-5. Nous avons aussi le Bloc québécois 1 et le Bloc québécois 2.
Nous sommes dans un cas de figure où nous devons traiter d'amendements proposés par des députés indépendants. Je propose de procéder comme nous l'avons fait la dernière fois en attribuant deux minutes à M. Plamondon pour ses amendements après quoi le comité passera au vote. Nous commencerons par les amendements du NPD, qui peut les traiter de façon distincte ou regroupée, comme il le voudra.
Monsieur Caron.
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Je vais présenter l'argument au complet, incluant la motion principale et l'amendement.
Comme nos amis ont pu le constater, c'est un des articles qui causent le plus de problèmes. La plupart des témoins que nous avons entendus ont abordé une réalité particulière concernant le crédit d'impôt venant en aide non pas aux fonds, mais bien aux épargnants qui décident d'épargner. Selon le modèle québécois, l'épargne se fait sous la forme d'un REER qu'on peut placer dans des fonds de travailleurs à des fins de capital de développement et de capital de risque. Il y a deux principaux fonds de travailleurs au Québec et d'autres à l'extérieur du pays. Ce crédit d'impôt fédéral existe depuis 1988 et a bien rempli son rôle. Un seul des témoins que nous avons reçus pense le contraire et s'oppose à ce crédit d'impôt, tout comme le .
Du point de vue du niveau de capital de risque, le Québec est clairement un des leaders canadiens. En effet, c'est le leader canadien en matière de capital de risque sous gestion. Qui plus est, cela a fait du Québec, dans un contexte économique difficile, un des principaux leaders parmi les pays membres de l'OCDE. D'ailleurs, comme je l'ai mentionné à plusieurs reprises, la part du Québec en proportion de son PIB le place en troisième position parmi les États membres de l'OCDE, tout juste après Israël et les États-Unis. Le capital de risque sous gestion du Québec est, en proportion de son PIB, près de trois fois supérieur à celui de la moyenne canadienne et plus de quatre fois supérieur à celui de l'Ontario.
En Ontario, le crédit d'impôt a été éliminé en 2005. Depuis, l'Ontario a vu une diminution constante de sa part de capital de risque, en proportion de la part totale canadienne. Ce n'est pas une coïncidence, malgré ce qu'en dit M. Mintz, principal témoin du gouvernement en faveur de l'abolition du crédit d'impôt. Malgré son PIB beaucoup plus imposant que celui du Québec, l'Ontario a un capital de risque sous gestion égal à celui du Québec, en proportion canadienne. C'est 36 % dans les deux cas. Alors, le modèle est extrêmement réussi.
En fait, je déplore plusieurs choses. Je déplore que le gouvernement n'ait jamais consulté les principaux intervenants. Il faut prendre en considération toutes les parties qui sont en faveur du crédit d'impôt. En contrepartie, nous n'avons entendu qu'un seul témoin de l'opinion inverse, soit Jack Mintz, et c'est tout.
En guise de documents à l'appui, une seule étude a été présentée par le gouvernement, et c'est celle de l'OCDE. Des documents qui ont été déposés et qui sont de notoriété publique, entre autres ceux de Deloitte et de SECOR-KPMG, démontrent que le crédit d'impôt ne coûte pratiquement rien au gouvernement, en raison des retombées fiscales et parafiscales que le gouvernement reçoit de l'investissement en capital de risque que permet ou que facilite le crédit d'impôt.
Il faut parler de l'importance du Québec dans cette question. Si je me réfère encore une fois au Québec, c'est que présentement, 90 % du capital de risque, des fonds de travailleurs et du crédit d'impôt se retrouvent au Québec, effectivement, car c'est un modèle qui a extrêmement bien fonctionné. Tout au long de l'étude, le gouvernement a entendu des témoignages de la part de l'ensemble des mouvements d'affaires québécois. On a entendu des témoignages de la Fédération des chambres de commerce du Québec. On a reçu des appuis provenant de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Des appuis en faveur du maintien du crédit d'impôt sont venus non seulement du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec et de Manufacturiers et Exportateurs du Québec, mais également de l'Association canadienne du capital de risque et d'investissement. Voilà qui devrait être l'argument le plus frappant.
Il est clair que tous ces gens, organismes, entreprises et organisations qui travaillent intrinsèquement et directement avec les deux fonds au Québec comprennent l'importance que cela peut avoir, particulièrement dans un contexte où les économies québécoise et ontarienne, dans l'Est du pays, éprouvent beaucoup plus de difficultés que l'économie dans l'Ouest du pays, par exemple. Alors pourquoi, à ce point-ci, en venir à éliminer le crédit d'impôt sans même avoir fait une seule étude d'impact?
J'ai posé la question à M. Keenan durant l'étude. En fait, je lui ai posé trois questions au sujet des études d'impact. Tout d'abord, je lui ai demandé si une étude d'impact avait été effectuée pour déterminer les répercussions possibles d'une telle décision sur le niveau de capital de risque investi au Canada. Il n'y a pas eu d'étude d'impact. Ensuite, je lui ai demandé s'il y avait eu une étude d'impact pour déterminer les conséquences possibles de cette mesure sur le niveau d'épargne, particulièrement au Québec, mais également à l'échelle canadienne. Il n'y a pas eu d'étude d'impact. En troisième lieu, je lui ai soumis le fait que les deux fonds avaient offert au gouvernement de participer activement au Plan d'action pour le capital de risque du gouvernement. Ce plan d'action prévoit un investissement de 400 millions de dollars de la part du gouvernement. Incidemment, ce montant est près du montant que le gouvernement espère épargner en retirant le crédit d'impôt.
Les deux fonds, le Fonds de solidarité FTQ et Fondaction étaient prêts à investir 2 milliards de dollars en 10 ans dans ce plan d'action. Cela représente cinq fois la contribution du gouvernement fédéral.
En plus, les deux fonds en arrivaient à répondre à une des demandes du gouvernement fédéral, soit de diminuer l'impact de la dépense fiscale occasionnée par le crédit d'impôt en plafonnant leur émission d'actions pour s'assurer qu'il y aura 30 % de moins de déductions fiscales offertes par le gouvernement fédéral.
Ils ont donc fait 30 % du chemin relativement aux déductions fiscales et offrent d'investir cinq fois le montant que le gouvernement fédéral propose d'injecter dans son Plan d'action sur le capital de risque. J'ai demandé s'il y avait eu une étude d'impact comparative entre l'offre des deux fonds et ce que le gouvernement réussira à accomplir avec le plan d'action. Encore une fois, j'ai reçu une réponse négative.
J'en appelle donc aux députés du gouvernement et leur demande de comprendre la réalité. Les amendements suggérés proposent de stopper l'élimination progressive du crédit d'impôt, parce qu'on sait que le crédit sera abaissé de 15 % à 10 % à partir de l'année financière de 2015-2016, à 5 % l'année suivante et, finalement, il sera éliminé complètement.
Les trois amendements que nous proposons ont pour but de mettre un frein à l'élimination progressive et d'éliminer 5 %. Ainsi, à partir de 2015-2016, le crédit d'impôt ne serait que de 10 %, mais ne serait pas éliminé par la suite. C'est une reconnaissance du désir du gouvernement fédéral de limiter la dépense fiscale qu'occasionne le crédit d'impôt, mais sans l'éliminer, parce que cela aurait un impact considérable sur la création d'emplois au Québec et sur le niveau de capital de risque qui pourrait être investi.
Je sais qu'on va se prononcer sur les amendements en premier lieu. J'espère que nos députés et membres conservateurs du comité considéreront sérieusement cette proposition qui va les amener à l'équivalent de ce que les conservateurs proposent pour 2015-2016. D'ici là, ils auront également la chance de pouvoir faire une réelle étude d'impact sur ce que cela signifiera pour le capital de risque québécois et canadien et ce que cela signifiera également pour le niveau d'épargne québécois, que les deux fonds ont contribué à faire croître de manière significative. Lorsque le Fonds de solidarité FTQ a été créé en 1983, le Québec était la province où le niveau d'épargne était l'un des plus faibles, sinon le plus faible, au Canada. Présentement, il est l'un des plus forts, avec des milliers d'épargnants. On ne parle pas de spéculateurs, on parle vraiment de M. et Mme Tout-le-Monde. Environ 50 % des gens qui contribuent à l'épargne sont syndiqués. Une proportion de 50 % d'entre eux ne sont pas syndiqués, mais ce sont quand même des travailleurs.
L'élimination de ce crédit d'impôt affectera directement l'épargne. On veut savoir quel sera l'impact d'une élimination complète. La proposition va en ce sens également.
Je vais m'arrêter ici pour l'instant.
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Merci, monsieur le président. Je vous remercie d'accepter qu'on puisse également discuter de ce projet de loi.
Je viens d'entendre la présentation de l'amendement du NPD par M. Caron. Nous partageons les mêmes objectifs et nous l'aurions appuyé si nous avions eu le droit de vote sur cet amendement. Comme cet amendement abolissait complètement les articles en question, au lieu d'abolir tous les articles, nous proposons de modifier le taux qui devait passer de 15 % à 10 % et par la suite à 5 %. Nous souhaiterions qu'il soit, pour les deux prochaines années, diminué de un dixième de 1%, ce qui veut dire que ce serait à 14,9999 %.
Nous déplorons le fait qu'il n'y a pas eu de négociation avec les gouvernements, principalement le gouvernement du Québec, puisque ces fonds de travailleurs sont extrêmement populaires et utiles pour le développement économique du Québec. Il n'y a eu aucune négociation, c'est une décision unilatérale. Par conséquent, pour les deux prochaines années, on pourrait peut-être enclencher une diminution minimale, mais enclencher surtout des discussions de façon à en arriver à une entente. Ce serait peut-être une diminution jusqu'à 10 % comme le suggère le NPD, ou plus ou moins. Par contre, il faudrait qu'on s'assoie autour de la table et qu'on ne jette pas par terre un système qui fonctionnait si bien, qui rapportait énormément et qui ne coûtait presque rien au gouvernement.
Merci, monsieur le président.
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Laissez-moi vous dire à quel point je suis déçu qu'on ait déjà voté sur une portion des éléments qui touchent à la question du crédit d'impôt pour les fonds de travailleurs sans même avoir entendu une seule réponse aux arguments que j'ai présentés. Je pense que j'ai exposé une analyse détaillée de l'impact que cela aura, mais le côté gouvernemental est complètement muet et se contente de voter en faveur de l'abolition.
L'élément de preuve qu'il a présenté est très faible. Je trouve extrêmement dommage de voir que le gouvernement prend à la légère l'impact que cela aura sur l'économie québécoise, sur l'économie canadienne et sur le succès de son propre Plan d'action sur le capital de risque. Il avait la possibilité, en acceptant la proposition des deux fonds du Québec, de bonifier de façon significative l'apport de son propre plan de développement de capital de risque canadien. Pourtant, c'est le silence de la part du gouvernement conservateur.
Un autre élément devrait toucher plusieurs députés du gouvernement, et particulièrement ceux dont la circonscription est dans une région moins urbaine. J'en vois quelques-uns en face de moi. Je pense à l'apport de ces fonds par l'intermédiaire des fonds régionaux qui investissent directement soit du capital de développement ou soit du capital de risque dans des régions qui ne sont pas Montréal ou Québec, par exemple. L'Est du Québec cherche présentement à diversifier son économie. Il peut le faire grâce à ce fonds. Si le gouvernement cherche à diminuer la dépendance ou la part du travail saisonnier dans ces régions, il ferait bien d'appuyer l'apport de ces fonds par l'intermédiaire de ces fonds régionaux.
Pourquoi le gouvernement se contente-t-il de voter de façon aveugle pour une mesure qui aura des impacts si profonds — je le répète — sans avoir fait la moindre étude d'impact sur l'élimination de ce crédit d'impôt? Je suis extrêmement déçu de ne pas avoir de réponse. J'espère en avoir une d'ici la fin de ce vote, ou d'un vote sur un autre élément touchant l'élimination du crédit d'impôt. Sinon, je comprendrai que le gouvernement agit de manière dogmatique sans tenir compte des réalités économiques alors qu'il prétend être le gouvernement de l'économie et de la création d'emploi. Il affecte directement de façon négative la création d'emplois au Québec et au Canada en refusant la proposition qui lui avait été faite pour le Plan d'action sur le capital de risque.
Merci.
D'autres commentaires?
(L'article 73 est adopté.)
Le président: Chers collègues, voulez-vous que je regroupe d'autres articles? Nous n'avons pas d'autre amendement avant l'article 124.
Pouvons-nous adopter les articles 74 à 79?
Des voix: Oui.
(Les articles 74 à 79 inclusivement sont adoptés.)
(L'article 80 est adopté.)
Le président: D'autres regroupements, chers collègues?
Mme Peggy Nash: L'article 81 est à part.
(Article 81)
Le président: On veut intervenir à propos de l'article 81.
Monsieur Caron.
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Je tiens pour acquis que le gouvernement va demeurer silencieux sur la question de l'impact que va avoir l'élimination du crédit d'impôt. C'est le dernier article dont on discute présentement.
J'aimerais savoir si le gouvernement a été réellement impressionné par la prestation du ministre lorsqu'il a comparu lundi. On lui a posé des questions sur l'impact qu'aurait l'élimination du crédit d'impôt et, j'aimerais le rappeler, le ministre a répondu que cela ne fonctionnait pas. Sa justification pour éliminer le crédit d'impôt est que ça ne marche pas. Pourquoi cela ne marche-t-il pas? Parce que ça ne marche pas!
Toutes les preuves, toutes les démonstrations, toutes les études, sauf celle de l'OCDE et celle de Jack Mintz, démontrent le contraire. J'ai lu l'étude qui provient de l'Université de Calgary. M. Mintz ne comprenait absolument pas le niveau de complexité des deux fonds au Québec, le niveau de réussite et le niveau d'appui de ces deux fonds au développement de l'innovation, de l'entreprise et au maintien d'entreprises au Québec. Même le ministre des Finances n'a pas été en mesure de défendre devant nous les raisons pour lesquelles ce crédit devrait être aboli. Il avait la chance en or de le faire, mais il ne l'a pas fait. C'était immédiatement après qu'on ait tenu deux séances avec des gens qui ont parlé de ces questions. Il y a eu un représentant d'iNovia, un fonds qui investit directement dans l'innovation. M. Arsenault vous a parlé des belles réussites de ce fonds, des belles réussites qui n'auraient pu, de son aveu même, se concrétiser sans l'apport du Fonds de solidarité FTQ.
Présentement, le gouvernement fait une belle tache noire à cette volonté de travailler en fonction de la création d'emplois et en fonction du succès économique des régions. En définitive, ce ne sont que de belles paroles de sa part. Il avait l'occasion d'appuyer un modèle qui fonctionne. Non seulement cela, mais si le gouvernement avait été conséquent avec sa volonté de faire fonctionner l'économie partout au pays, d'un océan à l'autre, il aurait même dû favoriser l'expansion de ce modèle à d'autres régions, qui elles aussi attendent une plus grande diversification économique, qui elles aussi ont besoin d'une création d'emplois beaucoup plus diversifiés, qui elles aussi attendent un apport plus direct du gouvernement fédéral à l'innovation, à la recherche et développement et aux secteurs technologiques de pointe qui demeurent extrêmement risqués, mais pour lesquels ces fonds sont constitués. Ils appuient ces secteurs.
Je sais que le gouvernement va demeurer encore une fois silencieux. C'est regrettable, mais je pense que cela démontre quel est son vrai visage lorsque vient le temps d'aborder la question du développement économique et de la création d'emplois. Ce ne sont que des belles paroles prononcées en Chambre, mais lorsque vient le temps d'appuyer de façon concrète ce développement, il est prêt à éliminer tout modèle qui ne se conforme pas à son dogmatisme et à son idéologie.
Merci.
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J'aimerais remercier M. Saxton d'avoir dit au moins quelque chose avant que ne se termine le vote sur cette question. En fait, ce qu'il a dit correspond exactement à ce que j'avais dit, à savoir que le gouvernement prétend que ça ne fonctionne pas et que ça ne répond plus à ses objectifs. Sur quoi le gouvernement se base-t-il pour dire ça? Il n'a rien eu, sauf une étude, soit celle de l'Université de Calgary que soutient et qu'a présentée Jack Mintz. Pourtant, on a deux études, soit celles de Deloitte & Touche Inc. et de SECOR-KPMG, qui prétendent qu'au contraire, cela a constitué un succès.
Ce n'est pas un abri fiscal comme d'autres abris fiscaux dont on entend parler. Les petits épargnants y investissent une portion de leur chèque de paye et le gouvernement est censé encourager l'épargne. C'est une façon idéale de le faire. Non seulement cela encourage l'épargne pour la retraite, mais c'est fait d'une manière productive. Au lieu de mettre leur argent dans des fonds spéculatifs ou des fonds où cet argent va dormir et sera constitué majoritairement d'obligations ou d'actions qui n'appuient pas directement l'économie, ces épargnants décident de le placer dans des fonds de capital de risque.
Oui, le gouvernement a créé un plan d'action pour le capital de risque pour une période de 10 ans. Il a investi 400 millions de dollars. S'il voulait vraiment faire en sorte que ce capital de risque ou ce plan fonctionne, il aurait sauté à pieds joints sur l'offre que lui a faite les deux fonds du Québec d'investir 2 milliards de dollars dans ce plan.
On a le choix. On peut, d'une part, avoir un Plan d'action sur le capital de risque qui commence à 2,4 milliards de dollars ou qui aura une garantie d'atteindre au moins 2,4 milliards de dollars et voir les dépenses fiscales du crédit d'impôt être diminuées de 30 %. On peut, d'autre part, en arriver au plan actuel où on élimine le crédit d'impôt entièrement sans savoir comment cela va affecter le niveau de capital de risque global ou le niveau d'épargne. Il me semble que cette décision est facile à prendre. N'importe quel analyste économique aurait pris la décision sensée. Le gouvernement a pris la décision contraire et a aboli le crédit d'impôt.
La réponse est exactement la même depuis le début. Le gouvernement n'a aucune preuve que ça ne fonctionne pas, il n'a même pas réalisé d'étude d'impact, il ne se fie que sur une seule étude parmi toutes celles qui ont été faites et sur une deuxième étude qui a été faite de façon incidente par l'OCDE . Il nie toutes les études qui ont été effectuées sur le rôle extrêmement complexe et extrêmement riche des fonds québécois.
Une voix: C'est vrai.
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Vous avez peut-être raison, monsieur le président.
Pour répondre à M. Saxton, oui, le gouvernement a créé le CELI, mais celui-ci n'a aucune fonction par rapport au capital de risque. Il s'agit d'épargne personnelle, mais on a quelque chose qui peut servir deux fonctions à la fois.
La première fonction était d'aider les gens à épargner. La deuxième fonction était de faire en sorte que cette épargne renforce directement le capital de risque et le capital de développement qui venaient en aide en particulier aux régions que l'on veut développer économiquement, des régions qui ne sont pas nécessairement urbaines.
Il y a beaucoup de façons d'épargner. Le REER, qu'on connaît depuis longtemps, est une façon d'épargner. Dans le cas des fonds, on avait une épargne dirigée directement vers ce qui constitue présentement une des faiblesses canadiennes, soit le niveau de capital de risque. Le Canada est en bas de l'échelle parmi les pays de l'OCDE en ce qui a trait au capital de risque.
Le plan d'action, je l'espère, va représenter une réussite, mais il aurait eu plus de chances de l'être avec l'investissement des fonds de travailleurs. Malheureusement, le gouvernement a refusé cette offre.
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Je mets aux voix les articles 100, 101 et 102.
(Les articles 100 à 102 inclusivement sont adoptés avec dissidence.)
L'hon. Scott Brison: Les articles 103 à 105 nous conviennent.
(Les articles 103 à 105 inclusivement sont adoptés.)
Le président: Qu'en est-il de l'article 106, monsieur Brison?
L'hon. Scott Brison: Non, celui-ci est avec dissidence.
(L'article 106 est adopté avec dissidence.)
Le président: Puis-je regrouper les articles 107 à 112?
Des voix : Oui.
(Les articles 107 à 112 inclusivement sont adoptés.)
(Article 113)
Le président: Monsieur Caron.
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Je suis désolé, j'avais oublié qu'il y avait cet article qui touche encore les sociétés à capital de risque des travailleurs.
Une voix: Je pensais que nous avions terminé.
M. Guy Caron: Je le croyais moi aussi, mais non.
C'est une décision qui est importante et il vaut la peine de revenir là-dessus.
Comment le gouvernement peut-il réellement prétendre que son Plan d'action sur le capital de risque fonctionnera alors que même la principale association qui regroupe l'ensemble de l'industrie qu'il veut affecter de cette manière est opposée à la mesure? L'Association canadienne du capital de risque a été la première, immédiatement après l'annonce du budget, à rendre public un communiqué et à s'opposer fortement à l'élimination du crédit d'impôt.
Le gouvernement est-il à l'écoute du milieu des affaires comme il le prétend? Est-il à l'écoute du milieu des affaires québécois? Demandez au président du Conseil du Trésor quel accueil il a reçu lorsqu'il est allé à Montréal au lendemain de la présentation du budget pour faire face aux gens d'affaires lors d'une rencontre de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Cinq des sept questions qui lui ont été posées reflétaient les doutes et le rejet du milieu des affaires montréalais de la mesure proposée par le gouvernement.
Le gouvernement est-il à l'écoute des autres chambres de commerce, des autres organisations et des entreprises? Est-il conscient de l'impact que cela aura? Non, parce que, comme je l'ai répété à maintes reprises, le gouvernement n'a fait aucune étude d'impact, comme il n'a fait aucune étude d'impact, par exemple, sur les conséquences de la réforme de l'assurance-emploi. Comment peut-on affirmer qu'on fait preuve de bonne gouvernance quand on fait des propositions à l'aveuglette?
Si je pense à la réaction lors du dernier vote sur le crédit d'impôt, le gouvernement semble même très heureux . À la place des députés du gouvernement, je me serais gardé une petite gêne. Je n'aurais pas si ouvertement affiché ma satisfaction. J'ai l'impression que cela n'en restera pas là. D'autres discussions auront lieu et d'autres pressions seront faites d'ici le début de cette élimination graduelle pour faire comprendre au gouvernement qu'il s'en va dans la mauvaise direction et qu'il affecte l'économie de tout un coin du pays. Je ne parle pas uniquement du Québec, mais également des Maritimes et d'autres provinces canadiennes où il existe plusieurs fonds — pas des fonds de travailleurs — de capitaux de risque privés qui reconnaissent l'importance des sociétés à capital de risque de travailleurs et qui travaillent en synergie avec ces fonds.
Je mets le gouvernement en garde. Je lui dit également que s'il est vraiment intéressé à gouverner pour l'ensemble des Canadiens, y compris le Québec, ce sera clairement l'une des principales questions en jeu lors de des élection de 2015. Je préviens le gouvernement qu'il devra être en garde lors des prochaines élections et qu'il devra faire face à cette question au Québec et, je l'espère, dans le reste du Canada.
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Nous appuyons cet amendement.
Comme on vient de le dire, l'économie reste certainement fragile. Les taux élevés de chômage persistent, particulièrement chez les jeunes. La situation mondiale est incertaine, mais n'oublions pas que l'économie nationale ne performe pas bien et qu'il y a pas mal de chemin à faire par rapport à la solidité des emplois créés et des investissements avant que l'économie ne retrouve la position qui devrait être la sienne.
Les conservateurs ont annoncé avec tambours et trompettes le gel des cotisations d'assurance-emploi, mais on doit bien voir que s'il y a un déficit accumulé dans le compte des opérations de l'assurance-emploi, c'est bien parce que les gouvernements conservateurs et libéraux se sont emparés des 57 milliards de dollars accumulés à partir des cotisations payées par les travailleurs et les employeurs et que cet argent aurait dû être versé aux chômeurs. À aucun moment, nous aurions dû faire face à ce déficit, si cet argent n'avait pas été pillé juste avant la grande récession.
L'ancien compte de l'assurance-emploi avait un excédent qui a essentiellement servi à payer d'autres mesures telles que les réductions fiscales en faveur des entreprises. En conséquence, ce sont les travailleurs et les employeurs, oui, ces petites entreprises et ces propriétaires de restaurants et autres qui, dans l'ensemble du pays, ont dû payer des cotisations plus élevées parce que cette somme qui aurait dû leur servir de coussin en période de ralentissement, avait été prise.
Lorsque les conservateurs ont créé un nouveau compte, ils ont commencé avec un solde nul. La somme de 57 milliards de dollars avait disparu et ils ont commencé avec un solde nul alors que nous entrions dans une grave récession. Soyons clairs sur ce qui nous a mis dans cette situation. Nous aurions dû pouvoir disposer de cet argent qui, au lieu de cela, a servi essentiellement à équilibrer le budget et à payer les réductions d'impôts. Nous avons dû alors faire face à des augmentations de cotisations à un moment où l'économie ralentissait.
Nous appuyons cette mesure, nous appuyons généralement le gel, mais nous appuyons aussi une baisse des cotisations, si cela est possible. Nous appuyons surtout l'idée de verser les cotisations que les travailleurs et les employeurs ont payé dans un fonds qu'ils pourront utiliser quand ils en ont le plus besoin, c'est-à-dire lorsque les travailleurs perdent leur emploi. Ce que nous n'appuyons pas, c'est la situation actuelle dans laquelle la vaste majorité des travailleurs qui perdent leur emploi n'ont même pas droit aux prestations. Il doit donc y avoir des changements importants dans l'assurance-emploi.
Merci.
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Cet amendement proposé traite de la modification des taux. En vertu du projet de loi , le ministre pourrait, chaque année, substituer n'importe quel taux s'il juge pour une quelconque raison que la modification est dans l'intérêt public.
Nous croyons que ce pouvoir doit être assorti de responsabilités. Nous craignons qu'il n'ouvre la porte à la politisation continue des taux de cotisation et à l'abus du système pour créer des surplus qui serviront à d'autres fins qu'à l'assurance-emploi. C'est la situation que je viens de décrire: les conservateurs et les libéraux ont utilisé 57 milliards de dollars pour équilibrer les budgets et réduire l'impôt des sociétés.
L'amendement NDP-6 proposé exigerait du ministre qu'il présente au Parlement les motifs de la substitution d'un taux. S'il souhaite modifier un taux, le ministre devrait, à tout le moins, expliquer aux Canadiens la raison de cette modification de même que ses conséquences par rapport au taux recommandé par la Commission de l'assurance-emploi. À notre avis, cela permettrait une plus grande transparence. Nous en avons grandement besoin, puisque les fonds proviennent des travailleurs et des employeurs de l'ensemble du pays, et que les gouvernements successifs en ont abusé.
À notre avis, si le ministre a des pouvoirs accrus, qui l'emportent essentiellement sur ceux de la Commission — qu'il n'a pas respectés de toute façon —, alors il devrait être tenu de justifier les taux qu'il recommande et d'expliquer comment ils auront une meilleure incidence que ceux recommandés par la commission.
À notre avis, les Canadiens veulent une plus grande transparence et une responsabilisation accrue. Je recommande vivement à mes collègues, surtout à ceux du Parti conservateur, de voter pour la responsabilisation et la transparence.
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J'aimerais exposer un des problèmes fondamentaux de la gestion gouvernementale de l'assurance-emploi, et j'y inclus la réforme que le gouvernement met en oeuvre depuis un certain temps et même les mesures en place avant la réforme. En fait, dans une entrevue que j'ai donnée dans ma circonscription, on m'a posé une question intéressante. Le journaliste en question avait parlé à plusieurs anciens députés de tous les partis politiques, qu'il s'agisse de libéraux, de conservateurs ou de néo-démocrates, à qui il avait posé toujours les mêmes questions. Il cherchait à savoir pourquoi la gestion de l'assurance-emploi posait un problème récurrent et pourquoi les gens n'étaient jamais satisfaits. Ma réponse a été immédiate. La raison principale, c'est que le gouvernement gère de façon tout à fait indépendante, en consultant au minimum les employeurs et les employés, un programme dans lequel il n'investit rien. Le gouvernement n'investit rien dans la caisse de l'assurance-emploi. Les fonds proviennent des cotisations.
Il est bien évident que lorsqu'une entité telle que le gouvernement du Canada gère un programme de la taille et de la complexité du programme de l'assurance-emploi du Canada sans consulter les gens directement touchés par ce programme, le niveau d'insatisfaction sera élevé. Au moins, l'Office de financement de l'assurance-emploi du Canada était un organisme un peu plus indépendant que le gouvernement pour fixer les taux de cotisation. Or peu de temps après l'avoir créé, le gouvernement l'avait déjà aboli, et ce, malgré le fait qu'un projet de loi budgétaire précédent nous confirmait que l'office n'allait qu'être suspendu. Le gouvernement a changé d'idée, et cet organisme est maintenant aboli. À partir de ce moment-ci, le gouvernement contrôle et contrôlera entièrement l'établissement des cotisations qui, je le rappelle, seront payées par les employeurs et les employés.
Je suis persuadé que les gens de partout au Canada, et particulièrement les travailleurs qui désiraient avoir voix au chapitre, seront extrêmement déçus de cette attitude du gouvernement. Cela n'aidera pas à rétablir la confiance non seulement des travailleurs, des chômeurs et de ceux qui reçoivent des prestations parce qu'ils ont perdu leur emploi, mais aussi des employeurs qui, malgré les belles promesses du gouvernement, seront toujours dépendants de ses quatre volontés dans l'établissement des prestations, alors qu'ils seront consultés au minimum.
Nous déplorons fortement cette décision du gouvernement qui vient de nouveau confirmer une chose. Comme ma collègue l'a mentionné, même si c'est l'ancien gouvernement libéral qui s'est approprié les 57 milliards de dollars de la caisse d'assurance-emploi, c'est le gouvernement conservateur qui a contribué à fermer définitivement cette caisse, d'un point de vue actuariel, à en créer une autre en fixant à zéro, au départ, le niveau de cotisations ou de revenus, comme si on faisait complètement abstraction des 57 milliards de dollars précédents, et qui s'en est approprié entièrement la gestion.
Il n'a pas agi de cette manière uniquement avec l'Office de financement de l'assurance-emploi du Canada. Il a agi de la sorte également en abolissant les conseils arbitraux pour les remplacer par le Tribunal de la sécurité sociale. Les employés ou les députés du gouvernement ne peuvent pas être au courant de tout. Ces conseils avaient l'avantage d'être régionaux. Il s'agissait du processus d'appel pour les prestataires ayant reçu des refus, mais dans un contexte régional. Ces conseils avaient une compréhension de la réalité régionale. Or, le gouvernement a centralisé tout ça et s'est doté de tous les pouvoirs en installant, parmi les commissaires du tribunal, plusieurs ex-députés ou partisans conservateurs. C'est un processus que l'on ne pourrait pas qualifier d'impartial.
Encore une fois, cela dénote clairement l'incompréhension totale du gouvernement conservateur, voire son mépris, envers la réalité des travailleurs et celle des chômeurs, et ce, dans toutes les régions canadiennes quelles qu'elles soient.
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Monsieur le président, nous appuyons cette disposition. Mes collègues d'en face en seront très heureux.
Je tiens à préciser qu'elle vise à corriger une erreur faite par le gouvernement, dans un autre projet de loi omnibus sur le budget qui avait été adopté trop rapidement. On avait réuni trop d'éléments dans un seul projet de loi et la période d'étude était trop courte. On a commis des erreurs. Comme nous devons corriger l'erreur de doubler les impôts payés par les coopératives de crédit en adoptant une autre disposition, celle-ci vise à réparer une erreur faite par les conservateurs, qui ont pénalisé les pêcheurs en les privant de leurs prestations d'assurance-emploi.
Nous nous sommes durement battus contre ces changements à l'époque, parce que nous savions qu'ils allaient pénaliser les travailleurs sans emploi, surtout les travailleurs du Canada atlantique qui dépendent du travail saisonnier comme la pêche.
Nous sommes heureux de voir que les conservateurs corrigent l'une de leurs plus flagrantes erreurs, mais nous croyons qu'ils devraient aller plus loin et abroger les modifications apportées à l'assurance-emploi qui ont déjà été condamnées par les premiers ministres, les travailleurs, les employeurs et divers experts.
Cette disposition vise à corriger une erreur faite par les conservateurs, mais nous croyons que l'ensemble des modifications qu'ils ont apportées est une grosse erreur qui nuit aux travailleurs canadiens, et qui devrait être corrigée.
Merci.
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Je suis très heureux, monsieur le président, que M. Keddy se soit exprimé à nouveau parce que cela démontre le manque de rigueur de la part du gouvernement.
Je voudrais juste rappeler à ce comité qu'on est en train d'examiner un projet de loi omnibus. C'est à la suite, encore une fois, de mesures omnibus, sans compter la précipitation et les débats qui ont été raccourcis, que ce genre de mesure a été adopté. C'est très intéressant parce que dans le cadre des audiences sur l'étude qu'on a menée sur le projet de loi , il y a plusieurs témoins très crédibles qui nous ont avertis des dangers liés à un projet de loi qui touche à plusieurs lois différentes. Malheureusement, il n'est pas étudié de façon suffisamment approfondie, malgré tout le sérieux et tous les efforts qu'on y met.
On est donc pris à corriger cela après coup, après tout ce que cela a pu coûter, entre autres aux différents acteurs dans la communauté et aussi, évidemment, au gouvernement et aux contribuables. C'est quand même très important de le souligner.
En terminant, je dirais que ce n'est qu'une mesure parmi d'autres que le gouvernement a été pris à corriger et sera pris à corriger à l'avenir. De plus, on ne parle pas des dangers très importants qui ont été soulignés par plusieurs témoins, soit la judiciarisation de certaines mesures qui ne respectent pas certaines lois fondamentales de notre pays. Cela occasionne des frais, de l'exclusion et des souffrances pour des gens.
Nous poursuivons l'étude article par article du projet de loi . Nous étions rendus à l'article 176.
Chers collègues, il y a plusieurs amendements. Nous avons les amendements 1, 2, 3, 4 et 5 du Parti vert ainsi que les amendements 7 et 8 du NPD.
Nous sommes en terrain inconnu, mais si cela vous convient, je propose d'accorder 10 minutes tout au plus à Mme May pour la présentation de tous ses amendements concernant cet article, si elle peut les regrouper. Ensuite, les gens du NPD présenteront leurs amendements.
Madame May, veuillez présenter vos cinq amendements, s'il vous plaît.
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Monsieur le président, je vais commencer par protester brièvement, aux fins du compte rendu. Le premier commentaire de protestation concerne tout traitement de taxidermie que l'on voudrait faire subir au président. Je veux que cela figure au compte rendu parce que je n'ai pas eu l'occasion d'en parler lorsque vous avez laissé entendre que vous pourriez être bientôt empaillé. Je pense que nous sommes tous reconnaissants du rôle que vous jouez ici.
Je tiens aussi à dire, plus sérieusement, que même si je suis consciente que ma présence et ma participation à cette séance découlent d'une invitation, ce n'est pas une invitation que j'ai souhaitée. Je tiens à répéter que toute cette opération qui consiste à présenter des motions identiques dans de multiples comités a pour effet de réduire les droits de parlementaires comme moi. Essentiellement, participer d'une façon qui est loin d'être significative est — sans aucun commentaire personnel, ni aucune animosité, parce que je ne pense pas que ce processus ait été amorcé par quiconque au comité — coercitif, à mon avis, et constitue un abus de pouvoir de majorité contre une minorité.
En ce qui a trait à mes cinq amendements, qui sont tous liés à la section 5, il est question de modifications que j'ai proposées dans cinq amendements distincts à l'article 176. Il s'agit de l'article qui modifie le Code canadien du travail, essentiellement par l'élimination du rôle des agents de santé et de sécurité, des agents régionaux de santé et de sécurité, ainsi que la modification de la définition de « danger ».
De façon à les présenter assez rapidement, mon premier amendement consiste à supprimer l'abrogation des définitions suivantes: « agent de santé et de sécurité » et « agent régional de santé et de sécurité ». Je souligne un point qui a été soulevé pendant la présentation des témoignages au comité des ressources humaines, et cet amendement est grandement fondé sur les témoignages entendus au comité; il s'agit en particulier du point soulevé par M. Chris Aylward, de l'AFPC:
Les agents actuels de santé et de sécurité sont neutres, formés et spécialisés. Ils ont le pouvoir de surveiller les lieux de travail et d'émettre des instructions.
Nous sommes d'avis qu'il s'agit d'une modification inutile au Code canadien du travail et beaucoup d'ajustements subtils ont permis au fil du temps d'obtenir un Code canadien du travail fonctionnel. Il est donc arbitraire d'éliminer le rôle important des agents de santé et de sécurité. L'amendement PV-1, le premier amendement du Parti Vert, vise essentiellement la suppression de quelques lignes à l'article 176 de façon à préserver le rôle des agents de santé et de sécurité.
Quant à lui, l'amendement PV-2 vise la suppression de la nouvelle définition de « danger », ce qui nous permettrait de revenir à l'ancienne définition. Pour cet amendement, j'aimerais citer le témoignage de M. Hassan Yussuff, du Congrès du travail du Canada, qui a souligné qu'en redéfinissant le « danger », le « projet de loi limite à toutes fins utiles le droit pour un travailleur de refuser un travail dangereux. En effet, ce droit ne vaudrait à l'avenir que pour un travail pouvant présenter “une menace imminente ou sérieuse“ pour le travailleur. »
Comme vous pouvez le constater, mes amendements visent à trouver des solutions de rechange, et je les propose à titre subsidiaire dans l'espoir que l'un d'entre eux permettrait vraiment de préserver à la fois le rôle des agents de santé et de sécurité et une interprétation plus raisonnable de la définition de « danger », pour que les travailleurs aient le droit de refuser un travail dangereux.
L'amendement PV-2 porte sur cette suppression.
L'amendement PV-3 présente ma première solution de rechange pour la définition de « danger ». Il vise à revenir à l'ancienne définition tout en ajoutant les facteurs que sont le risque potentiel ou la situation. L'amendement en soi a le double rôle de préserver la définition actuelle de « danger » et d'y ajouter des éléments.
Rapidement, en ce qui a trait à l'amendement PV-4, il y a une autre définition de rechange, mais il s'agit cette fois d'ajouter la notion de choc aigu ou chronique.
La cinquième définition est celle qui... Nous avons trouvé un article publié il y a un certain temps dans lequel le Congrès du travail du Canada laisse entendre que la définition de « santé » de l'Organisation mondiale de la Santé — définition qui est incluse dans l'amendement PV-5 — serait en réalité plus complète et utile pour les travailleurs lorsqu'il s'agit de refuser un travail dangereux.
Je pense avoir pris moins de cinq minutes, mais il s'agit d'un résumé des cinq amendements que j'ai présentés pour protéger les travailleurs et protéger le régime qui permet actuellement aux agents de santé et de sécurité de protéger les travailleurs.
Il existe un autre amendement à cet égard, mais il en sera question plus loin dans la section 5.
Merci, monsieur le président.
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Avec plaisir. J'aimerais d'abord dire que nous appuyons les amendements proposés par Mme May, et j'aimerais présenter nos propres amendements. Je vais les décrire dans quelques instants.
D'entrée de jeu, je tiens à dire que je pense que les changements que le gouvernement conservateur propose en ce qui a trait à la santé et la sécurité au travail sont les changements les plus graves et les plus dangereux contenus dans ce projet de loi. Je suis farouchement contre ces changements, comme le sont beaucoup des témoins qui sont venus témoigner aux comités.
Je dois dire que lorsque j'ai commencé à participer aux affaires syndicales, lorsque j'étais jeune, c'était à titre de représentante de la santé et de la sécurité à l'échelon fédéral. Donc, sur le plan personnel, j'accordais une grande valeur à la loi sur la santé et la sécurité. Au fil des ans, j'ai pu observer son renforcement progressif; les changements proposés dans le projet de loi auraient pour conséquence réelle de remettre cette loi dans l'état qu'elle était il y a de très nombreuses années. En fin de compte, je pense que cela rendra le milieu de travail beaucoup plus dangereux et moins évident pour les travailleurs canadiens.
Fondamentalement, tout travailleur a droit à un milieu de travail sain, sécuritaire, sans danger et sans risque pour la santé. L'employeur a l'obligation de fournir un tel milieu de travail. Il s'agit d'une obligation prévue par la loi. Les travailleurs ont aussi des droits, comme le droit de refuser un travail dangereux, de savoir ce qu'ils utilisent au travail, de jouer un rôle actif en ce qui a trait à leur santé et leur sécurité. Or, la façon de définir le droit de refuser un travail, par exemple, change radicalement; cette mesure législative a pour effet de le réduire. Cela signifie qu'il existe des conditions en milieu de travail qui, auparavant, auraient permis à un travailleur de décider que cela représente un danger pour lui et il aurait eu le droit d'indiquer qu'il ne veut pas se placer dans cette situation. Avec ces changements, les travailleurs seraient obligés de continuer à travailler.
Je ne pense pas qu'il y ait au pays une véritable épidémie de refus de travailler. Refuser de continuer à travailler est une décision très grave à prendre, mais lorsqu'une personne le fait, elle devrait en avoir le droit afin de protéger sa propre santé. Restreindre cette définition est vraiment un retour dans le temps. Nous ne nous méprenons pas: cela augmentera les risques auxquels les travailleurs s'exposent, et il y a une augmentation du nombre de blessures. En fait, cela entraînera l'augmentation des demandes d'indemnité et des jours de travail perdu; en fin de compte, ce sera très dangereux pour les travailleurs. De plus, fondamentalement, cela n'a aucun sens sur le plan économique.
En ce qui a trait à notre amendement sur le resserrement de la définition de « danger », nous croyons qu'il est important de fournir une autre définition ayant une portée plus large. Encore une fois, lorsqu'il s'agit de la santé et de la sécurité des gens, nous estimons qu'aucun d'entre nous ne veut se retrouver dans une position où l'employeur nous dit que nous devons travailler même si nous sommes tout à fait convaincus que cela présente un risque grave pour notre santé ou un risque grave pour notre sécurité.
L'autre amendement porte sur le changement apporté par le gouvernement, qui consiste à priver les agents de santé et de sécurité de la quasi-totalité de leurs pouvoirs et à les concentrer dans les mains du ministre, qui a beaucoup d'autres responsabilités. Le ministre n'a pas l'expertise d'un agent de santé et de sécurité qui a reçu une formation, qui exerce ce métier pour gagner sa vie, qui est un expert et qui a fait ses preuves dans le domaine de la santé et de la sécurité. Cela n'a vraiment aucun sens.
Encore une fois, comme je l'ai indiqué pour un article précédent, il y a un manque de transparence et de responsabilisation, ce qui aurait pour effet ultime de miner la capacité des gens de faire respecter leurs droits dans leur milieu de travail.
Notre amendement vise à annuler l'élimination du rôle des agents de santé de sécurité tout en ajoutant l'exigence selon laquelle ces agents devront être des employés de l'administration publique et non des sous-traitants, en plus de préciser que ce pouvoir ne doit pas être concentré dans les mains du ministre.
Je tiens à dire que l'un des changements à la réglementation que nous trouvons digne de mention, c'est qu'en vertu des modifications prévues dans le projet de loi , l'inspection physique d'un lieu de travail — un vrai milieu de travail — ne serait plus nécessaire; un appel téléphonique suffirait. Imaginez la scène: l'employeur est assis dans son bureau et il reçoit un appel d'une personne du bureau du ministre, ou d'une personne désignée. « Tout est bien? Avez-vous fait ceci? Avez-vous fait cela? Allez-vous faire telle chose? » « Oui, aucun problème. Tout va pour le mieux. »
Honnêtement, le fait qu'il ne serait plus nécessaire qu'une personne se rende sur place pour observer la situation directement et procédé à une inspection est choquant et incroyable. Je ne peux tout simplement pas imaginer qu'une de nos lois permette une telle situation. Nous sommes au Canada, et les gens ont un droit fondamental à un milieu de travail sécuritaire et sain. Nous nous opposons fermement contre les modifications proposées dans le projet de loi.
Nous croyons que nos amendements et ceux de Mme May aideraient à corriger certains de ces changements. Encore une fois, j'exhorte mes collègues d'en face à s'imaginer à la place d'une personne qui essaie de faire respecter un droit fondamental tandis que son employeur est assis dans son bureau en train de dire à un inspecteur qui est au téléphone que tout va pour le mieux dans ce milieu de travail.
Il est à espérer que vous appuierez nos amendements.
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Je veux profiter du fait qu'on discute des amendements, incluant ceux du Parti vert, pour réitérer notre profonde opposition au processus qui a été imposé dans ce comité et qui retire aux députés indépendants ou membres de partis non reconnus par la Chambre des communes des droits traditionnels qu'ils avaient, pour de bonnes raisons, fondamentalement acquis. De par la tradition et du fait que ces députés ne peuvent pas siéger aux comités au même titre que nous pouvons le faire, ils n'ont pas les mêmes droits que ceux que nous avons. Ils avaient acquis la possibilité de présenter des amendements devant la Chambre à l'étape du rapport. Or, ce droit leur a été refusé, et nous y sommes fortement opposés.
Nous déplorons cette initiative du gouvernement conservateur. Par ailleurs, nous sommes extrêmement surpris que le membre du comité représentant le Parti libéral ait également appuyé cette mesure du gouvernement qui retire une bonne partie du peu de droits que les députés indépendants peuvent encore avoir à la Chambre et dans les comités.
Encore une fois, nous voterons de la manière dont nous devons voter, malheureusement. Par contre, je souhaite que cela ne devienne pas une habitude du gouvernement pour les prochains projets de loi, ni une habitude qui pourrait se transposer dans d'autres comités à l'égard d'autres éléments que nous avons à discuter.
Chaque député ici présent, dans ce comité, représente également une circonscription. Nous avons le droit de représenter nos concitoyens. Malheureusement, ce droit a été retiré en grande partie à ceux qui représentent les concitoyens de leur circonscription sans que leur parti soit reconnu par la Chambre.
Merci.
[Traduction]
Chers collègues, nous allons d'abord procéder au vote pour l'amendement PV-1. Pouvons-nous inclure les amendements PV-1, PV-2, PV-3, PV-4 et PV-5, ou voulez qu'ils fassent l'objet de votes distincts?
Une voix: Un seul vote suffit.
Le président: Nous allons donc les inclure.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Est-ce que je peux prendre le vote concernant l'amendement NDP-7 et l'appliquer à NDP-8?
Des voix: Oui.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: L'article 176 est-il adopté?
(L'article 176 est adopté.)
(Article 177)
Le président: Pour cet article, nous avons l'amendement NDP-9.
Madame Nash.
Je vais expliquer comment fonctionnera le vote. Pour l'article 197, les amendements PV-6, LIB-3 et NDP-12 sont identiques. Le vote concernant l'amendement PV-6 s'appliquera donc évidemment aux amendements LIB-3 et NDP-12.
De plus, chers collègues, vous devez savoir que les modifications de l'amendement LIB-4 et NDP-13 sont corrélatives, ce qui veut dire, par exemple, que si l'amendement PV-6 est rejeté, les amendements LIB-4 et NDP-13 le seront également. Les modifications de l'amendement PV-6 sont donc très corrélatives.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Chers collègues, je n'ai pas d'autre amendement avant l'article 212. Puis-je regrouper certains articles? Vous pouvez jeter un coup d'œil.
Oh, je suis désolé. On vient de me rappeler que nous n'avons pas tenu de vote officiel à propos de l'article 197.
(L'article 197 est adopté.)
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais me permettre de m'amuser un peu aux dépens de mon collègue Brian Jean, qui a exprimé cette semaine de grandes inquiétudes sur le pouvoir de dépenser des juges, soit leur pouvoir d'utiliser l'argent des autres alors que le gouvernement le fait si bien. Or on a ici l'exemple d'une dépense assez orientée, dont l'utilité pour le bien public n'a absolument pas été démontrée. Quand les hauts fonctionnaires sont venus répondre à nos questions, on nous a dit que la modification allait facilement entraîner une dépense de 430 000 $, et ce, pour la réimpression de documents ainsi que pour le remplacement de la signalisation.
Le fait de donner à l'actuel ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences le nom de ministère de l'Emploi et du Développement social est carrément une manoeuvre politique. C'est même un exercice de propagande. En fin de compte, cela va permettre au gouvernement de faire valoir le mot « emploi », en grandes lettres éclairées au néon. Ce tape-à-l'oeil va aussi permettre au ministre, quand il va se déplacer partout au pays, de toujours mettre le mot « emploi » en évidence, que ce soit à la télévision ou sur les photos.
C'est vraiment très gênant pour le gouvernement de dépenser une telle somme simplement pour un exercice de propagande. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous allons nous opposer à cette initiative.
Je veux aussi intervenir au sujet de l'article 205. En effet, j'aimerais parler de la nouvelle définition concernant le titre de ministre de l'Emploi.
Je m'arrête ci, du moins pour ce qui est de l'article 204.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Au-delà des titres que peut s'attribuer un ministre, il y a évidemment ses actions. Que le ministre s'appelle dorénavant « ministre de l'Emploi et du Développement social » ne serait pas un mal en soi si ce n'était de l'absence de véritables politiques liées à l'emploi. Comme je vous l'ai dit, l'article 204 permet avant tout un exercice de propagande. Au cours des prochaines années, en fait surtout au cours des deux prochaines, soit celles qui vont précéder la prochaine échéance électorale, le gouvernement va toujours pouvoir mettre en évidence le mot « emploi » dans les images télévisées.
Au NPD, le développement de l'emploi a toujours été notre obsession. C'est le cas depuis que le parti existe, soit depuis plus de 50 ans. Or on ne développe pas l'emploi par des actions à la petite semaine, par des actions isolées. Il faut avoir une vue d'ensemble. D'ailleurs, je voudrais rappeler, dans l'intérêt de ce comité, que si des pays du monde connaissent le plein emploi, c'est parce qu'ils appliquent des mesures concertées et de véritables stratégies.
Ce qui est vraiment déplorable, c'est qu'il s'agit en fin de compte d'un exercice de marketing visant à soigner l'image du gouvernement et que ce n'est pas assorti d'une véritable stratégie, d'actions réelles et concrètes. Je ne vous cacherai pas, monsieur le président, que le NPD appuyait quelques mesures ciblées par le gouvernement, entre autres le crédit relatif à l'emploi, mais nous sommes ici très loin d'une stratégie.
Voilà. Nous pouvons maintenant passer au vote sur cet article. Merci beaucoup.
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Oui, certainement. Cela me va.
Les amendements PV-7 à PV-12 portent tous sur la section 7, comme vous le savez, qui est une partie très importante du projet de loi . Malheureusement, voilà l'exemple d'une situation où il aurait été nettement préférable de présenter un projet de loi distinct.
Il est question de la disposition d'une partie importante des terres que l'on appelait la Réserve fédérale de charbon. Elles ont été retenues dans une loi très ancienne, en vertu de la Loi du Nid-de-Corbeau, et détenues par le gouvernement fédéral, mais elles ont aussi fait l'objet de beaucoup d'activités de recherche et de défense, car elles font partie de la proposition relative au parc national Flathead.
Elles font partie d'un écosystème très important et utile, en particulier parce qu'il sert de corridor. Il s'agit des vallées de la Flathead et de l'Elk, dans le Sud-Est de la Colombie-Britannique, dans la circonscription de notre ami . M. Wilks connaît très bien, comme nous tous, les valeurs liées à la conservation. Ce sont également les territoires traditionnels de la Première Nation Ktunaxa. Je sais que les membres de la Première Nation ont été consultés durant le processus. Ils sont les gardiens de ces terres depuis 10 000 ans; ils ont donc leur mot à dire à ce chapitre, et leurs droits doivent être respectés.
La vente a pour but d'ouvrir la voie à l'exploitation minière. En passant, cela suscite des préoccupations à l'échelle internationale également. L'UNESCO a classé le Parc international de la paix Waterton-Glacier parmi les sites du patrimoine mondial. On se demande donc également, à l'échelle internationale, si le développement de l'exploitation minière dans ce secteur réduirait de quelque façon que ce soit les valeurs écosystémiques que l'on trouve dans un site du patrimoine mondial.
On pourrait difficilement trop insister sur l'importance de cette partie, à savoir la section 7 du projet de loi , sur le plan des obligations du Canada en matière de biodiversité en vertu de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique et de la Loi sur les parcs nationaux du Canada, et dans l'intérêt des générations futures.
Monsieur le président, je vais vous donner une idée de ce que je tente de faire dans mes amendements. L'amendement PV-7 vise à créer une zone tampon. Il y aurait une zone tampon s'étendant sur deux kilomètres dans la réserve qui permettrait de préserver l'intégrité écologique aux alentours des endroits où aurait lieu l'exploitation du charbon. Nous savons que la société Teck est très intéressée. Ce sera probablement l'une des manières dont le Canada se sortira du déficit, en vendant nos ressources de cette façon.
Le deuxième amendement, PV-8, vise à ce qu'il y ait une responsabilité législative de faire en sorte que la vente de la Réserve fédérale de charbon n'entraîne aucun effet environnemental défavorable sur le bassin hydrographique de la rivière Flathead.
Le troisième amendement, monsieur le président, propose la consultation continue de toutes les parties concernées. Je sais qu'il y a eu des discussions, dans le cadre de la séance d'information que nous avons eue avec les responsables, mais c'est pour veiller à ce que ce soit une obligation législative.
Le prochain amendement, monsieur le président, porte sur le renforcement de la zone tampon, de sorte que s'il y a une autre disposition de terres en plus de celle du début, les zones tampons seront protégées.
L'amendement PV-10 vise à ce qu'il n'y ait pas d'activités liées au développement des ressources à l'intérieur de la zone tampon.
L'amendement PV-11 propose, et ce serait prévu dans la loi, que le gouverneur en conseil doive veiller à ce que la vente n'entraîne pas d'effets environnementaux défavorables sur le bassin hydrographique de la rivière Flathead.
L'amendement le plus intéressant, même s'ils le sont tous, est le PV-12. Je vous recommande vivement de l'adopter, car ce pourrait être très créatif, et je pense qu'il sera bien accueilli par toutes les parties concernées. Il vise à s'assurer que les terres fassent l'objet d'une servitude, de sorte qu'avant toute disposition, nous puissions nous assurer que tout nouveau propriétaire sera tenu de maintenir et de préserver l'intégrité écologique des terres.
De nos jours, les clauses restrictives sont utilisées assez souvent au Canada à des fins de conservation. Cela ne signifierait pas que les terres de la Réserve fédérale de charbon ne seraient pas utilisées pour l'exploitation des ressources, mais lorsqu'elles seraient vendues à des intérêts commerciaux privés, les engagements à préserver leur intégrité écologique seraient maintenus — pas seulement pour la société Teck, dont la réputation est particulièrement bonne, mais aussi pour les autres entreprises — afin que nous puissions protéger l'intégrité écologique de la Flathead. Grâce à ces amendements, il serait possible, je l'espère, de continuer d'aller de l'avant en ce qui concerne le parc national Flathead.
Ces préoccupations ne sont pas dénuées d'importance. Nous voulons surveiller les risques de pollution causée par les produits chimiques toxiques, qui sont fréquemment utilisés dans le drainage minier acide, avec le sélénium et d'autres substances qui pourraient être très nuisibles pour l'écosystème local.
Je crois que vous me faites signe, monsieur le président, pour me dire que je devrais maintenant conclure.
J'espère vraiment que mes collègues prendront sérieusement en considération ces amendements, qui seraient très bien reçus, selon moi, par toutes les parties concernées.
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Merci, monsieur le président.
C'est la première occasion qui m'est donnée de prendre la parole aujourd'hui. Avant de parler des amendements proposés par le NPD et par ma collègue Mme May, je tiens à souligner quelque chose.
D'abord, je tiens à dire que selon moi, le fait que Mme May et tous les autres députés indépendants ne peuvent pas participer avec autant d'efficacité que dans le passé s'explique par la position mesquine et antidémocratique adoptée par les Conservateurs. Le NPD ne cesse de défendre les droits des députés indépendants, et nous continuons de dénoncer les mesures qui limitent leur capacité de participer au processus démocratique.
J'étais très fier de ma collègue, Mme Nash, qui s'est exprimée avec beaucoup d'éloquence sur cette question au comité. Je tiens à souhaiter la bienvenue à Mme May et à lui dire que j'apprécie grandement son travail dans ce domaine.
Je dois dire d'emblée que sur le fond, je l'appuie entièrement. Les néo-démocrates appuieront chacun de ses amendements, qui correspondent bien, à mon avis, à ce que nous ont dit les témoins. Les membres du comité se souviendront de M. Bergenske, de l'organisme Wildsight, qui a témoigné devant nous.
J'ai moi-même joué un rôle dans les tentatives de préserver la Flathead. J'ai parcouru à pied cette région avec bon nombre des participants et des dirigeants et j'ai travaillé également avec la nation Ktunaxa sur cette question. Je salue leurs efforts pour créer quelque chose dans cette région.
La section que nous avons devant nous, monsieur le président, donne au ministre de vastes pouvoirs pour faire ce qu'il juge nécessaire afin de vendre la Réserve fédérale de charbon; il est inutile de préciser que c'est dans le but d'obtenir des fonds afin que le gouvernement puisse crier victoire en ce qui concerne le déficit. Nous craignons beaucoup qu'avec ce projet de loi, la vente ne soit pas assujettie aux mesures législatives en vigueur concernant les actifs fédéraux. Les néo-démocrates demandent davantage de transparence dans la vente des terres et le respect du processus habituel pour la vente des biens de la Couronne.
Nous croyons qu'il devrait y avoir un juste équilibre entre les considérations économiques et environnementales. La communauté environnementale a exprimé haut et fort ses préoccupations à propos du fait qu'aucune condition n'est liée à la vente des terres. C'est pourquoi nous avons plusieurs amendements à proposer, mais je tiens à rappeler que nous appuyons ceux du Parti Vert.
Puis-je présenter nos amendements maintenant?
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L'amendement NDP-15 permettrait d'améliorer la transparence en obligeant le ministre à déposer un rapport indiquant la valeur des terrains et le prix de vente, de même qu'à préciser les mesures prises pour préserver les milieux environnementaux sensibles et pour faire en sorte que ces milieux demeurent accessibles à des fins récréatives. C'est l'objectif, je crois, de l'amendement NDP-15.
L'amendement NDP-16 vise à préciser qu'aucun des nouveaux pouvoirs étendus accordés au ministre ne peut porter atteinte aux droits existants, qu'ils soient ancestraux ou issus de traités.
Permettez-moi de m'arrêter un instant là-dessus. L'amendement que vous avez devant vous correspond tout à fait à des dizaines d'articles de projets de loi présentés par le gouvernement pour préciser que la disposition de ces terres, si elle a lieu, ne vise pas à porter atteinte aux droits existants, ancestraux ou issus de traités.
Je présume que le gouvernement appuierait cet amendement, qui correspond tout à fait à sa position générale en matière législative. Je crois qu'il serait choquant, dans les circonstances, qu'on n'y donne pas suite. Nous nous demanderions pourquoi, si on l'a fait tant de fois dans tant d'autres lois, on n'inclut pas cet article ici.
L'amendement NDP-17 oblige le ministre à protéger les zones écologiquement sensibles.
Voilà le fondement de ces amendements.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président. J'aimerais parler des amendements proposés par l'opposition.
D'abord, je tiens à dire que depuis 2010, le gouvernement s'est clairement engagé à protéger le bassin hydrographique de la rivière Flathead. Le gouvernement travaille en étroite collaboration avec le gouvernement de la Colombie-Britannique pour trouver le meilleur moyen de protéger la partie de la Réserve fédérale de charbon qui chevauche le bassin hydrographique de la rivière Flathead.
Bien qu'il soit trop tôt pour connaître la portée ou la nature d'un éventuel projet lié à la Réserve fédérale de charbon, il existe des lois provinciales et fédérales en matière de protection de l'environnement qui prévoient que tout projet futur lié à la Réserve fédérale de charbon fera l'objet d'un examen réglementaire provincial et fédéral et d'un processus de délivrance de permis rigoureux.
Le gouvernement a mené et continue de mener d'intenses consultations au sujet de la disposition proposée auprès des principales parties concernées, parmi lesquelles figurent la province de la Colombie-Britannique et la nation Ktunaxa. Le Canada a l'obligation de consulter les Premières Nations touchées, en vertu de l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982, et il respecte cette obligation. L'imposition par voie législative de la consultation des parties concernées est redondante par rapport aux obligations constitutionnelles du Canada et à l'approche qu'adopte actuellement le gouvernement à l'égard de la vente proposée de la Réserve fédérale de charbon.
Le gouvernement procédera à la vente uniquement de manière à optimiser les ressources des contribuables canadiens. Le montant du produit de la disposition de la Réserve fédérale de charbon sera rendu public.
Par conséquent, monsieur le président, nous estimons que les amendements ne sont pas nécessaires et qu'ils créent des dédoublements et des chevauchements avec la réglementation environnementale existante.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Cet article et les suivants entraînent une fusion de quatre sociétés d'État distinctes qui gèrent cinq ponts internationaux.
Le premier aspect qui est très important, c'est que cette disposition a encore une fois été insérée dans un projet de loi omnibus. Elle n'a pas mérité un examen séparé, ce qui est déjà un manque de respect de la part du gouvernement. C'est quelque peu troublant, voire terriblement troublant. Toutefois, on parle toujours à un mur, ce qui est assez désolant dans ce cas-ci.
Avant qu'on passe au vote, j'aimerais soulever un autre aspect. La Société des ponts fédéraux Limitée, qui sera responsable de ces ponts, ne sera pas régie par sa propre loi comme l'étaient les quatre sociétés d'État. On peut alors se demander si la nouvelle entité sera assujettie à un mécanisme indépendant de surveillance ou si elle sera soumise à l'arbitraire gouvernemental. Va-t-on rester dans un certain état d'opacité?
C'est vraiment désolant pour les communautés qui seront touchées. Elles auraient certainement mérité que cette disposition fasse l'objet d'un examen séparé, sans compter tous les gens qui utilisent ces ponts internationaux nous reliant aux États-Unis. Le comité n'a pu consacrer que quelques minutes à cette question. On se souvient très bien que les fonctionnaires s'étaient retrouvés à jouer à la chaise musicale à un rythme terriblement élevé. Il y a aussi la soirée d'information qui s'était étirée pratiquement jusqu'à minuit. Malheureusement, cette disposition nous est imposée et ne respecte pas une large partie de la population canadienne, c'est-à-dire les entreprises et les gens qui doivent utiliser ces ponts et qui seront touchées par ces modifications.
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Il s'agit d'une tout autre section. Nous ne sommes plus à la section 11, mais bien à la section 12, page 218, la Loi sur l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada.
J'espère cette fois que les gens conviendront que mon amendement est raisonnable. Je crois que tous mes amendements l'étaient. Lorsque l'un de mes amendements passera, j'espère seulement que ce ne sera pas à cause d'un vote accidentel.
Dans cet article, vous remarquerez, chers collègues, que l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada se voit apporter une légère modification, nommément dans la façon dont le ministre peuple l'organisme. L'article permet en outre qu'au plus trois des douze administrateurs résident à l’extérieur du Canada.
Étant donné qu'il s'agit d'une importante fonction assortie de fonds très bien garnis dont le gouvernement du Canada a la responsabilité fiduciaire de gérer de façon appropriée, je crois qu'il serait tout à fait naturel que ces administrateurs soient des citoyens canadiens, même s'ils résident peut-être à l'étranger.
L'amendement que je propose veillera à ce que tous les administrateurs de l'Office soient citoyens canadiens, qu'ils résident au pays ou non.
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Monsieur le président, le NPD n'appuie pas cet amendement.
Tout d'abord, je suis le critique du parti en matière de pensions, et j'ai rencontré les gens de l'Office d’investissement du régime de pensions du Canada le 4 novembre dernier et j'ai examiné leur libre blanc sur ce qu'ils appellent les administrateurs internationaux. Nous appuyons cet article tel qu'il est formulé, car le libellé ne permet qu'un maximum de 25 % — soit trois sur 12, et l'article dit simplement « veille à ce que, dans la mesure du possible, au plus trois des douze administrateurs... » — et n'exige pas la citoyenneté, comme Mme May l'a fait remarquer.
Nous estimons que l'OIRPC est une réussite exemplaire de taille pour les Canadiens. Ses actifs sont passés de 12 millions de dollars, à sa création, en 1999, à 166 milliards de dollars, et il compte huit millions de cotisants et de prestataires canadiens.
Nous voulons les meilleurs et les plus brillants pour jouer ce rôle, alors, nous n'appuyons pas cet amendement.
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Monsieur le président, nous en sommes maintenant à la section 14 du projet de loi omnibus . Cette section apporte des changements à la gestion du projet gazier Mackenzie.
Le projet de gazoduc Mackenzie et ses structures de gouvernance sont depuis toujours étonnants. Ces structures se fondaient entre autres sur les relations entre plusieurs intervenants qui existent dans la vallée du Mackenzie, et faisaient en sorte que les diverses communautés des Premières Nations, les administrations territoriales et d'autres participaient à la gestion des fonds.
Ces dispositions nous amènent encore, comme tant d'autres de ce projet de loi, dans la direction de la discrétion ministérielle et loin des conseils d'administration établis.
Je vais expliquer brièvement chacun de mes quatre amendements.
L'amendement PV-16 vise à amender l'article qui décrit l'objet de cette section. Il reprend en fait des termes utilisés dans la Loi sur le fonds du patrimoine des Territoires du Nord-Ouest et fait en sorte que l'objet de la loi stipule que cette dernière est à l'intention des « générations présentes et futures ». L'objectif de cet amendement est de mettre davantage l'accent sur les générations futures, en plus des générations présentes.
Les modifications apportées à l'article 282 en vertu de l'amendement PV-17 sont des substitutions de lignes... qui veillent à ce que le ministre tienne compte du développement durable lorsqu'il choisira les projets admissibles à des contributions. Par le biais de cet amendement, nous tentons d'assurer qu'une commission d’examen conjoint fasse rapport et que les consultations soutenues qui nous ont amenés là où nous sommes aujourd'hui soient respectées. La nouvelle section 8.1 qui est proposée énumère les critères pour choisir les projets à l’égard desquels des contributions peuvent être versées. S'y retrouvent des aspects comme les répercussions socio-économiques et les répercussions cumulatives négatives, pas seulement sur les écosystèmes, mais aussi sur le bien-être économique, social et culturel, la répartition inégale des effets positifs au sein des collectivités et entre elles, les répercussions négatives des cycles d'expansion et de ralentissement qui semblent accompagner les projets de ce type — où la plupart des emplois sont des emplois éphémères dans la construction — et les répercussions cumulatives négatives du projet en général. Voilà pour l'amendement PV-17.
L'amendement PV-18 amende le projet de loi pour que soient créés des comités consultatifs qui conseilleront le ministre quant à l'application de la loi. Cela, encore une fois, pour faire contrepoids au degré de discrétion que le projet de loi donne au ministre, et pour assurer que le fonds est administré en tenant compte des besoins des collectivités. C'est une réponse au remplacement de la société par le ministre. Jusqu'ici, c'était la société, et celle-ci était perçue comme étant assez neutre et indépendante.
Le dernier amendement de ce groupe, l'amendement PV-19, veille à ce qu'un rapport soit déposé chaque année au Parlement concernant l'utilisation du fonds et les progrès réalisés pour atteindre les objectifs de la loi.
Ces amendements sont très conformes aux modifications proposées par le projet de loi , mais ils réalignent les changements pour que les objectifs actuels du projet soient atteints, c'est-à-dire qu'ils instaurent un engagement envers les générations futures, un engagement à l'endroit du développement durable et une transparence publique accrue quant à la façon dont le ministre distribue l'argent accumulé dans le Fonds relatif aux répercussions du projet gazier Mackenzie, qui est créé ici.
Merci, monsieur le président.
:
Les amendements PV-16, PV-17 et PV-19 sont recevables, mais j'ai une décision à vous présenter concernant l'amendement PV-18.
Le projet de loi prévoit créer le Fonds relatif aux répercussions du projet gazier Mackenzie pour financer des projets qui atténuent les répercussions socio-économiques sur les collectivités des Territoires du Nord-Ouest. L'amendement vise à établir un comité pour conseiller le ministre en matière d'application de la loi.
Dans l'ouvrage
La procédure et les usages de la Chambre des communes, deuxième édition, aux pages 767 et 768, on peut lire ceci:
Étant donné qu’un amendement ne peut empiéter sur la prérogative de la Couronne en matière financière, est irrecevable tout amendement qui entraîne une imputation sur le Trésor, qui étend l’objet ou le but de la recommandation royale ou qui en assouplit les conditions et les réserves.
Par conséquent, de l'avis de la présidence, l'amendement propose d'établir un nouveau comité, ce qui entraînerait une imputation sur le Trésor. Je déclare donc l'amendement irrecevable.
J'ai également une décision à vous présenter au sujet de l'amendement BQ-3.
Le projet de loi prévoit créer le Fonds relatif aux répercussions du projet gazier Mackenzie pour financer des projets qui atténuent les répercussions socio-économiques sur les collectivités des Territoires du Nord-Ouest. L'amendement vise à accroître le montant disponible pour le fonds, en le faisant passer de 500 à 633 millions de dollars.
Dans l'ouvrage
La procédure et les usages de la Chambre des communes, deuxième édition, aux pages 767 et 768, on peut lire ceci:
Étant donné qu’un amendement ne peut empiéter sur la prérogative de la Couronne en matière financière, est irrecevable tout amendement qui entraîne une imputation sur le Trésor, qui étend l’objet ou le but de la recommandation royale ou qui en assouplit les conditions et les réserves.
De l'avis de la présidence, l'amendement propose d'accroître le montant du fonds, ce qui entraînerait une imputation sur le Trésor. Par conséquent, je déclare l'amendement irrecevable.
Chers collègues, nous allons mettre aux voix les amendements PV-16, PV-17 et PV-19, mais je vais vous permettre de débattre plus à fond l'article 282 et ces amendements.
Monsieur Rankin, allez-y, si vous voulez bien.
:
Merci, monsieur Saxton.
Nous allons mettre aux voix l'amendement PV-16. Puis-je y inclure les amendements PV-17 et PV-19?
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Tous ceux qui sont en faveur de l'article 282?
Une voix: Avec dissidence.
(L'article 282 est adopté avec dissidence.)
Le président: Puis-je regrouper les articles 283 à 287?
Des voix: D'accord.
(Les articles 283 à 287 inclusivement sont adoptés avec dissidence.)
(Article 288)
Le président: Nous passons à l'amendement L-5.
M. McGuinty interviendra à ce sujet.
:
Monsieur le président, je suis heureux d'avoir l'occasion de faire quelques observations sur la section 15, partie 3, du projet de loi . Ces dispositions visent à modifier la Loi sur les conflits d'intérêts. Je ne sais pas pourquoi elles se trouvent dans un projet de loi d'exécution du budget, mais c'est le cas.
Monsieur le président, comme les députés le savent, la loi s'applique déjà à quelque 3 000 titulaires de charge publique fédérale. Environ 1 100 titulaires de charge publique fédérale sont qualifiés de titulaires de charge publique principaux.
Ces amendements s'inspirent principalement de l'excellent travail réalisé par un associé principal de la firme Fasken Martineau DuMoulin, qui s'occupe des questions relatives à l'éthique gouvernementale, à la transparence et au droit politique. Il s'agit de Guy Giorno, ancien chef de cabinet du du Canada et du premier ministre de l'Ontario. Il a présenté au comité un mémoire bien ficelé sur ces modifications.
Nous savons que les exceptions actuelles prévues par la loi sont étroites. Elles s'appliquent aux personnes qui sont nommées par le ministre et qui exercent leurs fonctions à temps plein. Toutefois, les articles 288 et 289 du projet de loi ajouteront une autre catégorie ouverte de membres aux groupes « titulaire de charge publique » et « titulaire de charge publique principal », à savoir toute personne ou catégorie de personnes nommées par le Cabinet.
En gros, monsieur le président et chers collègues, cela signifie que le pouvoir du cabinet à l'égard des nouveaux titulaires de charge publique et titulaires de charge publique principaux serait illimité et pourrait être fondé sur presque n'importe quel critère. Le ministre pourrait décider de nommer un candidat plutôt qu'un autre, du simple fait que le premier a les yeux bleus plutôt que verts et qu'il porte un costume noir plutôt que bleu. Il n'y a aucun critère. C'est illimité et de grande portée. Le projet de loi n'impose aucune limite au pouvoir du Cabinet de nommer des personnes et des catégories de personnes en vertu de la loi.
Le gouvernement n'a pas précisé qui pourrait être nommé si les dispositions en cause étaient en fait adoptées et qu'elles entraient en vigueur. Le budget ne mentionne rien à cet égard. À vrai dire, monsieur le président, le plan budgétaire n'évoque même pas la modification de la Loi sur les conflits d'intérêts. Au contraire, on y recommande — et là, je crois qu'on a raison — la modification d'autres lois du secteur financier afin de les rendre conformes à la Loi sur les conflits d'intérêts, dans sa version actuelle.
L'Association du Barreau canadien s'oppose à ces modifications. Elle veut voir d'autres modifications qui viseraient des fonctions importantes, comme celle de gouverneur de la Banque du Canada, qui est actuellement exclue de la loi.
Les amendements en question visent à circonscrire les pouvoirs du Cabinet afin de l'empêcher de désigner qui bon lui semble. Tous mes collègues devraient être extrêmement préoccupés par ce genre de libellé. Nous en serons touchés dans l'immédiat et à l'avenir.
C'est ainsi que je voulais ouvrir le débat, monsieur le président, et je me ferai un plaisir d'écouter ce que mes collègues ont à dire à ce sujet.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je ne vais pas répéter les arguments que mon collègue vient d'invoquer. J'abonde dans le même sens, et j'appuie cet amendement.
Permettez-moi d'ajouter que le comité parlementaire chargé de mener un examen législatif de cette loi n'a pas encore fait rapport de ses recommandations. On l'en empêche à cause de la modification prévue dans cet article du projet de loi . On ne sait pas exactement auprès de qui le gouvernement prend conseil, ni pourquoi il apporte ce changement avec tant de précipitation. Il y a un comité parlementaire qui se penche sur la Loi sur les conflits d'intérêts, et nous attendons les résultats de son examen et de son rapport.
La commissaire aux conflits d'intérêts a déjà fait quelques recommandations, mais le gouvernement ne semble pas en tenir compte. Comme on l'a dit, le projet de loi confère au gouverneur en conseil de vastes pouvoirs, qui lui permettront de désigner une personne ou des groupes de personnes comme titulaires de charge publique, les soumettant ainsi à la loi.
Nous croyons que le gouvernement ferait bien mieux d'attendre les résultats de l'examen législatif, puis d'agir en conséquence.
:
S'il n'y a pas d'autres observations, je vais mettre aux voix l'amendement L-5.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
(L'article 288 est adopté.)
Le président: En ce qui concerne l'article 289, nous avons l'amendement L-6.
S'il n'y a pas d'observations sur cet amendement, nous pouvons passer au vote.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
(L'article 289 est adopté.)
(Article 290)
Le président: Chers collègues, nous avons toute une série d'amendements. Il y a d'abord l'amendement PV-20.
Madame May, vous avez environ cinq minutes. Voulez-vous parler de tous vos amendements concernant cet article?
:
Le premier amendement, le PV-20, se rapporte à un article à la page 226. Comme vous le savez sans doute, nous sommes maintenant saisis d'un nouveau système aux termes de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, qui repose sur un processus en deux étapes fondé sur une « déclaration d'intérêt » afin de faire venir au pays d'éventuels nouveaux Canadiens.
Bien entendu, le système de déclaration d'intérêt met également en jeu des renseignements confidentiels. Le premier amendement que je propose concerne donc le libellé excessivement général de l'alinéa 10.3(1)g) proposé, puisqu'il ne précise pas de quelles entités il s'agit. Ainsi, les renseignements personnels que le ministre pourrait communiquer en vertu du prochain article proposé, soit l'article 10.4, s'adressent à des « entités ».
Cela dit, d'après les témoignages présentés au comité, les seules entités dont nous sommes sûrs sont les provinces et les territoires qui participent au placement général des travailleurs qualifiés qui viennent au Canada. À la lumière des preuves présentées au comité, il n'y a aucune raison de garder ce terme trop large, puisque les renseignements personnels sont confidentiels et qu'il est important de protéger la vie privée des immigrants éventuels et des nouveaux Canadiens. L'amendement PV-20 est donc très simple: au lieu d'utiliser le mot « entités », nous devrions employer l'expression « les provinces et les territoires auxquels il peut les communiquer ».
Le prochain amendement, le PV-21, se trouve à la page suivante. En fait, les prochains amendements que je vais présenter s'articulent tous autour de la même question, à savoir les instructions qui sont données relativement aux nouveaux renseignements personnels pouvant être communiqués. Sachez que la plupart de mes amendements reposent sur les observations faites par les représentants de la Section du droit de l'immigration de l'Association du Barreau canadien. J'ai examiné leurs témoignages et essayé d'élaborer quelques amendements pour donner suite à leurs préoccupations. Voici ce que Mario Bellissimo, le président de la Section du droit de l'immigration, a dit lors de son témoignage: « Si le ministère sait de qui il s'agit, il serait préférable, par souci de transparence, de préciser ces entités... ».
Passons maintenant à l'amendement PV-21. Là encore, l'ABC a exprimé de vives inquiétudes. L'amendement que je propose supprimerait le paragraphe 10.3(5), qui stipule que le ministre peut, à la suite d'une instruction, « prévoir des critères plus sévères que les critères ou exigences prévus sous le régime » actuel de toute autre section de la loi. Une fois de plus, il s'agit d'un libellé trop général, qui pourrait avoir une incidence sur d'autres dispositions de la loi qui n'ont rien à voir avec ce régime particulier, c'est-à-dire le système de déclaration d'intérêt.
Je passe maintenant à l'amendement PV-22. Il s'agit ici de préciser que peu importe notre interprétation du paragraphe 10.3(3) proposé, nous voulons nous assurer, grâce à l'amendement PV-22, que rien ne peut avoir un effet rétroactif. Il faudrait donc apporter une modification à la page 227, par l'ajout d'un nouveau paragraphe, le paragraphe 10.3(6), pour s'assurer que l'instruction du ministre ne peut avoir « un effet rétroactif ».
Passons maintenant à l'amendement PV-23. Nous sommes toujours à la page 227, à l'article 290. Là encore, nous proposons d'accroître la transparence relative à ces instructions. Cet amendement repose, lui aussi, sur les conseils au comité donnés par la Section du droit de l'immigration de l'Association du Barreau canadien, et il en va de même pour l'amendement PV-24 qui propose une autre approche pour les instructions. En voici le libellé: « Toute instruction donnée en vertu du paragraphe (1) est considérée comme un projet de règlement visé au paragraphe 5(2) et est déposé devant chaque chambre du Parlement. » Voilà l'élément essentiel. Le but est d'assurer plus de transparence et de donner autre occasion de surveiller de près ce processus.
Enfin, comme il s'agit d'un nouveau cadre législatif, l'amendement PV-26 prévoit que, dans les deux ans suivant l'entrée en vigueur de cette section, une fois que le processus de déclaration d'intérêt sera déployé, un comité de la Chambre des communes procède à « un examen approfondi » de l'impact de cette nouvelle approche. On parle ici, bien entendu, d'un examen public.
Je suis désolée de passer en revue ces amendements plutôt rapidement, mais ils se rapportent tous au même point fondamental: veiller à ce que cette déclaration d'intérêt se fasse en bonne et due forme, grâce à un processus qui est conçu de sorte qu'il nous empêche de commettre des erreurs, comme divulguer par inadvertance trop de renseignements personnels, ne pas préciser les entités à qui peuvent être communiqués ces renseignements ou donner une trop vaste latitude quant aux instructions du ministre. Nous voulons également assurer la transparence et la reddition de comptes en exigeant la tenue d'un examen deux ans après la mise en place du système.
Je pense que c'est tout, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Avant d’expliquer en détail nos amendements, j’ai oublié de mentionner un point. Étant donné qu’il s’agit d’un nouveau système proposé par le gouvernement, je tiens à préciser que nous basons nos amendements sur notre crainte que le gouvernement effectue à la hâte les présents changements sans procéder à des consultations adéquates et sans avoir le système de poids et contrepoids nécessaire.
Nous avons tous été témoins du gâchis du gouvernement en ce qui a trait au programme des travailleurs étrangers temporaires. Des employeurs, des collectivités et des travailleurs ont exprimé leurs inquiétudes; ces derniers avaient peur que leurs droits ne soient pas respectés et étaient inquiets de prendre des emplois canadiens. Des gens ont fait part de leurs réserves, puis le gouvernement a dû modifier ce qu’il avait mis en place.
Lorsqu’on adopte à la hâte un nouveau système sans avoir un mécanisme adéquat de poids et contrepoids, notre expérience nous dit que nous aurons des problèmes. Voilà pourquoi nous sommes inquiets. Étant donné que le gouvernement ne nous a pas vraiment expliqué pourquoi il apporte de tels changements ou sur quelle recommandation il s’appuie et que nous n’avons pas la possibilité de réaliser un examen transparent des changements lorsqu’ils seront en vigueur, nous sommes inquiets de ce que cela signifiera.
Voilà pourquoi nous avons proposé de tels amendements.
Nous mettons l’amendement PV-20 aux voix.
(L’amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous mettons l’amendement L-7 aux voix.
(L’amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous mettons l’amendement PV-21 aux voix.
(L’amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous mettons l’amendement PV-22 aux voix.
(L’amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous mettons l’amendement PV-23 aux voix.
(L’amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous mettons l’amendement PV-24 aux voix.
(L’amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous mettons l’amendement NDP-17.1 aux voix.
(L’amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le résultat du vote concernant l’amendement PV-20 s’applique aussi à l’amendement PV-25; nous n’avons donc pas besoin de le mettre aux voix.
Nous mettons l’amendement PV-26 aux voix.
(L’amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous mettons l’amendement NDP-18 aux voix.
(L’amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous mettons l’amendement NDP-18.1 aux voix.
(L’amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Tous ceux qui sont pour l’article 290?
:
Monsieur le président, nous voici encore une fois en présence d'un autre projet de loi omnibus d’exécution du budget du gouvernement conservateur, et une très grande partie du projet de loi modifie les relations de travail dans la fonction publique. Nous avons le droit de nous demander le rapport entre les relations de travail et le projet de loi d’exécution du budget et de nous demander pourquoi notre comité est saisi d’un projet de loi sur les relations de travail. Encore une fois, une quantité effarante de modifications concernant des sujets très divers sont entassées dans un même projet de loi, et c’est un problème.
Plus tard, on abordera les nominations à la Cour suprême, et nous venons d’examiner une section qui porte sur l’immigration. Le ridicule de l’exercice est très frustrant.
Les présentes modifications à la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique sont très troublantes, et je me dois de demander au gouvernement s’il a vraiment l’intention de détériorer les relations de travail dans la fonction publique. Ce sera la conséquence des modifications. C’est possible que le gouvernement pense adopter de bonnes politiques en enfonçant son doigt dans l’oeil des fonctionnaires qui triment dur, soit des gens que nos impôts servent à payer, mais des gens qui travaillent d’arrache-pied et qui accomplissent un excellent travail au nom des Canadiens.
Les mesures d’austérité du gouvernement ont déjà coûté leur emploi à plus de 20 000 fonctionnaires. Certains triment dur. Nous avons entendu beaucoup de plaintes de la part d’anciens combattants, d’aînés, de gens qui essayent d’avoir accès à l'assurance-emploi ou de gens qui s’inquiètent des compressions dans les services de recherche et de sauvetage, à savoir des services qui ont été réduits et auxquels des Canadiens dans certains endroits au pays ne peuvent tout simplement pas avoir accès. Il s’agit de services publics. C’est le travail de la fonction publique, et ce sont de ces emplois dont il est question.
Le premier changement touche la définition de « services essentiels ». Dans le projet de loi , le gouvernement propose de remettre au ministre le plein pouvoir de désigner comme essentiels des groupes de travailleurs. Cela peut sembler une bonne chose. Nous pouvons tous nous imaginer des types de travailleurs essentiels. Si votre maison est en feu, vous ne voulez pas qu’un pompier vous rétorque qu’il ne peut pas venir l’éteindre, parce qu’il y a un conflit de travail. Dans certains cas, c’est logique de désigner comme essentiels des services, mais le projet de loi n’offre aucune définition ou aucune liste de critères objectifs en vue de déterminer que des services sont essentiels et que d’autres ne le sont pas.
On craint vraiment que le ministre utilise ses pouvoirs pour désigner comme essentiels des groupes de travailleurs tout simplement pour nuire à la capacité de leur unité de négociation de négocier et de défendre les droits de ses membres. La définition de « services essentiels » qui se trouve dans le projet de loi semble aller à l’encontre des conventions de l’OIT, soit l’Organisation internationale du travail.
Le présent amendement rapprocherait la définition de « services essentiels » de celle de l’OIT, qui offre une définition reconnue sur la scène internationale, et c’est ce que notre amendement propose.
Nous croyons que la désignation des travailleurs essentiels est importante et devrait se fonder sur des critères établis plutôt que sur une vague définition qui laisse le soin au ministre de décider de désigner des travailleurs comme bon lui semble et de les empêcher d’exercer pleinement leur droit de négocier. Nous croyons que c’est fondamentalement antidémocratique. Cela va à l’encontre des conventions reconnues sur la scène internationale, et le gouvernement s’engage sur un terrain glissant.
Le ministre disposerait de grands pouvoirs discrétionnaires. Qui plus est, comme l’un des témoins l’a dit, ce serait comme si on permettait à Coca-Cola, qui est l’un des deux partis dans la négociation collective et les relations de travail, de désigner comme essentiels tous ses employés, parce que cela fait l’affaire de l’employeur, que c’est pratique, voire avantageux pour lui. Ces employés ne pourraient donc pas exercer pleinement leur droit de négocier et leurs droits en tant que travailleurs. Voilà le pouvoir dont le ministre se dote par l’entremise des présentes modifications.
Nous pensons que c’est fondamentalement inacceptable. Nous avons entendu les témoignages de nombreux spécialistes du domaine des relations de travail qui sont venus nous expliquer pourquoi c’est inacceptable et pourquoi c’est un affront aux relations de travail et à toute notre expérience au Canada et sur la scène internationale.
En ce qui concerne l’article en question, nous proposons une solution qui est une définition reconnue sur la scène internationale. L’amendement apporterait une certaine précision et un certain équilibre à la relation entre l’employeur et le syndicat, au lieu de vraiment faire pencher la balance du côté de l’employeur, à savoir le gouvernement dans le cas présent.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est assez comique d'entendre cela. Excusez-moi d'avoir ri, mais c'est assez difficile de garder son sérieux.
Premièrement, je remercie les fonctionnaires d'être ici. D'ailleurs, M. Duggan a pu répondre à certaines de mes questions concernant les conséquences possibles d'une absence de définition de « services essentiels », autrement dit de l'arbitraire que le gouvernement s'octroyait. J'ai soumis les réponses que nous avions pu obtenir à l'expertise des juristes de l'Association canadienne des juristes, sans compter à celle d'un juriste expert du droit du travail. Ils m'ont répondu que c'était carrément le règne de l'arbitraire qui arrivait, mais en double, étant donné qu'aucune section ou aucune catégorie d'employés ne pouvait être exclue d'emblée d'être considérée comme faisant partie des services essentiels. Ils étaient aussi d'avis que cela ouvrait la porte à une judiciarisation coûteuse préjudiciable à l'intérêt public. Selon eux, cela allait également à l'encontre de saines et bonnes relations de travail. Ils ont précisé que cela ouvrait la porte à un recours accru aux tribunaux pour déterminer, en fin de compte, quels sont les services essentiels, au lieu de régler cela dans un processus de négociation parfaitement valable.
Il est très difficile de déterminer quel but recherche le gouvernement, outre son désir d'appliquer sa volonté capricieuse à toute situation dans ses relations de travail avec les employés du service public. C'est vraiment déplorable. En fin de compte, tout ce que fait le gouvernement actuellement, c'est brasser l'huile qu'il va pouvoir répandre, et le feu pourra être allumé n'importe quand. Je ne l'espère surtout pas, mais je m'attends à voir augmenter énormément l'instabilité des possibilités de conflits liés à ce genre d'arbitraire. Je ne pourrai pas reprocher à qui que ce soit de vouloir contester ce genre de mesure arbitraire en vue de s'y soustraire.
Je n'irai pas plus loin. Je pense avoir été assez clair. De toute manière, les témoignages étaient tellement lourds qu'il est incroyable que le parti gouvernemental fasse encore la sourde oreille vis-à-vis de la voix de la raison, surtout celle d'une expertise qui était vraiment probante et éloquente.
:
Vous n’êtes pas sans savoir qu’il faut être deux pour négocier, et si le gouvernement — et je ne suis pas en train de dire que c’est entièrement la faute du gouvernement — parsème d’embûches la voie vers une solution négociée, il ne peut pas tirer à boulets rouges sur l’autre partie. Selon ce que j’en sais, dans le cadre d’une négociation avec deux partis, il faut vraiment trouver des solutions, mais si l’un des partis se montre intransigeant, cela peut empêcher d’en arriver à une solution.
Cela étant dit, je ne dis pas que la présente situation est parfaite et que c’est la seule et unique façon de faire. Notre proposition se fonde sur une norme reconnue sur la scène internationale, et nous essayons de trouver une autre manière d’arriver au même résultat. Selon moi, ce serait adéquat d’établir des critères objectifs qui sont logiques et raisonnables et dont les gens dans le monde ont convenu, mais ce n’est pas logique de dire : « Attendez un instant; rien de tout cela n’a d’importance. Rien de ce dont a convenu le reste de la planète n’a d’importance. Nous savons que notre ministre prendra la meilleure décision qui soit, et tout le monde devrait tout simplement lui faire confiance. »
Nous croyons que si un parti a un problème avec un certain aspect, il faut donc l’aborder, mais il faut le faire de manière juste.
Selon moi, certains aspects irritent le gouvernement et lui posent problème dans la fonction publique, et il a perdu son sang-froid. Il réagit de façon disproportionnée, plutôt que d’agir de manière raisonnable. Il existe des approches raisonnables reconnues sur la scène internationale en ce qui concerne la question des services essentiels qui protégeraient les Canadiens et feraient en sorte que les services soient accessibles lorsqu’ils en ont besoin. Personne ne souhaite que nos frontières soient laissées sans surveillance. La dirigeante de l’Alliance de la fonction publique nous a rappelé que le 11 septembre des gens sont retournés de leur plein gré au travail, et le syndicat les a soutenus.
Nous croyons qu’il existe des manières d’adopter des mesures raisonnables qui apaiseraient la préoccupation du gouvernement et qui ne mineraient pas les droits fondamentaux des gens.
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Monsieur le président, cet amendement est au coeur de tout cet article. Il vise à conserver les mécanismes de règlement des différends lors de la négociation des conventions collectives. Ces mécanismes permettent aux syndicats de décider s'ils choisissent l'arbitrage exécutoire ou à la conciliation. Cela fait des décennies que, au sein de la fonction publique, ces types de services ont été intégrés à nos relations de travail. Ils nous ont donné de bons résultats. Ils permettent d'exercer des contrôles et de parvenir à un équilibre, l'objectif étant toujours de privilégier les ententes négociées et d'empêcher les conflits de travail. En règle générale, dans notre administration fédérale, cela a donné des résultats passablement bons. Ce n'est pas une solution parfaite puisqu'il arrive qu'il y ait des conflits, mais cela nous donne toutes les occasions d'essayer de résoudre les problèmes, en permettant aux deux parties de négocier librement.
L'élimination de l'arbitrage exécutoire va se traduire par une augmentation du nombre de conflits de travail. Certains pourraient imaginer que c'est la raison pour laquelle le gouvernement veut être en mesure de décider qu'un grand nombre de travailleurs assurent des services essentiels. Il n'a pas, pour le faire, à s'asseoir et à négocier de façon raisonnable, à trouver un compromis et des solutions qui pourront s'appliquer concrètement dans la vie des gens. Il pourra adopter une approche dictatoriale et éliminer toute opposition à ses décisions en décrétant simplement qu'un groupe donné de travailleurs assure un service essentiel. J'espère que ce n'est pas le cas, mais il est permis de s'interroger, car, autrement, pourquoi apporter ces modifications? Quels résultats cela nous donnera-t-il?
Nous trouvons que ce projet de loi apporte tout un lot de modifications, qu'il s'agisse de modifier l'information que les gens pourront utiliser, de leur interdire l'accès à cette information, de prolonger la période d'avis de négociation à un an. Nous craignons que l'allongement du délai cause un plus grand nombre de conflits. Nous sommes d'avis qu'en minant ce processus, sans nous avoir donné de bonnes justifications, le nombre de conflits de travail risque d'augmenter. Cela ne nous paraît pas être une bonne chose pour les Canadiens et nous ne pensons pas qu'il est dans leur intérêt de miner les droits d'un groupe de personnes.
Les fonctionnaires travaillent fort. Ils se rendent au travail tous les jours. Ils acquittent leurs impôts. Ils font du bon travail pour les Canadiens. Nous ne pensons pas qu'on devrait leur retirer des droits dont disposent d'autres personnes.
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Chers collègues, comme je n'ai pas d'amendement sur les articles 306 à 470, pouvons-nous voter leur adoption en bloc?
Des voix: D’accord.
Le président: Avec dissidence?
Mme Peggy Nash: Non.
Le président: D’accord?
Mme Peggy Nash: Non, non et non.
Le président: Avec dissidence?
Mme Peggy Nash: Non, nous allons devoir voter.
Le président: Et bien, votons. D'accord.
(Les articles 306 à 470 sont adoptés.)
(Article 471)
Le président: Nous avons deux amendements, le BQ-4 et le LIB-8.
Monsieur Plamondon, nous vous écoutons en premier.
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Monsieur le président, je tiens simplement à préciser que les dispositions ajoutées par les articles 471 et 472 ne visent qu'à être de nature déclaratoire, et donc qu'elles n'entendent pas modifier les critères de nomination des juges à la Cour suprême du Canada, qui sont définis aux articles 5 et 6 de la Loi sur la Cour suprême. Elles visent simplement à préciser les exigences que ces articles ont toujours imposées.
Les amendements proposés par l'honorable député de constitueraient très probablement des modifications importantes à ces articles et jetteraient le doute sur la nature déclaratoire des articles 471 et 472.
Il importe de garder ici à l'esprit que les articles 5 et 6 de la Loi sur la Cour suprême ne font que définir les exigences minimales à respecter pour les nominations de juges à la Cour suprême. Les exigences additionnelles sont définies et évaluées dans le cadre du processus de sélection qui fait appel, entre autres, à un comité consultatif des nominations, auquel siègent des représentants des divers partis, et dont le rôle est d'étudier en détail les qualifications professionnelles des candidats à la nomination.
Dans les faits, ce processus était très rigoureux et les nominations n'interviennent qu'après avoir pris en compte toute une gamme de critères concernant les qualifications professionnelles, l'expérience et les caractéristiques personnelles du candidat, des éléments qui contribuent tous à une considération essentielle, soit le mérite du candidat.
C'est pour ces raisons que nous nous opposons à cet amendement.
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Monsieur le président, je me dois de rappeler les raisons précises pour lesquelles nous avons proposé cet amendement. C'est parce, dans le cas des nominations à la Cour suprême, le gouvernement s'y est mal pris, au point que certains journalistes ont parlé d'un vrai gâchis.
Nous ne blâmons pas la personne qui a été nommée, le juge Marc Nadon, de quoi que ce soit. Le blâme est à porter intégralement par le et par le premier ministre, Tous deux ont procédé à la nomination d'un juge alors qu'il y avait manifestement un risque de litige. Il s'agissait de savoir si le juge Nadon respecte les exigences s'appliquant aux Québécois nommés à la Cour suprême.
Le a lui-même insinué au cours de l'été qu'il fallait modifier la loi, et, à l'automne, il a rendu publique une opinion juridique demandée par le gouvernement pour défendre le choix du candidat nommé. Le problème est qu'une telle opinion, même si elle émane d'un juriste réputé, ne protège personne contre des poursuites. Le ministre a pris le risque de procéder à la nomination. La contestation de l'interprétation de la loi par le gouvernement s'est transformée en action en justice et, depuis lors, seuls huit juges siègent à la cour et le Québec est sous-représenté au plus haut tribunal du pays.
Avec le projet de loi , le gouvernement essaie, en passant par la porte de service, de modifier de façon rétroactive les règles sur les nominations, tout en demandant en même temps à la Cour d'interpréter la législation en la matière au moyen d'un renvoi. Le problème est qu'il ne s'agit même pas là d'une bonne réécriture des articles de la loi portant sur les nominations. C'est pourquoi nous proposons l'adoption de cet amendement. Avec sa nouvelle formulation, le gouvernement dit que les personnes qui ont autrefois été inscrites comme avocat pendant au moins dix ans au barreau d’une province peuvent être nommées à la Cour suprême du Canada. Notre amendement imposerait qu'il s'agisse de membres en règle du barreau de la province pendant au moins 10 années consécutives.
Notre comité a entendu comme témoin M. Adam Dodek, professeur à l'Université d'Ottawa. Comme d'autres personnes que nous avons entendues, il nous a dit que nous devrions exiger qu'il s'agisse de membres en règle du barreau d'une province, et qu'il serait logique de vouloir que les 10 années d'adhésion à ce barreau aient été consécutives.
En toute franchise, nous essayons d'être constructifs et d'aider le gouvernement à résoudre cette question. Ce n'est pas facile parce que c'est une question qui ne devrait pas être soumise à ce comité et nous essayons d'être constructifs. Mes collègues, et , ancien ministre de la Justice en des temps meilleurs, se sont révélés très utiles et très constructifs sur cette question, et nous formulons cette proposition dans l'intérêt d'un bon gouvernement.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Comme mot de la fin sur cette question, j'aimerais répéter à nouveau, outre ce que j'ai déjà dit, que ces dispositions déclaratoires visent à permettre à la Cour suprême de savoir avec précision, avant de rendre son avis consultatif sur les questions faisant l'objet d'un renvoi qui lui ont été soumises, la signification que le Parlement entend donner donner aux articles 5 et 6 de la Loi sur la Cour suprême.
L'avocat du prétendra devant la Cour que ces dispositions déclaratoires permettent au Parlement d'éliminer tout doute concernant ses intentions. Le fait de retarder l'entrée en vigueur de ces dispositions à une date ultérieure à la présentation des plaidoiries dans le cadre de ce renvoi pourrait avoir pour effet de priver la Cour des intentions précises du Parlement concernant les articles 5 et 6 de la Loi sur la Cour suprême.
De plus, si le 16 janvier est effectivement postérieur à la date de l'audience fixée le 15 janvier, il est probable que la décision de la Cour suprême ne soit pas encore rendue. Cette cour pourrait fort bien vouloir attendre de voir si la législation en question est adoptée.
C'est pour ces raisons que nous nous opposons à l'amendement.
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Pourquoi pas? Nous avons traité d'immigration, d'environnement, des Premières nations. C'est un vrai fourre-tout. Tout n'a pas à être traité dans le budget.
Je tiens simplement à dire que c'est là un processus que les Canadiens trouvent choquant. C'est ce que les gens nous disent quand nous les rencontrons. Je suis convaincue que les conservateurs l'entendent dire également. Les gens n'aiment pas ce processus. Ils le jugent antidémocratique. Ils estiment qu'il manque de transparence.
Dans l'étude de ce projet de loi, nous avons eu à faire face à des erreurs découlant d'autres projets de loi dont l'adoption avait été précipitée. Les lois antérieures dont l'étude a été précipitée à ce comité, bousculée à la Chambre, ont donné lieu à des erreurs. On obtient alors des textes de loi qui ne sont pas dans le meilleur intérêt des Canadiens. Il faut ensuite que nous y revenions pour y apporter les correctifs nécessaires. Cela crée beaucoup d'incertitude et ne constitue pas un bon processus démocratique. Vous le savez fort bien et je suis sûr que vous en entendez parler également.
Je tiens simplement à nouveau à ce que cela figure au procès-verbal, et le seul endroit où je peux vraiment le faire est au sujet du titre. Je ne crois pas que nous ayons là une loi d'exécution du budget. On y traite de tout sauf de l'évier de la cuisine.
Si le titre de ce projet de loi était « projet de loi traitant de tout, sauf de l'évier de la cuisine, tout notre programme législatif y étant repris de façon assez précipitée et sans y accorder l'importance nécessaire », si c'était là le titre de ce projet de loi, je pourrais alors y être favorable, mais je ne le peux pas avec le titre qu'il porte.
Nous aurions peut-être dû proposer un amendement.
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Je tiens à remercier Mme Nash de son intervention qui me semble fort bien résumer nos sentiments en la matière.
Parmi toutes les dispositions du projet de loi , celles qui sont vraiment les plus risibles sont les amendements à la Loi sur la Cour suprême et au processus de nomination des juges à cette Cour. Je peux vous affirmer que viendra un moment dans cette Chambre où les députés de tous les partis n'auront d'autre choix, j'en suis convaincu, que de s'interroger sur l'importance des comités, sur leur indépendance et sur l'à-propos des textes de loi étudiés par ces comités. Il s'agit là non seulement d'une question d'indépendance des comités, mais également de respect envers le Parlement et de respect envers le processus et les ressources des comités.
Viendra le temps, peut-être pas lors de cette session parlementaire mais pendant la suivante, où nous devrons discuter de la façon dont nous pouvons à la fois consolider les ressources et l'indépendance des comités et les impliquer vraiment dans toutes ces questions. Si vous vous reportez à l'époque du gouvernement Mulroney, quand Don Blenkarn était président du comité des finances, ce comité parvenait régulièrement à produire des rapports unanimes. Il lui arrivait de s'attaquer au gouvernement de l'époque et d'être en désaccord avec lui.
Viendra un moment où nous devrons vraiment voir les comités s'attaquer aux politiques et aux approches gouvernementales. Ce sont là des questions sérieuses. Que nous soyons au gouvernement ou dans l'opposition, chaque député se doit de tenir le gouvernement responsable de ses actes. Nous ne le faisons pas. Lorsque nous avons fait campagne dans le cadre d'élections partielles récentes, les gens nous ont fait part de leurs préoccupations à ce sujet. Il est facile de faire l'hypothèse que le grand public ne s'en préoccupe pas et de jouer sur l'apathie des gens, ou de faire l'hypothèse de cette apathie, mais je crois sincèrement que, lors des quatre élections partielles, c'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons enregistré une hausse de l'appui à notre parti qui a parfois atteint 17 % alors que l'appui au Parti conservateur a chuté de 11 %. Je ne sais pas pourquoi l'appui au NPD a chuté. C'est une autre question.
Ce qui importe est que, nous devrions peut-être, à un moment donné, tenir entre nous des discussions informelles et non partisanes sur ces questions, sur la façon dont nous pouvons mieux jouer notre rôle de parlementaires et renforcer le rôle des comités. Nous devrions étudier ce qui se fait dans d'autres parlements, et même dans le cas du modèle britannique dont les comités sont beaucoup plus indépendants. Autrement, à un moment donné, nous allons devoir revenir sur le passé et sur ce que nous avons fait ici. Nous ne voulons pas que cela nous oblige à avoir des regrets parce que nous n'avons pas pris au sérieux l'institution à laquelle nous avons été élus et l'institution envers laquelle nous avons des responsabilités. Je crois que ce sont là des questions vraiment très graves et viendra un temps où ne rien faire de plus comme député pour combattre cette façon de procéder deviendra intenable. C'est une façon de faire fondamentalement erronée.
Comme comité, nous n'avons pas les compétences ni les ressources pour traiter de quantité de ces questions. Ce n'est pas une plaisanterie. C'est une question très sérieuse. Je ne feins pas de me préoccuper de ces choses-là. Je suis sincèrement concerné non seulement comme parlementaire, mais également comme citoyen, par ce qui se déroule ici. J'implore les membres du parti au gouvernement de réaliser qu'il s'agit d'une situation grave dont ils sont complices et à laquelle ils contribuent.
Il va s'avérer particulièrement difficile d'expliquer à des citoyens actifs et impliqués ce que nous faisons ici.
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Je vais commencer par une note positive. Je suis tout à fait d'accord avec les sentiments exprimés par M. Saxton quand il a remercié les greffiers et le personnel qui nous a aidés tout au long de ce processus. C'est là que notre entente prend fin.
Je dois simplement dire, pour que cela figure au procès-verbal, que malgré ce qu'a dit M. Saxton, nous n'avons pas passé les dernières semaines à débattre de ces questions. Nous n'y avons consacré que les trois derniers jours. Nous avons commencé lundi, puis hier et, je crois qu'il y avait une autre réunion la semaine dernière. Nous avons entendu beaucoup de témoins en deux séances, plus une séance avec des fonctionnaires. C'est tout ce que nous avons eu pour un projet de loi de cette importance. Je suis également en désaccord avec Mme Nash, parce que je suis convaincu que les questions concernant l'évier de la cuisine étaient probablement cachées quelque part dans ce texte fourre-tout.
Je partage pleinement les sentiments qui ont été exprimés ici. Je crois que, comme parlementaires, il nous incombe de suivre les processus qui conviennent, en particulier pour quelque chose d'aussi important que le budget. Si un budget doit traiter d'un grand nombre de questions, et nous ne nous opposons pas à ce que ce soit effectivement le cas, et que nous devions être en mesure de le passer en revue et de l'étudier avec toute la diligence raisonnable voulue, tenons-nous-en au moins aux points les plus importants du budget lui-même. Le budget de 2013 ne faisait absolument pas mention de la Cour suprême. Il n'abordait pas quantité de questions que nous avons dû traiter ici.
Alors, quand on nous dit que tout ce que nous avons vu ici a des répercussions budgétaires, cela revient à dire que le gouvernement devrait en vérité présenter tout son programme de gouvernement en un projet de loi, y compris le budget. C'est inacceptable à nos yeux. C'est là en quelque sorte rire de notre rôle réel. Nous sommes ici comme parlementaires. Nous sommes ici pour représenter des populations, d'un minimum de 30 000 personnes, comme dans les régions nordiques, à 130 000, qui comptent sur nous pour adopter de bonnes lois. Une loi n'est pas bonne tout simplement parce que je suis d'accord. Une loi sera bonne si nous l'avons étudiée en détail.
Celui-ci est le quatrième projet de loi d'exécution budgétaire que j'ai étudié. Tous étaient de vastes documents, longs. Une chose que je trouve vraiment décevante est qu'il n'a pas eu un seul des amendements proposés à ces quatre projets de loi qui ait été accepté par le parti gouvernemental. Je ne parviens pas à croire que tous les amendements proposés étaient mauvais. Je n'en crois rien. Je suis convaincu que certains étaient vraiment justifiés et que l'opposition a bien expliqué pourquoi. Je ne suis pas d'avis que ce comité, et je crois que cela s'applique aux autres, et j'ai siégé sur quelques-uns, travaille vraiment bien tout simplement parce que nous n'assumons pas nos devoirs et n'exerçons pas notre rôle qui consiste à s'assurer que le gouvernement travaille bien. J'espère réellement que ce sont là des questions qui seront résolues à l'avenir, sinon avant la prochaine élection, alors pendant la prochaine session parlementaire.
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En vérité, je fête aujourd'hui mon 13
e anniversaire.
Des voix: Bravo!
Le président: Puisque nous avons emprunté cette voie, je vais me permettre d'exprimer un peu une opinion personnelle.
Je vous dirais très respectueusement à tous que je trouve que ce comité travaille relativement bien. Très franchement, je préfère passer du temps en siégeant à ce comité que d'assister à la période de questions ou aux débats à la Chambre des communes. Comme nous avons pu le constater ce soir, nous avons eu beaucoup de bons débats dans les deux sens. Ils ont été très respectueux et je tiens à vous en féliciter. Comme je vous l'ai dit, je préfère passer une heure ici qu'en Chambre à écouter un débat.
Je voudrais simplement dire ceci. Lorsque j'ai entendu M. Brison s'exprimer, je me suis dit qu'il allait nous dire que « Je connaissais Don Blenkarn et vous n'êtes pas Don Blenkarn ».
Des voix: Oh, oh!
Le président: Mais je vous dirais ceci. Si vous examinez nos rapports sur les organismes de bienfaisance, sur l'évasion fiscale et, je l'espère, sur celui consacré à l'inégalité des revenus, ces rapports comportent des suggestions de tous les partis et ont eu des répercussions réelles sur la politique publique et la politique du gouvernement. C'est pourquoi je suis d'avis que tous les partis doivent en être félicités.
Quant aux suggestions sur les modifications à apporter au fonctionnement de ce comité, pour être franc avec vous, je crois que tous les partis et tous les parlementaires doivent procéder à des changements. Nous devons étudier en profondeur nos façons de débattre à la Chambre des communes, pendant la période de questions, et examiner d'autres mesures de ce genre car, si nous faisons face à des problèmes ici, je suis d'avis que nous en sommes largement responsables. Si quelqu'un veut que nous ayons ce débat, je suis tout à fait prêt.