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Merci beaucoup. Je vais prendre les 10 minutes qui me sont accordées.
Je vous remercie de me recevoir. Je milite pour le cannabis depuis que je suis adulte. J'ai un dispensaire de cannabis et j'ai probablement vendu plus de cannabis que tous les témoins réunis.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui, mais je doute que le Comité agisse en fonction des témoignages qu'il entendra. Je dis cela parce que je travaille dans le domaine depuis longtemps. Lorsque j'en étais à mes premières années de militantisme dans les années 1990, le gouvernement avait présenté la Loi réglementant certaines drogues et autres substances pour remplacer la Loi sur les stupéfiants. À l'époque, on avait tenu de nombreuses audiences et entendu de nombreux témoins, et une vingtaine de groupes avaient fait valoir que l'interdiction était un échec, qu'il fallait légaliser les drogues et voir les choses différemment. Les seuls groupes qui appuyaient la loi étaient l'Association canadienne des chefs de police et l'Association pharmaceutique canadienne. Tous les autres intervenants étaient contre cette loi.
Le gouvernement avait dit qu'il adopterait la loi et qu'il procéderait ensuite à un examen des politiques en matière de drogues. Cela ne s'est jamais fait. Le Sénat du Canada a décidé d'y voir et a publié un rapport exhaustif et détaillé sur le cannabis en 2002: un rapport en cinq volumes qui demeure probablement l'une des meilleures analyses du cannabis et des politiques connexes à ce jour. Ce rapport a lui aussi été complètement ignoré. J'encourage les membres du Comité à lire ce rapport du Sénat de 2002, parce que c'est un document d'une grande qualité. Il recommande la légalisation du cannabis pour tous les Canadiens de plus de 16 ans. On parle ici de sénateurs conservateurs, pas d'une bande de « fumeux de pot », et ils recommandaient la légalisation du cannabis pour toutes les personnes de plus de 16 ans. On a ignoré leur recommandation.
L'année de ma naissance, en 1971, la Commission Le Dain avait recommandé la décriminalisation de la possession de cannabis et de sa culture, et de viser la légalisation. On a aussi ignoré cette recommandation. Toute ma vie, j'ai vu le gouvernement entendre les témoins, faire des recherches ou des études et parler aux gens pour ensuite ignorer les résultats de tout cela. J'espère que ce ne sera pas le cas ici aujourd'hui.
La loi sur le cannabis est une piètre mesure législative. Elle comporte de nombreuses lacunes. Elle ne décriminalise même pas le joint que j'ai dans ma poche, que je vais fumer après la présente réunion. L'idée voulant qu'il y ait du cannabis licite et du cannabis illicite et que la police tente de désigner le bon et le mauvais cannabis ne fonctionnera tout simplement pas.
Dans certaines villes comme Vancouver, où le cannabis est décriminalisé, les politiques ne changeront pas beaucoup. Toutefois, dans les régions nordiques, je suis prêt à parier que les policiers vont cibler les collectivités des Premières Nations ou les pauvres qui sont démonisés et sont les plus touchés par l'interdiction du cannabis, qu'ils vont leur demander d'où vient leur cannabis, leur dire qu'il est illégal et les accuser de possession. C'est absurde, puisqu'on parle de décriminaliser toutes les drogues, mais que la loi ne décriminalise même pas la possession de cannabis.
On m'a demandé de parler des produits comestibles aujourd'hui, mais à mon avis, cette catégorie est trop restrictive. On devrait aussi parler du hachisch, des teintures, des capsules, des extraits, des gouttes, des suppositoires et de toutes les autres façons d'utiliser le cannabis. Dans mon dispensaire, nous vendons des cocottes de marijuana et de nombreux autres produits, et les cocottes représentent moins de la moitié de tous nos produits. Lorsque j'entends dire qu'en Ontario, on ouvrira des boutiques de vente légale juste à côté des dispensaires pour les mettre en faillite, je trouve que c'est une très bonne idée, car cela n'aura aucune incidence sur ma clientèle. En effet, 95 % de mes clients continueront d'acheter chez moi quand même. Ces magasins n'offriront tout simplement pas le même éventail de produits, qui sont disponibles et nécessaires.
En tant que militant qui souhaite qu'on améliore les lois sur les drogues au Canada, je n'aime pas cela du tout, mais en tant que propriétaire d'entreprise, cela fait bien mon affaire. Les dispensaires feront de bonnes affaires pour les nombreuses années à venir. Les dispensaires ne fermeront pas et le marché noir ne sera pas touché.
Le procès d'Owen Smith a été une affaire judiciaire assez importante. Kirk Tousaw, qui a témoigné devant vous hier, était l'avocat principal dans cette affaire. Les tribunaux ont déterminé que les patients médicaux avaient le droit d'obtenir non seulement des cocottes fumables, mais aussi du cannabis sous toutes ses autres formes. Santé Canada a donc permis aux producteurs autorisés de produire des extraits de cannabis dont la concentration en THC ne dépasse pas les 3 %, ce qui ne tient aucunement compte de la lettre et de l'esprit de la décision du tribunal. Ce n'est pas surprenant, puisque le gouvernement et Santé Canada agissent de la sorte depuis des années. Chaque fois qu'une décision du tribunal vient casser... vise à accroître l'accès au cannabis, le gouvernement et Santé Canada interprètent cette décision de la manière la plus restrictive possible.
Par conséquent, le gouvernement a perdu le contrôle du cannabis, et ce, depuis de nombreuses années. Nous avons systématiquement débouté les lois du Canada sur le cannabis au cours des 20 dernières années, à commencer par les lois contre les bongs, les vaporisateurs et les pipes, qui sont toujours consignés à l'article 462.2. On n'a jamais éliminé cette loi, mais presque toutes les villes du pays comptent de nombreuses boutiques qui vendent des bongs. Nous avons tout simplement défié la loi dans les années 1990 et ouvert des boutiques. Il y a eu des descentes et des conflits, comme il y en a aujourd'hui dans les dispensaires. Après un certain temps, la police et les collectivités ont compris que la guerre contre les bongs était un échec, que personne ne voulait qu'on s'y attarde, et ils ont abandonné. Ainsi, nous avons légalisé les bongs et les pipes, les banques de semences et les salons de vapotage, et sommes sur le point de faire de même pour les dispensaires. C'est déjà fait dans de nombreuses villes.
Nous n'allons donc pas respecter ces lois. Dans une large mesure, vous créez des lois qui ne sont tout simplement pas exécutables et vous confiez une tâche impossible aux policiers.
Je fais actuellement face à des accusations parce que j'ai donné plus de 7 millions de semences de cannabis viables au cours des 2 dernières années, dans 22 villes du Canada.
J'ai été accusé en 2016 à Calgary à cet effet. On a prévu un procès de trois jours à la fin d'octobre... trois jours devant les tribunaux dans notre système judiciaire. Donc, des meurtriers et des violeurs sont relâchés parce que les tribunaux sont surchargés, mais on prendra trois jours pour tenir mon procès, parce que j'ai donné des semences de cannabis à faible teneur en THC aux personnes qui souhaitaient en avoir. Je crois qu'on abandonnera ces accusations avant le début du procès, parce que ce serait une grande perte de temps, mais le fait est que nos tribunaux ne peuvent supporter la grande campagne de désobéissance civile lancée par les Canadiens. Ils n'y parviendront tout simplement pas.
Je tiens à rappeler au Comité qu'au départ, l'interdiction du cannabis dans le cadre de la lutte antidrogue n'émanait pas de bonnes intentions comme la protection de la santé publique ou la protection des enfants. La lutte contre la drogue — contre l'opium et contre le cannabis — se voulait au départ un effort raciste et ignorant dans le but d'éliminer les Chinois et d'autres communautés raciales du Canada. C'est ainsi que la lutte a commencé; cela ne fait aucun doute. À aucun moment entre l'adoption de la Loi sur l'opium en 1908 ou l'interdiction du cannabis dans les années 1920 et aujourd'hui nous n'avons changé ces lois racistes et ignorantes pour en faire des lois qui soient bien intentionnées et bonnes pour nos collectivités. Ces lois étaient mauvaises au départ et continuent d'être terribles aujourd'hui.
La lutte contre la drogue est en réalité une lutte contre les plantes, et le cannabis est peut-être la meilleure plante au monde. Aucune autre plante n'offre de telles valeurs nutritionnelles, industrielles, sociales et médicinales.
De plus, dans la lutte contre la drogue et contre les plantes, on oublie que la feuille de coca, le pavot à opium, le champignon à psilocybine et le cactus peyotl sont aussi d'excellentes plantes utilisées à des fins sociales et culturelles depuis des milliers d'années. La lutte contre la drogue est en fait une lutte contre ces plantes et contre la nature; il est temps que cela cesse.
Voulez-vous savoir qui est responsable de la crise du fentanyl au Canada? C'est vous. C'est notre parlement, qui a adopté ces lois qui interdisent un accès raisonnable aux opiacés. La crise du fentanyl est entièrement la faute des politiques canadiennes.
Nous n'avons pas un problème de drogue au Canada; nous avons un problème d'interdiction. Lorsqu'on cessera d'interdire les drogues, la grande majorité des problèmes connexes disparaîtront.
En fait, le cannabis n'est pas un problème; il fait partie de la solution. Vancouver compte deux sites qui offrent des médicaments à base de cannabis gratuitement ou à faible coût aux consommateurs d'opiacés aux termes d'un projet de substitution. Les données probantes des États-Unis montrent que les États qui offrent un accès aux dispensaires comptent moins de consommateurs d'opiacés et de décès attribuables à une surdose d'opiacés que les États qui n'offrent pas un tel accès.
D'après mon expérience personnelle et mes recherches, les dispensaires de cannabis sauvent des vies tous les jours au Canada. Les clients de mon dispensaire me disent que je les ai aidés à cesser de consommer des opiacés et à améliorer leur santé; que je leur ai sauvé la vie. Cela m'arrive constamment.
C'est un peu la même chose pour l'alcool. De nombreuses personnes arrivent à cesser de consommer de l'alcool en consommant du cannabis. Le cannabis est donc un substitut à d'autres drogues plus dangereuses de nombreuses façons.
Il est facile de réglementer les produits comestibles et les extraits. On n'a qu'à faire des emballages à l'épreuve des enfants, à étiqueter les produits de manière adéquate et à vérifier l'exactitude des doses. C'est facile à faire; ce n'est pas compliqué du tout. De plus, il faudrait retirer le CBD de l'annexe et de la LRCDAS. Le CDB est très avantageux. Il n'y a aucune psychoactivité; c'est un médicament très sécuritaire. Il ne fait aucun doute que le CBD doit être retiré de la LRCDAS et doit être permis.
Le fait est qu'on peut acheter suffisamment d'alcool, de tabac ou même d'aspirine... On peut acheter de l'aspirine à tout âge au magasin du coin, mais une bouteille d'aspirine peut vous tuer. L'idée qu'on traite le cannabis de manière aussi sévère et restrictive alors que d'autres substances sont permises est complètement insensée. Cela montre la défaillance de la loi.
J'exhorte le Comité à penser différemment; à accepter qu'il s'agit d'une plante saine et que l'interdiction n'est pas une bonne chose; à cesser de laisser cette industrie au marché noir, comme vous le faites maintenant depuis de nombreuses décennies, et à reconnaître que le problème va au-delà de l'interdiction du cannabis. La lutte contre la drogue en soi est un échec total. Il est temps de légaliser et de réglementer les drogues, et de mettre en place des politiques fondées sur la science. On fait des recherches sur ce sujet depuis plus de 40 ans maintenant. On sait que la lutte antidrogue est un échec. On sait que le cannabis est essentiellement inoffensif et qu'il est certainement moins nocif que l'alcool ou le tabac que l'on consomme quotidiennement.
Voilà ce que j'avais à dire. Je vous remercie de m'avoir invité. J'espère que le Comité écoutera bien les témoignages et qu'il apportera des modifications importantes à la loi. Merci.
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Oui, j'ai écouté les interprètes. Vous soulevez des points très importants. Je crois que les essais et le contrôle de la qualité sont d'une importance capitale pour tous les types de lois.
Il faut penser à la façon dont on produira et on offrira les produits, à la forme qu'ils prendront. Est-ce que ce seront des muffins, des brownies, des oursons en gélatine, des boissons gazeuses? À l'heure actuelle aux États-Unis — au Colorado —, le nombre de produits consommables est infini. L'attrait pour les enfants est certainement important et je crois qu'il faut absolument en tenir compte dans la loi et dans toutes les mesures qui seront prises.
Il faut aussi penser à la façon de tester les produits. Si une méthode fonctionne pour tester les brownies, pouvons-nous l'utiliser pour les oursons en gélatine et obtenir des résultats précis? Nous n'avons pas la réponse à cette question pour le moment. Je crois qu'il faut valider les méthodes d'essai de façon scientifique pour les divers produits.
L'emballage est également très important en vue de prévenir la consommation non intentionnelle. Nombre des problèmes — et je vais laisser M. Vigil vous en parler plus en détail, car je crois que le Colorado a été confronté à ce problème — surviennent lorsque des personnes consomment des produits qui contiennent du cannabis sans le savoir et qu'elles ont ensuite des effets secondaires.
La clé réside dans l'éducation sur la chronologie, le décalage, le début et l'ampleur des effets. Il faut aussi éduquer les gens afin qu'ils comprennent qui doit ou ne doit pas consommer le cannabis. Contrairement à ce que disent nos amis de Sensible BC, le cannabis n'est pas une drogue inoffensive et les gens qui ont un certain bagage génétique ou des antécédents familiaux de psychose réagiront différemment à ces substances. Les personnes qui souffrent de maladies cardiovasculaires sont plus à risque d'avoir des problèmes en raison de l'accélération de la fréquence cardiaque et du stress cardiovasculaire.
Ce sont là des facteurs très importants à prendre en compte lorsqu'on légalise une drogue comme le cannabis.
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Les pourcentages sont probablement d'environ 60 % pour les extraits et 40 % pour les cocottes. Évidemment, il existe également des extraits fumables, notamment le haschisch et le « shatter ». Ils sont aussi très bénéfiques, même si ce sont des produits destinés à être fumés. Les gens sont plus susceptibles de consommer des produits comestibles lorsqu'ils ont la certitude que les doses sont sécuritaires. Les gens ne veulent pas ingérer de grandes quantités de THC et avoir des hallucinations. Ce n'est pas ce qu'ils recherchent. Les gens ont tendance à fumer parce que la dose peut être facilement titrée. Ils obtiennent l'effet recherché, puis c'est tout, tandis qu'avec les produits comestibles, l'attente peut être longue.
Les produits comestibles peuvent être très utiles pour le soulagement de la douleur et pour l'obtention d'effets à plus long terme, en particulier pour ceux qui consomment à des fins médicales et qui ne veulent pas toujours être en train de fumer. Pour obtenir le dosage idéal, ils utilisent des produits comestibles ou encore des suppositoires qui, en passant, constituent une excellente façon de faire usage de cannabis, car ils entraînent une psychoactivité moins importante, mais permettent d'obtenir un excellent dosage, à des fins médicales ou autres. On parle de la légalisation en proposant que la vente de ces produits relève des sociétés des alcools. Vendrez-vous des suppositoires de cannabis dans les points de vente des sociétés des alcools?
Nous vendons une crème à base de cannabis, appelée MJ creams, dont la psychoactivité est nulle. Cette crème est appliquée sur la peau et donne d'excellents résultats pour le traitement du psoriasis et de l'eczéma, en plus d'être un excellent analgésique topique. Elle peut être appliquée sur la peau de gens de tous âges, y compris les bébés. Je ne vois aucune raison d'imposer une limite d'âge pour une crème à base de cannabis qui n'entraîne aucune psychoactivité.
Il faut élargir l'éventail de produits visés. Dans notre dispensaire, il est très rare que des gens reviennent nous voir et nous disent qu'ils ont consommé une trop grande quantité d'un produit comestible et qu'ils ont vécu une mauvaise expérience. Comme les médecins le font pour les médicaments sur ordonnance, nous conseillons aux gens de commencer par une dose plus faible. Si cela ne fonctionne pas et qu'ils n'obtiennent pas le résultat souhaité, ils peuvent augmenter la dose graduellement pour y arriver.
Si le gouvernement choisit de ne pas autoriser les produits comestibles et les extraits, nous devrons continuer d'en faire la vente dans des dispensaires, sur le marché noir. Ils ne seront pas réglementés. Nous faisons de notre mieux pour veiller à l'innocuité et à l'étiquetage de ces produits. Compte tenu des contraintes d'ordre légal, nous faisons de notre mieux, et je pense que nous faisons déjà un assez bon travail. À Vancouver, à Toronto ou dans d'autres villes où l'on compte des dizaines de dispensaires, rien de ce qui était véhiculé dans les propos alarmistes concernant les produits comestibles des extraits ne s'est produit. Les problèmes ont été peu nombreux, même si on parle d'un marché non réglementé ou, en fait, d'un marché autoréglementé. Avec des règles adéquates, les problèmes seraient limités.
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Merci, monsieur le président.
Vous êtes un excellent groupe de témoins. Merci à vous tous d'être ici.
Je veux poser ma question tout de suite, car nous savons que le déploiement se fera dans 288 jours. On n'a pas beaucoup de temps, et je pense que c'est vraiment une occasion ratée. Nous avons entendu un représentant du Colorado plus tôt qui a dit qu'avant de procéder au déploiement, nous devrions avoir un programme d'éducation publique en place, avec de bons renseignements factuels — ce que nous n'avons pas — et un système de collecte de données, de même que des recherches sur le traitement, etc. Depuis deux ans, le gouvernement libéral n'a rien fait, et nous étudions le dossier en une semaine seulement.
Je tiens à vous remercier plus particulièrement, monsieur Larsen, de votre présence ici. Je pense que vous êtes la première personne qui travaille sur le terrain et qui discute avec les membres du public sur cette question importante et sur cette mesure législative qui entraînera de nombreux changements.
Je vais vous adresser toutes mes questions, car je ne dispose que de cinq minutes. J'ai quatre grandes questions auxquelles j'aimerais que vous répondiez.
Premièrement, les parents et les éducateurs posent de nombreuses questions au sujet du cannabis. Que faites-vous pour votre clientèle en matière d'éducation? Lorsque vos clients ont des questions, avez-vous des brochures scientifiques de base et d'autres documents de ce genre? Où vous procurez-vous votre produit? Assurez-vous un contrôle de la qualité? De plus, je serais curieux de savoir quel serait, d'après vous, l'âge limite approprié, et je ne parle pas de l'usage du cannabis à des fins médicales. Je parle de l'usage à des fins récréatives.
Ce sont là mes quatre questions. Il me reste probablement quatre minutes. Pourriez-vous répondre à ces quatre questions, s'il vous plaît?
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Pour ce qui est du contrôle de la qualité, c'est un problème, car nous ne sommes pas en mesure d'accéder aux laboratoires certifiés de Santé Canada. Ils testeront notre cannabis si une personne qui est légalement autorisée à en avoir en sa possession leur envoie des échantillons, mais si j'affiche sur mon site Web qu'un laboratoire a testé notre cannabis avec les résultats, Santé Canada communiquera avec ce laboratoire, qui perdra son permis parce qu'il ne peut pas tester le cannabis des dispensaires. Je peux afficher tous les résultats que je veux, mais je suis la seule personne qui sait si je dis la vérité. Je ne peux pas divulguer le laboratoire qui a effectué les essais. Cela nous place dans une situation très difficile.
Nous menons aussi notre propre étude. La première chose que nous faisons lorsque nous recevons des cocottes à notre dispensaire, c'est de les examiner au microscope. J'encouragerais les membres à faire la même chose. On peut vérifier un grand nombre d'entre elles pour vérifier la présence de moisissures, la qualité des trichomes et les glandes résineuses, et pour voir si elles sont mûres. Ce n'est que la première étape. Si la majorité des cocottes ne passe pas cette étape, nous procéderons à un test de goût. Quelqu'un en fumera une petite quantité. On peut déterminer s'il y a des contaminants chimiques ou si le cannabis a été surfertilisé. Puis nous l'enverrons à un laboratoire, si nous le pouvons, après quoi, s'il répond à toutes les normes, nous le mettrons sur les tablettes.
Pour ce qui est des produits comestibles et d'autres produits, nous approvisionnons généralement nos producteurs d'un extrait de cannabis, pour que nous sachions qu'ils reçoivent une quantité normalisée et sachions d'où il provient. Nous pouvons leur donner la même variété ou un produit semblable pour les aider à normaliser leur produit. Un grand nombre de produits comestibles n'utilisent pas de cocottes. Ils seront fabriqués à base d'extrait pour fabriquer un produit dont la concentration est connue et ainsi normaliser les doses.
En ce qui concerne l'âge minimal permis, si c'était à moi de décider, je le ferais passer à 16 ans pour l'achat de cannabis dans un endroit légal... Cela dit, je suis satisfait qu'il soit le même que pour l'alcool. Ce n'est pas un problème.
Ce qui fait défaut dans la mesure législative, c'est qu'on n'autorise pas un parent à donner du cannabis à son enfant. On peut donner de l'alcool à ses enfants à n'importe quel âge pratiquement. Un grand nombre d'enfants boivent un verre de vin au souper, et nous ne criminalisons pas ces parents. Si ces parents donnaient à leur enfant de 17 ans du cannabis ou un joint, ils pourraient être criminalisés et faire face à de graves conséquences. Je pense que c'est un problème. À mon avis, l'utilisation du cannabis chez les jeunes est une question qui doit être déterminée par la famille. Cette mesure législative ne permet pas aux familles de prendre cette décision, ce qui est un gros problème, selon moi.
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Merci beaucoup de votre témoignage.
C'est notre dernière journée d'une semaine complète de témoignages sur ce projet de loi de personnes dans l'industrie et de consommateurs de différents horizons. D'ici la fin de cette semaine, nous aurons entendu les déclarations de 100 témoins différents ou plus. C'est excellent. Si nous avions suivi notre processus normal, il nous aurait fallu environ trois mois. Cela nous a vraiment permis d'approfondir les questions et de comparer les témoignages, ce qui est souvent difficile à faire lorsque nous entendons les témoignages sur une période beaucoup plus longue.
Au moment de l'étude article par article, je pense que les produits comestibles seront l'aspect que nous examinerons. En ce moment, les produits comestibles sont exclus de la définition légale de la marijuana, si bien qu'ils ne sont pas permis. Je vais vous faire part de ce que j'ai entendu sur les avantages de les inclure et sur les inconvénients de les exclure, et vous demander s'il manque quelque chose dans cette analyse.
Pour ce qui est des avantages d'inclure les produits comestibles, j'ai entendu dire que c'est une question de santé publique: autrement, nous encourageons l'inhalation du cannabis. Les produits comestibles offrent une solution de rechange plus saine pour l'ingestion du cannabis. Ensuite, ce que j'ai entendu dire également, c'est que si on ne les inclut pas sur le marché légal, cela permettra au marché noir ou à tout autre marché de poursuivre ses activités et de prendre de l'expansion sur ce secteur du marché. Je pense que M. Larsen a discuté clairement de ce point.
Ce sont là les deux raisons de les inclure.
Pour ce qui est des raisons de les exclure, j'ai entendu dire que c'est un changement social, une expérience sociale pour le Canada, si bien que l'on devrait ralentir la cadence et voir comment la situation évolue avant de commercialiser les produits à plus grande échelle sur le marché. L'accès des enfants et l'ingestion accidentelle des enfants semblent être plus élevés avec les produits comestibles qu'avec les produits qu'il faut fumer. De plus, ce sont des produits difficiles à réglementer et à inspecter. Il y a plus de facteurs complexes avec les produits comestibles qu'avec les plants, quoiqu'avec le travail qui a été fait au Colorado, je pense qu'il y a de bons règlements faciles à adopter qui sont en place. Le quatrième point est le suivant: « Ils sont faciles à faire à la maison, alors si les gens veulent les produits comestibles, ils peuvent bien s'en procurer. »
Ce sont les avantages et les inconvénients. Je les ai parcourus rapidement. Y a-t-il autre chose que je devrais savoir, d'après vous, sur les avantages et les inconvénients? En avez-vous à ajouter à ces listes?
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Nous avons réalisé une recherche dans le cadre de laquelle nous avons exposé des gens à la fumée secondaire du cannabis dans des conditions diverses. Dans un cas, c'était dans une pièce aérée, et dans l'autre, dans une pièce qui n'était pas aérée. Puis, dans la pièce non aérée, nous avons varié la puissance du cannabis que les gens fumaient. Nous avons constaté que l'aération de la pièce avait un effet considérable sur le degré d'exposition.
Pour ce qui est du dépistage, le test sur la personne exposée pouvait être positif ou négatif, selon la façon dont nous réalisions le test et les limites que nous utilisions, mais nous avons constaté en effet que des résultats positifs étaient possibles pour les tests d'urine et les tests sanguins, de même que pour les tests salivaires ou l'analyse des liquides oraux, dans le cas d'une personne se trouvant dans une pièce non aérée. La durée dépendait de la façon dont les tests étaient réalisés et des limites utilisées.
Les résultats positifs, dans de telles circonstances, se limitaient vraiment aux personnes dans des pièces non aérées dans lesquelles la fumée était dense. Quand on faisait fonctionner le climatiseur ou le système de CVCA, les gens n'avaient pas les facultés affaiblies et le test donnait généralement un résultat négatif.
L'exposition à la fumée secondaire est vraiment préoccupante. C'est réel, mais il est difficile d'en subir les conséquences sans s'en rendre compte. À l'intérieur, la réglementation sur la fumée secondaire est pertinente, comme celle qui s'applique à l'usage du tabac. Nous n'avons pas fait le parallèle avec la vaporisation, alors nous ne connaissons pas vraiment le degré d'exposition aux vapeurs secondaires du cannabis consommé par vapoteuse, par rapport au cannabis qui est fumé. Il y a ensuite des limites évidentes, au-delà de cela. Pour notre étude, nous avons exposé des gens pendant une heure, une seule fois. Cela ne nous dit rien sur ce qui se produit si une personne est exposée plus longtemps, ou moins longtemps, mais à répétition. Encore là, c'est un aspect pour lequel il faut davantage de données scientifiques, mais notre étude a démontré que vous pouvez être légèrement intoxiqué et avoir des résultats de test positifs dans un environnement où l'exposition est extrême.
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Bonjour. Je vous remercie de m'avoir invitée.
Je suis Hilary Black, et je suis la fondatrice du premier dispensaire de cannabis à des fins médicales au Canada, qui a été fondé en 1997. Pour tout vous dire, je suis aussi employée par un producteur autorisé, mais je suis ici aujourd'hui pour représenter la BC Compassion Club Society, et je vous remercie de m'accueillir.
La légalisation du cannabis touchera certains des citoyens les plus vulnérables de la société canadienne — les patients atteints de maladies chroniques ou graves. Nous vous présentons sept recommandations dans notre mémoire, afin de vous aider à établir l'ordre de priorité des besoins des patients. Mes observations d'aujourd'hui vont principalement porter sur trois grands aspects, soit assurer la transition de la BC Compassion Club Society vers le marché légal, faciliter l'abordabilité et soutenir la recherche. Nous soulignons aussi la nécessité d'une gamme de produits légaux et traitons des restrictions en matière d'éducation. Mon collègue, Marcel Vandebeek, va vous parler de la nécessité d'éliminer les barrières pour les petits producteurs.
Nous distribuons du cannabis médical de façon responsable et ouverte depuis plus de 20 ans. Nous sommes une société sans but lucratif qui compte plus de 11 000 patients inscrits. Nous avons un centre de bien-être subventionné. L'an dernier seulement, nous avons offert 3 400 traitements holistiques, dont des massages, de la consultation, des traitements d'herboristerie et des conseils nutritionnels sans frais ou à peu de frais à nos membres. Notre organisation est une intervenante de première ligne en matière de réduction des effets nocifs. Nos clients sont souvent marginalisés, ont reçu plusieurs diagnostics, et ont des problèmes de santé mentale et des problèmes de consommation de substances. Ils sont oubliés par le système de soin de santé jusqu'à ce que nous les attrapions.
Nous sommes un étalon en matière d'éducation. Nous savons comment maximiser les bienfaits, minimiser les risques et éviter les effets nocifs. Nous offrons à chaque membre une séance de formation individuelle sur la consommation de 60 à 90 minutes. Cela n'est pas possible dans une pharmacie. Notre collectivité nous soutient, notamment nos voisins, les entreprises, la police locale, les professionnels de la santé et les organismes de service aux patients. Nous formons une communauté. Nous organisons des fêtes de Noël, des pique-niques et des journées de nettoyage du quartier.
Les tribunaux ont à maintes reprises reconnu notre travail. En 2002, le Comité du Sénat sur les drogues illicites a visité nos installations et a recommandé que notre modèle soit la norme à l'échelle du pays. Le sénateur Pierre-Claude Nolin — qu'il repose en paix — a soumis ma candidature, et on m'a décerné la médaille du Jubilé de diamant reconnaissant notre contribution importante au Canada. Notre modèle a été entériné dans les règlements municipaux de la ville de Vancouver afin d'encourager sa reproduction, car nos praticiens ont une liste d'attente de trois ans.
Les membres du groupe de travail nous ont visités en septembre dernier. Vous êtes aussi invités à venir nous visiter. Quand ils ont présenté leur rapport, Anne McLellan a indiqué que ce qu'ils ont appris chez nous, si on ne tient pas compte de certaines questions d'illégalités, c'est qu'il peut y avoir une approche holistique axée sur le bien-être au niveau de la rue qui sert en général les populations très marginalisées et qu'il s'agit d'un modèle auquel le rapport fait référence en suggérant que les gouvernements y jettent un coup d'oeil avant d'aller de l'avant.
Malgré toute cette reconnaissance venant de divers ordres de gouvernement, avec la légalisation du cannabis, nous risquons d'être encore plus criminalisés que nous l'avons été au cours des 20 dernières années. Nous avons l'énorme responsabilité de veiller à ce que les soins de santé offerts à nos membres ne soient pas interrompus, et nous suggérons respectueusement que vous assumiez une part de cette responsabilité avec nous.
Notre institution est historique, concernant le cannabis à des fins médicales. Nous vous implorons de tout faire en votre pouvoir pour protéger les racines de cette industrie. Washington et le Colorado ont donné la priorité à la transition vers le nouveau cadre des dispensaires de cannabis médical de longue date, et nous devrions faire de même.
Pendant des décennies, nous avons vu des patients obligés de choisir entre se procurer les médicaments qui leur permettent de fonctionner ou acheter d'autres produits de première nécessité, comme de la nourriture. Le problème réside dans le statut du cannabis. Ce n'est pas un médicament approuvé. L'accès y est accordé par les tribunaux. C'est, encore une fois, une catégorie unique, et ce n'est pas traité comme d'autres médicaments, même si de nombreux patients peuvent y accéder grâce à une autorisation du médecin.
Ce statut est problématique aussi bien du point de vue des impôts que des assurances. Dans les deux cas, un processus réglementaire accéléré pour l'approbation du cannabis à des fins médicales résoudrait le problème. Pour de bonnes raisons, nous ne taxons pas les autres médicaments sur ordonnance. Les tribunaux ont déclaré, dans l'affaire Gerry Hedges c. Sa Majesté La Reine, que la loi imposant la taxe de vente sur le cannabis à des fins médicales entraînait de l'incertitude et de la confusion, et qu'il fallait retravailler la loi.
On pourrait aussi modifier la Loi sur la taxe d'accise pour qu'elle indique clairement que le cannabis à des fins médicales est exempt de TPS, comme d'autres produits médicaux et médicaments d'ordonnance, afin de soulager le fardeau financier injuste que cela représente.
J'aimerais vous présenter Mounia Lahbabi, qui a travaillé pendant 12 ans à la Chambre des communes comme adjointe parlementaire du député Peter Julian. On lui prescrit du cannabis pour les problèmes médicaux qui ont été diagnostiqués alors qu'elle travaillait à la Chambre des communes, notamment la maladie de Crohn, l'ostéo-arthrite et la discopathie dégénérative cervicale. Elle a essayé tous les traitements médicaux habituels pour ces maladies dévastatrices. Ils se sont tous révélés inefficaces et comportaient des effets secondaires nocifs. Le cannabis a immédiatement éliminé le besoin de prendre des immunosuppresseurs, des stéroïdes, des anti-inflammatoires non stéroïdiens et d'autres médicaments contre la douleur. Le cannabis soulage ses symptômes, dont la nausée, l'insomnie et la douleur chronique et neuropathique constante et débilitante. Sans cannabis, elle ne peut pas manger, dormir et fonctionner.
Ses médicaments sont inabordables, mais elle ne peut pas s'en passer. Sa famille a accumulé des milliers de dollars en dettes pour pouvoir payer le cannabis qui lui est prescrit à des fins médicales. Même si le cannabis médical n'a pas de numéro d'identification du médicament, la Sun Life, qui est responsable de l'administration des demandes de remboursement du régime de soins de santé de la fonction publique, a indiqué à Mounia qu'elle s'est organisée et qu'elle est prête à couvrir les coûts de cette thérapie nécessaire, une fois qu'elle sera incluse dans son régime.
J'aimerais maintenant vous présenter Mandy McKnight. Elle est une employée de l'Agence du revenu du Canada. Son fils, Liam, a neuf ans et a reçu un diagnostic de syndrome de Dravet, une forme d'épilepsie catastrophique pour laquelle il n'existe pas en ce moment de traitement, et le pronostic est inconnu. Avant d'essayer le cannabis, Liam avait essayé 10 médicaments anti-épilepsie sans qu'aucun parvienne à maîtriser ses crises. Il subissait jusqu'à 80 crises par jour. Les effets secondaires des benzodiazépines et des barbituriques étaient graves, causant notamment l'atrophie du cerveau. On lui a prescrit du cannabis quand il n'avait que cinq ans, et depuis, Liam est remarquablement bien, et ses crises sont mieux maîtrisées qu'avec tout autre médicament. Cela coûte à sa famille plus de 1 000 $ par mois, plus la TVH. Les thérapies de rechange, qui sont moins efficaces et s'accompagnent d'effets secondaires terribles, coûtent de 2 500 $ à 3 000 $ par mois, mais elles sont couvertes par l'assurance.
Mandy et Mounia se sont toutes les deux fait refuser par leur employeur des allégations santé en vue d'obtenir que l'assurance en couvre les coûts.
Donnez au cannabis médical un numéro d'identification du médicament, ou quelque chose de semblable — peut-être un numéro d'identification du cannabis — afin de favoriser l'équité sur le plan des taxes et des assurances. Occupez-vous des patients et des fonctionnaires du Canada. C'est la chose à faire. Vous pourriez orienter le gouvernement, le pays et le monde en incluant le cannabis dans le régime de soins de santé de la fonction publique fédérale. Traitez les patients avec la dignité, la compassion et le soutien qu'ils méritent.
Nous avons la possibilité d'être des leaders mondiaux et de développer la base de données probantes sur les bienfaits du cannabis médical et sur son profil d'innocuité. Nous connaissons une crise de surdoses d'opioïdes, et le cannabis présente un potentiel énorme comme outil de réduction des méfaits. Nous vous pressons d'investir d'importantes ressources dans la recherche clinique sur des êtres humains concernant le cannabis et les cannabinoïdes, ainsi que d'accorder la priorité à la recherche sur le potentiel du cannabis pour la gestion de la douleur et la réduction des méfaits liés à la toxicomanie et à l'abus de substances. Le Compassion Club a acquis une expérience exceptionnelle auprès des gens qui sont aux prises avec un usage problématique de drogues. Grâce au cannabis comme outil de réduction des méfaits, nous avons constaté le potentiel qu'offrent les produits comestibles et les résines hautement concentrés en remplacement des opiacés, de la méthadone, de l'alcool et de la cocaïne consommés à des fins récréatives ou médicales. Le pays a besoin de solutions pour enrayer le fléau des opiacés, et le potentiel du cannabis à cette fin est incroyable.
Nous implorons le Comité de tout faire en son pouvoir pour que soient intégrés dans le cadre réglementaire le Compassion Club — une organisation communautaire de longue date contribuant à la réduction des méfaits en première ligne — et les autres dispensaires de cannabis médical existant depuis longtemps, soit les pionniers du mouvement et de l'industrie du cannabis médical. Je vous prie de bien tenir compte des sept recommandations de notre mémoire visant l'amélioration des soins aux patients.
Je vous remercie. J'aimerais vous présenter mon collègue, Marcel Vandebeek, qui vous fera brièvement quelques observations.
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Bonjour. Je m'appelle Marcel Vandebeek. Je travaille à la BC Compassion Club Society depuis 19 ans, et j'y ai fait de la distribution en première ligne de cannabis médical pendant 5 ans, j'ai accompli des tâches administratives pendant 15 ans et je me suis occupé des achats pendant 17 ans. Je travaille avec les fournisseurs de la BC Compassion Club Society afin d'obtenir de façon constante du cannabis médical de grande qualité à offrir à nos membres.
Comme ma collègue Hilary l'a dit, nous sommes une société sans but lucratif enregistrée qui fournit des soins de santé holistiques aux personnes qui en ont le plus besoin. Nous travaillons avec de petits producteurs qui cultivent le cannabis exclusivement pour nos membres et l'offrent à un prix inférieur au prix courant. Ils cultivent des variétés spéciales et ont accumulé de vastes connaissances, notamment sur des méthodes de culture biologique. Aucun n'a de liens avec le crime organisé, et tous assument un risque personnel considérable afin de nous aider à répondre aux besoins de nos membres. Nous examinons les valeurs idéologiques de nos fournisseurs et rejetons les producteurs qui ne sont motivés que par le profit. Nous avons un plafond rigoureux pour les prix, ce qui exclut automatiquement ceux qui ne cadrent pas avec notre mission, notre vision et nos valeurs, et nous leur demandons de petits dons en nature ou en espèces.
Par exemple, nous avions un cultivateur, Joe, qui était atteint d'une grave invalidité. Il cultivait du cannabis biologique pour nous. Il nous donnait chaque Noël des milliers de dollars en cannabis pour nous aider à en faire cadeau à nos membres et ainsi alléger le fardeau financier pendant la saison des fêtes. Il utilisait ses petits profits pour financer un camp d'été pour des enfants handicapés. Malheureusement, il a fait l'objet d'une perquisition de la GRC. Il n'a jamais fait l'objet d'accusations, mais à cause de cela, il a été obligé de mettre fin à son camp d'été. Ce sont les bons Canadiens honnêtes, travaillants et respectueux des lois que le gouvernement voit comme étant les criminels à éliminer de l'industrie, alors qu'en fait, vous devriez les faire sortir de l'ombre.
Le processus actuel de demande pour devenir un producteur autorisé est hors de prix pour les petits producteurs et les petits entrepreneurs, alors qu'ils font partie de la solution pour répondre à la pénurie dans la production légale. Les pionniers du mouvement et de l'industrie du cannabis médical ne pourront faire partie du marché légal si vous ne faites pas tomber les obstacles inutilement exigeants à l'obtention d'une licence.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole devant le Comité. Je suis impatient de répondre à vos questions.
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Merci de votre invitation, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité.
Nous allons parler au nom de deux entités, soit l'organisme Canadiens pour l'accès équitable à la marijuana médicale, ou CAEMM, et la Société de l'arthrite. Je suis le fondateur et le directeur exécutif de CAEMM, un organisme national sans but lucratif qui se concentre sur les besoins des patients utilisant le cannabis médical. La Société de l'arthrite est le principal organisme caritatif canadien à fournir de l’information et des programmes aux Canadiens souffrant de l’arthrite, et elle apporte du soutien à plus de 4,6 millions de Canadiens qui souffrent de l'arthrite. Au cours des deux dernières années, les deux organismes ont travaillé en étroite collaboration à d'importants enjeux entourant la recherche sur le cannabis, l'accès au cannabis et son abordabilité. Le mémoire soumis au Comité a été créé conjointement par les deux groupes, et tout suivi peut être assuré auprès de moi-même ou de Janet Yale, PDG de la Société de l'arthrite. Vous vous souviendrez que Janet a récemment comparu devant le Comité sur d'autres sujets, notamment le régime d'assurance-médicaments national. J'aimerais aussi vous présenter Daphnée Elisma, la représentante de CAEMM au Québec, également membre de notre conseil consultatif des patients. Elle va tout à l'heure présenter un exposé. J'aimerais d'abord vous parler un peu de mon histoire personnelle.
Nous entendons tellement parler des inconvénients et des risques possibles du cannabis, et ce sont des points importants, bien entendu, mais l'expérience que bien des patients et moi-même avons vécue est complètement différente. Le 22 avril 2007, alors que j'avais 14 ans, je me suis réveillé avec un mal de tête constant qui est encore présent aujourd'hui, 24 heures par jour, 7 jours par semaine. On dit de cette affection neurologique appelée « céphalée chronique quotidienne de novo » qu'elle est l'un des problèmes de douleur les plus difficiles à traiter. Après avoir essayé plus de 40 médicaments sur ordonnance et toutes les autres thérapies, j'étais prêt à abandonner. Je n'avais aucune qualité de vie. Je ne pouvais pas quitter la maison à cause de ma sensibilité au bruit et parce que je n'en avais pas l'énergie. J'ai abandonné l'école en huitième année, puis j'ai fait mon secondaire tant bien que mal. Finalement, je me suis tourné vers le cannabis médical. Il a contribué à atténuer mes poussées de douleurs et m'a permis de dormir. Cela ne guérit pas mon mal, mais grâce à la gestion efficace de mes symptômes, je peux me concentrer et réussir dans mes études. J'ai plaidé pour que le cannabis soit couvert par les assurances, et je suis le premier au Canada à avoir réussi à obtenir que mon cannabis médical soit ainsi couvert.
Les patients qui utilisent le cannabis médical sont souvent perçus comme des drogués correspondant aux stéréotypes. Cependant, pour moi, Daphnée et les patients que nous représentons, la gestion efficace des symptômes se traduit par une meilleure qualité de vie et une meilleure capacité de fonctionner. Le cannabis est un médicament. Il y a plus de 200 000 autorisations visant l'utilisation de cannabis pour la gestion d'une variété de problèmes médicaux, dont les crises, la douleur, l'insomnie, la nausée et les vomissements, et les effets secondaires de médicaments sur ordonnance.
Même si le cannabis médical est accessible légalement, son utilisation s'accompagne de nombreuses difficultés. Il nous faut plus de recherche. L'accès à diverses formes du produit et la distribution au détail forment un enjeu important, et l'abordabilité demeure l'une des préoccupations les plus pressantes des patients.
L'un des principaux objectifs du gouvernement, dans ses travaux visant la légalisation du cannabis, est d'en réduire la consommation. Bien que cet objectif soit louable concernant le cannabis utilisé à des fins récréatives, le but du gouvernement ne doit pas être de restreindre l'accès au cannabis médical — un médicament —, mais bien de garantir une offre sûre, fiable et abordable pour ceux qui en ont besoin à des fins médicales.
Nous allons souligner trois enjeux, aujourd'hui: l'importance d'un cadre réglementaire distinct, la recherche et l'abordabilité, dont Daphnée va vous parler. Il nous faut davantage de recherche, mais une étude récente des U.S. National Academies a fait ressortir des preuves substantielles de l'efficacité des cannabinoïdes pour des problèmes comme la douleur chronique, la sclérose en plaques et la nausée chimio-induite.
Les deux cannabinoïdes les plus étudiés sont le THC et le CBD. Le THC, le cannabinoïde qui mène à l'effet d'euphorie associé au cannabis a des propriétés médicales, notamment analgésiques. Le CBD, un cannabinoïde ne causant pas l'affaiblissement des capacités et reconnu pour ses effets anti-inflammatoires et anticonvulsivants, restreint également l'affaiblissement des capacités causé par le THC. De nombreux patients utilisent les deux cannabinoïdes ensemble afin d'obtenir la gestion des symptômes la plus efficace tout en limitant l'affaiblissement possible des capacités. Il faut le répéter: la plupart des personnes qui utilisent le cannabis à des fins médicales ne cherchent pas d'effet d'euphorie, mais veulent plutôt la gestion efficace de leurs symptômes et une meilleure qualité de vie.
Le cannabis est un médicament légitime, et il faut le traiter ainsi. Il est important qu'on le traite comme tel dans un cadre de réglementation distinct. Nous tenons à féliciter le gouvernement qui, en créant le projet de loi , reconnaît la nécessité de maintenir une approche réglementaire distincte pour le cannabis médical, et nous voulons veiller à ce que cela demeure. Mis à part l'obligation constitutionnelle imposée au gouvernement de fournir un accès raisonnable au cannabis à des fins médicales, nous croyons qu'il convient mieux d'adopter un cadre réglementaire distinct pour le cannabis et les besoins des patients. Dans le sillage du projet de loi , il sera important que le gouvernement accorde la priorité aux patients en répondant à leurs besoins non satisfaits et qu'il leur offre le soutien requis.
Bien entendu, la recherche est un élément très important. Il manque énormément de travaux de recherche convenablement financés et d'essais cliniques canadiens portant sur l'usage thérapeutique du cannabis médical. Cela crée des entraves pour les patients, car de nombreux médecins se disent réticents à autoriser le cannabis médical en l'absence de solides études de recherche évaluées par les pairs.
Santé Canada a aussi cité l'insuffisance d'études de recherche scientifique et clinique comme principale raison pour laquelle le cannabis médical n'est pas encore réglementé en tant que produit thérapeutique, ce qui empêche les patients d'accéder au cannabis médical grâce aux régimes publics ou privés d'assurance-médicaments. Il faut en particulier plus de recherche au sujet des doses, des indications et des formes. À cette fin, nous avons demandé que, dans le budget de 2018, le gouvernement fédéral s'engage à consacrer 25 millions de dollars sur cinq ans au soutien de la recherche sur le cannabis médical. Cet investissement contribuerait beaucoup au développement des données probantes sur le cannabis médical, et c'est très peu par comparaison au montant de 274 millions de dollars qui a déjà été proposé pour l'application de la loi.
Bien que nous appuyions sans réserve l'application de la loi et la recherche sur les risques liés à l'usage du cannabis à des fins récréatives, nous croyons qu'il faut que le gouvernement fédéral investisse dans la recherche portant précisément sur l'usage médical du cannabis. C'est une étape urgente et essentielle pour mieux comprendre et reconnaître l'utilisation médicale légitime du cannabis et pour garantir la durabilité d'un cadre réglementaire distinct.
En ce qui concerne l'amélioration de l'accès, en plus du maintien de la vente par correspondance et de la production personnelle, nous croyons que les pharmacies devraient avoir le pouvoir exclusif de vendre au détail le cannabis médical et que d'autres formes du produit devraient être offertes. La vente dans les pharmacies contribuerait à améliorer l'abordabilité, notamment en faisant disparaître la taxe de vente en conformité de la Loi sur la taxe d'accise, et elle améliorerait le potentiel d'obtenir une couverture d'assurance.
Les pharmaciens pourront garantir que des professionnels de la santé formés à cette fin fournissent aux patients à l'échelle du pays de l'information fiable sur l'utilisation sûre et efficace du cannabis, avec une surveillance d'ordre réglementaire. Les décisions relatives à la vente au détail et à la distribution relèvent dans une grande mesure de la compétence des provinces, mais pour que la distribution se fasse en pharmacie, il faudra modifier les mesures réglementaires visant l'accès au cannabis à des fins médicales.
Je vais maintenant laisser Daphnée vous parler d'abordabilité.
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Après plus d'une décennie au sein de Santé Canada et en ma qualité de juriste, je défends la cause des patients qui utilisent le cannabis médicinal. En fait, j'utilise moi-même le cannabidiol, ou CBD, avec succès pour pallier le syndrome douloureux régional complexe dont je souffre à la suite du traitement d'un cancer du sein.
La question de la modicité des tarifs constitue un enjeu de taille pour les patients que nous représentons ici aujourd'hui, puisque le cannabis médicinal s'avère la médication la plus efficace pour traiter leur maladie.
Tout d'abord, nous recommandons que le cannabis à des fins médicales soit exempté de taxe. Lorsqu'un patient se procure des médicaments sous ordonnance et pour des nécessités médicales, ces derniers sont exemptés en vertu des lois fédérales. Comme le cannabis médicinal répond à ces critères, le gouvernement devrait permettre le retrait de la taxe de vente, le rendant ainsi plus abordable.
Ensuite, nous demandons l'adoption de politiques et de programmes facilitant la couverture des coûts du cannabis médicinal en vertu des régimes publics et privés. Nous conseillons que le gouvernement puisse approuver le cannabis comme produit thérapeutique, incluant l'attribution d'un numéro d'identification de médicament, afin d'en faciliter le remboursement.
En somme, les patients qui utilisent le cannabis pour pallier leur condition physique et psychologique se sentent victimes de discrimination. Le gouvernement fait une distinction entre ces patients et ceux qui utilisent des médicaments conventionnels tels que les opioïdes pour traiter la même maladie. Ainsi, le patient se trouve souvent astreint à utiliser un opiacé au lieu du cannabis parce que ce dernier est moins abordable.
La taxation et l'absence de remboursement du cannabis médicinal représentent une contrainte excessive pour les patients. L'amélioration des droits des patients utilisant le cannabis médicinal doit demeurer au coeur des échanges.
Je remercie les membres du Comité de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à eux aujourd'hui.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de me permettre de comparaître devant le Comité encore une fois ce matin. Je demanderai aux membres du Comité de faire preuve d'indulgence. J'ai eu un petit rhume ces derniers jours, donc ma voix n'est pas aussi bonne que lundi, mais je ferai de mon mieux.
Mon collègue, M. David Pellmann, dirige le Bureau du cannabis médical. À titre de fonctionnaires, nous avons la responsabilité d'administrer, au nom de Santé Canada, le cadre réglementaire actuel qui permet aux Canadiens d'avoir accès à du cannabis à des fins médicales.
J'aimerais fournir au Comité un aperçu du cadre réglementaire, en mettant l'accent sur quatre éléments. Il y a premièrement la conception même du cadre actuel, son fonctionnement et le nombre de Canadiens qui en bénéficient. Deuxièmement, je vous parlerai des obligations et des contrôles robustes qui s'appliquent à la production autorisée de cannabis, afin de protéger la santé et la sécurité publique. Troisièmement, je décrirai quelques-unes des principales améliorations que Santé Canada a apportées au programme au cours des six derniers mois. Enfin, j'expliquerai pourquoi et comment ce cadre serait préservé sous le régime de la loi sur le cannabis qui vous est soumise.
Le Canada autorise l'accès au cannabis à des fins médicales d'une manière ou d'une autre depuis la fin des années 1990. Ce régime réglementaire a été mis en place après une décision judiciaire qui a établi que le gouvernement du Canada doit fournir des moyens légaux aux Canadiens d'accéder à du cannabis et d'en posséder à des fins médicales. Ce cadre a évolué considérablement au fil du temps, au gré des améliorations apportées par les gouvernements, et s'est adapté à diverses contestations et décisions judiciaires.
La plus récente date d'avril 2016, où la Cour fédérale a déterminé que le cadre réglementaire en place n'accordait pas un accès raisonnable au cannabis à des fins médicales. Dans ce cas, « accès raisonnable » a été défini comme le fait d'avoir facilement accès à du cannabis abordable.
En réponse à cette décision, il y a un peu plus d'un an, Santé Canada a adopté un nouveau cadre réglementaire, intitulé Règlement sur l'accès au cannabis à des fins médicales. En vertu de ce nouveau régime, les Canadiens en ayant reçu l'autorisation de leur médecin peuvent avoir accès à du cannabis d'une de trois façons. La première consiste à acheter du cannabis de qualité contrôlée d'un producteur autorisé par le gouvernement fédéral. Les personnes s'inscrivent alors directement auprès du producteur autorisé, et leur produit est livré en toute sécurité à la maison, par la poste ou par messager. Les gens ont également l'option de s'inscrire auprès de Santé Canada afin de produire une quantité limitée de cannabis chez eux ou de désigner une personne qui aura la responsabilité d'en produire pour eux.
Comme je l'ai mentionné, les Canadiens doivent avoir l'autorisation de leur médecin pour avoir accès à du cannabis à des fins médicales. Santé Canada estime que la décision d'utiliser du cannabis à des fins médicales relève du médecin avec son patient.
Sur son site Web, Santé Canada fournit de l'information destinée aux professionnels de la santé. Le ministère travaille également en étroite collaboration avec les autorités réglementaires provinciales et territoriales, qui guident ensuite les médecins sur leur territoire.
Les médecins autorisent le cannabis pour traiter divers symptômes associés à toutes sortes de problèmes médicaux, comme la nausée chez les patients en chimiothérapie, la perte d'appétit et de poids associée au VIH-sida ou la douleur et la spasticité associées à la sclérose en plaques ou à l'arthrite.
En ce moment, sous le régime de la nouvelle réglementation, il y a plus de 210 000 autorisations actives d'utilisation du cannabis à des fins médicales. De ce nombre, 200 000 personnes sont inscrites auprès du gouvernement fédéral pour bénéficier des services des producteurs autorisés. Elles achètent leurs produits directement des producteurs. Enfin, 10 000 personnes sont enregistrées auprès de Santé Canada afin de produire elles-mêmes une quantité limitée de cannabis à la maison ou de désigner une personne pour le faire à leur place.
Le nombre de clients enregistrés pour bénéficier des services des producteurs autorisés continue de croître, à un taux d'environ 9 % par mois depuis que la production autorisée a commencé en 2013. Le nombre de médecins qui autorisent l'utilisation du cannabis augmente aussi constamment. Il y a dorénavant 10 000 médecins qui en autorisent l'utilisation, soit le double du nombre consigné en juin 2015.
J'aimerais maintenant vous décrire brièvement le système de la production réglementée de cannabis au Canada. Il y a actuellement 58 producteurs titulaires d'un permis afin de produire du cannabis à des fins médicales. Ces producteurs sont les seules sources commerciales légales de cannabis réglementé et de qualité contrôlée à des fins médicales au Canada.
Le cadre réglementaire établit une série d'obligations strictes à respecter pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens et l'intégrité du système juridique. Par exemple, les producteurs autorisés sont tenus d'observer de bonnes pratiques de production dans leurs installations, notamment de se doter d'un bon programme sanitaire et de désigner une personne responsable de l'assurance de la qualité. Ils doivent tester absolument chaque lot pour la moisissure, les bactéries et d'autres contaminants potentiels avant sa mise en vente au public. Les producteurs autorisés doivent également analyser la puissance en THC et en CBD de chaque lot, et les résultats doivent figurer sur l'étiquette.
Pour prévenir tout détournement vers le marché illicite et assurer l'intégrité du système juridique, tous les titulaires de permis, les directeurs d'entreprise et les gestionnaires d'une installation doivent recevoir une attestation de sécurité. Cette attestation comprend une vérification du casier judiciaire et des bases de données policières pour mettre en lumière toutes les associations ou affiliations connues avec le crime organisé. De plus, toutes les installations doivent se doter de mesures de sécurité physique et de contrôle de l'inventaire pour prévenir le vol ou le détournement.
Ces normes et contrôles s'accompagnent de mesures d'assurance de la conformité et d'application de la loi rigoureuses. L'an dernier, Santé Canada a inspecté chaque installation de sept à huit fois, en moyenne, pour un total d'environ 275 inspections. Ces inspections visent à vérifier le respect de bonnes pratiques de production et les résultats des tests effectués sur tous les produits, à attester de l'utilisation des pesticides autorisés seulement, à examiner les dossiers d'inventaire et à confirmer que des mesures de contrôle de la sécurité sont bien en place dans les installations.
Je souligne la reconnaissance internationale du système canadien de production réglementée de cannabis. Nous recevons fréquemment des visites et des appels d'autres pays désireux d'obtenir des conseils sur notre modèle axé sur le patient, notre régime d'octroi de permis strict et notre programme de conformité et d'application de la loi.
J'aimerais maintenant vous présenter quelques-unes des améliorations récemment apportées pour que les Canadiens continuent de jouir d'un accès raisonnable au cannabis et de faire confiance au contrôle de la qualité du cannabis à des fins médicales. En mai dernier, Santé Canada a annoncé qu'il allait obliger tous les producteurs autorisés à réaliser des tests sur tous les produits de cannabis afin de détecter la présence de pesticides non autorisés. De plus, Santé Canada mène des inspections non annoncées chez tous les producteurs autorisés et analyse des lots et des produits au hasard afin de détecter la présence de pesticides non autorisés. De même, toujours en mai dernier, Santé Canada a amélioré ses services et a octroyé de nouvelles ressources afin de simplifier l'octroi de permis aux producteurs et de permettre une production accrue de cannabis, tout en maintenant un contrôle de la qualité et une surveillance rigoureux. Ces mesures contribueront à assurer un approvisionnement licite de cannabis de qualité contrôlée si le projet de loi sur le cannabis est approuvé par le Parlement.
La question de savoir s'il faut conserver un cadre séparé régissant l'accès au cannabis à des fins médicales est l'une des grandes questions auxquelles le gouvernement a demandé au groupe de travail d'experts sur la légalisation et la réglementation du cannabis de répondre. Ce groupe de travail a consulté abondamment les experts de la santé publique et de l'application de la loi, les patients et leurs défenseurs, y compris les personnes présentes à la table à mes côtés aujourd'hui, de même que les producteurs autorisés. Pendant ces consultations, ses membres ont entendu comment le cannabis change la vie de Canadiens confrontés à de graves problèmes de santé comme le cancer, le VIH/sida, la sclérose en plaques, l'arthrite et la fibromyalgie. Il a également entendu parler du rôle que le cannabis peut jouer dans la gestion de la douleur et les soins palliatifs et du soulagement qu'il procure aux enfants souffrant de formes graves d'épilepsie. Sur la base de ses conclusions, le groupe de travail a recommandé au gouvernement de conserver un cadre d'accès médical séparé pour aider les patients. Il a aussi recommandé que le gouvernement fasse un suivi et une évaluation de l'accès raisonnable pour les patients pendant la mise en oeuvre de la nouvelle loi, puis qu'il le réévalue au bout de cinq ans. Le gouvernement a accepté les recommandations du groupe de travail, si bien que le projet de loi sur le cannabis qui vous est soumis aujourd'hui prévoit le maintien de ce cadre.
Pour terminer, monsieur le président, je souhaite souligner que Santé Canada est déterminé à permettre aux Canadiens d'avoir un accès raisonnable au cannabis à des fins médicales. Nous continuerons de suivre la situation de près, comme nous le faisons déjà, et nous sommes prêts à prendre d'autres mesures au besoin. Enfin, nous continuerons de solliciter l'avis des patients et des producteurs pour améliorer continuellement notre façon d'administrer le régime et veiller à ce qu'il serve bien les Canadiens.
Nous sommes tout disposés à répondre à vos questions. Merci.
Clairement, il y a lieu de faire des recherches plus poussées en vue d'obtenir une réponse. À mon avis, l'affirmation de M. Barnum est certainement inquiétante.
Je passerai maintenant à autre chose.
J'ai bien compris ce que demandaient Mme Black, M. Zaid et Mme Elisma. Relativement au numéro d'identification de médicament, le DIN, aucune demande n'a été faite par l'industrie ou par les producteurs.
Si j'ai bien compris, le cannabis fait partie d'une classe à part. Il s'agit d'un produit végétal et, jusqu'à un certain point, d'un produit médicinal. Bien que plusieurs recherches scientifiques aient déjà été effectuées, on aura besoin d'en faire davantage afin d'en faire la preuve sur le plan administratif.
Si on vous demandait d'amender le projet de loi afin qu'il contienne un processus sur mesure relatif au cannabis, quelles seraient vos recommandations? Quelles recommandations voudriez-vous présenter au gouvernement et à la en vue de modifier le processus, afin de permettre aux médecins d'écrire une ordonnance au lieu de remplir un formulaire d'autorisation? Ainsi, au lieu d'un long formulaire, on aurait quelque chose de plus rapide et de standard, comme pour un médicament.
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Les restrictions, telles que je les comprends... Je veux tout simplement préciser que les restrictions actuelles sur les huiles ne visent pas la vaporisation. Elles visent seulement l'ingestion.
J'aimerais également préciser que l'inhalation est un mode très important de consommation et que cela peut être fait en toute sécurité lorsqu'on utilise un vaporisateur de façon appropriée. Je tiens à veiller à ce que nous évitions de stigmatiser l'inhalation auprès des patients, car le soulagement immédiat des symptômes est un aspect très important. Selon ce que je comprends, dans le RACFM, la restriction est actuellement de 30 milligrammes de THC par millilitre — je ne suis pas certaine de l'origine de la donnée de 3 %. Trente milligrammes de THC représentent une grande quantité. Lorsque j'enseigne aux patients comment utiliser le cannabis pour la première fois, s'ils utilisent de l'huile, je commence par 2,5 milligrammes et j'attends au lendemain pour augmenter la dose.
Je tenais simplement à apporter ces éclaircissements.
En ce qui concerne la publicité, les membres du Compassion Club souhaitent pouvoir faire davantage de promotion auprès des patients. Nous avons toujours déployé tous les efforts nécessaires pour respecter chaque règlement et chaque loi, quelle que soit sa portée, tout en enfreignant les lois à grande portée. Nous ne faisons aucune promotion aux patients d'autres groupes qui pourraient réellement profiter de nos services, car nous ne voulons pas contrevenir aux règlements en matière de publicité.
Il y a deux ans, nous avons reçu une lettre de Santé Canada qui nous informait sans détour que si nous ne cessions pas immédiatement nos activités liées au menu présenté sur notre site Web et sur notre ligne téléphonique, nous serions tenus de payer des amendes de plusieurs millions de dollars et de passer des années en prison; nous avons donc immédiatement obéi. La plupart des dispensaires de Vancouver et des dispensaires en ligne n'ont pas respecté cette ordonnance de la même façon que nous. Par conséquent, nous perdons énormément de revenus, ce qui a des répercussions néfastes sur notre capacité de fournir des services aux patients.
Je crois que la même chose se produira sur le marché légal. En effet, si on limite la capacité de parler des effets ou de la qualité des produits sur le marché légal, ou même de parler de la nature de l'entreprise qui les produit, on fournira un avantage non négligeable aux intervenants qui produisent le cannabis sur le marché non réglementé.
Il s'agit de la 68e réunion du Comité permanent de la santé de la 42e législature.
Conformément à l'ordre de renvoi du jeudi 8 juin 2017, nous étudions le projet de loi .
Bienvenue à nos invités. Avec ce groupe de témoins, nous nous concentrerons sur les municipalités, c'est-à-dire l'impact de cette mesure sur les municipalités et les défis auxquels elles feront face.
Nous accueillons donc Mme Lisa Holmes, présidente de l'Alberta Urban Municipalities Association. Nous accueillons également Jodie et Marc Emery, de Cannabis Culture. Par vidéoconférence, nous accueillons Brock Carlton, chef de la direction de la Fédération canadienne des municipalités, et son collègue, Bill Karsten, deuxième vice-président. M. Karsten est également conseiller à la Municipalité régionale d'Halifax. Ils sont tous les deux à Fort McMurray, et nous les entendrons bientôt.
Bienvenue à tous.
Chaque organisme a donc 10 minutes pour présenter un exposé, et nous passerons ensuite aux questions.
Nous entendrons d'abord, pour suivre l'ordre dans lequel je vous ai présenté, le témoin de l'Alberta Urban Municipalities Association.
Madame Holmes, vous avez 10 minutes.
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Bonjour, et merci de me donner l'occasion de m'adresser au Comité aujourd'hui.
Je m'appelle Lisa Holmes. Je suis la mairesse de Morinville, en Alberta, et la présidente de l'Alberta Urban Municipalities Association, aussi appelée AUMA.
L'AUMA est une association qui regroupe toutes les municipalités urbaines de l'Alberta, ce qui inclut tous les types de villages et de villes, notamment Edmonton et Calgary, où vit presque 90 % de la population de l'Alberta.
L'AUMA a été la première association provinciale de municipalités au Canada à prendre des mesures pour aborder les répercussions sur la santé et la sécurité que pourrait entraîner la légalisation du cannabis. Il y a plusieurs années, nous avons formé un groupe de travail pour formuler des recommandations liées aux installations de production de cannabis thérapeutique et pour prendre des mesures contre les problèmes posés par les installations illégales de culture du cannabis. Depuis ce temps, et depuis que le gouvernement a annoncé son intention de légaliser le cannabis, nous avons collaboré avec d'autres associations de partout au Canada en vue de promouvoir, de façon proactive, l'importance d'adopter une approche intégrée au sein des gouvernements fédéral, provincial et municipal en ce qui concerne la mise en oeuvre du projet de loi . Nous souhaitons trouver des façons par lesquelles nos trois paliers de gouvernement pourront collectivement veiller à mettre en place des systèmes appropriés en vue de sensibiliser la population, limiter l'utilisation inappropriée, résoudre les problèmes liés à la santé et à la sécurité, et permettre la coordination des efforts liés à l'application de la loi.
Toutefois, nous sommes préoccupés par le moment où ces conversations se déroulent. En effet, l'AUMA appuie fermement le ralentissement de la mise en oeuvre du projet de loi, étant donné la nature complexe des questions de santé et de sécurité qui doivent être résolues et la nécessité de mettre au point une mesure législative complète et coordonnée dans les trois paliers de gouvernement. La rapidité avec laquelle le gouvernement fédéral a l'intention de progresser pose un risque pour nos collectivités. En effet, le gouvernement fédéral doit ralentir le rythme et permettre aux gouvernements provinciaux et municipaux de collaborer en vue de créer un cadre approprié pour chaque province.
Les règlements provinciaux, y compris ceux qui sont liés à l'alcool et aux drogues, à la sécurité routière et aux normes en matière d'emploi doivent être élaborés longtemps avant la date de mise en oeuvre prévue par le gouvernement fédéral. Je serai honnête, les membres de l'AUMA n'ont pas l'impression que les municipalités sont traitées comme des partenaires égaux dans les efforts de planification, et il est impératif que les trois paliers de gouvernement disposent du temps et du soutien appropriés en vue de préparer toutes les règles et les règlements nécessaires pour les régions dont ils sont responsables.
Les municipalités seront aux premières lignes de ce projet. En effet, notre palier de gouvernement se trouve au sein de la collectivité. Nous travaillons le plus près des gens, et il nous incombera de mettre en oeuvre et de faire respecter ce nouveau régime de réglementation et de gérer ses effets. Nos membres sont préoccupés à l'idée de se voir confier ces nouvelles responsabilités liées à la loi sur le cannabis sans qu'on leur fournisse les ressources nécessaires pour veiller à ce que ces responsabilités, surtout celles liées à l'application de la loi, puissent être assumées de façon efficace. En effet, il faut fournir des ressources et du financement aux municipalités afin de leur permettre de renforcer leur capacité et de réduire les coûts administratifs liés aux permis, à la sensibilisation, à l'inspection et à l'application de la loi. Il faut financer pleinement les coûts liés à l'équipement et à la formation nécessaires à l'application de la loi par l'entremise d'une taxe sur le cannabis ou d'un financement fédéral ou provincial, afin que les coûts ne soient pas refilés à nos collectivités.
En ce qui concerne les questions liées à la santé et à la sécurité, l'AUMA appuie la recommandation formulée par le groupe de travail fédéral qui vise l'établissement d'un âge minimum pour l'achat, la publicité et la promotion, l'emballage et l'étiquetage et les stratégies en matière de sensibilisation de la population, pourvu que les gouvernements municipaux soient consultés à l'égard de toutes les questions qui ont des effets et des répercussions pendant l'élaboration des mesures législatives et des règlements.
La sensibilisation de la population à l'égard des risques et des dommages potentiels liés au cannabis doit représenter une priorité en matière de politique pour le gouvernement fédéral. Nous appuyons la sensibilisation précoce et intensive auprès de la population, ainsi que l'adoption d'une approche liée à l'empaquetage, à la commercialisation et à la publicité similaire à celle adoptée pour le tabac, afin de réduire la désirabilité du cannabis chez les jeunes.
Ces questions de santé et de sécurité touchent les volets de la production, de la distribution et de la consommation du cannabis. Par exemple, les municipalités recommandent d'apporter des changements au code du bâtiment et au code de prévention des incendies en vue de réglementer la culture du cannabis, surtout dans les immeubles résidentiels, afin que les propriétaires actuels et futurs soient protégés des effets nuisibles qui pourraient découler de la culture en milieu résidentiel.
De plus, il faut se pencher attentivement sur la vente des produits du cannabis pour veiller à éliminer le marché illicite de la drogue tout en évitant de poser un danger pour les jeunes ou d'autres personnes dans nos collectivités. Les municipalités collaboreront avec vous en limitant les endroits où le cannabis peut être consommé en public. Toutefois, environ 96 % des municipalités urbaines de l'Alberta n'ont toujours pas adopté des règlements ou des politiques régissant l'utilisation du cannabis dans leurs collectivités, car on manque d'information et de certitude sur les éléments qui seront inclus dans les règlements fédéraux et provinciaux. La plupart des municipalités qui ont commencé à s'attaquer à cette question se sont contentées d'élargir leurs politiques et règlements existant sur le tabagisme pour qu'ils visent également le fumage de produits du cannabis. Il reste beaucoup de travail à faire, et après l'adoption des cadres fédéraux et provinciaux, les municipalités auront peu de temps — ou pas du tout — pour mettre en oeuvre les règlements et les politiques nécessaires à la sécurité de nos collectivités.
Nous sommes d'avis que la production, la distribution et la consommation de cannabis suscitent des inquiétudes importantes au sein de la collectivité relativement à la santé et à la sécurité. Étant donné que l'application de la loi se fera au niveau local, le gouvernement fédéral devrait consulter les municipalités et les services de police municipaux pour déterminer la meilleure façon de minimiser les risques, ce qui est leur objectif premier. L'AUMA a réalisé un sondage auprès de ses membres et a conclu que la principale préoccupation des municipalités en Alberta à l'égard de cette mesure législative concerne la sécurité publique, principalement les questions de conduite avec facultés affaiblies, de surveillance policière et d'application de la loi. Étant donné les limites actuelles des appareils de dépistage pour évaluer l’altération des facultés par le cannabis, l'AUMA estime que des règles additionnelles visant à dissuader les gens de conduire avec les facultés affaiblies, telles que la limite per se, ne devraient pas être mises en place tant qu'il n'y a pas suffisamment de preuves et un mécanisme fiable pour mesurer l'affaiblissement des facultés d'une personne au moment où elle conduit. Nous recommandons au gouvernement fédéral d'investir dans la recherche afin de mieux établir le lien entre les niveaux d’affaiblissement des facultés et les risques d’accident et de déployer une stratégie globale de sensibilisation du public à l'échelle nationale pour envoyer le message clair que le cannabis affaiblit les facultés et que le meilleur moyen d'éviter de conduire avec les facultés affaiblies est de s'abstenir d'en consommer.
En Alberta, nos services de protection comprennent non seulement la GRC, mais aussi les services policiers municipaux, les agents de la paix communautaires et les agents chargés de faire appliquer les règlements. Chacun de ces groupes doit être une composante des activités d'application de la loi et recevoir la formation et l'équipement nécessaires. Ils pourront ainsi garder en détention des contrevenants potentiels jusqu'à ce que d'autres organismes d'application de la loi le valident et, au besoin, déposent des accusations. La formation et l'équipement sont très dispendieux, et les municipalités, particulièrement les petites, ne peuvent pas se le permettre. Il est préoccupant pour nous, en tant qu'élus municipaux, d'entendre la GRC chargée de maintenir l'ordre dans nos collectivités nous dire qu'elle n'aura pas suffisamment de temps pour former ses agents avant la date de mise en oeuvre prévue de juillet 2018. Sans la formation ni l'équipement pour appliquer les règlements, les lois et les règlements municipaux, les municipalités albertaines ne sont pas certaines de pouvoir s'acquitter de leur mandat fondamental, c'est-à-dire assurer la sécurité de leurs collectivités et la maintenir à son niveau maximum.
Par ailleurs, je recommanderais au gouvernement fédéral d'adopter une approche pondérée et graduelle à l'égard de la législation sur le cannabis. Cette approche est essentielle, étant donné qu'il s'agit d'un environnement complexe et, bien que bon nombre d'entre nous essaient de prédire ce qui va arriver, nul ne peut prétendre savoir quelles seront les répercussions de ce projet de loi. Cela permettra d'ajuster les stratégies au besoin, une fois que les trois ordres de gouvernement et les divers intervenants auront eu le temps d'évaluer dans quelle mesure la loi et son règlement d'application les toucheront. Notre demande est simple: ralentissez, regardez ce qui se fait ailleurs et accordez assez de temps à tout le monde pour que nous puissions faire les choses correctement dès le départ.
Je suis heureuse d'avoir eu l'occasion de m'exprimer au nom de l'AUMA, et je répondrai volontiers à vos questions. Merci.
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Je vais essayer de m'en tenir à cinq minutes, monsieur le président, et je vous remercie de nous avoir invités à comparaître aujourd'hui.
Nous représentons Cannabis Culture, une organisation militante fondée en 1994 et dévouée à la cause de la légalisation du cannabis. Nous nous plaisons à dire que notre mission est de « cultiver » le gouvernement, et non pas de l’abattre.
Je tiens à dire, en toute déférence pour le comité de la santé, que la marijuana est l'une des substances les plus inoffensives qui soient. Il y a moins de danger à consommer du cannabis que tout autre produit qui se trouve ici sur la rue Sparks. Le cannabis est moins dommageable que les bonbons, le McDonald's, les médicaments d'ordonnance, le tabac et l'alcool, soit toutes des choses qui sont en vente sur cette rue. Fumer du cannabis est plus sécuritaire que de faire du cheerleading ou de jouer au football ou au hockey à l'école. Pour toutes sortes de raisons, on peut difficilement faire un choix plus sécuritaire que celui de consommer du cannabis.
C'est pourquoi je considère tout à fait inutile qu'un Parlement consacre une semaine entière à discuter des risques pour la santé d'une substance qui n'a jamais tué personne tout en étant distribuée sur le libre marché — que certains appellent le marché noir — depuis 50 ans. Imaginez. Pouvez-vous penser à un autre produit qui n'a pas tué personne en 50 ans? Les voitures tuent des gens constamment. L'alcool, le tabac, les médicaments d'ordonnance et la nourriture font également des victimes. L'obésité tue des gens.
De tout ce que l'on fait au sein de la société, lorsqu'on a le contrôle sur son propre corps, qui est un droit garanti par la Cour suprême dans l'arrêt Morgentaler, rares sont les choses qui sont moins néfastes que le cannabis. En fait, le gouvernement a même approuvé de l'eau qui a tué huit personnes à Walkerton, en Ontario, alors on pourrait dire que l'eau est plus dangereuse que la marijuana.
Il faudrait débattre de cette question devant le comité de la justice. Si je dis cela, c'est parce que j'ai été emprisonné dans 36 prisons pour des infractions liées au cannabis. J'ai été extradé aux États-Unis par mon propre gouvernement pendant cinq ans pour avoir vendu par la poste des semences de marijuana. Pouvez-vous imaginer? Malgré le fait que ce pays repose sur l'agriculture, j'ai passé cinq ans en prison, parce que j'ai expédié des semences à des adultes consentants qui souhaitaient cultiver des plants. Nous en sommes arrivés là. Le comité de la justice devrait se pencher là-dessus, parce que 2 400 000 Canadiens ont été criminalisés pour des infractions liées au cannabis depuis 1965.
Cette situation ne s'apparente à rien d'autre. Près de 2,4 millions de gens criminalisés pour quelque chose qu'ils aiment, c'est-à-dire cultiver, vendre ou consommer de la marijuana, et tout cela, en ne faisant aucun mal à personne. Si le crime organisé est impliqué là-dedans, c'est parce que vous l'avez créé. Si vous n'aviez pas criminalisé la marijuana, il n'y aurait personne qui vendrait de la marijuana à l'exception des détaillants réguliers. Vous êtes donc le problème. C'est de votre faute. Cette interdiction perdure depuis 93 ans. Entretemps, je n'ai jamais vu le Parlement moderniser ou améliorer ce régime.
J'ai passé trois mois au Centre correctionnel de Saskatoon pour avoir passé un joint. On m'a emprisonné aux États-Unis pendant cinq ans pour avoir vendu des semences à des Américains, puis nous nous sommes lancés dans toutes sortes de démarches de désobéissance. Comme je l'ai dit, j'ai probablement été arrêté 27 ou 28 fois, et j'ai été emprisonné 36 fois. J'ai été emprisonné dans 9 provinces sur 10 pour mon activisme. Je peux vous dire que j'en ai vu des prisons partout au pays. Nous devons nous défaire de cette criminalisation... Et on veut la légalisation qu'on nous a présentée lorsque nous avons élu M. Trudeau.
En 1923, le ministre de la Justice s'est présenté au Parlement et a dit au Président qu'ils avaient ajouté une nouvelle drogue à l'annexe. Voilà. Il n'y a pas eu d'autres discussions. Par conséquent, vous pourriez légaliser le cannabis de cette même façon en disant: « Monsieur le Président, nous avons enlevé le cannabis de la liste ». C'est la seule légalisation qui soit acceptable. C'est la seule qui soit réellement une légalisation. Tout le reste constitue de la recriminalisation. En fait, j'irais même jusqu'à dire qu'il y a plus d'infractions criminelles dans le nouveau projet de loi sur le cannabis que dans la législation en vigueur. Par conséquent, vous visez davantage de gens avec davantage d'infractions, et pratiquement tous ceux qui doivent être décriminalisés, soit les cultivateurs, les vendeurs et les consommateurs, seront encore criminalisés en vertu de ce projet de loi. Seuls les producteurs qui détiennent un permis, soit une très petite minorité, seront autorisés à cultiver de la marijuana. On ne peut pas être en possession de marijuana qui ne vient pas d'un producteur autorisé ou d'un monopole gouvernemental en Ontario, au Québec ou au Nouveau-Brunswick.
Avant, nous étions seulement criminalisés. Maintenant, nous allons être criminalisés et exploités par notre propre gouvernement. Le gouvernement fera de l'argent sur notre dos. Nous serons en quelque sorte sa vache à lait. Nous perdrons nos cultures aux mains d'une bande de bureaucrates et de politiciens qui n'ont probablement jamais fumé de cannabis de leur vie, ne comprennent rien à ces gens et ne savent rien à notre sujet. C'est une insulte pour les cinq millions de Canadiens qui adorent cette plante, qui l'utilisent, la consomment, la vendent, la cultivent, et qui y ont consacré toute leur vie, comme moi-même...
Le gouvernement qui nous a opprimés se considère comme un libérateur, alors qu'il est très condescendant envers nous. Nous ne sommes pas des enfants. Nous sommes des adultes et nous faisons des choix. Si vous vous souciez des enfants, très bien, occupez-vous-en, mais je vous dirais que la plupart des gens qui fument de la marijuana au pays sont âgés de 18 à 80 ans.
Je vous remercie, monsieur Casey. Cela fait cinq minutes que je parle, alors je vais laisser mon épouse poursuivre. Elle vous expliquera à quel point la marijuana est extraordinaire.
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Monsieur le président, je tiens à vous remercier de m'avoir invitée à comparaître devant le Comité. Je représente, je présume, les victimes de l'interdiction du cannabis.
Nous avons entendu l'opinion de nombreux experts et bureaucrates et de bien des gens qui en avaient long à dire, et c'est fantastique que nous ayons cette discussion. C'est très important pour moi que nous soyons réunis ici aujourd'hui pour discuter de la légalisation du cannabis au Canada. J'ai été candidate à l'investiture libérale parce que je croyais en la légalisation.
Je suis non seulement une victime de l'interdiction, car je suis en liberté sous caution après avoir été arrêtée il y a six mois, mais je suis aussi une victime de la guerre des drogues. J'ai été séparée pendant des années de mon mari, qui a été emprisonné dans un pays où il n'avait jamais mis les pieds. L'administration américaine chargée de la lutte antidrogue a très clairement invoqué comme motif le fait qu'il militait en faveur de la légalisation et qu'il avait donné des millions de dollars à des groupes militant pour la légalisation partout dans le monde. C'est ce qu'a fait valoir la dirigeante de cette administration, Karen Tandy, dans un communiqué auquel vous pouvez facilement avoir accès. Mon mari a dit que c'était seulement pour des semences, mais le gouvernement américain affirme que c'était pour des activités en faveur de la légalisation.
Nous sommes ici pour discuter de la légalisation du cannabis, ce qui signifie que nous ne devrions pas nous préoccuper de l'application de la loi. Si le cannabis devient légal, l'application de la loi devrait être axée sur les véritables crimes qui font de réelles victimes, comme les viols, les agressions, les meurtres et les vols.
Certains membres de ma famille travaillent dans le domaine de l'application de la loi. J'ai une tante et un oncle en Alberta qui travaillent au sein de la GRC et pour l'organisme MADD. Ma soeur travaille au sein du service de police de Vancouver. Je me préoccupe de l'application de la loi, de la législation, de notre pays et de nos citoyens, mais interdiction et la criminalisation du cannabis nuisent à notre pays, à la législation et à nos citoyens. Même si le cannabis était dangereux, même s'il causait des décès tous les jours et contribuait à des crimes comme les viols, les agressions et les meurtres chez les jeunes adultes partout au pays comme le fait l'alcool, il ne devrait pas être illégal. Nous devrions être libres de consommer, de cultiver ou de donner une plante dont les effets sont bénins ou neutres et qui, comme vous l'avez entendu, est bénéfique pour certaines personnes et sauve des vies.
Je sais que nous avons seulement quelques minutes, mais j'aimerais citer... Si vous lisez mon mémoire... J'ai présenté un mémoire de 10 pages... qui n'en compte plus que 5.
Examinons les effets du cannabis sur la santé. On pouvait lire dans The American Journal of Medicine, en 2013, et dans le Journal of Health Economics, en 2017, que la consommation de cannabis contribue à réduire l'obésité et à rendre les consommateurs plus en santé et plus minces. En 2015, on pouvait lire dans le Journal of the American Medical Association que le cannabis est un médicament. En 2012, on écrivait dans cette même publication qu'au terme d'une étude qui s'est échelonnée sur 20 ans, on a conclu que le cannabis n'était pas dommageable pour les poumons. Cette conclusion est soutenue par le Dr Donald Tashkin, à qui le gouvernement américain avait demandé de prouver que le cannabis cause le cancer du poumon. On a plutôt constaté que le cannabis contribue à prévenir le cancer. Vous pouvez aller consulter le site cancer.gov. Le gouvernement américain affirme que le cannabis et les cannabinoïdes attaquent et tuent les cellules cancéreuses. Ils contribuent également à réduire les cellules cancéreuses au cerveau. C'est ce qu'on pouvait lire en 2014 dans la revue Molecular Cancer Therapeutics. Dans l'American Journal of Public Health, en 2014, on affirmait que l'accessibilité au cannabis contribue à réduire les taux de suicide.
Mon père s'est enlevé la vie quand j'avais neuf ans. La chaîne en or que je porte lui appartenait. J'ai pris des antidépresseurs pendant de nombreuses années, qui m'ont causé du tort. Hier justement, nous avons entendu dire que les antidépresseurs augmentent les taux de suicide de 33 %. C'est pour cette raison que j'ai délaissé les antidépresseurs et que j'utilise plutôt du cannabis. J'obtiens mon cannabis de façon illégale, car, comme j'ai été libérée sous caution, je ne suis pas autorisée à fréquenter un dispensaire.
Je vais vous montrer un joint de marijuana. C'est ce dont nous parlons aujourd'hui. C'est du cannabis et ça ne fait de mal à personne. J'ai été dans des prisons américaines, et je peux vous dire que je ne pleurais pas pour moi-même ou pour mon mari en tant que victimes de l'interdiction; je pleurais pour les enfants, les mères et les familles qui visitaient leurs proches et pour les bébés qui voyaient leurs pères de l'autre côté de la salle des visites. Les enfants demandaient « Pourquoi mon papa est ici? Il n'a fait de mal à personne. On dit que les prisonniers sont méchants, mais mon père n'est pas méchant, n'est-ce pas? » Les mères essayaient de ne pas pleurer, et les enfants disaient « Maman, ne pleure pas. Soit courageuse. » Ce sont les victimes de l'interdiction du cannabis. L'interdiction du cannabis fait beaucoup plus de victimes et cause beaucoup plus de torts que le cannabis pourrait en faire.
Nous vivons en ce moment au pays une crise de la drogue. C'est la crise des opioïdes. Tout le monde ici en a entendu parler. Le National Institute on Drug Abuse des États-Unis affirme que les dispensaires de cannabis contribuent à réduire les décès liés aux opioïdes. Il y a amplement de preuves à cet égard. Même l'étude de l'Université Harvard publiée dans Frontiers in Pharmacology conclut que le cannabis améliore les fonctions cognitives. En 2015, l'American Psychological Association a affirmé que les adolescents, même les utilisateurs chroniques, n'avaient pas pour autant des problèmes plus tard dans la vie. Le British journal... Dans un article, on affirmait que le cannabis est la substance la plus sûre.
Je suis émotive, car j'ai respecté la loi. Durant toutes les années où mon mari a été incarcéré, je devais franchir la frontière américaine en sachant qu'on pouvait me demander si je consommais du cannabis et qu'on pouvait m'empêcher de voir mon mari. J'ai passé au travers de cette période, car j'ai suivi les règles le plus possible.
Nous avons décidé par la suite de pratiquer la désobéissance civile pacifique, comme l'a fait le Dr Henry Morgentaler, qui a reçu l'Ordre du Canada pour avoir enfreint la loi afin de fournir un service grandement nécessaire. La désobéissance civile est la seule façon que nous avons trouvée pour faire changer les lois au pays en ce qui concerne le cannabis.
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Je vous remercie beaucoup, Bill.
Comme vous le savez peut-être, la Fédération canadienne des municipalités comprend près de 2 000 municipalités qui représentent 90 % des Canadiens dans chaque région, province et territoire, dans les grandes villes et dans les collectivités rurales, nordiques et éloignées. Ce sont dans nos communautés que les gens vivent, qu'ils travaillent et élèvent leur famille. Souvent, lorsque des projets du gouvernement fédéral sont mis en oeuvre, c'est au sein de ces collectivités qu'on passe de la théorie à la pratique.
[Français]
De toute évidence, c'est dans nos collectivités que le cannabis sera vendu et consommé. Les gouvernements municipaux seront donc aux premières lignes lorsque la réglementation entrera en vigueur dans l'ensemble du Canada. Les membres de la FCM sont déjà vos yeux et vos oreilles. Nous savons comment est appliquée la réglementation du cannabis, tant médicinal qu'illicite, dans un marché qui évolue rapidement. Nous savons comment le changement peut améliorer ou perturber les villes et les collectivités, partout au Canada. Les Canadiens ont besoin d'une certaine expertise locale pour aider à façonner le régime relatif au cannabis à des fins récréatives.
À l'échelle locale, la mise en application de ce nouveau régime sera une tâche monumentale, une tâche qui dépend énormément des prochaines mesures des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. C'est une autre bonne raison pour s'assurer que les municipalités participeront à ce processus et qu'elles pourront ainsi savoir ce qui les attend.
[Traduction]
Cela fait plus de 20 ans que je travaille au sein de la FCM, et j'ai souvent constaté que, lorsque le gouvernement fédéral collabore systématiquement avec les administrations municipales, les Canadiens sont gagnants. C'est vrai en ce qui concerne l'infrastructure, la croissance économique, la sécurité publique, et ce sera vrai également pour la légalisation du cannabis utilisé à des fins récréatives. Il est important de savoir que la FCM est prête et qu'elle est disposée à aller de l'avant efficacement et en toute sécurité.
Je vais maintenant redonner la parole au vice-président Karsten, qui vous parlera de nos recommandations.
Mesdames et messieurs les membres du Comité, le fait est que l'adoption du projet de loi déclenchera dans tous les ordres de gouvernement un immense processus de mise en oeuvre, et je voudrais souligner ce que notre membre de l'Alberta a dit: « tous les ordres de gouvernement ». Les municipalités devront adapter des règlements, des règles et des programmes à l'échelon local, en conséquence directe, par exemple, de changements de zonage, de l'occupation du territoire, de l'octroi de permis aux entreprises, de la nécessité de faire respecter la loi et de bien d'autres motifs. Mais une grande partie de ce travail découlera de cadres réglementaires que les autorités fédérales, les provinces et les territoires devront concevoir et construire.
Notre fédération est heureuse et fière d'avoir publié une initiation à la légalisation pour nos membres de tout le pays, et elle a mis en chantier une ligne directrice et un guide plus complets à leur intention. Ces outils aideront nos municipalités à commencer à résoudre les problèmes immédiats et à planifier le travail à long terme. Mais pour que ces plans de travail soient menés à bon terme, les municipalités ont besoin de clarté et de certitude sur toute une gamme de questions.
Notre première recommandation est que le gouvernement fédéral coordonne ses forces avec celles de tous les ordres de gouvernement pour élaborer son cadre réglementaire sous le régime du projet de loi . Nous croyons que la recette pour respecter sûrement et efficacement le délai du lancement prévu pour juillet 2018 — et, encore une fois, j'insiste sur « sûrement et efficacement » — est que tous les ordres de gouvernement élaborent dans le même temps des lois, des règlements et des règlements municipaux. Localement, nous avancerons petit à petit, en nous inspirant des actions fédérales, provinciales et territoriales. Ces partenaires ont encore d'importantes décisions à prendre sur des points comme l'âge minimum de consommation et le genre de modèle de distribution à adopter.
Il subsiste aussi beaucoup d'incertitude touchant les responsabilités partagées pour des incidences communes dont je voudrais vous entretenir. Succinctement, cela concerne notamment la culture à des fins personnelles, l'hygiène et la sécurité au travail, la sensibilisation du public, les nuisances, le zonage municipal, le pouvoir des municipalités d'édicter des règlements de zonage dans l'éventualité de la présence d'installations fédérales de production, pour nous en tenir à ces questions.
Le gouvernement fédéral a formalisé ses consultations avec les provinces et les territoires dans un groupe de travail. Nous le comprenons. C'est un premier pas, d'importance. Cependant, notre fédération verrait d'un bon oeil la mobilisation continue des municipalités auprès de ce groupe pour l'harmonisation des besoins de tous les gouvernements.
Dans le cadre de cette coordination, notre deuxième recommandation à votre comité, monsieur le président, est d'établir l'ordre de priorité des décisions qui, si elles ne se prennent pas, empêcheront les autorités locales d'aller de l'avant dans le travail de mise en oeuvre. Cet ordre de priorité est essentiel pour que nous avancions sûrement et efficacement.
Dans certains domaines, les décisions prises aux échelons fédéral, provincial ou territorial entraîneront la réaction locale, par exemple, le choix, par la province, de son modèle de distribution et de vente au détail, les règles concernant la culture à des fins personnelles, comme je l'ai dit, la superposition des limites des municipalités et des territoires des Premières Nations, question qui a été soulevée par certains de nos membres, le pouvoir d'interdire la consommation et la vente de cannabis là où cela s'applique et les options dont pourront se prévaloir les municipalités si le cannabis, légalisé à l'échelon fédéral, ne l'est pas à celui de la province ou du territoire.
Nous croyons que le gouvernement fédéral devrait prendre les devants avec tous les ordres de gouvernement dans les mois à venir pour s'assurer de la définition très claire des différents rôles et responsabilités.
Notre troisième recommandation est de prévoir un financement fédéral des coûts de démarrage de la mise en oeuvre locale. Il est absolument certain qu'on s'attend à ce que les municipalités soient en première ligne pour faire respecter la loi, notamment en matière de zonage local, de réglementation municipale de la densité d'occupation des sols, de l'âge minimum pour l'achat, de la culture à des fins personnelles, des limites de possession, des limites de consommation et des plaintes pour nuisance publique, toutes des questions qui se poseront inévitablement. De plus, comme on y a fait allusion dans l'autre exposé, des questions sur la sécurité sont soulevées relativement au code du bâtiment. Nous croyons qu'elles sont du seul ressort des municipalités. Cependant, l'adaptation imposera à coup sûr des coûts immédiats. En général, les municipalités ne possèdent pas la souplesse financière qui leur permet d'investir dans ce qui est nécessaire dans les délais impartis.
Je suis heureux de faire remarquer que l'un des membres de votre comité a déjà été conseiller municipal et que d'autres députés l'ont également été.
Le groupe de travail fédéral a reconnu que la mise en oeuvre exigera une capacité renouvelée. J'incite vivement les dirigeants fédéraux à s'assurer que toutes les autorités l'acquerront avant l'entrée en vigueur de la loi, avant qu'on ne commence à engranger les recettes provenant du cannabis. Je ferai remarquer que nous avons été heureux de constater que le gouvernement a annoncé, au cours de la semaine, le financement de la formation.
Notre quatrième recommandation est de préconiser un modèle de partage intelligent des revenus entre tous les ordres de gouvernement. L'administration et l'application de loi imposeront des coûts permanents aux autorités locales. Nous prévoyons des heures supplémentaires pour le personnel, plus de ressources pour la formation, la santé publique, l'octroi de permis, l'administration, les règlements municipaux, etc. Visiblement, la liste ne se termine pas là. Nous tenons aussi mordicus à nos arguments et à nos renseignements que les autres témoins. Notre dernière recommandation est donc qu'on veille à ce que la lenteur plus grande que prévu des rentrées d'argent dues au cannabis ne mette pas en péril la sûreté et l'efficacité du régime.
Un des objectifs premiers de la loi sur le cannabis est de décourager la criminalité. Comme les spécialistes le disent, pour affamer le marché noir il faut maintenir bas le prix du cannabis légal. Pour cette raison, le directeur parlementaire du budget nous a avertis que les recettes démarreront lentement et qu'elles seront peu élevées, entre 356 et 959 millions de dollars par année, mais les autorités locales, peu importe quel sera le chiffre, devront éponger des coûts administratifs et des coûts d'application élevés. Nous avons donc besoin de savoir que l'appui fédéral sera disponible, si les rentrées prennent un certain temps pour attraper le niveau voulu.
Monsieur le président, nous pouvons condenser nos recommandations dans deux idées: le gouvernement devrait mobiliser les municipalités dans l'élaboration de ses cadres réglementaires et de ses modèles de recettes, et la durabilité de tout régime visant le cannabis dépend de la dotation des autorités locales avec les outils nécessaires pour l'administrer et le faire respecter dès le départ et pour longtemps.
Nous sommes fiers du bilan du secteur municipal dans la production de solutions locales à des problèmes nationaux. Il nous tarde de collaborer avec le gouvernement fédéral pendant tout le cheminement de la loi sur le cannabis. Nous vous remercions de votre temps et nous serons également heureux de répondre à vos questions. Merci.
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Je vous remercie tous d'être venus.
Je félicite la Fédération canadienne des municipalités, ou FCM, et la Alberta Urban Municipalities Association, ou AUMA, de leur travail sur la question. Bien franchement, je suis ravi de constater que vos deux organisations ont eu la sagesse de réfléchir à l'avance, puis de venir nous parler de la façon dont il faut procéder, selon vous. C'est tout un contraste avec les provinces, qui ont dit dans les médias qu'elles auront du mal à respecter notre délai. Nous les avons toutes invitées, mais à l'exception de la Saskatchewan, elles ont toutes décliné. La Saskatchewan, la seule province à avoir témoigné, a dit que ce n'est pas du tout une priorité pour elle; elle a affirmé qu'elle ne ferait pas grand-chose à ce sujet, à l'exception du délai que nous lui demandons de respecter.
Contrairement à ce que nous avons pu constater de la participation des provinces, je vous remercie d'avoir pris l'initiative d'y réfléchir à l'avance et de vous présenter aujourd'hui.
En ce qui concerne les coûts, j'allais citer quelques chiffres, mais vous avez déjà parlé des sommes que nous nous sommes engagés à verser comme aide à l'application de la loi et à la formation. Nous comprenons que les forces de l'ordre, les provinces et les municipalités auront des frais connexes à assumer. Voilà pourquoi nous nous sommes engagés… je dois constamment vérifier les chiffres, car je n'arrive pas à les mémoriser. Il s'agit de 274 millions de dollars pour les forces de l'ordre et les frontières, et 161 millions de plus pour la formation des agents de première ligne qui doivent déceler la conduite avec facultés affaiblies. Nous savons que la mesure va accroître la pression sur vos ressources.
Il y aura d'autres coûts aussi. Dans le système actuel, des gens sont arrêtés, accusés puis traduits devant les tribunaux. Nous savons que ce processus coûte cher. On parle de beaucoup d'argent.
Je vais d'abord m'adresser à vous, madame Holmes. Ne convenez-vous pas que cet argent sera économisé dans le système? Le projet de loi ne représentera-t-il pas des économies substantielles, lorsque nous cesserons d'arrêter et d'accuser des gens pour possession simple?
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Je comprends que le cannabis au volant soit une question importante et une préoccupation. Je ne milite pas en faveur de la conduite avec facultés affaiblies. Cependant, en 2015, la National Highway Traffic Safety Administration des États-Unis a publié un rapport intitulé « Drug and Alcohol Crash Risk: A Case-Control Study » dans lequel elle n’a pas constaté de hausse des risques d’accidents associée au THC. Encore plus récemment, en juillet 2017, l’
American Journal of Public Health — je le mentionne puisque nous sommes à une réunion du Comité permanent de la santé — a conclu que les changements observés dans les statistiques sur les taux de mortalité concernant les accidents de la route à Washington et au Colorado ne différaient pas des taux enregistrés dans des États semblables où la consommation de marijuana à des fins récréatives n’est pas légale. Il s’agit d’une étude récente, alors je vous prierais de la consulter.
Je n’encourage pas la conduite avec facultés affaiblies, mais la grande majorité des consommateurs de cannabis ne conduisent pas lorsque leurs facultés sont affaiblies. Le cannabis n’a pas le même effet que l’alcool sur le jugement. Lorsque vous buvez de l’alcool, vous pensez pouvoir conduire et vous savez que vous ne pouvez pas le faire. Lorsque vous fumez du cannabis, vous savez que vous ne pouvez pas prendre le volant et vous ne le faites pas. Nous devons aussi tenir compte des centaines de milliers de patients qui consomment de la marijuana à des fins médicales au Canada et qui sont incapables de conduire, de participer à la vie en société ou de travailler s’ils ne fument pas de cannabis. Si vous criminalisez ceux qui conduisent après avoir consommé du cannabis, vous allez criminaliser chaque patient et chaque personne défavorisée qui consomme de la marijuana à des fins médicales au pays.
Nous constatons aussi que ce harcèlement ciblé, comme nous l’avons admis, ferait en sorte qu'il faille amener quelqu’un à l’hôpital et lui faire une prise de sang sans son consentement quand il n’a pas la chance de le donner. Et pourquoi? Pour prouver qu’il a consommé du cannabis ou que ses facultés sont affaiblies? C’est le rendement qui montre que les facultés d’une personne sont affaiblies, qu’elle conduise après avoir pris des médicaments dont l’étiquette déconseille de faire fonctionner de l’équipement lourd ou des véhicules, qu’elle prenne le volant alors qu’elle est en colère après une dispute ou qu’elle conduise en envoyant des SMS. Il a été prouvé que l’envoi de SMS au volant haussait le nombre d’accidents. Nous le savons, et c’est arrivé immédiatement. Nous pourrions dire que les téléphones portables et l’envoi de SMS distraient les conducteurs et accroissent le nombre d’accidents de la route. Il est possible de le prouver: d’ailleurs, on l’a déjà fait.
Avec le cannabis, c’est impossible à prouver, ce qui explique pourquoi les policiers et les responsables d’organismes d’application de la loi font des pieds et des mains pour essayer de trouver un test et de fixer une limite de cannabis dans le sang. Comme j’ai appuyé officiellement la campagne Initiative 502 de l’État de Washington, j’ai participé à la légalisation avec l'avocat de mon conjoint — alors vous pouvez trouver un terrain d’entente avec les gens qui ont travaillé contre vous auparavant — mais ils ont avoué qu’ils n’avaient qu’un seul niveau de cannabis dans le sang, car le fait de diffuser cette information encouragerait le public à appuyer l’initiative.
Nous devons reconnaître que, dans les faits, des décennies d’interdictions et de désinformation générée par le gouvernement et la peur de conduire après avoir consommé du cannabis découragent les gens de chercher à connaître la vérité en ce qui concerne cette substance.
Comme je l’ai mentionné, l’American Journal of Public Health a étudié cette question à fond en 2017, tout comme la National Highway Traffic Safety Administration en 2015. Le cannabis ne créera pas de crise sur les routes. Les policiers devraient se concentrer sur l’alcool et les drogues vraiment dangereuses.
Merci.
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Les Canadiens ont fini par appuyer la légalisation du cannabis pour trois raisons. La première est que nous ne devrions pas criminaliser nos concitoyens canadiens qui, autrement, respectent la loi. Ils ne devraient pas être frappés d’une interdiction de voyager aux États-Unis, perdre leur emploi pour avoir échoué un test de dépistage des drogues ou se faire enlever leurs enfants par la Société de l’aide à l’enfance. Les Canadiens non violents et pacifiques ne devraient pas être soumis à cette criminalisation ou subir ces torts.
La deuxième est que l’industrie existe déjà et elle vaut des milliards de dollars. L’Institut Fraser et bien d’autres l’ont analysé et dit que le cannabis devrait être légal parce qu’il existe déjà. On le cultive, on le vend, on le partage et on le consomme déjà. On le voit dans tous les films et les émissions de télévision. Il est partout. Il est normalisé, sauf au gouvernement. Nous devrions permettre à l’industrie qui existe de sortir de l’ombre pour venir dans la lumière.
La troisième raison de légaliser le cannabis est que les organismes d’application de la loi ont dépensé des milliards de dollars des contribuables afin de poursuivre des gens pour possession de marijuana. Je préférerais nettement que cet argent soit affecté aux soins de santé, à l’éducation, au logement social, à n’importe quoi d’autre, ou qu’on permette à nos organismes d’application de la loi de se concentrer sur les crimes graves qui font des victimes.
Tel qu’il est présenté, le projet de loi n’offrira ni amnistie ni réhabilitation aux personnes qui ont déjà été trouvées coupables. Il ne permettra pas aux personnes comme mon conjoint et moi-même de ne plus avoir de casier judiciaire. Il ne permettra pas à l’industrie actuelle de faire sa transition vers la légalité. En fait, il instaure de nouvelles sanctions plus sévères et impose des interdictions aux personnes ayant été victimisées par la prohibition en les empêchant de pouvoir faire la transition. On nous empêche de participer et on nous punit parce qu’on est incapable de participer.
Bien que la troisième raison de légaliser la marijuana soit les dépenses des organismes d’application de la loi, vendredi, on a annoncé qu’un quart de milliard de dollars supplémentaires d’argent des contribuables serait affecté à l’application de la loi entourant la marijuana. La légalisation est censée faire en sorte qu’il ne soit plus nécessaire d’appliquer de loi contre le cannabis. Nous savons que ce type d’application de la loi est extrêmement coûteux, et bien des policiers ne veulent même pas l’appliquer, ce qui explique pourquoi il leur arrive de porter des accusations contre certaines personnes, mais pas contre d’autres.
Comme l’a admis , qui n’est pas avec nous en ce moment, l’interdiction de la marijuana et les organismes d’application de la loi ciblent les personnes de couleur, les groupes autochtones, les personnes défavorisées et les marginaux. Ce projet de loi ne légalisera aucun des éléments pour lesquels nous nous sommes battus.
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Je pense que nous allons passer aux questions municipales pendant un moment.
Monsieur Karsten, vous avez parlé de la nécessité d’un processus de mise en oeuvre exhaustif et d’une coordination avec tous les ordres de gouvernement, etc. Ces démarches ont certainement été entreprises dès que le processus a été lancé. Je sais que le secrétaire parlementaire Blair a tenu des consultations à la grandeur du pays, tant auprès des partenaires provinciaux que municipaux, alors je pense que ce processus a été lancé.
D’autres éléments comme la priorisation des points de décision, le financement fédéral et des choses du genre débordent vraiment le cadre des responsabilités du présent comité. Notre travail consiste à examiner le projet de loi , qui s’attache vraiment à déterminer si la marijuana est légale ou non. Il ne s’intéresse pas aux questions de conduite avec facultés affaiblies. C’est plutôt le projet de loi qui traite la question. Il fera bientôt l’objet d’une étude. Le projet de loi C-46 prévoit des mécanismes et des outils supplémentaires pour repérer et traiter les situations de conduite avec facultés affaiblies.
J’aimerais apporter une correction au compte rendu. Mme Gladu a affirmé qu’au Colorado, le nombre de cas de conduite avec facultés affaiblies avait augmenté. Nous avons une lettre du gouverneur du Colorado ainsi que du procureur général de cet État et du procureur général des États-Unis qui énonce que dans les six premiers mois de 2017, le nombre de cas de conduite avec facultés affaiblies a baissé de 21 %. Je prends note de l’allusion de Mme Emery au National Highway Safety Board, qui n’indique pas une hausse marquée des cas de conduite avec facultés affaiblies, du moins, alors j’estime que la question de la conduite avec facultés affaiblies n’est probablement pas la question à soulever dans le dossier de la légalisation.
Pour être plus précis, à l’heure actuelle, en Colombie-Britannique, nous avons des situations dans lesquelles des producteurs illicites louent une propriété et la convertissent en installation de culture, ce qui ne convient ni à la propriété en question ni à son propriétaire, alors la question de la surveillance des cultures à la maison devient problématique, et je pense qu’avec cette nouvelle mesure législative, ce genre de situation ne se produira plus. Je vous dirais que c’est un cas où cette loi allégera le fardeau qui pèse sur les municipalités, alors j’aimerais vous demander à tous les trois si vous aimeriez en témoigner.
Commençons par vous, monsieur le maire.
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Encore une fois, merci à tous nos témoins. Nous avons là un excellent groupe.
Je songe au délai de 288 jours. Tout cela a commencé par une promesse électorale et, selon moi, cette initiative a été très mal pensée. Au bout du compte, je crois que tout le monde veut protéger la santé et la sécurité des Canadiens, surtout des jeunes. Nous avons entendu des représentants d'autres administrations, et j'observe vraiment un décalage ici. Aux États-Unis, dans le cas du Colorado et de l'Oregon, on semble avoir adopté une approche ascendante. Il y a eu des référendums, et le dossier est passé d'une étape à l'autre du processus. Au Canada, le gouvernement veut plutôt adopter une approche descendante.
Madame Holmes, nous en avons beaucoup entendu parler. Les administrations qui ont adopté un tel régime nous disent très clairement: « Avant d'entreprendre cette démarche, assurez-vous de tout mettre en place: sensibilisation de la population, collecte de données, activités de recherche et de développement, mesures de prévention et de traitement, sécurité au travail, et tout le reste. » Le gouvernement ne semble pas se rendre compte de tout ce qu'il refile aux provinces, aux territoires, aux municipalités et aux peuples autochtones, sans leur donner l'occasion, comme vous l'avez dit, de participer aux discussions en tant que partenaires. Le gouvernement n'a même pas mis en place sa propre loi et, maintenant, il s'attend à ce que les intervenants sur le terrain, qui représentent le statu quo, s'adaptent et se conforment aux changements et que tout le monde fasse de même; voilà, nous serons tous heureux le 1er juillet et nous aurons tout réglé d'ici là.
Je me demande s'il existe des programmes qui permettent aux municipalités de s'adresser au gouvernement. Dans la foulée des annonces faites par le gouvernement, qui est passé maître dans cet art, y a-t-il des mesures concrètes mises à votre disposition? Je ne peux même pas imaginer ce qu'il en coûtera aux municipalités. En ce qui concerne notamment la sensibilisation de la population et la collecte de données, y a-t-il des programmes dans le cadre desquels vous pouvez obtenir des fonds et de l'aide du gouvernement fédéral pour mettre en oeuvre ce qui s'impose en seulement 288 jours?
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Merci, monsieur le président.
Je vais poser la question en français.
[Français]
En effet, je suis un ancien maire et je salue mes collègues. On n'oublie pas ses racines.
Dans ma région, 45 % des jeunes de 15 à 24 ans consomment du cannabis. Je suis au Québec, dans la banlieue nord de Montréal. Au Québec, la moyenne est de 35 % pour cette même strate d'âge.
Avoir du leadership veut dire avoir des objectifs, les atteindre et s'assurer de pouvoir traiter les situations urgentes. Je ne parle pas des bienfaits et des dangers de la marijuana. Il y en a une panoplie. C'est tout un éventail de sujets.
Toutefois, plusieurs nous ont dit que, pour les jeunes de moins de 25 ans, le fait de consommer de la marijuana est dangereux. Or c'est exactement pour cela qu'une réglementation sur la légalisation s'en vient. Le but est de réduire le plus possible, de façon urgente, la consommation chez les jeunes qui sont en train de consommer de la marijuana dont on ne sait pas ce qu'elle contient. De plus, le crime organisé en fournit la plus grande partie.
J'aimerais entendre ce que vous avez à dire, chers collègues maires et mairesses. Lorsque des citoyens et des parents viennent vous voir et vous disent que la moitié de leur famille risque de fumer ou de consommer de la marijuana et qu'ils n'ont aucun moyen pour contrôler cela, éprouvez-vous un sentiment d'urgence? J'aimerais connaître votre opinion.
[Traduction]
J'invite quiconque voudrait répondre à le faire.
Madame Holmes.
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J'aimerais dire un mot à ce sujet.
En ce qui a trait à la consommation chez les adolescents, selon un article paru en 2017 dans le Journal of Adolescent Health, le cannabis à lui seul n'entraîne pas une augmentation des symptômes psychotiques chez les adolescents. Par contre, l'effet combiné du tabac ou de l'alcool avec du cannabis peut aggraver les symptômes. Cela touche un très faible pourcentage de gens, qui sont déjà prédisposés.
En 2016, la British Association of Psychopharmacology a affirmé que les adolescents ne subissent pas de perte du QI, ni même les usagers invétérés de la marijuana. Alors que la consommation de la marijuana a augmenté au fil du temps, les taux de schizophrénie n'ont pas augmenté et les taux de QI n'ont pas diminué. Comme je l'ai dit, l'American Psychological Association a déclaré en 2015 que même les jeunes utilisateurs chroniques n'éprouvent pas de problèmes de santé accrus plus tard dans leur vie.
J'aimerais également parler de la culture à domicile, puisque cela touche les municipalités. La marijuana a de la valeur, et c'est la raison pour laquelle les gens en font la culture chez eux. C'est une question de risques et de bénéfices. Plus on interdit ou réglemente à outrance quelque chose, plus les gens vont essayer de contourner cela; autrement dit, une telle approche ne fait qu'augmenter la valeur.
Au sujet de la culture à domicile, en février de l'an dernier, le juge Michael Phelan de la Cour fédérale a analysé cette question et il a constaté que, malgré le témoignage de Len Garis et d'autres responsables de l'application de la loi, la culture du cannabis à domicile peut se faire en toute sécurité et, dans bien des cas, c'est ce qui se passe. Voilà pourquoi le juge a prononcé une injonction fédérale pour permettre aux patients de faire pousser du cannabis chez eux.
En entrant dans cet édifice, j'ai remarqué qu'il y a un énorme mur vert, garni de plantes. C'est un système hydroponique. Il y a donc une installation de culture intérieure ici même, dans cet édifice, mais cela se fait en toute sécurité. La vaste majorité des consommateurs, des cultivateurs et même des vendeurs de cannabis ne veulent pas de bourgeons moisis. Ils ne veulent pas de mauvaises conditions dans leur maison. Vous trouverez les pires cas d'installations de culture, celles qui causent des dommages destructeurs, non pas auprès des patients ou des militants, mais auprès des profiteurs.
La seule raison pour laquelle ces profiteurs participent à la culture et à la vente du cannabis, c'est parce que le gouvernement, par la réglementation excessive et la criminalisation, alourdit les peines, ce qui fait augmenter les bénéfices. Vous n'avez qu'à rendre le cannabis très peu coûteux et extrêmement accessible. Les membres du crime organisé ne vendent pas du sucre parce que ce produit est disponible partout. Donc, si le cannabis était tout aussi accessible, on éliminerait l'appât du gain qui attire les membres du crime organisé, et ceux-ci auraient alors à trouver un autre travail.
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Merci beaucoup de me donner l'occasion de répondre.
Monsieur Ayoub, je vous suis reconnaissant d'avoir posé cette question, et je partage votre opinion. C'est, en gros, ce que démontre le directeur parlementaire du budget. Je ne pense pas que les gens vont tous se mettre à fumer de la marijuana dans leur voiture. Je suis d'accord avec vous, monsieur.
Comme le prévient le directeur parlementaire du budget, et quelqu'un y a fait allusion tout à l'heure, les recettes provenant de la vente du cannabis risquent d'être modestes au début. Cependant, comme je l'ai déjà mentionné, à l'échelle locale, les municipalités continueront de faire face à des coûts importants en matière d'administration et d'application.
J'aimerais préciser, en 30 secondes ou moins, qu'au Colorado, les municipalités ont prélevé une taxe de vente directe sur le cannabis. Voilà le genre de discussions que nous devons tenir. Il est tout simplement inacceptable de procéder à la mise en oeuvre sans consulter les municipalités pour ensuite venir leur imposer la marche à suivre.
Les municipalités du Colorado ont touché des recettes supplémentaires de 15 % à partir du fonds de la taxe sur la marijuana. Il y a d'autres exemples de ce genre, comme l'État de Washington. Là où je veux en venir, c'est que les municipalités assumeront des coûts relativement élevés dès le départ, peu importe la façon dont les ventes ou le commerce au détail évolueront. C'est là-dessus que nous voulons centrer le débat.
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Je poursuis la lecture de ma motion:
1. Les témoins doivent représenter les groupes d’intervenants suivants au cours de quatre tranches de deux heures par jour:
i. Des producteurs et des dispensaires canadiens licenciés existants
ii. Des producteurs de produits du cannabis comestibles et d’autres formes de cannabis non inhalable
iii. Des Canadiens ordinaires qui ont remis au Comité un mémoire concernant le projet de loi C-45
iv. De jeunes Canadiens (de 15 à 24 ans)
2. Que le nombre de témoins pour chaque tranche soit réparti comme suit: deux libéraux, un conservateur, un néo-démocrate.
3. Que les témoins soient invités à préparer un exposé oral de dix minutes et à soumettre une déclaration écrite avant leur comparution.
4. Que l’on tienne les réunions avant le samedi 30 septembre 2017.
Monsieur le président, j'aimerais prendre la parole au sujet de ma motion pour en expliquer le bien-fondé.
Le projet de loi est une mesure législative avant-gardiste à bien des égards. Il modifie une politique juridique, sociale, économique et culturelle en vigueur au pays depuis un siècle. Il compte 131 pages et 226 articles ainsi que des annexes. Ils traitent de nombreux enjeux complexes ayant trait à la décriminalisation du cannabis: la culture, la possession, l'âge de l'accès, les effets sur la santé, l'application de la loi, la production, l'emballage, l'étiquetage, les conséquences internationales, les produits comestibles et les concentrés, la sensibilisation, la recherche, etc.
En juin, les libéraux ont proposé de tenir cinq jours de réunion la semaine avant la reprise des travaux au Parlement. Ils ont sondé l'opinion des Canadiens au cours de l'été, soit la période où les Canadiens s'intéressent probablement le moins aux politiques publiques. Les libéraux ont prévu ces réunions avant que les Canadiens ne puissent être pleinement consultés. À bien des égards, les réunions sont terminées avant que la majorité des Canadiens puissent vraiment y participer.
La tenue des réunions la semaine avant la reprise des travaux de la Chambre des communes permet d'éviter un examen minutieux par la Chambre et restreint la capacité des députés de souligner des éléments à la Chambre et de poser des questions aux ministres et au gouvernement, comme tout gouvernement responsable devrait nous le permettre. Cela limite la capacité du Comité d'adéquatement donner suite aux questions que les témoignages soulèvent. Nous avons entendu cette semaine beaucoup de témoins qui ont soulevé de nombreux problèmes, et je crois que des députés des deux côtés aimeraient pouvoir approfondir ces questions.
À l'époque, en juin, les députés néo-démocrates et conservateurs de l'opposition se sont opposés à la tenue de ces cinq jours de réunion. Nous avions dit en avoir besoin de plus. J'aimerais prendre un instant pour souligner que les délibérations du Comité sont la seule étape du processus législatif où le Parlement entend les commentaires du public, des intervenants et des spécialistes. C'est la seule occasion que les gens ont de se faire entendre, et je crois que c'est très important d'entendre ces opinions dans le cadre de notre travail et de l'étude du projet de loi.
En juin, lorsque l'opposition s'est opposée à limiter à cinq le nombre de jours de réunion, les libéraux étaient d'accord et ont dit être ouverts à en tenir d'autres, au besoin. Aujourd'hui, après cinq jours de réunion, nous constatons que le projet de loi comporte des lacunes évidentes, que de nombreuses questions ont été soulevées et surtout que les voix dissidentes brillent par leur absence.
Premièrement, nous n'avons pas encore entendu les commentaires des jeunes. Nous n'avons eu aucun témoin âgé de 15 à 24 ans. Or, nous avons entendu des gens de tout acabit nous rappeler l'importance de bien faire les choses quant au projet de loi sur le cannabis pour les jeunes Canadiens, de connaître précisément les effets sur la santé et le développement du cerveau et d'échanger avec les jeunes de manière à ce qu'ils y soient réceptifs et qu'ils comprennent. Nous sommes chargés de la protection de la santé des jeunes; or, nous ne nous donnons même pas la peine d'en inviter au Comité pour entendre ce qu'ils pensent de la question.
Deuxièmement, nous n'avons pas entendu l'opinion des Canadiens ordinaires. De nombreux Canadiens ordinaires ont fait parvenir des mémoires au Comité et ont exprimé leur désir de témoigner, mais nous n'en avons invité aucun.
Troisièmement, nous n'avons pas entendu les témoignages de producteurs autorisés, soit les personnes mêmes qui cultivent légalement du cannabis au pays depuis une décennie.
Quatrièmement, nous avons entendu de nombreux témoignages — mon avis, voire quelques exagérations, peut-être même des mythes — sur les effets des produits comestibles, mais nous n'avons pas entendu un seul producteur ou un seul membre de l'industrie des produits comestibles et des concentrés.
En toute honnêteté, je crois que ce sont des erreurs flagrantes. Or, pour une certaine raison, je crois que les libéraux ne veulent entendre les commentaires d'aucun de ces groupes.
Monsieur le président, les néo-démocrates appuient la légalisation. Nous sommes d'accord de façon générale avec le projet de loi. Honnêtement, nous sommes d'avis que le projet de loi peut être mis en oeuvre d'ici juillet prochain, et nous sommes prêts à collaborer avec le gouvernement pour y arriver. Nous voulons collaborer avec le gouvernement pour corriger les lacunes du projet de loi que nous avons déjà mentionnées. Les produits comestibles et les concentrés ne sont pas inclus; il n'y a pas de plateforme nationale pour le commerce en ligne; la mesure législative ne traite pas des pardons; nous avons des questions ayant trait aux frontières et des préoccupations internationales; le projet de loi continue de criminaliser de nombreux Canadiens, notamment en maintenant une peine d'emprisonnement maximale de 14 ans pour les Canadiens. Il y a divers aspects du projet de loi qui, selon moi, méritent un examen plus approfondi.
Les néo-démocrates n'ont pas l'intention de nuire ou de retarder de quelque façon que ce soit l'objectif déclaré du gouvernement d'adopter le projet de loi d'ici le 1er juillet. Voilà pourquoi je mentionne dans le libellé de ma motion que nous pourrions tenir ces deux jours de réunion avant le 30 septembre. Nous savons que les ministres sont prévus à l'horaire mardi la semaine prochaine. Nous savons qu'après ce processus nous aurons besoin d'au moins une semaine, voire deux, pour rédiger les nombreux amendements avant d'entamer l'examen article par article du projet de loi. Au cours de cet examen, nous passerons en revue, une ligne à la fois, l'ensemble du projet de loi et nous discuterons, débattrons et proposerons des amendements. Le processus se poursuivra de toute manière jusqu'en octobre. Je crois qu'il est tout à fait raisonnable de prévoir à l'horaire deux jours de réunion de plus pour prendre connaissance des commentaires de ces groupes qui sont très importants à entendre avant le 30 septembre. Cela nous permettra de nous assurer le plus possible d'entendre au Comité un éventail complet de témoignages et de renseignements, tout en permettant au gouvernement de respecter son objectif déclaré.
J'aimerais conclure en mentionnant que je crois comprendre que les libéraux s'opposeront à la motion. Ils devront expliquer aux Canadiens pourquoi la voix des jeunes n'est pas importante pour nous éclairer au sujet du projet de loi et pourquoi la voix des Canadiens ordinaires n'est pas importante. J'aimerais prendre un instant pour dire à ce sujet que le projet de loi n'est pas pour les producteurs; ce n'est pas pour les dispensaires. Ce n'est pas pour les fabricants de produits de cannabis comestibles. Ce projet de loi est pour les millions de Canadiens qui ont voté lors des dernières élections et qui se sont rangés derrière la promesse de la légalisation du cannabis, et c'est inacceptable d'aller de l'avant avec ce projet de loi sans les entendre.
Les députés ministériels feront valoir qu'ils ont entendu les commentaires du groupe de travail, alors que ce groupe ne servait qu'à éclairer le processus. Je veux entendre les commentaires de ces gens au sujet du projet de loi. Maintenant que le projet de loi a été rédigé et déposé au Parlement, les gens ont maintenant le droit de faire part de leurs commentaires sur les propositions réelles qui ont été formulées, d'autant plus que le gouvernement a fait fi de plusieurs recommandations du groupe de travail dans le projet de loi.
J'espère de tout coeur que le gouvernement libéral jugera bon d'inclure ces voix importantes. Autrement, j'espère qu'il aura une bonne explication à fournir pour expliquer pourquoi il n'est pas nécessaire d'entendre au Comité ces voix importantes.
Je vais m'arrêter ici. Voici la différence. Ce n'est pas suffisant de dire que les gens peuvent communiquer avec leur député ou que nous pouvons organiser des assemblées publiques locales, ce que bon nombre d'entre nous ont fait ou font. Témoigner à notre comité signifie de témoigner en séance publique devant l'ensemble du Comité de la santé, et les témoignages sont enregistrés et télévisés dans les deux langues officielles. Cela donne une occasion unique d'entendre une voix qui ne peut pas l'être parfaitement d'une autre manière.
Pour toutes ces raisons, j'exhorte mes collègues à appuyer cette motion très raisonnable. Nous pourrons ainsi offrir aux Canadiens le projet de loi sur le cannabis le plus efficace, le plus sécuritaire et le plus sain que nous pouvons concocter au Canada.
Merci, monsieur le président.
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Monsieur le président, je tiens à remercier Don d’avoir soulevé cette question et de l’avoir si bien présentée. Merci de cela.
Don a répété que nous avons bel et bien voté contre cela en juin. D’une certaine façon, les libéraux ont cherché à nous confiner à cinq jours axés sur différents sujets, et nous étions tout à fait disposés à entendre ce que différents groupes avaient à dire. Don a évoqué le nom de certains d’entre eux. En fin de compte, les Canadiens s’attendent à ce que nous veillions sur leur sécurité et leur santé. C’était la raison d’être essentielle de ce comité.
Si vous écoutez attentivement les messages que répètent les libéraux, vous allez vous rendre compte qu’ils sont constamment en train de dire qu’ils veulent garder le cannabis hors de la portée des enfants et qu’ils veulent garder les bénéfices hors de la portée du crime organisé. Or, tout au long de ces séances, nous l’avons entendu de la bouche des témoins, et même des députés libéraux eux-mêmes: il est évident qu’il y a d’énormes lacunes dans ce projet de loi. Et l'on nous a répété à profusion qu’à défaut de procéder correctement, il est possible que les choses empirent pour tout le monde au Canada.
Je sais que le gouvernement va claironner qu’il a entendu tant et tant de témoins — le nombre de témoins — et qu’il va comparer cela à d’autres études qu’il a réalisées. Cela ne m’intéresse pas. Il est arrivé que ces autres études aient été interrompues elles aussi. Les libéraux nous avaient promis qu’ils étaient disposés à entendre d’autres témoins.
Ce que nous avons fait jusqu'ici m’a permis de comprendre à quel point cette question est complexe et de prendre conscience de la nécessité pour les différents ordres de gouvernement de mettre la main à la pâte. Il leur incombe de préparer toutes ces choses. Comme mon collègue libéral l’a remarqué, il y a d’énormes lacunes dans ce projet de loi. Nous devons avoir un peu plus de perspective et veiller à ce que tout soit fait dans les règles. C’est la moindre des choses que nous pouvons faire pour nos concitoyens.
Don, sachez que nous allons appuyer votre motion.