:
La séance est ouverte. C'est la 82
e réunion du Comité permanent des finances.
Conformément à l'ordre de renvoi du 25 mai, nous étudions le projet de loi . C'est la première séance que nous consacrons à cette étude.
Je tiens à souhaiter la bienvenue aux nombreux témoins que nous accueillons ce matin et à les remercier de leur comparution devant le comité.
Nous accueillons Mme Maureen Donnelly, professeure à l'Université Brock.
De la même université, nous recevons M. Allister Young.
De la Fédération canadienne de l'agriculture, M. Ron Bonnett, président.
Du Congrès du travail du Canada, nous accueillons l'économiste principale, Mme Angella MacEwen.
Du Canadian Manufacturing Council, nous recevons le vice-président, M. David Podruzny.
D'Imagine Canada, nous accueillons le président et directeur général, M. Bruce MacDonald.
De la Bibliothèque du Parlement, nous avons M. Jean-Denis Fréchette.
Bienvenue à tous.
[Français]
Bienvenue à nouveau, monsieur Fréchette.
[Traduction]
Chacun de vous a droit à cinq minutes pour une déclaration préliminaire, après quoi nous passerons aux questions des députés.
Nous débutons avec Mme Donnelly.
:
Nous sommes ici aujourd'hui pour vous parler des dispositions du projet de loi qui traitent des modifications apportées au compte d'épargne libre d'impôt (CELI), et plus précisément de la hausse proposée du plafond des dépôts annuels qui passerait de 5 500 $ à 10 000 $.
Nous nous opposons à cette énorme hausse de plus de 80 % du fait que le CELI existant, avec son plafond de 5 500 $, ne parvient déjà pas à atteindre les objectifs fixés. En doublant presque le plafond, on ne fera qu'exacerber les iniquités mises au jour par les chercheurs.
À ce sujet, je vous invite à prendre connaissance de notre article intitulé « Tax-Free Savings Accounts–A Cautionary Tale from the UK Experience » qui a été publié dans la Revue fiscale canadienne.
Ce projet de recherche sur l'expérience britannique visait à anticiper la manière dont les Canadiens allaient se servir du CELI et à déterminer si les promesses du gouvernement allaient se concrétiser, c'est-à-dire si le CELI allait bénéficier à l'ensemble des Canadiens de toutes les couches de la société quel que soit leur niveau de revenu.
Nous nous sommes donc servi des données tirées de l'expérience du Royaume-Uni où l'on a instauré un régime d'épargne à l'abri de l'impôt, le compte d'épargne individuel, une mesure fiscale très semblable au CELI canadien. Il y avait tout lieu de croire que l'expérience canadienne aurait des effets très similaires à ceux déjà observés en Grande-Bretagne, à savoir:
Premièrement, la participation au régime augmente avec l'accroissement du revenu.
Deuxièmement, la mise en oeuvre d'un régime semblable n'influe pas vraiment sur les facteurs qui empêchent les citoyens à faible revenu d'économiser.
Troisièmement, le taux de participation au régime sous la forme de nouvelles économies par les contribuables à faible revenu pourrait être inférieur à 5 %.
Quatrièmement, la proportion des comptes détenus par des contribuables à faible revenu ne cesse de diminuer au fil des ans, parallèlement à une hausse constante de la part détenue par des citoyens à revenu élevé.
Cinquièmement, ces régimes sont très propices au fractionnement du revenu au sein des ménages à revenu unique.
Sixièmement, le titulaire type d'un compte est un homme appartenant à la cohorte des mieux nantis et à la veille de la retraite.
:
Nous avons déterminé qu'il en irait de même pour le compte d'épargne libre d'impôt et qu'il ne s'agirait donc pas d'une mesure bénéfique pour tous comme on l'avait laissé entendre. À la lumière des données maintenant disponibles sur l'expérience du CELI et notamment des travaux publiés récemment par nos collègues spécialistes en fiscalité canadienne comme Kevin Milligan de l'Université de la Colombie-Britannique et Jonathan Kesselman de Simon Fraser, il faut constater que nos prévisions étaient plus près de la vérité que nous l'aurions souhaité.
S'il est vrai que des millions de Canadiens de toutes les couches de la société ont ouvert un CELI et y ont déposé de l'argent, cela ne nous dit toutefois pas auxquels de ces Canadiens et à quels niveaux de revenu le CELI est le plus profitable ni à quel coût pour le régime fiscal canadien.
La possibilité de déposer des sommes dans le CELI de son conjoint est l'une des caractéristiques du régime qui dérange le plus nos spécialistes. Le régime fiscal canadien a toujours considéré l'individu comme étant l'unité d'imposition appropriée. Toutes les mesures qui permettent le transfert de biens entre conjoints vont à l'encontre de ce principe et peuvent dissuader fortement les Canadiennes de joindre ou de réintégrer la population active du fait qu'elles sont disproportionnellement avantageuses pour les ménages à revenu unique.
Je vous dirais en guise de conclusion qu'il s'agit d'une dépense fiscale extrêmement coûteuse. Bien que les estimations de départ ne soient pas nécessairement alarmantes, les projections à plus long terme quant aux revenus énormes auxquels les gouvernements à venir devront renoncer sont préoccupantes pour un régime dont bénéficieront de moins en moins de Canadiens au fil des ans.
Le discours du budget mentionnait quatre raisons pour lesquelles les Canadiens pourraient épargner au moyen d'un CELI: acheter une maison; lancer une entreprise; payer des études postsecondaires; et s'assurer une retraite plus confortable.
Ponctionner le Trésor public en favorisant davantage l'épargne libre d'impôt est un moyen plutôt radical de faciliter les choses aux Canadiens à l'égard de ces quatre aspects importants de leur vie. Des mesures plus équitables et mieux adaptées existent déjà à cette fin, et toute dépense additionnelle qui y est consacrée dans le cadre du régime fiscal devrait être bien ciblée. En se contentant de hausser le plafond du CELI, on n'atteint pas cet objectif, si bien que les contribuables canadiens n'en ont vraiment pas pour leur argent.
C'est ce qui conclut nos observations.
Merci.
:
Merci de l'invitation à comparaître devant vous.
Comme on vient de l'indiquer, je suis président de la Fédération canadienne de l'agriculture. Nous représentons quelque 200 000 familles agricoles de toutes les régions du pays.
J'aimerais vous faire part de quelques observations concernant certaines dispositions du budget fédéral de 2015 et du projet de loi .
Parlons d'abord de la réduction du taux d'imposition des petites entreprises qui est passé de 11 % à 9 % pour la première tranche de 500 000 $ de revenus.
Cette mesure constitue un allégement fiscal important pour les producteurs agricoles canadiens qui bénéficieront ainsi d'une plus grande marge de manoeuvre pour gérer les risques, réinvestir dans leur exploitation et accroître leur productivité. Toutes les mesures semblables contribuent directement à renforcer la capacité concurrentielle des agriculteurs canadiens sur les marchés mondiaux.
Nous nous réjouissons par ailleurs de l'élargissement des mesures de report de l'impôt aux ristournes payées aux membres des coopératives agricoles détenteurs de parts admissibles. Les petites et moyennes entreprises agricoles bénéficient grandement de l'apport des coopératives, un modèle d'affaires qui a fait ses preuves en améliorant leur capacité de gestion des risques et d'accès aux marchés tout en procurant différents autres avantages à leurs membres.
Les coopératives jouent un rôle important dans l'économie des collectivités rurales de tout le Canada, et cette possibilité de reporter l'impôt augmentera leur capacité de capitalisation et leur permettra d'investir en misant sur des sommes considérables qui, sans cela, auraient dû être versées au fisc par leurs membres.
J'aimerais aussi parler brièvement de la disposition touchant la déduction pour amortissement accéléré à l'égard des investissements en machinerie et équipement. Bien qu'une mesure semblable ne profite pas directement à la majorité des exploitations agricoles, le dynamisme du secteur de la transformation des aliments est essentiel à la prospérité à long terme de l'industrie agricole canadienne.
Je vais consacrer le reste de mon temps à l'exonération cumulative des gains en capital et au rôle important que cette mesure fiscale est appelée à jouer dans la perspective imminente d'un important transfert des entreprises agricoles à la prochaine génération.
Pour que l'agriculture puisse demeurer l'un des moteurs de l'économie canadienne, elle a besoin d'un environnement fiscal propice à sa viabilité à long terme et à la capacité concurrentielle des entreprises agricoles canadiennes. Le vieillissement des agriculteurs est l'un des problèmes les plus pressants à régler pour l'industrie au Canada. Nous prévoyons qu'au moins 120 000 fermes changeront de propriétaire d'ici 10 à 15 ans, ce qui représente des actifs totaux dépassant largement les 50 milliards de dollars. Dans ce contexte, nous nous réjouissons que le projet de loi propose l'accroissement immédiat de l'exonération cumulative des gains en capital pour les propriétaires d'entreprises agricoles et de pêche. L'exonération passerait ainsi d'environ 813 000 à 1 million de dollars.
Cette exonération additionnelle de près de 200 000 $ au titre des gains en capital constitue un important allégement fiscal pour les producteurs agricoles, ce qui leur permettra de conserver une plus grande proportion de leurs actifs à la retraite tout en leur procurant une plus grande souplesse pour l'élaboration d'un plan de relève qui répondra aux besoins des deux parties en cause.
Il y a d'autres mesures qui pourraient être prises pour faciliter la planification de la relève. L'exonération des gains en capital n'est que l'un des aspects de l'environnement fiscal qui influe sur ce processus et sur les dispositions à prendre dans ce contexte.
Nous avons plusieurs autres recommandations.
La première concerne les obstacles au transfert d'une exploitation agricole à la génération suivante quant la propriété est partagée entre frères et soeurs. Le paragraphe 55(2), souvent considéré comme la portion la plus complexe de la Loi de l'impôt sur le revenu, impose des entraves importantes au partage d'une entreprise agricole appartenant conjointement à des frères et soeurs. C'est attribuable au fait que l'article 55 considère les frères et soeurs comme des personnes non liées ou n'ayant aucun lien de dépendance.
La propriété conjointe par des frères et soeurs deviendra chose fréquente avec les nombreux transferts intergénérationnels prévus lors de la prochaine décennie. Les parents peuvent transférer une propriété à leurs enfants avec report de l'impôt, mais un tel transfert peut créer des problèmes que même le plan de relève le plus détaillé n'aurait pas pu prévoir. Si les frères et soeurs doivent ensuite fractionner l'entreprise, il ne peut plus y avoir report de l'impôt. Nous avons recommandé que la Loi de l'impôt sur le revenu considère les frères et soeurs comme des personnes ayant des liens de dépendance, surtout dans le cas des entreprises agricoles.
Deuxièmement, l'article 84.1 de la Loi de l'impôt sur le revenu limite actuellement l'accès à l'exonération des gains en capital lorsqu'il y a transaction entre les membres d'une même famille. Pour la vente des parts d'une entreprise à une entité non liée, on a souvent recours à une société de portefeuille comme véhicule d'achat. L'acheteur peut ainsi avoir accès au flux de revenus de l'entreprise pendant que le vendeur a droit à une majoration de l'exonération des gains en capital au titre des produits de la vente.
Toutefois, lorsqu'il s'agit d'une famille, les avantages de cette structure disparaissent. La plupart des exploitations familiales sont maintenant constituées en société, ce qui fait que les règles régissant le transfert intergénérationnel des exploitations familiales ne facilitent pas les transferts.
Nous recommandons des amendements au paragraphe 84(1) de la Loi de l'impôt sur le revenu afin de faire disparaître ces contraintes.
Je viens de vous donner un aperçu de notre position. Nous vous avons également transmis notre soumission prébudgétaire complète, dans laquelle vous trouverez de plus amples détails.
À titre de conclusion, j'aimerais remercier le comité de m'avoir permis de parler au sujet du projet de loi. Encore une fois, je vous rappelle les quatre amendements que nous recommandons et que j'ai décrits plus tôt.
Nous vous remercions, au nom des 3,3 millions de membres du Congrès du travail du Canada, de nous avoir donné la possibilité de venir témoigner aujourd'hui. Le CTC réunit des travailleurs de presque tous les secteurs de l'économie canadienne et de tous les métiers, et ce, de partout au Canada.
La partie1 du projet de loi , dont nous sommes saisis aujourd'hui, prévoit la mise en application de diverses mesures en matière de fiscalité. Nos observations se limiteront aujourd'hui à trois dispositions: la réduction du montant minimum à retirer chaque année d'un FERR; la hausse du plafond annuel de cotisation aux comptes d'épargne libres d'impôt; le renouvellement de la déduction pour amortissement accéléré pour les investissements en machinerie et en équipement.
Tout d'abord, les changements apportés au montant des retraits d'un FERR et la hausse des cotisations aux CELI sont des mesures qui sont toutes les deux liées à la sécurité de la retraite, mais les membres du comité ne s'étonneront guère que le Congrès du travail du Canada est d'avis que l'agrandissement du Régime de pension du Canada serait une bien meilleure solution à la crise de la sécurité de la retraite qui s'annonce au Canada. Les changements apportés aux retraits d'un FERR sont un avantage pour les travailleurs plus âgés qui ont déjà des économies dans des REER, mais ils n'aident que très peu les travailleurs qui n'ont pas les moyens d'économiser en se servant de REER. Ce n'est pas une quantité négligeable, car seulement un tiers des Canadiens aujourd'hui cotisent à des REER, et la part inutilisée des cotisations aux REER a atteint 790 milliards de dollars en 2013. Onze millions de travailleurs au Canada n'ont pas d'autre régime de pension que le RPC. Parallèlement, le plafond des cotisations annuelles aux comptes d'épargne libres d'impôt monterait jusqu'à 10 000 $, comme il a déjà été indiqué, et cette mesure en coûterait 1,1 milliard de dollars au Trésor fédéral d'ici 2019.
Même si le plafond des cotisations annuelles avait été maintenu à 5 500 $, les CELI devront coûter au gouvernement fédéral jusqu'à 15 milliards de dollars tous les ans, et en coûteront 8 milliards de dollars supplémentaires aux provinces lorsque le programme sera bien établi. Le fait de multiplier par deux ce plafond ne bénéficiera que presque exclusivement aux personnes au revenu supérieur. L'agrandissement du RPC, qui permettrait de suivre les travailleurs qui changent d'employeur ou qui ont plus d'un employeur, cependant, serait avantageux pour tous les travailleurs, et serait simple pour les employeurs sur le plan administratif.
Nous savons que le secteur manufacturier de l'Ontario et du Canada a connu des pertes dévastatrices au cours des 10 dernières années en raison de la mondialisation, des accords commerciaux désavantageux, de la hausse du cours du dollar, et de la récession récente. Compte tenu de cette réalité, nous appuyons depuis longtemps le renouvellement de la déduction pour amortissement accéléré des investissements en machinerie et en équipement. Cette mesure, instaurée en 2007, a été reconduite en 2011 et en 2013, et serait renouvelée jusqu'en 2026. Bien que nous soyons en faveur de cette mesure, nous soulignons que les réductions de l'impôt des sociétés n'ont pas pour autant stimulé les investissements de la part des entreprises. Ainsi, nous sommes d'avis que le renouvellement de la déduction pour amortissement accéléré sera insuffisant pour soutenir un secteur manufacturier qui peine à survivre au Canada.
À l'issue de la récession, les investissements en manufacture de la part des entreprises n'ont repris que très lentement, malgré le renouvellement de la déduction pour amortissement accéléré. En octobre 2014, le rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada a laissé entendre que cette situation est en partie attribuable à une perte de capacité, semi-permanente, connue dans plusieurs secteurs manufacturiers d'exportation. Les taux d'intérêt et le taux d'imposition plus faibles n'ont pas été suffisants pour stimuler la croissance. Une demande timide et incertaine a beaucoup freiné les investissements. Tous les facteurs indiquent un besoin d'investissement de la part du gouvernement fédéral dans le domaine de l'infrastructure afin de stimuler la croissance et ainsi accroître la confiance des entreprises et des investisseurs privés.
Le fait de se concentrer uniquement sur les réductions fiscales a des inconvénients considérables. Même si le budget de 2015 souligne l'importance des investissements dans la main-d'oeuvre qualifiée, et dans la même phrase parle des investissements en machinerie, le gouvernement n'agit pas pour autant sur ce front.
Permettez-moi de vous rappeler certaines des recommandations qu'a faites le Congrès du travail canadien dans le passé qui permettraient d'investir dans les travailleurs qualifiés.
Premièrement, créer un conseil national des compétences qui réunirait des intervenants clés afin de repérer les lacunes en matière de compétences et d'élaborer des stratégies, des politiques et des programmes pour les combler.
Deuxièmement, établir un fonds national obligatoire pour la formation en milieu de travail. Les employeurs ayant une masse salariale de plus de 1 million de dollars qui n'investissent pas une somme équivalente à 1 % de cette masse salariale en formation devront verser l'écart dans un fonds public qui sera utilisé pour financer des projets de formation professionnelle.
Troisièmement, augmenter le financement accordé aux ententes relatives au marché du travail conclues avec les provinces et territoires, afin d'aider les travailleurs vulnérables au chômage, dont les immigrants, les Autochtones, les personnes ayant une déficience, les femmes, les travailleurs plus âgés et plus jeunes, ainsi que les travailleurs sans qualifications.
Quatrièmement, obliger les employeurs à embaucher et à former des apprentis. Le gouvernement fédéral devrait veiller à ce que les employeurs qui participent aux projets faisant l'objet de subventions fédérales dans le cadre du Nouveau Fonds Chantiers Canada et du programme d'investissement dans le logement abordable soient obligés de recruter et de former des apprentis.
Le budget ne fait que miner la capacité financière de l'État canadien et écarte toute possibilité de profiter des coûts d'emprunt extrêmement bas et d'investir dans les besoins actuels et futurs des travailleurs du Canada.
Merci.
:
Merci de m'avoir donné l'occasion de venir témoigner aujourd'hui.
La Coalition des manufacturiers du Canada représente 50 associations commerciales, soit plus de 100 000 entreprises des 21 sous-secteurs de la manufacture. En 2014, nos ventes ont totalisé 621 milliards de dollars, soit une hausse de 5 % par rapport à l'année précédente. Les exportations se situaient à 525 milliards de dollars. Encore un nouveau record. L'année 2015 a commencé plus tranquillement, cependant, à cause d'une certaine faiblesse à court terme dans le secteur manufacturier.
Je suis ici aujourd'hui pour soutenir le renouvellement pendant 10 ans de la déduction pour amortissement accéléré, avec un taux dégressif de 50 %, tel que précisé dans le budget de 2015. Essentiellement, les analyses montrent que la concurrence a un meilleur système. Nous croyons que le budget de 2015 nous permettra de nous rattraper dans ce domaine.
Je suis le représentant de l'Association canadienne de l'industrie de la chimie, ce qui explique certains des exemples que je vous fournirai.
Permettez-moi de commencer en indiquant que nous avons commandé une étude indépendante au début de 2014, dont les résultats ont été transmis au comité lors des audiences prébudgétaires tenues en automne dernier. L'étude montrait que la mesure reproduit ce qui se fait de façon permanente aux États-Unis.
Deuxièmement, je vous dirais qu'il y a une belle occasion d'investir en Amérique du Nord. La déduction pour amortissement accéléré, qui permet d'établir des conditions équitables, nous rendra de nouveau concurrentiels. Pendant plus de 10 ans, il y a eu très peu d'investissements en Amérique du Nord; les investissements se destinaient plutôt aux économies en développement. Le gaz de schiste et le prix de l'énergie généralement plus bas changent la donne et nous permettent de nouveau d'être concurrentiels.
Troisièmement, j'aimerais vous parler de la période de 10 ans. Pourquoi une période si longue? Cette période tient compte des cycles économiques et des processus de planification. Les investisseurs peuvent compter là-dessus lorsqu'ils planifient l'avenir. J'ai un exemple, que je vous ai remis, d'un échéancier pour un investissement en capitaux très important. Songez à un acteur qui pense investir 1 milliard de dollars et qui sait qu'il ne verra pas de revenus avant peut-être cinq ans. La déduction pour amortissement accéléré lui permettra de toucher un certain revenu au début. Le fait de prévoir une période de 10 ans, ce qui équivaut plus ou moins à deux cycles économiques, permettra à tout le monde de constater s'il y a des investissements supplémentaires. C'était mon dernier point.
Nous sommes tous assujettis à des pressions budgétaires, et il faut pouvoir démontrer qu'une mesure offre des avantages nets, plutôt que de coûter. Notre secteur a l'intention de mesurer les investissements supplémentaires pendant les cinq premières années de la période d'application de la déduction pour amortissement accéléré. Nous voulons démontrer que cette mesure devrait être conservée de façon permanente.
Pour résumer, nous encourageons fortement le gouvernement fédéral à adopter la déduction pour amortissement accéléré pendant une période de 10 ans.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions tantôt.
:
Merci, monsieur le président. Je voudrais remercier tous les membres du comité de cette invitation et de m'accorder la parole aujourd'hui.
À titre d'organisme-cadre du secteur de la bienfaisance et sans but lucratif, Imagine Canada est heureux de vous faire part de ses réflexions quant aux dispositions du projet de loi et du budget fédéral qui touchent notre secteur.
Je n'ai pas à rappeler au comité l'apport des organismes de bienfaisance et sans but lucratif au Canada et partout dans le monde, qu'il s'agisse des services sociaux, des arts et de la culture, du sport amateur, de la protection de l'environnement, de l'éducation, des soins de santé et de la recherche en santé, du développement international ou des pratiques religieuses.
Nous ne cessons de mentionner que le secteur de la bienfaisance et sans but lucratif représente un atout économique majeur pour le Canada. Il contribue pour 8 % du PIB et emploie plus de deux millions de personnes d'un océan à l'autre.
En 2012, ce même comité a tenu des audiences exhaustives sur la question des incitatifs fiscaux pour les dons de bienfaisance au Canada. Vous avez entendu des témoignages de la part d'organismes des quatre coins du pays, avez appris sur nos défis et possibilités, et vous avez présenté des recommandations afin d'améliorer notre santé financière.
[Traduction]
Chaque budget fédéral depuis 2012, y compris celui dont vous êtes saisis, a été modifié selon vos recommandations.
En ce qui concerne le projet de loi , on y tire au clair l'admissibilité des fondations de bienfaisance étrangères au statut de donateur reconnu. Nous sommes d'avis qu'il s'agit surtout d'une mesure administrative, afin de s'assurer que le libellé de la loi est conforme à la volonté d'une mesure budgétaire précédente.
Même si nous aurions voulu voir d'autres mesures dans le budget de 2015 et nous devons attendre d'autres projets de loi qui seront ou non déposés avant les élections, nous comprenons que le ministère veut prendre le temps qu'il faut afin de bien faire le travail.
Nous sommes heureux de constater que le budget prévoit l'agrandissement du programme de stage du Mitacs, auquel désormais les oeuvres de bienfaisance et les organismes à but non lucratif peuvent participer. Bon nombre d'organismes pourront améliorer leur travail en ayant accès à de la recherche spécialisée.
Nous nous félicitons tout spécialement de deux mesures prévues dans le budget qui découlent des audiences du présent comité tenues en 2012 et que nous appuyons sans réserve.
La première accordera une exemption pour gains en capital dans le cas où les produits de la vente d'un bien immobilier ou des actions d'une société privée sont donnés à une oeuvre de bienfaisance. La plupart des membres du comité savent que ce n'était pas la toute première priorité d'Imagine Canada pour ce qui est d'encourager des dons du plus grand nombre possible de citoyens. Ceci dit, ceux d'entre vous avec qui nous avons parlé savent que nous sommes fortement en faveur de cette mesure et nous sommes heureux de la voir dans le budget.
Nous étions tout particulièrement ravis de constater que cette disposition s'appliquera aux dons en espèces faits à partir des produits de la vente de tels biens. Cette mesure permettra de régler certains problèmes quant à l'évaluation, et il sera plus facile pour les donateurs de verser de l'argent à un plus grand nombre d'oeuvres de bienfaisance, s'ils en ont envie. Il sera également plus facile pour les organismes de bienfaisance, notamment les plus petites, de gérer la réception de tels dons, car il s'agira de dons en espèces et ces organismes n'auront pas à gérer des biens qui auraient pu leur être cédés. Nous espérons que cette mesure se traduira par des centaines de millions de dollars en nouveaux dons au cours des prochaines années.
Le budget a également annoncé que les oeuvres de bienfaisance pourront investir dans des sociétés en commandite. Le secteur en bénéficiera de deux façons. Tout d'abord, les fondations pourront faire des investissements, ce qu'elles ne pouvaient pas faire auparavant, afin de diversifier leurs portefeuilles. Deuxièmement, les oeuvres de bienfaisance et les organismes à but non lucratif pourront participer à des sociétés en commandite. Les fondations, en investissant dans de telles entreprises, pourront libérer énormément de capitaux. Nous nous attendons bien sûr à ce que des précisions soient apportées quant à la façon de procéder, mais nous estimons dans un premier temps que des dizaines, voire des centaines, de millions de dollars pourraient être mis à la disposition des sociétés en commandite auxquelles participent des oeuvres de bienfaisance et les organismes à but non lucratif.
Le comité a reçu des témoignages et a fait des recommandations au sujet de ces deux questions. À notre avis, la seule recommandation principale à laquelle on n'a pas donné de suivi est le crédit d'impôt allongé visant les dons de charité, qui en coûterait le plus au Trésor, mais qui, nous le croyons, aurait la plus grande incidence.
J'espère que vous m'inviterez de nouveau l'année prochaine à témoigner sur l'adoption du crédit d'impôt allongé. En attendant, j'aimerais reconnaître le progrès considérable réalisé dans le budget de 2015.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis le seul témoin qui a reçu du chocolat. Je crois que c'est pour compenser le fait que je suis le dernier à témoigner.
[Français]
Monsieur le président, messieurs les vice-présidents, madame et messieurs membres du comité, je vous remercie de m'avoir invité dans le cadre de votre étude de la Partie I du projet de loi .
Mes observations porteront essentiellement sur l'augmentation du plafond annuel du compte d'épargne libre d'impôt, le CELI, une mesure que le Bureau du directeur parlementaire du budget a étudié en détail.
[Traduction]
Avant que les changements proposés dans le projet de loi n'entrent en vigueur, l'incidence financière du programme des CELI devait passer de 1,3 milliard de dollars en 2015 à 54 milliards de dollars en 2060. C'est l'équivalent d'une hausse de près de huit fois sa part de l'économie. La hausse des montants cotisés proposée dans le projet de loi fera en sorte que l'incidence financière sera de 20 % supérieure d'ici 2060, soit 63,6 milliards de dollars.
Le plafond proposé du CELI, soit 10 000 $, ne sera pas indexé en fonction de l'inflation. Cette décision stratégique réduira les coûts financiers totaux à long terme de 15 % en 2060.
Nous évaluerons l'incidence des changements prévus dans le projet de loi sur la viabilité à long terme de la dette en proportion du PIB dans un rapport futur, le rapport sur la viabilité des finances publiques.
[Français]
À long terme, le CELI deviendra de plus en plus régressif sur le plan du revenu, mais surtout sur le plan du patrimoine, tel qu'on peut le voir dans les figures 2 et 3 de notre présentation. D'ici 2060, les avantages du CELI pour les ménages se situant dans la moitié supérieure des revenus seront 20 % supérieurs à ceux de l'autre moitié. Les 50 % des ménages les mieux nantis devraient en profiter 1,2 fois plus que la moitié des ménages à patrimoine faible.
[Traduction]
Enfin, monsieur le président, en ce qui concerne votre question, posée l'autre jour, sur le montant de nouveaux fonds ou d'économies existantes versés dans des CELI qui servent à l'achat d'actions ou d'obligations de sociétés canadiennes, je peux vous répondre que les données administratives sur les CELI et encore d'autres sources de données que nous avons obtenues jusqu'à maintenant ne nous permettent pas actuellement d'établir si les investissements en actions ou en obligations canadiennes ont augmenté en raison des CELI.
Cependant, les cotisations aux CELI devraient provenir surtout de la réattribution des économies existantes et des fonds placés dans des comptes imposables. Selon des estimations externes, la réaction des épargnants aux programmes offrant des conditions fiscales avantageuses, comme le CELI, est mixte, mais typiquement modeste. Par conséquent, le DPB prévoit qu'une faible proportion des cotisations aux CELI proviendra de nouvelles économies. Le CELI est relativement nouveau et le DPB n'a pas encore fait d'analyse indépendante du comportement des Canadiens suivant la mise en place du programme CELI, mais nous pourrions le faire dans l'avenir.
Merci, monsieur le président.
:
Merci à tous nos témoins de leur présence aujourd'hui.
[Français]
Monsieur Fréchette, j'ai particulièrement aimé votre commentaire au sujet de la nécessité d'avoir plus d'études concernant le CELI et ses impacts.
[Traduction]
Je me dois de débuter avec les deux universitaires ici présents, car je ne suis pas certaine de bien comprendre votre approche.
D'abord et avant tout, je suis persuadée que vous avez étudié à fond la situation en Grande-Bretagne. Madame Donnely, je présume que vous aviez l'intention... Nous avons des données remontant à la création du compte d'épargne libre d'impôt par le gouvernement conservateur en 2009. Nous avons haussé le plafond des dépôts à ce compte en 2013, et nous nous apprêtons à l'augmenter encore une fois. Prévoyez-vous faire une étude sur la situation au Canada, comme vous l'avez fait pour le Royaume-Uni?
D'accord, c'est bien.
Il y a une autre chose que je ne comprends pas... J'ai moi-même étudié en gestion à l'Université Western où j'ai suivi des cours sur la politique fiscale. J'y ai notamment appris que l'accumulation de capital est bénéfique pour l'économie. Si l'on s'intéresse aux impacts du CELI, est-ce que votre étude comportait une analyse du bassin de capitaux qui deviendront disponibles pour investir dans l'économie, dans les petites entreprises, la productivité et la croissance, ou est-ce qu'il faudra également attendre pour ce faire votre étude sur la situation au Canada?
:
C'est effectivement le cas.
J'aimerais revenir à l'impact de cette mesure sur les provinces.
Vous avez dit que, en 2080, il y aurait une perte de revenus fiscaux de 77 milliards de dollars au niveau fédéral et de 39 milliards de dollars au niveau provincial. Je ne sais pas si c'est avant d'avoir doublé le CELI ou par la suite — vous pourrez le préciser. Pour le Québec, qui est la province où je réside, c'est plusieurs milliards de dollars qu'elle n'aura pas pour investir dans l'éducation et la santé.
N'aurait-il pas fallu réunir les provinces et réfléchir à cette mesure? Je sais que c'est une question politique, mais avant de lancer une mesure qui enlève 39 milliards de dollars de revenus aux provinces, il me semble qu'il aurait fallu avoir une discussion avec elles.
Je vous remercie, monsieur Fréchette.
Merci, monsieur le président.
J'aimerais maintenant m'adresser à M. Bonnett.
L'agriculture est importante dans ma circonscription, c'est-à-dire Kelowna—Lake Country, et je vous suis reconnaissant du travail que vous faites.
À la page 223 du budget, sous la direction du , nous élargissons la portée du programme Agri-marketing. Pourriez-vous formuler un commentaire représentant le point de vue de l'industrie sur la proposition de verser 12 millions de dollars sur deux ans, dès 2016-2017, dans le programme Agri-marketing pour faire la promotion de l'agriculture et des produits agroalimentaires canadiens à l'échelle mondiale?
Votre association appuie-t-elle cette initiative?
:
Oui, nous l'appuyons. Comme je l'ai mentionné, nous avons précisé, dans le mémoire, les quatre éléments principaux que nous appuyons.
Je crois que l'initiative liée à Agri-marketing est de plus en plus essentielle, étant donné les discussions sur l'ouverture de nouveaux marchés qui se tiennent partout dans le monde, et la mise en oeuvre d'un accord commercial n'est que la première étape.
Si on souhaite vraiment avoir accès aux marchés, il faut se battre et être concurrentiels. Je crois donc qu'il est essentiel de mettre l'accent sur le développement des marchés.
L'autre élément qui, à mon avis, n'est pas aussi reconnu, c'est l'impact économique de l'agriculture sur l'ensemble de notre économie. En effet, les gens de l'Ouest du Canada commencent à se rendre compte qu'il y a deux piliers de l'économie. Il y a le secteur pétrolier, mais le secteur agricole est de plus en plus reconnu et il est essentiel au maintien de l'activité économique au Canada, et cette mesure liée au marketing améliorera cet aspect.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'être ici parmi nous aujourd'hui.
Madame Donnelly et monsieur Young, dans votre très intéressant article sur la question, vous indiquez quelque chose que je savais déjà mais qui, j'en suis certain, va bénéficier à tous. Il y a plus de 30 ans, soit en 1982, l'épargne personnelle des Canadiens était de l'ordre de 20 %. Depuis 2000, ce taux est systématiquement passé en deçà de 5 %.
Évidemment, l'un des arguments au sujet du CELI est d'encourager les gens à épargner. Cependant, tout comme M. Fréchette, vous avez démontré que, malheureusement, c'est largement du transfert d'épargne. Visiblement, la solution par la voie fiscale ne règle absolument rien. Le problème semble être ailleurs. Pouvez-vous nous donner une petite idée de ce qu'il faudrait faire pour favoriser l'épargne?
Selon les renseignements liés à l'expérience britannique, c'était l'une des conclusions de l'étude sur les ISA. Comme je l'ai dit, le Royaume-Uni a adopté les ISA, c'est-à-dire des comptes d'épargne individuels, en 1999, ainsi qu'une disposition de temporisation selon laquelle ces comptes feraient l'objet d'un examen en 2007. Les Britanniques ont donc mené une étude approfondie sur les détenteurs de tels comptes cette année-là et ils ont identifié les types de nouvelles épargnes qu'ils tentaient de générer, car lorsque les ISA ont été introduits par le gouvernement travailliste de l'époque, celui de Tony Blair, ce dernier a affirmé que l'objectif des ISA était en fait d'encourager les personnes à faible revenu et à revenu moyen à épargner et à participer à l'économie.
L'étude terminée en 2007 a indiqué que cette cohorte présentait un certain taux de participation. Toutefois, le taux de participation le plus élevé appartenait aux personnes à revenu plus élevé. On a certainement observé que des actifs ou des épargnes avaient été retirés des comptes imposables.
Monsieur Bonnett, dans le mémoire que vous avez soumis lors des consultations prébudgétaires, on retrouve une recommandation très importante et très intéressante. En effet, la fédération recommande que les enfants ne soient pas considérés comme étant sans lien de dépendance, particulièrement en ce qui concerne les sociétés agricoles.
Or, ma collègue Francine Raynault a déposé le projet de loi pour rejoindre cette recommandation et permettre à des frères et soeurs d'être justement reconnus. Malheureusement, le gouvernement conservateur est contre cette mesure.
J'aimerais que vous commentiez la position du gouvernement à cet égard.
:
Oui. Tout d'abord, j'aimerais souligner que le projet de loi tente de résoudre ce problème. Nous avons consulté quelques cabinets d'experts-comptables, et je crois que la proposition est une façon simple de régler ce problème.
Je devrais peut-être vous fournir d'autres explications. Très souvent, les agriculteurs mettent en place un plan de relève. Lorsqu'un agriculteur transfère son exploitation à ses frères ou à ses soeurs, il obtient une exemption pour les gains en capital sur le transfert. Toutefois, si cette exploitation est divisée peu après son transfert, cet argent doit être remboursé.
Je ne crois pas que ce processus tient compte du fait que de très grosses exploitations agricoles sont maintenant transférées, peut-être à des frères et à des soeurs, et même si on établit les meilleurs plans, il peut falloir modifier l'exploitation, et on ne devrait pas décourager cela. Je crois que nous tentons de faire valoir qu'il y a un défaut dans le système, car les frères et les soeurs sont traités différemment des autres personnes. Je crois qu'il s'agit de corriger le libellé dans la politique fiscale. Plus tôt, nous discutions, avec quelques professeurs, du fait que la politique fiscale devient de plus en plus détaillée. Nous avons remarqué, entre autres, que le projet de loi tente de simplifier la façon de traiter ce problème, et c'est pourquoi nous l'appuyons.
:
J'aimerais remercier les témoins d'être ici.
J'aimerais m'adresser aux deux universitaires.
Je suis vraiment perplexe, car je suis un homme d'affaires, et je me suis peut-être trompé toute ma vie. J'aurais peut-être dû fréquenter une école de commerce. Je présume que d'autres écoles seraient en désaccord avec différentes universités. En fait, j'en suis certain.
Je peux vous dire, selon ma propre expérience... Ce n'est pas un secret; je pense que tout le monde ici se situe dans la tranche des privilégiés. Je n'utilise pas le compte d'épargne libre d'impôt, et je soupçonne que c'est en partie parce que j'ai maintenant une pension décente. Je gagne assez d'argent pour mes épargnes, et je peux en investir dans d'autres endroits. D'un autre côté, ma femme, qui a été une mère au foyer toute sa vie — veuillez noter que nous sommes toujours ensemble, et elle profitera donc de mon expérience de vie... mais elle utilise ce compte, et son revenu est beaucoup moins élevé.
Je ne sais pas si je vous demande de formuler un commentaire à cet égard. Je sais que ce n'est possiblement pas équitable, mais je crois qu'il faut le mentionner. Je crois que vous devez vraiment vous éloigner du modèle britannique et étudier le modèle canadien en profondeur, car il présente de nombreuses différences, en commençant par un système fiscal qui impose tellement le revenu des gens qu'il ne leur reste plus d'argent à investir dans les comptes d'épargne.
J'aimerais également soumettre cette hypothèse à Mme MacEwen: si j'étais un travailleur qui gagne de 40 000 à 60 000 $ par année, et si je profitais seulement du RPC, vous savez, la discussion serait très différente. Nous pouvons avoir cette discussion. Il y a probablement des raisons qui expliquent pourquoi cela se produit, et c'est en partie parce que le système de pension de notre pays présente des inégalités. Dans ce cas, je serais vraiment motivé à épargner. Je présume que lorsque vous mènerez votre étude, vous découvrirez qu'en fait, c'est ce qui se produira.
La dernière chose que j'aimerais dire, c'est que — et c'est la raison pour laquelle je trouve cette discussion tellement bizarre — cet argent est le mien. Que mon salaire soit 40 000 $, 60 000 $ ou 150 000 $, une fois l'impôt payé, c'est mon argent. Si je veux le mettre dans une boîte de conserve et l'enterrer dans ma cour, ce sont mes affaires. Mais, en ce qui me concerne... Mais le mettre à la banque ou dans un compte d'épargne lorsqu'il peut être réinvesti, c'est ce que j'aborderai ensuite.
J'aimerais revenir sur certains points.
Monsieur MacDonald, j'aimerais revenir sur votre exposé. Vous avez parlé des mesures prises dans le cadre de l'ARA. Vous avez également précisé que les organismes caritatifs ont le droit d'investir leurs actifs dans des sociétés en commandite. Vous avez dit que cela profitait au secteur de deux façons, et le deuxième avantage, c'est que les organismes caritatifs et les organismes sans but lucratif en activité peuvent eux-mêmes participer à des sociétés en commandite. Vous attendez d'obtenir des détails précis sur la façon dont cela fonctionnera, mais selon vos estimations, des dizaines ou même des centaines de millions de dollars pourraient être disponibles chaque année pour des sociétés en commandite auxquelles participent des organismes caritatifs et des organismes sans but lucratif.
J'aimerais profiter de votre présence aujourd'hui pour vous demander d'indiquer au comité, et peut-être aux fonctionnaires du ministère des Finances qui sont présents dans la salle, la façon dont vous aimeriez voir ces sociétés en commandite fonctionner.
:
Merci beaucoup. Je vous suis reconnaissant de vos réponses.
Monsieur Podruzny, à mon avis, la mesure de la DDA signifie que les comités effectuent un travail efficace. Je crois que si nous nous souvenons bien, cela vient d'un rapport publié en 2007 par le comité de l'industrie, et ce rapport était unanime à l'époque. Il recommandait la DDA pour cinq ans. Ensuite, comme vous le savez, elle a été mise en oeuvre pendant deux ans et on l'a ensuite prolongée indéfiniment. Actuellement, je crois que le ministre l'a mise en oeuvre pour 10 ans; les résultats seront examinés pour la première période de cinq ans, et ensuite pour la deuxième période de cinq ans.
Au cours des ans, vous avez insisté pour qu'elle soit mise en oeuvre pendant plus de deux ans. Veuillez expliquer aux membres du comité pourquoi elle doit être mise en oeuvre pendant plus de deux ans avant d'être renouvelée.
:
Nous reprenons. Nous poursuivons notre étude du , Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 21 avril 2015 et mettant en oeuvre d'autres mesures.
Je souhaite la bienvenue à tous les fonctionnaires qui sont ici aujourd'hui. Je vous remercie beaucoup de votre présence.
Chers collègues, j'ai eu quelques commentaires pour ce qui est des priorités, de sorte que voici comment je vais procéder en tant que président. Nous allons examiner tout d'abord la partie 1, nous passerons ensuite à la partie 2, et à la partie 3. Lorsque nous en serons à la partie 3, nous étudierons les sections 1, 6, 7, 10, 18 et 20. Si nous avons le temps, et j'insiste sur le mot « si », nous examinerons les sections 8 et 19 de la partie 3. Ce sont les parties que les membres du comité ont désignées comme les plus importantes.
Je souhaite la bienvenue à nos fonctionnaires pour l'étude de la partie 1. Je vous demande de présenter une très brève déclaration préliminaire. Les députés ont eu des réunions d'information approfondies sur le projet de loi, et nous nous en tiendrons donc qu'à une courte présentation de la partie 1 et nous passerons aux questions des députés.
Monsieur McGowan, je crois que c'est vous qui ferez la déclaration.
:
Je vais vous donner un peu d'information sur le contexte à cet égard.
En 2012, nous avons modifié l'approche selon laquelle le gouvernement allait donner le statut d'organisme de bienfaisance aux organismes étrangers en ajoutant des conditions. Oui, il faut un don de l'État. Dn plus, l'organisme de charité doit entreprendre certaines activités.
Si vous êtes d'accord, je vais continuer en anglais.
[Traduction]
C'est seulement pour le secours aux sinistrés ou l'aide humanitaire, ou lorsque c'est dans l'intérêt national du Canada.
Ce que prévoit cette disposition dans le budget, c'est que les règles s'appliquent non seulement à ce que nous appelons des organismes de bienfaisance, mais également à des fondations de bienfaisance. Il s'agit d'augmenter la souplesse, car dans un contexte international, par exemple, il peut être un peu plus difficile de faire la distinction. Cela donne plus de souplesse et permet à ce qui serait considéré comme une fondation conformément à nos règles d'être enregistrée à titre de donataire reconnu si toutes les autres conditions sont respectées. C'est essentiellement l'objectif de la disposition.
Le gouvernement est conscient des répercussions qu'a sur le Trésor fédéral la désindexation du plafond de cotisation au CELI; on essaie de minimiser les répercussions... Il me semble étrange qu'on soit conscient que l'incidence sur le Trésor est importante et qu'on change donc la politique du CELI — on cesse d'indexer le plafond —, mais qu'on refuse de reconnaître que les coûts dans l'avenir seront tellement importants qu'ils limiteront la capacité du gouvernement de prendre des mesures sur le plan des contributions aux soins de santé, à l'infrastructure, etc. Il semble en partie qu'on sait que cela provoquerait une escalade de coûts vertigineuse, mais on ne règle pas la question principale et préoccupante.
Dans le document budgétaire sur lequel porte le projet de loi, qu'entend-on par « famille type »? On se sert de l'exemple d'une famille type pour donner une idée des politiques fiscales. Le gouvernement utilise cela depuis des années. Il s'agit d'une famille de quatre constituée d'un homme, d'une femme et deux enfants, n'est-ce pas?
Il reste quelques minutes. J'aimerais poser une autre question à ce sujet, puis m'attarder au fonds enregistré de revenu de retraite, ou FERR.
Voici ce que dit le budget: « À la fin de 2013, près de 11 millions de particuliers avaient ouvert un CELI et la valeur totale des actifs détenus s’élevait à près de 120 milliards de dollars ». On y dit également que c'est « un mécanisme d’épargne populaire pour les Canadiens de tous les niveaux de revenu ». De même, « les particuliers dont le revenu annuel est inférieur à 80 000 $ représentaient plus de 80 % de tous les détenteurs de CELI et environ 75 % des actifs détenus dans les CELI à la fin de 2013 ».
Je suis un peu dérouté par les réponses aux questions, car ce passage et d'autres données que le ministère a présentés dans le budget démontrent que le CELI encourage bel et bien les Canadiens à économiser davantage pour leur retraite et d'autres projets. Le budget parle même du lien entre le CELI et les aînés.
J'aimerais vous redonner la chance de répondre, monsieur Jovanovic.
Ma dernière question porte sur le FERR.
Le budget modifie la somme pouvant être retirée, à la demande de nombreux groupes d'aînés, de la CARP, qui est l'association du Canada pour les gens de 50 ans et plus, et d'autres organisations, sous prétexte que les Canadiens vivent plus longtemps. C'est une réalité. Je crois savoir que les chiffres n'avaient pas changé depuis 1992. La modification reflète donc cette réalité et ce que M. Saxton a dit plus tôt sur les retombées des investissements, qui ont été inférieures compte tenu des faibles taux d'intérêt. C'est évidemment la raison de la modification.
Le ministère a-t-il évalué les coûts d'une élimination complète de tout retrait obligatoire du FERR?
:
Très bien. J'aimerais remercier les fonctionnaires pour la partie 2.
Chers collègues, nous passons maintenant aux fonctionnaires pour la partie 3.
Voici la façon de procéder que je recommande, étant donné que nous avons environ 40 minutes: nous traiterons des sections 1, 6 et 7 en même temps. Ensuite, le deuxième groupe d'experts — pour employer ce terme — traitera des sections 18 et 20.
Nous sommes rendus aux sections 1, 6 et 7 de la partie 3.
Bienvenue à tous. Merci beaucoup d'être venus au comté aujourd'hui.
Nous avons la section 1, la Loi fédérale sur l'équilibre budgétaire. Nous avons la section 6, qui porte sur la Loi sur le développement des exportations et la section 7, qui porte sur le Code canadien du travail.
Je demanderais à un fonctionnaire de parler de chacune des sections, et je vous demanderai d'être très brefs pour permettre aux députés de poser des questions.
Nous commençons par la section 1.
Monsieur Recker, je crois que c'est vous qui traiterez de cette partie.
:
Merci, monsieur le président.
La section 7 de la partie 3 vise à modifier les parties II et III du Code canadien du travail afin de protéger les stagiaires sous compétence fédérale.
Actuellement, le Code canadien du travail ne comporte aucune disposition précise sur les stagiaires. L'objectif stratégique des modifications est de s'assurer que tous les stagiaires sous compétence fédérale ont droit à toutes les mesures de protection en matière de santé et de sécurité au travail prévues à la partie II du code ainsi qu'aux normes du travail pertinentes prévues à la partie III du code.
Aux fins des modifications proposées, un stagiaire est une personne qui n'est pas un employé, mais qui exerce pour un employeur des activités qui visent principalement à lui permettre d'acquérir des connaissances et de l'expérience.
Les modifications proposées auraient trois effets.
Premièrement, elles modifieraient la partie II du code de façon à ce que tous les stagiaires sous compétence fédérale aient droit à toutes les mesures de protection en matière de santé et de sécurité au travail, y compris le droit de refuser un travail dangereux.
Deuxièmement, les modifications préciseraient que la partie III du code s'applique aux stagiaires, sous réserve d'exceptions précises. Il y aurait deux exceptions à l'application des normes prévues à la partie III pour les stagiaires, dont celle sur le salaire minimum. En pratique, cela vise à déterminer dans quelles circonstances il est possible de ne pas verser de salaire à un stagiaire. La première exception serait lorsque le stage fait partie intégrante d'un programme d'études. La deuxième exception s'appliquerait si le stage satisfait à l'ensemble des six critères précis.
Enfin, les modifications permettraient l'application des règlements et l'adaptation des normes du travail de la partie III aux stagiaires non rémunérés dont le stage est visé par l'une des deux exceptions que j'ai mentionnées. On prévoit que les normes du travail liées au nombre maximal d'heures de travail et au harcèlement sexuel s'appliqueront, par règlement, aux stagiaires non rémunérés. La réglementation devrait être mise en place le plus rapidement possible, après la tenue de consultations avec les intervenants dans le cadre d'un processus réglementaire habituel.
:
Merci de poser la question.
Il est vrai que l'aide publique au développement a permis de faire beaucoup de belles choses, ou a bien aidé la communauté internationale ces quatre dernières années, mais nous aurons besoin de plus que cela après 2015. C'est le consensus à l'échelle mondiale, et la communauté internationale tente de renégocier les objectifs pour l'après 2015. Dans ce contexte, différents pays, dont des pays en développement, misent davantage sur les investissements étrangers directs comme source de financement pour la croissance et le développement. À la lumière de cela, différents bailleurs de fonds ont déjà pris des mesures pour optimiser leur contribution à cet effet.
Le Canada n'a pas d'institution financière de développement (IFD). D'autres pays du G7 en ont, et leur mandat apparent est d'exploiter l'espace non occupé par le secteur privé. Ce que je veux dire par là, c'est que les IFD interviennent là où les risques perçus sont peut-être trop grands pour le secteur privé. Les IFD vont donc assurer des initiatives tant que cela mène au développement et qu'il y a un projet viable sur la table.
Dans ce contexte, l'initiative ciblera un créneau précis qui est complémentaire et qui s'ajoute à l'aide publique au développement. L'aide publique au développement va continuer de veiller à l'établissement d'un régime de gouvernance viable, et à la promotion d'une croissance économique durable là où le marché est lacunaire ou lorsque le secteur privé n'est pas en mesure de contribuer. Cela représente donc une possibilité pour le gouvernement de travailler en partenariat avec le secteur privé à des projets qui favorisent le développement, mais qui demeurent des entreprises ou des projets viables en soi.
:
Je vous remercie de votre question.
Une des difficultés que pose la partie III est le fait qu'elle fixe plusieurs normes du travail en fonction d'une personne qui reçoit un salaire, que ce soit relativement à la paie de vacances, à l'indemnité pour les jours fériés, aux heures supplémentaires et ainsi de suite.
À cause de la façon dont la partie III est structurée, il aurait été difficile de simplement étendre toutes les protections, par exemple aux stagiaires non rémunérés, parce que certaines de ces protections n'auraient pas de sens à ce moment-là. Il serait impossible pour les employeurs de respecter ces dispositions.
La décision a été prise d'adopter une approche un peu différente. Elle vise essentiellement à améliorer les protections pour tout le monde, mais elle reconnaît qu'il y a des circonstances très différentes pour les stagiaires. C'était la façon d'améliorer les protections tout en évitant de créer davantage de confusion.
:
Chers collègues, il nous reste 15 minutes. Si vous souhaitez continuer à poser des questions au groupe de témoins actuel, je n'y vois pas d'inconvénient. Si toutefois vous voulez poser des questions au prochain groupe, nous allons devoir commencer maintenant.
Une voix: Passons au prochain groupe.
Le président: Je crois que tout le monde est d'accord pour entendre le prochain groupe, alors je vais remercier les représentants qui sont devant nous. Merci beaucoup d'avoir été des nôtres aujourd'hui.
Nous allons faire entrer les témoins pour la partie 3, les sections 18 et 20. La section 18 porte sur la Loi sur l'abolition du registre des armes d'épaule, et la section 20 porte sur les congés de maladie et les programmes d'invalidité.
Nous avons des représentants de Sécurité publique et du Conseil du Trésor. Bienvenue au comité.
Je demanderais peut-être à un représentant de Sécurité publique et à un représentant du Conseil du Trésor de nous donner un bref aperçu de ces deux sections.
Nous allons commencer par Sécurité publique. Monsieur Potter, pouvez-vous nous faire un résumé?
Beaucoup d'entre vous se souviennent du dépôt à la Chambre, en octobre 2011, du projet de loi abolissant le registre des armes d'épaule. En avril 2012, la Loi sur l'abolition du registre des armes d'épaule est entrée en vigueur. La loi avait deux objectifs principaux. Le premier était de mettre fin à l'enregistrement des armes d'épaule au Canada. Le deuxième était de détruire les données du registre des armes d'épaule. Le deuxième objectif de détruire les données renvoie surtout au respect des droits à la vie privée des Canadiens qui avaient enregistré leur arme d'épaule.
Les modifications à la loi de mise en oeuvre du budget visent à concrétiser le deuxième objectif en veillant à ce qu'aucune autre loi du Parlement, y compris la Loi sur l'accès à l'information, ne vienne compromettre l'objectif clé de détruire les données. Autrement dit, les modifications à la loi de mise en oeuvre du budget remédie à une lacune décelée dans la Loi sur l'abolition du registre des armes d'épaule.
Merci.
:
Merci et bonjour à vous, monsieur le président, et aux membres du comité.
Comme l'indique le budget 2015, le gouvernement ne ménagera aucun effort pour conclure une entente avec les agents de négociation dans un délai raisonnable sur les réformes nécessaires à la gestion des programmes d'invalidité et les congés de maladie.
Un nouveau cycle de négociations collectives entre le gouvernement du Canada et les agents de négociation de la fonction publique fédérale a été entrepris en 2014 en vue de renouveler les conventions collectives du gouvernement. Le but premier du gouvernement dans ces négociations est d'arriver à des conventions qui sont justes et raisonnables pour les employés et les contribuables. Les négociations tenues aujourd'hui témoignent de l'engagement du gouvernement à négocier de bonne foi.
La priorité du gouvernement dans ces négociations est toujours d'offrir un régime de gestion des congés d'invalidité et de maladie qui est moderne, complet et adapté aux besoins des employés. Le régime actuel de congés de maladie cumulatifs est désuet et ne rend pas service aux employés ni aux contribuables. Par exemple, 60 % des employés de l'administration publique centrale n'ont pas suffisamment de congés en banque pour couvrir une pleine période d'invalidité de courte durée.
Vingt cinq pour cent de nos employés ont moins de 10 jours de congé de maladie en banque. Bien des employés, surtout les nouveaux et les jeunes employés, n'ont pas du tout de congé de maladie en banque. À l'opposé, les employés de longue date, y compris de nombreux cadres, ont beaucoup plus de congés de maladie accumulés qu'ils n'en auront jamais raisonnablement besoin.
Le gouvernement va continuer de déployer tous les efforts nécessaires pour négocier avec les agents de négociation et arriver à une entente dans un délai raisonnable sur les réformes requises au régime de gestion des congés d'invalidité et de maladie. Le gouvernement continue de négocier avec les agents de négociation afin de cerner des paramètres acceptables pour les deux parties pour l'élaboration du nouveau régime, et il est prêt à examiner toute amélioration raisonnable aux propositions qu'il a déposées.
Dans l'éventualité où il serait impossible d'arriver à une entente, le gouvernement prendra les mesures voulues afin de mettre en place dans un délai raisonnable un régime de gestion moderne des congés d'invalidité et de maladie.
En vertu de la Loi sur l'administration financière, le Conseil du Trésor peut établir les conditions d'emploi des employés de la fonction publique, y compris celles entourant les congés de maladie, et peut modifier toute assurance-groupe ou tout autre programme d'avantages sociaux à l'intention des employés.
Conformément aux exigences de la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique, le gouvernement négocie de bonne foi et propose des changements aux conditions régissant les congés de maladie des employés et présente un nouveau régime d'assurance-invalidité de courte durée.
Le gouvernement croit au processus de négociation et s'engage à faire tous les efforts nécessaires pour arriver à une entente négociée.
Selon la loi proposée, le gouvernement...
Le gouvernement, suivant la recommandation du , a fixé une date limite à partir de laquelle le Conseil du Trésor pourra établir un régime de courte durée. Si cela se produit, la loi proposée permettrait au Conseil du Trésor de modifier le régime d'invalidité à court terme. Il est important de noter qu'elle permettrait aussi au Conseil du Trésor d'établir un nouveau comité composé d'agents de négociation et de représentants des employés, désignés également par le Conseil du Trésor.
Finalement, parce que le régime d'invalidité de courte durée doublerait la période d'attente du régime de longue durée, il est également inclus à la loi.
Merci.
:
Présentement, s'il tombe malade, un employé qui n'a pas accumulé assez de congés de maladie pour faire face à une maladie à long terme se retrouvera sans revenu, en situation de congé non payé. Il pourra présenter une demande d'assurance-emploi, mais la période d'attente avant de recevoir des prestations peut être assez longue. Avec les prestations de maladie de l'assurance-emploi, il recevra 55 % de son salaire. À plus long terme, il pourra se prévaloir du programme d'assurance-invalidité et recevoir 70 % de son salaire.
Ce que notre nouvelle proposition prévoit, après l'épuisement des congés de maladie, c'est un régime à court terme de quelques semaines permettant de toucher 100 % du salaire assorti d'une gestion de cas dynamique, c'est-à-dire d'un service offert par une tierce partie travaillant avec l'employé, l'employeur et le médecin praticien pour établir les besoins de l'employé malade, la durée du congé dont il a besoin et les aménagements susceptibles de lui permettre de reprendre le travail.
Cela signifie que peu de gens vont se retrouver sans revenu et qu'ils seront moins nombreux à se prévaloir du régime d'assurance-invalidité, puisqu'ils pourront compter sur l'aide de leur employeur.
Monsieur le président, j'aimerais poser une brève question au sujet du registre des armes d'épaule.
Monsieur Potter, c'est un sujet dont on a beaucoup entendu parler. Cela a fait couler beaucoup d'encre. La question que je me pose est peut-être davantage une question morale. Vous allez peut-être dire que je fais fausse route à cet égard, mais dans la fonction que vous occupez, ne vous arrive-t-il pas parfois de conseiller le gouvernement ou de donner votre avis personnel sur une situation donnée? Dans le cas présent, avez-vous pensé faire une recommandation au gouvernement au sujet de l'élimination des données, malgré le fait que mon collègue, M. Saxton, ait dit que des mesures à ce sujet ont été adoptées à la Chambre?